Cassandre Bathory et Flint Marko L'Héritière Vs L'Homme-Sable Malentendu au Bac à Sable
T
out portait à croire que cette soirée allait se dérouler, comme d'habitude, de la manière la plus simple du monde. Tout portait à croire.
Flint avait été engagé depuis peu par David Styles, le patron d'une boîte de nuit nommée "Night's Demons", en tant que Barman et homme de mains. Grâce à son retour ''bruyant'' et fracassant à New York, beaucoup d'employeurs l'avaient contacté afin de le joindre à leurs opérations. Il avait accepté toutes les propositions, mais avait fait le choix de porter plus allégeance à David. Pourquoi ? Difficile à dire. Il arrive des fois que certains feelings passent mieux que d'autres… Notamment concernant la fiche de paie donnée par Monsieur Styles qui était bien plus conséquente que celles des autres employeurs, ainsi que la proposition d'un métier qui lui permettait d'avoir un rapport permanent avec le monde extérieur et qui permettait également d'établir son réseau de contacts.
Pour en revenir à la soirée, cette dernière se déroulait plutôt bien pour le moment. Il n'y avait pas eu d'ennuis ni d'éléments perturbateurs qui auraient pu amener Flint à devoir intervenir. Heureusement d'ailleurs. L'Homme-Sable ne voulait pas utiliser ses pouvoirs durant ses horaires de travail. Généralement, il n'en avait pas besoin (sa carrure d'armure à glace ne servant pas qu'à intimider les plus faibles d'esprit). Cependant, il faisait bien la distinction entre son travail de barman et son travail de criminel, entre ses deux vies quoi. Néanmoins, par sécurité, au cas-où, il se pouvait bien qu'il ait planqué une benne remplie de sable et recouverte d'une bâche noire quelque part au niveau des poubelles à l'extérieur de la boîte de nuit… Peut être… En même temps, on n'était pas à l'abri d'ennuis, de trahisons ou de policiers et de Super-Héros déboulant à l'improviste.
En parlant de poubelles, la soirée touchait à sa fin, les clients étaient peu à peu évacués du bar, et Flint devait jeter les poubelles de verres à l'extérieur. Doté quand même d'une force incroyable, il lui fallut trois trajets, les bras chargés à chaque fois de deux gros sacs poubelles remplis de bouteilles en verre, pour vider tous les cadavres de bière et d'autres alcools de la boîte de nuit. Mais sur le retour du troisième trajet, il fut arrêté par une jeune femme qui l'avait intrigué lors des deux premiers. En effet, il avait remarqué que cette dernière le suivait, et l'observait. Mais, probablement naïf, une fois en face d'elle, il lui demanda : ''Je peux faire quelque chose pour vous, Mademoiselle ?'' d'un ton brusque malgré lui, mais véritablement soucieux de savoir ce qu'elle pouvait bien lui vouloir.
lus les jours passaient, moins les médicaments semblaient avoir d'effet sur Mrs Bathory. C'était fatigant. Cassandre savait qu'il suffisait qu'elle augmente la dose, qu'elle use d'une médecine plus puissante, mais même si elle avait mes moyens de faire taire n'importe quel pharmacien peu scrupuleux, elle craignait de se faire avoir trop facilement. Vraiment, cette situation à rallonge et à répétition l'ennuyait fortement. Elle aimerait pouvoir en finir une bonne fois pour toutes. Elle rêvait de pouvoir appuyer un quelconque oreiller sur sa tête endormi, la sentir s'asphyxier, la voir partir... mais il était encore bien trop tôt pour organiser son décès "accidentel" ou même son éventuel suicide (elle avait dors et déjà envisagé toutes les options, même si elle savait que pour l'heure, la seule solution était de prendre son mal en patience)... Pour l'heure, elle avait encore besoin de sa présence. Elle était son confortable alibi, et surtout celle qui lui permettait de bénéficier de toutes les signatures qu'elle ne pouvait pas faire elle-même au nom des Bathory. Ça viendrait, ça viendrait, oui. En attendant, elle était vraiment fatiguée de lutter contre sa génitrice, qui lui opposait de plus en plus de résistance à présent qu'elle s'extirpait bien trop aisément de ses comas médicamenteux. Enfin, c'était pour la bonne cause, et cela n'empêchait pas Cassandre de profiter pleinement de sa nouvelle vie auprès de Death Demons. Ou, plus précisément - car c'était l'évidence - auprès de David. C'était d'ailleurs lui qu'elle avait dans l'intention de retrouver, tandis qu'elle abandonnait la demeure familiale pour se rendre au Night's Demon, qui devait approcher de la fermeture.
