“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Vision se sentait nerveux. Réellement nerveux. Avec le temps, il avait apprit à gérer ces sentiments si typiquement humains qui l'assaillaient depuis sa création mais certaines sensations étaient tout de même moins agréables que d'autres.
Il avait cette étrange sensation de boule dans la gorge depuis que Wanda avait reprit contact avec lui pour demander à le voir. Après des jours sans nouvelles d'elle, cela lui avait semblé inespéré. Toutefois, il préférait ne pas se faire trop d'espoirs. La situation restait très compliquée et délicate et à vrai dire, il était même surprit que Wanda aie demandé à le voir d'elle-même, surtout après leur dernière rencontre. Et pourtant, elle l'avait bel et bien contacté pour lui donner rendez-vous en fin d'après-midi dans un coin spécifique et calme de Central Park.
Quelques minutes avant l'heure fixée, Vision arriva sur place. L'endroit était paisible et désert à cette heure où les New Yorkais attendaient encore, pour la plupart, le moment de pouvoir enfin sortir du travail. Cela arrangeait Vision qui, depuis son arrivée dans cette époque qui lui était inconnue, s'arrangeait pour se faire discret. La dernière chose dont il avait envie était que tout le monde se mette à parler de cet étrange robot arrivé en ville. Quand il arriverait à rencontrer Fury, il préférait que ce soit dans des circonstances autres que lui, embarqué de force par les scientifiques du SHIELD.
Bien qu'il ne soit pas soumis aux problèmes de fatigue physique, Vision s'asseya sur un banc pour attendre Wanda. Il n'avait pas cessé de repenser aux événements récents et continuait de se demander si être entrer en contact avec Wanda était une bonne chose. Bien sûr, cela c'était fait accidentellement, il n'avait rien planifié et ce qui était fait, était fait. Bien qu'il soit la preuve vivante qu'il était possible de revenir en arrière pour changer les choses, il n'avait malheureusement pas de machine à remonter le temps sous la main. Et vu la catastrophe de son unique tentative, il avait un peu peur du résultat si cela était possible. Il s'imaginait assez mal arriver dans les années 50.
il était plongé dans ses pensées et ses interrogations sur les raisons qui avait poussé Wanda à le recontacter quand ses capteurs sensoriels lui indiquèrent que quelqu'un était en approche. Tournant la tête, il vit Wanda qui s'avançait vers lui. Comme la première fois, il dû prendre sur lui pour ne pas courir vers elle, la serrer dans ses bras, heureux de la revoir, de la retrouver en vie après ces années de deuil. Ainsi, il se contenta de se lever gentiment du banc et de la regarder approcher, la laissant prendre les devants.
uand on ne sait plus vers qui se tourner, on se dirige parfois vers ceux que l'on n'aurait pas imaginé aller trouver. Wanda ne savait toujours pas quoi penser de Vision, et surtout des circonstances étranges de leurs rencontres, de ce qu'il lui avait dit ce jour là, des souvenirs d'elle qu'il connaissait et des pouvoirs qu'il lui avait prédits, et qu'elle avait fini par expérimenter. Elle ne savait pas ce qu'il fallait croire, ce qu'il fallait comprendre, et quel rôle devait jouer ce synthézoïde un jour dans sa vie, dans ce futur d'où il lui avait dit venir, information qu'elle avait finalement accepté d'entendre comme étant réelle. Serait-elle revenue à sa rencontre en des circonstances différentes, ce n'était pas certain, car faute de savoir quoi faire de leur première rencontre, elle avait alors préféré l'oublier, ou non, pas l'oublier, mais le laisser à ce coin de sa mémoire où s'amassaient les événements déconcertants... Et d'un autre côté, elle comprenait bien que Vision ne pouvait pas être un individu de passage dans sa vie, et c'était en partie pour cela qu'elle avait voulu le revoir. En partie, oui, car si elle avait une raison préciser de le revoir, la curiosité n'y était pas forcément pour rien, non plus.
Il y avait donc la raison officielle, et la raison officieuse. La raison officielle pouvait parfaitement se suffire à elle-même, d'ailleurs car, (comme bien souvent - mais Wanda et Pietro étaient bien trop fusionnels pour qu'ils puissent en être autrement) il était question de son frère jumeau, et de son éventuel décès (perspective loin d'être joyeuse, donc). Dernièrement, difficile de ne pas s'en inquiéter, elle avait le sentiment qu'il n'y avait pas un confrériste pour lui avoir aimablement rappelé que Pietro courait à une mort certaine, et de là où elle se tenait, difficile pour elle de le protéger au mieux. Vision venait de futur. Et, dans ce futur, il semblait qu'il l'ait connu, même, selon ses dires (qui semblaient confirmer par tout ce qu'il avait l'air de savoir sur elle), qu'ils aient été proches (étrange que de parler au passé d'un évènement futur). Qui pourrait mieux la renseigner à ce sujet que lui ? Elle lui donna donc rendez-vous à Central Park, et quand elle s'y rendit, il se trouvait déjà là, évidemment reconnaissable entre tous.
-Bonjour. le salua-t-elle en retour, avec une distance raisonnable dans la voix (question de principe). Je suppose que vous devez vous demander pourquoi j'ai tenu à vous voir. ajouta-t-elle, de moins en moins certaine d'avoir bien fait quoique le sythézoïde semblait tout disposé à discuter avec elle. Je voudrais vous parler... de Pietro.
Sujet de conversation qui n'était sans doute pas celui auquel Vision s'était attendu ni n'avait voulu, mais la jeune femme, pour l'heure, ignorait tout de ce que son interlocuteur pouvait bien attendre et vouloir. C'était même une partie du problème.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Cette distance, cette retenue dans la voix, ce vouvoiement... Vision n'arrivait pas à s'y faire. Ce n'était pas comme s'il devait s'y habituer à nouveau. Même dans son passé alternatif, il n'avait pas vraiment connu cette situation. Wanda et lui avaient rejoint les Avengers dans la même période, ils avaient apprit à se connaître ensemble, avaient vu leurs sentiments naître et grandir ensemble. Mais maintenant, il n'y avait plus que pour elle que tout cela était nouveau et Vision ne pouvait que rester à attendre et à espérer.
