Pietro avait vraiment le sentiment que ses journées se suivaient et se ressemblaient toutes. Il faisait constamment la même chose, pour survivre. Ce n'était pas forcément mieux quand il était à la confrérie, c'était un sentiment qu'il avait plus ou moins depuis toujours. Quand il vivait encore avec ses parents (adoptifs, mais il ne pensait jamais à ses parents biologiques), il avait moins ce sentiment. Tellement de chose avait changé depuis qu'ils s'étaient fait attaquer et que ses parents étaient morts, il avait changé. Quicksilver n'avait pas vraiment l'impression de faire quelque chose d'utile dans sa vie, qu'il pourrait faire mieux. Sauf qu'il ne voyait pas bien ce qu'il pouvait faire. En quittant la confrérie, et sa soeur au passage, Pietro avait déjà pris la décision de changer de route et d'aller sur un chemin moins criminel. Il avait bel et bien besoin de voler pour survivre, mais il ne voyait pas ça comme un crime. Ce n'était pas comparable avec ce que Magnéto pouvait bien demander à ses mutants. Sauf que cela ne lui semblait pas vraiment suffisant pour se racheter une bonne conduite. Concrètement, le jeune homme avait bien pensé à aller retrouver ce Charles Xavier, qu'il avait croisé dernièrement avec sa soeur. Il se doutait que l'homme l'accepterait dans son groupe, c'était plus ou moins ce qu'il avait cherché à faire en les trouvant, les recruter. Pietro savait qu'avec les X-men (il trouvait ce nom d'un ridicule), il pourrait faire des choses biens. Sauf, qu'il y avait un énorme point noir avec cette idée. S'il se retrouvait dans le groupe des mutants de Xavier, il allait forcément être confronté à sa soeur. Combien de fois les Maximoff n'avaient pas affronté des pairs venu les arrêter dans leurs méfaits ? Le jeune homme se savait parfaitement incapable de combattre contre Wanda, comme il était incapable de l'abandonner complètement aux mains de Magnéto. Alors du coup, le jeune homme préférait attendre que le temps passe.
La vie de sans domicile fixe n'était finalement pas si mal que cela. Il devait bien avouer qu'il s'y habitué. Le jeune homme ne dirait évidemment pas non à un bon bain, un bon lit et un toit sur sa tête, mais il préférait voir les choses positivement. Il aurait le temps de se plaindre quand le froid de l'hiver allait vraiment arriver. En attendant, Pietro appréciait sa liberté. Aujourd'hui, le jeune homme avait eu la possibilité de remplir son estomac. Il trouvait que c'était donc une bonne journée et il espérait qu'elle n'allait pas tourner mauvaise. Wanda était partie pour la confrérie, il ne savait où, et cela l'inquiétait. Il n'avait pas de nouvelle d'elle depuis. Il osait croire qu'il le sentirait, si jamais quelque chose de grave lui était arrivé et donc qu'il serait au courant. Pietro essayait donc de ne pas trop penser à sa jumelle, chose difficile, et se baladait tranquillement dans les rues de New-York. Il avait dans les mains un journal, l'exemplaire du jour, qui parlait encore et toujours des super-héros. Ils n'étaient vraiment pas bien vu, à croire que les humains étaient incapable d'accepter les différences. Les actions de la confrérie n'étaient pas prêtes à s'arrêter.
Soudainement, le jeune homme sentit un frisson dans son échine. Il avait la sensation d'être observé. Cependant, en tournant le regard pour voir d'où cela pouvait bien venir, il ne voyait rien. Le frisson se rependit dans ses jambes, comme une sorte d'instinct de survie. Quelque chose qui lui disait de se mettre à courir.
nfin, elle avait retrouvé sa trace. Autant dire que cela n'avait pas été une mince affaire, même pour quelqu'un à qui il était donné de survoler New-York à vol de corbeau (et encore, c'était une tâche tout sauf aisée quand on ne voulait pas se faire repérer), que de parvenir à traquer un mutant dont les pouvoirs étaient tels qu'ils lui permettaient d'aller d'un lieu à l'autre à une vitesse dépassant l'entendement humain. Il n'empêche que c'était lui qu'elle observait, depuis les hauteurs du toit où elle était venue atterrir. Elle reconnaîtrait la toison argentée au sommet de son crâne entre mille. Il était donc temps d'agir. Sa mission était, sur le papier, plutôt simple, et ce n'était pas la première fois que Raven en accomplissait de telles, mais certaines variables différents de d'habitude, et elle sentait d'avance que cela allait lui porter préjudice. Première variable : cette super-vitesse, justement, il pourrait fuir à tous moments, et aucun de ses pouvoirs ne suffiraient à le stopper s'il décidait de prendre la tangente. Deuxième variable, et non des moindres, elle avait eu l'occasion de voir les circonstances de sa mort. Elle n'y était techniquement pas impliquée. Bon, elle était bien placée pour savoir que ses visions n'étaient pas irrémédiables et que la mort pouvait bien se présenter sous une autre forme, et qu'il était toujours possible de forcer le destin, mais cela allait tout de même, objectivement, lui compliquer la tâche, et il allait falloir qu'elle assume d'essuyer une éventuelle déconvenue, elle qui détestait perdre.
Enfin, qu'importe sa prémonition, elle avait retrouvé Pietro Maximoff dans un but précis, celui que lui avait assigné Magneto (mais il s'agissait d'une tâche qu'elle accomplissait avec autant de dévotion que de plaisir), celui de réduire au silence Quicksilver, celui qui avait pensé pouvoir quitter la Confrérie sans en payer amèrement les conséquences. Oh, les conséquences, il allait les connaître, et Raven comptait bien y contribuer. Si elle ne devait vraiment pas être celle qui lui porterait le coup fatal, elle lui ferait en tous cas amèrement regretté d'avoir trahi son allégeance. La loyauté était une vertu à laquelle Liv était très attachée. Elle s'était engagée à vie auprès de Magnéto, et en toute connaissance de cause (même si c'était avant tout pour assouvir ses pulsions meurtrières), elle concevait mal qu'on puisse avoir la légèreté d'esprit de s'en aller. Enfin, c'était son problème. Pour sa part, Liv était seulement satisfaite de pouvoir calmer le monstre qui attendait depuis trop longtemps de pouvoir montrer ses crocs et planter ses griffes. Il était temps, d'ailleurs, de fondre sur sa proie. Sa tentative d'approche devait ne pas être trop brusque, Liv voulant éviter de le perdre de vue à la vitesse de la lumière alors qu'elle venait à peine de le retrouver... Quittant ses hauteurs pour rejoindre la terre ferme, elle vint donc l'abordern dans cette tenue et attitude classique qui donnait l'impression que Raven (à l'inverse de Liv et ses colliers cloutés) était inoffensive... Grand mal fasse à qui le pensait, d'autant que son sac à main grouillait d'armes. Elle le suivit un moment, puis décida de l'aborder finalement, cette neutralité caractéristique dans le ton de sa voix.
