J’aimais passer mon temps libre enfermé dans une bibliothèque, le plus possible dans un environnement préservé, à me plonger dans des archives vieilles de 70 ans, tachant de rattraper le temps perdu. D’en comprendre les stratégies militaires et les échecs qu’elles ont pu entraîner. M’imprégner des victoires et des défaites de mon pays, de partager le ressenti de ses hommes et les combats de chacun. Me chercher une place dans l’infinité de ce monde. Et me convaincre que le monde n’a pas tant changé. Qu’il a évolué au fil de grands mouvements, sous l’effet de guerres industrielles, pour plus de développement, plus de modernité, plus de facilité. Tel se figure le progrès. Mais ce n’est pas ainsi que je le définis. Ce n’est pas parce qu’une machine sait faire mon café à ma place, mon téléphone m’indiquer la route à suivre, et ma voiture prendre les airs que je m’en sens plus évolué. Mais c’est ainsi que l’on raisonne aujourd’hui. On ne mesure plus un homme à la hauteur de ses actes mais plutôt à celle de ses richesses, de ses buildings, de son compte en banque ... On révolutionne le génie, l’inventivité et l’intelligence à des fins purement commerciales et s’étonne d’en perdre le contrôle. Les valeurs les plus simples sont déconsidérées. Et peut-être ne suis-je que d’un autre temps, d’une autre époque, d’un autre monde.
Je finis par sortir de ce qui a tout d'une planque sous surveillance bien confortable, et me fais happer par la brutalité du soleil et son agréable chaleur en ce milieu d’après-midi. Retour à la vie dans ces rues de Manhattan où la population grouille et s’active à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Les touristes prennent des photographies, excusez des «selfies», d’autres se ruent pour attraper le moyen de transport le plus rapide, et d’autres, profitent seulement du beau temps. Comme ce groupe de jeunes, étudiants peut-être, à rire aux éclats et attirer l’attention sur eux quelques mètres devant moi. Se fichant éperdument du monde qui les entoure et les observe. Comme s’il n’y avait qu’eux sur Terre. D’un champ gravitationnel si réduit qu’ils ne sauraient parer au danger qui survient toujours sans prévenir.
À l’attitude semblable de tous ces passants, je ne peux m’empêcher de baisser ma garde. Comme si, constamment, m’habitait cette sensation d’insécurité. Sans en être la visée, je me tenais prêt à toutes les éventualités, des plus inattendues au plus préméditées. Parce que qui protège toutes ces personnes quand frappe la providence. Qui s’enquiert de ces jeunes innocents qui ne demandent rien à personne simplement le droit d’exister un peu. Ma mission n’avait pas de plus simple objectif. Et me mêler de la sorte à la foule, en me faisant passer pour monsieur tout le monde, habillé le plus simplement qu’il soit, m’enjôlait bien plus que d’aller parader je ne sais où pour je ne sais qui. Ce n’était pas pour rien que bon nombre de super-héros en cette ville font le choix de garder leur identité secrète. Si certes, la gloire, la brillance et la reconnaissance excitent, elles ne sont rien en comparaison des actes les plus simples et les plus fondamentaux.
Faire d'aujourd'hui une journée parfaite. Comment faire ça ? Tout simplement en mettant tout ses amis à ses pieds, impressionné par ma grandeur et ma magnificence. Alors, j'avais invité quelques une de mes amies à faire les boutiques, elle avaient acceptés. Et, je leur avais promis une petite démonstration de mes magnifiques pouvoirs qui me rendaient encore plus spéciale que je l'étais déjà. Alors, une fois les boutiques terminées, elles m'avaient priées pour la démonstration. je savais me faire attendre et priée. Puis, je cédais et leur fit ce qu'elles attendaient. je me transformai en gaz, me promenait un peu partout, essayant de faire peur à mes amis en réapparaissant derrière elles. Puis, je leur donnèrent mon couteau que j'avais pris avec moi, comme souvent quand je sortais et leur ordonnèrent de m'attaquer. Elles étaient très récitantes à le faire mais j'ai finalement su leur faire comprendre qu'il n'y avait rien à craindre, que j'avais déjà fait pire. Alors, elles me mirent un coup de couteau dans le ventre que je réussis à éviter au dernier moment en me transformant en gaz et en volant au dessus des coups de couteau et en réapparaissant derrière, prenant sou couteau et lui mettant sous la gorge. Je l'enlevais, un sourire sadique sur le visage. Quand d'un seul coup, mon œil vit qu'on la regardait. Elle aimait bien savoir qui la regardait, même si, là , dans la rue, il y avait beaucoup de mondes. Mais lui, elle ne savait pas...elle lui rappelait quelqu'un...Peut-être quelqu'un de connu ? -Hé, les filles ! regardez bien l'homme là-bas, je vais lui faire peur ! Je sens qu'on va bien rigoler ! J'attendais alors qu'il ne me regarde plus et me transformai en gaz pour voler jusqu'à lui, réapparait dans son dos, le couteau sous la gorge. Je voulais voir de la peur sur son visage alors, non, le couteau n'était pas de trop. -Vous devriez faire un peu plus attention à vos arrières, monsieur. Vous risquerez d'y perdre la vie.