Alors oui, il se demandait réellement pourquoi elle avait voulu le voir. Surtout que leur première rencontre n'avait pas vraiment été des plus décontractée et agréable. Il gardait au fond de lui l'espoir que d'une manière ou d'une autre, quelque chose en Wanda se souvienne malgré tout d'eux, de lui. C'était illusoire bien sûr, comment pourrait-elle avoir même un semblant de souvenir de quelque chose qui ne s'était pas encore produit ? Mais après tout, il était bien un être de synthèse qui avait voyagé dans le temps vivant dans un monde en guerre contre des mondes extraterrestres et marié à une mutante aux pouvoirs incomparables alors...
Si seulement il avait su ce qui avait, la première fois, réussit à allumer cette petite étincelle chez elle. Le problème était qu'il l'ignorait. Les choses s'étaient plutôt faites naturellement, à leur rythme.
Quand Wanda lui annonça vouloir lui parler de Pietro, Vision eu un air surprit – à défaut d'être en mesure de pouvoir plisser le front – en la regardant. De Pietro ? Y avait-il un problème ? Il n'avait pas souvenir que Wanda lui ai parlé un jour d'événements graves concernant son frère avant leur rencontre. Mais en même temps, Vision savait qu'il ne pouvait désormais plus se fier à ce qu'il avait connu du passé, ce dernier étant déjà en voie de changement. Ainsi, s'il n'était rien arrivé à Pietro la première fois, un petit détail, n'importe lequel, aurait pu changer la donne avec l'arrivée imprévue de Vision.
Ton frère ? Il y a un problème ?, demanda-t-il avec une inquiétude sincère tout en se rapprochant machinalement de Wanda.
Certes, Pietro et lui, cela n'avait jamais été le grand amour. Enfin plus exactement, Vision et Pietro, cela pouvait encore aller. C'était dans le sens Pietro et Vision que cela coinçait, le mutant n'ayant jamais pu accepter le choix d'époux de sa soeur et s'étant appliqué à bien le leur faire comprendre.
Mais malgré ce problème de manque de camaraderie entre eux, Vision avait très vite comprit que Pietro était important pour Wanda et ce qui était important pour elle, l'était aussi pour lui, tout simplement.
attitude de Vision, qui laissait clairement à penser être surpris des inquiétudes de Wanda, devrait sans doute rassurer cette-dernière. Mais elle n'était pas rassurée. Déjà, parce qu'elle ne savait toujours pas quels crédits accorder à son interlocuteur (bien qu'elle lui en accordait assez, quand même, pour avoir voulu le revoir - au-delà de toute la défiance qu'il lui inspirait, elle était tout de même là, il l'intriguait, et elle avait l'impression qu'il ne pouvait pas être de passage dans sa vie seulement, même si elle ne savait ni ne comprenait rien du rôle qu'il devait y jouer), ensuite, parce que le danger qui pesait sur Pietro était bel et bien réel, et elle ne voulait pas laisser son sort reposer sur d'éventuelles prédiction. Elle ne voulait pas vraiment être rassurée, elle voulait savoir d'où provenait la menace pour éviter qu'elle ne s'exécute. Mais elle pressentait qu'elle n'allait pas être entendue, n'obtiendrait pas de réponses à ses questions, juste davantage de doutes... qui s'éclairciraient ou se renforceraient. D'un autre côté, c'était aussi pour cela qu'elle était là. Pas seulement pour Pietro, mais aussi pour comprendre qui était la personne en face de lui. En elle-même et pour elle. À la question du synthézoïde, Wanda hocha doucement la tête.
-Depuis qu'il a quitté la Confrérie, sa tête est mise à prix. Elle hésita. Elle ne savait pas s'il était la peine ou non de poursuivre, elle ne savait pas davantage si c'était une bonne chose, qu'elle sache la vérité, si Vision la détenait. Savoir n'altèrerait-il pas le futur ? En voulant protéger son frère, ne le mettrait-elle pas en danger, bien au contraire ? Peut-être, oui. Mais elle était tout simplement incapable de laisser faire, de laisser cette épée de Damoclès planer au-dessus de la tête de son jumeau sans rien pouvoir faire pour le protéger, pour l'aider. Je sais que Magnéto a ordonné à l'un des nôtres - et dire qu'elle était des leurs la dérangeait bien plus que d'ordinaire - de le tuer, mais j'ignore qui.
Elle leva son regard vers lui, et ce qui s'y lisait était très clair. Si Vision avait des informations, n'importe lesquelles, il devait le lui dire. Alors, déjà, elle saurait mieux lui faire confiance. La route était encore longue, d'autant qu'elle ignorait toujours pourquoi Vision en savait tant sur elle, pourquoi leurs futurs semblaient si liés l'un à l'autre. La réponse était pourtant évidente, mais ce qui devrait lui sauter aux yeux demeurait hors de sa portée. Peut-être parce que la vérité était bien difficile à entendre pour qui n'y était pas préparé, pour qui ne voulait pas que qui que ce soit ait de prise sur son destin.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
La Confrérie, la mise à prix de la tête de Pietro. Oui, cette histoire lui évoquait bien quelque chose. Cela avait eu lieu avant sa création, Wanda lui en avait touché quelques mots à l'époque mais elle n'était jamais entrée dans les détails. Le problème s'était réglé sans que Vision ne sache vraiment comment car il n'avait jamais demandé. Quand les jumeaux avaient évoqué le sujet, c'était déjà de l'histoire ancienne. Et comme beaucoup de choses concernant son passé, Wanda n'avait pas souhaité s'étendre sur le sujet et Vision avait accepté sa décision sans chercher à en savoir plus.
