orman, dans sa vie, avait toujours eu des priorités, et ces priorités nécessitaient qu'il exclue le reste, si bien que s'il excellait dans ces domaines, il n'en était pas de même pour les autres. Sa priorité ultime, longtemps, avait été son entreprise, et il ne songeait qu'à la faire fructifier, à dépasser ses propres performances, à aller au-delà de tous les acquis de la société... au point qu'il en avait très clairement négligé son fils unique, qui n'aurait sans doute eu besoin que de l'amour et de l'attention de son père pour s'épanouir et avoir confiance en lui. Il négligeait un pan de sa vie pour se concentrer sur l'autre, ça avait toujours été ainsi... et ça continuait. Sauf qu'il y avait un nouveau pan dans sa vie, qui dépassait à présent les intérêts d'Oscorp. Le bouffon vert dévorait de plus en plus de sa personnalité. Il avait beau avoir assimilé cette double personnalité depuis un moment, à présent, elle ne cessait malgré tout de la dévorer, jour après jour, sauf qu'il ne luttait pas, et ses obsessions de super-vilains gagnaient la priorité sur ses considérations d'homme d'affaires consciencieux. Ainsi, dernièrement, son esprit était quasi intégralement concentré sur la formation des Sinister Six, et c'était tout ce qui importait. Oui, les Sinister six, c'était le nom qu'il comptait donner à ce groupe, mais pour cela, il fallait que chacun de ses membres soit au rendez-vous, ce qui était bien parti mais n'était pas encore garanti. C'était donc vers cela que son esprit convergeait dernièrement. Si bien que, paradoxalement, il accordait plus d'attention à son fils qu'il ne l'avait jamais fait, puisque ce dernier appartenait aux Sinister Six, il se sentait plus proche de lui qu'à n'importe quel autre moment. Et c'était finalement son entreprise qui en faisait les frais.
Non pas qu'Oscorp se porte mal ou qu'il ait fait preuve non plus d'une nonchalance dangereuse, mais il est certain qu'il s'était déjà montré plus investi dans son entreprise et plus soucieux de la bonne évolution de sa compagnie. Ces derniers temps, son travail de PDG se faisait plus mécanique, et on le voyait plus souvent quitter son bureau aux horaires admises qu'en temps normal, où il pouvait bien y passer la nuit entière sans discontinuer. Une fois encore, tout était question de priorité. D'ailleurs, alors qu'il venait d'en finir avec une grosse réunion avec plusieurs de ses financeurs, il avait dans l'optique de directement rentrer chez lui une fois tout cela fini, et c'est ce qu'il comptait bel et bien faire tandis qu'il traversait à grandes enjambées le hall des locaux d'Oscorp... intention finalement avortée quand il se retrouva alors nez à nez avec un jeune homme qu'il ne connaissait que trop bien, et que toutes ses dernières ambitions vouaient à anéantir. Et dire qu'il n'était qu'un gosse.
Harry ne venait plus en cours depuis ce qui s’était passé avec Gwen et ça arrangeait grandement Peter. Il n’aurait vraiment pas pu supporter de croiser son ancien ami en cours, en sachant ce qu’il avait fait à la jeune femme. Peter ne pouvait plus nier le danger qu’était devenu son camarade de classe, et forcément en ce moment, il ne pensait plus qu’à une seule chose, l’arrêter. Le jeune homme savait bien qu’il ne devait pas complètement se concentrer sur ça non plus, parce qu’il ne devait pas mettre de côté ses études. Mais force lui était de constater que depuis qu’il était Spider-Man, il avait quand même de plus en plus de mal à être studieux en classe. Ces derniers temps c’était pire même. Mais bon, en même temps, il savait qu’il allait quand même devoir s’arranger pour ne pas trop baisser dans ses études. Surtout s’il voulait aller à la fac après le lycée.