Prévoir l’imprévisible. Le de quoi sera fait demain, si je serais à la hauteur de mes actes, de la légende qui me représente, d’un moi antérieur, passé ... révolu ? Je n’arrivais encore à me réjouir des nouveautés que la vie m’imposait. Peut-être ne suis-je que trop terre-à-terre, vieux jeu, attaché à des choses obsolètes, dépassées. Peut-être n’est-ce que l’effet de l’adaptation. Mais rien n’y faisait. Mon regard restait de marbre, froid, et hagard. Me convaincre du bien-fondé de la chose n’arrivait toujours qu’après examen critique et modération. Parce que ce recul m’est nécessaire, parce qu’il en a toujours été ainsi. Et pourtant, foncer dans le tas sans réfléchir me connait. Mais un tel comportement n’est pas avare d’informations et trahit tellement qu’il se voit prohibé. On en peut apprendre de ses erreurs et continuer d’agir à l’identique. Tel un disque qui ne cesserait plus de tourner. A la longue, il finit rayé. Quand bien même nos impossibles nous conduiront toujours sur la même voie. Une voie que l’on empruntera un nombre incalculable de fois, qui en finira même par nous définir. Pour lui trouver une porte de sortie différente ...
Je les regardais vivre et rire à la parole d’unetelle ou d’unetelle. A cette distance, je ne pouvais savoir ce qui les animait autant, ni ce qu’elles se disaient, mais elles semblaient très amies les unes avec les autres. Mais dans un groupe, il y en a toujours un qui domine. Et dans ce petit groupe de filles, il y en avait une en particulier. Blonde, élancée et captivante, tout en mouvement, instable et inconstante. Elle semblait détenir la primeur de la conversation en cours. Et alors qu’elles s’agitaient, je la vis littéralement disparaître et réapparaître en une fraction de secondes que je crus que mon esprit me jouait des tours. Mais à la réaction qu’eurent ces amies, je compris que je n’avais pas été la proie d’une hallucination. Je marquai plus de distance pour en quantifier le phénomène alors qu’elles semblaient s’en amuser. Sa rapidité avait l’art de la rendre imperceptible pour celui peu alerte et inattentif. Et je ne le fus que trop peu, rapide, lorsqu’elle fonça sur moi à la vitesse de l’éclair, et me menaça d’un couteau sous la gorge, qui me fit me retourner d’une volte furtive pour prévenir d’une autre attaque de sa part. C’est alors qu’elle m’apparue, réjouissante, reprenant forme humaine, et se flatta d’un conseil mal avisé.
« Et vous, vous risquez d’y perdre plus que la vie, à manquer de précautions », lui répondis-je, plantant mon regard dans celui de la jeune fille, qui croyait encore que la vie n’était autre qu’une source illimitée de distractions. Son don pouvait l’amener à se protéger toute seule, peut-être même à s’éviter quelques désagréments, mais ne repousserait en rien la détermination de certains d’exploiter la moindre de vos failles pour vous voir en cage. Et ce n’était pas ce que je lui souhaitais. Son manque de discernement pourrait bien la conduire sur des pentes bien raides, mais je ne prétendais pas être en mesure de raisonner, ou de sauver tout le monde ...