Vision savait qu'il devait en dire le moins possible sur l'avenir. La situation était des plus précaire et le futur qu'il avait connu changeait de jours en jours. Mais aussi parce que de connaître l'avenir pouvait pousser beaucoup à des extrêmes. Il était ainsi intimement convaincu que si, dans le monde qu'il avait connu, Pietro avait bel et bien été tué par un membre de la Confrérie et que s'il l'avouait à Wanda à présent, cette dernière n'hésiterait pas à les rejoindre immédiatement pour faire un véritable massacre dans le seul but de sauver son frère. C'est pourquoi, Vision était soulagé car si cela avait été le cas alors, aurait-il était capable de mentir à Wanda pour la préserver ? Heureusement, voilà une chose qu'il n'aurait pas besoin de savoir.
Dans le futur d'où je viens, Pietro est toujours bel et bien vivant, lui assura-t-il avec sincérité. En fait, Pietro était même encore l'un des seuls survivants de l'équipe, défiant ainsi toutes les statistiques.
Contrairement à Wanda. Vision s'efforçait de ne pas y penser mais l'image du corps dans vie de Wanda qu'il serrait dans ses bras au milieu des ruines d'un véritable champ de bataille lui traversait l'esprit mais il la chassa bien vite. Wanda se tenait devant lui, saine et sauve, c'était tout ce qui comptait.
Je ne sais pas ce qu'il en sera à présent, ajouta-t-il. Par réflexe, il tendit la main mais suspendit son geste au moment où il s'apprêtait à effleurer son bras machinalement et rabaissa doucement son bras. Ma simple présence ici... Le futur que j'ai connu n'est déjà plus le même, tu comprends ? Mais il n'y a pas de raison pour que tout change.
Et ça, ce n'était pas que pour Pietro qu'il l'espérait.
anda aurait aimé être soulagée par les propos de son interlocuteur. Elle aurait aimé, en entendant Vision lui garantir que Pietro était toujours vivant dans son futur, celui dont il disait venir (et si elle doutait de bien des choses, la sorcière rouge croyait en son voyage temporel), c'était après tout pour se rassurer avec de tels propos qu'elle avait voulu le voir. Sauf qu'elle n'arrivait pas à se rassurer. L'inquiétude demeurait la même, identique, l'éventualité d'un tel futur n'écartait pas le danger immédiat, la Confrérie était toujours là, Magnéto était toujours là, et donc, la tête de son jumeau était toujours mise à prix. Sans compter que ce que Vision ajoutait n'avait rien de particulièrement rassurant en définitive. S'il venait du futur, en se trouvant ici, en lui parlant, il le bouleversait, alors leurs avenirs à tous pouvaient être compromis. Le sien, celui de Pietro, celui du synthézoïde... La seule information un tant soit peu tangible (et encore) que Vision aurait pu lui apporter, c'était le nom du potentiel assassin de son frère. Mais il n'y avait pas de nom, il n'y avait rien que de nouvelles incertitudes, tout comme celles qu'elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver en présence de son interlocuteur, lui qui semblait si bien la connaître et dont elle ne savait rien, lui au sujet de qui elle craignait d'apprendre plus, et, en même temps, voulait savoir davantage.
-Donc, si Pietro meurt, tu y seras pour quelque chose. répondit-elle d'un ton si neutre qu'il était difficile de savoir si elle était sérieuse, inquiète, ou faisait simplement une farce de mauvais goût. De très mauvais goût. Elle poussa un soupir, croisa les bras, puis sut se fendre d'un. Merci. Elle lui adressa un regard intrigué. Je ne sais pas à quoi je m'attendais. Je me doutais de ce que tu allais me répondre.
Mais, malgré tout, elle avait voulu le voir, et si son inquiétude pour Pietro était sincère et son angoisse constante, elle devait reconnaître qu'elle n'était sans doute pas ici, et avec lui, pour s'entendre dire ce qu'elle présumait déjà. Il y avait autre chose, forcément autre chose, et elle ne se l'expliquait pas. Et il ne le lui expliquait pas non plus. Se trouver face à quelqu'un qui devait jouer un rôle-clé dans son avenir, quel que soit ce rôle, ça ne pouvait pas la laisser indifférente.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
La réponse, formulée d'un ton qui semblait glacial à Vision, de Wanda lui fit l'effet désagréable d'une pique. Il ne se souvenait que trop bien de la période où la Sorcière Rouge s'était montrée si cynique et froide. Vision avait réellement était heureux avec elle, aussi étrange cela puisse paraître pour un être artificiel, mais il devait avouer qu'à choisir, il préférerait ne jamais avoir à revivre les premiers temps de leur rencontre. Déjà à l'époque où ils n'étaient pourtant pas proche, cela n'avait pas toujours été facile mais là, c'était encore pire en réalité. Vision avait dû faire preuve d'une grande patience pour parvenir enfin à percer la carapace de celle qu'il avait tant aimé – et qu'il aimait toujours d'ailleurs – et l'idée de devoir tout recommencer sans même avoir la certitude que cela se reproduise avait de quoi le déprimer.
Une petite voix en lui lui disait de partir, de laisser Wanda continuer le court de sa vie mais une autre, plus forte, lui hurlait de rester. La logique pourtant voulait qu'il s'en aille, qu'il laisse l'avenir se produire. Le problème était qu'il ignorait ce qui se produirait désormais dans l'avenir. C'était la théorie de l'effet papillon. Maintenant qu'il était là, rien ne prouvait qu'il serait créé une seconde fois. En vérité, les chances étaient même plutôt mince d'un point de vue statistique. De même que les probabilités qu'il soit recréés, que son double rejoigne les Avengers et qu'il soit avec Wanda étaient minime. Surtout maintenant que Wanda l'avait connu bien plus tôt que prévu. Pourrait-elle tomber amoureuse de son second lui et non pas de lui ?
