Neuf heures du soir. Temps pluvieux et venteux pour New York. Abrité sous le peu de protection à la pluie que pouvait fournir un store a la fenêtre d'un appartement, dans une ruelle sans issue, trois individus emmitouflés dans leurs manteaux discutaient, l'un clairement plus grand que l'autre, casqué d'un épais masque à gaz qui couvrait son visage.
« ... Ensuite, tu tourne tourne à droite et tu y es. Compris ?» « Pigé.» « Ils seront sans doute plusieurs. Et pas sans défenses, j'imagine. » « C'est pas un problème. Je fais quoi pour Aikawa ? » « Sauve le si tu peux. Sinon, on se passera de lui. » « Okay. » « Oh... Et pas de quartiers, Lazare. » « Y'en aura pas. »
Puis,les mains dans les poches avant de son manteau, Lazare se détacha des deux pour poursuivre seul sa route, profitant un peu du temps pluvieux et de la faible fréquentation des ruelles pour se vider l'esprit. C'était donc ça, l'initiation de la 14k ? Au moins, ils étaient logiques dans leur raisonnement. Avec ce coup là, Lazare allait sans doute se faire des ennemis. Assez pour que cela constitue une petite assurance a la triade qu'il marche ensuite de leur côté. Se brouiller avec certains pour se faire des amis. Classique. S'agissait de faire profil bas et de pas trop attirer l'œil et ne pas se faire connaitre, la 14k se chargerait d'effacer les traces. De ce qu'on lui avait dit, il allait devoir pénétrer dans un immeuble non loin afin de rejoindre un appartement bien précis. De ce point de vue là venait les deux objectifs principaux : massacrer tout ceux qu'il trouverait là-bas et tirer du pétrin ce qui devait être une sorte... D'otage ? Lazare imaginait aisément que ceux qu'il allait trouver était sans doute soir des dissidents des triades, soit des rivaux. On lui avait demander d'exécuter sa tâche sans lui en dire plus au sujet du pourquoi et du comment. Pour intégrer un milieu aussi particulier que celui des triades, il fallait au moins ça.
On tombait souvent dans le cliché de triades fortes de valeurs, avec des vieux qui font des speechs sur la sagesse et bla bla bla... L'imagerie publique était encore loin de la réalité. De ce que Lazare en avait put voir, les triades étaient une organisation de crime organisée froide, violente, réglée de manière très précise et pour qui tout les moyens étaient bons pour faire de l'argent. Y compris le trafic d'organes ou d'êtres humains. Lazare n'aimait guère l'idée de se lier avec eux, mais un marché était un marché. En échange de sa participation, ils disposaient d'un appartement sur Chinatown, d'alliés dans le secteur et, plus que tout, d'une aide pour parer les étranges individus qui semblent le poursuivre lui et son épouse depuis qu'ils sont ce qu'ils sont. Et tant que Eva était en sécurité... Il était prêt à payer. Même en sang si il le fallait. Et nul doute que c'est ce qu'il allait devoir faire, pas plus tard que aujourd'hui.
Après une petite marche d'une dizaine de minutes dans les ruelles, entre les immeubles, le mutant haussa l'oreille en percevant une lointaine sirène dont la provenance semblait se situer précisément là où il se dirigeait. En approchant, il eut une confirmation. Les flics cernaient un bâtiment. « La police est déjà sur place ? Ils étaient au courant ? » se demanda t-il. Dans quel genre de mission suicide fonçait t-il. De toute évidence, ce n'était pas pour rien que les 14k l'avaient envoyés ici. Ils imaginaient peut être qu'il n'en reviendrait pas et qu'ils seraient donc débarrassés de lui par l'occasion. Peut être. Lazare soupira sous son masque. Rien ne se passait jamais comme il le prévoyait. Dans tout les cas, pas question d'entrer par devant avec tout ce monde. Il allait devoir se frayer un chemin par ailleurs... Pourquoi pas par les escaliers extérieurs ? Qui jonchaient les murs dans les ruelles...
« Neuf heures trente six du soir. La situation est toujours amorcée. Nous encerclons le bâtiment mais les criminels ont un otage. Des explosifs sont potentiellement en leur possession puisqu'ils menacent de faire exploser l'appartement. Le négociateur est attendu pour débloquer la situation. » rapporta l'un des agents dans sa radio.
Il jeta de manière peu délicate son combiné a l'intérieur de sa voiture et soupira en observant le bâtiment. Personne n'était vraiment dupe et on supposait largement qu'il s'agissait « encore » d'un soucis plus ou moins en rapport avec un gang ou une organisation criminelle. Vu l'équipement des preneurs d'otages, ils n'étaient pas de simples civils. Quelque part, tout le monde espérait que cette bombe explose et taille en pièce ces criminels. Malheureusement, il y avait d'autres personnes dans ce bâtiment, sans doute elles aussi prisonnières. Ils ne pouvaient pas risquer de tous les perdre. De plus, personne ne savait vraiment ce que cherchaient les preneurs d'otages, ils n'avaient pas formulés de demande. Sans doute préparaient t-ils quelque chose de leur coté, et ils s'étaient fait repérés trop vite, les forçant à se retrancher dans le bâtiment plutôt que de fuir les lieux et de déclencher l'explosion.
« Dieu sait ce qui se passe là-dedans. Peut-être qu'ils n'ont même pas encore de quoi faire sauter le bâtiment, peut-être est-ce du bluff. Pourquoi resteraient t-ils ici ou ne demanderaient t-ils pas quelque chose ? »
La question donnait à songer. Mais personne ne se trouvait pour l'heure à l'intérieur pour confirmer une éventuelle menace. Bombe ou non, ils avaient des armes malgré tout. Des armes ET des otages.
était sans doute pas un bon plan. En fait, ça devait même être le pire plan de la terre... Mais pour sa défense, elle n'avait pas vraiment planifié. Quand le destin vous balançait une scène plus que louche sous les yeux, comme un bâtiment encerclé d'une flicaille qui ne bougeait pas d'une once (prise d'otage oblige), fallait vous faire à l'évidence, c'était un signe. C'est vrai, Mindy avait plutôt intérêt à la jouer discrète, ces derniers temps. Elle avait risqué gros, manqué de croupir en prison, ce n'était pas, tout de même, pour se jeter dans la première fosse aux lions venue. Ce n'était pas raisonnable, vraiment pas raisonnable. Mais en même temps, c'était là une qualité que Hit-Girl déplorait à dénommer en tant que telle, qu'elle ne possédait pas et ne cherchait pas le moins du monde à posséder. Quand elle voyait une injustice, il fallait qu'elle la combatte, c'était dans sa nature, c'était ainsi que son père l'avait élevé, telle une créature dressée pour le massacre, une justicière qui se voulait digne de ce nom. Alors elle n'allait certainement pas passer à côté de l'occasion de réparer un tort que, pour l'heure, elle ne pouvait que supposer sans le définir. Analyse brève de la situation : les policiers cerclaient le bâtiment, on parlait d'une prise d'otage et d'une bombe qui pourrait éventuellement exploser à la gueule de celui qui s'aventurerait à l'intérieur. Leurs revendications ? Apparemment, personne ne les connaissait. Ou ceux qui en avaient connaissance gardait l'info pour eux. Ce qui était certain, c'est que la situation était bloquée. Aucun d'entre eux ne se bougeait les fesses, et en attendant, il y avait des vies en jeu. C'était ce que Mindy reprochait et reprocherait toujours aux "représentants de l'ordre", et ce pourquoi elle ne pourrait jamais être qu'en complet désaccord avec Marcus, malgré toute son estime et tout son attachement. À un moment ou à un autre, si on voulait être efficace, il fallait foncer dans le tas, pas le choix, et tant pis pour les dégâts collatéraux.
Alors c'est ce que la demoiselle allait effectivement faire. Elle s'était éclipsée le moins de temps possible, juste ce qu'il fallait pour enfiler ses tenue et perruque de justicière, qu'elle conservait toujours commodément avec elle, et de trouver une entrée à ce bâtiment sans être vue par tous ces flics (à l'affût), cette deuxième partie était la plus complexe. Enfin, à l'intérieur, ce ne serait pas une partie de plaisir non plus. D'autant qu'elle n'était pas forcément assez armée pour l'occasion, juste le flingue à sa ceinture, et ses inséparables couteaux-papillons. S'il y avait bel et bien une bombe, elle risquait gros, mais ce genre de danger ne lui faisait pas peur. Quitte à clamser, autant le faire héroïquement. Et ceux qui risquaient de se faire sauter la tronche dans la foulée quand une bombe étaient impliquée étaient généralement les plus trouillards de tous, elle ne croyait pas vraiment en une éventuelle explosion. Elle trouva finalement une entrée. Bon, il avait fallu escalader un peu, et détruire un ou deux carreaux, mais au moins, elle était à l'intérieur, à présent. Restait plus qu'à trouver l'ennemi, à présent... En espérant qu'elle le trouve avant qu'il ne le fasse.
Quand les carreaux des vitres se brisèrent dans l'étage numéro trois de l’immeuble, le bruit parasite que cela déclencha suffit à attirer l'oreille d'un des vigiles qui se trouvait précisément dans l'un des appartements de l'étage.
« Qu'est ce que c'était que ça ? » demanda t-il. « J'en sais rien. Va voir ce que s'était, je reste ici. » répondit son collègue.