Pietro aurait sans doute mieux fait de se montrer plus prudent, mais il avait tendance à se poser sur ses lauriers. Il savait parfaitement que quitter la confrérie n'était pas quelque chose de simple, ce n'était pas pour rien qu'il s'inquiétait pour Wanda qui y était encore. Le mutant se doutait bien que certaines personnes avaient envie de lui faire payer sa trahison, même si on ne pouvait pas dire qu'il avait spécialement envie de les trahir. Pietro avait certes quitté la confrérie, mais ce n'était pas pour autant une raison pour lui de déballer tout ce qu'il savait d'eux. Parce que sa soeur était encore avec eux (forcément, la situation serait différente si sa jumelle n'avait pas décidé de suivre Magnéto au lieu de lui, oui il était toujours jaloux) et qu'il n'avait pas envie de prendre le risque de la mettre plus en danger encore. Parce que sinon, le jeune homme n'aurait eu aucun mal à aller trouver l'un de ces X-Men ou même le x-boss directement, afin de déballer tout ce qu'il savait de leurs ennemis. Peut-être même qu'il aurait finalement rejoint l'institut pour mutant, ce qu'il n'avait pas fait parce qu'il ne se voyait pas le faire sans sa jumelle et parce qu'il n'avait aucune envie de devenir son ennemi. Pietro n'avait donc pas l'intention de plus les trahir que ce qu'il avait fait actuellement, c'est à dire simplement se barrer. Sauf que ce n'était pas forcément du goût de tout le monde quand même.
Le frisson que le jeune homme avait ressenti s'intensifia quand il entendit une voix s'adresser à lui. Son regard se tourna vers elle, cette femme qui semblait incarner l'innocence à elle toute seul. Mais Quicksilver n'était pas dupe, il connaissait parfaitement Raven et il savait qu'il ne fallait pas la sous-estimer. Tout comme il savait parfaitement pour quelle raison, elle se trouvait devant lui en cette seconde. Pietro avait envie de fuir et c'était sans doute ce qu'il aurait dû faire.
« Atrocement. » Répondit-il dans un fin sourire, aux paroles de la femme. « Je pense à ton visage d'ange tous les jours. »
Ce n'était sans doute pas le moment de la provoquer (il n'y avait aucun bon moment pour provoquer une mutante comme Raven), mais Pietro n'avait pas vraiment pu s'en empêcher. Techniquement, ils se trouvaient dans la rue et il n'avait donc pas grand-chose à craindre, du moins c'était comme cela qu'il se rassurait. Le mutant espérait que celle sur qui ses yeux étaient posés, n'allait pas sortir une arme de son sac à main pour le plomber de balle sous les yeux de tous ces témoins. A cette pensée, Pietro ne put s'empêcher de sentir une goutte de sueur froide couler le long de son dos, elle en était sans doute parfaitement capable.
« Mais j'ai fort à faire, donc on remet cela à un autre jour. »
Et c'était sans doute à ce moment-là que le mutant aurait dû prendre ses jambes à son cou et courir comme il savait si bien le faire. Sauf qu'il ne bougea pas d'un poil, pas d'un.
ietro Maximoff était très certainement ce que l'on pouvait imaginer de plus éloigné de Liv Jakobsson. Leurs caractères étaient radicalement opposés, si bien que, du temps où ils se trouvaient tous deux dans la Confrérie, quand bien même elle tolérait de toute manière ses comparses plus qu'elle ne les appréciait (pour les apprécier, il aurait fallu qu'elle soit capable de sentiments humains, après tout), il était le seul à savoir l'exaspérer profondément, à éveiller en elle autre chose que de l'indifférence. Il faut dire que ses blagues à répétition, quand elle-même incarnait sévérité, froideur et absence totale de dérision, n'étaient clairement pas de nature à la dérider, mais plutôt à l'agacer royalement. Comme s'il prenait tout à la légère, quand au contraire, pour Raven, tout était motif à faire preuve du plus grand sérieux. Bon, d'accord, elle avait été la première, pour une fois, à se hasarder à une légère pointe d'humour, comme si elle avait voulu jouer sur son terrain à lui, qui lui correspondait si mal, mais ce n'était jamais que pour donner contradictoirement le ton d'une tragédie en marche, d'un règlement de compte en bonne et due forme. Elle ne releva pas son trait d'humour, qu'elle trouva, en toute mauvaise foi, inapproprié et faible comparativement au sien, et préféra se concentrer sur ses options, l'essentiel étant de ne pas le laisser s'échapper à la vitesse grand V à présent qu'elle l'avait retrouvé. Autant dire qu'il fallait qu'elle soit d'abord certaine qu'il lui manque toute possibilité de s'enfuir avant d'attaquer. Une rue passante n'était par conséquent pas l'idéal.
-Voyons, je suis certaine que tu as beaucoup de temps devant toi, à présent que tu as renoncé à ... tes obligations. Bien sûr, elle parlait de la Confrérie, pour bien lui signaler, si cela était vraiment nécessaire, que leur rencontre n'était pas anodine. En prononçant ces mots, elle appuya une main sur son épaule, ce qui devait donner une impression de familiarité entre eux d'un point de vue extérieur, mais qui, en fait, était surtout destiné à avoir une emprise physique sur le jeune homme avant qu'il ne décide de prendre la poudre d'escampette en mode speedy gonzales. Alors, il y eut un nouveau flash... et elle se surprit elle-même (dans plusieurs sens du terme) à éprouver un frisson dans son échine. Les circonstances de ta mort viennent de changer. affirma-t-elle alors avec cet habituel ton neutre et froid qui la caractérisait, mais avec une sincérité totale.
C'est qu'elle disait effectivement vrai. Non, ce n'était semble-t-il pas maintenant, mais... Elle ne révéla aucun détail, bien sûr, mieux valait que son interlocuteur entende la menace en plus du constat. Parfois l'appréhension de la mort pouvait tout autant en être la cause. Il n'empêchait, elle appréciait pour l'heure de savoir demeurer entièrement impassible en n'importe quelles circonstances, car si fugace, et en apparence prometteuse, sa vision avait-elle été, elle avait également un je ne sais quoi de déroutant, qu'elle préférait occulter comme le reste, derrière la barrière confortable de son inconscient.
