Cette quête au Lux commençait très sérieusement à lui taper sur le système. Elle y mettait du sien pourtant mais impossible de retrouver la trace de cette pierre apparemment si précieuse. Sa fierté l'empêchait d'abandonner cette mission. En soit, ne pas en venir à bout, elle pouvait s'en remettre, mais subir le regard et les remarques moqueuses de Peter, c'était hors de question. Pourtant, il semblait bien qu'elle allait devoir passer par là. Elle ne pouvait pas se promener indéfiniment sur terre, d'autant moins maintenant qu'elle était apparemment remarquée. La présence d'une femme verte se promenant dans les rues de New York avait, semblait-il, fuiter. Elle avait pourtant été aussi discrète qu'elle l'avait pu mais on ne pouvait vraisemblablement pas vaincre la curiosité maladive des terriens. Lorsqu'elle avait eu vent de la nouvelle, elle avait passé en revu les rares personnes qu'elle avait malencontreusement croisées, cherchant un éventuel coupable. Elle doutait que Charles-Xavier l'ai vendu, il était, comme elle, différent aux yeux de tous sur cette planète – quand bien même c'était bien plus discret chez lui. En revanche, pour ce qui était de ce Norman Osborn et de son immense tour de verre, elle avait quelques doutes. Il lui avait semblé vouloir garder sa découverte pour lui mais sa fuite l'avait peut-être fait changer d'avis. En vérité, elle ne voulait pas vraiment accepter le fait que, peut-être, elle n'avait pas eu besoin de l'aide de quiconque pour se faire repérer. A force de rentrer bredouille après chaque tentative de découverte, oui, il était possible qu'elle ait baissé sa garde à un moment ou à un autre. Quand bien même c'était chose faite et qu'il n'existait pas de retour en arrière possible, elle était du genre à ronger le frein de ce genre de désagrément bien plus que de raison.
Elle restait donc cloîtrée dans divers endroits désaffectés depuis quelques jours, n'arrangeant pas vraiment l'état des lieux avec ses accès de colère et de frustration, prenant cependant garde à ne pas y laisser de marques de la présence de la femme verte. Avec ces terriens et leurs lubies, on était pas à l'abri d'une chasse à la sorcière. D'après ce qu'elle avait entendu – oui, on entendait définitivement beaucoup de choses dans les rues de New York – le bâtiment dans lequel elle s'était tapis ces derniers jours n'allait pas tarder à être détruit. Rien d'étonnant vu son état avancé de désaffectation. Il allait donc bien falloir qu'elle s'échappe d'une manière ou d'une autre – pour aller où ? Retourner au vaisseau bredouille ? Oui, elle avait clairement envisagé cette option et ça n'avait pas arranger le carnage autour d'elle – mais mieux valait tout de même qu'elle attendent la nuit pour refaire surface dans les rues. S'il fallait qu'elle se fasse pourchasser, enfermer ou encore tuer, elle préférait que ce ne soit pas sur la poubelle bleue. Elle était justement en train de rassembler ses quelques affaires et de recouvrir au maximum sa peau, dont elle commençait elle même à maudire la couleur, lorsqu'elle entendit du bruit vers l'entrée du bâtiment. Elle rabattit sa capuche sur sa tête, optant pour s'aventurer sur les poutres en métal mises à découvert qui traversait la plafond à moitié écroulé. Elle avait bien pensé un court instant à attaquer mais, quand bien même elle avait de nombreux avantages, elle n'était pas non plus invincible. Ce fut donc tapis dans l'ombre et en hauteur qu'elle attendit de voir apparaître le – ou les ? – visiteurs surprises.
oilà plusieurs jours (peut-être même plusieurs semaines, il avait quelque peu perdu la notion du temps depuis qu'il avait retrouvé sa terre natale) que Star-Lord arpentait les rues de New-York, à la recherche de Gamora, qu'il s'était finalement décidé à rejoindre, mettant de côté tout son orgueil et toute sa mauvaise foi... Et il commençait à trouver le temps long, où et comment chercher, après tout ? Peter savait que l'extra-terrestre menait sa quête du Lux dans l'ex capitale des Etats-Unis, Mais New-York était une ville gigantesque, mettre la main sur elle était comme chercher une aiguille dans une botte de foin... Une aiguille vert fluo, peut-être, mais une aiguille tout de même... Et heureusement, d'ailleurs, que la couleur de sa peau se distinguait très nettement de celles du terrien normalement constitué, quelque part, à un moment ou à un autre, ça devait lui faciliter la tâche... Et en effet, ce fut le cas, bon, il avait bien galéré avant d'avoir l'ombre d'une piste la concernant, mais ses recherches (qui n'avaient pas forcément toujours été très intensives) avaient fini par porter leur fruit, des rumeurs parlaient d'une femme étrange, à la peau peinte en vert (pauvres d'esprit...), originale même pour les New-yorkais, qui aurait été aperçue dans le Bronx. Bon, au moins, ça réduisait quelque peu le périmètre, et c'était à présent les rues de ce quartier qui n'était pas le mieux famé de la ville qu'il cherchait Gamora. Quelle belle invention que les téléphones portables, quand même, quand on y réfléchissait... un peu prosaïque, d'accord, mais en l'occurrence, elle leur aurait très clairement servie.