Elle ne comptait pas rentrer par l'accès principal. Elle était habituée, comme la plupart des membres du clan, pour plus de discrétion et de sécurité, à passer par l'entrée de service, qui ne bénéficiait d'aucun système de surveillance, et qui était par conséquent bien plus sûr. Une entrée de service qui, bien sûr, jouxtait les poubelles. Ce qui en soi aurait pu être un détail si l'homme qui était en train d'allègrement les remplir de bouteilles vides, preuve évidente qu'il travaillait ici, n'était pas à ce point familier à Cassandre. Instinctivement, en le voyant, la jeune femme serra la paume de sa dague, qu'elle avait pris pour habitude de toujours porter à sa ceinture depuis qu'elle avait ouvert les yeux sur la dangerosité du quotidien. Elle ne l'aborda pas de suite, elle l'observa tout d'abord. C'était que l'homme avait une sacrée carrure, il ne serait sans doute pas simple à abattre. Mais après tout... Elle, elle avait ses pouvoirs. Oui oui, à abattre. Car cet homme surgi du passé, elle le reconnaissait pour avoir servi les intérêts de son père, et qui que ce soit ou quoi que ce soit lui rappelant d'un peu trop près son géniteur la mettait dans une rage folle. L'homme reconnut sa présence. Il lui demanda s'il pouvait faire quelque chose pour elle. Cassandre dégaina son couteau, et, grâce à la vitesse surhumaine dont elle était capable à présent, se précipita vers lui pour lui pointer l'arme sous la gorge.
-Me dire ce que vous fichez ici, ce sera un début, affirma-t-elle dans un sourire. Ensuite crever, ce serait pas mal non plus.
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F
lint aurait pu s'attendre à tout de la part de cette jeune femme. Une proposition de braquage ou un acte de criminalité quelconque et rémunéré (en même temps, depuis son retour à New-York, on ne venait plus voir le Super-Vilain pour lui demander autre chose), une invitation à aller boire à verre, un bras de fer chinois, et même une suggestion d'aller manger un bon poulay braisé au clair de lune. Eh oui. Mais plus sérieusement, Flint ne s'attendait vraiment pas à ce que cette personne, ce petit brin de femme, se jette sur lui à une vitesse dépassant l'entendement et le menace avec un couteau finement aiguisé qui aurait pu, sans doute, être dangereux. En sachant que se faire menacer par une arme tranchante soit bien la dernière des choses qui puisse le blesser. Cependant, la super-vitesse de la jeune femme eut au moins le don de faire sursauter l'Homme-Sable. À tel point que la benne contenant cette fabuleuse matière, se trouvant à côté des poubelles, réagit également en bougeant soudainement de quelques centimètres, comme si quelqu'un s'était subitement jeté contre de tout son poids.
L'Homme-Sable réussit cependant à se contenir suffisamment afin qu'aucun grain de sable ne sorte de la benne. Mais est-ce que ça allait suffire pour que la jeune femme n'ait aucun doute ? Est-ce qu'elle s'était seulement rendue compte que quelque chose avait bougé dans ce coin poubelle ? Dans tous les cas, Flint avait mit les mains bien en évidence et évitait tous gestes brusques. Il gardait une posture de soumission afin qu'elle ne le plante pas et ainsi ne constate pas sa ''non-normalité''. Sur un ton calme et posé, il tâcha de la calmer. ''Doucement, doucement… Je suis sûr que vous vous méprenez en me confondant avec un autre.'' Il marqua un léger silence en montrant du regard qu'il serait plus facile pour lui de s'exprimer (même si une fois encore, sa vie était loin d'être en danger à cet instant même) si elle daignait baisser son couteau une minute ou deux. ''Je ne fais que mon travail, mam'zelle… Enfin, une partie de mon travail. Je vide les poubelles de la boîte de nuit car je suis le nouveau barman nommé par David Styles, le patron des lieux.'' Vous allez me dire que ce nom ne pouvait pas forcément lui parler et qu'il était inutile de le mentionner. Enfin, on n'était pas à l'abri d'un quelconque miracle, et comme cette petite partie d'ombre de New-York appartenait à David Styles, il était éventuellement possible que cette dernière en ait entendu parler. Et pour peu qu'elle le craigne... Enfin. Il marqua une nouvelle pause où il se redressa légèrement et tout doucement, son regard passant vivement du couteau à la jeune femme. ''Vous voyez, je suis bien trop insignifiant pour valoir la peine d'être tué.'' Mais finalement, ne tenant plus et ne supportant surtout pas d'être menacé de la sorte, pensant être sortit d'affaire avec ses arguments, il ajouta : ''Maintenant enlevez tout de suite ce couteau de ma gorge et laissez-moi partir.'' sur un ton très autoritaire et très sur de lui, avant de la contourner et de reprendre la route en direction de la boîte de nuit.
nimée dans toutes les fibres de son âme par une rage et une rancœur terribles, qui n'étaient finalement pas tant orientés contre l'homme qui lui faisait face que contre le fantôme d'un père oppressif qui, bien qu'elle l'ait tué de ses propres mains, continuait de la hanter, Cassandre ne constata rien de spécial, ne remarqua pas qu'il était en train de se passer quelque chose d'étrange et d'indépendant de sa volonté, à quelques centimètres d'elle, pourtant. Autrefois, quand elle se montrait plus raisonnable et plus réfléchie, peut-être qu'elle y aurait pris garde. Mais là, présentement, elle se laissait seulement dominer par ses émotions, ses émotions et rien d'autre. C'était devenu son habitude, depuis que David, contre son gré tout d'abord, avait fait d'elle quelqu'un d'autre. Elle obéissait à ses pulsions et à ses émotions, et elle ne demandait par conséquent qu'à assouvir sa colère et sa soif de vengeance. À l'heure actuelle, rien d'autre ne comptait pour elle, et rien ne semblait par ailleurs pouvoir l'en dissuader. Elle avait pour le moment l'impression de réellement dominer son adversaire, et cela faisait naître sur ses lèvres un sourire des plus voraces. Elle ne voulait faire qu'une bouchée de lui, et pas au sens le plus agréable du terme, vraiment pas. Rien ne paraissait pouvoir apaiser la rage sourde qui, en cet instant, la consumait tout entière, la dévorait de l'intérieur, ni l'attitude soumise de sa cible, ni le ton calme et posé qu'il employait qu'il employait pour s'adresser à elle. Ce n'était certainement pas en lui opposant un discours simple et raisonnable que les choses allaient bel et bien s'améliorer, qu'elle allait se calmer et ranger le couteau qu'elle maintenait fermement sous sa gorge, d'une main qui ne tremblait pas un seul instant.
