Il y a très longtemps, un petit garçon. Il aimait sa mère plus que tout au monde, plus que sa propre intelligence qui fascinait pourtant tellement les gens. Pour l'amour de sa mère, il pourrait abandonner tout ce qui fait de lui une personne exceptionnelle... Il aurait tout donné pour qu'elle ne meurt pas. Son père... C'est un peu plus compliqué. Disons qu'en grandissant, il a réalisé que cet homme qu'il a un jour appelé "papa" ne se préoccupe pas autant de lui qu'il le voudrait. A partir d'un tel constat, peu importe ce que ce père pouvait dire ou faire, le garçon le lui renvoyait à la figure. Jusqu'à ce que lui- même meurt, en même temps que sa femme. Ce garçon aux débuts morbides, c'est moi, Anthony Edward Stark. Mais appelez- moi Tony, comme tout le monde.

Je n'étais qu'un ado boutonneux quand on est venu me l'annoncer, par "on" j'entends le meilleur ami de mon père et associé: Obadiah Stane. Il prit soin de moi et de l'entreprise en attendant que je sois prêt à prendre la relève de mon père. A ma majorité, je devins le nouveau PDG de Stark Industries, sous les applaudissements des membres du conseil et de quelques actionnaires présents à la conférence de presse donnée pour l'occasion. C'était la première fois de ma vie que je volais la vedette devant les caméras, la première d'une longue série. Mon savoir- faire en matière de technologie et mon inventivité, alliés à mon charisme naturel et mon leadership, firent de moi l'homme le plus riche et le plus en vogue du monde. J'alliais absolument tout ce que les autres hommes voulaient être, je représentais l'idéal masculin à l'état pur. Oui, vous allez me trouver arrogant, mais quand on est aussi lucide que moi, on sait faire la part des choses entre la réalité et ses propres illusions. Et je vous jure que les regards que tout le monde me lançait voulait tout dire.

Malheureusement, je n'étais pas aussi polyvalent que je l'aurais voulu. Il faut dire que travailler dur ne m'empêchait pas d'avoir envie de profiter pleinement de ma vie. Au point de vivre dans un véritable capharnaüm. Ma vie devint des plus bordéliques, je ne savais plus où donner de la tête, ce que je devais faire le lendemain ou même l'heure suivante. J'étais totalement perdu. Stane m'obligea alors à prendre une armée de secrétaires pour m'épauler. Au début, je ne voulais pas. Trop de proximité à long terme, pas assez confiance en elles... Sans compter que je doutais pouvoir m'empêcher de coucher avec chacune d'entre elles. Je finis par céder en constatant par moi- même ma productivité au travail diminuer gravement. Cependant, comme prévu, je les utilisais pour bien plus que le travail... Chacune finie dans mon lit, les unes après les autres. Sauf une. Elle s'appelait Virginia, elle n'était même pas l'une de mes assistantes personnelles mais son audace me donna l'intuition qu'elle avait ce qu'il faut. Elle avait outrepassé sa juridiction, mais en rectifiant une faute de comptabilité, elle a permis de nous évite rune situation très délicate. Je l'engageai en essai, avant de la prendre définitivement.

Depuis, nous devînmes un duo inséparable. Je fis virer les autres assistantes qui ne me servaient à rien, Pepper était une armée à elle toute seule. Son efficacité était effrayante, j'étais fascinée par cette femme mystérieuse. Elle n'avait pas mon intelligence, pas mes aptitudes ni mes dons, et pourtant, elle pouvait suivre mon rythme sans problème. Elle était capable de marcher à côté d'un bolide inarrêtable tel que moi. Elle me permettait d'exploiter tout mon potentiel en paix. Je n'aurais jamais atteint de tels sommets sans elle. Mais à vouloir atteindre les étoiles... On s'étouffe. Oui parce que contrairement aux idées reçues, on meurt d'asphyxies, si ce n'est de froid, avant de se brûler quoi que ce soit. Bref, la métaphore part un peu en sucette, mais ce que je veux dire c'est que j'ai finalement eu le revers de la médaille.

Tout le monde a tenté de me dissuadé d'aller en Afghanistan faire cette démonstration. Mais ma vanité était bien plus présente qu'aujourd'hui, je voulais faire quelque chose que personne n'a encore fait avant moi. J'y suis donc allé pour exploser une montagne devant les yeux ébahis des militaires, grâce à ma nouvelle invention. Cependant, les rebelles n'étaient pas d'accord pour me laisser rentrer tranquillement chez moi, ils m'ont envoyé à la face l'un de mes propres missiles qui m'a explosé au visage. Des éclats ont pénétré ma chaire, s'enfonçant dans ma poitrine. Je me suis évanouit. En me réveillant, un scientifique étranger m'avait installé un éléctro-aimant dans la poitrine pour tenir les éclats à distance. C'était un peu radical à mon goût, mais tant que ça marche... Les rebelles me voulaient en vie pour fabriquer la même bombe qu'à l'armée des USA. Je me suis attelé au travail, non pas pour faire ce qu'ils voulaient de moi, mais une armure alimentée avec ce qui était encastré dans ma poitrine.

