orman observait l'être frêle et chétif qu'il semblait tout à coup devenu. Ou du moins, il tentait de le discerner, alors que ses yeux fixaient avec horreur ces mains, ces bras, ces jambes, ces vêtements qui, manifestement, ne lui appartenaient pas. Ses doigts tentèrent de découvrir les courbes d'un visage à apprivoiser, et qui n'était bien évidemment pas celui qu'il pouvait observer dans la glace tous les matins. Se sentir autre, se sentir double, ce n'était pas une nouveauté pour lui, c'était même son quotidien. Mais cette situation absurde et inédite n'avait rien à voir ni avec sa volonté, ni avec quoi que ce soit qu'il aurait pu désirer. S'il voulait retrouver les traits caractériels de son visage, et sa carrure un rien plus imposante, il lui suffisait néanmoins de tourner la tête sur le côté, où une parfaite copie de lui-même paraissait aussi désappointé que lui par la situation telle qu'elle était actuellement. À cette place, il y aurait dû avoir Harry... En fait, et même si tout cela demeurait encore très flou et plus qu'incompréhensible à ses yeux, il devait bien s'agir de Harry, là, tout de suite, qui s'accaparait son corps comme... de ce que le pdg d'Oscorp parvenait à en deviner, lui-même devait se retrouver actuellement dans la peau de son fils. Comment était-ce possible ? Allez savoir, mais dans tous les cas, Norman ne laisserait pas cette situation durer bien longtemps, et il comptait bien la corriger au plus vite. Autour d'eux, l'on s'agitait également, tous semblaient chercher à comprendre, mais aucun n'avait l'air de posséder de véritable élément de réponse. Pour Norman, en tous cas, qu'il soit dans la bonne peau ou non, il était hors de question d'attendre que les choses se résolvent d'elles-mêmes. Les laboratoires tenus secrets des fin fonds d'Oscorp pouvaient très bien trouver ce genre d'usage quand la situation l'exigeait.
S'il fallait encore des raisons de le convaincre que passer "des moments privilégiés" avec son fils, aussi agréable qu'une porte de prison, était une idée absurde, une perte de temps. Pour le moment, tout du moins. Il n'était pas encore prêt.. Même s'il avait fait de très sérieux progrès, qu'il fallait néanmoins lui reconnaître. Norman avait ri aux éclats quand il avait appris les événements qui s'étaient produits dans le lycée de son fils, et dont, pour sa part, il ne fallait pas chercher bien longtemps le coupable. Mais il luttait encore, ce n'était pas fini, et maintenant, il devait se forcer d'accaparer le corps de son propre fils. Quoi que, qui sait, ce serait peut-être l'occasion de forcer le destin... à la condition, bien sûr, que son fils n'abuse pas de son côté de son identité, ce dont il l'imaginait malheureusement tout à fait capable.
-Suis-moi. déclara-t-il d'un ton certes autoritaire, mais d'une voix qui, par conséquent, n'était pas la sienne, et qu'il était plus que perturbant de s'entendre posséder. Inutile de lui dire où, du moment qu'il s'exécutait. Ce qui n'était sans doute pas gagné, en vérité.
Ce furent les premiers mots qu'il prononça, tentant de rationnaliser une situation qui l'inquiétait, quoi qu'il ait l'air d'en penser (et s'ils restaient bloqués dans cette situation ad vitam ? Hors de question que cela se produise).
Les yeux d’Harry étaient tournés sur son image, celui qu’il voyait à côté de lui. Son image oui, comme s’il se trouvait devant un miroir, mais ce n’était pas le cas. Non, il se trouvait à Central Park et il n’y avait aucune raison normalement qu’il se voit physiquement à côté de lui. A moins que son esprit n’ait quitté son corps, ce qui était effectivement le cas. Ses mains (qui ne lui appartenaient pas vraiment) vinrent se poser sur son visage. Il ne reconnaissait évidemment pas ses traits, ce corps ne lui appartenait pas. Harry ne comprenait évidemment pas ce qui était en train de passer, même s’il se rendait compte des faits. Cela ne pouvait pas être plus clair de toute façon, il se trouvait dans la peau de son père et ce dernier devait sans nul doute être dans le sien, au vu de la manière dont il le regarder. Clairement, la situation ne plaisait pas à Harry et il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de démêler le fin mot de cette affaire. Parce qu’il n’avait clairement pas envie de passer le reste de sa vie dans le corps de son père. Il était la dernière personne avec qui il avait envie de changer son corps. Cela lui apprendrait à passer du temps avec son géniteur. Il aurait dû refuser, il devrait tout refuser de sa part, surtout maintenant que l’homme avait clairement brisé sa vie. Oui, Harry y allait un peu fort sans doute, mais il ne digérait toujours pas ce que Norman Osborn avait fait.
Ce dernier prit la parole, demandant à son fils de le suivre. Evidemment, Harry ne bougea pas. Cela le perturbait vraiment de se voir bouger, de s’entendre parler, sans que cela ne soit lui. Il devrait sans doute suivre les « ordres » de son père, mais une idée venait de germer dans son esprit. Il ne savait rien de la situation, il ne savait pas si elle allait pouvoir être réglée ou pas, mais il avait bien envie de la mettre à profit. Harry se trouvait dans le corps de Norman, il ne pouvait pas se contenter de suivre son corps contrôlé par l’esprit de son géniteur.
« Depuis quand Norman Osborn se laisse diriger par son fils ? »
Lança-t-il de la voix caractéristique de l’homme, se surprenant de son timbre. Il sourit, il se demandait bien à quoi pouvait ressembler son sourire sur le visage de son père. En tout cas, ce dernier ne se retenait pas. Il avait un regain d’énergie pour le coup, comme s’il avait enfin les cartes en mains et qu’il pouvait commander. Il n’allait pas se priver, alors qu’il avait justement la possibilité de pourrir la vie de son père, comme ce dernier semblait adorer faire. Il ne savait pas encore comment, mais il allait bien trouver.
« J’ai du travail, tu devrais rentrer à la maison. »
Il ne perdait pas son sourire, il se doutait bien que son père n’allait vraiment pas apprécier son attitude. Et, ça ne faisait que l’amuser encore plus.
l est évident que si Norman avait eu le choix de se retrouver dans la peau d’un membre, n’importe lequel, de son entourage, Harry aurait très certainement été parmi les dernières personnes qu’il aurait choisi. Il ne se sentait pas à son aise dans ce corps frêle qui n’était pas le sien, ce qui ne l’empêchait pas, même plus petit désormais que son fils, de le toiser, ou de toiser sa propre image de toute sa suffisance. Il avait fait un premier pas en avant, avec la ferme intention de voir le jeune homme (qui de fait n’avait plus du tout l’air d’un jeune homme) le suivre, mais ce dernier était resté immobile, à sa grande exaspération, une exaspération d’autant plus grande qu’il ne s’arrêta pas là, loin de là. Ce fut très étrange que d’entendre sa propre voix s’élever pour lui donner des ordres. Visiblement, cette situation, pourtant alarmante, amusait beaucoup son fils. Si le père pouvait pertinemment comprendre pourquoi, il ne pouvait que s’agacer de la légèreté avec laquelle il prenait la situation. Cela l’amusait, vraiment ? Il plaisanterait certainement moins si d’ici quelques minutes, quelques heures… quelques jours, cette situation restait au point mort. Et s’ils ne retrouvaient jamais leurs physiques initiaux ? Fallait-il qu’il réfléchisse pour deux armé de ce corps qu’il trouvait bien moins crédible que celui qu’il occupait d’habitude ?