Ses recherches l'avaient finalement mené jusqu'à un bâtiment désaffecté et menacé de destruction. Pas sûr que cette simple information justifie que Gamora s'y trouve, Peter avait dors et déjà fait le tour de plusieurs lieux désertés des civils qui lui semblaient être de bonnes planques (jouer les planquées n'était pas le genre de Gamora, mais s'exposer à la vue de tous les terriens jusqu'à y risquer sa vie et sa piètre couverture, ça aurait plus été son genre à lui, inconscient qu'il était, que son genre à elle)... et était reparti bredouille. À vrai dire, en se rendant dans ce bâtiment, où il s'avérait que la belle verte se trouvait bel et bien, Peter n'avait pas grand espoir de l'y trouver, il procédait plutôt par acquis de conscience (et oui, par moments, il avait effectivement un conscience... elle ne le travaillait pas très souvent, mais tout de même de temps à autres). Peter força l'entrée du bâtiment. Crocheter des serrures, c'était une habitude de longue date pour lui, mais là, il n'y avait pas beaucoup d'efforts à fournir pour pénétrer les lieux, comme si ces derniers avaient si peu de valeur que tout le monde se moquait bien qu'ils soient investis. C'était tout à fait probable. Tout en sifflotant un air des Jackson Five qui se répétait en écho dans l'espace déserté des lieux, il commença donc à fouiller les lieux de fond en comble, ne pensant pas vraiment y trouver quoi que ce soit, ou qui qu ce soit, mais avec la légère impression tout de même d'être observé.
Aux aguets, Gamora se tenait silencieusement – du moins, autant qu'elle le pouvait, tout était si délabré en ces lieux qu'on n'était pas à l'abri de quelques grincements et autres bruits parasites – en équilibre sur l'une des grandes tiges de fer qui traversaient la pièce, toutes lames dehors. Qu'elle se fasse capturer par ses timbrés d'humains étaient une éventualité qu'elle n'écartait pas – elle ne s'était jamais considérée comme invincible bien qu'elle savait pertinemment qu'elle avait bien des avantages physiques – mais elle n'avait pas, dans tout les cas, l'intention de rendre la tâche facile à celui – ou ceux – qui en ce moment même s'approchait dangereusement de son « antre ». Les yeux rivés sur l'unique porte non condamnée du vieil entrepôt, et ce quand bien même elle n'était pas en mesure d'être au plus haut de ses capacités visuelles dans la pénombre ambiante, elle n'aurait plus qu'à étirer ses jambes d'un coup sec pour bondir sur son adversaire lorsque ce dernier ferait surface. Si par malheur il y en avait plusieurs, elle aurait au moins le plaisir d'en égorger un avant que le combat ne commence. Il ne lui faudrait pas plus d'une seconde pour lui tomber sur le dos et glisser sa lame le long de son cou, à moins qu'elle ne se contente de briser ce dernier de l'un de ces gestes habiles et précis qui rendait la mort si facile à provoquer. Un seul geste, une seule seconde. Elle était prête à défendre sa peau.
Cependant, lorsqu'enfin la porte en dessous d'elle grinça, elle retint son élan, interpellée par la familiarité de la silhouette qui venait de faire surface dans l'encadrement branlant. Elle connaissait l'opportun, c'était certain et cette première impression ne manqua pas d'être confirmée par les sifflotements qui ne mirent pas bien longtemps à emplir l'espace. D'une part, la silhouette musclée mais un brin nonchalante. D'autre part, la fâcheuse tendance à vivre en musique et à en faire profiter la planète toute entière. Et pour finir, la mélodie en elle même, à laquelle elle ne saurait pas donné de nom mais dont ses oreilles avaient déjà bien suffisamment souffert pour la reconnaître d'emblée. Star Lord était dans la place. Elle lâcha un long soupir, à la fois soulagée de ne pas être cernée par des chasseurs de sorcières, agacée par la semblable bonne humeur de Peter, et énervée que leurs chemins se croisent sans que sa mission ne soit encore accomplie et, en plus de cela, alors qu'elle se voyait obligée de se tapir dans la pénombre depuis quelques jours. Il ne manquerait pas de lui balancer des piques à ce sujet à la moindre occasion, c'était certain... Pour autant, elle ne pouvait pas vraiment l'ignorer, hein ? Et tant qu'à faire, autant lui montrer qu'elle était terriblement contente de le retrouver. Traversant d'un pas léger la tige de fer jusqu'à se retrouver à peu de chose près au dessus de son compagnon de gardiennage, elle bondit sur lui, enserrant sa taille de ses jambes et émettant une pression suffisamment forte de son buste pour le faire basculer en arrière. Une fois à terre, elle plaqua ses épaules contre le sol de ses mains.
- Comme on se retrouve, lâcha t-elle à quelques centimètre de son visage. Je peux savoir ce qui t'amène Star Lord ? Sur ces derniers mots, elle pencha légèrement la tête sur le côté, un sourire sarcastique installé sur le visage.
on... Il avait beau regarder le moindre recoin de cet endroit délabré, il n'y avait pas l'air d'y avoir âme qui vive. Ok, difficile de tendre l'oreille quand son sifflement remplissait si largement l'espace, mais malgré tout, il avait vraiment le sentiment de perdre son temps. Ou pas. Oui, c'est vrai, il pensait avoir regardé partout. Mais il ne pensait pas qu'il soit nécessaire, par contre, de regarder en l'air. Erreur. Il sentit tout à coup une masse lui tomber dessus, qui le fit s'effondrer immédiatement au sol. C'est qu'elle pouvait sembler fine comme une planche à pain, Gamora, mais quand elle décidait de lui tomber dessus de toute sa hauteur, elle pensait quand même son poids. D'ailleurs, surpris par le choc soudain, il fallut un certain temps à Star-Lord pour apprécier et comprendre complètement la situation. C'était bien Gamora qui, à califourchon sur lui (soit, on fait plus déplaisant, comme situation, même si ça n'avait pas été des plus agréable de prime abord) le plaquait au sol, les mains sur ses épaules. Vraiment, il n'y avait pas de quoi mettre à ce point en scène leur retrouvailles ! Un petit "salut Peter, ça faisait longtemps", ça pouvait bien faire l'affaire aussi. Quoique, pour la peine, cette situation singulière et l'angle de vue que lui permettait son alien préférée n'étaient pas si mal, et de loin.