Toutes ces questions avaient de quoi rendre fou n'importe qui, y comprit l'IA qu'il était ! Vision voulait faire au mieux mais il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il devait faire au final. Sacrifier ce qui avait été sa vie dans l'espoir illusoire de voir son éventuel double avoir cette existence ? Là aussi, un autre problème bien plus « humain » s'imposait à lui. Vision avait beau savoir que si un second Vision tout point semblable à lui venait à voir le jour serait en réalité lui, il n'arrivait pas à imaginer voir se double avec Wanda alors que lui non. Même si un second Vision devait naître, il n'arrivait tout simplement pas à se faire à l'idée qu'il ne serait qu'une seule et même personne. Vision se dissociait que l'idée de ce second, contre toute logique scientifique. Un problème qui, finalement, tendait à prouver qu'il était bien plus humain qu'il n'osait le croire. Et pourtant, cette notion de soi-même n'était-il pas l'un des fondamentaux des êtres vivant ?
Et la révélation de Wanda ne l'aida pas vraiment à se décidé à s'en aller.
Il y a beaucoup de questions auxquels je ne peux pas répondre, reprit-il en cherchant comment tourner les choses. Certaines parce que ma mémoire a été endommagées et d'autres parce qu'il serait trop dangereux ou difficile d'y répondre.
Vision était bien décidé à jouer franc-jeu avec elle. S'il voulait réussir à gagner sa confiance, il devait d'abord lui accorder la sienne.
J'essaierai de répondre au mieux à tes questions.
Il marqua une hésitation. Révéler la vérité à Wanda sur leur relation serait-il une bonne chose ? Ou au contraire est-ce que cela ne ferait que creuser le fossé entre eux ? Mais alors qu'il regardait Wanda, sa décision fut prise. Il ne lui avait jamais mentit, avait promis de toujours se montrer franc et sincère avec elle, de ne pas avoir de secrets. Il ne romprait pas cette promesse. Et puis, il était peut-être mieux de tout de suite se montrer clair avec elle plutôt que de lui laisser découvrir la vérité bien plus tard.
Mais certaines réponses risquent de te... déstabiliser.
anda ne saurait faire entièrement confiance à son interlocuteur. Pas pour l'heure, tout du moins. La défiance restait de mise, et elle savait pertinemment que, quoi que lui dise ou lui apprenne le synthézoïde, une part d'elle serait bien contrainte de douter (et en aurait peut-être même très envie), mais elle reconnaissait tout de même dans son interlocuteur des accents de sincérité qui lui laissaient croire qu'elle pouvait lui faire confiance. Si elle ne savait sur quel pied danser avec lui, si elle n'arrivait pas le moins du monde à comprendre ce qui était supposé la lier à lui dans le futur, une part d'elle voulait croire qu'il n'était pas un danger pour elle, et que ses intentions n'étaient pas hostiles (après tout, il lui avait bien sauvé la vie). Elle avait, dans tous les cas, besoin de comprendre, et cela passait sans doute par ce qui avait de fortes chances de ressembler à un interrogatoire dans les règles si elle se laissait aller et lui déballait le flot de questions qui lui venaient inévitablement à l'esprit (et qui risquaient fort de décupler à mesure que l'intelligence artificielle lui adresserait des réponses qu'elle n'était sans doute pas prête encore à entendre, voire pas prête du tout). Ça, c'est sûr, certaines réponses risquaient de la déstabiliser. Mais déstabilisée, elle l'était déjà, alors ça ne changerait, au final, sans doute pas grand chose. Ou bien ça changerait tout, de toute manière, elle n'allait pas tarder à le savoir, puisqu'elle ne comptait pas laisser passer cette occasion, et avait la ferme intention de l'interroger sur tout ce qui lui venait à l'esprit. Les questions étaient nombreuses, oui, mais une en particulier, qui répondait certainement à bien d'autres, savait s'imposer plus que toutes les autres. Et répondait peut-être au passage à certaines autres. Alors elle reprit la parole, sans vraiment y mettre les formes.
-Comment cela se fait-il que tu me connaisses si bien ?
C'était une question courte et simple, mais sa réponse avait de fortes chances d'être déterminante pour elle. Qu'il la connaisse dans le futur, soit, elle pouvait en convenir, elle s'était faite à cette idée de voyage temporel et avait consenti à l'admettre, mais ça ne justifiait pas qu'il ait su, l'autre fois, ces événements liés à son passé, ces anecdotes, certes, mais qu'elle ne pensait pas partager un jour avec quelqu'un d'autre que Pietro. Wanda ne s'épanchait jamais sur son propre sujet, parlait très rarement d'elle-même, même aux personnes qu'elle considérait proche d'elle - son jumeau étant, comme bien souvent, l'exception - alors pourquoi lui aurait-elle appris tout ça ? L'idée la plus logique pourtant, peut-être, et la plus juste également, ne lui venait absolument pas à l'esprit. Et pour cause, tout intelligent puisse-t-il sembler être, il n'en était pas moins un robot, alors forcément, difficile pour elle de concevoir ce qu'elle aurait déjà eu du mal à concevoir dans ce futur alternatif où leur relation avait eu le temps d'évoluer et leurs sentiments de grandir.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
C'était l'instant crucial. Celui de faire un choix et quelque soit sa décision, Vision savait que les choses changeraient pour de bon à présent. Que son avenir avec Wanda prendrait définitivement une tournure incertaine. Mais n'était-ce pas déjà le cas en fin de compte ?
Vision en venait à se demander comment les humains parvenaient à gérer ce genre de conflit intérieur au quotidien. Certes, il avait lui aussi des sentiments mais il avait également un esprit très mathématique qui l'aidait généralement à gérer ce genre de chose. Sauf que là, même son esprit analytique ne lui servait pas à grand chose. Il avait presque l'impression qu'il souffrait de défaillances plus sévère qu'il ne l'avait d'abord cru. Étrangement, c'était dans ce genre de moment qu'il regrettait presque de ne pas être uniquement un être robotisé, une intelligence artificielle purement informatisée, incapable de sentiments et donc incapable de douter et d'avoir peur. Franchement, face à des incertitudes et des dilemmes pareil, pas étonnant qu'ils prennent souvent de mauvaises décisions.
Mais ce n'était pas n'importe qui se tenant devant lui et attendant des réponses. Il connaissait Wanda mieux que quiconque – hormis Pietro bien sûr – et il savait qu'elle pourrait très mal réagir s'il lui cachait plus longtemps la vérité et qu'elle venait à la découvrir plus tard.