Ils étaient effectivement trois, occupés à veiller sur le propriétaire de l’appartement qu'ils avaient saucissonnés sur une chaise sous la menace d'un couperet. Soufflant en se déplaçant jusqu'à la porte, le preneur d'otage traversa la pièce, ouvrit la porte et inspecta un peu le couloir. Il lui semblait que le bruit venait de par ici. Il progressa de quelques pas, dans le couloir et tourna dans l'angle. Il y aperçut alors... Qu'est ce que c'était que cela ? Une... fille ? Et pas bien grande ici, on dirait. Instinctivement, le criminel tira le pistolet qui trônait à sa ceinture. Il le pointa vers sa cible.
« Qu'est ce que tu fais ici ? » aboya t-il un peu inquiété par la présence de l'adolescente.
Malgré sa tenue relativement lambda, les tatouages sur les bras de l'homme ainsi que son aspect le faisant correspondre de manière évidente avec une ethnie asiatique, il était peu difficile de deviner à quel genre de business il appartenait. Sans doute un membre de triade. Dans le doute, il se réservait de l'abattre. Dommage que son occupation actuelle l'empêcha de voir le coup de hache qui vint lui dévaster la nuque.
Lazare s'était bêtement frayé un chemin en grimpant selon les escaliers axiaux des murs de l'immeuble. Quelqu'un avait alors été occupé à fumer dans le couloir au niveau de sa fenêtre. Un coup de couteau dans la gorge, une prise par le col et voilà ! Le vigile droit vers la poubelle à quelques mètres plus bas. Ainsi, le mutant était rentré dans le bâtiment, au niveau de la cage d'escalier. Lui restait désormais plus qu'à trouver le lieu dans lequel on retenait en otage celui qui l'intéressait. Pas le temps pour les autres personnes qui vivaient ici. Lazare tourna la tête vers l'un des murs et observa une porte, sans doute un placard. Il posa sa main sur la poignée. Fermée, bien entendu. Le mutant brandit le poing et frappa d'un coup sec, enfonçant la zone de la serrure sans grande difficulté. Lazare écarta alors les débris de la porte et fouilla le contenu du placard. Sans doute utilisé par le concierge. Pas grand chose sinon, derrière une vitre, un extincteur et, splendide, une bonne hache d'urgence.
« Par ici ma chérie... »
Il brisa la glace et s’emparât de la hache avant de tourner les talons pour commencer à grimper les escaliers. Il se trouvait vraisemblablement au deuxième niveau. Si il continuait de monter ainsi... Alors que le mutant rejoignait le troisième étage, rejoignant ce couloir, Lazare vit alors un homme, arme dégainée qui lui faisait dos, droit vers une cible qu'il ne pouvait guère voir. Pour l'occasion, le mutant n'hésita pas une seule seconde. Pas de témoins, pas de quartiers.
Brandissant la hache au dessus de sa tête après s'être approché, Lazare l'abattit avec une grande force droit sur la nuque de la victime qui lui tournait le dos, la tuant instantanément dans une giclade de sang frais. L'homme s'écroula mollement sur lui même, seulement tenu par le tranchant de la hache planté dans son cou. Lazare dégagea son arme et leva de nouveau sa hache pour immédiatement s'occuper de celui qui était juste derrière l'homme mais...
« Qu'est ce que... T'es pas un 14K ou un membre de triade ! T'es... Une gonzesse ?! » aboya t-il.
Derrière lui, un second homme de main, qui avait sans doute entendu le bruit de la scène, apparut et poussa un grand cri de stupeur. Ce qui fit de toute évidence accourir son colère. Le premier, faute d'avoir une arme à feu, tira un couperet brillant. Le second partit à toute allure vers les escaliers suivants. « Merde ! Je vais prévenir les autres ! » gargouilla t-il en laissant son camarade seul. Lazare détourna bien vite son intérêt pour la jeune fille en voyant le fuyard. Il avait intérêt à le rattraper. Le mutant s'élança soudainement en avant, percuta le porteur de couperet qui chuta au sol et poursuivit sa route sur les talons de l'homme de main qui allait donner l'alarme.
Le dernier membre de triade présent dans la place se releva, grinça des dents en observant la fille et prit bien son couperet en main avant d'avancer vers elle. « Je vais te trancher en morceaux ! » fit-il avant de lui foncer dessus.
l ne fallut pas longtemps, juste quelques pas en définitive, pour que la jeune fille rencontre un premier ennemi. Un type qui aurait pu se faire tatouer le mot "malfrat" sur la gueule sans que ça ait l'air de détonner avec le reste du personnage. Le mec dégaina son flingue. Hit-Girl ne se fit pas prier et, d'un même mouvement, fit de même. Manifestement, il ne s'attendait pas à ce que son chemin croise celui d'une ado qui semblait à peine avoir dépassé le stade de la puberté, attifée en super-héroïne du dimanche, mais tant mieux, l'effet de surprise était toujours le bienvenue dans les situations du genre, c'est ce qui vous permettait d'avoir rapidement l'avantage sur l'adversaire. D'ailleurs, alors qu'il lui demandait ce qu'elle foutait là, elle avait bien eut l'intention de lui coller une balle en plein crâne en guise de réponse. Pas le temps de faire la conversation. D'accord, comprendre un peu mieux la situation ne serait pas de mal et lui permettrait de mieux appréhender la suite et de comprendre ses ennemis, mais en même temps, y'avait un otage en jeu (enfin techniquement, pour l'instant, elle en avait pas de preuve précise), alors pas le temps de blablater mille ans. Le doigt sur la gâchette, elle lui réservait un coup de semonce. Mais fut interrompue dans son geste par un acteur... imprévu... qui coupa net son geste autant que la nuque de son opposant, tranché bien comme il faut dans le lard... Du travail vite et bien fait, sauf que Mindy n'aimait pas spécialement qu'on vienne lui chourer sa future victime.
Mais sa frustration du moment laissa rapidement place à l'ébahissement quand elle constata face à qui... quoi ? Elle se trouvait. Une espèce de gigantesque colosse affublé d'un masque à gaz... Hum... elle était en train d'aspirer un truc louche sans le savoir ? Nan, seul ce... type... portait un masque. Bordel, c'était quoi ce... truc ? C'était quoi ce bordel ? Et l'autre qui s'étonnait qu'elle soit une fille. Il pouvait parler, lui. Elle ne releva pas la remarque, plus intrigué par les termes qu'il avait employé et dont elle ne connaissait pas la définition. 14k ? Triade ? Sinon, il pouvait lui parler en chinois, ça aurait eu le même effet. Bien sûr, là, maintenant, elle avait des masses de questions. Mais il était toujours pas temps de blablater. Deux autres ennemis restaient à affronter... Trois ? Elle n'était pas franchement certaine que celui qui l'avait devancé tout à l'heure avait les meilleures intentions du monde vis à vis d'elle. Une fois de plus, elle avait tiré parti de l'effet de surprise, et à présent, elle tirait parti de l'intervention de ces deux gars. Au moins, les concernant, leurs intentions à tous les deux semblaient identiques. Un adversaire chacun, au moins, sur ce point, c'était équitable. S'il ne lui coupait pas l'herbe sous le pied, tout du moins... Ou la nuque sous les yeux. Apparemment non, il avait certes bousculé le type au couperet, mais ce dernier semblait quand même bien prêt à lui faire la peau, mais trancherait bien qui trancherait le premier. Elle évita sa lame de justesse, lui asséna un coup de pied dans les genoux, puis une balle dans la cervelle. Bon, ça, c'était fait.
Courant dans les escaliers en laissant derrière lui la fille ainsi que l'autre homme de main, Lazare avait pour but d'empêcher le fuyard de donner l'alerte, sans quoi, il promettait d'au mieux de le mettre en difficulté, au pire de faire exploser le bâtiment et eux avec. Le but était donc simple : Le tuer aussi vite que possible ! Lazare ne s'était pas vraiment interrogé énormément sur la présence de cette femme. Elle pouvait être n'importe qui ! Une civile... Un membre de triade... Peut-être même une flic. Elle portait cependant un accoutrement des plus étranges. Comme si il pouvait s'agir d'une personne aux capacités uniques. Et son équipement... Breuuh ! Elle ne disait rien qui vaille à Lazare. De toute façon, il était pour l'heure plus important pour lui de parvenir à attraper ce vigile ! Malheureusement , il était bien plus lourd et moins agile que l'homme qui le fuyait. Et de ce fait, il ne parvenait pas à le rattraper.
Un coup de feu retentit plus bas. Oh superbe. Il n'avait pas prit en compte ceci dans son calcul. Pour peu que la fille de tout à l'heure se soit fait tirer dessus... Eh bien ce coup de feu aurait eut bon de réveiller tout l'appartement ! Pas bon.
En dépit de cette complication pour le moins inattendue, Lazare poursuivit sa poursuite. Il allait presque mettre le grappin sur l'individu qui passe le pas d'une porte quand... Quand un coup de feu retentit alors qu'il traversait à son tour l'encadrement, faisant sauter la partie supérieure de son masque à gaz censé conserver son anonymat. Lazare se stoppa net en découvrant alors le spectacle qui se présentait à lui.
Il venait d'atteindre le dernier étage, l'appartement où était concentré les efforts de ces criminels. Outre les sept hommes présents dans la pièce se trouvait également, en plein milieu, un otage baillonné qu'on avait saucissonné sur une chaise et qui était visiblement recouvert de ce qui semblait être d'un explosif plastic en plein sur le torse. Lazare reconnu les tatouages qu'il portait. Un 14k à ne pas en douter. Mais quand bien même il se rendait compte qu'il n'avait non seulement pas réussi à rattraper le fuyard mais qu'il avait en plus foncé tête baissé dans la fourmilière...