-L’heure n’est pas à la plaisanterie, fils. répliqua-t-il, détestant entendre quelle voix il adoptait malgré lui. Celle-ci avait beau être ferme et décidée, c’était toujours celle d’Osborn fils, et il devait bien reconnaître que quiconque les reconnaîtrait au passage se tournerait vers l’autre plutôt que vers lui… raison de plus pour rejoindre au plus vite les locaux d’oscorp et de s’enfermer dans l’un de ses laboratoires jusqu’à avoir trouvé une solution. Puisque tu sembles te féliciter d’endosser mon rôle, ajouta-t-il tout en plantant sévèrement son regard dans le sien, Ce fut à son tour d’esquisser un léger sourire, même s’il ne se sentait pas franchement d’humeur à rire. J’ai si longtemps voulu que tu te hisses à mon niveau. Accaparer mon apparence ne te donne aucune crédibilité… tu es loin, si loin, d’être qui tu aurais dû devenir.
À savoir une copie conforme de lui-même, au final. Il n’était pas certain qu’il s’agisse là de la situation la plus enviable au monde… Mais c’était ainsi que Norman l’observait. Et il savait que son fils n’avait après tout que longuement cherché à être digne de ce que son paternel attendait de lui, sans que ce dernier ne s’en montre jamais satisfait. Savoir satisfaire aux exigences de Norman Osborn relevait, en même temps, d’un défi, comm d’une montagne à gravir. Et non, disposer de son corps et de sa voix ne le rapprochait pas encore assez de lui-même à ses yeux.
-Que sais-tu seulement de mon travail ? Il afficha une légère moue. Tu me déçois beaucoup. Et d’ajouter : Suis-moi et cesse de faire l’enfant dans ce corps d’adulte, tu veux bien.
Harry se doutait bien que son attitude ne devait pas plaire à son père, en même temps le jeune homme (qui n’avait pas vraiment l’air jeune à l’heure actuelle) se demandait bien quand l’homme trouvait son attitude plaisante. Son géniteur ne tarda donc pas de lui demander, de lui ordonner donc, d’arrêter de plaisanter. La situation n’était pas vraiment amusant en réalité, mais Harry ne pouvait pas s’empêcher de vouloir s’en amuser. C’était bien mieux que de passer son temps à se plaindre, comme il savait si bien faire en temps normal. Clairement, il n’avait pas envie de finir ses jours sous les traits de son géniteur, comme il ne supporterait pas que ce dernier contrôle son corps pendant longtemps. Mais il avait envie de s’amuser un peu de cette situation, alors que le fait de se trouver dans le corps de Norman lui donnait une certaine confiance en lui. Ou alors, c’était simplement parce qu’il était en train de devenir quelqu’un d’autre à petit feu. En tout cas, il s’amusait clairement de la situation et sourit de plus belle en s’entendant dire que l’heure n’était pas à la plaisanterie. Harry se doutait que Norman ajoutait le « fils » pour souligner le fait qu’il restait le père, quoi que les apparences puissent montrer. Il pouvait voir toute la sévérité dans le regard de son père, celui-là même qu’il plantait dans le sien. Norman ne manqua pas de lancer sa propre pique ensuite.
Harry perdit légèrement de son sourire en entendant son géniteur prononcer les mots qu’il prononça. Il avait toujours essayé d’être à la hauteur aux yeux de son père, il avait toujours cherché à obtenir sa fierté. Jusqu’à présent, il n’était jamais parvenu à ses fins. En même temps, il était presque impossible d’avoir réellement la fierté de Norman Osborn, tellement ses exigences étaient nombreuses. Quoi qu’Harry fasse, cela n’était jamais suffisant. Jusqu’à présent, puis que certains détails le rapprochaient énormément de son père autre que le fait qu’ils aient échangé leurs corps.
« Ne te sous-estime pas trop. »
Se contenta-t-il de répondre, d’un ton assez amer. Norman ne démordait pas sur le fait qu’il voulait que son fils le suive. Le jeune homme était bien tenté de se contenter d’obéir, comme il le faisait à chaque fois. C’était dans son habitude après tout, baisser la tête devant la grandeur de son géniteur et se contenter d’encaisser les coups. Sauf qu’en cet instant, Harry ne pouvait pas s’empêcher de se sentir différent et bien plus confiant.
« N’est-ce pas ce que tu attends de moi depuis toujours ? Que je devienne un homme digne de ce nom ? » Et à ses yeux, un homme digne de ce nom ne se contentait pas de suivre les ordres d’une autre personne, que celle-ci soit son père ou non. Et jamais encore Harry ne s’était à ce point opposé à son géniteur, jamais encore il ne s’était sentit aussi capable de le faire. « Suis moi, on va à Oscorp ! »
Au final, cela revenait sans doute au même, mais Harry ne pouvait pas s’empêcher de jubiler au fait qu’il n’était pas le suiveur. D’ailleurs, il n’attendit aucune réponse de la part de son père et se dirigeait déjà vers la voiture qui les attendait à l’extérieur de Central Park.
u n'es pas un homme digne de ce nom, répondit-il d'un ton qui ne dissimulait nullement une profonde déception. Au contraire, même, il l'appuyait pour qu'Harry puisse bien l'entendre, même s'il était singulier que de s'entendre prononcer une telle phrase avec la voix qui aurait normalement dû appartenir à son fils.
En l'occurrence, il n'avait pas à feindre la déception en question. En dépit de l'affection (sisi) qu'il portait à sa progéniture il ne manquait pas vraiment d'occasions de se montrer déçu de l'attitude de son fils, sûrement à cause d'Emily, sûrement parce qu'il plaçait la barre bien trop haut le concernant... Cette fois ne ferait pas exception. La situation était grave. Il se pourrait bien qu'ils ne parviennent pas si aisément à retrouver leurs apparences, et la situation serait alors des plus catastrophiques, il n'y avait vraiment pas de quoi plaisanter et jouer à ce petit jeu, selon lui, surtout si devait en résulter ce genre de comportement enfantin. Il ne dit rien quand Harry fit mine de prendre le contrôle et de prendre la décision de les mener à Oscorp... En même temps, c'était bel et bien l'endroit où ils devaient se rendre. Et au plus vite s'ils voulaient espérer trouver une solution digne de ce nom, qui rétablisse la situation ainsi qu'elle devait absolument l'être. Sans attendre l'approbation de Harry, et agacé de devoir se faire passer pour lui afin de ne pas soulever d'interrogations inutiles, il appela leur chauffeur afin qu'il les conduise jusqu'aux locaux d'Oscorp, dans cette entreprise dont il était supposément le PDG, même si ce n'était pas vraiment flagrant pour l'heure. Ils pénétrèrent tous deux à l'arrière de la voiture une fois que celle-ci vint les chercher, le véhicule se mit en marche, et Norman laissa, un temps, planer un profond silence tandis qu'il considérait la situation sous toutes ses formes, afin d'essayer, déjà, de leur trouver un recours pour demeurer ainsi le moins longtemps possible. Quand il prit la parole, ce fut d'un ton posé et résolu.
-Quand nous arriverons sur place, n'adresse la parole à personne, et contente toi de te rendre directement jusqu'à l'étage inférieur.