Pietro n’était pas vraiment étonné de se retrouver devant Raven, qu’elle soit celle envoyé pour l’arrêter (le tuer même plus précisément). On ne pouvait pas dire que les mutants s’entendaient très bien quand ils faisaient encore partie du même groupe, ce n’était pas vraiment étonnant qu’elle soit celle chargé de le tuer. Mais le jeune homme n’avait pas l’intention de se laisser faire. Même si concrètement, il ne savait pas vraiment comment il allait pouvoir s’en sortir en cette seconde, il n’avait pas l’intention de la laisser le tuer. Par chance, Pietro pensait qu’il avait quand même un peu l’avantage dans cette rue. Il imaginait mal Raven le tuer comme cela devant tout le monde, alors qu’il y avait une foule de passant à leurs côtés. Malheureusement, cela posait un peu de souci pour lui pour s’enfuir également. Quoi qu’il allait attirer moins l’intention que Raven, il l’espérait en tout cas. Mais au lieu de s’enfuir, comme la raison aurait dû le pousser à faire, il ne pouvait pas s’empêcher de lancer quelques boutades. Affirmant par exemple qu’il était bien trop occupé, alors que ce n’était vraiment pas le cas. Ce qu’elle ne manqua pas de souligner quand elle reprit la parole, mentionnant son départ de la confrérie. Pietro eut bien envie de répondre, mais la femme vint poser une main sur son épaule.
Pietro avait parfaitement connaissance du pouvoir de la mutante et des capacités qu’elle avait. Il savait donc qu’elle pouvait voir la mort des gens qu’elle touchait. Il savait donc qu’elle venait de le voir mourir et cela ne pouvait qu’attiser sa curiosité, encore plus quand elle affirma à ce moment-là que les circonstances de sa mort avaient changés. Les yeux du jeune homme ne quittèrent pas le visage de son ancienne « camarade ». C’était dangereux, mais il avait clairement envie de jouer avec le feu.
« Ne me fais pas mariner. » Dit-il dans un fin sourire avant de reprendre rapidement. « Fais-moi plaisir, dis-moi que tu es celle qui va m’arracher le cœur au milieu de cette rue bondée. »
Il semblait prendre la situation à la légère, il l’a prenait clairement à la légère en fait, mais il n’avait pas envie de céder à la panique. Cela ferait sans doute bien trop plaisir à Raven qu’il commence à montrer qu’il avait peur et il n’avait aucune envie de lui faire plaisir. Ce n’était déjà pas le cas quand ils faisaient partie du même groupe, il n’allait pas le faire maintenant qu’ils étaient clairement ennemis. Surtout que Raven avait l’ordre de le tuer. Il n’avait pas envie de mourir maintenant, alors il n’allait pas mourir maintenant. Et il espérait vraiment que Raven ne venait pas de voir sa mort maintenant. Parce qu’il croyait en ses capacités, il savait qu’elle voyait juste dans ses prédictions souvent même si le destin n’était pas fixe. Au fond de lui, même s’il n’avait pas l’intention de le montrer, il avait quand même un peu peur de la suite des évènements.
e jeune homme pouvait garder cette suffisance et cet humour douteux, même sous la menace, une attitude soit admirable, soit agaçante. Elle décidait d'être agacée. Cela valait mieux, et elle avait le sentiment que, dorénavant, plus elle serait à même de le trouver agaçant, mieux ce serait pour son équilibre mental (comme si elle en possédait bel et bien... mais bon, il y avait une sorte d'équilibre bien construit et régi par des règles strictes dans son déséquilibre, il était hors de question pour elle d'en dévier). Dans tous les cas, et malgré ce qu'elle avait vu, elle continuait de croire qu'il était tout de même possible qu'elle l'achève là, maintenant, sur le champ... Ou du moins dans les prochaines minutes, car elle ne pouvait effectivement pas s'en prendre au jeune homme tant qu'ils se trouveraient dans cette rue passante. Même si elle avait actuellement l'apparence de Liv, ce qui la rendait difficilement reconnaissable, c'était un risque qu'elle ne pouvait pas prendre, sous peine de se retrouver de l'autre côté des barreaux derrière lesquels, en tant que criminologue, elle avait entraîné tant de criminels. Elle savait que ce destin pourrait bien finir par être le sien (ou presque, car dans ce cas, elle serait très justement capable de prédire sa propre mort), mais dans l'idéal, elle préférait que cela arrive le plus tard possible. Non, en effet, ils ne pourraient pas rester ici, si elle voulait mettre ses desseins à exécution, il allait non pas falloir prendre de la distance (ça, c'était le rayon de Quicksilver) , mais plutôt de la hauteur.
-T'arracher le coeur, vraiment ? Voyons, pour qui me prends-tu, Pietro ? J'ai des principes.
Quels principes ? Des principes qui n'avaient aucun rapport avec ceux d'un être humain normalement constitué. Ceci dit, elle devait bien reconnaître qu'il devait y avoir quelque chose... d'intéressant dans le fait d'extraire un coeur du corps, et le sentir cesser de battre entre ses doigts. Cette pensée réveilla d'ailleurs le monstre, qu'elle sentit se lécher les babines avec une grande délectation. Elle avait soif d'une violence qu'on lui octroyait le droit de légitimement assouvir, et bien évidemment, elle ne comptait pas s'en priver un seul instant. Il fallait seulement trouver lieu plus adéquat à ses projets. Repérant une allée perpendiculaire, déserte, elle l'y entraîna fermement, et, négligeant un peu ses principes, elle déploya ses ailes et l'entraîna avec lui sur le toit le plus proche. Là, il pourrait toujours essayer de courir, il atterrirait dans le vide. C'était à peu près la seule option qu'elle trouvait pour le maintenir à sa merci et être sûre qu'il ne lui échappe pas. Bien sûr, ça ne lui donnait pas forcément l'avantage, mais plus que s'ils étaient restés dans cette rue passante.
-Voilà, répondit-elle alors bien plus sobrement. Ce lieu m'est déjà plus familier.
Sous-entendu, c'était l'endroit qu'elle avait vu dans sa vision. À vrai dire non, ce n'était pas le cas, mais le laisser croire à Pietro pourrait peut-être lui permettre, qui sait, de changer le cours des choses et de faire effectivement de ce toit d'immeuble le théâtre de sa mort.
Pietro aurait peut-être pu céder à la panique, mais il n’avait pas l’intention de le faire. Même s’il sentait au fond de lui qu’il se retrouvait quand même dans une situation plus que problématique. En quittant la confrérie, le jeune homme s’était douté qu’il allait s’attirer des ennuis. Ce n’était pas pour rien qu’il avait espéré que sa sœur le suive, afin qu’ils puissent vraiment tourner la page ensemble. Sauf que Quicksilver était incapable de quitter la ville en sachant que sa jumelle était dans le coin, il était hors de question qu’il disparaisse. Forcément, le jeune homme devait se retrouver en face de Raven en plus. Cette femme était plus qu’étrange, mais surtout elle était une puissante mutante. Au lieu de plaisanter, Pietro aurait dû prendre ses jambes à son cou mais c’était trop tard à présent. Elle le tenait et elle n’avait visiblement pas l’intention de le lâcher. Elle venait même de lui prédire sa mort. Pietro ne pouvait pas s’empêcher de se demander si elle avait bien vu les choses se produire maintenant, aujourd’hui dans cette ruelle. Ce n’était pas pour rien qu’il « plaisanta » sur l’arrachage de cœur, il cherchait surtout à savoir ce qu’elle avait vu. Pietro ne voyait pas vraiment en quoi Raven avait des principes, mais soit si elle l’affirmait. Il se dit qu’avec un peu de chance, ce n’était pas maintenant que l’heure de sa mort était arrivée. Il s’accrocha à cette histoire jusqu’à ce que la mutante le conduise dans une ruelle avant de sortir ses ailes pour le faire grimper sur le toit. Si en plus elle prenait autant de risque, c’était qu’elle avait vraiment envie de le tuer. Pietro profita de l’atterrissage pour s’éloigner un peu de la femme, observant autour de lui.