-Je suis sûr que tu es contente de me revoir... dit-il, un sourire au coin des lèvres, redressant légèrement la tête pour réduire l'espace entre leurs visages. ...mais contiens-toi un peu, quand même. Les effusions échevelées peuvent bien attendre un peu. Assez brusquement, il arriva à se défaire de l'emprise de Gamora et put se relever. À ton avis, qu'est-ce que je fais là ? Il épousseta négligemment sa tenue. Certes, cette-dernière en avait prit pour son grade, mais elle n'était clairement plus à ça près, le geste était davantage là pour la forme. Je te cherchais.
Il savait bien que sa question revenait davantage à demander ce qu'il faisait là, sur sa planète natale, plutôt que ce qu'il faisait précisément dans ce bâtiment, mais la réponse à ces deux questions trouvaient une origine similaire. Il était venu sur terre, et ici, pour la retrouver. Et pour l'aider à sa quête, lui apporter ce soutien qu'il lui avait refusé plus tôt... Si elle n'était pas déjà parvenue à ses fins... ce qui était après tout probable. Le fait est que, pendant qu'ils glandaient allègrement dans leur vaisseau spatial, les autres gardiens de la galaxie n'avaient pas vraiment eu l'occasion d'être au fait des progrès de Gamora. Elle était très douée, ça il devait bien le reconnaître. Elle n'avait pas forcément besoin de l'aide de quiconque pour parvenir à ses fins. Mais qu'importe, il aurait tout de même la sienne.
-Comme tu ne donnais pas de nouvelles, je me disais que tu avais peut-être besoin que je te prête main forte.
Pour être tout à fait honnête, Gamora était assez fière de son entrée en scène. Elle n'avait bien évidemment pas l'intention de faire quoique ce soit de plus que cette mise à terre à Peter, mais ça restait bien jouissif de faire comme si c'était elle et non lui qui l'avait trouvé. Quand bien même c'était un petit merdeux au talent indéniables pour l'agacer – et encore, elle pesait ses mots –, il était son ami et son collègue et, oui, elle était tout de même bien contente de voir enfin un visage familier après toute cette galère incommensurable sur la planète terre. Mais ça, elle n'avait pas tellement l'intention de le faire savoir, déjà qu'elle avait bien du mal à se l'avouer à elle même. Question de fierté. C'eut été Groot ou Rocket, les choses auraient probablement été différentes – et encore, il n'y avait rien de sur là-dedans non plus – mais lorsqu'il s'agissait de Peter, il semblait que son orgueil doublait de volume et que sa dignité prenait soudainement beaucoup plus d'importance qu'à l'accoutumé. Elle n'avait rien besoin de prouver, Star Lord la connaissait suffisamment à présent pour savoir de quoi elle était capable, mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne voulait lui faire voir aucune faiblesse, aucune faille par laquelle il pourrait s'infiltrer – sans mauvais jeu de mot. Ses taquineries incessantes étaient déjà bien suffisantes sans qu'elle ne les attise d'autant plus en lui offrant de quoi se nourrir sur un plateau. Tout du moins, sur le devant de son esprit, c'était ça l'excuse. Pour ce qu'il y avait un peu plus loin, elle préférait le laisser dans le brouillard.
Elle soupira d'agacement face aux paroles de Peter, reculant légèrement son visage à l'approche du sien. Il avait vraiment le don pour supprimer en un rien de temps les quelques gouttes de plaisir qu'elle avait à revoir sa face de loveur. Il ne se lasserait donc jamais ? Malgré tout ce qu'elle pouvait lui envoyer dans la gueule en retour. Ou pire encore, malgré l'ignorance dont elle s'armait le plus souvent face à ce petit jeu. Au delà de chanter à tue tête à longueur de journée, charmer son petit monde à coup de remarques plus kitch les unes que les autres était sans doute son activité favorite. Pour le plus grand « malheur » de l'extraterrestre. Cette dernière se remit sur ses pattes après avoir légèrement perdu l'équilibre sous la force de Peter. Avec ses remarques à deux balles, elle en avait oublié la pression sur ses épaules – même si, il fallait bien l'avouer, cette pression n'aurait certainement pas changer grand chose. Les mains calées sur ses hanches, elle poussa un nouveau soupir, intérieur cette fois, face à mise au pied du mur que venait de lui infliger Star Lord. Ce n'était pas qu'elle avait besoin qu'on lui prête main forte, elle était capable de se sortir de situations bien pire que cette dernière, c'était qu'elle avait bien besoin d'avoir un peu de compagnie sur cette planète de fou. Comment ça, ça revient au même ?