Non, elle ne se méprenait pas, non, elle ne le confondait pas avec quelqu'un d'autre. C'est vrai, elle n'avait plus toute sa tête depuis son enlèvement, mais pour autant, elle savait pertinemment à qui elle avait affaire. Elle en était sûre à cent pour cent. Et il allait payer pour celui qui l'avait déjà fait, et qui à ses yeux n'avait pas souffert assez. Il fallait qu'elle reporte encore cette souffrance, au-delà du caprice, elle en éprouvait le besoin. Elle ne comptait pas lui donner d'explications, pour commencer, à le planter, tout simplement. Mais elle retint finalement son coup en entendant un nom qui ne pouvait certainement pas la laisser indifférente. Il travaillait pour David. Forcément, ça changeait la donne. Et pour autant, elle ne comptait pas taire son besoin impérieux de l'anéantir.
-Faites comme si vous n'aviez rien à vous reprocher, grinça-t-elle en pressant plus fort le couteau sous la gorge de son interlocuteur. Vous l'avez dit vous-même, vous n'êtes qu'un tâcheron. Vous ne devriez pas trop manquer à David, dans ce cas. Ça, elle le disait pour elle-même aussi, en partie, pour se convaincre que David ne lui en voudrait pas de refroidir un de ses barmen. Bathory, ça vous dit quelque chose ?
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S
oyons clair. Pour l'Homme-Sable, il n'existe que deux états possibles lors d'une interaction avec un autre être vivant. La position de dominant et la position de dominé. États pouvant d'ailleurs être retrouvés dans d'autres circonstances/ enfin je m'égare déjà ! Flint, lui, était dans une situation où il se retrouvait le cul parfaitement entre deux chaises. Il était évident, pour lui, qu'il pouvait venir à bout de cette jeune femme en deux temps trois mouvements. Cependant, même si il ne portait pas un masque ridicule comme la majorité de ces gugusses en collants, il était important qu'il garde son identité de super-vilain secrète. Et dans le schéma qui venait de se dessiner, il n'était pas impossible que des yeux ''innocents'' (bien que non loin du Night's Demons, il soit difficile de parler encore d'innocence) traînent dans les environs. La seule solution, le seul espoir si on ose dire, était alors que la jeune femme abandonne ce qu'elle était en train d'entreprendre. Mais n'était-ce pas comme essayer de demander à la pluie de ne pas mouiller ?
Pour le coup, Flint était sûr à quatre-vingt-dix-neuf pourcents qu'il n'avait jamais fait de mal à cette jeune femme ou à quelqu'un de son entourage. Le un pourcent restant faisant parti de la clause de contrat ''désolé j'étais bourré''. Mais alors que la lame s'enfonçait encore un peu plus dans le pli de sa gorge, Flint sentait quelques grains de sables perler sous cette dernière et glisser sous son T-Shirt pour finir par atterrir par terre. Il allait falloir une bonne dose de chance afin qu'elle ne le remarque pas et que, si c'était le cas, elle ne fasse pas le rapprochement avec lui. Et là, elle sortit l'argument final qui pouvait lui permettre de mettre fin aux jours de Flint. La punchline ultime. Il fallait savoir qu'à trop se dénigrer soi-même afin de sortir des pires situations, les choses pouvaient finalement avoir l'effet totalement inverse. Face au répondant de son interlocutrice, l'Homme-Sable ne put s'empêcher de lâcher un ricanement en signe d’applaudissements pour la réplique placée au bon moment. Mais il reprit très vite son sérieux quand le nom ''Bathory'' sortit d'entre les lèvres de la jeune femme.