La lame de sabre qu'on lui passa sous la gorge suffit à immobiliser Lazare qui observait un peu ce qui se trouvait autour de lui. Le tireur qui lui avait ôté une partie de son masque se trouvait sur le coté de l'entrée, attendant sagement que l'on passe la porte pour faire feu. L'arme fumante, il vérifia que personne suivait le lézard.
« Alors ? Qu'est ce qu'on à là ? J'étais persuadé qu'ils allaient envoyer leur foutue tête-de-lézard faire le boulot ! J'en avais entendu parler. » déclara l'un d'entre eux dans le fond.
Il y avait un autre de ces types occupé à configurer de manière assez évidente l'explosif qui se trouvait sur le torse de l'otage. Comme quoi, si ils n'avaient pas encore tout fait péter, c'était avant tout parce que la bombe n'était pas prête !
« J'y suis presque... » gargouilla le poseur de bombe concentré sur son travail. « Qui vous êtes, bordel ? » aboya Lazare.
Le porteur de sabre renforça sa prise et se fit plus menaçant au niveau de sa gorge. L'homme qui avait parlé au début secoua la tête en soupirant, l'air visiblement las et passablement agacé. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était évident que son business ne devait pas être des plus légaux.
« Les 14k envoient encore les nouveaux dans ce genre de coin sans leur en dire beaucoup. Joli test d'obéissance. Maintenant que leur nouvel animal de compagnie est là, on va peut-être pouvoir lui donner un message à renvoyer. Ta tête devrait suffire. »
Pour Lazare, les choses semblaient déjà un peu plus claire, au moins. Il devait probablement s'agir d'un groupuscule un peu en rogne avec la triade 14k qui avait décidé de faire péter un de ses membres. Fascinant, mais dans l'état actuel, il se trouvait avec une lame sous la gorge. Et quand bien même la décapitation ne lui faisait pas peur, sans tête, il allait être compliqué d'affronter tout ces membres de gang de bas étage.
Grmph... Quelle situation emmerdante. Peut-être que la gamine...
indy retint son souffle. Elle savait très bien que son coup de feu n'avait pas dû être bien discret malgré le silencieux, et qu'elle pourrait très bien avoir signalé sa présence et sa position aux potes du mec qu'elle venait tout juste de refroidir. Bon, au pire, elle avait bien l'intention de leur régler leur compte, elle était là pour ça, mais c'était toujours plus simple de mettre à mal une cible qui ne vous attend pas que plusieurs autres qui attendent de fondre sur vous et de vous piéger. C'est pour ça que Mindy préférait généralement les armes blanches, c'était souvent moins propres mais quand même plus discret... Quoique certains cris d'agonie valaient bien un milliard de coups de feu. Quoi qu'il en soit, il était temps de passer aux suivants. Elle n'avait toujours pas l'ombre d'une idée de ce qui se tramait ici et de qui elle combattait, mais aucun de ces crevards ne lui donnaient le sentiment de mériter en quoi que ce soit de vivre, alors autant les éliminer un à un, sauver l'otage, et réfléchir ensuite à la situation, quitte à s'en garder un dernier pour la fin, juste pour avoir des explications à lui fournir. Quoique l'espèce de gigantesque chose qui lui avait sauvé la mise un peu plus tôt, et qui était en elle-même un point d'interrogation géant, lui donnerait peut-être de plus amples informations ? Ou pas... en fait, il faudrait peut-être qu'elle lui fasse la peau (dure) au même titre que les autres... Et le concernant, le challenge serait de taille, c'est le moins qu'on puisse dire. Enfin, ne pas vendre la peau du lézard avant de l'avoir tuer, tout d'abord, monter quatre à quatre les marches qui menaient au dernier étage et d'où semblait venir toute l'agitation.
Et en effet, il ne lui fallait pas longtemps, une fois dans le couloir du dernier étage pour comprendre que la situation était en train de dégénérer. Pour qui, ce n'était pas très clair. Visiblement, personne n'attendait le lézard géant, et personne ne s'attendait à sa venue à elle, et c'est ce qui perdrait certainement ces preneurs d'otage... et sauverait peut-être au moins le colosse écailleux... Pour une fraction de seconde, tout du moins. Car son avantage, une nouvelle fois, était que personne ne l'avait vu venir. L'homme qui menaçait le type au masque à gaz d'une lame sous la gorge lui faisait dos, et celui qu'il menaçait empêchait à qui que ce soit de la voir. Il ne comprit que la lame de son canif s'enfoncer dans sa colonne vertébrale et longer son dos. L'homme lâcha aussitôt son sabre qui tomba lourdement au sol, au même titre que lui, qui tomba à genoux. Alors, dans une même lancée, Hit-Girl trancha la gorge du type, juste retour des choses. Bon, ça, c'était la partie simple. Ça n'a rien de bien compliqué de saigner un gars en traître. Mais ceux qui restaient à présent, armés jusqu'au dents et en surnombre (facile d'être plus nombreux qu'un, remarque) avaint toutes les chances de lui donner beaucoup plus de fil à retordre.
Lazare prit conscience que quelque chose avait changé quand il ressentit le poids entier du porteur de sabre s'affaler a moitié sur lui. La lame chuta au sol dans un bruit métallique et bientôt, le blessé posa genoux aux sols. Avant même que le mutant ne puisse pivoter la tête, une bonne petite giclée de sang frais arrosa sa veste et le bas de sa nuque. Le bruit de l'estafilade s'ancrant dans les tympans. De ce point de l'action, personne ne se attendait à voir surgir cette jeune fille qui semblait d'avantage avoir sa place dans une classe plutôt que dans un bâtiment rempli de gens de la pègre. Se débarrassant ainsi de cette menace, Lazare balança allègrement sa hache d'incendie dont le fil atterrit de manière fracassante droit dans le sternum de l'homme armé de son pistolet à sa droite, le plaquant contre le mur sur le choc. Dans un réflexe, le membre de pègre pressa la détente de son arme. La balle frôla de peu l'otage. Surpris, le poseur de bombe déplaça maladroitement sa main sur le mécanisme de détonation du plastic, arrachant par mégarde une partie des fils et des éléments de l'explosif. Aussitôt, la diode rouge de l'appareil s'alluma. Ceux qui eurent le temps d'observer la chose tentèrent illico de s'échapper. Mais il était déjà trop tard pour eux.
Le plastic explosa, inondant la pièce de flamme, réduisant l'otage ainsi que le poseur de bombe a l'état de fragments d'os grillés, arrachant membres de ceux qui se tenaient un peu trop près et brûlant et écorchant les autres. Pour Mindy, fort heureusement, Lazare se tenait en plein milieu du chemin. Et quand bien même le souffle de l'explosion la repoussa, ce fut le mutant à tête de lézard qui absorba l'essentiel des dommages. Les éclats de bois ricochèrent sur lui ou s'enfoncèrent de manière légère dans sa peau écailleuse, puis, il fut percuté par le vent de chaleur de plein fouet. Sa constitution en prit pour son grade. La détonation avait été suffisante pour le renverser et le faire rouler sur quelques mètres. Le bâtiments désormais en flammes, bien entendu, avait été salement fragilisé et sa structure menaçait de s'écrouler d'un moment à l'autre dans cette portion de l'étage. Plus bas, dans la rue, ce fut le signal que tous craignaient tant, ni une ni deux, les forces de l'ordre s'organisèrent.
Toussotant et revenant à la réalité après avoir vu de sacrées couleurs en raison du choc thermique et du souffle. Mais malgré quelques brûlures, des échardes plantées dans la chair, des bosses et quelques traces de suies... Il était au moins vivant. Sa veste était en lambeaux et son masque ne couvrait plus grand chose... Mais il n'avait rien perdu sauf peut être un doigt et un peu de peau sur le crâne et le torse. Faisant abstraction de ces quelques maux qui auraient tôt faits de guérir, Lazare calcula la situation et finit par se convaincre de sortir d'ici au plus vite. Juste à côté de lui reposait la gamine de tout à l'heure, Lazare pivota sur lui même et la regarda. « Eh ! J't'en dois une pour tout a l'heure ! Maintenant faut se tirer d'ici pour avant que l'on finisse bien cuits. Tu m'entends ? » questionna t-il. Quelque chose lui agrippa alors le pied. Lazare tourna la tête et découvrit le faciès abimé de l'un des preneurs d'otage. Il ne semblait guère parvenir à faire d'autres sons que l'espèce de soufflement que chaque seconde lui tirait. En parallèle, un bruit de claquement se fit entendre, suivit de directives précises alors que des faisceaux de torche apparurent dans le bas des escaliers ainsi que des bruits de pas. Probablement la police. Lazare jura, dégagea son pied prit, le leva et l'abattit droit sur le crâne du preneur de otage survivant. Pas question de l'emmener. D'autant plus que les flics et les pompiers arrivaient sur eux. Il ne pouvait donc pas descendre par des moyens normaux. « Merde... La police ... Par où descendre...» gargouilla t-il pour lui même. La situation commençait à devenir épineuse. « Allez ! Debout ! » beugla t-il un bon coup à l'intention de la jeune femme.
ntre le moment où elle vida l'autre psychopathe de son sang (sang qui commençait à allègrement colorer ses chaussures, par ailleurs, magnifique) et le moment où elle se retrouva propulsée au sol, Mindy aurait bien été incapable de décrire ce qui s'était passé très exactement. Ce type (était-ce vraiment un type), qui, par la force des choses, semblait plus prompt à devenir son allié que son ennemi, la préservait du reste du combat. Quelque part, c'était un bon point, d'un autre côté, c'était frustrant. Mais en même temps, ça non plus, elle n'eut pas vraiment le temps de le prendre en considération. Elle comprit ce qu'il advenait de la bombe quand celle-ci explosa, elle ne put à aucun moment comprendre de quoi il était question ou même intervenir. Capable de comprendre une seule chose alors que son corps se voyait bien malgré elle être propulsé au sol (ce qu'elle pouvait détester être à ce point impuissante ! ), elle réalisait que l'explosif avait fait son effet, alors qu'aucune des personnes en présence ne l'avait désiré (du moins pas tout de suite), faisant griller l'otage et un bon paquet de criminels, enfin, c'est ce qui se dessinait, à l'odeur en tous cas. Sympa, comme barbecue, mais à choisir, elle aurait pu s'en trouver très loin. Que le travail soit simplifié, soit, mais elle préférait quand même survivre à ces conneries.