- Glander dans l'espace n'était plus assez satisfaisant, demanda t-elle d'un ton ironique, comme pour masquer la vérité de ce qui allait suivre. T'as pas débarqué dans cet immeuble précis par hasard non ? A ce qu'il paraît il y a une sorcière verte qui se trimbale dans les environs, il va falloir être vigilant... D'un mouvement de ses deux mains, elle se montra elle même de haut en bas. Je pars pas exactement avec le meilleur des avantages sur cette merveilleuse planète bleue. Voilà, c'était sa façon à elle de lui dire que, oui, probablement, elle voulait bien qu'on lui prête main forte. Le dire clairement était évidemment complètement proscrit.
eter se redressa en même temps que Gamora et épousseta ses vêtements, plus pour le geste que parce qu'il se souciait de la masse de poussière qui le recouvrait. C'est que ce sol n'avait pas dû être nettoyé depuis des lustres... mais il s'en foutait complètement, en définitive, il y avait plus important à gérer... enfin, à "gérer"... Ce n'était pas comme si ce mot faisait véritablement partie de son vocabulaire. Un fin sourire s'afficha sur son visage quand elle lui demanda si glander dans l'espace ne le satisfaisait plus. Il était convaincu qu'elle ne connaissait même pas l'existence de ce verbe avant qu'il le lui apprenne, et il se focalisait sur cette pensée plutôt que sur le constat pourtant indéniable qu'il ne pouvait que faire en cet instant : elle avait raison. Bah oui, il s'ennuyait comme un raton-laveur mort dans son vaisseau, là-haut, dans l'espace. On ne pouvait pas franchement dire que c'était l'activité la plus passionnante du monde... Il pouvait bien passer pour un procrastinateur de première catégorie, le fait est que, s'il n'avait pas son quota d'action, il avait véritablement le sentiment de perdre son temps, et c'était terriblement frustrant. Et puis, le temps commençait à sembler long sans aucune nouvelle de Gamora... C'est que c'était plus difficile de faire enrager Groot ou Rocket, ou du moins si, c'était simple, mais leur réaction était beaucoup moins amusante. Puis, c'était amusant aussi que de sentir qu'elle avait besoin de lui pour progresser, elle qui était si fière de n'avoir à dépendre de personne et de pouvoir agir par ses propres moyens sans avoir besoin des services de qui que ce soit... En même temps, elle avait une bonne excuse. Excellente, même. Elle était verte. Fallait bien reconnaître qu'au milieu de tous ces humains hostiles et réticents, même si conscients de l'existence des extra-terrestres pour la plupart, elle avait peu de chances de faire long feu.
-Il était temps que j'arrive, hein ? demanda-t-il, sourire en coin, avec toute la suffisance dont il était capable (et il était capable de beaucoup, vraiment beaucoup de suffisance). Bon, il fallait qu'il calme quand même un peu le jeu, sinon elle allait le refoutre au sol en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Et puis, ils avaient vraiment une mission à accomplir, donc s'ils voulaient se montrer efficaces, ils n'avaient d'autres choix que, même un peu, faire preuve d'un peu de sérieux (si si), et arrêter un peu ce petit jeu. Puisqu'au fond, ce n'était pas grand chose de plus que cela. Un jeu. Pendant une fraction de secondes (qui pouvaient paraître un peu flippantes), il employa un ton sérieux, tout en ancrant son regard dans celui de son interlocutrice. Bon, faudra procéder différemment, je m'occupe de me mêler au commun des Terriens, et tu supervises. Ouais ouais, pas mal d'orgueil bazardé aux ordures pour prononcer ces mots. Tu en es où exactement ?
Avec tout ça, il n'avait pas la moindre idée de ses progrès, des pistes qu'elle avait exploré, de celles qu'elle avait rejeté, des indices qu'elle avait récolté. C'était le moment de savoir ce qu'il en était.
Une fois debout, Gamora regarda avec exaspération Peter s'épousseter. Vu l'état dans lequel se trouvait leur vaisseau la majeure partie du temps, ce n'était pas à elle qu'il allait réussir à faire croire qu'un peu de poussière sur ses vêtements le dérangeait. Se dire qu'il y avait une véritable humanité de microbes, ne serait que sur le cockpit ne devait certainement pas être très loin de la vérité. Pour la forme, elle s'épousseta à son tour, orientant volontairement ses gestes de façon à envoyer la crasse sur son acolyte. Quoi ? Joueuse, elle ? Non, une femme de sa trempe n'avait pas de temps à perdre pour ça – qu'elle se faisait croire, bien entendu – c'était juste qu'elle avait bien le droit de l'emmerder elle aussi après tout. Et encore, ce qu'elle venait de faire n'était vraiment rien comparé à sa pauvre patience mise à rude épreuve à longueur de temps. C'était tout de même dingue qu'elle arrive encore à supporter quelqu'un d'aussi exaspérant. Et elle n'était malheureusement pas au bout de ses peines d'ailleurs. Est-ce qu'il avait vraiment osé lui sortir ça ou son imagination lui jouait des tours ? Elle sentit ses muscles se raidirent et ce fut bien plus qu'un soupir qui s'échappa de ses narines. Elle dut se maîtriser elle même – comme si souvent en la présence de Star Lord – pour ne pas lui sauter dessus et l'étrangler dans la foulée.
- Oh oui Peter, je t'attendais avec tellement d'impatience, lança t-elle finalement en levant les yeux au ciel, les poings serrés et la moue agacée.