Mais pour le coup, Peter ne pouvait vraiment pas s’empêcher de penser énormément à Harry. Il n’y pouvait rien, ça le hantait. Son ancien ami avait quand même tenté de tuer Gwen, elle avait eu énormément de chance de survivre. Au final, Peter ne savait pas ce qu’il pouvait vraiment faire par rapport à Harry. Il savait ce qu’il avait envie de faire, mais en même temps il ne pouvait pas ne rien faire non plus. Bref… il ne pouvait donc pas s’empêcher de penser à Harry et en fait, c’était pour cette raison qu’il se trouvait à Oscorp en cet instant précis. Pourquoi ? Pour chercher des informations, n’importe quoi, qui puisse l’aider à trouver un moyen de vaincre Harry. Il avait hésité à s’y rendre de nuit, sous l’identité de Spider-Man, mais finalement il avait trouvé un autre moyen. Il avait réussi à obtenir son entrée dans l’entreprise, pendant une journée, en participant à un groupe d’étudiant venu visiter l’entreprise. Il était donc entré honnêtement, un petit badge et son nom sur la poitrine, mais il s’était permit de quitter le groupe. Sans trop savoir où il allait pouvoir se rendre, ce qu’il allait pouvoir trouver même. Et ses plans n’étaient visiblement pas au top. Parce qu’alors qu’il marchait dans un des couloirs de l’entreprise, il croisa carrément le patron de l’entreprise…
« Bonjour Monsieur Osborn. » Le salua-t-il alors, tout en tentant de garder une parfaite contenance.
Il ne savait pas vraiment trop quoi penser de Norman Osborn à présent, depuis qu’il savait le secret d’Harry. Bien sûr, Peter n’était pas arrivé à la conclusion que le père Osborn n’était autre que le Bouffon Vert, même si cela devait sembler logique en un sens. Mais Peter n’arrivait pas à croire que cet homme puisse être le super-vilain. Il semblait bien trop préoccupé par son entreprise. D’ailleurs, il n’avait même pas dû remarquer les soucis qu’Harry avait dernièrement, trop occupé à se concentrer sur son entreprise plutôt que sur son fils. Mais il se trompait, lourdement. Et si Peter en savait pas pour l’homme sous ces yeux, ce dernier n’ignorait rien le concernant.
l était assez frustrant - ce n'est rien de le dire - que de se retrouver nez à nez avec son pire ennemi et de ne rien pouvoir faire pour le confronter. Bien sûr, la part la plus obscure et dévorante de sa personne, celle qui cherchait à prendre le plein contrôle, l'invitait sournoisement à se débarrasser de l'ennemi dans la seconde (après tout, il n'avait pas son costume d'araignée sur lui et dans de telles circonstances, il était forcément vulnérable), mais une part plus raisonnable, et qui avait fort heureusement encore son mot à dire, savait que ce n'était ni l'endroit, ni le moment. Tout comme Peter ne se présentait pas pour l'heure sous l'apparence de Spider-Man, c'était Norman Osborn et non le bouffon vert qui se retrouvait face à lui, et il ne pouvait pas se permettre de s'en prendre au jeune homme, ce serait un véritable suicide social, il y aurait des témoins. Que lui, le chef d'entreprise plus ou moins respecté, s'en prenne à un adolescent, un jeune étudiant apparemment sans histoire, personne ne comprendrait. Alors, tant pis, il allait prendre sur lui, il n'avait pas le choix. Avec un peu de chance, le PDG d'Oscorp pourrait se saisir de cette occasion pour en apprendre plus sur l'ennemi. Et des questions sur l'ennemi, il s'en posait bel et bien. Et plus d'une. Et celles qu'il pouvait se poser sans soulever les soupçons de son interlocuteur (car il devait garder son avantage, c'est-à-dire celui de reconnaître son némésis quand ce dernier n'avait pas idée de qui il avait affaire... même si le combat ne tarderait sans doute pas à redevenir plus équitable).
-Je ne m'attendais pas à te voir ici, observa-t-il alors d'un ton affable. Il l'observa plus longuement et constata qu'il y avait un badge à son nom sur sa poitrine. Ce devrait sans doute le rassurer, il n'était pas venu s'infiltrer dans ses bureaux pour il ne savait quelle raison obscure. Il y avait régulièrement des visites organisées par Oscorp destinées aux étudiants, il se pouvait que Peter ait voulu y participer (mais en ce cas, il se demandait tout de même pourquoi... C'était une question qu'il gardait pour plus tard, si jamais). Tu as perdu le reste de ton groupe ? demanda-t-il alors d'un ton qui faisait mine d'être amusé, en réalité, la question était bien plus insidieuse que cela, mais il faisait au mieux pour qu'elle n'ait pas trop l'air de l'être.
Oui, Norman se posait réellement des questions concernant son interlocuteur, sa présence et les raisons de sa venue, mais pour l'heure, il devait prétendre être seulement surpris de croiser un ami de son fils (enfin là pour le coup ça se discutait sacrément), présent à Oscorp.