Sonnée, toujours au sol, et peinant à se redresser, Mindy s'évitait de tourner de l'oeil à force de chercher à happer le moins de fumée possible, elle distinguait malgré tout la voix du lézard, il lui en devait une, qu'il disait, ouais bah s'il voulait lui trouver un moyen de sortir de là indemne, c'est clair qu'elle n'allait pas dire non. Il fallait s'en aller, oui, ça, c'était un autre constat implacable, pour lequel Mindy voulait bien mettre l'énergie dont elle était capable, malheureusement, elle était encore assez secouée, et sa première tentative pour se relever avait été tout sauf concluante. Ce qui provoqua finalement en elle la décharge nécessaire pour faire de se lever fut de sentir arriver la présence des flics. Eh merde... Là, c'est clair, fallait se bouger, elle n'avait pas l'intention de se laisser coffrer de nouveau. Situation merdique. Les flammes ou la prison. Non, aucun des deux, il devait encore y avoir un moyen de s'en tirer. Elle n'aurait pas eu à attendre la remarque de Lazare pour se relever pour de bon, d'autant qu'elle détestait qu'on lui donne des ordres, même quand c'était pour son propre bien. Enfin, ce n'était pas le moment de râler. Il fallait s'en aller, et le plus vite possible. Une fois debout, elle regarda autour, d'elle, ses yeux s'attardant une fraction de seconde sur son "sauveur", encore plus impressionnant avec ces blessures. Bon. Focus. Fuir. Descendre, c'était impossible, ils se feraient cueillir direct et selon sa fichue règle (qu'elle regrettait de plus en plus dernièrement), Hit Girl refusait de tuer des flics. C'était bien le moment, hein ?
-Il faut fuir par les toits.
C'était une option, et pour sa part, elle était habituée à jouer les acrobates sur les toits d'immeuble. Mais il y avait Lazare. Elle le considéra de haut en bas. Avec une telle carrure, c'était pas forcément gagné.
Vers le toit, vers le toit... D'accord, mais cela allait être plus facile à dire qu'à faire. Cela dit, Lazare savait pertinemment qu'elle avait raison. Pas question de foncer dans la gueule des flics. Il allait devoir faire avec son poids en espérant que le bâtiment ne fasse pas trop de caprices et que le plancher ne cède pas.
« Ouais... T'as raison. On doit se barrer d'ici, le toit me semble la meilleure option. Allez ! On bouge avant de finir rôtis ! »
Il déguerpit aussitôt pour ouvrir la voie vers les escaliers supérieurs. Sur son passage, plusieurs parties du toit s'étaient effondrées et bouchaient parfois le couloir. Lazare s'occupa de les enfoncer et de déblayer le passage en fonçant droit dessus, libérant ainsi la voie des débris enflammés. Il continua ainsi le temps qu'il fallut jusqu'à ce qu'il débouche sur une large pièce, vide de tout couloir. Se doutant qu'il avait raté sans doute une sortie, Lazare revint sur ses tapes et découvrit la cage d'escaliers montants... Qui étaient obstrués par de larges poutres en feu. Même avec la volonté du monde, Lazare n'arriverait pas à les soulever. Si elles n'avaient pas été en flammes, cela aurait potentiellement put le faire, mais en l'état actuel, il allait cramer avant d'avoir réussi à les déplacer de quelques centimètres.
« Eh merde. Chemin bloqué. » gargouilla t-il.
Il se dirigea vers la seule et unique pièce disponible dans le coin. La fenêtre était dégagée... Peut-être que la gamine parviendrait à s'en sortir par ici... Mais ce n'était pas le cas de Lazare. Il repéra un trou dans le plafond. Sans doute pourrait t-il l'exploiter.
« Bon... J'ai pas vraiment le choix. On s'rejoint en haut ! D'accord ? » demanda t-il.
Lazare bondit et attrapa le plancher de l'étage au dessus de lui. Il commença à se hisser à l'aide des coudes sur le sol mais les planches craquèrent et, bien vite, notre mutant se retrouva à sa position initiale.
« Ouaaah ! Meeeeeerde ! » s'écria t-il.
En tout cas, Lazare allait être en retard. A voir comment Mindy allait s'en sortir de son coté. En espérant que les étages du dessus ne révélaient pas de mauvaises surprises.
indy n'était pas franchement certaine qu'elle s'en serait tirée à si bon compte si elle ne s'était pas trouvée cet étrange et imposant allié. Elle aurait sans doute connu un sort peu enviable, et en tous points comparable avec celui qu'avaient rencontrés tous leurs ennemis. Ça valait quand même pas la peine d'avoir affronté toutes ces épreuves et avoir évité la prison de justesse pour finir cramée dans ce fichu bâtiment. Vouloir accéder au toit, c'était une idée, et à peu près la seule solution, d'ailleurs. Son camarade d'infortune l'approuva d'ailleurs, et ce fut lui qui ouvrit la voie alors qu'ils se cherchaient une échappatoire vers les hauteurs. Une nouvelle fois, pas sûre qu'elle s'en serait bien sortie s'il n'était pas là pour couvrir ses avants. Qu'importe ce que cet homme avait subi (si ça avait un jour vraiment été un homme, et s'il avait subi quoi que ce soit), il en résultait une force et des habilités qu'Hit-Girl ne pouvait qu'envier. Bon, elle n'était pas spécialement fan de sa tronche de lézard et lui préférait quand même, et de loin, sa tête de gamine pas encore sortie de l'adolescence, mais en attendant, elle lui devait une fière chandelle. Les quelques embûches sur leurs chemins, il savait les contourner ou les affronter. Elle, elle n'avait rien à faire sinon le suivre. Mais évidemment... C'était trop beau, à un moment ou à un autre, ils durent faire face à quelques complications, et non des moindres. Ces poutres enflammées et qui leur barrait le chemin le plus évident, il ne pouvait rien faire pour les écarter de leurs chemins.
Mindy n'avait pas tarder à poser son regard en direction de la fenêtre la plus proche, qui lui offrait une issue en or pour s'en sortir. Mais il fallait être un peu réaliste, il serait impossible à son acolyte du moment de l'accompagner par ce moyen-là. Oh, elle était toujours déterminée à ne pas finir en fille-torche, mais elle n'avait pas envie non plus de délaisser Lazare. Certes, elle ne le connaissait pas, elle ne savait pas qui ou quoi il était ou même quelles avaient été ses intentions premières en s'infiltrant dans ce bâtiment, mais le fait est, tout de même, qu'il lui avait sauvé la mise, et pas qu'un peu. Alors elle n'avait pas franchement l'intention de le laisser dans la merde. Il fallut qu'elle découvre au même titre que lui ce trou au plafond. Bon... De toute façon, c'était ça ou se regarder dans le blanc des yeux pendant des plombes et finir cramés malgré tout. Mindy approuva donc d'un signe de tête quand il lui dit qu'ils se retrouveraient en haut et, pour sa part, elle fila par la fenêtre. L'ascension jusqu'au toit ne fut pas simple, et assez périlleuse, mais elle parvint à trouver chemin jusqu'au toit, saine et sauve, pour l'instant. De sa hauteur, elle pouvait voir les cars de police encercler le bâtiment. Elle poussa un soupir quelque peu altéré par le fait qu'elle soit essoufflée. Lazare n'était pas encore arrivé.
Quand finalement la porte qui menait vers le toit fut frappée, quelqu'un cherchant visiblement à la défoncer, on put se doute que le mutant avait finit par trouver son chemin. Pourtant, ce n'est pas face-de-lézard que l'on vit émerger des flammes. Pas encore. Il s'agissait d'un autre homme typé asiatique, essoufflé. Il transportait sous son bras gauche un étrange paquet de tissu maintenu fermé par une cordelette, et de l'autre, un pistolet encore fumant. L'individu se retourna un instant, tira quelques coups supplémentaires derrière lui puis se jeta sur le toit. Il souffla un coup et observa alors la jeune fille. Que faisait-elle ici ? En tout cas, son accoutrement et ses armes ne lui disaient rien de bon. De réflexe et sans doute aussi pour calmer sa colère, l'homme pointa son arme vers elle.
Alors il pressa la détente. Rien ne se produit sinon un clic sonore. Il était à sec.
