Anna Marie est née au sein d’une famille peu ordinaire. Ses parents, Priscilla et Owen, étaient membres d’une secte. La jeune fille n’en sut jamais plus sur eux, mis à part ce que sa tante, faisant plus ou moins office de figure maternelle, a bien voulu lui dire. Mais elle n’a jamais vraiment cherché à en savoir plus, sa situation actuelle ne l’incitant pas à rajouter de l’étrange et de l’horreur dans sa vie. Elle sait que sa mère est décédée durant un étrange rituel sacrificiel et que son père, tombé dans une dépression sans fond, l’a confiée à la sœur de sa femme. Ainsi, la gamine vécue dans ce foyer où la matriarche lui a donné le charmant surnom Malicia. Comme si la femme avait eu l’intuition qu’elle allait devenir un phénomène. Phénomène qui se produisit à l’adolescence. Malicia vivait dans le bonheur. Du moins, dans la conception du bonheur que pouvait se faire une adolescente de 16 ans. S’entendant bien avec un garçon, David, pour qui elle ressentait bien plus que des liens d’amitié, elle l’invita chez lui, lui parlant de voyages qu’elle aimerait faire plus tard, des merveilles qu’elle voulait découvrir. Le garçon l’attira alors vers lui et l’embrassa. Ce fut à ce moment que la jeune fille sentit que quelque chose n’allait pas. Que quelque chose était différent en elle. Elle le remarqua rapidement lorsque David se mit à suffoquer, des veines inquiétantes parcourant son visage. Terrifiée, l’adolescente hurla en s’éloignant aussi rapidement qu’elle le pouvait. Sa tante et son mari entrèrent brusquement dans la chambre mais Malicia, sachant intérieurement que c’était elle la responsable, refusa qu’on la touche. Son petit-ami fut emmené en ambulance alors que la mutante refusait de quitter son coin, encore sous le choc.

Le phénomène la terrifiant autant que la population là dehors, Malicia attendit que le calme revienne dans la maison et profita de la nuit pour s’enfuir, étouffant dans ces lieux qui lui avaient pourtant assuré la sécurité durant toute sa vie. Chétive et renfermée, elle réussit néanmoins à se débrouiller et se retrouva à s’enfoncer sur les routes enneigées et montagneuses, arrivant à tout hasard dans ce bar sombre où elle fit la connaissance d’un homme austère, hirsute et bourru. Qui cherchait visiblement la bagarre. La tension entre l’inconnu et d’autres hommes se fit sentir et la gamine se contenta de se recroqueviller dans son coin. Lorsque le loup solitaire sortit les griffes, elle fut plus fascinée qu’effrayée, bien qu’elle ressentait tout de même une bonne dose de frayeur. Sans savoir pourquoi, peut-être parce qu’il était un mutant comme elle, elle se cacha dans son camion mais se fit remarquer sur la route. Le mutant, du nom de Logan, accepta –visiblement à contre cœur – de lui servir de chauffeur. Mais ils furent attaqués en cours de route et son nouvel « ami » passa à travers le pare-brise. Sous ses yeux stupéfaits, il se releva malgré ses blessures, qui étaient en train de guérir. Mais leurs attaquants ne semblaient pas vouloir lâcher prise. Heureusement pour eux, d’autres mutants, qu’elle découvrit plus tard être des X-men, vinrent à leur secours et les amenèrent à l’Institut.

Malicia crut pouvoir se plaire à l’Institut. Elle rencontra le Professeur qui lui donnait l’impression d’être chez elle, Bobby qui était plus que gentil avec elle, et, de plus, elle était avec d’autres mutants comme elle. Mais elle se rendit compte qu’elle ne s’intégrait finalement pas aussi bien que cela à cause de ses pouvoirs. Une nuit, se promenant à cause d’une insomnie, elle entendit Logan se débattre alors qu’elle passait devant sa chambre. Inquiète, elle y entra et s’approcha un peu trop. Le colosse, émergeant d’un terrible cauchemar, l’attaqua sans le vouloir et lui perfora l’épaule avec ses griffes. Sans vraiment savoir ce qu’elle faisait, l’adolescente appliqua ses mains sur son visage et absorba alors son pouvoir, permettant de guérir. Elle recula cependant rapidement, terrifiée face à la douleur qu’elle venait de provoquer chez l’autre mutant. Honteuse, elle tourna les talons et sortit de la chambre, traversant le petit groupe d’élèves qui s’écartaient sur son passage comme si elle était porteuse de la peste. Le lendemain, Bobby, ou ce qu’elle pensait être Bobby, vint la voir, lui disant que le Professeur Xavier était furieux contre elle puisqu’il était interdit d’utiliser ses pouvoirs contre un autre. Profondément blessée, se résignant à n’avoir pas de place, l’adolescente prit à nouveau la fuite mais Logan, à sa grande surprise, la retrouva à l’aide du Professeur dans le train.