À ce nom, Flint attrapa vivement la main de cette dernière, celle qui tenait la lame, puis l'entraîna encore plus à l'écart dans l'espace poubelles. Dans ce geste brusque, il se coupa légèrement sous la gorge. Mais comme il fallait s'y attendre, ce n'était pas du sang qui coulait mais une cascade de grains de sables. Beaucoup plus menaçant, probablement lassé d'avoir joué le soumis pour rien finalement, il s'adressa à la jeune femme en ces termes : ''Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ? Il me semblait avoir été clair avec Monsieur Bathory… Mon contrat avec lui est terminé ! Gare à vous si votre réponse ne me plaît pas…'' Pendant qu'il parlait, le sable qui était tombé était, comme manipulé par une force invisible, retourné à sa place afin de refermer la coupure de Flint et reprendre une couleur chaire. Maintenant, le destin de cette jeune femme était scellé. Peu importe la réponse, elle en savait trop.
râce au sérum de Norman Osborn, Cassandre disposait d'une force physique plus élevée que la moyenne, et pensait pouvoir avoir aisément l'avantage sur n'importe quel être humain normalement constitué, même si d'apparence plus baraquée que la sienne... Mais elle avait mal calculé son coup, car l'homme face à qui elle se trouvait était tout sauf un être humain normalement constitué, et il avait la ferme intention de lui faire payer chèrement son insolence. Elle comprit que la situation n'était pas en train de jouer en sa faveur quand l'homme qui avait officié au service de son père attrapa vivement la main qui tenait son couteau, lui faisant perdre l'avantage tout en l'entraînant plus à l'écart encore, où ils encouraient donc le minimum de risques d'être surpris. Même si le risque zéro n'existait bien évidemment pas, ce serait trop beau. Il lui demanda qui elle était, confirma avoir travaillé pour son père, ce qui redoubla son envie de lui sauter à la gorge quand bien même il affirma que leur contrat était rompu. Cassandre avait bien envie de ne pas répondre à son interlocuteur. Elle voulait être celle qui posait les question, elle voulait être celle qui dominait le jeu, et la tournure que prenait la situation, en conséquence, n'était pas entièrement pour lui plaire. Elle choisit malgré tout de répliquer, espérant peut-être de la sorte savoir pousser son interlocuteur dans ses retranchements, tout en manquant entièrement de certitudes quant à ce que serait l'issue de cette conversation. Malgré tout, elle fit preuve de tout l'aplomb dont elle était capable en dépit de la tournure que prenait la situation quand elle reprit la parole.
-Mon père est mort, vous ne le saviez pas, peut-être ? répliqua-t-elle alors, ce qui était une manière de faire comprendre à son interlocuteur qui elle était, la fille de Bathory.
Et à vrai dire, elle doutait de plus en plus du fait que lui et son interlocuteur aient été de connivence,t tous les deux, mais ces considérations quittèrent bien rapidement son esprit, quoi qu'il en soit. Elle le regardait jusqu'alors dans le blanc des yeux, et elle mit un certain temps à comprendre l'étrange phénomène qui était en train de se produire. Du paranormal, Cassandre en avait vu beaucoup, mais elle devait bien reconnaître que cette situation était inédite. de sa blessure n'avait pas coulé du sang mais du sable... Sable qui retrouva bien vite sa provenance initiale pour refermer sa plaie. Elle en oublia bien rapidement tout ce qui lui traversait l'esprit jusqu'alors. Une information lui avait échappée. Et une information de taille. Qui à présent changeait absolument tout.
-Vous êtes quoi, exactement ?
En fait, elle avait une idée assez précise de ce qu'il était, ou plus exactement de qui il était, mais elle n'avait su que poser cette question. Qui allait peut-être la mettre dans une position plus délicate encore. Mais elle n'avait pas peur.
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I
l fallait savoir certaines choses sur les pouvoirs de l'Homme-Sable. Le plus important était que Flint ne ressentait désormais plus la douleur. Arme à feu, arme blanche, tout type d'armes… Au pire, cela le dérangeait ou l'incommodait. Car quand il perdait un bras, par exemple, il lui fallait le temps que ce dernier se reconstitue et reprenne sa place. Le seul moyen de lui faire ressentir la douleur était d'éventuellement lui envoyer une bonne dose d'eau à la figure, ce qui rendait le sable qu'il utilisait pour se régénérer inutilisable jusqu'à ce qu'il sèche, mais surtout de le brûler et de le changer en glace. Ensuite, Flint n'avait pas d'organes vitaux. Il n'avait plus de cœur, de poumons, ou de cerveaux. C'est ce qui lui permettait d'ailleurs de pouvoir quitter son apparence humaine pour devenir, par exemple, un immense tas de sable, et de se déplacer entre autres dans les airs sans avoir a porté ce qui, pour les êtres humains normaux, est essentiel pour vivre. Enfin, j'en ai un peu parlé au dessus, Flint peut régénérer chacun de ses membres à condition que le sable perdu ou à proximité soit en bon état. Et là, je me doute que toi qui me lis… Oui, c'est bien à toi que je parle. Je fais un instant Deadpool, et oui, j'en ai rien à foutre ! Tu dois te dire que tout cela n'a aucune logique, et est donc, par extension, impossible, je me trompe ? Eh bien à cela, j'ai une réponse très simple à te donner. Une réponse si simple que tout le monde devrait le savoir. ''Ta gueule, c'est Marvel.''
Bien, après cette petite digression de pure écriture profane, revenons-en à notre histoire.
Tout cela pour dire que Flint n'avait rien ressentit quand la lame de la jeune femme lui transperça la gorge dans la brutalité du mouvement. Préoccupé par ce que venait de dire son interlocutrice, il n'avait même pas remarqué qu'il avait été touché par l'arme. Au début, il pensait que Monsieur Bathory voulait régler ses comptes en lui envoyant quelqu'un pour le faire taire. Il fallait dire aussi que Flint n'avait pas hésité à quitter son service pour rejoindre quelqu'un de plus offrant. Il pouvait donc comprendre le désir de vengeance, mais il ne s'attendait pas à ce que cela mette autant de temps à arriver.
