La lecture est un art et tout le monde n'est pas artiste
A
h la Terre, cette bonne vieille Terre natale ! L'espace regorgeait de planètes incroyables, aux populations plus ou moins agréables, pacifiques, et clémentes (parfois, oui, le "moins" surpassait le plus, souvent, même) et Peter prenait plaisir à les explorer, à y dérober ce qu'il y avait à y dérober, à magouiller ce qu'il y avait à magouiller. Mais sa mère la Terre avait tout de même une valeur sentimentale pour lui. Et alors qu'il arpentait ces rues certes bien moins "futuristes" (mais ce terme, aux vues des circonstances, n'était pas à entendre dans son sens premier) que les lieux d'autres planètes autrement plus évoluées que ce qu'il s'imaginait qu'elles seraient quand il aurait trente et quelques piges, mais tout de même bien changées (ou alors le Colorado avait toujours été en retard sur tout), il éprouvait un agréable sentiment de nostalgie que, ses écouteurs sur les oreilles et une playlist de choix pour y résonner, ne faisaient qu'entretenir, alors qu'il se promenait tranquillement dans Manhattan, laissant son regard s'attarder sur chaque vitrine, sifflotant tranquillement. Contrairement à ce que les apparences pouvaient laisser supposer, il n'était pas là en touriste. Non, non, il venait juste prêter main forte à son alien verte préférée, dans la mission qu'il lui avait jusque là laissé entre les pattes en observant seulement ses progrès de loin, et sans lever le petit doigt. C'est que, sur une planète où sa couleur de peau ne pouvait pas passer inaperçue, forcément, elle était quelque peu handicapée par les circonstances. Lui, humain de nature (et pas des moindres) aurait forcément eu plus de facilités à se fondre dans la masse. Et, ok, il avait décidé de bouger un peu son auguste postérieur... Mais pour l'instant... il se contentait d'errer dans les rues de Manhattan sans donner l'impression d'avoir un objectif précis.
Finalement, son regard s'attarda plus longuement sur une librairie d'apparence certes modeste mais coquette. Il ne savait pas pourquoi cette boutique en question l'avait attiré plus qu'une autre, d'autant que, s'il fallait un mot pour qualifier Peter Quill (autre que fantastique, brave, courageux, séduisant, et d'une humilité sans failles), "littéraire" n'était clairement pas celui qui devait vous venir le plus rapidement à l'esprit. On ne le voyait jamais avec un bouquin à la main, jamais, et sa culture littéraire atteignait un degré proche de zéro (qu'il assumait complètement).... Non, ce n'était clairement pas par amour du livre qu'il s'arrêtait si longtemps devant cette vitrine, peut-être plus parce que quelque chose dans l'agencement de cette boutique, et dans le choix des livres exposés, qui lui rappelait cette enfance désormais lointaine. Peter retira son casque de ses oreilles, et se décida à passer la porte de la librairie, sans trop savoir ce qu'il allait y faire, puisqu'il n'avait pas particulièrement l'intention d'acheter quoi que ce soit.
-Bien le bonjour ! fit-il à l'intention du vendeur avant de s remettre à siffloter tout en regardant différents livres déposés sur une table, n'hésitant pas une seule seconde à les feuilleter nonchalamment, et à bouleverser un ordre peut-être parfaitement pensé (et pensez bien qu'il s'en moquait royalement).
❝La lecture est un art et tout le monde n'est pas artiste ❞ Peter & Shade
Les romans de science-fiction ? Très peau pour lui, il croyait déjà tout juste aux extra-terrestres et à la possibilité que d'autres planètes soient peuplées pour qu'on lui sorte que des Cyborg naitront bientôt par le besoin de la médecine. Il y a des choses auxquelles il veut bien croire et d'autre qu'il refuse de savoir, mais du moment qu'on lui apporte une preuve concrète, il n'y a pas de soucis. Il devait tout ranger maintenant, surtout à cause du fait qu'il avait tout mis en vrac l'autre soir. C'est ça quand on chasse la sourie après tout ~. Mais il n'avait pas la vie la plus trépidante de la population intergalactique donc on ne lui en voudra pas s'il se permet un coup de folie en chassant les rongeurs de chez lui. Laissant plané une douce mélodie de Deep Purple dans l'air, il était en train de nettoyer et de réparer quelques livres qu'il a malencontreusement brulés. La reliure était abimée, mais pour certain, elle était carrément déchiré. Heureusement qu'il sait manier au minimum du fils et une aiguille, certains livres avaient la couverture en cuir et c'était délicat de les réparer sans l'intervention d'un fils dorée.