Au final, Peter ne savait pas vraiment si c’était une bonne chose ou pas qu’il croise Norman Osborn. Puisqu’il n’avait pas encore fait le lien entre lui et le Bouffon Vert, il ne se méfiait pas vraiment. Mais en même temps, le jeune homme avait dans le but de chercher des informations pour réussir à arrêter Harry, sans savoir s’il allait pouvoir en trouver là. Mais bon, Oscorp était quand même une grande entreprise, spécialisé dans les sciences, plus précisément dans la génétique, franchement il y avait quand même une chance qu’il trouve quelque chose non ? Ou alors il cherchait dans le vide, mais tant pis. Dans tous les cas, le jeune homme ne se trouvait pas ici sans raison et il ne savait pas si c’était une bonne chose dont qu’il soit tombé sur le père de son ancien ami, celui-là même qui dirigeait l’entreprise. Il n’avait pas spécialement envie de se mettre Osborn à dos et au vu de ce qu’il savait sur Harry – et ce qu’il ressentait maintenant – il ne se sentait pas réellement à l’aise. Mais ça, c’était surtout parce qu’il ignorait qu’il avait en face de lui l’homme à l’origine de tout cela.
L’homme lui affirma alors qu’il ne s’attendait pas à le voir, Peter pouvait clairement lui retourner le compliment. Vraiment, le jeune homme ne se sentait pas des plus à l’aise. Heureusement qu’il se trouvait là d’une manière légale, ce que vis Norman Osborn d’ailleurs en lui demandant s’il avait perdu son groupe après avoir tourné ses yeux vers son badge.
« Oui. » Répondit-il avec un rire quelque peu nerveux, ne parvenant pas réellement à le contrôler. Mais en même temps, on ne pouvait pas dire que Peter était d’un naturel serein en temps normal. « J’étais en train de regarder l’une des expériences que notre guide nous montrait et quand j’ai levé la tête… il n’y avait plus personne. »
Ce n’était pas tout à fait ça, mais il osait croire que ça pouvait sembler crédible. Pour Peter en tout cas, parce qu’en réalité c’était le genre de chose qui aurait très bien pu lui arriver en temps normale. Il était un peu tête en l’air après tout, Tante May pourrait carrément le confirmer. Bon, en même temps, son cas s’était grandement aggravé depuis qu’il était Spider-Man mais ça c’était encore une autre affaire.
« J’étais en train de les chercher du coup. » Dit-il alors, espérant vraiment que son histoire était crédible. « Mais il y a tellement de chose intéressante à voir ici. »
Il ne mentait qu’à moitié, parce qu’il devait quand bien même avouer que Oscorp était une entreprise vraiment intéressante. Le genre d’endroit où Peter se voyait bien travailler après ses études. Quand bien même pour l’heure, il ne parvenait vraiment pas à se projeter dans l’avenir pour savoir ce qu’il aimerait bien faire. Enfin si, il savait ce qu’il aimerait bien le faire, c’était plus la manière de le faire. S’il allait entrer à l’université, s’il allait travailler, ce genre de chose.
a réponse de Peter était tout à fait crédible et cohérente, mais le chef d'entreprise ne pouvait pas s'empêcher de mentir pour autant. Ce n'était pas parce que le jeune homme était un bien piètre menteur ou parce que ses excuses ne tenaient pas la route. Il ne connaissait pas très bien le jeune Peter Parker, mais de ce qu'il savait, il était assez tête en l'air (ou bien c'était une image qu'il se donnait pour dissimuler sa véritable personnalité et ses vraies intentions - après tout, Spider-Man, lui, ne lui paraissait pas du tout tête en l'air), alors oui, il était possible qu'il ait perdu son groupe, mais il ne savait pas se convaincre totalement de cette explication. Comment le pourrait-il ? C'était entièrement impossible pour lui, à l'heure où il connaissait le secret le plus profond du jeune homme, de ne pas réfléchir chaque situation au regard des informations que Harry lui avait apprises, et qui changeaient, bien sûr, radicalement la donne. S'il faisait véritablement partie d'un groupe d'étudiants, il attendrait qu'il lui en donne la preuve, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il n'avait pas d'intentions plus suspectes derrière la tête. Mais en attendant, le jeune homme était là, face à lui, cet étudiant qui ne payait pas de mine et qui se révélait pourtant être ni plus ni moins que son ennemi juré, et Norman n'avait pas l'intention de le laisser échapper à sa vigilance, il comptait bien le cuisiner autant que faire se peut. Il avait d'autres obligations, bien sûr, professionnelles en partie, évidemment. Mais il pouvait bien les laisser de côté pour le moment, il pouvait bien consacrer quelques minutes à son interlocuteur, ne serait-ce que pour chercher à le cerner, à le déstabilliser peut-être, à l'analyser évidemment. Car connaître son ennemi est une clé fondamentale, tout le monde le sait.