Furieux, l'homme fit tomber le paquet qu'il transportait avec lui, jeta son flingue et porta ses mains vers sa ceinture où la garde d'un sabre était visible. Il dégaina sa lame de son fourreau, la saisit bien à deux mains, bien à la verticale puis, il poussa un cri particulièrement aigu et lui fonça dessus, le sabre brandit et prêt à trancher.
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De son coté, et bien en réalité, Lazare s'était forcé à progresser de manière plus douce afin d'éviter les chutes dont il avait déjà fait l'expérience. Plutôt que de sauter comme un bourrin, il prit cette fois le parti de renverser quelques meubles encore en état afin de s'en servir comme support pour grimper. Il passa ainsi à l'étage supérieur. Restait désormais à se frayer un nouveau chemin. Ce ne fut guère difficile, quelques portes à défoncer et le voilà en route pour le couloir menant vers la cage d'escalier supérieure. Hélas, un obstacle de choix se présentait à lui : Un dernier homme de pègre. Il transportait un étrange paquet dans du tissu. Dès qu'il l'aperçut, il déchargea une bonne partie de son chargeur sur Lazare, en gardant son sang froid.
Lazare sentit les balles froides lui traverser l'estomac et les reins, remonter vers son plexus solaire et terminer sa course dans les poumons. Si les piqûres provoquées par le tir lui déclenchèrent un spasme durant quelques instants, le mutant s'en remit bien vite.
« Oh bordel... J'vais te couper en morceaux... » aboya t-il en sortant son couperet.
Pris de panique, l'homme de main ne chercha même pas à combattre. Il prit la tangente vers le toit, son paquet et son flingue sous la main. Lazare le suivit tranquillement en marchant, le couperet dans la main. Deux tirs supplémentaires vinrent lui érafler successivement la joue puis l'épaule droite.
« J'arrive. J'arrive... »
A son tour, il grimpa les escaliers et perçut alors le cri flamboyant de l'homme ainsi que le bruit d'un sabre qu'on dégainait.
indy, reprenant son souffle, avait eu la faiblesse d'esprit d'imaginer qu'elle était désormais sauve, que tous les ennemis potentiels avaient été assassinés ou évincés, et que justice avait été faite (même si elle ne savait pas exactement quel était le mal qu'elle avait combattu, pour le coup), et qu'elle n'avait plus qu'à attendre le lézard géant pour sortir d'ici fissa, mais les choses ne sont jamais si simples. Et d'ailleurs, pourquoi est-ce qu'elle l'attendait, exactement ? D'accord, elle lui sauvait la mise, mais c'était quand même sa peau qu'il fallait qu'elle sauve en priorité, avant celle de n'importe qui d'autre, et surtout pas d'un type dont elle ne connaissait rien, ni les intentions, ni le nom. Si elle l'attendait pour fuir, elle augmentait ses chances de se planter. C'est que ce type, en terme de discrétion, on faisait mieux... Enfin bon. De toute façon, elle avait bien besoin de se laisser respirer une fraction de seconde avant de considérer la suite. Elle avait de la force et de l'endurance, mais elle n'était malgré tout qu'une humaine de dix-sept ans, entraîné comme une machine à tuer depuis sa plus tendre enfance, mais une humaine de dix-sept ans. Pas de mutations génétiques cools, pas de super pouvoirs. Il était donc important pour elle de savoir à quels moments ménager ses efforts afin de mieux pouvoir repartir. Celui-ci en était un. Mais souvent, les circonstances n'ont que faire de ce dont on peut avoir besoin sur l'instant, et ce fut le cas cette fois-ci alors que, entendant du bruit, elle crut devoir se retrouver face à face avec Lazare, mais tomba finalement nez à nez avec un nouvel inconnu, et armé jusqu'aux dents par ailleurs.
Elle eut à peine le temps de réagir que l'homme avait dors et déjà pointé son flingue sur elle. Son coeur avait manqué un battement quand le type avait appuyé sur la détente. Elle aurait très bien pu y passer, et elle le savait très bien. Elle n'aurait ni eu le temps de parer, ni celui d'esquiver. C'était une véritable chance que l'arme soit à sec. À quoi ça peut se jouer, parfois... Soulagée de ce renfort du destin, elle ne comptait pas passer à côté de cette opportunité nouvelle. Elle n'allait pas se contenter de sauver sa peau, ça non, elle allait faire payer à celui qui avait eu l'affront de croire qu'il pourrait, de quelque manière que ce soit, avoir raison d'elle et alors qu'il fondait dans sa direction, sabre à la main, Hit-Girl comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce. Alors qu'il fonçait sur elle, Mindy, elle, se baissa, et tendit le pied pour qu'il atterrisse droit dans ses genoux, juste ce qu'il fallait pour le déstabiliser et lui faire lâcher son arme. La lame avait effleuré sa perruque violette et manqué de la déloger de sa tête, mais pour le reste, rien à signaler. elle s'empara du sabre au sol, fermement décider à trancher dans l'ennemi comme dans du beurre. Mais ce dernier, même désarmé, n'avait pas dit son dernier mot, il parait ses assauts avec une grande agilité, et, pour sa part, ses forces allaient s'amenuisant.
Agitant sa lame affûtée dans tout les sens et se battant comme un beau diable. En dépit de sa colère, il était rudement habile et l'expérience dégoulinait de ses doigts. Prenant le dessus sur son adversaire, cet homme de main dont la soif de survie lui indiquait de faire appel à toutes ses connaissances et sa force parvenait à renverser l'issue du combat à son avantage. Il en aurait oublié son paquet tombé proche des escaliers ainsi que son poursuivant.
« Personne ne touchera à ça ! » aboya t-il en déchaînant ses frappes de lame.
Au point où il eut assez d'avantage sur Mindy pour la renverser et la mettre au sol, il brandit son sabre en sueur et soufflant comme un bœuf. Visiblement, il hésitait pleinement à mettre fin à tout ceci. Il cessa les assauts et se recula doucement, l'arme toujours brandie pour parer tout mouvement.
« Je ne sais pas qui tu es... Mais ils ne doivent pas le récupérer... » bredouilla t-il.
Il se déplaça à reculons jusqu'à ce que son dos heurte une surface indésirée qui n'était guère présente auparavant. Un main l'attrapa par la gorge tandis que l'autre lui ôta son sabre en le lançant au loin puis, on le souleva. Il découvrit alors le faciès peu convivial de Lazare qui commença à raffermir sa poigne pour étrangler cet individu qui, faute d'être poli, se paye en plus le luxe de s'en prendre aux autres. L'homme de main ne perdit guère son sang froid pour autant. Observant la panoplie de couteau qui ornait le torse, il ne tarda pas à se saisir de l'un d'entre eux et le planta avec force dans la gorge de son adversaire. Lazare pencha la tête sur le coté dans une grimace, la bouche à moitié ouverte, sans pour autant desserrer sa poigne. Une écume de sang lui vint à la gueule. Sang qui ne tarda pas à s'écouler comme de la bave de sa bouche.
« Rrrrrg...Ha...hassez ! » parvint t-il
L'humain qui venait de littéralement de lui planter l'arme dans la gorge ne se découragea pas pour autant et força sur la lame enfoncée. La tirant de plus en plus vers lui, tirant encore plus de grimaces à Lazare. Soudainement, en une bonne giclée de sang, la lame se décrocha de sa gorge après qu'il lui ait quasi-intégralement scié le cou. Pour l'occasion, le mutant lâcha prise et ouvrit grand la bouche en titubant. Sa tête bascula en arrière et se retrouva quasiment à la verticale, maintenue seulement par quelques fils de chair qui finirent par céder.
La tête de Lazare chuta mollement au sol, grimaçante, droit sur le coté de Mindy tandis que son corps chuta à genoux. Satisfait, l'homme qui venait de le décapiter rampa aussitôt vers son paquet qu'il tenta de rassembler.
« Je dois les ranger... Les cacher... » gargouilla t-il pour lui même.
Du coté de Mindy... eh bien... Les choses prenaient une tournure bien plus étrange.
Les yeux de la tête de Lazare se pointèrent soudainement vers Mindy et sa bouche s'ouvrit pour former quelques mots.
« Surtout, ne dit rien. Chut ! » gargouilla t-il.
Alors que l'homme rassemblait ses affaires, le corps affalé de Lazare se redressa, tituba de manière un peu aléatoire puis, en se tournant vers lui, lui tomba droit dessus et commença à le ruer de coup. Lazare n'était pas conçu comme les autres. Outre ses poumons, il était pourvu de stigmates sur chaque cellule qui respiraient d'elles même en cas de secours. Quand à la perte de sang ? Elle était épongée par les grandes capacités régénératives qu'il possédait. C'était un peu comme un cafard sur ce point là. Il n'y avait donc plus grand chose d'étonnant à ce que sa tête soit encore en vie... De même pour son corps qui stockait de toute façon sa mémoire dans les néoblastes, des cellules souches.
