Pietro ne savait vraiment pas quoi penser de l'avenir. Il avait envie de se dire qu'ils pouvaient s'en sortir. Qu'ils allaient trouver un remède, qu'ils allaient trouver un moyen de rester vivant, sauf que le temps passé et le jeune homme n'était plus si sûr que cela de pouvoir trouver une solution. Tout seul, c'était évident qu'il ne pouvait rien faire. Et ce n'était pas forcément parce qu'il avait l'intention de s'en sortir avec Liv et Wanda qu'il allait mieux s'en sortir non plus. Ils ne savaient pas quoi faire pour arrêter les effets de ce poisons, ils ne pouvaient rien faire seul. Ils devaient clairement trouver une solution vis à vis de hydra, mais ils ne savaient pas comment s'y prendre. En tout cas, le jeune mutant n'avait aucune idée de comment s'y prendre. Et par conséquence, le jeune homme ne savait pas du tout comment ils allaient s'en sortir et sa légèreté légendaire était un peu en berne ces derniers temps. Il broyait un peu du noir, il n'y pouvait rien. On ne pouvait pas dire que les bonnes nouvelles s'enchaînent ces derniers temps. Entre la nouvelle concernant son père, la relation de Wanda qu'il avait du mal à accepter, la maladie… sans oublier ce qui s'était passé avant quand il serait retrouvé à l'institut Xavier sous le contrôle de son fondateur. Bref… finalement en dehors de son histoire avec Liv – et le fait qu'il avait toujours sa sœur quand même – il n'y avait pas grand chose de positif. Et même ça… Pietro avait quand même un peu de mal à digérer le fait qu'elle lui avait caché le fait qu'elle n'avait plus ses pouvoirs, ainsi que le fait qu'elle préférait sa vie sans ses pouvoirs. Même si c'était évident que ce n'était pas comparable, Pietro avait bien du mal à supporter le fait qu'il n'avait pas ses pouvoirs. En même temps, il vivait avec depuis de nombreuses années. Et même si ça n'avait pas toujours été facile, notamment avec ses parents adoptifs qui avaient eu des soucis, qui en étaient morts même, parce qu'ils les défendaient de ceux qui ne comprenaient pas, il aimait ses pouvoirs. Et en même temps, le jeune homme savait que sa petite amie avait une relation particulière avec ses pouvoirs. Il ne pouvait pas vraiment se mettre à sa place, il savait bien que ce n'était pas comparable. Mais bon… quand même.
Dans tous les cas, Pietro avait un peu de mal à ne pas broyer du noir donc, il ne savait pas ce que ça allait donner, il ne savait pas s'il allait retrouver ses pouvoirs et passer son temps sans, c'était vraiment difficile. La plupart du temps il restait chez Liv, de toute façon les marques sur son corps ne le poussait pas vraiment à sortir. Mais ce jour-là il avait décidé de prendre l'air. Ce qui pouvait semblait être proie au suicide quand on était un mutant sans pouvoir à l'heure actuel, mais Pietro s'était couvert de sort qu'on ne voit pas les plaques. Par chance, il n'en avait pas encore sur le visage. Il passait seulement pour un frileux en été, mais il n'en avait que faire.
Tornade était inquiète. Plus que de raison. Charles avait beau essayer de la rassurer, elle était loin d'être sereine. Et ce même s'il l'avait délestée de trop lourdes responsabilités, même si ses rencontres avec Shuri se passaient très bien. La princesse avait du génie, beaucoup d'humour, de répartie, et pourtant elle savait être sérieuse quand il le fallait. Un vrai rayon de soleil et vent de fraîcheur à la fois... Que Tornade aurait plus apprécié dans d'autres circonstances que celle de l'extinction possible des mutants.
