La vie de Harry, en dehors de ses périodes où il parcourait les rues de New-York sous le masque du Hobgoblin, ne manquait pas d’être un peu morne ces derniers temps. En fait, ça l’était depuis la mort de Gwen. Enfin, la presque mort. Enfin… le moment où le jeune homme l’avait lancé dans le vide et où clairement il l’avait perdu pour de bon. Et où il s’était par la force des choses complètement perdu également. Bref, depuis cet instant, puisqu’il n’allait plus en cours – parce qu’il ne se voyait pas se rendre au lycée en même temps que Gwen et Peter, cela va de soit – il devait logiquement travailler de chez lui afin d’obtenir ses examens. Super-vilain ou non, son père tenait évidemment à ce qu’il ait ses examens, son diplôme, afin de pouvoir poursuivre ses études. Puisque sa vie ne se résumait pas au Hobgoblin. Par moment, par contre, Harry aimerait bien affirmer que c’était le cas. Qu’il n’existait plus et qu’il n’y avait plus que le Hobgoblin. Ce n’était pas possible bien sûr et au fond, il n’avait pas envie de se perdre totalement non plus, mais ça serait bien plus simple s’il se contentait de vivre sa vie tel le super-vilain qu’il était. Parce qu’il ne pouvait plus affirmer que l’homme sous le masque n’était pas lui. Maintenant c’était limpide, c’était bel et bien lui… il était un monstre.
Clairement, le jeune homme tournait en rond chez lui donc. Son père s’était rendu à Oscorp comme toujours et lui, il devait se concentrer sur les révisions des examens à venir, puisque mine de rien, le temps avançait rapidement. Bientôt, les examens allaient avoir lieu et il allait quand même devoir prouver qu’il était digne de ce que son père attendait de lui. Et il était bien placé pour savoir que son géniteur ne demandait que l’excellence. Dans tous les domaines, que ça soit pour son fils, ou pour sa création. Pour les études de Harry ou pour les Sinister Six.
C’était à force de tourner en rond et après un moment à ne rien faire devant la tv, zappant les chaines, qu’il pensa à une chose. Sans plus attendre, Harry décida de se rendre dans l’ambassade de Latvérie, afin de rencontrer le monarque de ce pays justement. Est-ce que ça allait aider en quoi que ce soit ? Ce n’était pas dit, mais le jeune homme avait l’intention de faire quelque chose dans tous les cas. Il hésita une seconde à s’y rendre en planeur, avec son costume du Hobgoblin, mais finalement il se retint. C’était peut-être risqué, clairement, son père allait peut-être lui en vouloir… mais il prenait le risque justement. Et avec un peu de chance, son père allait être fier de lui en réalité. Son chauffeur le déposa donc devant l’ambassade et Harry se présenta, comme l’héritier Osborn, le fils de son père, le chef d’entreprise. Il attendit avec impatience que le monarque accepte de le rencontrer.
Les Etats-Unis, berceau de super-héros et de super-vilain, se battant chacun pour leur cause et New-York, au centre de cette guerre sans fin. Le destin de ce pays était bancal. Ce pays, dirigé par une bande d’incapable, était prêt à rentrer dans un état d’anarchie. Et moi, le Dr Fatalis, j’observai en silence. J’observai ce pays qui se détruisait lui-même. Oui, j’observai et j’attendais mon heure, plaçant mes pions et cherchant des alliances. Ce pays allait plier le genou devant moi.
Mais en attendant, je me devais d’être stratégique et discret. Certes, ma venue dans ce pays avait été remarquée et des héros devaient se méfier de ma présence sur ces terres. Mais qu’importe : Fatalis vaincra.
C’était avec ces pensées que je me trouvais dans les sous-sols de mon ambassade. Des écrans, m’entourant de toute part, indiquaient des milliers de données : aussi bien des plans de villes, que de gadgets, armes, données de différents individus. Ces données auraient pu donner la migraine à bons nombres de personnes. Cependant, pour Fatalis, ce n’était pas grand-chose. Je m’étais même assis pour siroter un bon cru tout en analysant ses données.