Fort heureusement, il eut la jugeote de se rattraper bien vite et de prendre la situation comme il se devait. Peut-être même un peu trop d'ailleurs. Son ton tout à coup si sérieux lui fit écarquiller les yeux de surprise et de suspicion tellement il était inhabituel. A vrai dire, elle doutait même de l'avoir déjà entendu un jour. Malheureusement, la proposition qu'il lui fit, bien que tout à fait agréable à entendre, ne lui plaisait pas suffisamment. Il fallait prendre le problème autrement et, elle qui avait la bougeotte, n'arriverait jamais à se contenter de la supervision, c'était un fait. Sa voix se refit bien plus calme, consciente de l'effort qu'avait dû lui demander cette proposition tout sauf auto-centrée.
- Je peux pas me contenter de rester tapie à chaque fois qu'on aura à faire sur terre. Il faut trouver une solution pour ça, ajouta t-elle en avançant vaguement ses deux avants bras nus.
Elle marqua un temps de silence. L'heure était aux aveux à présent et ce n'était très clairement pas pour la réjouir. Elle inspira profondément et prit le parti idiot de se mettre en action tout en parlant, pour ne pas avoir à affronter directement le regard de Peter. Si ça ce n'était pas de la lâcheté... Mais qu'importe.
- Pour ce qui est du Lux, je n'ai trouvé sa trace nul part, avança t-elle tout en ramassant ses affaires qui s'était un peu éparpillées lorsqu'elle lui avait sauté dessus un peu plus tôt. Alors qu'elle les fourrait un à un dans son sac, la pression lui donna l'impression qu'un roulement de tambour résonnait dans l'espace, préparant la pitoyable nouvelle qu'elle s’apprêtait à lui annoncer. Je commence à douter de son existence. Qu'il ne s'avise surtout pas à lui rire au nez, elle n'était pas sure de pouvoir se retenir cette fois, vu les emmerdes que cette quête avait pu lui causer...
eter savait pertinemment que sa suggestion (qui avait eu des accents de sérieux qu'il ne fallait clairement s'attendre à entendre de sa part que tous les 32 de l'an et encore) aurait le don d'agacer un rien Gamora... Mais outre le fait qu'il y avait longtemps qu'il n'éprouvait plus de scrupules à l'exaspérer (rectification il n'en avait jamais véritablement éprouvé, et ce n'était pas demain la veille qu'il comptait commencer), il fallait bien qu'elle reconnaisse qu'il disait juste. Le simple fait qu'elle ait dû se terrer dans cet endroit en disait long, après tout, non ? Elle souffrait d'un handicap certain, et le nier revenait à lier sa propre nature. Elle pouvait difficilement nier être un tantinet... verte, après tout, c'était un fait avéré. Et même si le temps se raffraîchissait sur la planète, si elle s'amusait à se balader en combinaison de ski, moufles et cagoules incluses, elle ne passerait pas moins inaperçu que maintenant, malgré sa couleur de peau dissimulé. Lui, pour sa part, pouvait sans mal se fondre dans le décor, après tout, c'était d'ici qu'il venait même si, quoi qu'il n'en sache rien, son père était d'une autre planète... Bref, soit elle acceptait, pour une fois, qu'il avait raison, soit... Soit rien. Hé, il avait raison ! Il allait se contenter de savourer cet état de fait. À un moment ou à un autre, il était bien probable qu'ils trouvent un moyen miraculeux de faciliter l'intégration de la belle extra-terrestre en "milieu hostile", mais tant que ce n'était pas le cas, ils allaient procéde selon son bon plaisir... Après tout, n'était-ce pas lui, le chef avéré des gardiens de la galaxie ? D'accord, l'intégralité de ses membres s'empresseraient certainement de nier, mais il ne pourrait pas s'en foutre plus royalement.
Concernant le fameux Lux qu'elle était venue chercher en pemier lieu, il semblait bien que l'affaire piétinait, au point que Gamora en venait à se demander s'il y avait effectivement eu une affaire en premier lieu. Tout ça pour ça... C'était bien malin... Peter hésita... Après tout le mal qu'il s'était donné pour la retrouver, il n'apprécierait pas outre mesure de voir ces derniers réduits à néant par l'ego heurté de Gamora... N'empêche que lui sortir une réflexion, quelle qu'elle soit (et qu'elle aurait forcément mal prise) était ce qu'il y a de plus tentant. Dans tous les cas, ils étaient vernis, parce que Peter pouvait bien lui sortir l'argument (infaillible) du "ouais bah moi j'ai une peau normale", pas sûr que ça leur permette de vraiment progresser... ça aurait été plus simple avec au moins l'ombre d'un indice pour leur permettre de progresser.
-Et donc... demanda-t-il, d'un ton innocent qui suffirait sûrement à l'agacer, déjà. On tente encore une ou deux tentatives éclatantes afin d'obtenir la vérité au péril de nos vies ou on retourne au vaisseau ?
Tenter, c'était toujours bien, hein, mais c'était quand même beaucoup plus facile quand on savait par quoi commencer. Or, Peter n'aurait vraiment pas su où commencer à chercher, en l'occurrence. C'était à peine s'il l'avait survolé, son fichu dossier, quand elle le lui avait foutu sous le nez, la dernière fois. À partir de là, pas facile d'y aller de ses hypothèses et de ses supputations.