Il n'y a que dans ces cas-là où il répare ses livres qu'il est imperturbable, bien trop concentrer dans ce qu'il fait pour prêter attention à ce qui se passe dehors. Les yeux bien figés sur la couverture, il devait finir celui-ci avant qu'on vienne le déranger. Il n'avait même pas prêté attention à la panique dehors causé par une certaine femme verte qui commençait à faire des siennes. Une femme verte ? Il savait que le géant vert Hulk exister, mais de là à dire qu'il a une fille qui se balade dans les rues, c'est un peu abusé quand même. Une fois fini, il l'avait dressé fièrement devant lui avant de le reposer sur l'étagère. Troquant alors ses lunettes de vue pour ses lunettes de soleil, ça lui apaisait les yeux d'avoir de nouveau ces vitres teintées qui lui protéger les rétines du soleil. Alors il avait repris place aux comptoirs, soupirant de plus belle en s'affalant bras tendu vers l'avant sur le bureau. Il voulait avoir un chat. Pourquoi ? Bonne question, une envie comme ça. De toute façon, son chien n'allait rien avoir contre. Lorsqu'il voit un chat dans la rue, il ne bouge pas d'un poil et il lui fallait une compagnie plus ... Familière disons qu'un chien baveux et crasseux.
Cela dit, la clochette de la boutique sonna, chose qui le fit redresser au garde-à-vous illico-presto. C'était toujours mal vu que celui qui travaille en ces lieux succombe à une telle fainéantise. En tout cas, celui qui venait de franchir les portes de son chez-lui n'avait visiblement pas une once de sympathie pour les bouquins.« Bien le bonjour ! » Bon il était déjà poli, c'était déjà ça. Mais quelque chose lui disait qu'il n'allait pas réussir à le piffrer, instinct animal sans doute. « Bonjour ». Le bonjour qui est venu de loin, celui qu'à du mal à sortir parce qu'il est coincé dans votre gorge et que vous devez le dire à contrecœur. Alors l'homme-dragon gardait tout de même son zen-control pour parler à cet étrange inconnu drôlement vêtu soit dit en passant. « Je pouvoirs vous aidez ? » Il n'avait pas conjugué ... Il ne doit pas aimer la conjugaison.
La lecture est un art et tout le monde n'est pas artiste
S
tar-Lord pensait ne pas accorder plus d'intérêt au propriétaire de la librairie, puisque de toute manière, il n'avait pas l'intention de s'y attarder non plus pendant des lustres. Il était entré à l'intérieur de la boutique parce que sa devanture lui avait tapé dans l'oeil, mais pas franchement dans le but précis de lire quoi que ce soit... ou même d'offrir de la lecture à quelqu'un. Tout bien considéré, il ne voyait vraiment pas l'un de ses acolytes perdre du temps à plonger le nez dans un bouquin, Gamora, Drax et Rocket préféraient clairement évoluer sur les terrain, tout comme lui-même, et Groot, quand il aurait quitté son pot de fleur (Peter gageait que ça ne tarderait pas à arriver) n'aurait clairement pas pour réflexe de se plonger dans un bouquin... étant donné l'étendue de son vocabulaire, Star-Lord doutait même du fait qu'il sache lire, dans tous les cas. Enfin... Il feuilletait donc allègrement les différents ouvrages mis en avant sans s'y attarder plus, et sans s'y intéresser, manifestement, quand la voix du libraire le tira de son petit rituel. Il interrompit l'air qu'il sifflotait d'un coup d'un seul et tourna alors la tête en direction du vendeur. Un accent bien pas de chez eux, une diction à couper au couteau, bref, ce genre de choses auxquelles le commun des mortels faisait semblant de ne pas faire attention, au nom de la plus élémentaire des politesses... Mais la plus élémentaire des politesses, ce n'était clairement par le for de Peter Quill... Il aimait trop appuyer là où ça fait mal. Jamais en pensant à mal, bien sûr, mais tout de même.