Bientôt, une nouvelle tête repousserait. « Récupère le paquet ! Ca doit être important ! » aboya t-il au sol, préoccupé, comme si le fait d'être réduit à une tête au sol lui importait peu.
ombien de fois avait-elle failli crever depuis qu'elle avait foutu les pieds dans cet entrepôt de malheur ? Elle préférait ne pas compter, ça allait à tous les coups lui foutre le moral à zéro et foutre une baigne à son orgueil dans la foulée... C'était ça que de partir complètement à l'aveuglette, sans rien savoir de ses adversaires, ni de leurs intentions ni de leur nombre, et d'être partie sous-armée. Elle ne devait son salut qu'à la chance et à un lézard géant, elle en avait bien conscience, mais il n'était pas temps de remercier le ciel pour sa clémence, puisqu'elle était de nouveau en mauvaise posture. Le type auquel elle avait affaire était un coriace, si elle avait cru avoir l'avantage un instant, c'était bien mal le connaître, et il reprit rapidement le dessus. Pour sa part, Hit Girl gaspillait inutilement son énergie à se débattre... Et oui, elle aurait bien pu y passer une nouvelle fois si le type ne s'était pas reculé à la dernière minute. Eh bien ? C'était quoi son problème ? Non pas que ça la dérange outre mesure, hein, mais elle devinait mal ce qui pouvait être à l'origine de cette rétractation soudaine. Ils ne devaient pas le récupérer, qu'il disait. Qui ne devait pas le récupérer ? Qu'est-ce qu'il ne fallait pas récupérer ? Sans doute ce paquet échoué au sol... était-ce cela qui le rendait à ce point hargneux. À se demander ce qu'il pouvait bien y avoir là-dessus.
Puisque son adversaire avait lâché prise, Mindy, elle, s'était relevée... avec malheureusement plus de difficultés qu'elle n'aurait voulu, mais au moins elle était debout, et elle ne comptait pas lâcher l'affaire. Elle avait suffisamment failli crever comme ça pour aujourd'hui. Et même pour les semaines à venir. Sauf que Lazare était de retour, et donc, il prenait le relai. Au fond, ce n'était pas plus mal. Mindy allait pouvoir récupérer quelques forces. Quoi qu'en l'occurrence, elle comptait les consacrer à récupérer ce fichu paquet, qui semblait être clairement la clé de quelque chose. Sauf qu'elle fut prise de court par ce qui se passait face à elle. Ce type tenait vraiment à la vie, visiblement. Hit Girl ne lui avait imaginé aucune chance de s'en tirer face au mutant, mais il s'en tirait bien... Pis encore... Il venait vraiment de le décapiter, là ? Pas de doute, ouais... La tête qui était en train de rouler jusqu'à ses pieds était une preuve assez irréfutable. Mindy était difficilement impressionnable, comme fille, vraiment, et ce n'est pas tant que la tête ait été découpée qui sut la dérouter (quoi que perdre son "allié" en cours de route ne l'arrangeait vraiment pas, là), mais le fait que cette fichue tête soit capable de la regarder dans le blanc de l'oeil et de taper la causette. Bordel de merde. Elle avait très envie de dégueuler. Ou de hurler. Mais c'était pas le moment. Elle ne savait vraiment pas dans quelle histoire de dingue elle s'était embarquée, mais soit. Mindy rassembla ses dernières forces et se précipita vers l'homme qui rampait jusqu'à son colis. Bon, Lazare l'avait bien amoché, elle n'avait qu'à finir le boulot. Elle écrasa son pied sur sa colonne, son crâne frappa violemment le sol. Mindy le redressa le temps de planter ses pouces dans ses orbites jusqu'à en faire exploser les globes occulaires (ouais, il l'avait cherché, l'autre increvable), un petit coup du lapin, histoire de parachever son oeuvre, cette fois il arrêterait pour de bon de l'emmerder. Mindy se redressa, essoufflée, et trouva le paquet, qu'elle ramassa à deux mains.
Devant la situation, Lazare ne put s'empêcher d'émettre un rire en faisant des moulinets avec les bras. Pas mal la p'tite ! Elle avait de belles ressources ! Vraisemblablement peu dérangé par ses quelques « blessures » physique, Lazare se pressa d'aller ramasser sa tête avant de jongler un peu avec cette dernière en ricanant, l’œil pétillant.
« Désolé, j'ai parfois tendance à être tête en l'air. J'en oublie que ça peux choquer certaines personnes, hé hé... » ricana t-il.
Il se permit même de lui jeter... Eh bien, sa propre tête en ricanant. Une boule se forma dans sa cage thoracique, semblant remonter à travers ses entailles, jusqu'à ce qu'elle atteigne sa gorge. A ce moment là, la plaie de son cou s'élargit soudainement largement dans une petite giclée de sang frais alors que quelque chose émergeait amplement du fond de sa gorge. Une nouvelle tête, encore humide d'un slime étrange, bien lisse, sans piques à l'arrière du crâne, poussa à Lazare.
« Ha ha... Nan, désolé. C'plus fort que moi. J'aime bien blaguer avec ça. C'est pas tout les jours qu'on peut perdre la boule comme ça. Et puis, de toute manière, j'ai tendance à faire repousser mes têtes comme du chardon. C'pas la première que je perds. Celle-là... Bah tu peux la garder si tu as envie, comme tu veux... Bon, on se penche sur ce paquet ? »
Lazare se dirigea vers le mystérieux emballage laissé par l'étrange homme de main. Avec son tissu et sa ficelle, ce n'était pas quelque chose de très professionnel. Le mutant s'empressa de tirer sur la ficelle afin de l'ouvrir. Le tissu se détacha sans grosses difficultés, révélant une flopée de sabres dans leurs fourreaux ainsi que d'un énième paquet brunâtre en forme de boule.
« Une chiée de sabre. Qu'est ce que ces types faisaient avec ça... » gargouilla Lazare pour lui même.
Il s'empara du paquet brun en se demandant ce que cela pouvait être. Déballant encore une fois une nouvelle surprise, Lazare y découvrit cette fois-ci....
Un tête tranchée ?
Elle était particulière, cette tête. Elle avait de longs cheveux gris noués en une tresse qui entourait son front et portait un étrange ensemble de barbe et de fines moustaches assortis avec la chevelure. En touchant à la bouche, Lazare se rendit compte que les dents étaient pointues. Les yeux, eux, bien qu'ils furent cachés par des paupières closes, étaient d'un jaune dérangeant.
« Merde, c'est quoi ça ? » demanda t-il.
Plus bas, des bruits de vacarme se firent entendre. Avec tout ce bazar, il en avait oublié que les policiers et les pompiers étaient encore actif à l'intérieur. Lazare se dirigea alors vers le bord du toit, évaluant la hauteur qui le séparait du sol. Selon ses calcules : c'était jouable. Il s'empara de ses mystérieux objets ( dont la tête ) et se tourna vers Mindy, tendant une main vers elle.
« On se tire d'ici ? » demanda t-il en lui souriant honnêtement.
n rire se faisait entendre dans son dos, un rire ami ? Elle ne savait pas trop, son opinion concernant le lézard géant continuait de demeurer extrêmement floue, mais au moins, il avait l’air de saluer son combat qui, elle l’espérait, serait le dernier de sa journée, parce qu’elle n’avait vraiment pas la force d’en supporter davantage à l’heure actuelle. Apparemment, monsieur tête tranché se marrait bien, et contrairement à ce qu’Hit-Girl avait (très logiquement) présumé, il se portait comme un charme, un tête de rechange était déjà de trouver sa place entre ses épaules alors qu’il lui balançait son ancien faciès comme s’il s’agissait d’un ballon de foot. Ouais. Non. Sans façon,vraiment, elle se voyait mal empailler le truc et le scotcher à la porte du hangar qui lui servait également de salle d’entraînement. Des trucs bizarres, elle en avait vu, et plus d’un, au cours de sa vie. Mais là, fallait bien reconnaître que ça battait de sérieux records. Mindy était un peu partagée entre l’envie de lui poser foultitude de questions pour y voir plus clair et celle de ne surtout rien demander, sous prétexte de ne vraiment pas apprécier ce qu’elle pourrait entendre. Elle fit l’impasse sur ses vannes de type « j’ai perdu la tête, t’as vu, ehe », préférant occulter cette image de son esprit pour plutôt se concentrer sur ce paquet que ce mec avait vraiment voulu protéger au péril de sa vie. Qu’il avait perdu au passage. Bien fait pour sa gueule. Tout un tas de sabres. Sympa… Pas de quoi devenir hystérique non plus comme l’autre, là, mais sympa… Elle s’en garderait bien un ou deux pour son arsenal personnel, mais bon, quitte à fuir d’ici fissa, elle n’allait pas pouvoir s’encombrer des masses, surtout qu’elle aurait du mal à jouer les innocentes avec ces lames bien tranchantes planquées dans son dos. Bah, au pire, elle retournerait ici plus tard, ça y serait peut-être encore. Elle en doutait fort mais on sait jamais… Elle avait bien envie de revenir sur les « lieux du crime », de toute manière, ne serait-ce que pour comprendre enfin… Quoique l’autre mutant accepterait peut-être de se montrer ne serait-ce qu’un peu bavard. Visiblement, il l’avait à la bonne (avec ce genre de gars, mieux valait se trouver dans ce cas de figure, hein), autant en profiter.
Outre les armes, il y avait un autre paquet. Lazare le défit et… Merde à la fin, c’était le festival des têtes tranchées ou quoi… Mindy réagit à peine, elle était complètement paumée.. à quoi est-ce qu’elle avait prit part, exactement ? La prochaine fois, elle se mêlerait de ses affaires… ou pas, c’était pas son genre. Cette tête la révulsait moins que celle du lézard tout à l’heure, ceci dit. Ce dernier n’avait pas vraiment d’explications par ailleurs, ça c’était fait. Il s’empara de ces affaires, tête comprise (bon, donc faudrait qu’elle lui réclame l’un de ces sabres) et ça y est, cette fois, ils étaient fin prêts à partir. Partir comment ? Le mutant semblait décider à juste se laisser tomber au sol. Mouais, il était peut-être invincible ou elle ne savait pas quoi mais pas elle. Sauter de toit en toit, elle pouvait faire tant que la distance était acceptable, mais ça… en même temps, il lui avait prouvé que tout inconnu chelou qu’il était, elle pouvait lui faire confiance, non ? Elle soupira et accepta sa main tendue.