-Et qu'est-ce qui t'a intéressé le plus jusqu'ici ? demanda-t-il alors en le fixant dans le blanc des yeux, d'un ton poli et curieux, qui devait dissimuler la haine latente qu'il ne pouvait que ressentir à présent pour celui qu'elle considérait ni plus ni moins que comme son nemesis, l'homme qui l'avait bien trop de fois vaincu au fil de leurs trop nombreuses confrontations.
Il jouait ni plus ni moins que le rôle du chef d'entreprise et père de l'ami de Peter (même si cette amitié était tout à fait discutable et manifestement rien d'autre qu'une façade). Il faisait mine de vouloir le conseiller, de vouloir bavarder... Alors que tout ce qu'il voulait, c'était dénicher une information qui pourrait lui être utile, comprendre les raisons de sa présence si elles se révélaient en fait équivoques, ce qui n'avait absolument rien de certain en soi.
Peter ne savait pas vraiment si son demi-mensonge (parce que ce n’était qu’une moitié de mensonge, il y avait une part de vérité dans son histoire) était réellement en train de prendre. Mais visiblement, Norman Osborn n’était pas en train de lui reprocher quoi que ce soit. Évidemment, le jeune homme ne pouvait pas se douter que ce dernier savait son secret – contrairement à lui, qui ignorait encore qui il était, même si ça n’allait pas durer longtemps – et qu’il cherchait surtout un moyen de se rapprocher, de savoir plus de chose sur lui. Pour l’heure, l’homme-araignée n’avait aucune raison de se méfier de Norman Osborn même s’il était le père de Harry. D’ailleurs, il regretterait de ne pas avoir deviné plus tôt que l’homme sous ses yeux avait un rapport avec l’état de son ancien ami… cela semblait logique quand même. Mais que voulez-vous, Peter était un peu deux de tensions par moment.
En tout cas, quand Norman reprit la parole pour lui demander ce qui l’avait intéressé le plus jusqu’à présent, Peter réfléchit rapidement à ce qu’il avait rapidement vu avec les étudiants qu’il avait suivi à Oscorp. On ne pouvait pas vraiment dire que le jeune homme avait été vraiment attentif, il n’avait aucune envie de se tromper, pour ne pas griller sa couverture. Ce n’était pas le moment pour que Norman Osborn se doute qu’il était juste là dans le but d’obtenir des informations.
« Eh bien, j’ai adoré voir les travaux sur la génétique. »
D’accord, c’était tellement général, tellement idiot. Mais Peter n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait répondre d’autre. Il ne savait donc pas quoi répondre d’autre, concernant la question de Norman, mais Peter n’avait pas l’intention de s’arrêter là pour autant. Il reprit la parole du coup.
« En fait, j’aime vraiment tout ce que vous faites ici. C’est vraiment le genre d’entreprise dans laquelle je rêverais de travailler à la fin de mes études. » Ce qui n’était, encore une fois, pas réellement un mensonge. Est-ce qu’il rêvait réellement de travailler à Oscorp, ça restait à voir, mais quand même, c’était le genre d’endroit où le jeune homme serait bien capable de s’épanouir. Même si, pour le moment, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait bien pouvoir faire une fois son diplôme en poche. Il ne s’était même pas encore penché sur ses études ensuite, sur ce qu’il allait faire après le lycée. Aller à la fac sans doute, mais laquelle ? Aucune idée pour l’heure. Il avait eu beaucoup d’autre préoccupation ces dernières semaines que la poursuite de ses études. « Vous touchez à tellement de domaine qu’on ne risque pas d s’ennuyer. »
Encore une fois, il le pensait. En même temps, c’était quelque chose que tout le monde savait et Norman Osborn n’avait absolument pas besoin qu’on le lui apprenne. Mais c’était une manière comme une autre pour lui de rendre tout cela crédible, de faire penser qu’il visitait réellement l’entreprise en tant que lycéen.