Il vit volte face, évitant mon couteau. De toute façon, mon idée n'était pas de le blesser, mais simplement de lui faire peur. Même si étant parfaite, je savais très bien que je gagneraisun duel entre lui et moi. Mais, j'étais quand même assez prudente avec les inconnus. De plus, celui-ci me rappelait vraiment quelqu'un. Sa carrure me disait quelque chose, mais j'étais incapable de le reconnaître.Mais, sa facilité à s'échapper de mon emprise me disait qu'il s'était déjà battu. Je ne m'étais pas vraiment appliqué et je n'avais pas non plus serrer bien fort de sorte à ce qu'il ne s’échappe pas, mais tout de même, il aurait dû avoir un peu de mal. Je posais mes yeux quelques secondes sur mes amies qui m'attendaient un peu plus loin. Elles avaient l'air impressionnées. Autant par moi que par lui, j'en ai bien peur. L'homme me répondit d'ailleurs à mon conseil. Bien, il avait de la répartie. Je souris. J'aimais les gens qui ne se laissaient pas faire. Ces personnes là étaient bien plus intéressantes que des personnes soumises. J'allais repartir, vers les filles mais, ma curiosité m'en empêcha. Je devais savoir qui il était. Et il avait intérêt à me répondre correctement. Mais... peut-être me faisais-je juste des illusions. ce sentiment de déjà-vu m'arrive souvent...
-J'aurais peut-être du être plus prudente avant de vous attaquer, c'est vrai. Excusez-moi, mais puis-je savoir qui vous êtes ?
J'avais été très polie, faisant exprès d'aller dans son sens. Je lui fis mon plus beau sourire, suivie d'un petit battedement de cils. personne ne pouvait me résister.
J’avais bien du mal à cerner les intentions de cette jeune fille. Certes, nos actions sont toutes motivées par des buts plus ou moins honorables, qui déterminent qui nous sommes. Mais la concernant, il m’était impossible de la cerner véritablement. Je n’arrivais à savoir si elle n’agissait que par jeu, dans l’unique but de ressentir ce frisson vivifiant, ou s’il se cachait en elle des intentions beaucoup plus obscures et tendancieuses. Je savais jusqu’où peut pousser l’obsession et faire à certaines personnes de se penser supérieures et glorifiées d’un pouvoir qui les dépasse. Qui a pris le pas sur leur personnalité toute entière et qui les pousse dans des travers dans lesquels elles n’auraient jamais mis les pieds auparavant. Si elle semblait avoir une parfaite maîtrise de ses dons, je ne pouvais attester du comment elle en avait hérité, et de ce qu’ils ont fait sur elle. Mais tout cela dépasse les connaissances dont je dispose pour l’heure à son sujet, et de ce qu’elle serait prête à me dire en échange de bons sentiments.
On était des étrangers l’un pour l’autre et ma remarque engageait à se méfier de tout le monde mais aussi d’éviter d’être trop confiant. Elle changea brutalement d’attitude en passant près de moi, abandonnant toute défense, alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre ses amies. Le ton de sa voix en était très agréable, et elle en vint même à s’excuser pour son comportement avant de contrattaquer afin de je lui décline mon identité. Si mon retour d’entre les morts avait fait la une, je jouissais cependant de passer inaperçu sans mon uniforme et mon bouclier. Mais la jeune femme semblait être des plus physionomistes. Toutefois son brutal revirement et la façon dont elle semblait se jouer de tout m’obligeait à rester sur mes gardes. Qu’est-ce qui pouvait m’affirmer qu’elle ne recommencerait pas ? Elle semblait vivre au gré de ses humeurs pour le moins versatiles. Elle arborait une attitude des plus spontanées, jouant de ses atouts de femme pour espérer me faire plier. Si mon corps avait gardé la vigueur et la fraîcheur de mes 27 printemps, la rectitude et le sérieux que mon état d’esprit m’avait toujours imposé, me plaçait toujours en décalage avec la gent féminine, avec laquelle je n’avais jamais su faire.
« Je suis un new-yorkais honnête et vous êtes, ma chère ? », lui renvoyais-je, considérant bien que ma réponse ne faisait que lui retourner l’ascenseur, dans lequel je doute qu’elle souhaite monter. Qu’elle m’eut abordé d’une toute autre façon aurait pu rendre nos rapports conviviaux et amicaux, mais il y a avait quelque chose chez elle qui me poussait à la méfiance. Peut-être qu’il ne s’agissait que d’une légère parano suite à mon réveil 70 ans trop tard, qui me faisait douter continuellement de la réalité. Quoi qu’il en soit, elle ne m’inspirait aucune confiance mais avait réussi à piquer suffisamment ma curiosité pour chercher à savoir qui elle est véritablement.