L'idée de laisser son fils se rendre dans son entreprise sous ses traits, et sous sa supervision d'apparence adolescente ne l'enchantait en rien. C'était de l'entreprise de toute sa vie, qu'il était question ici, hors de question que le jeune homme, dans un accès d'orgueil, de rébellion et de vengeance, vienne réduire à néant son empire. S'il ne faisait même que l'envisager, Norman serait obligé de passer à l'offensive à son tour. Après tout, Harry n'était pas le seul à avoir quelques cartes en main.
-Et ne t'avise surtout pas d'abuser de ton apparence. Saches que je saurai tout aussi bien me jouer de la tienne. Il planta son regard dans celui de son fils, s'y lisait un soupçon de menace. Je suppose que tu n'aurais pas vraiment envie, par exemple, que j'aille rendre une petite visite à ton amie... Gwen, c'est bien ça ?
Il savait pertinemment, que c'était cela. Et il espérait bien que cette remarque calmerait un peu le jeu.
Les deux Osborn montèrent donc dans la voiture qui vint les chercher, afin de les conduire à Oscorp. Evidemment, le chauffeur pris Harry pour son père ce qui l’amusa énormément. Même si au fond, cette situation commençait déjà à devenir lassante. Le jeune homme espérait quand même qu’il allait pouvoir retrouver son corps, non sans avoir quand même envie de s’amuser un peu avec celui de son père. Ce dernier passait son temps à lui pourrir la vie, alors il ne pouvait que voir en cette situation un bon moyen de se venger. Il y avait énormément de chose que Harry pouvait faire sous les traits de son géniteur et qui le mettrait mal à l’aise. C’était forcément très tentant, même si visiblement Norman n’appréciait pas cette situation. Et le pire, c’était qu’il avait ses propres moyens de rendre sa vie encore plus infernale qu’elle ne l’était. Harry n’avait pas pris la peine de réagir à son géniteur quand ce dernier lui demanda de se rendre au niveau inférieur de l’entreprise sans adresse le moindre mot à personne. A ce moment-là, on pouvait clairement dire qu’il ne l’écoutait qu’à moitié. Cependant, son attention ne put qu’être attisée quand l’homme mentionna les armes qu’il avait pour abuser de son apparence également. Il tourna son regard vers son père, lisant de la menace dans ses yeux avant de l’entendre mentionner Gwen. Quelque chose disait à Harry que son père ne doutait pas une seule seconde du prénom de son amie, qu’il s’en souvenait parfaitement. C’était après tout, le meilleur moyen de pression qu’il avait sur son fils en toute circonstance. Et pour le coup, il touchait clairement à la corde sensible.
« C’est bon, range tes menaces. »
Lui laça-t-il agacé, de cette voix qui n’était pas la sienne. Il savait parfaitement que Norman n’aurait aucun scrupule à aller trouver Gwen sous cette apparence et il n’avait aucune envie d’imaginer de quoi il était capable. Alors, il avait compris le message. A choisir, Harry préférait largement ne pas prendre de risque et s’arranger pour que son géniteur ne soit pas trop ennuyer par le fait qu’il possédait son corps. Même si cela agaçait clairement le jeune homme (qui n’avait pas du tout l’apparence d’un jeune homme) que son père ait de nouveau le dessus dans la situation. Il avait l’impression que c’était constamment comme cela, que quoi qu’il arrive c’était toujours son géniteur qui était gagnant. Mais il espérait bien qu’un jour, la situation allait prendre un autre tournant.
Les Osborn arrivèrent devant la tour Oscorp, où se trouvait l’entreprise de Norman. Le chauffeur s’arrêta et Harry n’attendit pas plus pour ouvrir la porte. Sans prononcer le moindre mot, il entra dans le bâtiment et s’approcha des ascenseurs. Il connaissait suffisamment l’endroit, il avait quand même eu l’occasion de venir souvent, pour savoir comment se rendre au niveau inférieur. Cependant, il y avait énormément de chose qu’il ne savait pas sur Oscorp, comme certaines activités.
« On fait quoi alors ? »
Demanda-il finalement, alors que l’ascenseur descendait vers le niveau inférieur.
ue ne fallait-il pas faire pour garder un minimum de contrôle sur la situation ? D'accord, il devait admettre que, tout agacé qu'il avait pu être par son fils, il fallait lui reconnaître un certain cran, et un talent à tourner toute situation à son avantage qui saurait très nettement lui servir plus tard. Selon lui, il n'y avait pas à s'interroger mille ans sur la personne de qui il tenait de ce point de vue-là. À ce jeu-là, néanmoins, il avait plus d'expérience que sa progéniture, et il sut par conséquent reprendre le dessus sur la situation. Au fond, il avait bien plus à perdre que Harry si ce dernier décidait de tirer entièrement profit du corps qu'il habitait à présent. L'avantage de Norman sur le jeune homme était qu'il avait depuis longtemps quitté l'adolescence, et qu'il savait donc quelles étaient la priorité. Pour le moment, la jeune Stacy était au coeur de toutes ses pensées et de toutes ses considérations, mais cela ne saurait forcément durer. Un jour, il reverrait l'ordre de ses considérations. Pour le moment, Norman s'en félicitait : ainsi, il pouvait tout de même diriger la conversation, ne serait-ce qu'un peu.
Ils se dirigèrent sans prononcer mot vers les étages inférieurs d'Oscorp, ceux qui renfermaient les travaux les plus secrets du chef d'entreprise, ceux qui n'étaient pas destinés à être révélés au grand jour, ou du moins pas dans l'immédiat, certainement pas dans l'immédiat. Norman aurait voulu attendre un peu avant de montrer certains secrets d'Oscorp à son fils, mais après tout, fallait-il encore qu'il lui cache quoi que ce soit. Il savait dorénavant qu'il était le bouffon vert, même s'il avait difficilement encaissé cette révélation, et l'idée de finir comme son paternel, il semblait moins réfractaire récemment, surtout quand il brûlait son propre lycée. Alors c'était sans doute le moment opportun de lui parler de tout. Ou du moins, quand ils y verraient plus clair dans ce qui avait provoqué cet échange de corps. Il ne répondit pas de suite, une démonstration vaudrait mieux que de longues explications verbales, de toute façon. Il l'entraîna donc jusqu'à un labo isolé, qui donnait le sentiment de se trouver dans une salle d'examen médical ultra perfectionnée... C'était un peu le cas. Les bas-fonds d'Oscorp regorgeait de surprises. Surprises nécessaires, cela va de soi.
-On va passer quelques examens, et voir si l'on décèle une anomalie.
À commencer par un petit passage au rayon x. Il faut ce qu'il faut. Norman n'était pas certain de trouver leur réponse ici, mais dans tous les cas, il ne fallait négliger aucune piste s'ils ne voulaient pas rester ainsi à jamais. Et, bien évidemment, ni l'un ni l'autre ne pouvaient vouloir demeurer ainsi. Il y avait toujours une explication scientifique et rationnelle à toutes choses, même dans le monde de fou dans lequel ils vivaient, c'était une chose que Norman avait bien comprise, et c'était parce qu'il pensait qu'il n'y avait aucun état de la nature qui ne puisse être dompté grâce aux bons soins de la science qu'il agissait comme il le faisait au sein d'Oscorp. Pour cela aussi, certainement, qu'il était devenu le bouffon vert, et Harry le Hobgoblin. Ils étaient un nouvel échelon de l'évolution. Et ils ne pouvaient se laisser perturber par cet... incident.