« Je ne supporte vraiment pas quand mes pieds quittent le sol. »
Il semblait plaisanter, comme d’habitude, mais ce n’était pas le cas. Il n’aimait vraiment pas ça, principalement parce que ça l’empêchait de courir. Encore plus quand ça le conduisait sur un toit qu’il ne pouvait pas quitter. Le jeune homme observa rapidement la distance entre les immeubles, il avait beau sauté plus loin qu’un humain normal, c’était bien trop loin pour qu’il le fasse. En prime, Raven ne manqua pas d’ajouter qu’elle se trouvait dans un endroit plus familier. Autant dire que ça ne pouvait que tendre un peu plus la situation. Si c’était bien ici que Liv s’était vu le tuer, il se trouvait dans une situation compliquée.
« Sérieux, ça t’apporte quoi de me tuer hein ? »
Demanda-t-il en s’éloignant un peu encore, même s’il ne pouvait que le faire de quelques pas. Il observa rapidement en bas, impossible de descendre. Au lieu de ça, il tourna son regard vers la mutante, les mains dans les poches de son jogging. Dans l’une, il tentait de pianoter comme il le pouvait sur le téléphone qu’il avait volé pour prévenir Wanda. Si elle pouvait lui donner un coup de main pour le coup, ça l’arrangerait quand même assez.
e confort de Pietro n'était évidemment pas la préoccupation de Liv, qui occulta complètement la réflexion du mutant quand au fait qu'il n'appréciait pas que ses pieds quittent si longtemps le sol, en référence au temps au cours duquel elle l'avait conduit sur ce toit. Elle comprenait aisément pourquoi. Le pouvoir de Quicksilver était redoutable, mais il avait ses failles, et elle pensait avoir su exploiter au mieux l'une d'entre elles en le conduisant sur ce toit. Il n'avoisinait pas directement d'autres immeubles, normalement, il ne devrait pas pouvoir s'enfuir. à dire vrai, toutes les conditions semblaient réunies afin qu'elle réussisse son coup et mène à bien la mission que lui avait confiée Magneto... Mais alors, pourquoi lui avoir vu une mort si différente de celle qu'elle pouvait lui accorder là, maintenant, sur ce toit, pourquoi ces informations troublantes pour lui brouiller l'esprit ? Il n'était pas temps d'y penser, elle n'aurait pas la réponse à moins que ce jour ne finisse effectivement par arriver, de toute manière... Et il se pouvait qu'elle n'y assiste jamais (car oui, elle était supposée y être malgré tout), puisque ces prédictions n'étaient pas gravées dans le marbre et pouvaient bien être modifiées par qui en avait conscience, si Pietro avait ne serait-ce que le soupçon qu'elle l'ait effectivement vu mourir là, tout de suite, en sa présence et sur ce toit, alors ce serait déjà une première victoire. Même s'il gardait cette décontraction naturelle ô combien exaspérante, Liv avait malgré tout le sentiment qu'il n'était pas complètement rassuré... En tous cas, elle prenait sa vaine tentative de faire la conversation comme une manière tout aussi vaine de chercher à gagner du temps. Quel dommage, Liv, déjà, détestait bavarder... et Raven, n'en parlons même pas.
-Je respecte les ordres. répondit-elle d'un ton emprunt de sa froideur naturelle. Ça s'appelle la discipline, mais je sais que tu en es complètement dénué.
La discipline, oui... décriée, souvent, mais que Liv considérait comme étant une inégalable vertu, et des plus importantes, au demeurant. C'était en tous cas de la sorte qu'elle trouvait son équilibre au quotidien et ne s'abandonnait pas complètement à la pure et simple folie (même si elle restait sérieusement atteinte, c'est le moins que l'on puisse dire). Si Magnéto ne lui avait pas confié la mission de traquer et de tuer Pietro (le genre de missions qui lui incombaient souvent, étrangement), elle ne se serait peut-être jamais intéressée à lui, en définitive. Mais là, l'urgence était de le réduire au silence, alors elle s'y tenait, presque mécaniquement.
-Et je dois reconnaître que ne plus jamais t'entendre m'apportera une satisfaction personnelle suffisante.
La jeune femme tira un canif de sa ceinture (Raven et son amour des armes blanches). Assez de parlote, elle avait épuisé son quota de salive. Il était grand temps, à présent, de passer aux choses sérieuses. Elle comptait bien tenir ses engagements auprès de la Confrérie des mauvais mutants, qu'importe que le destin lui-même semble le désapprouver. De ce qu'elle en entrevoyait, de toute façon, il valait sûrement mieux pour elle comme pour lui qu'ils en finissent maintenant. Et qu'ils n'attendent pas davantage.
Pietro cherchait évidemment un moyen de gagner du temps, parce qu'il n'avait pas spécialement envie de mourir maintenant. Malheureusement, il savait que Raven avait le pouvoir de voir la mort des autres, alors il craignait qu'elle s'était réellement vue le tuer. Il savait bien qu'il était possible qu'elle bluff aussi, mais il n'avait pas spécialement envie de parier la dessus. Le jeune homme préférait considérer le pire comme certain, afin de ne pas avoir de faux espoirs. Même s'il était évident qu'il n'allait pas se laisser tuer si facilement, il était hors de question qu'il meurt maintenant. Il avait encore bien trop de chose à faire (même si concrètement, il ne savait pas vraiment quoi sur le moment), il avait encore plein d'année à vivre. Non, il n'allait pas se laisser tuer si facilement, ce n'était pas possible. Quoi que Raven ait vu, Pietro se doutait qu'il avait quand même le moyen de changer ce "destin". Son téléphone dans sa poche, le jeune homme tentait d'appeler le numéro de sa soeur, mais il était bien incapable de savoir si ça marchait ou non. Alors, dans le doute, il avait besoin de faire la conversation afin de gagner du temps. Après tout, avec un peu de chance, quelque chose allait lui permettre de sauver sa peau. Il se demandait simplement quoi.
Pietro écouta donc la jeune femme dire qu'elle se contentait de suivre les ordres et qu'elle était disciplinée. Le mutant comprenait bien le sous-entendu concernant le fait qu'il n'avait pas suivi les ordres et qu'il avait même décidé de les contester. Après tout, c'était faire preuve de rébellion quand on décidait de quitter un groupe régit par une monarchie. Mais Pietro n'avait aucune honte de son geste, bien au contraire. S'il devait recommencer, il le ferait avec grand plaisir.