Gamora avait encore beaucoup de travail à faire avant de se sortir complètement le balai qui se trouvait entre ses fesses lorsqu'il s'agissait de l'humour et de tout ce qui gravitait autour de ce dernier – quand bien même elle s'évertuait à croire qu'elle n'avait aucune lacune à ce sujet puisque, de toute façon, rire ne servait à vraiment pas grand chose à ses yeux. Pour autant, depuis qu'elle avait croisé le chemin de Peter Quill, le seul l'unique – et c'était vraiment peu dire – de nets progrès avaient pu se voir, essentiellement du côté du sarcasme qu'elle avait appris à apprivoiser pour mieux rendre la pareil à ce très cher Star Lord. C'était définitivement un don qu'il avait à ce niveau et il était très claire qu'elle ne l'y rattraperai jamais, mais elle avait au moins la satisfaction à présent de répliquer avec la même arme. Car oui, l'ironie et le sarcasme semblait clairement être l'arme principale de son compagnon de gardiennage. Rocket était assez doué dans son genre lui aussi, mais il n'en faisait pas pour autant sa carapace de protection. De ce que Gamora en voyait, Star Lord se servait de l'humour comme d'une barrière, ce qui l'agaçait sans l'agacer vraiment... Un point qui, en définitive, résumait bien ce qu'elle pensait de lui dans sa totalité, le moment actuel en étant un parfait exemple.
L'extraterrestre était bien moins encline au sarcasme depuis qu'elle était arrivée sur Terre, et pour cause, elle avait la majeure partie du temps détesté son séjour, n'ayant pas particulièrement eu de raison de se défaire de son avis plus que négatif sur les résidents de la planète bleue. Alors, oui, elle n'était pas réellement d'humeur à supporter le peu de sérieux de Peter – quand bien même il n'était pas non plus au summum de ses performances, il fallait bien l'avouer – mais, au revers de cela, elle était bien contente de voir un visage familier et amical en face d'elle. Seulement, elle était tellement fatiguée qu'elle aurait particulièrement bien aimé qu'il débarque avec des solutions, qu'il s'agisse du Lux ou de cette couleur de peau qui ne faisait qu'entraver cette mission qui avait pourtant des allures si prometteuses. Elle venait elle même de foutre une sacré droite à sa fierté en lui mettant sous le nez son échec, elle s'était attendu à quelque chose d'un peu plus rebondissant que cette réponse fade et vide d'intérêt. Quoiqu'il n'avait au moins pas sauté sur l'occasion pour se foutre ouvertement d'elle et faire enfler un peu plus ses chevilles par la même occasion. Ce qui n'était pas tout à fait normal d'ailleurs. Star Lord s'était-il assagi ou avait-il fini par comprendre le fonctionnement de la femme ?
- Est-ce que tu suggères vraiment d'abandonner, Star Lord ? demanda t-elle d'un ton à la fois surpris et sarcastique. C'était plus fort qu'elle en vérité, sa présence à ses côtés faisait instinctivement naître le sarcasme en elle. Enfin... Ne venait-elle pas de dire elle même que le mission était déjà en vérité à semi avortée ? J'aurai plus de chance se trouver un moyen de ressembler à une humaine ici ou sur le vaisseau à ton avis ? La question était sincère, c'était par là qu'il fallait commencer, et ce ne serait qu'une fois ce problème résolu qu'ils pourraient de nouveau se concentrer sur cette mission dont elle commençait à regretter d'avoir monter le dossier. Si seulement elle avait eu la capacité d'apprécier l'ennui, ils n'en seraient pas là.
bandonner ? Oh, non, certainement pas ! Dit comme ça, c'était franchement insultant, et Star-Lord refusait tout net d'être ainsi associé au type lambda qui se défile dès qu'il se retrouve face à un mur infranchissable. Star-Lord, le légendaire hors-la-loi, n'abandonnait pas pour si peu, et entendre Gamora ne serait-ce que le suggérer lui donnait l'envie supplémentaire — esprit de contradiction, quand tu nous tiens — de décréter tout l'inverse. Néanmoins, abandon ou pas, il fallait être lucide. Courir après une chimère, sans l'ombre d'une piste digne de ce nom, ça n'allait pas les avancer à grand chose. Le Lux était sur Terre, certes, mais la Terre était vaste, ils n'allaient pas non plus arpenter tous les continents pour trouver l'ombre d'un indice, d'autant qu'ils ne pouvaient pas franchement se permettre de jouer les touristes si Gamora conservait sa ravissante couleur verte, qui ne risquait pas de lui permettre de passer inaperçu, et que ne sauraient recouvrir des tonnes et tonnes de fond de teint. D'ailleurs, le fond non du teint mais du problème fut bel et bien abordé, car la belle extra-terrestre lui demanda, et des plus sérieusement, la position qu'il valait mieux adopter le temps qu'on sache lui donner une apparence humaine. C'est que, si on pouvait s'aventurer tranquillement sur d'autres planètes sans détonner dans le décor, les Terriens et leurs petit microcosme auto-satisfait, avaient tendance à se regarder le nombril, et avaient toujours, invariablement, peur de l'inconnu. Elle avait dû en voir, des réactions excessives quant à sa très légère... verdure pigmentaire, preuve en était du fait qu'elle avait dû se terrer ici. Sa question était étonnamment sincère, comme si elle s'apprêtait à bel et bien tenir compte de son opinion. Une première. Pour le coup, même lui se permit de répondre relativement sérieusement. De sa part, ce n'était pas loin d'être une première non plus.
-On aura du mal à trouver la technologie adéquate sur Terre.