Comme je te l'ai dis, nous avons été proche toi et moi. Très proche...
Vision marqua une petite pause pour chercher comment lui dire les choses tout en fixant le sol à ses pieds pendant qu'il réfléchissait. Puis, finalement, il releva son regard bleu électrique sur elle. Comme le lui avait dit un jour Barton, parfois il valait mieux dire certaines vérités en y allant cash, sans prendre de détour. En y allant d'un coup franc, comme lorsque l''on retirait un sparadrap. Vision n'avait pas vraiment comprit le parallèle avec le pansement adhésif mais il avait comprit l'idée générale.
Wanda je... Nous... Dans le futur d'où je viens, nous étions mariés toi et moi.
Il ne doutait pas un instant qu'elle aurait certainement beaucoup de peine à le croire. Si seulement elle avait déjà développé sa capacité à lire dans les esprits, cela aurait rendu les choses plus simple. Elle aurait pu voir leur vie commune et surtout l'amour qu'il lui portait toujours.
Attendant la réaction de Wanda, Vision resta immobile sans la quitter du regard. Par le... futur passé (c'était vraiment compliqué la chronologie dans son cas), il avait bien comprit que leur union avait été vu d'un mauvais oeil par beaucoup de monde. Les gens, même certains parmi leur entourage, n'arrivaient pas à comprendre comment Wanda avait pu tomber amoureuse de lui et comment un être synthétique était capable de tels sentiments et pourtant, cela avait bel et bien été le cas. Un vrai miracle portant le simple nom de Sorcière Rouge.
anda écouta, sans ciller, les explications de son interlocuteur. Enfin, tu parles d’explications. La sorcière rouge avait bien plus envie d’y entendre de sérieuses élucubrations, quoi que le synthézoïde lui apparaisse d’une sincérité plus que déstabilisante. Ils étaient proches, très proches, même… pourquoi pas. Soit. Il lui semblait étrange de réussir à se lier d’amitié avec ce qui n’était jamais qu’un robot. Hyper intelligent. Oui. Mais un robot malgré tout. Mais admettons. Mariés ? Et puis quoi encore ? La jeune femme adressa à Vision un regard qui en disait long sur la surprise… voire l’incrédulité poussée à son paroxysme, que lui inspirait cette révélation. Si c’en était bien une. Il se pouvait tout à fait, après tout, que son interlocuteur se joue tout simplement d’elle. Mais si c’était bel et bien le cas, il s’y prenait particulièrement mal. Qui irait gober quelque chose d’aussi gros ? Qui donc consentirait, même, à marier civilement une humaine avec une machine ? C’est vrai, l’homme en face d’elle, s’il avait été fait de chair et d’os, lui aurait paru parfaitement humain, dans ses propos et dans ses attitudes. Mais toute cette structure synthétique et, sans conteste, née d’une main humaine, changeait la donne. Mariés… Non mais ça va pas la tête ? C’était un peu simple, non ? Débarquer dans sa vie, comme ça, lui servir deux-trois informations bien pensées et confidentielles sur sa vie, et se prétendre être son futur époux ! Il avait tout inventé, forcément, il avait tout inventé… Et en même temps, à quoi bon ce mensonge élaboré ? Quel intérêt le synthézoïde pourrait bien y trouver ? … Mariés… Elle ne sut combien de temps elle le regarda ainsi, les yeux ronds comme des soucoupes, essayant de rassembler le peu de ce qu’elle savait de son interlocuteur pour tenter d’y comprendre quelque chose. Sans succès, cela va sans dire. C’était incompréhensible, fou, improbable… elle sentit ses entrailles se serrer. Si c’était aussi fou et improbable, s’il lui était impossible d’y croire, pourquoi alors une partie d’elle envisageait que ce puisse être vrai.
-C’est impossible.
Son ton était sec, sévère, même, comme l’était son regard qui, passé le moment de surprise où, estomaquée, elle n’avait su faire autrement que de l’observer, parfaitement hébétée, s’était teinté d’une lueur qui n’avait rien d’engageant. Oui, bien sûr, pour qu’elle ait révélé des informations aussi intimes à son interlocuteur, il fallait concevoir qu’elle ait su établir avec lui un grand degré de proximité, à l’égal de celui qu’elle avait avec Pietro, mais d’une nature différente… Sauf qu’elle n’avait jamais véritablement imaginé cela possible, d’ailleurs, les vagues relations qu’elle avait pu avoir jusqu’ici (pour peu qu’on puisse les nommer ainsi étant donné leur courte durée) avaient souvent capoté pour cette raison. L’incapacité pour elle de se livrer. Comment un robot aurait-il réussi là où des hommes avaient échoué, alors qu’il était question de sentiments.
-Cesse de jouer avec moi, dis-moi la vérité.
Il y avait des accents de menace dans sa voix. Et pour cause, elle était positivement incapable d’assumer la situation comme elle était… ou comme elle était destinée à être.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
La révélation faite, Vision attendit. Attendit patiemment, sans rien dire, sans même ciller, immobile et calme sans quitter Wanda des yeux.
Et pourtant, intérieurement, il était loin d'être aussi serein. Ça conception avait cet avantage de pouvoir lui permettre de dissocier totalement ce qu'il ressentait et ses réactions. Enfin avantage, tout était relatif. Il savait que son manque de réaction pouvait en déstabiliser plus d'un et avait tendance à laisser croire qu' il ne ressentait rien en réalité, ce qui était totalement faux. Mais du coup, il ne s'emportait jamais, n'agissait pas sous des coups de têtes ce qui, dans une équipe telle qu'avait été celle des Avengers, était plutôt utile surtout au milieu de caractères et de tempérament bien plus volcanique comme pouvaient être ceux de Stark, Rogers et, typiquement, Wanda. Sans compter bien sûr Banner qui, lui, était carrément hors compétition. Et dans le fond, c'était aussi cette particularité qui avait permit à son couple de s'épanouir, Wanda pouvant s'emporter autant qu'elle voulait lors de leur dispute jusqu'à ce calmer sans que Vision ne vienne rajouter de l'huile sur le feu face à elle.