« Ou alors ça s'appelle une incapacité à ne pas savoir prendre des décisions par sois même. » Dit-il un sourire en coin sur le visage, de cette fichue manière qu'il avait de prendre les choses à la légère. « En gros, ceux qui sont des toutous. »
Pietro plaisantait bien sûr (une manière pour lui de ne pas céder à la panique), mais il y avait quand même un fond de vérité dans sa pensée. Quand il affirmait cela, il considérait vraiment que la jeune femme était le chien de Magnéto. Mais ce n'était pas la seule bien sûr et malheureusement, il devait mettre sa jumelle dans le même lot. C'était une capacité incroyable de ce mutant puissant. En dehors du fait qu'il était justement puissant, il savait attirer la loyauté. Raven faisait donc ce qu'il ordonnait et aujourd'hui, elle devait le tuer. On ne pouvait pas vraiment dire que ça l'arrangeait, même s'il n'avait pas l'intention de lui permettre de se faire bien voir par son maitre (et d'obtenir son nonos).
« Tu me brise le coeur ! » Lança-t-il, toujours de cette manière légère, à la mutante quand elle affirma en plus qu'elle allait pouvoir arrêter de l'entendre. Son regard se porta sur l'arme blanche qu'elle avait dans les mains et avec laquelle, elle voulait le tuer. « Range ça, ça coupe ! »
ue Pietro la qualifie de toutou de Magnéto ne lui faisait ni chaud ni froid, et pour cause, outre le fait qu'il fallait se lever de très bonne heure pour que quelque chose fasse chaud ou froid à Liv Jakobsson, elle ne pouvait pas nier — aussi éprouvant cela soit-il — que c'était vrai. Oui, elle obéissait au doigt et à l'oeil à Magnéto, et elle n'en éprouvait pas la moindre honte. Elle n'était pas de ces individus qui devaient exprimer haut et fort leur indépendance... Non, au contraire, elle savait pertinemment qu'elle devait enfouir au plus profond d'elle-même toute aspiration à l'indépendance, car elle conduirait forcément à la relâche pleine et entière du monstre... Pour sa propre sécurité plus que pour celle des autres, elle devait, comme elle l'avait toujours fait, s'imposer des règles, des limites, évoluer au sein d'une structure bien établie que rien ne devait jamais bouleverser, c'était le seul moyen de ne pas se laisser dominer par cette violence au-delà de l'admissible, même pour elle, qui devait l'entraîner inévitablement dans sa chute. Si elle voulait vivre, ou du moins vivre longtemps, elle devait accepter d'être dirigée. Par ses règles personnelles. Par les règles de Magnéto. Et puisqu'elle aspirait à ses règles, en quoi en serait-elle l'esclave. Elle n'était pas comme l'était Wanda, ou comme avait pu l'être Pietro, son adhésion à la Confrérie des mauvais mutants n'avait rien à voir avec un quelconque sentiments de reconnaissance ou d'admiration (pour ça, il fallait éprouver des sentiments, rappelons-le, et elle s'était appliquée bien trop longtemps à s'en croire incapable pour reconnaître à présent l'inverse). Elle voulait juste contrôler le monstre, et avoir un prétexte à le laisser se manifester. En rejoignant une organisation criminelle, elle avait le prétexte, la possibilité, la structure, la précision, l'inverse d'un chaos que son interlocuteur savait à lui-seul lui inspirer... Et c'était très certainement ce qui la contrariait le plus dans tout cela.
...Et là, l'occasion était bien trop belle, et le monstre était autorisé à quitter sa cage, où il avait le sentiment d'avoir ronronné beaucoup trop longtemps, même si ses prédictions (qu'elle trouverait bien un moyen d'occulter de son esprit, ce serait mieux ainsi, pour sa santé mentale — pour peu qu'on admette qu'elle en ait une) ne laissaient pas présager une victoire immédiate. Sa lame aiguisée n'attendait que de trancher son adversaire, et ce n'était pas cet humour ô combien exaspérant qui allait lui épargner de se voir tranché vif, bien au contraire.
-Tu n'as pas idée, répliqua-t-elle.
Et pour cause, quand on aimait les armes blanches autant qu'elle, l'on s'arrangeait toujours pour qu'elles soient plus que parfaitement tranchante. La lame de son couteau savait coupait dans la chair comme dans du beurre. Allez, qu'il lui laisse faire l'essai... Sans plus de blabla — il y en avait eu bien assez, à ses yeux —, elle se précipita dans la direction de Pietro et approcha son couteau de sa gorge avec la ferme intention de la trancher net.
Pietro cherchait un moyen de gagner du temps afin de se sauver la peau. Il se rendait bien compte qu'il se trouvait dans une situation très compliquée, qui risquait d'ailleurs de lui être fatale. Il avait connaissance des dons de Raven - Liv, il savait donc parfaitement qu'elle avait pu voir sa mort. Et forcément, il ignorait que la mort qu'elle avait vu en le touchant n'avait rien à voir avec celle qu'elle tentait de mettre en place maintenant. Le mutant cherchait donc à gagner du temps afin de s'en sortir, parce qu'il était évident qu'il n'allait pas s'amuser à la laisser faire. Pietro aurait peut-être pu se résigner, se dire qu'au final s'il n'avait pas le choix, autant y aller rapidement. Mais ce n'était pas son genre. Depuis qu'il était gamin, déjà avant de connaitre la détresse après la mort de ses parents adoptifs, il avait dû se battre pour sa survie. Au début avec ses parents et Wanda, puis seulement avec Wanda et finalement maintenant tout seul. Le jeune homme n'était pas le genre de personne à donner trop de crédit au destin, même si bien sûr il y croyait, il pensait qu'on pouvait en être le maître. Quand on avait assez de force et de volonté, on pouvait facilement déjouer le destin et s'en sortir quand ce dernier prédisait que non. Donc... même si la mutante qu'il avait sous les yeux s'était vu le tuer sur ce toit, il avait envie de changer cette fin.
Malheureusement, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il s'en sortait à merveille. Pietro avait tenté de déstabiliser un peu son adversaire en la traitant de toutou de Magnéto, visiblement ça ne lui avait fait ni chaud ni froid. La femme devait donc aimer ça... génial. Pietro se doutait bien que de nombreux mutants appréciaient d'être les sous fifre de l'homme, il savait parfaitement rallier les gens à sa cause, mais à ce stade c'était dingue. Et donc forcément, ça ne l'aidait pas du tout. Et ses touches d'humours n'y changeaient rien non plus. Le mutant ne savait vraiment pas comment il allait faire pour s'en sortir, parce qu'il ne faisait vraiment pas le poids contre Liv. Il était rapide, certes, mais ça n'allait pas l'aider sur ce toit. Il pouvait sauter, mais pas assez pour s'en sortir non plus. Et ce n'était pas parce que son corps parvenait à résister à la pression quand il courait, qu'il allait pouvoir contrer une lame tranchante (qu'il se doutait l'être énormément en plus, connaissant son adversaire). Pietro n'avait pas beaucoup de maitrise dans le combat, il savait se défendre plus ou moins mais pas grand-chose quand même. Donc, il n'avait aucune idée de la manière de s'en sortir. Et il ne pouvait pas sortir comme ça son téléphone, sans prendre le risque de causer des ennuis à Wanda. S'il devait mourir aujourd'hui, il préférait largement qu'elle ne soit pas en danger ensuite. Visiblement, Raven en avait assez de parler, elle n'avait pas l'intention de continuer à discuter.