Cela la terrifiait. Véritablement. Tornade n'avait pas toujours eu conscience de ses pouvoirs, pas toujours dépendu d'eux pour survivre. Pendant des années elle s'était débrouillée toute seule, avec sa tête, sa hargne, son corps. Mais ses pouvoirs faisaient maintenant partie d'elle, ils faisaient d'elle ce qu'elle était devenu. Etre privée de ses pouvoirs l'effrayait bien plus que la mort. Et pourtant, c'était inévitable. Elle les possédait encore, mais certainement plus pour longtemps. Elle essayait de s'y faire, de s'y préparer. Bientôt, elle ne pourrait plus entendre le chant de la nature, alors elle profitait le plus possible du temps qu'il lui restait...
Entre deux cours, examens et missions, la toujours si occupée Ororo avait trouvé le temps de s'arrêter prendre l'air à Central Park. En tenue de sport, elle courrait le long des chemins herbeux, ses longs cheveux blancs relevés en une queue de cheval haute battant ses épaules couvertes.... Oui, elle faisait du sport en manches et pantalon long malgré la saison. Elle n'avait pas le choix, pour cacher l'infestation bleue qui couvrait presque tout son corps maintenant. Un bandana cachait celles qui commençaient à apparaître sur son front. Elle croisait d'autres coureurs ou de simples passants, pour la plupart avec des écouteurs aux oreilles. Mais pas elle. Ororo écoutait le vent siffler, les arbres murmurer, sa connexion à la terre encore totale. Et elle pouvait penser. Penser, à tout ce qui les attendaient. Ce n'était que le début des dégâts causés par le poison. Elle était encore épargnée... Il était sûrement temps qu'elle en parle à Charles, s'il n'avait pas déjà compris et attendait juste qu'elle prenne le courage de lui annoncer. Pas qu'elle compte pour autant se retirer. Même sans pouvoir, elle comptait être utile aux X-Men à sa façon. Elle prenait déjà régulièrement les rennes derrière un micro pour coordonner certaines missions, de toute manière. Alors oui, Tornade était profondément inquiète, en colère, frustrée ; mais elle ne perdait pas espoir.
Elle ralentit progressivement la cadence de sa course lorsque son regard est attiré par un passant de dos... Des cheveux argentés, très semblables aux siens, reconnaissables... Elle ralentit encore jusqu'à arriver au pas, et essuie son front, le cœur battant et pas seulement à cause du sport. La mutante se redresse et s'approche déterminée de l'individu. Elle touche son épaule doucement :
« Pietro... » Bien sur, c'était lui. Pietro, qu'elle n'avait pas vu depuis pluieurs mois, pas depuis que leurs chemins se soient séparés de la pire manière possible. « Ne t'enfuis pas, je ne suis pas là pour te ramener contre ton gré. » Elle ajoute rapidement, sachant que s'il décidait de partir en courant, elle ne pourrait rien y faire. Elle ne voulait pas utiliser ses pouvoirs en public, même s'il n'y avait que très peu de monde à cette heure, ni provoquer un combat avec l'autre mutant. Il y avait déjà suffisamment de soucis comme ça, ce n'était pas pour se battre entre eux.... Même si Tornade et Quicksilver avaient beaucoup d'arguments à régler, de non-dits entre eux. Leur dernière rencontre avait été avortée trop vite, dans les cris, la colère et la peine. A ce moment là elle venait de perdre Charles, et rentrait tout juste du commissariat après l'attentat pour être accueillie par un Pietro venant de se réveiller d'un long rêve éveillé... Furieux d'avoir été trompé, par le Professeur, autant que par Tornade. Sa culpabilité était étouffée à ce moment là par la colère. Aveuglée, Tornade s'était durement comportée.
La tension pouvait se sentir dans l'air, émanant des deux mutants. Une rencontre sur le fil du rasoir.
Pietro ne se doutait pas une seule seconde qu’il était sur le point de se retrouver de nouveau en compagnie d’une vieille connaissance, de Tornade. Alors qu’il sentit une main se poser sur son épaule, le jeune homme se retourna vivement. En même temps, il ne pensait pas croiser quelqu’un qu’il connaissait et donc se faire surprendre comme cela, dans une période où ce n’était pas non plus complètement la joie, où forcément les choses étaient quelque peu tendues. Il était donc surpris, mais pas plus que quand il reconnu la femme en question.