Attrapant la main qu'on lui tendait, Lazare attira Mindy jusqu'à lui, l'attrapa bien fermement et la chargea qu'elle le veuille ou non sur son épaule. Après quoi, il s'approcha du rebord de l'immeuble, inspecta la ruelle d'en dessous et souffla.
« Bon. On y va. Une fois en bas, faut qu'on se taille d'ici au plus vite.Allez... A la une... A la deux... A la trois ! »
Puis, il se laissa tomber du haut de l'immeuble. La chute fut vertigineuse mais extrêmement brève. En tombant au sol, amortissant autant que possible le choc au niveau de Mindy afin d'éviter de la briser sur son épaule. Le mutant avait par ailleurs laissé fissuré quelques dalles au sol. Aussitôt sur la terre ferme et rétablit de la chute, il déposa Mindy au sol. Non loin de là, la silhouette d'un policier approcha de la ruelle après avoir été alerté par le son. Il braqua sa torche afin de parer la pluie et l'obscurité de la nuit, illuminant les deux fuyards.
« Hé ! Vous ! » aboya t-il. « Puis-je faire une suggestion ? Courrons. »
Et effectivement, Lazare déguerpit de la zone en enfonçant au passage une clôture fermée qui lui barrait la route, le tout était de se frayer un chemin à travers les différentes ruelles et de semer les brigades de police. Pour le mutant, qui n'était pas taillé pour faire dans la finesse, son chemin se traça en défonçant les portes grillagées ou clôtures qui ornaient certains pavillons. Au bout d'une dizaine de minutes de course-poursuite, il finit par se retrouver dans un angle d'habitation, ayant vraisemblablement mit fin à la poursuite. Il y retrouva là-bas la fille qui l'avait accompagné depuis un petit moment déjà, se posa sur une poubelle traînant là et soupira.
« Pfiou... Pause. Ils sont probablement après nous mais bon... Beau travail là-bas. Ah, et désolé. J'voulais pas nécessairement te mêler à tout ça. M'enfin, que veux tu, le business, c'est le business. C'était pas prévu que l'otage pète, cela dit. »
Il inspecta les objets qu'il avait récupéré.
« Qu'est ce que c'est que ça... Des sabres et une tête décapitée qui me semble même pas humaine ! Je crois que quelqu'un va me devoir des explications... Au fait ! Moi c'est Douglas. Mais tout le monde m'appelle Lazare !» expliqua t-il.
aire confiance à un inconnu... ou même faire confiance à qui que ce soit, en vérité, au point d'accepter de laisser sa vie reposer entre ses mains. Mais c'était soit ça, soit rester bloquée et attende tranquillement que les flics lui tombent dessus. Ils étaient tous les deux redevables quelque part, l'un envers l'autre, si ce type lui avait voulu du mal, il ne l'aurait pas sauvé, déjà... à moins d'être bipolaire... ou suicidaire ? Il allait la précipiter dans sa chute pour qu'ils claquent sur place ? C'est qu'ils étaient loin du sol... mais que présumer d'un... type dont la tête était capable de repousser ? Elle n'avait pas trop le choix, de toute manière, alors elle se laissa porter sur les épaules du lézard géant et se sentit tomber dans le vide, s'agrippant le plus possible à qui pourrait être son sauveur... Ou son assassin. Au final, ils s'en tirèrent bien. Mindy fut soulagée de sentir ses pieds se poser au sol, appréciant par la même de ne plus avoir à dépendre de l'autre. Le répit fut de courte durée, malgré tout. Car un flic, alerté par le bruit de leur atterrissage, les avait repérés et les prenait à présent en course. Ouais. Fuir. Elle n'était plus en mesure de bastonner convenablement qui que ce soit, et si elle s'en prenait à lui, elle allait avoir ses collègues en renforts... Puis ne pas s'en prendre aux flics (ou assommer, pas plus) faisait partie de ses principes. Bref, elle se mit à courir, à la suite de son acolyte improvisé. Ils coururent ainsi plusieurs minutes avant de s'arrêter dans un angle d'habitation... Apparemment, ils avaient échappé à leurs poursuivants... Ce n'était pas certain, mais ils avaient l'occasion de souffler au moins un peu.
L'individu, qui se faisait appeler Lazare, donc, la félicita pour son travail. Elle releva à peine le compliment. Ce n'était pas la priorité pour le moment à ses yeux. Elle voulait profiter de ce moment d'accalmie pour comprendre la situation, à quoi elle venait juste d'être mêlée, là. Lui, avait l'air de mieux savoir dans quoi il venait de baigner, même si, s'il avait toutes les clés en main, il comprendrait ce que pouvait bien signifier le contenu de ce fichu colis. Trop de questions sans réponses. Il était temps de les obtenir.
-Hit-Girl. se présenta-t-elle, ne donnant évidemment pas ses véritables nom et prénom, puisqu'un super-héro digne de ce nom ne dévoile jamais sa véritable identité. Avant d'embrayer immédiatement sur la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elle avait mis les pieds dans l'immeuble qu'il venait de fuir. Qu'est-ce qui s'est passé, là-bas ? C'était qui, ces mecs ?
Elle ne savait pas si Lazare allait ou non accepter de lui répondre, mais s'il se taisait, il faudrait bien qu'elle insiste. Elle avait bien besoin de comprendre quels ennemis elle avait affronté, et de qui elle s'était rendue complice... ne serait-ce que pour savoir si elle aurait à subir des représailles à un moment ou à un autre... Mais aussi et surtout parce qu'elle voulait bien acter pour la justice, mais c'était compliqué de rendre la justice à l'aveugle, sans savoir si on servait vraiment des objectifs nobles ou si on devenait complice d'un truc dont il ne fallait pas franchement être fier...
« Qui étaient ces types... Eh bien... Je ne sais pas vraiment. Ou plutôt si, je m'en doute. Enfin, non. On va dire que c'est une longue histoire. » grimaça t-il.
En fait, il n'était même pas sûr de ce dans quoi il s'était engagé. A défaut de pouvoir apporter des réponses précises, il pouvait au moins rapporter un peu de son expérience. Du moins, le peu qu'il en savait. « En fait, moi et mon épouse sommes arrivés en Amérique depuis seulement deux mois. Depuis la France pour être précis. Comme on démarrait une nouvelle vie, il a fallut que je me trouve un travail. Mais bon, les gens qui acceptent mon faciès sont assez rares. »
Il fallait dire que lorsque l'on était bâti comme un rugbyman de plus de deux mètres, qu'on avait en plus une tête de crocodile ou de lézard et qu'on accusait le coup d'être potentiellement impulsif, les offres d'emplois étaient rares.
« J'imagine que tu es pas de la police. J'suis un 14K. Une triade chinoise. J'vais te confier un secret. Il paraît que y'a des types qui sont à mes trousse, à moi et ma femme. Le genre de type qui tirent à vue. On sait pas qui ils sont mais j'ai bien l'intention de le découvrir. Du coup, la 14K en échange de mon aide m'a dit qu'ils m'aideraient à collecter des infos sur toute cette histoire. Tu connaîtrais pas des membres de laboratoires, des pharmaciens ou bien des scientifiques ? J'ai besoin d'avoir une... « discussion » avec eux. »
Il claqua des doigts en oubliant l'important. Confier tout cela à cette fille ne lui procurait pas vraiment de problème. De toute évidence, elle n'était pas affilié à la police et elle n'allait probablement pas lui poser de soucis par la suite.
« Ah oui... Et j'ai pas toujours eus cette tête là ! En fait, j'étais un gringalet, avant. Je travaillais en labo privé. Puis les choses ont dérapé et... BOUM ! Tête de lézard et membres qui repoussent ! C'est plutôt classe, je dois dire. Mais tu sais quoi ? J'ai la conviction qu'on était censé y mourir, ce jour là. Et que des gens, p'têtre ceux qui nous poursuivent, voulaient nous voir morts. Sauf que comme on a survécu, p'têtre qu'ils veulent effacer les derniers témoins avant qu'on parvienne à leur mettre le grappin dessus. C'est qu'une théorie bien sûr. J'suis sûr de rien, sinon le fait que quelqu'un en veut à ma femme et moi. Et si ils touchent à un seul blob de mon épouse...»
Il agita le poing en montrant les dents. Au point où il en était, autant cracher le morceau et dire ce qu'il savait. Peut-être même qu'elle pourrait l'aider, qui sait ? Elle n'avait pas l'air d'être une mauvaise bougre.
« Ouuui, il y a eux des « accidents »... Des couteaux plantés... Des gorges tranchées ou, comme aujourd'hui, des gens explosés... Mais, je fais tout ça pour ma femme. Je veux m'assurer qu'elle soit en sécurité. Et que les connards qui sont à l'origine de tout ça payent pour de bon. » dit-il sans même broncher.
Le mutant secoua la tête.