Cela agaçait de perdre l’avantage de la situation, mais Norman avait forcément un avantage sur lui. Au fond, le jeune homme devait bien reconnaitre qu’il avait des points communs avec son père, même si ça le tuait vraiment de le penser. Il avait envie de jouer les manipulateurs à son tour, il ne pouvait pas s’en empêcher. Cependant, il avait encore bien trop de faiblesse pour avoir concrètement le dessus sur son géniteur, puisque ce dernier savait parfaitement où appuyer pour faire mal. Ainsi donc, cela ne fut pas compliqué pour lui de reprendre la main une fois de plus. Il savait parfaitement que son fils était incapable de s’opposer à lui quand il était question de Gwen. Harry savait parfaitement qu’il avait bien plus à perdre que son père dans ce petit jeu, alors autant abandonner. Même si vraiment, ça l’agaçait au plus haut point.
Mais ils n’avaient pas le choix de toute façon. Harry n’avait pas spécialement envie de finir ses jours dans les traits de son père, il avait envie de profiter de sa propre vie après tout. Alors, ils devaient trouver un moyen pour redevenir eux même rapidement, pour cela il fallait qu’ils se rendent dans les niveaux inférieurs d’Oscorp. Et au fond de lui, le jeune homme était vraiment intéressé par ces niveaux inférieurs. Harry avait beau être l’héritier de l’entreprise, il ne connaissait pas grand-chose sur ses activités. Il ne connaissait que les détails officielles, il n’avait aucune idée de ce qui se tramait, même s’il commençait sincèrement à se questionner depuis qu’il savait que Norman était le Bouffon Vert (et qu’il l’était également en quelque sorte depuis). Cette histoire avait au moins le don de lui permettre de visiter les bas-fonds de l’entreprise. Quand ils sortirent de l’ascenseur, sans que Norman ait répondu à sa question, Harry observa attentivement ce qu’il avait autour de lui. Ils arrivèrent dans un laboratoire médicale, qui semblait remplit de plus de technologie qu’Harry n’avait jamais vu de sa vie.
« On commence par un petit passage au rayon x ? »
Demanda-t-il, sérieusement. C’était qu’il commençait à beaucoup plus réfléchir en matière de science. Harry n’avait jamais été idiot et il s’en sortait assez bien, mais depuis que le sérum avait pris place dans son sang, son cerveau travaillait bien plus. Il y avait énormément de chose qui changeait en lui depuis que son père avait décidé de son destin, il ne savait pas encore jusqu’où il allait changer.
« Tu as du sacré matériel. »
Se permit-il de préciser, un léger sourire s’affichant sur son visage. Il était ignorant de tout cela, mais maintenant qu’il le voyait de ses propres yeux, le jeune homme n’avait pas l’intention d’oublier cet endroit. Une fois qu’ils allaient s’en sortir de cette situation, Harry avait bien l’intention de s’intéresser un peu aux travaux de son paternel dans son entreprise. Après tout, ça le regardait puisqu’il était son héritier. Et puisque l’homme cherchait à faire de lui une copie conforme de sa personne, c’était normal qu’il soit au courant.
l fallait bien que cela arrive un jour, Norman était seulement pris de court et s'était attendu à ce que les choses se déroulent dans d'autres circonstances. Le PDG d'Oscorp pouvait bien dire ce qu'il voulait et donner l'impression de n'avoir que faire de son fils, il comptait tout de même lui léguer son entreprise, c'était même pour cela qu'il mettait à ce point d'application à le modeler à son image, quitte à employer des méthodes pour le moins... extrêmes, et ce qu'il y a de plus contestable. S'il devait diriger Oscorp, forcément, il fallait également qu'il en connaisse les secrets, qu'il sache ce qui s'y tramait au-delà de l'image pubique de cette entreprise. Norman avait déjà prévu la manière dont les choses se dérouleraient, dont il présenterait l'ensemble pour éviter qu'Harry ne se braque immédiatement (ce qui était une affaire complexe, c'est le moins que l'on puisse dire), là, il savait qu'en menant directement son fils à l'un de ses laboratoires secrets, il s'exposait sans s'y être préparé à toutes les questions de son fils, et que les conditions n'étaient pas idéales... Mais tant pis, ce moment inévitable se voyait accéléré, voilà tout, il ferait avec. Il y avait plus urgent à l'heure actuelle, de toute manière, à savoir, bien sûr, comprendre ce qui leur arrivait. Pour cela, ils avaient tout le matériel possible. Si Norman ignora sublimement la remarque que lui fit son fils au sujet de son matériel - il serait toujours temps plus tard de répondre à ses questions - il retint celle qui concernait les rayons x, et qui semblait effectivement être la meilleure manière de commencer.
-Je t'en prie. fit-il en désignant la machine à rayon X, laissant à son fils le soin de s'y exposer, ne lui donnant pas l'opportunité d'y rechigner. Après tout, c'était quand même le corps du père qui était analysé, alors il n'avait pas tant de raisons que cela de s'en plaindre.
L'expérience se déroula bien sûr sans problèmes, ce n'était pas la première fois que Norman utilisait ces machines, même s'il les laissait la majeure partie du temps entre les mains de ses experts. Malheureusement, ce premier test ne donnait rien de valable. Le résultat était ce qu'il y a de plus normal. Aucune anomalie à signaler. Il allait falloir trouver leurs réponses ailleurs.
-Rien à signaler. décréta-t-il des plus froidement.
On pouvait sans mal percevoir de la déception et de l'agacement dans le ton de sa voix, ou du moins, dans la voix de Harry, car il est certain qu'il ne se reconnaissait pas dans ce timbre adolescent, éloigné du sien, même s'il avait pris les inflexions habituelles du directeur général d'Oscorp. Bon, les rayons X ne donnaient rien, mais il y avait encore d'autres manières de parvenir à leurs fins et de comprendre ce qui leur était arrivé pour mieux pouvoir résoudre ce "soucis" (qui pourrait bien tenir de la catastrophe s'ils n'agissaient pas très vite), qui en vérité devait se régler de lui-même, et n'exigeait pas les efforts qu'ils fournissaient à l'heure actuelle.
Harry ne pouvait pas s’empêcher de parcourir le laboratoire dans lequel il se trouvait avec son père des yeux (des yeux de son père pour le coup). Il ne s’était vraiment pas attendu à ce que son paternel possède des laboratoires de ce genre dans le sous-sol de son entreprise. L’adolescent connaissait ce que faisait Oscorp d’une manière officiel, même s’il semblait n’en avait que faire. Il savait bien qu’un jour, il allait hériter de l’entreprise alors il ne restait pas indifférent à ce qu’elle était. Mais visiblement, il était ignorent ce certain détail. Ca ne l’étonnait pas tant que ça au final, après tout Norman était plus que secret avec son fils. Cela ne faisait pas longtemps qu’il était au courant de la double vie de super-vilain de son père. Pendant tout ce temps, le jeune homme n’avait rien su des activités de vilain de son géniteur, il n’avait pas imaginé une seule seconde qu’il puisse être le Bouffon Vert. Maintenant il était au courant et en prime, il était à son tour devenu un vilain (même s’il cherchait encore à combattre cette partie de lui). Harry pensait donc que son père avait encore énormément de secret pour lui. Et la visite dans ce laboratoire le lui confirmait, même s’il se doutait quand même de quelque chose. Le sérum que Norman avait eu l’immense amabilité d’injecter dans ses veines ne sortait pas de nulle part, il venait bien de quelque part. Alors pourquoi pas ici ?