Le jeune homme n’avait pas eu l’occasion de voir Tornade depuis le jour où il avait quitté l’institut de Charles Xavier, juste après la mort de ce dernier et donc le moment où il avait pu reprendre ses esprits, où il n’était tout simplement plus contrôlé par le mutant. Autant dire que les deux mutants ne s’étaient clairement pas quittés en bon therme. Pietro n’avait aucune envie de rester ici une seule seconde de plus, et il savait bien qu’il pouvait carrément s’en aller sans que Tornade ne puisse faire quoi que ce soit. Même si Tornade avait clairement des pouvoirs incroyables, Pietro savait qu’elle ne pouvait rien faire contre sa vitesse. Bref, il avait bien envie de fuir, parce qu’il était hors de question qu’il reste une seconde de plus dans cet endroit. Sauf qu’elle reprit vivement la parole, lui affirmant de ne pas s’en aller puisqu’elle n’avait pas l’intention de le ramener contre son gré. Pietro serra des dents, attendant une seconde avant de reprendre la parole.
« Et qu’est-ce que tu veux alors ? » Demanda-t-il vivement, sans chercher une seule seconde à se montrer agréable. Le jeune homme n’avait aucune envie de parler avec Tornade, il ne pensait pas du tout qu’ils avaient quoi que ce soit à se dire. Charles Xavier s’était foutu de sa gueule, il s’était emparé de son esprit, il l’avait manipulé, clairement le jeune homme ne pouvait pas pardonner à ce type ce qu’il avait fait. Et il ne pardonnait pas plus à Tornade d’avoir cautionné ce qu’il avait fait, sans rien faire pour l’en empêcher, en l’aidant tout simplement. Il ne le digérait vraiment pas. « Je n’ai absolument rien à te dire. »
Sur ces mots, Pietro ferait sans doute mieux de s’en aller, de ne pas rester une seconde de plus auprès de la jeune femme, mais en même temps… eh bien, il se demandait bien ce qu’elle pouvait avoir à lui dire. C’était bête, il allait sans doute se perdre dans sa curiosité. Il allait clairement le regretter, c’était évident, surtout qu’il se sentait plus que tendue en cet instant précis. En même temps, au vu de la situation, c’était évident que l’atmosphère qui était tendue. Il n’y avait aucune raison qu’elle ne le soit pas.
Tornade n’était pas le genre de personne qui ressassait le passé et se torturait inutilement. Pas qu’elle oublie non plus ses erreurs de parcours, loin de là. Elle portait ses erreurs et ses hontes avec soin, les conservaient comme faisant partie d’elle, de son évolution. Comme des preuves qu’elle était humainement imparfaite, même si « évoluée » selon la définition scientifique des mutants. Elle n’oubliait pas, car oublier signifier répéter les mêmes fautes. Elle apprenait de son passé pour mieux grandir et s’élever, ou en tout cas essayer. Ainsi elle n’oublierait jamais le visage de celui qu’elle avait tué, même vingt ans après. Cela avait complètement changé sa conception de la vie, et ce même s’il était une mauvaise personne. Elle avançait mais sans jamais oublié.
Aussi avait-elle beaucoup réfléchi, depuis sa dernière confrontation avec Pietro.
Elle reste calme et posée lorsqu’il se retourne vivement, qu’il répond sur la défensive. Elle avait prédit une telle réaction, même si la mutante ne s’était pas attendue à le croiser de cette manière-là. Pourtant elle savait qu’ils finiraient par se revoir, l’espérait, pour pouvoir corriger ses erreurs et vraiment s’expliquer. Ce dont elle avait été incapable après le décès de Charles, ou la colère de Quicksilver lui avait semblée ingrate et déplacée… Descendre le nom de celui qu’elle venait de perdre, et qui avait tant fait pour elle… Elle en avait oublié ce qui les avaient menés à ce moment. Au fait qu’elle-même était déçue que le Professeur ait eu recours à ses pouvoirs pour contrôler Pietro et le priver de ses libertés rudimentaires, ce qui allait à l’encontre de toutes ses convictions, de tout ce que les X-Men défendaient.