Et ils auraient bien du mal à trouver un humain qui accepterait de les aider en premier lieu. Ce n'était pas un constat d'échec. Star-Lord ne constatait jamais d'échec, il ne manquerait plus que ça. Mais quitte à tâtonner dans un premier temps, mieux valait avoir à sa disposition toutes les armes possibles. Il pouvait bien s'en charger seul, il avait au moins l'apparence adéquate, mais il avait dans l'intuition que son interlocutrice ne lui laisserait pas, elle qui avait monté de front ce dossier, préférant à l'ennui une action qui se faisait attendre elle aussi. S'ils pouvaient trouver au passage de plus amples informations quand au sujet de leur quête, ce serait pour le mieux. Mais ce n'était sans doute pas ici qu'ils parviendraient à leurs fins. Il devait bien y avoir quelques savants fous sur Terre pour les épauler, mais Peter était tout de même d'avis qu'ils trouveraient plus aisément chaussure à leurs pieds ailleurs. La galaxie était vaste, y'aurait bien quelques fichus aliens pour leur trouver une solution digne de ce nom. Quoique la perspective de retourner au vaisseau les mains vides et essuyer les réflexions de Rocket (surtout de Rocket, parce que Groot et Drax, hein) n'était pas des plus réjouissantes.
Aussi curieux que cela puisse paraître, Star Lord mettait actuellement son potentiel clownesque de côté, affichant un air sérieux que Gamora n'avait la chance de ne voir que trop peu sur lui. Bon, ok, il fallait bien avouer qu'elle appréciait relativement bien l'agitation qu'il parvenait à mettre en place dans le vaisseau, ainsi que dans tous les endroits où il se rendait d'ailleurs – tout du moins, elle savait y faire face sans trop broncher à présent –, mais il existait des moments qui n'y étaient absolument pas adéquates. Celui-ci en faisait très clairement parti et son compagnon de fortune semblait l'avoir parfaitement bien intégré. Tant mieux – bien qu'on n'était pas à l'abri d'un revirement soudain de comportement, après tout, c'était de Star Lord, premier du nom, dont il était question.
Aller jusqu'à dire que la situation était urgente et critique relevait de l'exagération, mais Gamora gérait assez mal la frustration, et c'était donc ainsi qu'elle percevait cet échec, espérons le, passager. Aussi fallait-il agir sans attendre et ne pas se tourner les pouces à chercher inutilement une solution qui ne viendrait pas tant qu'elle n'aurait pas elle-même fait ce qu'il fallait. Elle devait changer de couleur de peau afin de passer inaperçue au milieu de la foule humaine. Il ne servait strictement à rien de continuer cette mission avec une espèce de chasse à la sorcière sur le dos, aussi rejeta t-elle cette option. D'ailleurs, aux vues du nombre de personne à l'avoir vu ou bien juste aperçu sa couleur de peau, elle avait de toute évidence trop tardé à prendre cette décision. Surtout ne pas s'avouer à soi-même que la présence de Peter à ses côtés avait achevé de lui ouvrir les yeux sur son incapacité actuelle à mener à bien la quête qu'elle s'était fixée... S'il venait à s'en rendre compte, il saurait sans souci se montrer d'autant plus auto-suffisant qu'il ne savait déjà le faire. Mettant donc tout cela de côté, et faisant fi d'un quelconque remerciement par la même occasion, elle se contenta d'un simple hochement de tête suite aux paroles de son interlocuteur. Suite à quoi elle acheva de pourrir sa propre fierté.
- Alors on met la mission sur pause, lâcha t-elle dans un soupir. Ça la tuait de baisser les bras, et ce même si ce n'était que pour un temps – qu'elle espérait d'ailleurs le plus court possible. A moins bien sur que tu veuilles prendre la relève pendant que je cherche à faire disparaître ma singularité.
Son ton s'était fait interrogatif mais, en vérité, l'idée de laisser Peter reprendre son travail ne lui plaisait pas vraiment. Question de fierté, encore. Et puis, il fallait bien avouer que toute cette situation l'agaçait. Sa couleur de peau lui plaisait, à elle, et en venir à y renoncer pour que la terre lui soit accessible n'était pas une perspective qui l'enchantait, loin de là. Il ne restait plus qu'à espérait qu'elle puisse s'en tenir à une excellente technique de camouflage et qu'elle n'en tienne pas définitivement rigueur à ces humains qu'elle avait bien du mal à porter dans son cœur, par la même occasion. C'est qu'elle était rancunière.
ettre la mission sur "pause"... Ce semblait malheureusement plutôt inévitable, quoique, à aucun moment, Peter n'avait vraiment eu l'impression d'appuyer sur le bouton "play" à un moment donné. Il n'avait rien fait d'exceptionnel et de remarquable depuis qu'il avait remis les pieds sur sa Terre natale. Et d'ailleurs, de la part de Star-Lord, le légendaire hors-la-loi, se contenter de errer sans rien faire de significatif n'avait vraiment pas grand chose de glorieux... Gamora n'était pas la seule à être frustrée par la situation. Lui aussi, il aurait voulu qu'ils aient fait ne serait-ce qu'un minimum de progrès depuis le temps qu'ils étaient là. Mais ils étaient bloqués, parce que les pistes à poursuivre étaient malheureusement trop minces, et que Gamora disposait d'un handicap certain, même sur une planète peuplée de mutants en tous genres. Elle pouvait difficilement passer inaperçu, et dans une mission d'infiltration, disons que c'était un tout petit peu problématique. Même si, lui-même, en ayant l'apparence de n'importe quel Terrien, puisqu'il en était techniquement un (tout du moins, c'était ce qu'il pensait), ne progressait pas spécialement plus. C'est que leurs pistes étaient si maigres que savoir par où commencer était une tâche infiniment délicate et complexe. Mais bon, ils étaient les gardiens de la galaxie, tout de même, ils n'allaient pas baisser les bras si facilement ! Il était temps de reprendre les choses en main, et de le faire comme il se doit. Ils avaient déjà plus ou moins (plus que moins) sauvé la galaxie, ils pouvaient bien réitérer. Non ? Si ? Non ?