Pour le moment, Harry gardait ses questions. Il avait envie de savoir ce qui arrivait à leurs corps et pourquoi ils étaient échangés comme ça. Ce n’était dans l’intérêt de personne de rester dans le corps de l’autre. Même si Harry pouvait s’amuser quelques minutes de la situation, trouvant mille façons de jouer avec le corps de son père, il n’avait aucune envie de rester sous ses traits constamment. Il tenait bien trop à son corps et à sa vie pour rester dans celui de son géniteur. Surtout qu’il savait à quel point Norman pouvait faire des ravages avec son apparence. Ils devaient donc absolument retrouver leurs corps respectifs. Harry ne broncha pas quand son père lui demanda de se faire scanner au rayon X. Après tout, ce n’était même pas son corps qui allait passer dans la machine, alors il n’allait pas chipoter. Malheureusement l’examen ne donna rien de concret. Harry ne parvint pas à cacher un soupire d’agacement.
« Prends-moi un peu de sang pour voir. » Dit-il en s’installant sur une chaise en levant la manche de la chemise que son père avait mis sur lui ce jour-là. Tant qu’à faire, Harry préférait que ce soit le corps de son père qui serve de nouveau pour l’expérience. « Tu dois avoir ce qui faut non dans ce labo ? C’est ici que tu as mis en place le sérum que tu m’as injecté ? »
Oui bon, Harry ne parvenait pas à se retenir plus longtemps. Mais puisqu’ils étaient là, puisqu’ils devaient bien trouver un moyen de redevenir eux-mêmes, autant qu’ils discutent non ?
orman mit rapidement de côté sa frustration quand le premier examen qu'ils effectuèrent fit chou blanc. Cela n'avait pas grand chose de surprenant, au final, cela aurait été un coup de bol monstrueux qu'ils trouvent la réponse à toutes leurs questions en une seule expérience... Il n'était même pas dit qu'examiner mutuellement leurs deux corps servirait à quoi que ce soit, d'ailleurs. Physiquement, si Normal peinait à se faire à sa nouvelle corpulence, il devait bien reconnaître que, autrement, il n'y avait rien de particulier à signaler, il n'éprouvait rien qui sorte de l'ordinaire, si ce n'est une tension pour le moins logique, quand on savait qu'il craignait sincèrement d'être coincé dans le corps de son fils. Il pouvait affirmer à Harry qu'il aurait plus à perdre que lui dans l'affaire, mais c'était faux, bien sûr. Il y avait en jeu jusqu'à sa réputation et sa carrière, il ne pouvait pas permettre à la situation de durer plus longtemps. Il allait donc falloir procéder à d'autres tests, et le pdg d'Oscorp coincé dans le corps de son fils qui, qui sait, se verrait attribuer ce titre lui aussi, un jour (s'il cessait de le décevoir), ne rechigna pas quand Harry évoqua l'idée d'une prise de sang. ça semblait être la suite logique. Et même s'il n'appréciait pas vraiment que tous ces sévices soient subis par son propre corps, il fallait bien en passer par là et, au moins, sur le moment, ce serait son fils qui éprouverait la piqure de l'aiguille. Ce n'était jamais qu'une banale prise de temps, après tout.
Norman chercha dans le laboratoire le matériel nécessaire pour ce faire. Oui, il avait bien sûr tout ce qu'il fallait, et il n'aurait guère de mal à procéder à cette opération, qui n'était pas la plus délicate de toute. Pendant ce temps, Harry y allait de ses questions, et au fond, Norman appréciait qu'il l'interroge ainsi, d'autant qu'il décelait plus de curiosité, au final, que d'hostilité dans le ton de sa voix. Il hocha doucement la tête quand il lui demanda si c'était ici qu'avait été conçu le sérum qu'il lui avait injecté. Ce n'était pas exactement ici, non, du moins pas dans ce laboratoire, mais bien dans ces sous-sols.
-J'ignorais que le sérum aurait de tels effets à l'époque où je l'ai conçu... Enfin, "je" n'englobait pas que lui, mais ça... Il faut dire qu'il avait découvert les effets de ce qui s'avérait être, sans qu'il en ait conscience, un poison lent, le plus accidentellement possible. Cela étant, il ne regrettait rien. Absolument rien. Et il acceptait d'en parler plus précisément à son fils dorénavant, que cette situation ait au moins un semblant d'utilité (difficile à déceler autrement). Mais il a fonctionné au-delà de mes espérances. ajouta-t-il en attachant un garrot... à son propre bras, pour le coup. dont il désinfectale carré de peau où il planta finalement l'aiguille.
Alors, il se passa un phénomène singulier (enfin, pas plus que ce qui s'était déroulé jusque là), il éprouva la douleur de la piqure. Et il se retrouvait tout à coup assis à la place qu'occupait son corps jusque là. Il semblait qu'il ait réintégré son corps.
Le lycéen avait l'habitude des conversations houleuse avec son père ces derniers temps (ces dernières années même d'ailleurs) et pourtant, maintenant, ils parlaient et discutaient normalement. Ou presque quand on réfléchissait au sujet de cette discussion. Harry ne pouvait pas s'empêcher d'être curieux, d'en savoir d'avantage sur cette chose qui coulait dans ses veines. Le fait qu'ils se retrouvent tous les deux dans les laboratoires (secret) d'Oscorp aidait clairement à cela aussi, ainsi que le fait d'être coincé dans le corps de l'autre et de devoir trouver une solution. Harry se rendait bien compte qu'il avait peu de chance de s'en sortir avec ce sérum maintenant (quoi qu'on ne savait jamais), il allait donc pour le moment devoir faire avec (et une part de lui, bien profonde, en était ravie). Forcément, Harry avait envie d'en savoir plus et il se disait que peut-être qu'il pourrait trouver une solution à son problème quand même avec plus d'information (même si c'était surtout une bonne excuse). C'était donc ainsi que Norman avait travaillé sur le sérum et apparemment, il ne s'était pas attendu à ces effets. Sauf qu'il s'en trouvait bien plus ravie des effets du sérum. En même temps, Harry avait bien compris que son géniteur n'avait aucun souci avec le sérum qui coulait dans ses veines et le monstre qu'il devenait de temps à autre.
Harry avait bien envie de continuer ses interrogations, mais en même temps Norman s'occupait de prendre du sang de son propre corps. Il posa un garrot, désinfecta une zone de son bras avant de planter l'aiguille. Ce fut à ce moment là que le jeune homme pensait reprendre la parole, mais un phénomène se produit. Quelques secondes après qu'il ait vu l'aiguille se planter dans la peau du corps qu'il empruntait à son père, il se retrouvait avec le doigt sur la seringue. Visiblement, il avait retrouvé son corps.
"Oh, bien !" Laissa-t-il échapper, appréciant de retrouver sa voix normale et non celle de son géniteur quand il parlait. Au même moment, il retirait l'aiguille du bras de son père, puisqu'ils n'avaient plus besoin de faire cette prise de sang. "Je ne sais pas comment on a retrouvé nos corps, mais ça me va très bien."