« Je veux simplement parler. Tu n’as rien à me dire si tu ne veux pas, mais, au moins, écoute moi jusqu’au bout. » répond-elle avec une voix douce, le regard intense. « La dernière fois je n’étais pas.. en état pour m’expliquer correctement. Et j’en suis désolée. Tes mots à l'encontre de Charles m'ont fait perdre mon sang-froid. Même si ta colère, je la comprend, il ne mérite pas d'être jugé sans tous les faits. » Elle prend une inspiration, l’air solennelle, mortellement sérieuse. C’était quelque chose qu’elle prenait à cœur car, tout le temps que Pietro avait passé à l’Institut, bien malgré elle, avait suffi pour qu’elle le considère comme un ami. « Je veux te présenter mes excuses. Pour ce que t’as fait Charles. Pour l’avoir laissé faire, même si je n’étais pas d’accord. Pour avoir joué le jeu, tout le long. » Elle avait essayé de garder ses distances, dans un premier temps. Tornade était une femme pour qui confiance et parole étaient deux valeurs sacrées. A la place de Pietro, elle ne pardonnerait jamais ceux qui auraient osés lui faire ça. C’est pour cela qu’elle avait voulu éviter les contacts avec le mutant, pour sa conscience travaillée, pour ne pas encore plus se jouer de lui. Mais elle avait échoué, car comment rester indifférente à son humour, sa spontanéité, son caractère ? « Je n’ai jamais voulu abuser de ta confiance … J’ai suivi Charles parce que je lui suis loyale, et que tout était fait pour ta sécurité. Mais notre amitié n’a jamais été un jeu de rôle de ma part. Je tenais à ce que tu le sache. Cette amitié, pour moi, est réelle ; même si tout, pour toi, était un cauchemar éveillé. »
Elle explique avec conviction, et sans laisser le temps à Pietro de l’interrompre. Elle savait qu’il était en colère et elle ne pouvait pas le laisser l’empêcher de terminer. « Sache que j’ai honte de ce que tu as du subir. Sincèrement. »
Elle ne lui demandait pas de la pardonner, loin de là. Mais elle lui devait définitivement des excuses formelles et sincères. Ce qui lui était arrivé était mal, quelle qu’en soit la raison. Et peut-être que tomber malade était en parti le retour du karma. Ororo était femme à se sacrifier, mais pas aux dépends de ses valeurs, pas au risque de devenir comme ceux qu’elle combattait… Normalement.
De toutes les personnes qu’il aurait pu croiser, il avait fallu qu’il tombe sur Tornade. Le jeune homme ne savait pas s’il avait envie d’entendre ses belles paroles, il se doutait qu’elle allait lui sortir un discours pour qu’il accepte de pardonner ou il ne savait quoi. Cela dit, la curiosité le poussait quand même à rester pour écouter… ainsi que le fait qu’il soit incapable de s’enfuir en courant d’ailleurs, elle pourrait très bien le rattraper. S’il avait eu encore ses pouvoirs, il n’était pas impossible qu’il se soit contenté de juste s’enfuir… il l’aurait peut-être regretté mais tant pis. Dans tous les cas, la question ne se posait pas puisque Pietro ne pouvait pas s’enfuir.