« J'ai pas spécialement envie de savoir... »
Ce fut à ce moment-là que la jeune femme fondit sur Pietro, sa lame en direction de son cou. Le jeune homme eut juste le temps de réagir, pour s'éloigner en passant dans son dos, mais le couteau avant quand même touché sa peau. Un filet de sang coulait d'une plaie (heureusement superficielle) au niveau de son cou. Pietro porta vivement sa main dessus.
« Bordel, ça fait mal ! Tu sais, c'est pas mon truc le sado-maso, tu devrais te trouver un autre partenaire pour ça ! »
Evidemment, il ne pouvait pas s'empêcher de "plaisanter" dans un moment pareil, afin de principalement cacher sa crainte. Il était dans une putain de merde...
a lame trancha la chair de son cou, mais la blessure n’était (malheureusement), jamais que très superficielle. Qu’ils soient sur ce toit empêchait certes Pietro de s’échapper, mais cela ne l’empêchait pas pour autant d’user de sa super vitesse, et il s’en donnait à cœur joie. Il allait être un adversaire plus que coriace à éliminer, mais ce n’était pas le genre de considérations qui arrêtaient Raven, chose que Magneto savait pertinemment, d’ailleurs, ce n’était pas pour rien que ce genre de missions punitives lui revenaient bien souvent de droit au sein de la Confrérie (et elle était bien loin de s’en plaindre). Elle était parvenue à le blesser, elle pourrait bien réussir à le tuer. Ça lui éviterait de subir encore une de ces saillies drolatiques qui l’exaspéraient plus encore maintenant que d’habitude. En fait, personne n’exaspérait plus Liv que Pietro, et pourtant, pour déclencher l’ombre d’une émotion chez Liv, même négative, il fallait se lever de bonne heure. Même alors que sa vie était plus que sérieusement en danger (c’est rien de le dire), il continuait de faire de l’humour. Enfin, cet humour bien à lui que Liv ne trouvait pas amusant pour un sou (en même temps, rien ne l’amusait jamais). Il fallait qu’elle le fasse taire, et pour de bon. Et il fallait que ce soit maintenant. À aucun autre moment, maintenant. Car elle n’avait pas envie d’assister à la mort qu’elle semblait lui destiner… Parce qu’elle ne se posait pas encore les bonnes questions, qui à ses yeux semblaient mauvaises et que son envie de le tuer semblait bien plus forte que n’importe quelle autre envie. Elle se concentra sur elle et uniquement sur elle quand, se retournant vers lui.
-Ne t’en fais pas, il n’est pas nécessaire que tu souffres beaucoup.
Pour peu qu’il se laisse tuer (ce qui ne serait bien évidemment pas le cas, ce serait beaucoup trop simple, et Raven, d’ailleurs, n’y verrait pas grand intérêt, pour tout dire), elle pouvait faire cela vite et bien. La torture ne la dérangeait pas, elle renforçait un plaisant sentiment de contrôle sur autrui, mais elle n’avait pas spécialement prévu de faire dans le supplice long et fastidieux. On ne lui avait pas demandé de faire souffrir Pietro Maximoff, on lui avait simplement demandé de mettre fin à ses jours, et elle comptait bien s’acquitter de cette tâche et d’aucune autre. Plus ce serait rapide, mieux ce serait pour elle, d’ailleurs. Ainsi, elle n’aurait plus à l’entendre. Même à moitié vidé de son sang, il serait capable de lui sortir une de ses vannes à deux balles. Et comme ça, la petite voix surgie de nulle part, qui la perturbait autant elle que le monstre se tairait pour de bon, elle pourrait être Raven ou Liv à l’occasion, sans un nouvel alter égo surgi de nulle part qui l’invitait à un semblant d’humanité alors même qu’elle n’avait jamais été humaine. Et ne tenait pas à l’être, au passage. Jamais. Plutôt mourir. Plutôt qu’il meure. Et donc, elle se précipita vers lui, pour serrer ses doigts autour de ce cou tâché de sang, espérant ainsi mieux l’immobiliser avant de lui enfoncer sa dague en plein cœur.
Pietro avait réussi à s’en sortir, jusqu’à présent, mais il se doutait que ça n’allait pas durer bien longtemps ce petit jeu. Il pouvait s’éloigner un peu de Raven, mais il ne pouvait clairement pas lui échapper. Parce qu’ils se retrouvaient sur un toit et qu’il n’avait pas moyen de s’enfuir de là. En gros, il se retrouvait coincé avec la femme sur ce toit et il n’avait aucun moyen de s’en sortir. A moins qu’il ne décide de sauter, afin de choisir lui-même sa mort. Au fond, ce n’était pas une si mauvaise idée que ça. Raven n’allait pas lâcher l’affaire, tant qu’elle ne l’aurait pas tué elle n’allait pas la laisser tranquille. En même temps, ce n’était pas pour rien que Magnéto avait demandé à cette femme de s’occuper de son cas, elle était du genre résistant et elle n’abandonnait pas. Tant que Pietro serait encore en état de respirer et de courir, elle n’allait pas arrêter de le poursuivre afin de mettre fin à ses jours. Autant dire que le mutant était clairement dans une situation compliquée (pour rester poli), mais ça ne changeait rien au fait qu’il ne regrettait pas son choix. C’était bien la preuve que la confrérie n’était pas une bonne chose et qu’elle était malsaine. Mais ça n’arrangeait pas ses affaires au final, de savoir qu’il avait bien fait de la quitter. Parce que s’il mourrait, il n’allait pas pouvoir en profiter. Pour le moment, il ne s’en sortait pas trop mal, mais ça n’allait évidemment pas durer. Le sang coulait sur son cou, sans que cela ne soit trop grave. Mais évidemment, Raven n’avait pas l’intention de s’arrêter là.