C'est quand la jeune femme lui annonça que ''son père était mort'' que la vision de Flint changea du tout au tout. Premièrement, il ne put s'empêcher de se faire la remarque qu'il était étonnant que Monsieur Bathory ait pu avoir une fille aussi jolie. Ensuite, il se demanda si elle ne le considérait pas comme le responsable de la mort de son père. Lui qui pensait que son départ serait anodin et qu'il serait vite remplacé. Même s'il avait entendu des choses sur la maison Bathory, comme quoi elle avait eut des ennuis peu de temps après son départ, il ne pensait pas que son dirigeant en mourrait. ''Mes condoléances, Mademoiselle. Sachez cependant que je n'ai rien à voir avec tout ça.'' Il n'imaginait pas à un seul moment ce qui avait pu se passer dans cette affaire de famille. Malgré son ton plus doux que le précédent, sa prise sur la main de la jeune femme restait toujours la même.
Flint nota qu'elle remarqua enfin l’événement surnaturel qui s'opéra sur sa gorge. Tant pis pour elle, elle venait de signer malgré elle son arrêt de mort. Lorsqu'elle lui demanda ce qu'il était, Marko lui répondit presque du tac au tac : ''Vous savez très bien ce que je suis.'' Son retour à New York en tant qu'Homme-Sable n'avait échappé à personne, et surtout pas aux membres des maisons criminelles les plus réputés. Prenant une grande inspiration il ajouta. ''Je suis désolé. Vous transmettrez mes salutations à votre père.'' Prenant de l'élan, il plaqua la main qui ne tenait pas la jeune femme sur le visage de cette dernière, relâchant la pression sur son bras de l'autre côté, puis concentra sa force et appuya violemment sa tête contre le mur derrière elle. La bâche au dessus de la benne à côté d'eux s'envola subitement dans les airs, et une partie du sable qu'elle contenait venait augmenter le volume de la main de Flint, faisant désormais le double du visage de la jeune femme. Il cherchait à l'étouffer tout en frappant à plusieurs reprise sa tête contre le mur derrière elle. Cependant, il nota que plus il frappait, plus le mur s'affaissait et créait un creux à l'emplacement de la tête de la jeune femme.
code by Mandy
Dernière édition par Flint Marko le Jeu 29 Juin - 22:04, édité 1 fois
ui, elle savait qui il était, elle avait posé la question sans vraiment avoir besoin de le faire, car elle ne pensait pas qu'il existe au monde deux hommes ainsi dotés de telles capacités. L'homme ne lui répondit pas directement, mais il lui fit comprendre qu'elle avait vu juste, sans surprise. Bien sûr, Cassandre avait entendu parler de l'Homme-Sable, en milieu informé, nul n'avait pu passer à côté d'une telle figure, dont le potentiel dépassait malheureusement de très loin celui auquel la jeune femme pouvait prétendre, même améliorée par le sérum de Norman Osborn. Elle toisa son regard sans trembler d'une once quand il lui fit concrètement comprendre qu'il avait la ferme intention d'en finir avec elle. Oui, il avait clairement l'avantage sur elle, et des pouvoirs auxquels Cassandre ne pouvait forcément prétendre, mais la jeune femme n'avait pas l'intention de se laisser abattre (au sens propre comme au figuré) pour autant. Elle avait en elle la rage de vaincre. Elle avait survécu à la séquestration, à la torture... elle en était sortie plus déterminée et plus forte. Elle n'avait pas fait tout ce chemin pour mourir là, bêtement, à côté des ordures, démolie par un type composé à 99 % de sable. Non, elle n'avait pas dit son dernier mot, et elle était, en cet instant, plus que déterminée à survivre. Même si la jeune femme n'en menait pas large alors qu'il appuyait violemment sa tête contre le mur derrière elle tout en cherchant à l'étouffer et à la marteler de coups.
Le corps de la jeune femme pouvait se regénérer très rapidement, et tant mieux, d'ailleurs, car sans cela, il ne resterait peut-être de son crâne que de la bouillie. Sa force devenue naturelle l'aidait également à encaisser le choc, mais en dépit de tout son potentiel, elle douillait sacrément, présentement, elle avait une multitude d'étoiles devant les yeux, comme un bruit strident qui lui martelait les tympans et l'air lui manquait. Elle n'en menait pas large, mais sa rage de vivre était quoi qu'il en soit toujours présente, et ce fut sans doute elle qui lui permit finalement de reprendre suffisamment ses esprit pour riposter. Elle parvint à tendre la main pour atteindre la benne à ordures juste à côté. Concentrant toute sa force augmentée dans son bras, elle parvint à jeter la benne à ordure (qui à ses yeux paraissait bien plus légère que ce qu'elle pesait réellement) sur son ennemi. Cette riposte ne lui avait peut-être pas fait grand-chose, mais lui avait au moins fait lâcher prise, ce qui permit à Cassandre de respirer et de reprendre ne serait-ce qu'un minimum de contenance. Elle prit une grande inspiration, et d'une voix légèrement éraillée, elle reprit la parole, essayant de se faire aussi menaçante que possible, un fin sourire au coin des lèvres.