Comme il ne savait pas comment ils s'étaient retrouvés avec le corps de l'autre. Evidemment, Harry était curieux et il avait bien envie de percer ce mystère, mais en même temps il était simplement heureux d'avoir enfin son esprit dans le corps adéquate. Parce qu'il ne se voyait vraiment pas continuer le reste de ses jours sous les traits de son père et inversement. Il préférait ne pas imaginer ce que Norman aurait fait sous son apparence. Tout comme il ne fallait pas imaginer ce qu'Harry aurait fait à la place de son père. Le jeune homme déposa les affaires qu'il avait encore en main sur la table du laboratoire, tournant son regard vers son géniteur. C'était quand même bien mieux comme ça. Et puisqu'ils avaient commencé à discuter, le jeune homme avait bien envie de continuer.
"Tu cherchais quoi exactement quand tu as testé ce sérum ?" Bah oui, puisqu'ils n'avaient pas eu les effets qu'il attendait, Harry se demandait bien ce qu'il cherchait à la base.
orman devait bien reconnaître être soulagé d'avoir réintégré son corps et sa voix. Il n'y avait eu rien de plus frustrant à ses yeux que de le voir aux prises avec son fils, qui aurait tout à fait pu en disposer à sa guise et commettre des erreurs qu'il aurait eu bien des difficultés à réparer (car s'il pavoisait tout à l'heure en menaçant Harry par rapport à Gwen, il avait eu bien moins de pouvoirs sur l'existence de son fils que l'inverse, Harry s'étant trouvé dans la possibilité de compromettre autant sa carrière que sa réputation). S'il se sentait rassuré de découvrir que la situation s'était rétablie d'elle-même, il n'en restait pas moins sur ces gardes. Il n'était pas exclu que ce rétablissement soudain des choses ne soit que temporaire, quoi que pour l'heure, cela ait l'air de vouloir durer. Dans tous les cas, le PDG d'Oscorp se promettait de se pencher très sérieusement sur la question afin d'obtenir le fin mot de cette histoire et, qui sait, l'exploiter à sa guise ? Car oui, même en des situations de la sorte, Norman Osborn ne perdait jamais le nord. Si ce procédé d'échange de corps pouvait être identifié et, à la longue, maîtrisé, il pourrait représenter une avancer scientifique ce qu'il y a de plus considérable et qu'il ne se voyait pas ignorer. Surtout, bien sûr, si elle savait servir ses propres intérêts, et c'était bel et bien ce qu'il pensait.
Il se serait d'ailleurs penché directement plus avant sur la question, tout en interdisant à Harry de s'éloigner pour les besoins de ses recherches, si Harry n'avait pas décidé de poursuivre la conversation qu'ils avaient entamée dans l'apparence l'un de l'autre. Norman aurait pu se contenter de maintenir Harry à l'écart une fois de plus, comme il l'avait si souvent fait déjà, mais il était allé trop loin dans ses explications, déjà, et il avait bien conscience qu'il était temps que le jeune homme prenne conscience de certaines choses, qui se déroulaient dans ses laboratoires confinés et ultra-secrets. Puisqu'un jour, mais au sens figuré, cette fois, il se tiendrait bel et bien à sa place. Ceci dit, il comptait malgré tout rester sélectif au possible dans le choix des informations qu'il daignait adresser à son fils. Il allait lui parler, oui, mais il ne pouvait tout de même pas se permettre de tout lui dire. Il comptait en tous cas mettre de côté les informations concernant le co-directeur qu'il avait évincé, l'accusant de détournement de fond, pour s'attribuer le mérite de ses invention et avoir la main-mise sur l'intégralité de son entreprise. C'était pourtant cet homme de l'ombre, qui payait dorénavant le prix d'un crime qu'il n'avait pas commis, qui avait jeté les bases de ce sérum que Norman s'était appliqué à finaliser ensuite, avec les résultats que l'on sait.
-Ce sérum devait être le pain-béni de ceux qui souffrent de déficiences physiques ou mentale, il accélère la régénération des cellules, augmente le potentiel cognitif... Bref, un produit de valeur qui aurait pu s'arracher sur le marché. Sauf que maintenant, Norman préférait se l'accaparer. Ainsi qu'à son fils, dorénavant. De toute façon, ses effets étaient bien trop instables (disons que la folie et la skyzophrénie pour effets secondaires, ça n'attirait pas les foules), et ils en tiraient meilleur profit que ne l'aurait fait n'importe qui d'autre. Je n'avais pas l'intention de me l'inoculer. Il y a eu... un accident.
Harry aurait très bien pu se contenter d’apprécier d’avoir retrouvé son corps pour reprendre le court de son existence. Il pouvait s’en aller de ce laboratoire, maintenant qu’il avait de nouveau ses propres traits, abandonner son père et rentrer chez lui. Il aurait dû en effet, mais il ne pouvait pas s’empêcher de se montrer plus curieux encore sur la conversation qu’ils avaient commencé tous les deux. C’était la première fois que le fils et le père avaient une telle conversation depuis un moment, concernant bel et bien ce qui les liés maintenant. Puisqu’Harry avait ce sérum dans ses veines, qu’il se trouvait être un monstre maintenant, autant qu’il connaisse les détails de l’histoire de ce sérum. Ça n’allait pas l’aider à accepter la situation pour autant, mais il avait quand même envie de connaitre les détails. Et puis au fond, le jeune homme devait bien avouer qu’il appréciait d’avoir une discussion « normale » en compagnie de son géniteur. Ils ne se disputaient pas, ils discutaient posément. C’était quand même assez rare les concernant, Harry ne se souvenait pas de la dernière fois qu’ils avaient discuté si sereinement. Surtout que depuis cette histoire de sérum et d’injection, Harry était vraiment sur les nerfs. La conversation n’était pas forcément agréable au vue de la situation tout de même (Harry en apprenait plus de ce qui était en train de couler dans ses veines et de gâcher son existence, ce qui lui donnait envie de se faire tuer), mais elle était posée au moins.
Ce sérum était normalement destiné à aider les autres alors. Mais Harry était bien placé pour savoir que ce n’était vraiment pas possible d’envisager de le donner à d’autre. Et Norman avait eu un accident, il n’avait pas eu l’intention de se retrouvé confronté à cette situation. Situation qu’il avait décidé de partager avec son fils. Harry serra des dents en entendant cela, en réalisant que son père n’avait pas eu le choix de devenir celui qu’il était, mais qu’il avait fait le choix de le transformer lui. Alors qu’il savait parfaitement les effets secondaires. La force mentale et physique était agréable, Harry ne pouvait pas cracher dessus bien sûr (ses notes allaient sans doute faire un bon prochainement), mais les effets négatifs étaient quand même nombreux. Ce n’était pas le moment pour lui de s’énerver.