Le silence ne dura que quelques secondes mais elles parurent interminables à Vision qui attendait sa réaction. Il se doutait bien qu'elle ne lui sauterait pas au coup, pas au sens sentimental du terme tout du moins, mais il avait vraiment besoin de connaître son impression sur ce qu'il lui avait dit.
Sa réponse, qui arriva enfin, ne fut en rien une surprise. Quoi de moins étonnant dans le fond ? Personne de sensé aurait pu accepter de croire une chose pareille sur parole. La seule bonne nouvelle dans l'immédiat était qu'il n'avait pas encore essuyé d'attaque.
Je ne joue pas avec toi, lui répondit-il calmement. Pourquoi te mentirai-je ? Ajouta-t-il en fronçant des « sourcils » sans la quitter du regard.
Il y avait mille et une raisons pour lesquels il aurait pu lui mentir, certes, mais il y avait tout de même des manières plus efficace de se rapprocher de quelqu'un ou de le blesser.
Si seulement tu étais capable de lire dans mon esprit, dit-il à voix basse sans lui révéler qu'elle était effectivement sensée pouvoir développer cette faculté à un moment où à un autre. Il aurait juste préféré que ce soit déjà le cas mais il semblait que non. Si Wanda avait déjà découvert ce pouvoir, il ne doutait pas qu'elle n'aurait pas hésité à d'ores et déjà s'en servir sur lui.
Après quoi, il resta silencieux un instant, observant une feuille voletant silencieusement dans la bise.
Je sais que cela semble impossible lorsque l'on me voit, reprit-il finalement sans quitter la feuille des yeux. Mon corps est de synthèse, je ne peux pas prétendre le contraire, mais les choses sont plus complexe qu'elles en ont l'air.
Vision chercha comment expliquer cela. Chose qui n'était pas vraiment aisée car, à cause de l'accident, il avait lui-même oublié les circonstances exactes de sa création. Il ne se souvenait que des détails techniques concernant sa condition et était dans l'incapacité de même pouvoir dire qui l'avait créé. Il aurait pu penser à Stark mais les technologies utilisées par Tony n'étaient pas du tout les mêmes que celles utilisées pour lui.
Une véritable personnalité humaine a été numérisée et transférée par le biais d'engrammes psioniques dans l'intelligence artificielle dont on m'a doté, expliqua-t-il. Intelligence artificielle capable d'évoluer par elle-même grâce à la nano-technologie dont je suis issus et qui m'a donc permit de développer ma propre personnalité.
Il n'était pas vraiment sûr que Wanda ai tout comprit. Non pas qu'il doutait de l'intelligence de se femme, très loin de là, mais parce que la technologie dont il était question était encore presque inexistante.
Ce que j'essaie de te dire est que, comme je te l'ai dis, mon corps est effectivement de synthèse mais mon esprit, lui, est humain.
ourquoi chercherait-il à lui mentir... C'était justement la question à laquelle Wanda cherchait une réponse. Cette histoire était si... capillotractée. Certes, ce pouvait bien être une tentative pour la déstabiliser... et dans ce cas, c'était efficace, très efficace, mais qui irait inventer une chose pareille dans le but de l'atteindre ? Pour obtenir le même résultat, il ne fallait pas aller chercher bien loin, il suffisait de s'en prendre à Pietro, et c'était déjà en cours. Alors non, personne ne pouvait avoir d'intérêt réel à lui mentir, surtout pour lui sortir un mensonge aussi gros, qui devait inévitablement mener à la réaction qu'affichait à présent la sorcière rouge, qui n'avait pas l'intention de s'en laisser conter si facilement, même si le propos de Vision, si improbable puisse-t-il sembler, avait de quoi la troubler, et expliquer bien des choses sur la situation, tout ce qu'il semblait savoir d'elle quand elle ne savait rien de lui. Elle le toisa sans rien dire, attendant qu'il s'explique. La jeune femme était du même avis que son interlocuteur sur au moins un point, il aurait été plus simple et plus rassurant pour elle de pouvoir lire immédiatement dans ses pensées, pouvoir qu'elle était supposé obtenir dans le futur, et dont elle entrevoyait de plus en plus régulièrement les prémices. Mais ce n'était encore que des informations fugaces. Des informations, juste, pas des émotions, rien qui puisse lui permette de juger pour de bon de la sincérité de son interlocuteur. Oui, il avait l'air sincère, mais ses émotions pouvaient bien être aussi téléguidées que ses paroles. La jeune femme ne savait pas sur quel pied danser, et les explications alambiquées de Vision ne suffisaient pas à se faire une réelle opinion de la situation. Elle comprenait bien ce qu'il cherchait à lui dire, un corps de synthèse pour un esprit humain... mais pouvait-on véritablement numériser un esprit humain dans ce qu'il avait de plus complexe ? Elle n'était pas certaine que qui que ce soit puisse en avoir l'entière certitude.
-Je ne pourrais jamais être sûre de ça. répliqua-t-elle d'un ton qui restait froid et distant, même si le ton de sa voix demeurait altéré par le trouble qu'elle ne savait qu'éprouver, et qu'elle ne pourrait jamais qu'éprouver d'ailleurs, pensait-elle, car elle n'arrivait pas à s'imaginer, ni maintenant ni dans le futur, comprendre et tolérer la situation. Qu'est-ce que t'attends de moi ? demanda-t-elle ensuite alors que c'était elle même qui était venue le trouver et avait initié ce rendez-vous. Je ne vais pas te tomber dans les bras sous prétexte que tu prétends être mon futur mari. ajouta-t-elle, toujours aussi sèche.