-J'ai tué mon père. Et je n'ai aucune intention de le rejoindre.
Cassandre Bathory et Flint Marko L'Héritière Vs L'Homme-Sable Malentendu au Bac à Sable
E
t Flint se retrouvait là, à plus de deux heures du matin, en train de marteler le visage d'une pauvre fille contre un mur tout en cherchant à l'étouffer en faisant pénétrer du sable par toutes ses voies respiratoires. Arborant une mine ni enragé, ni joyeuse, mais plutôt neutre, il saisit ce moment (et quel moment) pour refaire un bref point sur sa vie. Il en était là, apparemment. À devoir cacher son identité et à devoir faire taire le moindre innocent qui entrapercevrait la moindre parcelle de ses pouvoirs… Bien que la jeune femme, du peu qu'il avait vu d'elle, ne semblait pas être un modèle d'innocence pur. Mais qu'est-ce qui s'était passé ? Comment est-ce qu'il avait pu passer d'une vie tranquille durement construite, une vie normale, avec une femme aimante et une fille adorable, à ça, une vie maudite à continuer d'être le larbin du plus offrant ? Certains diraient qu'il avait eu la chance d'y gagner des pouvoirs, mais quelle chance ? L'eau était devenu son pire ennemi au point qu'il ne pouvait plus rien boire ; Tout ce qui était liquide lui faisait vivre une véritable torture ; La nourriture n'avait plus aucun goût ; Il ne ressentait plus ni la chaleur, ni le froid ; Il ne sentait plus que le vent qui le portait dès fois dans le ciel ; Et le plaisir charnel ne lui apportait plus rien. Il se demandait dès fois s'il était encore en vie. Ou si ce fameux jour où l'Homme-Sable vit le jour, cela ne mit pas un terme aux vies de Flint Marco et de William Baker. Était-il seulement vivant ? Ou errait-il telle une entité qui arrivait à prendre forme humaine ?
Mais revenons à notre problème. Cela faisait maintenant cinq minutes, et pourtant, Flint sentait encore une étincelle de vie provenir du corps de la jeune femme. Plus inquiétant encore, le mur contre lequel il fracassait son crâne commençait à céder. Là où tout visage normal aurait explosé, le sien semblait résister comme une boule de métal qu'on serait en train de fracasser contre de la roche. Mais avant qu'il puisse émettre d'autres suppositions, la jeune femme, dans un ultime effort, attrapa la benne qui se trouvait à côté d'elle pour la jeter sur Flint qui explosa en un tas de sable à l'impact. Plus aucune forme humaine de lui ne fut visible. Ce qui fit que la jeune Bathory s'adressa à… Personne. En vérité, l'esprit de Flint, contrairement à son corps sableux, lui, n'avait pas bougé. Il était resté à sa place, à l'observer. Ainsi donc, elle aussi avait subi quelques optimisations… Évidemment. Sinon, cela aurait été trop facile. Mais pourquoi fallait-il à tout prit tous complexifier à chaque fois ?
Les mots de la jeune femme restèrent cependant l'esprit de l'Homme-Sable, qui maintenant était intrigué et devait l'interroger à ce sujet. Soudainement, le sable qui représentait autrefois le corps de Flint s'éleva dans les airs et se jeta sur Cassandre pour la projeter une fois de plus contre le mur. Chaque parcelles de son corps était désormais recouverte d'un grain de sable, qui prit finalement forme pour donner deux Flint qui maintenaient avec force la jeune femme pour l'empêcher de bouger. De la benne, d'autres Hommes-Sable furent créés, deux précisément, et vinrent cogner chacun leur tour de toutes leurs forces la jeune femme au visage, à la poitrine, dans le ventre… Chaque zone endommageable était une cible pour les poings des deux Flint. Enfin, un cinquième Homme-Sable fut créé, lentement, pendant que les autres s'attelaient à faire sa fête à la jeune Bathory. Puis, dans une parfaite synchronisation, les deux Flint violent s'arrêtèrent ensemble de cogner et passèrent derrière le dernier arrivé tout en redevenant poussière, montrant à quel point tous les Flint qui pouvaient y avoir agissaient comme un seul cerveau. Une des mains de ce dernier subit quelques modifications, et fut remplacé par une lame aiguisé et sans garde, qu'il posa contre la gorge de la jeune femme. ''Je ne sais pas ce qui vous a poussé à tuer votre père. Et à vrai dire, je m'en moque.'' Ce qui était faux. Bien qu'il avait décidé de quitter le service de monsieur Bathory pour quelqu'un de plus offrant, ces années passées à ses côtés avaient fait parties des plus importantes de sa vie. C'était ce qui avait propulsé sa carrière de criminel. Enfin, il y avait une question plus importante à laquelle Cassandre devait répondre pour le moment. ''Mais s'il est mort, que vous l'avez tué et que, par conséquent, ce n'est pas lui qui vous envoie… Qu'est-ce que vous me voulez ?'' À cette question, Flint approcha un peu plus la lame du cou de la jeune femme, faisant perler une mince goutte de sang le long de sa peau, afin de lui faire comprendre qu'il n'avait pas l'intention de tourner autour du pot et que si la réponse ne lui convenait pas, il n'hésiterait pas à couper court à la discussion.