Elle s’approcha de lui et enroula ses doigts autour de son cou, Pietro n’avait pas eu le réflexe de s’enfuir de nouveau afin d’éviter cette nouvelle attaque. Le jeune homme attrapa les poignets de Raven afin de tenter de la faire lâcher, parce qu’il ne pouvait clairement pas la laisser avoir le dessus comme cela. Si c’était le cas, elle allait parvenir à prendre entièrement le dessus et le blesser gravement, le tuer même. C’était plus qu’évident qu’elle n’allait d’ailleurs pas se contenter de le blesser d’ailleurs. Elle allait le tuer et Pietro ne pouvait pas faire grand-chose pour l’en empêcher. Parce qu’elle n’allait clairement pas lâcher l’affaire. Le mutant serra sa poigne plus fortement encore, sans arriver à un grand résultat. Il manquait cruellement de force et l’air commençait à lui manquait. Son cerveau était en pleine ébullition, il tentait de faire un peu le vide dans sa tête pour réfléchir correctement et trouver une solution. Dans un élan de dernier espoir, Pietro envoya son pied contre la femme d’une manière rapide pour tenter de la faire lâcher prise. Ce qui sembla fonctionner puisque le mutant parvint à s’éloigner d’elle.
« Merde… » Parvint-il à prononcer ente deux grandes respirations, alors qu’il tentait de reprendre un peu son souffle. Il s’approcha du bord du toit, beaucoup, au point d’être vraiment au bord. « Si je dois mourir, je préfère largement le faire tout seul. »
e n'était pas de cette manière qu'il devait mourir, et c'était d'ailleurs frustrant pour Liv que de constater que, même alors que le souffle de sa proie commençait à se saccader sous la pression exercée par sa gorge, sa vision ne changeait pas. Qu'importe, elle ne comptait pas renoncer maintenant, quitte à faire un pied-de-nez, au destin. Elle avait droit de vie et de mort sur lui, et son sort se tenait au bout de ses doigt (sans mauvais jeu de mot... ou peut-être un peu, même si cela restait sans conteste l'apanage de Quicksilver), et elle ne comptait pas laisser passer cette opportunité trop belle d'obéir aux ordres de Magnéto, cette indéniable possibilité de gravir les échelons au sein de la Confrérie, et de commettre ce meurtre en particulier sans qu'il ne lui pose de cas de conscience... Quoi qu'il lui en posait déjà, en vérité, mais elle parvenait tout de même à l'éluder. Pour combien de temps, telle était la question qu'il fallait très sérieusement qu'elle se pose, sous peine de rapidement perdre les pédales (encore plus, tout du moins)... à moins qu'elle ne parvienne à ses fins là, maintenant. Et elle y comptait bien. Seulement, comme elle l'avait malheureusement prévu, même si elle avait voulu forcer le destin... Un coup de pied douloureux vint lui faire lâcher prise (outre le fait que le coup n'avait pas été si agréable). Alors qu'elle tentait d'ignorer la douleur pour se tourner vers le jeune homme et réitérer avec un nouvel assaut. Alors qu'elle le fixait comme un corbeau observe sa proie avant de n'en faire qu'une bouchée, elle l'entendit jurer et déclarer qu'il préférait encore mourir par ses propres moyens. Hors de question. Certes, l'essentiel de sa mission, c'était que Pietro soit mort. Qu'importe le chemin tant que la destination était celle-ci. Seulement, elle ne supporterait pas de ne pas être celle qui lui ôterait la vie alors que telle était sa mission. S'il finissait par se suicider ? Elle en éprouverait un sentiment d'inaccomplissement qu'elle refusait purement et simplement. Il mourait, et elle serait celle qui le tuerait, aucune autre option possible. Et cela, qu'il le veuille ou non.
-N'y compte même pas. répliqua-t-elle de son habituelle ton froid, peut-être même plus glacial que d'habitude.
Elle se précipita dans sa direction. Il était bien évident que la vitesse de Raven était loin de valoir celle de Quicksilver. Sa seule arme, c'était l'effet de surprise, et elle comptait sur elle tandis qu'elle s'appliquait à le propulser au sol. Avec son poids plume, elle ne parviendrait sans doute pas à le maintenir au sol bien longtemps, mais en attendant, elle était tout de même parvenue à écraser sa joue contre le toit. Il fallait qu'elle agisse vite si elle ne voulait pas échouer une nouvelle fois. Malheureusement, la vitesse n'était pas son rayon à elle. Mais si sa lame parvenait à transpercer sa jugulaire, elle aurait gagné.
-Tu es à moi, c'est compris ? ajouta-t-elle à son oreille, et on éprouvait presque une once de rage dans le ton de sa voix, que l'on décelait bien rarement chez Liv, preuve que sa cible n'était pas semblable aux autres.
A choisir, Pietro préférait en effet mourir de lui-même que de laisser la satisfaction à Raven de l’avoir tué. S’il avait vraiment le choix, le jeune homme préférait ne pas mourir du tout, mais concrètement il ne savait pas tellement comment il allait faire pour s’en sortir en cet instant précis. Il ne parvenait pas à trouver une solution de repli efficace pour qu’il puisse s’en sortir. Alors, faute d’autre choix, autant qu’il saute. Pietro avait beau prendre souvent la vie à la légère et donner l’impression de passer sa vie à plaisanter, il y avait des moments comme cela où il était tout simplement sérieux. Le mutant n’avait clairement pas envie de laisser à cette femme l’occasion de le tuer, de se réjouir d’avoir fait ça pour Magnéto. S’il devait mourir, il allait mourir de lui-même. En cet instant précis, Pietro ne pouvait que regretter que sa sœur ne soit pas dans les parages. Ils étaient séparés maintenant, ils ne passaient plus leur temps ensemble et la dernière fois qu’ils s’étaient vu était peut-être la dernière au final. Est-ce qu’elle allait savoir qu’il serait mort ? Pietro s’apprêtait vraiment à sauter, à faire ce pas qui le séparait du vide, mais Raven n’avait visiblement pas l’intention de perdre l’occasion de le tuer. Elle fondit sur lui, il fut surpris et incapable de l’empêcher de le renverser au sol.
Sa joue était plaquée contre le sol, alors que Raven venait glisser des mots dans son oreille. Le jeune homme ne se souvenait pas l’avoir déjà vu dans un tel état quand il était encore dans la confrérie. Pietro n’avait pas eu souvent l’occasion de la voir à l’œuvre, mais elle semblait prendre cette mission énormément à cœur. Ce qui lui donnait encore plus envie de se battre de son côté, afin de l’empêcher d’obtenir ce qu’elle désirait. Elle n’aurait pas sa vie. Le mutant ne savait pas s’il allait pouvoir s’en sortir, mais il n’allait vraiment pas la laisser le tuer. Pietro se débattait donc sous le poids de la jeune femme, misant tout simplement sur sa vitesse pour assigner des coups à Raven et tenter de se débarrasser d’elle. Il ne devait pas laisser le temps à Raven de planter sa lame dans sa peau, il ne devait d’ailleurs lui laisser le temps de rien en fait. Mais c’était une chose bien plus facile à dire qu’à faire. Et il était clair que ce n’était pas avec des paroles que le jeune homme allait pouvoir s’en sortir à présent, s’il parvenait à s’en sortir. Pietro continua encore et encore de se débattre et parvint, à un moment donné, à renverser la situation. Il se retrouva au-dessus de Raven, la maintenant du mieux qu’il pouvait au sol en cherchant à la faire lâcher sa lame. Si elle pouvait avoir ça en moins pour l’ennuyer, ça serait déjà un peu mieux. D’ailleurs, il parvint à y arriver toujours sans trop savoir comment, il avait énormément de chance. Et avant que cette dernière ne disparaisse, Pietro s’approcha rapidement (comme il savait si bien le faire) de la lame pour l’envoyer valser par-dessus le vide.