-Vous en faites pas, j'en connais d'autres qui sont pas au clair avec leurs règles de grammaire. railla-t-il. "Je s'appelle Groot" n'était pas une phrase grammaticalement correcte, sachez le.
Son ton n'était pas complètement moqueur ou désagréable, loin de là, son intention n'était pas non plus de brutaliser le libraire qui, le pauvre, ne faisait après tout que son boulot et pâtissait juste d'un accent dont il n'avait pas réussi à se débarrasser. C'est juste que Peter Quill ne pouvait pas s'empêcher de charrier les gens quand l'opportunité lui en était donnée. Et, très franchement, on lui servait là une occasion sur un plateau d'argent. L'on réagissait plus ou moins bien à ses saillies drolatiques (drolatiques pour lui, tout du moins), mais elles n'étaient pas faites pour blesser. Pour taquiner tout au plus. D'ailleurs, il embraya très rapidement sur autre chose, sans envisager vraiment que ça remarque ait pu potentiellement blesser ou être mal prise.
-Hum... vous avez des livres sur les ratons-laveurs ?
Non, à la base, il n'était vraiment pas là pour faire des emplettes ou du lèche-vitrine, mais maintenant qu'il était là, et qu'il avait en plus l'attention du commerçant, autant faire comme si. En plus, si ce type à l'accent fortement prononcé pouvait lui dénicher un bouquin, n'importe lequel, à foutre sous le nez de Rocket histoire d'en rire grassement par la suite, il ne se priverait pas.
❝La lecture est un art et tout le monde n'est pas artiste ❞ Peter & Shade
Autant, il avait vu des personnes aussi sympathiques que des Anges entraient dans cette libraire, autant cette personne-ci n'avait pas vraiment la dégaine de la grand-mère qu'a besoin d'aide H24 parce qu'elle ne sait plus se débrouiller toute seule. Alors peut-être que sa grammaire n'était pas correcte, mais les bonnes intentions sont là. « Vous n'en faites pas, j'en connais d'autres qui ne sont pas au clair avec leurs règles de grammaire. » Le libraire ne manqua pas de grogner en montrant les dents tiens. Il se moquait de lui ? Il se moquait clairement de lui à son goût. Il y avait très peu de personnes qui osaient lui faire ce genre de remarque, c'était malpoli et mal placé mais comme il l'avait pensé un peu plus tôt, il n'allait pas réussir à le piffrer s'il commence comme ça. Alors gardant tout de même son physique d'humain (parce que nous sommes en plein jour quand même, entre une femme verte, un arbre et un dragon, on a de quoi tenir le prochain Tolkien), il avait répondu presque aussi sec que la fluidité de ses paroles « Pardon ? Vous avoir autres problème dans cinq minutes ». Ce n'était pas une menace ... Enfin si, s'en était une, mais subjonctif. Après tout, ça pouvait très bien être le chaos dehors qui pouvait lui attiré les ennuis à se malpoli.
Shade avait soupiré pour tenter de retrouver son calme légendaire. Allons, ce n'était pas comme si son but premier avait été de se moquer et puis, il ne savait pas. Oui, c'est ça. Il se répétait cette solution pour l'imprimer dans sa tête afin de se calmer. Maintenant que c'est fait, il pouvait reprendre son professionnalisme dans cette boutique. Bon, il faut bien avouer que le livre qu'il lui demander ... Ce n'était pas le premier ouvrage auquel il aurait pensé venant de sa part. Un casque audio autour du cou, il aurait plutôt songé à des référencements musicaux plutôt qu'un livre sur des bestioles. « Hum... Vous avez des livres sur les ratons-laveurs ? ». La question semblait bête et innocente, mais pour Shade, elle était amusante. C'est bien pour ça qu'il n'avait pas manqué de sourire un peu en vérité, amusé par cette demande. Allons, il fallait qu'il lui en trouve après tout. « Oui, doit avoir ». Il s'était levé du coup de son comptoir, ça allait lui faire du bien de bouger un peu de toute manière. Alors des livres sur des ratons-laveurs ... Oh mon dieu, c'était bien la première fois qu'on devait lui en demander. Du coup, le voilà à fouiner dans le rayonnage animalier.