C'était un fait. Elle ne saurait croire que leurs chemins s'étaient croisés par hasard la première fois. Peut-être avait-il provoqué leur rencontre ? En tous les cas, elle ne pouvait se contenter d'accepter les faits sans ciller ni de penser que le fait qu'ils se retrouvent maintenant puisse ne pas avoir de raisons. Peut-être le prévenait-il sans même le savoir de ne plus emprunter les même chemins.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Les choses étaient finalement encore plus compliquées qu'il ne l'avait craint. D'une certaine manière, il aurait presque encore préféré qu'elle le repousse pour de bon afin qu'il puisse se débarrasser une bonne fois pour toute de ce sentiment d'espoir – bien que très léger – qui ne cessait de l'habiter à chaque fois qu'il se trouvait face à elle. Il était prisonnier de souvenirs que lui seul partageait, que personne d'autre autour de lui ne pouvait avoir désormais. Des souvenirs d'une vie complète qu'il avait aimé vivre, une vie pour laquelle il n'avait absolument aucun regret mais surtout d'une vie qu'il avait très certainement perdu dorénavant. Et c'était ça le plus difficile à vivre pour lui. Pas uniquement pour ce qui concernait son couple – même si perdre Wanda pour la seconde fois était tout aussi douloureux pour lui que la première fois - mais pour toute sa vie en générale.
Je n'attend rien de toi, lui répondit-il d'une voix douce en baissant le regard alors qu'il avait réellement cette sensation de boule au fond de sa gorge. C'était étrange, quelque chose en lui avait envie de crier, de fracasser ce banc installé non loin de lui, de supplier Wanda de le croire mais alors que tout bouillonnait avec fureur en lui, physiquement il se contenta de relever les yeux sur elle pour capter son regard.
On lui avait dit un jour que les yeux étaient les fenêtres de l'âme. Il s'était effectivement aperçu qu'avec de l’entraînement, il arrivait à plus ou moins deviner les sentiments d’autrui par ce biais – quand cela était possible mais beaucoup étaient doués pour les cacher – mais il ne voyait pas dans le regard de Wanda ce qu'il avait eu l'habitude d'y voir quand ils étaient ensemble et c'était probablement cela qui était pire que tout.
Pour tout te dire, je ne voulais pas entrer en contact avec toi initialement, reprit-il calmement alors que cette chose en lui continuait d'hurler. Mais quand je t'ai vu en danger... Il faut croire que j'ai en réalité bien moins de volonté que je le pensais quand il est question de toi. Mais je ne compte pas te poursuivre. Je comprend que les choses soient difficiles pour toi alors si tu veux que je m'en aille et que je sorte définitivement de ta vie, je respecterai ton choix. Je le ferai immédiatement et tu n'entendra plus parler de moi. Mais je tiens juste à te remercier pour les merveilleux souvenirs que tu m'as donné. J'ai eu une vie incroyable et à laquelle je n'aurai même jamais osé rêvé grâce à toi.
Vision était sincère. Bien sûr que de perdre une nouvelle fois Wanda serait un véritable crève-coeur pour lui, il avait cru ne jamais pouvoir s'en remettre la première fois et ignorait comment il arriverait à le gérer cette fois-ci, d'autant qu'il ne pouvait même plus compter sur les Avengers pour le soutenir maintenant mais c'était une décision que seule Wanda pouvait prendre et Vision se devait de respecter sa décision, qu'elle quelle soit.
anda ne savait que croire, elle ne savait pas si elle se laissait complètement mener en bateau ou s'il ne fallait effectivement pas douter de la sincérité qui semblait entièrement se dégager de l'humanoïde qui prétendait avoir accès à des sentiments humains, et qui surtout prétendait qu'elle partagerait ces sentiments dans le futur, au point d'accepter de devenir sa femme. C'était compliqué... vraiment compliqué. Parce qu'elle avait le sentiment de se trouver face à un être en souffrance, quand bien même il ne pouvait s'agir que d'un robot sans une once d'âme. Elle ne pourrait prétendre l'aimer un jour, même si tout ce qu'il disait était vrai, tout simplement parce qu'elle ne le connaissait pas, ou apprenait seulement à le connaître, dans tous les cas, elle ne voulait pas que son destin soit tout tracé, et elle n'avait pas envie que qui que ce soit lui impose quoi que ce soit, pas même un synthézoïde venu du futur. Elle était sur ses gardes, oui, mais elle ne pouvait pas pour autant être insensible à ce qu'elle avait le sentiment de découvrir comme de la détresse chez son interlocuteur. Il était peut-être seulement un excellent robot-comédien, mais sa démarche paraissait honnête, et surtout, elle ne voyait pas quels motifs auraient pu justifier qu'il se joue d'elle comme cela, surtout s'il se proposait de disparaître tout simplement de sa vie. À vrai dire, Wanda hésita à lui en faire la requête. Mais elle ne le pouvait pas. Parce qu'elle ne pourrait pas occulter cette conversation, qu'elle ne cesserait par conséquent jamais de se poser des questions, et que, quelque part, elle n'avait pas non plus envie de faire de mal à cet inconnu supposé ne plus le devenir. Et puis, il semblait avoir tant tenu à elle. Elle ne pensait pas que quiconque ait jamais éprouvé une telle affection pour elle, outre ses parents adoptifs à l'époque, et Pietro, évidemment, et elle ne pouvait rien lui rendre de cela. Elle pouvait bien lui laisser le bénéfice du doute. Sans pour autant rien lui promettre.
-Je ne te demande de sortir de ma vie. Elle ne le voulait pas, elle voulait comprendre, identifier ce qui lui arrivait. Là, vraiment, elle aimerait savoir lire parfaitement dans l'esprit de son interlocuteur, ce serait ainsi infiniment plus simple. Mais je ne peux rien te promettre non plus. Je veux comprendre qui tu es, mais je ne veux pas me forcer à t'aimer.