« C’était pas au point visiblement… » Dit-il simplement, ne sachant pas s’il était bon qu’il dise vraiment ce qu’il pensait. Ça n’allait rien changer sans doute. Et puis finalement, il ne put s’empêcher de rajouter quelque chose. « Il y a un antidote ? »
S’il y en avait un, cela étonnerait grandement Harry que son père le lui indique, mais qui ne tentait rien n’avait rien. Le jeune homme avait envie de se débarrasser de ce sérum qui était un poison à ses yeux, plus qu’une bénédiction comme Norman semblait croire. Du moins, quand il se trouvait dans ce genre d’instant, puisqu’il pensait complètement différemment quand il se trouvait sous les trait du Hobgoblin.
orman devait reconnaître qu'il ne s'était pas attendu à ce que cette situation pour le moins étrange mène à la conversation qu'il avait en cet instant avec son fils. Si le sujet de leur discussion n'avait rien de bien simple et touchait à ce qui ne pouvait qu'être source de conflits entre eux, ils parvenaient à en parler posément, et à revenir sur les zones d'ombres du passé de Norman, qu'il n'avait partagé avec personne jusqu'ici, bien qu'il devait la vérité à son fils depuis l'instant où il lui avait inoculé le sérum qui avait accidentellement fait effet sur lui il y a longtemps déjà. Norman préféra ne rien répondre quand son fils fit remarquer que le sérum n'était pas une grande réussite. Il est certain que, en l'état, il n'aurait guère pu être commercialisable, mais la réussite ou non de ce procédé dépendait du point de vue. Norman ne regrettait rien. Parce que son esprit dérangé avait désormais parfaitement intégré le bouffon vert, et qu'il était bien incapable d'imaginer vivre sans son alter ego maléfique (pour un égo qui l'était déjà pas mal aussi, d'ailleurs), et parce qu'il ne voyait plus que du positif à cette expérience malencontreuse. Pourtant, il n'avait pas toujours accueilli de cette manière sa "métamorphose". Dans les premiers temps, il n'avait pas été bien différent de Harry. Il avait exécré cet autre lui-même, qui lui parlait à l'oreille, sur lequel il n'avait pas le moindre contrôle... pourtant, à présent, il savait que Norman Osborn ne serait rien sans le bouffon vert, il avait besoin de lui, il lui était devenu indispensable. Et il était convaincu qu'il ne faudrait pas longtemps à Harry pour ressentir la même chose, et ne plus vouloir se dissocier du Hobgoblin, raison pour laquelle un sourire amusé se dessina sur ses lèvres quand le jeune homme émit l'hypothèse d'un antidote.
-Aujourd'hui, tu penses vouloir un antidote. Demain, cette idée te révoltera. répondit-il très calmement, et sans se départir de son sourire, bien sûr. Il n'y a pas d'antidote, non.
À l'époque, Norman en avait cherché un, pourtant, il s'était véritablement activé à trouver un remède au mal qui le rongeait, qui le muait progressivement en un autre, qui constituait son double. Mais aucune expérience n'avait aboutie, aucune n'avait mené à des résultats concluants. Et aujourd'hui, bien sûr, Norman avait entièrement abandonné ses recherches. Il n'en avait que faire, qu'il existe ou non un antidote. S'il en découvrait un, il refuserait de se l'inoculer (et changerait peut-être du tout au tout si on le lui imposait de force). Et Harry finirait par suivre un cheminement similaire, c'est une certitude. Il ne s'en rendait pas compte, mais cela finirait par arriver tout de même. Quoi qu'en pense Harry, ils n'étaient pas si différents.
Harry ne savait pas vraiment quoi penser du fait qu'il parvenait à avoir une discussion posée et normale avec son géniteur, alors qu'ils parlaient quand même d'un sujet grave. Après tout, ce sérum que Norman Osborn avait mis dans les veines de son fils était la cause de toutes leurs dernières disputes. Et pourtant, ils discutaient normalement, ou presque. Harry serra quand même des dents en entendant son père affirmer qu'il voulait aujourd’hui un antidote, mais qu'ensuite il n'en voudrait pas du tout. Le jeune homme n'aimait pas quand son père prenait des "décisions" à sa place, même si pour le coup il se contentait de donner son avis. Il avait constamment le sentiment que Norman cherchait surtout à contrôler la moindre parcelle de sa vie, à avoir la main sur son existence toute entière. Evidemment, Harry n'avait aucune envie que cela arrive. Il souhaitait pouvoir contrôler son destin, même s'il était très mal partie pour le coup. Le jeune homme se contenta donc de lancer un regard froid à son géniteur suite à sa remarque, n'aimant pas cela du tout, mais appréciant encore moins le fait de l'entendre dire qu'il n'y avait pas d'antidote. Le jeune homme lui avait posé la question, mais en même temps, il ne savait pas vraiment s'il pouvait lui faire confiance quand même. Norman n'avait aucun intérêt à voir son fils guérir de son sérum, après avoir pris la peine de l'installer dans ses veines sans son autorisation. Il était donc logique que le géniteur affirme qu'il n'y avait aucun moyen de revenir sur ce qui s'était passé. Harry n'était donc pas certain de pouvoir lui faire confiance.
« Il n'y en a pas, ou tu n'as pas été capable d'en trouver un »
Le ton de la voix d'Harry s'était fait plus sec, alors qu'il remettait clairement en cause les capacités de son géniteur. Après tout, l'homme se considérait si doué, mais son sérum n'avait pas du tout eu l'effet escompté. Même s'il faisait avec et que visiblement Norman Osborn n'avait aucune envie d'être dissocié du Bouffon Vert, il n'avait quand même pas eu le bon résulté au début. Il s'était retrouvé avec un sérum instable qui l'avait rendu complètement dingue et qu'il n'avait pas manqué de faire la même chose à son fils (la preuve que Norman était fou). Harry se permettait donc de douter des capacités de son géniteur à trouver une solution au problème. Mais il ne se pensait pas forcément plus capable de le faire, sauf que Norman n'avait pas besoin de le savoir.
« Je suis certain de pouvoir en trouver un. »
Il afficha même un sourire qui voulait montrer le fait qu'il avait confiance en lui. Mais ce n'était pas vraiment Harry qui avait confiance en lui, c'était le Hobgoblin en lui qui le poussait à avoir une telle attitude. Il n'avait pas envie de laisser paraitre à son géniteur qu’il finirait par accepter le monstre qui se trouvait en lui maintenant que le sérum coulait dans ses veines, mais au fond de lui Harry savait qu'il allait avoir de plus en plus de mal à le combattre.
a possibilité qu'un antidote soit envisageable n'était en vérité pas une élucubration totale, bien au contraire, Norman avait créé cette situation, elle était son oeuvre, ni plus ni moins, et si son sort avait été scellé artificiellement, il était tout à fait possible qu'il sache se résoudre artificiellement également. C'était à cet espoir, tout du moins, que Norman s'était raccroché dans un premier temps, quand il avait désespérément cherché à se débarrasser du mal qui le rongeait. Le tout avant de considérer qu'il s'agissait en définitive d'un bien absolu, dont il ne pouvait être qu'infiniment fier. Alors oui, Harry avait raison, quelque part, bien que Norman ne prit pas ombrage de la remarque de son fils. S'il n'y avait pas d'antidote, ce pouvait seulement être parce qu'il n'avait pas eu les capacités pour en concocter un. Peut-être, oui. À ce stade, Norman avait la certitude du contraire. S'il cherchait encore à trouver un remède, il l'aurait trouvé à ce stade. Cela lui aurait demandé du temps, sans doute, mais il y serait parvenu. Il s'avérait seulement qu'il n'en avait plus l'ombre d'une envie. Il avait d'autres objectifs, d'autres desseins, d'autres envies. Gaspiller du temps et de l'énergie à tenter de modifier une condition dont il était on ne peut plus fier, très peu pour lui, et il était entièrement convaincu que son interlocuteur finirait par penser de même. Pour le moment, il était déboussolé par ce qui lui arrivait. C'était absolument normal. Il était perturbé par ce qui arrivait, par ce qu'il n'arrivait pas à comprendre et à contrôler, mais il parviendrait, à un moment ou à un autre, à atteindre le même stade que lui, et alors, à ce moment là, il n'aurait plus guère besoin de s'intéresser à l'éventuelle existence d'un antidote. Il serait parfaitement satisfait de ce qu'il était.