e jeune homme avait du répondant, ça, Norman ne pouvait pas le lui ôter, et s'il n'avait pas été pertinemment au courant de sa double identité, il aurait certainement pu se sentir flatté par l'intérêt qu'il portait à son entreprise et n'y voir que du feu. Mais le fait est qu'il savait et ne pouvait donc pas s'y laissait prendre un seul instant, bien au contraire. Il appréciait leurs travaux sur la génétique, hein ? Ben tu m'étonnes. En tout cas l'adolescent n'avait pas oublié de savoir comment flatter son monde, assurant qu'il appréciait tout ce que produisait Oscorp, qui brassait un nombre conséquent de domaines et faisait significativement avancer la science. Il était bien d'accord avec cette description des faits. Norman ne voyait aucun intérêt à faire preuve d'une fausse modestie, c'était un fait qu'il était particulièrement fier de l'empire qu'il avait fondé à partir de presque rien et de tous les résultats qui en avaient découlés depuis. Il savait néanmoins que les compliments de Peter ne pouvaient qu'être pensés qu'à moitié (au mieux. Ou ne pas être pensés du tout, c'était entièrement possible), mais le but n'était de toute façon pas de partir à la chasse au compliment, mais avant tout de cerner l'ennemi afin de le garder sous son contrôle et sous sa vigilance. Et dans ce domaine, il ne pensait pas avoir à apprendre quoi que ce soit de qui que ce soit. Il avait cet avantage d'avoir une longueur d'avance, au sens où il était au courant de la véritable identité de Spider-Man, ce que le jeune étudiant ignorait, et il comptait bien faire jouer cela en sa faveur.
-Je ne te le fais pas dire, répondit-il dans le sourire de l'homme ravi de faire une telle impression à un jeune homme plein d'avenir. Mais si les projets de Norman aboutissaient tel qu'il le souhaitait, l'avenir du jeune homme se réduirait bientôt à néant (il lui fallait d'ailleurs singulièrement prendre sur lui pour que le bouffon vert ne prenne pas purement et simplement le dessus et s'exécute... en l'exécutant). Tu sais, si tu es intéressé par Oscorp, je pourrais t'obtenir un stage ici.
C'était faire entrer le loup dans la bergerie, non ? Non, du moins Norman ne le voyait pas du tout ainsi, il imaginait plutôt sa proposition comme une manière de faire entrer le mouton dans la tanière du loup. S'il pouvait saisir une occasion, n'importe lequel, de le garder à portée de vue et donc d'avoir un minimum de contrôle sur ses faits et gestes, il était hors de question de s'en priver. Encore fallait-il que cette proposition aiguise l'intérêt de son interlocuteur, mais peut-être était-ce ce qu'il avait voulu l'entendre dire.
Peter n’avait pas besoin de forcer les traits pour parler de Oscorp, c’était quand même la stricte vérité ce qu’il disait. Il ne savait pas réellement si c’était une entreprise où il se voyait réellement travailler plus tard, pour la simple et bonne raison qu’elle avait bien trop de rapport avec Harry. Mais quand même, c’était un endroit impressionnant. Et donc, le jeune homme n’avait pas spécialement à se donner beaucoup de mal pour parvenir à brosser un peu son interlocuteur dans le sens du poil. Non pas qu’il ait forcément besoin de le faire, mais il y avait quand même quelque chose de particulier maintenant concernant Norman Osborn. En un sens, le jeune homme n’avait aucune raison de se sentir mal à l’aise en compagnie du père de son ancien ami – parce qu’il était encore dans l’ignorance total et qu’il ne savait pas que cet homme n’était autre que le Bouffon Vert – mais c’était le cas. Le fait qu’il ait cherché à s’infiltrer un peu dans les locaux de l’entreprise n’aidait pas non plus, clairement.
Norman Osborn confirma en tout cas qu’il n’y avait pas réellement de moyen de s’ennuyer à Oscorp. Peter n’avait même pas besoin qu’il le confirme pour le savoir, cette entreprise était vraiment impressionnante. Trop, par moment, mais elle l’était. Cependant, l’homme ne se contenta pas de ça et affirma au jeune homme qu’il pourrait lui trouver un stage s’il le désirait. Peter ne pouvait pas nier qu’il se sentait encore plus mal à l’aise. En un sens, il appréciait grandement la proposition de Norman Osborn. Il ne savait clairement pas ce qu’il allait faire une fois son diplôme en poche, un stage chez Oscorp ça pouvait être valorisant. Mais en même temps, qui disait Oscorp, disait Osborn.