Le jeune homme ne dit rien quand elle lui demanda donc de l’écouter jusqu’au bout, il pouvait tenter de faire l’effort de ne pas la couper, même s’il se doutait que ça n’allait pas être évident. Les bras croisés, il écouta la jeune femme donc, lui parlant de la dernière fois qu’ils s’étaient adressés la parole en affirmant qu’elle n’était pas réellement elle-même, que ses propos lui avait fait perdre son sang-froid. Il pensait l’avoir compris ça. Elle lui présenta ses excuses, pour ce que lui avait fait Charles Xavier, précisant même qu’elle n’était pas d’accord. Pietro n’était pas certain qu’il puisse réellement la croire, parce qu’au final il n’avait que sa parole et qu’il n’était pas certain de pouvoir lui faire confiance. Cela dit, il ne dit rien toujours, alors que Tornade continuait. Elle affirma n’avoir jamais eu envie d’abuser de sa confiance, encore une fois c’était des mots faciles à dire, qu’elle avait suivi Charles parce qu’elle lui était loyale (c’était bien un souci ça).
« Ça me fait une belle jambe. » Répondit-il durement quand elle lui affirma qu’elle avait honte de ce qu’on lui avait fait. « En attendant, si Charles Xavier n’était pas mort, je serais encore un zombi manipulé dans votre institut. » Ce n’était pas forcément vrai, mais il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que la situation n’aurait pas été arrangé et qu’il serait donc toujours en « sécurité » avec ces fichus X-Men. Au moins, maintenant il était libre, parce que Liv l’avait bel et bien tué. Ce qui ne voulait pas dire qu’il passait l’éponge. Il l’avait fait avec Wanda, elle était sa sœur jumelle il ne pouvait pas lui en vouloir indéfiniment, mais ce n’était pas pour autant qu’il digérait toujours les événements. « C’est bien si pour toi cette amitié était réelle, je n’étais pas moi-même… alors pour moi ce n’est qu’illusion. » Il ne savait pas réellement séparer le vrai du faux concernant cette période de sa vie, il ne savait pas quoi mettre dans ses propres émotions, ses propres désirs et quoi mettre sur le compte de Charles Xavier. « Et ta loyauté ne vaut pas mieux que ceux qui suive Magnéto aveuglément. »
C’était le truc de Pietro, il n’appartenait à aucun camp, il critiquait autant l’un que l’autre. À la différence que sa sœur jumelle était encore auprès de Magnéto et que l’homme était en plus leur père.
C'était une vraie opportunité qui s'était présentée à elle. Jamais Tornade n'aurait cru revoir Pietro, surtout pas dans des circonstances aussi... banales. Elle aurait plutôt imaginé devoir l'affronter, avait suspecté et redouté que sa rancune fasse du mutant leur ennemi. Mais dans un parc, alors qu'elle faisait son footing...? C'était presque trop beau pour être vrai.
En tout cas, elle s'attendait au pire, car si ses paroles étaient sincères et son cœur à a bonne place (du moins elle l'espérait) Pietro n'avait pas de raison de la croire. Elle avait beaucoup pensé au jour ou elle le reverrait, à ce qu'elle voulait lui dire... mais n'aurait jamais cru qu'il arrivait. Encore plus maintenant que le temps était compté.
Elle se retient de discuter avec lui sur des détails, comme le fait qu'il n'avait définitivement pas été un zombie sans volonté aucune... Mais ce n'était vraiment pas la chose à faire. Ororo n'avait pas été à la place de Pietro et ne pouvait pas savoir ce que cela faisait. Elle n'avait jamais été manipulée mentalement à sa connaissance, et faisait confiance en Charles pour ne jamais fouiller dans son cerveau plus que nécessaire. Même si récemment, les évènements auraient pu la faire douter -entre ce qu'il avait fait à Pietro et qu'il ait gardé secrète sa botte de secours en cas de décès- mais il restait l'homme qui lui avait sauvé la vie en lui ouvrant les portes de l'Institut.