-Si tu en es certain, je t'en prie. Rien ne t'interdit d'essayer. répondit posément Norman, le regard ancré dans celui de son interlocuteur.
Harry pouvait essayer autant qu'il le voulait de trouver une solution à ce qu'il considérait pour le moment comme une malédiction, ce serait une perte de temps. Comme bien souvent, Norman sous-estimait totalement sa progéniture, et il considérait que si lui-même avait échoué, il n'y avait aucune chance pour qu'Harry parvienne à quoi que ce soit dans le laps de temps qui lui était accordé. Car oui, les heures et les jours défileraient, et il n'en faudrait pas beaucoup pour que Harry Osborn et le Hobgoblin apprennent à cohabiter sans plus vouloir se nuire, et Harry ne pourrait plus se passer du super-vilain. Cela commençait déjà, d'ailleurs.
-N'hésite pas à me tenir informé de tes progrès, surtout.
Bien évidemment, c'était de la pure et simple provocation, ni plus ni moins, mais et pourquoi pas, Norman apprécierait, à vrai dire, de tester de la sorte les compétences de son fils, même s'il restait entièrement convaincu qu'il finirait inévitablement par échouer.
Harry connaissait suffisamment son père pour savoir que ce dernier ne lui faisait pas confiance pour trouver un antidote. Du moins, il ne devait pas penser qu’il soit capable. En même temps, ce n’était pas nouveau que Norman Osborn sous estimait complètement sa progéniture. Il ne le pensait pas apte d’être à sa hauteur et pourtant, ce n’était peut-être pas si vrai que cela. Harry avait bien plus de difficulté que son père, mais c’était parce qu’il n’avait, jusqu’alors, pas eu le sérum pour l’aider. Pour l’instant, le jeune homme ne se rendait pas encore complètement compte des biens faits (qui était accompagné d’énormément d’effet secondaire problématique, comme une envie claire de violence et de meurtre) que le sérum que son père avait injecté dans ses veines lui apportait. Il ne savait pas s’il pouvait trouver un antidote, mais cela ne l’empêchait pas d’affirmer qu’il en était capable. Cette nouvelle confiance en lui ne venait pas de nulle part bien sûr, mais il n’avait pas l’intention de trop montré son origine. Sauf qu’il se trouvait en face d’une personne qui était passé par ce qu’il passait actuellement, Harry vivait la même expérience que Norman, il pouvait parfaitement le comprendre. Harry ne pouvait voir que du défi dans les propos de son père et forcément, cela titillait également le Hobgoblin en lui. Le monstre au fond de lui n’avait aucune envie de disparaitre, mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir répondre au défi de son créateur. Simplement pour montrer qu’il n’était pas moins fort. Il n’allait donc rien faire pour empêcher la recherche de cet antidote.
« Je ne vais pas y manquer alors. »
Affirma Harry sans quitter son père des yeux, comme pour lui signifiait qu’il allait relever le défi. Evidemment, il ne pouvait pas être entièrement sûr de lui de sa réussite (voir pas du tout en fait), mais cela ne l’empêchait pas pour autant de réussir. Et de tenir au courant son géniteur de son avancée par conséquence. Même s’il allait sans doute beaucoup moins pavaner si jamais il ne parvenait pas à ses fins, ce qui évidement risquait bien d’arriver.
« Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai assez trainé dans le coin. » Affirma-t-il toujours sur le même ton qu’il utilisait depuis tout à l’heure, qui faisait ressortir la pointe du monstre qui se trouvait au fond de lui. Cela faisait un moment maintenant qu’il se trouvait en compagnie de son géniteur, ils n’avaient pas vraiment pour habitude de passer autant de temps ensemble. Cela arrivait bien sûr aux Osborn de passer du temps ensemble, mais pas de cette manière. Ou alors, peut-être quand l’héritier était encore qu’un gosse et donc il ne se souvenait pas d tout. « Je vais rentrer. »
Et il n’avait pas spécialement envie de rentrer avec son père, il devait bien l’avouer. Autant qu’ils prennent chacun leur route et qu’ils se retrouvent chez eux, ou pas. Harry avait l’habitude de s’enfermer dans sa chambre (et Norman dans son bureau), mais c’était pire encore depuis cette histoire de sérum.
eut-être Norman devrait-il s'inquiéter davantage du fait que Harry décide d'élaborer un antidote pour se débarrasser du Hobgoblin, mais il n'en était rien. Oh, il était parfaitement convaincu que son fils se mettrait à l'ouvrage, et même qu'il y mettrait du coeur, mais il pensait tout simplement qu'il n'aurait pas le temps d'aller plus loin. Oui, il avait peut-être les capacités (d'autant plus que le sérum allait décupler son intelligence, et commençait déjà), déjà, mais bientôt, il n'aurait pas la volonté. Norman ne pouvait pas en être sûr, mais il croyait vraiment que Harry suivrait le même chemin que lui, ni plus ni moins, et le désir de redevenir lui-même disparaîtrait pour de bon face au plaisir d'être à la fois lui mais également l'autre, pour son plus grand plaisir. Il se laisserait envahir par cette force, cette colère, cette violence. Et plus rien n'importerait alors, il ne verrait plus que les avantages, et comprendrait que ce qu'il prenait pour des inconvénients en étaient également. Ainsi, l'ordre serait rétabli, et Harry ferait la fierté de son père. Enfin ! S'il voulait perdre du temps à composer son antidote, c'était son droit, après tout, et ce pourrait même être intéressant de voir comment ses recherches évolueraient. Mais ça ne servait à rien. Si tant est qu'il aille jusqu'au bout de son entreprise, de toute façon, il ne le laisserait pas détruire ce qu'il avait construit, il saboterait ses plans, et il n'en éprouverait aucun scrupule. Néanmoins, cette hypothèse lui paraissait difficilement envisageable. Pour ne pas dire complètement improbable. Mais sait-on jamais.
Harry lui annonça ensuite qu'il allait rentrer. En effet, il n'avait plus vraiment de raisons de rester ici, à présent. Certes, le risque que cette situation étonnante et inexpliquée se reproduise, que chacun se retrouve à nouveau propulsée dans le corps de l'autre, existait toujours, mais il semblait qu'ils ne soient pas très nombreux. Harry n'avait donc pas de raisons de rester. Norman, quant à lui, allait tout de même rester dans les locaux d'Oscorp pour le moment, d'autant qu'il comptait tout de même élucider ce mystère qui, il l'espérait, trouverait rapidement sens. Il hocha donc la tête, laissant à son fils tous le loisir de prendre congé.
-À plus tard.
"À plus tard", dans son vocabulaire, pouvait signifier "à très tard", car si le père et le fils vivaient au même endroit, et étaient père et fils, tout simplement, ils se croisaient plus qu'ils ne se voyaient, de manière générale. Cette conversation devait être, à vrai dire, la plus longue qu'ils aient échangée depuis bien longtemps. Ce n'était pas spécialement un échange père-fils cordial, mais ça y ressemblait bien plus que la grande majorité des conversations qu'ils aient pu avoir depuis de très longues années. Et elle avait été constructive, qui plus est. Comme quoi, le dicton qui affirmait qu'il fallait savoir se mettre dans la peau de l'autre de temps à autres ne se fondait peut-être pas complètement sur du vide. Même si Norman, après ça, n'allait clairement pas être nommé père de l'année.