« Ça serait vraiment sympa de votre part, j’adorerais. »
Ouais… parce qu’en un sens, il se disait qu’avoir des entrées officielles à Oscorp, ce n’était peut-être pas un mal. Surtout concernant Harry quand même, puisqu’il était évident qu’il y avait quelque chose de peu naturel dans sa transformation. Il ne savait encore rien d’où ça venait, pour le moment, mais il se doutait que ça ne venait pas de nulle part non plus. Et surtout, Peter se disait que s’il refusait une telle proposition du patron de Oscorp, ça pourrait sembler suspect quand même. Surtout qu’il prétendait qu’il s’intéressait seulement à l’entreprise. Donc, il allait dans ce sens. Mais le jeune homme avait conscience qu’il devrait peut-être arrêter les frais assez rapidement, prendre congés par exemple. Et en même temps, il y avait une question qui lui brûlait les lèvres.
« Comment va Harry ? Ça fait longtemps qu’on ne l’a pas vu à l’école. »
Il changeait clairement de sujet, pour le coup, ça semblait venir de nulle part. Le jeune homme n’en avait que faire du sort réel de Harry, il se demandait juste s’il était encore chez lui, si son père avait constaté quelque chose. La moindre information pourrait peut-être l’aider.
eter parut très enthousiaste à la perspective d'effectuer un stage dans son entreprise. Simple jeu d'acteur ou réaction sincère ? Peut-être un peu des deux. En soi, Norman ne trouvait rien d'anormal au fait qu'un étudiant brillant tel que lui, et intéressé par les sciences qui plus est, puisse trouver dans la possibilité d'effectuer un stage chez Oscorp un intérêt sincère, mais il ne pouvait plus à présent s'empêcher d'observer les choses à travers le prisme de la double identité du jeune homme. Peut-être appréciait-il seulement l'idée de pouvoir se rendre chez Oscorp dans l'espoir d'y fouiner, d'y glaner l'une ou l'autre information. Dans tous les cas, le PDG de l'entreprise espérait bien que son interlocuteur pensait bel et bien prendre son offre au sérieux. Parce qu'avoir un oeil sur lui, et peut-être même parvenir à le piéger, de fait, pouvait très clairement jouer à son avantage. Il allait embrayer sur ce sujet, histoire d'enfoncer un peu le clou, mais son interlocuteur fut plus rapide et lui demanda des nouvelles de Harry. Forcément, la question ne pouvait pas être anodine. Harry lui avait avoué que Peter l'avait reconnu, alors même s'il faisait mine de rien, même s'il n'avait peut-être pas fait le lien encore avec lui et le fait qu'il était le bouffon vert (mais ce ne serait pas longtemps), il posait cette question à dessein. Et bien évidemment, Norman ne pouvait que vouloir défendre les intérêts de son fils, même si cela surprendrait peut-être ce dernier, avec qui les relations, même si elles s'étaient améliorées, étaient loin d'être encore au beau fixe malgré tout.
-Il ne te l'a pas dit ? demanda-t-il en prenant un air surpris, mais pas trop quand même (parce que Harry étant ce qu'il était, il aurait très bien pu partir sans prévenir personne, ça lui ressemblerait bien). Il a intégré une école privée, il ne reviendra pas dans ton lycée. J'aurais pensé qu'il t'en aurait parlé.
Il ne répondit pas à sa première question, même s'il y aurait très certainement beaucoup de choses à dire. Est-ce que Harry allait bien ? Oui et non. Quelque part, après ce qu'il avait vécu, il ne pouvait techniquement pas aller bien, mais il avait changé, il n'était plus le même qu'autrefois. Il était en train d'embrasser pleinement et sincèrement sa nouvelle nature, et à ce titre, il ne pouvait qu'aller bien, non ? C'est en tout cas de cette manière que Norman voyait sans conteste (et sans le moindre scrupule) les choses. Ceci dit, son propos était, à sa manière, sincère, car après tout, il est vrai que Harry ne retournerait plus au lycée (même s'il lui en prenait l'envie, Norman veillerait très clairement à ce qu'il ne le fasse pas).