« Je comprend. » Elle s'en était douté. Pour Pietro, elle ne faisait pas partie des gentils, encore moins de ses amis. Elle n'était qu'une femme masquée qui avait abusé de sa confiance. « Mais ne nous compare pas aux mignons de Magneto. Nous n'avons rien à voir avec lui. Nous protégeons plutôt qu'asservir. Nous voulons un monde libre et égalitaire, pas une tyrannie... » Même si Magneto n'était pas le tueur du professeur, il restait leur ennemi et toujours le même mutant dangereux et prêt à tout pour parvenir à ses fins. « Charles n'est pas parfait... Il fait des erreurs, comme tout le monde, mais il n'est pas une mauvaise personne. Il voulait te protéger... même si ça a été d'une manière qui n'aurait jamais due être utilisée. »
Très franchement, Tornade regrettait de ne pas avoir été plus ferme dans son opinion contraire. Ce n'était pas elle qui décidait, mais elle aurait du mettre plus de cœur à le convaincre. Peut-être que si tous les X-Men contre cet "asservissement" avaient tentés de le convaincre... Le regard qu'elle lance au mutant est presque suppliant. Non, elle ne demanderait pas ses excuses, mais elle voulait au moins essayer de lui faire comprendre qu'ils n'étaient pas ennemis...
Pietro se permettait d’être quand même sacrément septique quand Tornade affirma qu’elle comprenait. Le jeune homme ne devrait sans doute pas se montrer si dur avec elle, parce qu’en soit ce n’était pas elle qui avait décidé de le manipuler, qui avait agit dans son dos, mais elle était une de ces adeptes de Charles Xavier, et il l’avait toujours mauvaise. Si le jeune homme avait pardonné à sa sœur, comprenant ses démarches, il n’avait pas l’intention de pardonner à ce « vieux » mutants qui se croyait tout permis.
Le mutant fronça des sourcils en entendant la jeune femme lui demander de ne pas les comparer aux mignons de Magnéto. La bonne blague, Pietro ne voyait aucune différence de son côté. D’accord, Magnéto – qui en prime n’était autre que son père, pour la bonne blague – avait des façons de faire plutôt radicale, contrairement à ces mutants dans l’institut, mais ça ne changeait rien à sa vision des choses. Suivre le Professeur X ou suivre Magnéto, ça revenait exactement au même, c’était signer un pacte avec l’un des deux diables. Mais ça c’était un débat qu’il était inutile d’avoir avec Tornade. Pietro était le premier à condamner les actes de son ancien maître, mais en même temps à la base il l’avait suivi pour de bonnes raisons.
« Un monde libre hein ? » Ne put-il s’empêcher de dire entre ses dents, en entendant les paroles de Ororo. Elle en avait de drôle de blague, quand Charles lui proposait une vie sous contrôle mental.
Pietro n’avait aucune envie de devoir défendre son père, parce qu’il n’adhérait vraiment pas à sa façon de faire. Mais il ne pouvait clairement pas accepter d’entendre que l’autre anciennement en fauteuil roulant valait mieux que lui, quand on savait de quoi il était capable également.
« Et comme le parfait toutou que tu es, tu n’as rien faire et tu t’es contenté d’être loyale à ton maître ? » Reprit-il de plus belle en serrant des poings. En soit, la jeune femme n’était pas le centre de son énervement, mais puisqu’elle se trouvait ici, il se déchargeait. Parce qu’au fond, le fait qu’elle n’ait pas cautionné les actes de Charles, qu’elle avait considéré leur foutue amitié comme réelle, ça ne changeait rien à sa situation à lui. « Et après tu me demandes de ne pas te comparer aux toutous de Magnéto ? » Pietro ne parvenait pas à en démordre, il pointa le doigt vers Ororo, montant d’un ton supplémentaire. « Arrête de le défendre. Je ne sais pas si tu te mens à toi-même, ou si tu gobes vraiment ses belles parles, mais Xavier n’a rien d’un bon samaritain. Il n’a pas fait ça pour me protéger, il avait juste envie de m’utiliser. Comme il se sert sans ménagement de toutes les âmes perdues qu’il ramasse pour les envoyer dans son école. On est juste des pions pour lui, pour eux deux, ils sont pareils. » Pietro serra encore plus les dents. « S’il a fait ça, c’était juste pour avoir une emprise sur moi et Wanda, parce qu’il savait qu’on pourrait lui être utile. »