a maigre victoire de Cassandre fut de bien courte durée, et elle n'eut pas vraiment le temps de savourer le léger avantage, le vague instant de répit qu'elle avait réussi à grapiller face à son adversaire. Grâce à son pouvoir régénérant, la douleur se dissipait vite, mais le souvenir de cet assaut douloureux mettait plus de temps à disparaître, lui, et elle avait encore à la gorge ce sentiment d'obstruction, l'impression de ne toujours pas réussir à respirer convenablement, ce qui, bien sûr, était totalement faux... car, évidemment, l'Homme-Sable, qui ne s'était dispersé en grains infimes que durant un trop court instant, revint à la charge, et avec bien plus de force et de hargne que précédemment, faisant passer ce qu'il lui avait fait subir tantôt pour une charmante promenade de santé. Elle fut bien à mal de comprendre ce qui se passa alors. Si ce n'est le fait qu'il y avait à présent plusieurs hommes-sables face à elle, et qu'ils s'appliquaient tous, chacun à leur manière, à lui faire endurer les pires supplices au monde. Elle n'était pas à même de comprendre, et à peine à même de se défendre. Elle se contentait d'endurer, d'encaisser, parce qu'elle n'avait tout simplement pas le choix, parce qu'elle n'avait pas les capacités nécessaires. En proie à une douleur que ses pouvoirs ne suffisaient pas à effacer, elle éprouvait la plus grande difficulté à ne serait-ce que garder conscience au-delà de contenance.
Il affirma se moquer de savoir ce qui l'avait poussée à tuer son père. Elle n'en était pas certaine. En vérité, le comportement de son assaillant lui donnait le net sentiment d'avoir appuyé sur une corde sensible, ce qui la confortait dans son sentiment de départ : il avait été lié de trop près à son père. Donc il devait mourir... Sauf qu'elle n'était clairement pas en position de s'en sortir. Elle apprécierait que les Death Demons, même ceux de ses membres qu'elle appréciait le moins, viennent à sa rescousse, c'est dire si la situation n'était pas à son avantage, car c'était en vérité la dernière chose qu'elle puisse vouloir en n'importe quelle autre circonstance.
-Je veux me débarrasser de tous ceux qui lui ont été loyal, affirma-t-elle alors qu'une perle de sang coulait le long de sa joue d'une plaie qui se referma aussitôt mais qui n'allait sans doute pas tarder à rouvrir.
Elle ne savait même pas où elle avait trouvé la force et l'énergie nécessaires pour s'exprimer tant l'assaut avait été violent, mais c'est bel et bien ce qu'elle avait fait, choisissant au passage de ne pas se raviser et d'être honnête, en dépit des tortures qui pourraient lui être infligées (elle en avait vu d'autres, quelque part, durant ces mois interminables où David l'avait torturée, et à l'époque, elle n'était pas "améliorée"... mais au moins, elle s'en était sortie indemne, physiquement du moins).
Cassandre Bathory et Flint Marko L'Héritière Vs L'Homme-Sable Malentendu au Bac à Sable
À
force de frapper, encore et encore, Flint commença à sentir que son punching-ball était en train de faiblir. Les brèves étincelles de résistance qu'il avait pu sentir auparavant s'étaient évaporés au fur et à mesure, assez rapidement. L'avantage d'être un tas de sable ambulant, c'était que, contrairement aux autres, le manque d'endurance n'était plus un problème. Bon certes, un peu d'eau l'handicapait cruellement et un aspirateur grandeur nature pouvait avoir très facilement raison de lui… L'être parfait n'existait pas, et Flint se considérait loin de cet état absolu. Il n'avait pas encore réussit à identifier la nature exacte des pouvoirs de sa victime, en dehors de sa super-force. Il ignorait si son endurance était due à une résistance hors norme ou a une régénération accélérée. En tout cas, quoi que cela aurait pu être, il sentait qu'il avait réussi à la pousser à bout. Et dans le deuxième cas, il serait très vite fixé. En fin de compte, c'était le meilleur moment pour lui soutirer des informations.
Ce qui empêchait Flint d'avoir trop la main lourde sur cette jeune femme, c'était la possibilité qu'elle ait été engagée par un gang ou un organisme qui en voulait à sa peau… De sable. Au départ, il ne pensait pas que Monsieur Bathory aurait la rancœur aussi tenace au point de lui envoyer sa propre fille à ses trousses. Et ses soupçons s'avérèrent finalement exacts quand cette dernière lui apprit la mort de son père. Paradoxalement, celui lui enleva une épine du pied mais le toucha également profondément dans son orgueil. Face à la révélation de la jeune femme, Flint laissa se dessiner un sourire mauvais sur son visage. « C'est-à-dire même ceux qui l'ont abandonné pour le plus offrant ? Plongeant sa famille et lui dans la décadence, à force d'abandon sur abandon ? » Elle était mignonne, à vouloir faire justice à son père en pourchassant ceux qui lui avaient été loyal, ou peu importe quelles étaient ses réelles motivations. Finalement, Flint se retrouvait dans une situation à son avantage. Monsieur Bathory étant mort, il faisait désormais face à l'ultime Héritière, et donc à la grande patronne de cette vénérable famille. En mettant fin à sa vie, il n'avait plus à craindre de quelque commanditaire (étant donné qu'elle était sa propre commanditaire) et il avait la possibilité de détruire un très ancien gang possiblement ennemi, ou au moins rival, des Death Demons. De quoi contenter son nouvel employeur et de quoi lui permettre de couper les ponts avec son passé.