Elle accepta de retourner avec lui, face à ses paroles de réconfort, mais le train partait déjà. C’est alors qu’il s’arrêta brusquement, s’éventrant comme si un être immense s’acharnait à le séparer en deux. L’être en question, un vieil homme qu’elle ne connaissait pas mais qui la terrifia au premier coup d’œil, était en fait Magneto, qui s’en prit à Logan qui s’était levé pour lui faire face. Contrôlant le métal, Magneto le neutralisa et Malicia tenta de prendre la fuite. C’était elle qu’il voulait, et elle sombra alors dans l’inconscience. Elle faisait partie du plan de Magneto qui voulait modifier les êtres humains grâce à sa machine pour leur causer des dommages mortels, en tant que batterie sur pattes. Les X-men vinrent à son secours, mais il était trop tard. La machine en marche, elle commença à pomper toute son énergie. Le champ d’action se rapprochait dangereusement des humains lorsque Logan vint la sortir de là. Malicia avait sombré plus loin que l’inconscience, une longue mèche blanche flottant sur sa joue. Voyant qu’elle ne réagissait pas, le mutant apposa sa main sur son visage. L’adolescente sentit alors brusquement la vie couler à nouveau dans ses veines alors qu’elle s’appropriait le pouvoir de son ami.

Le retour à une vie plus ou moins normale se fit non pas sans effort. Elle se sait toxique pour quiconque qu’elle toucherait, et cela ne lui facilite pas la tâche, surtout avec les forts sentiments qu’elle ressent pour Bobby. Mais elle lutte, à tous les jours, espérant peut-être que dans un futur proche, elle pourrait résoudre ce problème.

À première vue, Malicia a tout de la jeune femme en devenir souriante et débordante de vie. Elle n’est pas du genre à trépigner d’impatience et à gigoter dans tous les sens, étant tout de même assez discrète dans ses faits et gestes, mais elle s’évertue à paraître de bonne humeur et joviale lorsqu’elle est en compagnie de ses camarades. Ses débuts à l’institut ont été chaotiques, mais elle se plait à croire qu’elle s’est finalement bien intégrée aux autres mutants, grâce au Professeur Xavier, aux autres professeurs, aux amis qu’elle a pu se faire, à Bobby pour qui elle a des sentiments, et surtout Logan, qui ne l’a jamais regardée comme si elle était un monstre. Pourtant, Malicia a un manque flagrant de confiance en soi. Cela est dû la peur que lui inspirent ses pouvoirs, peur qui n’est toujours pas partie malgré les efforts pour s’intégrer et s’accepter comme elle est. Pour elle, il est tout à fait adéquat de qualifier ses pouvoirs de malédiction, mais elle ne le dira jamais à quiconque, tout comme les cauchemars qu’elle fait la nuit, mis à part à Logan, qu’elle considère comme un grand frère bourru mais en qui elle a une confiance aveugle. Côté cœur, elle a extrêmement peur de s’engager, puisque la dernière fois qu’elle a embrassé un garçon, ce dernier est tombé dans le coma. Blesser les autres encore une fois est la pire de ses hantises, et elle espère pouvoir aider les X-Men, dans le but d’équilibrer un peu ses actes qui ont été à certains moments répréhensibles. Même si ces derniers n’étaient pas volontaires, que ce soit le coma de David, son ex petit copain, ou la tentative d’éradication de la race humaine par Magneto, dans laquelle elle a joué un grand rôle, la mutante s’en veut énormément.