Peter n’avait pas pu s’empêcher de poser des questions sur Harry, en grande partie parce qu’il avait eu besoin de changer un peu de sujet et ne pas se contenter de parler d’un éventuel stage en entreprise chez Oscorp. Non pas qu’il n’appréciait pas l’idée, mais il savait qu’il devait quand même marcher sur les œufs avec les Osborn. Le jeune homme ne savait pas encore réellement l’implication de Norman dans la situation de Harry, même s’il aurait pu s’en douter un peu. Il aurait pu faire le lien entre Harry et sa vie de super-vilain, ainsi que son père et le Bouffon Vert. Mais ce ne fut pas ce que fit Peter, qui avait besoin des informations que Mindy allait lui donner plus tard pour réellement prendre conscience de ce lien. En attendant, Peter cherchait donc à changer de sujet et chercher quelques informations sur son ancien ami, même si le père de ce dernier n’était peut-être pas la source la plus fiable. Peter était quand même bien placé pour savoir que le jeune homme et son père ne s’entendaient pas réellement bien, qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde.
Norman affirma alors, visiblement surpris que Harry ne lui en ait pas parlé, qu’il avait intégré une école privé et qu’il ne reviendrait pas au lycée. Peter était surpris, pas de découvrir que son ancien ami ne reviendrait pas (en même temps, il n’avait aucune envie de le voir revenir), mais que Norman lui apprenne cela comme si ça pouvait être vrai. Il ne savait pas exactement ce qu’il faisait maintenant, mais il se doutait que Harry était quand même dans une situation complexe pour intégrer une nouvelle école. Avait-il menti à son père et décidé qu’il voulait juste changer d’école pour les éviter ? Peut-être… c’était en tout cas la solution la plus logique. Norman Osborn s’était-il rendu compte de quelque chose ? Harry avait quand même pété un câble, il n’avait pas pu passer à côté quand même. Quoi que, le jeune homme savait bien que le PDG de Oscorp n’était pas forcément un « bon » père. Et encore, il ne se rendait pas encore à quel point il était un mauvais père.
« Non, il ne m’en a pas parlé. » Dit-il alors, forçant peut-être un peu le trait de la déception. En réalité, Peter appréciait grandement l’idée de ne pas revoir son ancien ami dans les locaux du lycée, après ce qu’il avait fait. Il n’avait aucune envie de le recroiser tout court, même si Peter savait bien que ça allait être le cas, simplement parce que le jeune homme s’était donné comme mission de l’arrêter. « Mais il s’est passé quelque chose pour qu’il décide ça tout d’un coup ? Je croyais qu’il se plaisait au lycée. »
Peut-être que Norman, sans s’en rendre compte, allait pouvoir lui donner quelques informations qui pourraient lui être utile. Même si ça n’allait peut-être pas réellement l’aider. Mais au vu de la situation, Peter était preneur de toutes informations.
eter eut l'air sincèrement vexé quand le PDG d'Oscorp avait décidé de rejoindre une école privé, mais Norman savait que cette déception était feinte, ou si elle était ressentie, ce n'était pas parce que le jeune homme était impatient de revoir son camarade de classe et craignait de ne plus en avoir l'occasion, mais parce qu'il passait peut-être à côté de l'occasion de savoir où se trouvait son... ami. Dans tous les cas, il ne contesta pas le mensonge de Norman au nom de ce qu'il était (de la pure affabulation, donc), ce qui arrangeait tout à fait le chef d'entreprise. Cela étant, Norman eut tout de même le sentiment que son interlocuteur cherchait à le piéger en lui demandant les raisons du départ de son fils. Pour la peine, l'homme avait la ferme intention de demeurer imperturbable. Il irait jusqu'au bout de son invention, peu importe les conséquences, pour l'heure, son masque, bien que fragile, tenait peut-être encore un peu sur son visage (même si ça, ce n'était pas certain du tout, loin s'en faut), et au fond, il ne lui tait pas bien difficile trouver une réponse à donner au jeune homme. Il mentait comme il respirait, ça faisait partie de ses attribution, ça faisait partie de son métier, alors forcément, il en jouait au maximum.