Il s'attendait plus à une demande vis-à-vis d'un chien, comment l'élever et tout ça, mais là, il se demandait plutôt s'il avait l'intention de faire un élevage de raton laveur. Il avait pris ce qu'il avait sur le sujet, déposant la pile de deux trois livres sans plus sur le comptoir. Décidément, cette question le turlupiner trop pour qu'il arrive à s'empêcher de la poser « Vous faire élevage de raton-laveur ? ». Par simple curiosité bien entendu, et puis, le raton-laveur concerné n'était pas là pour entendre après tout. Tant mieux d'un côté, il a déjà du mal à s'exprimer face à un humain normal alors devant un animal ... Ça aurait été bizarre.
La lecture est un art et tout le monde n'est pas artiste
A
ux propos du libraire, qui ressemblaient un rien à des menaces, Peter se contenta de réagir par un fin sourire un tantinet provocateur. Ce n'était pas ce genre de propos qui allaient l'inviter à ranger sa langue dans sa poche et à ne parler plus qu'à l'aide de politesses ennuyeuses comme la pluie. Qu'il le menace, il trouvait ça drôle plus qu'autre chose, et si ça devait s'achever en duel musclé, il est évident que cela n'inquiétait par Star-Lord, il était convaincu de pouvoir avoir raison de ce type en deux temps trois mouvements. Bien évidemment, il ne se doutait pas une seule seconde des secrets que son interlocuteur avait pour lui, et qui pourrait bien rabattre ce caquet bien trop grand ouvert... enfin, ce n'était pas encore à l'ordre du jour. Même si les joutes verbales faisaient partie des activités préférées du gardien de la galaxie et qu'il avait plusieurs répliques en réserve qui pourraient bien faire mouche, il préférait garder cela pour plus tard si l'occasion se présentait une nouvelle fois, au lieu de cela, il lui posa sa question toute innocente (qui donc ne l'était pas tant) sur les libres qu'il aurait peut-être, qui sait, sur ces ravissants rongeurs tout mignons auxquels Rocket ne voulait pas être associé... Peine perdue. Surtout quand on avait Peter Quill dans son équipe. Avec lui, il fallait s'attendre à voir vos tares (si vraiment c'en était) les plus manifestes passer sur le grill.
Peter s'amusa de voir le libraire se lever et lui chercher bel et bien le type de bouquin qu'il demandait. Ben mince ! À ce stade, il allait vraiment falloir qu'il sorte un peu de monnaie de sa poche. En même temps, si c'était pour la bonne cause... (oui oui, la bonne cause, ce serait de se soucier enfin de cette fichue mission que s'était imposée Gamora et qu'il s'était lui-même imposé en la rejoignant, mais ça...) il pouvait bien faire quelques efforts. D'autant que, quand même, Shade lui dégota deux trois bouquins qui semblaient pouvoir aisément faire la farce. Évidemment, il ne comptait pas les lire, il laisserait ce soin à Rocket. Alors qu'il feuilletait allègrement chacun des bouquins, il ne pu s'empêcher de pouffer en entendant son interlocuteur lui demander s'il comptait faire un élevage de ratons-laveurs. Ciel non ! Et encore heureux, d'ailleurs. Un seul, c'était largement assez.
-Oh non. répondit-il, le même sourire amusé toujours aux lèvres, j'en ai un, déjà, c'est largement suffisant. Enfin, bien sûr, Rocket était loin d'être son animal domestique, mais bon, ça. Vous faites des emballages cadeau ?