-Ne sois donc pas si dure avec toi-même. répondit-il tout d'abord quand Gamora évoqua sa "singularité" en ces termes. En même temps, c'est sûr, Gamora n'était pas comme les autres, et pas seulement parce que sa peau était reconnue comme anormale par n'importe quel Terrien, Peter pouvait avancer une bonne centaine d'arguments qui justifiaient de trouver la belle extra-terrestre unique, et ce n'était pas des arguments négatifs, loin de là... Enfin, pour la plupart, du moins. Le vert te va si bien. Petit compliment gratuit de derrière les fagots. En même temps, il le pensait. Il faut dire qu'il en avait connu, des roses, bleues, jaunes (il était pas du tout raciste, voilà, voilà), n'empêche que le vert était en train de devenir sa couleur préférée. Il ne lâcha pas ses yeux du regard, quand il ajouta ensuite. Je vais prendre la relève, maintenant que je suis là, de toute manière.
Sans compter qu'il n'avait pas franchement envie de revenir au vaisseau bredouille, si c'était pour se coltiner les réflexions de Rocket, alors sans façon. Même s'il devait récupérer un quelque chose qui n'avait aucun rapport avec le Lux après lequel ils couraient désespérément, du moment que ça avait suffisamment de gueule pour qu'il puisse retourner arpenter l'espace avec au moins l'ombre d'un sentiment de victoire. Pour la forme, et parce que la défaite, c'était fait pour ceux qui n'étaient pas capables de transformer leurs échecs en triomphe (même quand ce triomphe était factice et fait de bric et de broc. Pour la forme, quoi).
Le sentiment que ces dernières semaines n'avaient servis à rien d'autre qu'à la mettre dans des positions inconfortables rongeait Gamora de l'intérieur. Et ça se sentait très clairement à l'extérieur. Elle n'était pas tellement habituée à l'échec et gérait d'ailleurs encore moins bien cela à l'idée que les humains aient eu la capacité de relever un point faible qu'elle ne s'était jamais découverte auparavant. Il y avait vraiment de quoi les détester encore plus que ce n'était déjà le cas, ces espèces de petits arrogants prétentieux. Mais si encore tout cela s'arrêtait là, si elle n'était pas sur le point d'abandonner la quête sur laquelle elle s'était concentrée pendant que tout le reste des gardiens de la galaxie se la coulait douce dans le vaisseau et profitaient de l’accalmie post sauvetage intergalactique, alors oui, peut-être bien que la pilule aurait moins de mal à passer. Seulement c'était peine perdue à présent. Le vert n'était rien d'autre que la couleur des végétaux sur cette foutue planète.
- T'es bien gentil Peter mais c'est apparemment pas l'avis de tout le monde, dit-elle dans un soupir de capitulation.
Pour le coup, elle n'avait pas prit la peine de s’agacer de son compliment, comme elle avait prit l'habitude de le faire chaque fois qu'il se tentait à ce genre de miellerie. Elle avait bien d'autres chats à fouetter dans sa tête. D'autant plus maintenant qu'elle se voyait remplacée dans sa mission. Ainsi donc, Peter allait rester sur place. Bien sur, elle ne l'avouerai jamais, et pas même complètement à elle même, mais elle avait au fond d'elle espéré qu'il l'accompagnerait dans sa quête de blanchissement de peau. Elle n'en montrait que très peu mais maintenant qu'elle avait retrouvé l'un de ses camarades de gardiennage – et pas n'importe lequel – elle aurait bien aimé ne pas avoir à reprendre la route toute seule. C'est que toute cette histoire avec l'orbe lui avait ramolli la coquille. En revanche, elle lui avait renforcé l'art de la répartie.
- Avoue que tu aurais honte de remonter bredouille au vaisseau hein. Tu me laisses le plaisir de cette douce confrontation avec la raton. A noter, lorsqu'elle l'appelait comme cela, c'était affectif. Quelle galanterie, ajouta t-elle dans un penchement de tête sur le côté tout en attrapant les quelques affaires qu'elle avait emporté avec elle sur terre. Profites une dernière fois de mon beau vert Star Lord, tu risques de ne pas me reconnaître la prochaine fois qu'on se croisera.
Et sur ces mots, elle grimpa de poutre en poutre afin de rejoindre le trou formé par l'usure dans le toit du bâtiment et ainsi s'évanouir dans la nuit avant qu'il ne soit trop tard. Peter lui volait son travail, elle n'allait pas non plus lui laisser le plaisir de se laisser aider dans sa fuite. Une fois sur le toit, elle pencha sa tête au dessus du trou et lança ces quelques derniers mots à son acolyte.
- Oh et Peter... Ne t'avises pas de finir le travail sans moi. Un dernier sourire à la fois satisfait par sa sortie des lieux et frustré de devoir prendre la tangente, puis plus personne.