Alors que j’étais plongé dans mes analyses un message me parvint. Un de mes fatalibots m’indiquait qu’Harry Osborn souhaitait me voir. Une venue insolite, dirons-nous.
« Bien, amène-le dans le salon des invités. »
Cet enfant attendra un peu. Finissant mes analyses, je me décidais d’aller voir le jeune invité. Mon petit parcours dura facilement un quart d’heure et, ajoutant la fin de mon analyse, Harry dut attendre environ 20 minutes. Certes, j’aurai pu utiliser une quelconque machine ou magie pour m’y téléporter, mais je n’étais guère pressé.
Ouvrant la porte du salon, je pénétrai dans la salle. La pièce y était spacieuse. De nombreuses armoires y étaient installées, des tableaux étaient disposés un peu partout. La pièce était richement décorée somme toute.
Sans cérémonie, je pris la parole en premier lieu :
« Voici donc le fils de Norman Osborn. Pour quelle raison viens-tu déranger le Dr Fatalis. »
Je le toisai de toute ma taille. Pour son propre bien, il avait intérêt à avoir une bonne raison de venir me trouver. La seule raison qui m’avait poussé à accepter sa venue et qu’il était le fils de Norman Osborn et que l’entreprise de son père me paraissait intéressante, mais également louche. Un lien avec ceux-ci pourraient être bénéfique. Mais avant de penser un potentiel commerce, voyons ce que me veut cet adolescent.
Harry avait conscience qu'il prenait un risque, mais il tenait à le prendre. Au pire quoi ? Son père allait lui faire un serment dont il avait le secret et voilà, il allait encore être déçu de son attitude mais on ne pouvait pas dire que ça allait changer grand chose de d'habitude. Norman Osborn avait l’habitude d’être déçu de son fils, ça n'allait donc pas être une nouveauté. Dans tous les cas, le jeune homme prenait donc le risque. Et c'était bien pour cela qu'il se trouvait là où il était, attendant de pouvoir parler à Victor Fatalis. Parce qu'il attendait, effectivement.
On l'avait fait entrer dans l’ambassade, dans un salon, en lui disant que le docteur Fatalis allait le rejoindre. Et il n'avait donc plus qu'à attendre encore et encore, parce que mine de rien il attendit quand même un long moment. Harry ne savait pas combien de temps il attendit, mais ça lui sembla particulièrement long. Plusieurs minutes, sans doute un quart d'heure voir un peu plus. Harry n'était pas le plus patient des jeunes hommes, et il avait été tenté de simplement s'en aller, mais il resta tout de même. Ce n'était en réalité pas le moment de partir. Surtout que l'homme qu'il avait envie de voir fini par arriver.
L'avantage c'était qu'il le connaissait puisqu'il ne manqua pas d'affirmer qu’il était le fils de Norman Osborn. Le jeune homme ne pouvait pas nier qu'il aimerait bien qu'on ne le considère pas juste comme le fils de son père, mais en même temps il ne pouvait pas entièrement le reprocher à Fatalis de ne le voir que comme le fils de Norman Osborn.
« Je suis la parce que ne suis certain que nous pouvons nous apporter beaucoup mutuellement ! » Son père n'allait peut être pas aimer ce qu'il était en train de lui dire, mais en même temps il n'était pas sûr non plus que son interlocuteur allait apprécier. « Nous avons sans aucun doute des intérêts communs et nous avons aussi beaucoup de ressource que nous pouvons mettre en commun. »
C'était ce qu'il pensait vraiment, même s’il ne le présentait pas de la meilleur des manières. Mais on ne pouvait pas dire que le jeune homme était le meilleur négociateur non plus, il n'avait pas l’habitude de faire ce qu'il était en train de faire. Ce n'était pas pour rien que son géniteur ne lui faisait pas entièrement confiance (du moins c'était ce qu'il pensait). Mais il devait apprendre et il se retrouvait justement dans sa première expérience. Heureusement qu'il s'appelait Osborn, ça lui ouvrait quand même des portes.