Doucement, il fit glisser la lame de sable, qu'il avait conçu à la place de son bras, le long du corps, de la peau fine, de la jeune femme, s'arrêtant au niveau de l'emplacement de son cœur. Son regard se perdit quelques instants sur sa poitrine si parfaite. Comment Monsieur Bathory avait-il bien pu faire pour avoir une fille aussi jolie ? Nul doute que le gêne de la mère avait dû avoir un impact non négligeable sur le résultat final… Cette question lui rappela quelques instants l'existence de sa propre fille à lui. Ce souvenir le remit en question : était-il encore à un âge, avec ce qu'il avait vécu, était-il encore possible pour lui d'envisager de telles pensées perverses ? Après tout, sa fille lui avait été enlevé par un monstre, son ex-femme, qui avait profité de lui et qui l'avait trahit en se réfugiant chez son pire ennemi. En fin de compte, après avoir couché avec un être aussi ignoble, après avec procréée avec une monstruosité pareille, Cassandre Bathory en soit n'était qu'une enfant de cœur à côté. Enfin, l'heure n'était pas à de telles pensées. Dommage pour elle, mais il était temps désormais de mourir. Ce soir. Il remonta sa lame de sable le long du coup de la jeune femme. La lame aiguisée trancha une légère boucle de cheveux de l'Héritière. Les mots qu'elle lui adressa tantôt lui revinrent à l'esprit. « En fin de compte, si tu es si inutile que ça, tu ne manqueras pas à grand monde… Quel gâchis. » Prenant une grande inspiration, il abattit son bras au niveau du visage de la jeune femme.
st-ce que son adversaire lui montait un baratin de grande ampleur ou se contentait-il de lui dire la vérité ? Cassandre estimait qu'il était trop tard dans un cas comme dans l'autre. Qu'il ait été ou non une enflure à la solde de son paternel, il était maintenant l'enflure qui venait de la tabasser violemment façon punching-ball. Alors n'importe quelle autre considération avait tendance à l'indifférer un peu, pour le moment (rester en vie, ce serait pas mal, par contre). Elle ne chercha pas à démêler le vrai du faux de cette histoire mais resta quand même assez circonspecte quand son interlocuteur parla de la décadence dans laquelle serait tombée sa famille (et dont elle faisait pourtant un exemple digne d'un cas d'école). Il ne se pensait pas important au point d'avoir aidé à "précipiter" sa famille dans la décadence, pas vrai ? C'était bien gentil, mais de toute évidence, Mr. Bathory n'avait attendu après personne pour cela. Et avant de crever des mains de sa propre fille (qu'il était prêt à laisser crever avant cela), lui (et sa fortune surtout) allait très bien, merci pour lui, décadence ou pas. Enfin, dans tous les cas, tout ça n'avait rien d'un débat nécessaire, et Cassandre n'envisagea pas de répondre quoi que ce soit. De toute façon, elle profitait surtout de cette pause pour laisser à ses blessures le temps de peut-être se refermer un peu, avec l'espoir également de trouver une riposte, ce qui ne semblait malheureusement pas gagné d'avance.
Elle serra les dents quand il osa affirmer son inutilité avant d'ajouter qu'elle ne manquerait à personne. Ca aurait pu être le cas, ça avait été le cas, à l'époque où elle avait été enlevée et où son propre père n'en avait absolument rien eu à faire. Mais elle était loin de considérer que ce soit encore le cas aujourd'hui. Parce que aujourd'hui, il y avait David. Et même si elle s'estimait elle-même présomptueuse de le penser, elle était convaincue qu'elle lui manquerait si elle devait disparaître. David... A cette pensée, elle trouva un regain de courage et d'énergie. Hors de question de crever là, comme une merde, alors qu'il lui restait tant à vivre. Elle parvint à intercepter la lame avec toute la force qu'elle possédait avant que celle-ci ne s'abatte sur son visage. Ses mains furent profondément entaillées mais elles guériraient. Sans perdre plus de temps elle parvint à se dégager de l'emprise de son adversaire et à s'éloigner de plusieurs pas.
-Ne commets jamais l'erreur de croire que mon sort n'importe à personne, tu vas le regretter, répliqua-t-elle.
Et oui, sa parade allait se résumer au fait d'aller se réfugier auprès de David. Mais à chacun les armes à sa disposition. C'est sûr, si elle aussi était un tas de sable, elle agirait différemment. Sans attendre sa réaction, Cassandre fit ce qu'il y avait malheureusement de plus sensé à faire, elle prit la fuite, aidée de la vitesse supérieur que lui octroyaient ses pouvoirs.