-Je pense que tu n'es pas si mal placé pour savoir ce qui s'est passé, observa-t-il alors, tout en sachant que les paroles qui allaient suivre ne manqueraient pas de certains sous-entendus, pas forcément dissimulés. Mais en même temps, c'était entièrement volontaire dans tous les cas. Il a été très affecté par ce qui est arrivé à votre amie, Gwen Stacy. Il parlait volontairement de Gwen. Il n'allait pas cacher le fait que la jeune femme était un élément déclencheur dans la situation, certainement pas. Parce qu'il semblerait logique que dans quelque excuse que le jeune homme aurait donné à son départ, y compris à son propre père, il n'aurait pas négligé cet élément déclencheur. Je crois qu'il a seulement besoin de prendre un peu ses distances..., ajouta-t-il du ton affecté du père qui veut le meilleur pour son fils mais se retrouve dépassé par les circonstances. Ce qui n'était qu'à moitié vrai. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Norman voulait le meilleur pour son fils, réellement. Il avait juste une manière... très singulière, bien à lui, de le montrer. Je regrette qu'il ne t'en ai pas parlé, mais je suis convaincu qu'il reviendra vers toi à un moment ou à un autre pour... mettre les choses au clair.
Mais quand Harry reviendrait vers Peter, de toute évidence, ce serait pour en finir, et sans faire dans la dentelle. Et aussi, fait très important, il ne serait pas seul.
Bon, d’accord, Peter était clairement bien placé pour savoir ce qui avait pu pousser Harry à ne pas revenir à l’école, mais le jeune homme préférait jouer la carte de l’ignorance en présence du père du jeune homme. Parce qu’il n’était pas censé savoir que Harry avait quand même tenté de tuer Gwen... Il espérait que sa petite comédie marchait, ne se rendant pas compte que son interlocuteur en savait bien plus sur lui. Qu’il était en train de le mener en bateau d’ailleurs. L’homme affirma que Harry avait été affecté par ce qui était arrivé à Gwen et Peter ne put s’empêcher de serrer des dents en entendant ces mots. Parce qu’il considérait que le jeune homme n’avait aucune raison d’être affecté par ce qui s’était passé, puisque c’était entièrement de sa faute. Tout cela était de sa faute, il en était le responsable et donc il devait assumer. Mais bon,s ans doute que le jeune homme n’avait pas manqué de jouer la corde sensible avec son père. Quand bien même Peter savait que les deux hommes n’avaient pas une relation au beau fixe par moment (mais en même temps, il se disait que Harry devait exagéré concernant son père, pour le moment il y croyait encore). Peut-être que Harry avait donc affirmé ça, pour trouver une excuse afin de ne plus revenir au lycée. Parce qu’il était évident qu’il ne pouvait pas revenir au vu de la situation.
En un sens, Peter ne pouvait pas nier qu’il appréciait l’idée que Harry ait besoin de prendre ses distances, parce qu’il n’avait aucune envie de le voir arriver comme une fleur devant lui après ce qu’il avait fait. Clairement, le jeune homme avait quand même tenté de tuer Gwen, ce n’était pas rien... et Spider-Man était bien déterminé à l’arrêter coûte que coûte. Même si ce n’était pas une attitude et une pensée qu’il avait d’habitude, mais il n’y pouvait rien. La situation était bien trop différente avec Harry à présent. Norman Osborn affirma qu’il regrettait qu’il ne lui en avait pas parlé, mais qu’il était quand même convaincu qu’il reviendrait vers lui à un moment donné pour mettre les choses aux clairs. Peut-être que Peter aurait pu comprendre ce que voulait dire l’homme, s’il avait eu la dernière pièce du puzzle, celle que lui donnerait prochainement Hit Girl. Mais pour l’heure, il ne voyait aucun mal dans les propos de son interlocuteur. Ne se rendant pas compte qu’il était plus proche que jamais de l’ennemi.
« Sans doute oui. » Répondit-il aux propos de Norman, aillant un peu plus de mal à garder contenance. « J’ai hâte de le recroiser. » Ajouta-t-il. Ce n’était pas vraiment faux, Peter avait hâte d’arrêter le Hobgoblin parce qu’il ne pouvait pas le laisser continuer de faire autant de mal autour de lui. Il ne savait cependant juste pas comment les choses allaient se passer, même s’il se doutait que ça n’allait pas être une partie de plaisir non plus... que ça risquait de chauffer. « Vous lui passerez le bonjour de ma part ? » Demanda-t-il alors au père de Harry. « Je crois qu’il est temps pour moi de rentrer. »