iv avait cru avoir la situation bien en main, autant que la lame quelle serrait fermement entre ses doigts, dans l'espoir de l'enfoncer dans la gorge de son adversaire, mais les choses ne se déroulaient pas comme prévu. Elle avait beau savoir que les circonstances d'une mort n'étaient pas immuables, et qu'elles pouvaient se dérouler d'une autre manière pour peu qu'on en ait connaissance, celles de la mort de Pietro ne variaient toujours pas, et ce n'était pas bon signe. Quoique cela signifiait que, elle aussi, techniquement, survivrait à cette confrontation. Ce n'est pas ce qu'elle voulait, bien sûr, mais alors que la situation s'inversait, elle était bien contrainte d'admettre qu'elle perdait son avantage. Pietro avait réussi à inverser la situation. À présent, il se retrouvait au-dessus d'elle. Son coeur - normalement de pierre - battait à cent à l'heure alors qu'elle réfléchissait à toute allure dans l'espoir de trouver un moyen de s'en sortir. Malheureusement, si elle avait pour elle son intellect, ses pouvoir et sa force physique, une fois désarmée, ne lui donnait pas vraiment l'avantage, loin de là, même, d'autant que Pietro était bien plus fort physiquement, en plus de sa rapidité surhumaine. Elle avait eu beau se cramponner à sa dague, elle finit, bien évidemment, par la lâcher. Et il n'en fallut pas davantage pour que Quicksilver propulse son arme dans le vide. Voilà, elle n'avait plus son meilleur allié dans cette situation. Elle était coincée. Plaquée au sol, et sur le dos, qui plus est, elle ne pouvait guère déployer ses ailes de corbeau pour prendre de la hauteur - au sens propre - sur son adversaire. De maigre carrure, elle s'en tirait souvent dans les combats au corps à corps grâce à sa souplesse, son agilité... et sa rapidité. Seulement, elle se retrouvait face à un ennemi de choix, qui la dépassait de loin sur ces aspects précis, justement, ou le dernier tout du moins. Elle tenta de se débattre, bien sûr, ne demeura pas statique, et chercha à reprendre l'avantage, mais elle n'y parvint guère, et la frustration qu'elle en éprouva fut intense.
-Qu'est-ce que tu comptes faire, maintenant ? demanda-t-elle d'un ton qui, heureusement, savait paraître froid et détaché (de l'avantage de ne pas éprouver le moindre sentiment - normalement - et d'être une sociopathe avérée), révélateur du calme et de l'indifférence la plus totale, bien qu'elle ne soit en vérité pas très à l'aise avec la situation, même si l'état de ses prémonitions restait le même. Mes visions à ton sujet n'ont toujours pas changé à ton sujet. ajouta-t-elle ensuite, espérant surtout que le calme apparent dans son visage, le fait qu'il n'y ait pas d'inquiétude dans son regard, l'impassibilité de son expression, déstabilisent Pietro, qui craindrait alors un retour de fortune. Elle ne mentait pas exactement, au fond. Seulement, leur sort, à l'un comme à l'autre, ne devait pas se sceller ici. Et en haut de ce toit.
Pietro tentait évidemment de renverser entièrement la situation, afin de s’en sortir vivant. Il n’avait aucune idée de comment il allait bien pouvoir faire cet exploit, mais il n’avait aucune envie de mourir en cet instant. Ce n’était pas le moment et à ses yeux, ça ne le serait jamais. Mais ce n’était surement pas comme cela, loin de Wanda, que le jeune homme allait accepter que le destin prenne sa vie. Alors, il n’avait pas l’intention de laisser Raven le tuer maintenant, il parvint par chance à prendre légèrement le dessus. Il réussit en tout cas à faire lâcher son arme à la mutante, avant de la jeter dans le vide. Au moins, Pietro parvenait à tourner un peu l’avantage de son côté, surtout qu’il continuait d’avoir le dessus sur la jeune femme. Mais ce n’était pas gagné pour autant. Quand elle reprit la parole, lui demandant ce qu’il comptait faire à présent, Pietro n’avait pas de réponse sa question. Pour le coup, il agissait surtout à l’instinct sans vraiment réfléchir à la suite dans le but de sauver sa peau. Et le fait qu’elle lui affirma que ses visions n’avaient pas changés, puisqu’ils étaient en contact elle pouvait les voir, ça ne le rassurait pas du tout. Elle le disait avec énormément de sérieux, il ne pouvait donc que la croire. Alors si elle continuait de se voir le tuer maintenant, c’était qu’elle devait sans doute y parvenir à un moment où à un autre. A moins qu’il ne décide d’agir contre elle, mais est-ce que ça n’allait pas entrainer sa chute. Il ne savait vraiment pas quoi penser de tout ça.
« Je devrais peut-être te tuer sur le champ. » Oui, sans doute, mais il ne se pensait pas capable de le faire pour autant. Le jeune homme avait déjà provoqué la mort de personne, évidemment, mais il n’avait aucune envie de le faire maintenant. Pas alors qu’il avait renoncé à la vie dans la confrérie des mauvais mutant, même si cela devait lui permettre de sauver sa propre vie. Il valait sans doute mieux qu’il prenne la fuite, mais il fallait encore qu’il trouve un moyen, sans que la prémonition de Raven ne se réalise bien sûr. « Mais je vaux beaucoup plus que toi, alors je te laisserais la vie sauve. »
Et pour une fois, ce qui était très rare quand même, il était vraiment sérieux. Il ne plaisantait pas, parce qu’il n’avait aucune envie de le faire, il n’en voyait pas l’intérêt. Ce qui l’importait pour le moment, c’était de trouver un moyen de fuir. Tout en maintenant la pression sur Raven, pour ne pas perdre ce léger avantage, il ne pouvait pas s’empêcher de regarder les toits qui étaient un peu plus loin. Un peu trop loin sans doute… à moins qu’il n’y parvienne quand même. Il n’avait pas tellement le choix de toute façon s’il voulait s’en sortir en vie, il n’avait malheureusement pas moyen de sortir des ailes de son dos comme sa camarade mutante. Alors autant essayer. Au pire, s’il mourrait en essayant, il aurait au moins le mérite de ne pas avoir donné sa mort au corbeau. Aussi rapide qu’il le pouvait donc, Pietro lâcha la femme pour commencer sa course vers le toit voisin. Ce fut vraiment à la dernière seconde, quand ses pieds touchèrent le sol, qu’il sut qu’il avait réussi.