« Mais tu te fiche sans doute de tout ça. Les mecs que t'as vu ? J'imagine que c'était des traîtres de la 14k, des gars qui ont tournés leurs veste. Il n'existe aucun ennemi plus détesté par les triades que les traîtres. On m'a envoyé ici pour tous les tuer. Et éventuellement sauver l'otage. Mais c'était une mission secondaire. »
Il inspecta le paquet qu'il avait sous le bras.
« Mais.... J'avoue que je ne comprends pas pourquoi ces types gardaient tout ces trucs. Une tête décapitée ? Des vieux sabres pourris ? C'est assez bizarre. Surtout que la tête à un look bizarre. Tu sais p'têtre quelque chose sur les sabres ou la tête ? Tiens, si tu veux regarder. »
Il déposa le paquet devant elle et l'ouvrit en déployant tout son contenu. « Je vais téléphoner mes collègues pour en savoir plus, je reviens, une seconde. »
Lazare s'éloigna dans la ruelle en sortant son téléphone de sa poche, laissant Hitgirl devant l'amas de sabre et la tête. L'appareil de communication avait prit un sacré coup mais il semblait encore en état. Un miracle.
pparemment, Lazare n'était pas spécialement plus à même qu'elle de savoir qui étaient les personnes contre qui ils venaient tout juste de se battre, n'ayant jamais que des présomptions. C'était bien sa veine ! Si elle, avait foncé dans le tas en constatant la situation d'urgence, sans rien savoir du tout de ce dans quoi elle s'embarquait, il lui avait semblé que son interlocuteur était quand même plus au courant qu'elle... même, elle l'avait espéré, parce que si représailles il devait y avoir, d'une manière ou d'une autre, merde, elle voulait être prête à riposter. Faute de donner de réponse précise à sa question, Lazare préféra revenir sur son passé... bon, pourquoi pas, après tout, Mindy était tout aussi bien intriguée par ce faciès de lézard géant auquel elle se surprenait elle-même à commencer à s'habituer... Il lui parla de lui et de son épouse... Parce que ça pouvait se marier, ça ?? Bon, bon, ok, pas de préjugés, !a se faisait pas... ça aurait un peu plus de sens quand elle comprendrait qu'il n'avait pas toujours été ainsi. De toute façon, ses observations du moment, elle le gardait pour elle pour le moment, elle se contentait de l'écouter, quasi-religieusement, et c'est fou ce qu'il pouvait être bavard, quand il s'y mettait, aucun rapport avec elle qui, même lorsqu'il était temps d'en venir aux explications, concentrait le tout dans un minimum de mots. Enfin, si elle était douée pour dialoguer et communiquer avec ses pairs, ça se saurait (et elle se serait déjà évitée bien des emmerdes, au demeurant).
Donc, il était un 14K, note à elle-même, se renseigner sur ce qu'était un 14K, parce qu'une triade chinoise, c'était pas franchement ce qui allait l'éclairer (en même temps, elle ne pouvait pas à la fois lui reprocher de parler trop et s'agacer qu'il ne lui en dise pas assez). Tout ça avait l'air flou de toute façon, il y avait des gens à ses trousses, et il ne savait pas qui c'était, qu'est-ce que c'était supposé vouloir dire ? Ou alors il ne voulait pas tout lui apprendre non plus. Elle allait devoir se contenter des informations majeures : 14k, marié, type à ses trousses, expériences catastrophique = tête de lézard géant... Les aléas de la vie, hein. Il avait agi pour sa triade sans trop savoir à qui il s'en prenait. Des traîtres, sûrement. Et maintenant, ils en étaient là, avec ce paquet de sabres et cette tête tranchée sur les bras. Plus de questions que de réponses... Peut-être que, pour une fois, elle aurait dû s'abstenir de jouer les justicières et laisser tout ce beau monde dans leur galère, elle n'était même pas spécialement certaine que son interlocuteur était à catégoriser dans le camp des "gentils"... Non, en fait, elle était quasi-certaine que ça devait être l'inverse. C'est malin... Il lui apprit qu'il allait téléphoner à ses "collègues", pendant qu'elle examinait leur petit trophée...
-C'est ça...
Une réponse courte après tout ce bavardage, mais en même temps, que dire d'autres ? Et Mindy, pour ce qui était d'être loquace, elle repasserait. Elle le laissa s'isoler pour téléphoner. C'était sûrement le moment de fuir... mais outre le fait que Hit-Girl ne fuyait jamais, elle voulait connaître enfin le fin mot de cette histoire. S'il y en avait un. Elle examinait donc distraitement ces sabres qui ne signifiaient rien d'autres pour elle que des pièces de choix qu'elle ajouterait bien à son arsenal personnel, attendant que Lazare revienne.
S'étant quelque peu éloigné afin de joindre son habituel contact, Lazare colla le téléphone à son oreille et patienta jusqu'à ce que son interlocuteur réponde. Un bruit vint confirmer que quelqu'un avait bel et bien décroché. « Ouais. Allo ? Tanba ? J'ai réussi à m'en sortir et j'ai réglé le soucis dont on m'avait parlé, qu'est ce que je fais maintenant ? J'ai trouvé pas mal de trucs. » Un long silence suivit, ce qui étonna quelque peu notre mutant. « Tanba ? » « Monsieur Douglas McNeil je présume ? » lui répondit une voix inconnue pourvue d'un fort accent asiatique. « Vous êtes qui, vous ? » aboya Lazare. « Je vois que vous avez réussi à vous en sortir mieux que nous ne le pensions. Bon, vous n'avez pas sauvé l'otage, mais ce n'est guère important. Nous sommes contents de savoir que vous êtes en vie. » « Mais qui est à l'appareil bon sang ? » « Oh, pardonnez moi. Je suis impoli, je ne me suis pas présenté. Vous pouvez m'appeler Gorubeï. Je travaille pour Orochi Yaza. » « Connaît pas. » « La seule chose que vous avez besoin de savoir est que Mr.Yaza est suffisamment haut placé pour que cela vous concerne. Par ailleurs, il observe désormais vos faits et gestes avec intérêt. »
Lazare resta silencieux. Il n'y avait rien à dire. Et encore moins si c'était réellement l'une des grosses têtes de la 14k qui voulait lui faire passer un message. « Quoiqu'il en soit, sachez que le maître des encens vous observe et que ce qu'il voit lui plaît. Maintenant, parlons de ce que vous avez trouvé dans cet immeuble. » Le mutant revint vers Mindy ainsi que le paquet, toujours cloué au téléphone. « Ouvrez le sac et décrivez moi ce que vous voyez. » « Je vois... Des armes. Sept pour être précis. Et il y a une tête tranchée. Une tête assez étrange. » L'homme au bout du fil sembla absent durant quelques secondes puis il se remit à parler. « Décrivez moi les armes. »
Lazare commença à les aligner les armes. Il y avait quatre sabres qui ressemblaient à des katanas, dont un wakizashi. Les trois autres étaient plus larges. « On dirait des sabres... Quatre sont assez fins et légers... Les trois autres sont plus larges. » « Ces trois derniers doivent être des daos. Inspectez les. » « Ils ont des inscriptions dessus... Tous portent... Z...Zhiang sur une poignée jaune. Je n'arrive pas à lire ce qu'il y a écrit sur la lame des deux premiers... mais... le troisième, j'arrive à lire Bao dessus. » « Excellent. Quand à la tête... Écoutez moi attentivement. Monsieur Yaza aimerait vous rencontrer et que vous lui rameniez quelques uns de ces objets. » « Lesquels ? » « Les Daos ainsi que la tête tranchée. C'est important. Ne laissez personne mettre la main dessus. » « Et les autres sabres ? » « On s'en fiche. Vous pouvez en faire ce que vous voulez. Oh... Et bien entendu, sachez que vos actions ont des conséquences. Mr Yaza est prêt à vous rendre votre service. » « J'vous écoute. » « Nous avons mis la main sur une adresse qui pourrait vous intéresser. Un scientifique... qui travaillait autrefois dans un laboratoire mais guère désormais. Ce n'est peut-être pas la personne que vous cherchez mais... » « Laissez tomber. Je marche. » « Voilà nous réjouis. En sortant des quartiers d'habitations, une voiture grise vous attendra sur un parking proche d'une échoppe. Demandez lui combien de temps il faut pour rejoindre la boutique d'essence rouge. Vous lui remettrez les objets demandés et il vous remettra deux adresses. La première sera celle pour rejoindre monsieur Yaza. La seconde... Sera votre petit cadeau. » « Entendu. Je me mets en route. » « Amusez vous bien ! »
Il raccrocha et souffla en regardant le ciel pluvieux. Il était encore loin d'être couché ou rentré chez lui, il fallait croire. Du paquet de sabre, Lazare s'empara des trois daos ainsi que de la tête tranchée. « Bon, écoute. Je prends ces trois là et la tête. Tu peux prendre le reste si ça t'amuse. Il faut que j'aille rapporter tout ça à quelques amis. »
Lazare hocha la tête et se redressa en calant ses affaires sous son bras gauche. « Merci pour m'avoir assisté dans cette affaire. Mais maintenant... Faut que je file, j'ai quelques affaires qui m'attendent. Traîne pas trop dans les environs, les flics doivent encore rôder. Je vais faire profil bas et m'éclipser. A la revoyure, du coup et bonne chance. » déclara t-il.
Puis, il tourna les talons et s'empressa de quitter rapidement la zone.
[HRP : Voilà ! Je propose de terminer ça ! Merci de la participation, ça va me permettre de faire avancer un petit projet que je prépare avec d'autres joueurs. J'en parlerais le moment venu.]
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