Je l'ai utilisée pour m'échapper en détruisant leur base. Je suis rentré au pays en héros, sans donner des détails sur mon évasion du type: "hey! j'ai utilisé mon super cerveau pour fabriquer une armure de fortune avec la carcasse que j'avais sous la main... ". Cet enlèvement m'a appris bien une chose: je ne suis pas mieux que ces soldats Afghans. J'ai fabriqué des armes qui servent à annihiler des légions entières, qui sait combien de civils ont été visés aussi? Ironiquement, c'est ma propre bombe qui a failli me tuer. La vérité c'est que j'avais perdu la foi en l'homme, devenant moi- même obnubilé par une vie égocentrique que je voulais entretenir par tous les moyens, quitte à me mentir en me disant que ce n'était pas moi qui utilisais ces armes, je ne faisais que les vendre légalement. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour mais: stupide Tony.

J'ai décidé d'utiliser ma fortune et mon intelligence pour rendre le monde meilleur. A commencer par combattre les ennemis des innocents, en améliorant l'armure de départ pour en faire une hautement perfectionnée. Je pouvais voler avec, lancer des décharges d'énergie hautement concentrée. Je suis devenu Iron Man. Mon mentor Obadiah Stark a fini par l'apprendre, en faisant notamment le lien avec mon coeur artificiel. J'ai fini par tout avouer devant lui. Il voulait qu'on utilise ce coeur pour se faire plus d'argent, en faire une autre arme comme les millions qu'on a déjà vendu. Je refusai catégoriquement, j'en avais fini avec ça. J'en profitai pour lui apprendre que j'allais fermer la branche armement de l'entreprise, on avait assez entretenu des guerres dans ce monde. En apparence, Stane fut d'accord avec moi. Mais en secret, il fabriqua sa propre armure, récupéra les plans de mon coeur artificiel et s'en servit pour s'en faire un. Il prit Pepper en otage pour m'attirer, je le combattis et gagnai avec l'aide de mon assistante. Le lendemain, j'avouai être Iron Man devant les journalistes et le fait que Stark Industries ne fabriquerait plus d'armes.

Comment dire... Intelligent serait l'adjectif le plus proche de ce que je suis. Très intelligent. Pour tout dire, mon cerveau fonctionne à dix mille à l'heure en permanence, me rendant hyper actif. Je ne dors pas beaucoup pour cette raison, je passe mon temps à... faire des trucs. Je bricole, imagine, invente, parle... Avec une Intelligence Artificielle... Que j'ai moi- même créé parce que je... me sens... seul. Je lui ai donné le sens de l'humour, les vannes et le sarcasme. ça m'aide à réfléchir, qu'on me pique de temps en temps au vif. Mais en général, vaut mieux pas trop me provoquer. J'ai un grand sens de l'humour, riant d'à peu près tout. Mais quand je m'énerve, je deviens très obstiné et très dangereux. Après je dis ça, mais je cherche souvent les emmerdes. Quelqu'un qui a l'habitude d'avoir tout, tout le temps, comme moi, ne se formalise plus des politesses ou de ménager les autres. Je parle franchement, bien que je sois un grand menteur. Je me moque aussi. Beaucoup. J'adore me moquer des gens, je sais que ce n'est pas convenable, je m'en excuse, mais c'est mon pécher mignon. Pour cette raison, on me trouve arrogant et peut- être que c'est vrai, mais au départ, je suis loin de me trouver meilleur que les autres. L'arrogance n'est qu'une apparence, je rabaisse les autres non par mépris, mais pour m'amuser, uniquement. Je ne méprise réellement et sincèrement que les pires crapules. En parlant de sincérité, j'ai vraiment du mal pour certaines choses comme l'amour ou l'amitié. A part les gens qui arrivent à m'apprivoiser, les autres se heurtent à une véritable carapace et parfois à la fuite. J'ai du mal à accepter le changement dans mon entourage, mais je l'accepte comme un fait inéluctable de la vie. Aussi, j'aime qu'on me flatte, mais c'est comme tout le monde... Un peu plus que tout le monde. Mais ça reste dans la nature humaine. Enfin, je déteste le silence, j'aime quand ça parle, ça fait du bruit, quand il y a de la musique, des bruits de voiture, peu importe... Pas le silence. Je déteste m'entendre penser.