Elle pensait d'ailleurs d'autant moins réussir à l'aimer qu'elle aurait toujours l'impression d'y être forcée, et ce n'était pas ainsi qu'elle concevait le sentiment amoureux (même si elle ne l'avait jamais expérimenté jusqu'alors), ni aucun autre sentiment d'ailleurs. Vision n'y était pour rien, les circonstances avaient joué en leur défaveur, et la situation était plus délicate pour lui que pour elle. Elle n'avait pas non plus envie qu'il se raccroche à un espoir qu'elle ne pouvait présager voir s'accomplir, parce qu'elle voulait mieux connaître le synthézoïde, oui, sans savoir si pour autant elle saurait un jour nourrir les sentiments qu'il semblait, lui, avoir pour elle.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Vision n'avait aucune idée de quoi faire. Des dilemmes compliqués – notamment concernant Wanda – il en avaient déjà eu mais là, c'était bien plus complexe que jamais. D'autant que son sens moral ne cessait de lui rappeler que ce n'était pas pour ça qu'il avait fait ce voyage. Il n'était pas revenu dans le passé pour retrouver sa femme mais pour tenter d'éviter un désastre planétaire. Et si l'un n'empêchait pas l'autre, Wanda le détournait grandement de sa mission sans même le vouloir. En même temps, à part en parler aux principaux intéressés, il n'y avait pas grand chose qu'il pouvait faire de plus dans l'immédiat. Il devait laisser les choses suivre leurs cours. Il n'était même pas sûr que les Avengers se forment et il avait l'impression que la moindre petite chose qu'il puisse faire, même anodine, avait des répercussions infinies sur le futur. Car après tout, si on résumait, le monde se retrouvait soudainement avec un Vision des années plus tôt que prévues, du coup Stark était déjà au courant alors même que les Avengers n'existaient pas encore et c'était sans parler sur cette civile, Gwen, qui se retrouvait avoir connaissance d'une technologie que personne n'était censé connaître avant très longtemps. En ajoutant à cela sa « rencontre » avec Wanda... Vision préférait ne même pas penser à ce que devait être désormais le futur.
Je ne te demande pas de te forcer à quoi que ce soit, lui répondit-il de sa voix douce. Il comprenait à peu près ce qu'elle voulait dire. Et lui-même n'avait pas envie que Wanda vienne à lui parce qu'elle s'y sentait obligée.
Mais un petit détail dessina, enfin, un petit sourire sur les lèvres du synthésoïde qui baissa la tête tout en gardant les yeux lever sur elle.
Comprendre qui je suis... C'était une chose que tu répétais souvent quand on s'est rencontré. Je crois que ma nature t'intriguais vraiment. Désolé, ajouta-t-il aussitôt pour s'excuser. Je ne devrais pas évoquer ce genre de choses devant toi.
La dernière chose qu'il voulait c'était bien de la mettre d'avantage mal à l'aise. La seule chose à faire pour le moment était de se détacher autant que possible, de ce concentrer sur la raison de sa venue. Parce que la situation aurait de quoi le rendre fou sinon. Si Wanda lui avait demandé de s'en aller, de ne plus chercher à la revoir, il se serait exécuté et certes, cela aurait été vraiment difficile mais il aurait été fixé. Alors que là... Il ne voulait pas s'y rattacher mais il subsistait une dernière petite lueur d'espoir. Et ce qu'il craignait maintenant était d'être le témoin impuissant de Wanda se rapprochant d'un autre.
A cette simple idée, Vision sentit un sentiment des plus désagréables monter en lui. Une sensation qu'il n'avait encore jamais vraiment expérimenté et sur laquelle il n'arrivait pas à mettre de sûr un nom. La simple idée de Wanda avec un autre lui donnait l'envie.. d'haïr cet autre ? Et pourtant, Vision n'avait jamais été du genre à vraiment haïr qui que ce soit. Mais la situation faisait naître en lui également d'autres sentiments tout aussi désagréable. La frustration, la colère... C'était dans ce genre de moment qu'il arrivait à comprendre pourquoi les humains prenaient parfois de mauvaises décisions sous l'impulsion de leurs sentiments.
Debout devant Wanda, Vision ne montrait rien des tourments se débattant violemment en lui. Il affichait une expression calme même si son rapide petit sourire s'était effacé aussi vite qu'il était apparu. Et maintenant quoi ? Qu'est-ce qu'il devait faire ? Partir ? Rester ? Il n'en savait absolument plus rien.
l ne lui demandait pas de se forcer à quoi que ce soit. Et il faisait bien. Car, outre le fait que l'on ne pouvait pas obliger un sentiment à être ressenti, elle aurait refoulé le moindre soupçon d'émotion à son adresse si Vision s'était montré insistant. Elle n'aimait pas qu'on lui force la main, c'était un fait, et si un esprit de contradiction trop prononcé tel que le sien était par moments un défaut, il était également une protection indispensable en des situations telles que celle-ci. Parfois, la barrière invisible que Wanda dressait entre elle et les autres s'avérait avoir un véritable intérêt, en effet. Non, il ne pouvait pas la forcer à quoi que ce soit, mais, sans le vouloir, il avait quand même réussi à forcer sa curiosité. Suffisamment, en tous cas, pour qu'elle ne puisse pas se contenter des informations qu'il lui avait délivrées sans aller chercher plus en profondeur. Elle avait besoin de comprendre, s'il disait vrai, elle avait besoin de savoir comment cet... homme ? avait fini par prendre tant d'importance dans sa vie, sans savoir pour autant si elle voulait vraiment qu'un destin irréversible ne la conduise à tomber dans ses bras de nouveau, comme si la notion de libre arbitre se devait d'être à tout jamais enterrée par cette démonstration. Au moins, il semblait que d'une époque à l'autre, elle ne changeait pas. Wanda n'était pas vraiment étonnée d'apprendre avoir voulu (ou vouloir dans l'avenir, ces allers et venues temporels avaient de quoi vous donner le tournis) comprendre qui était le synthézoïde, au-delà de ce qu'il venait de lui dire, il restait un individu proprement intriguant, et Wanda, pour se laisser apprivoiser, avait nécessité d'apprivoiser au préalable, elle n'avait jamais su fonctionner autrement, même s'il s'agissait là sans doute d'un procédé pour le moins... rigide.
-Peut-être que tu le dois, au contraire. répondit-elle après un léger instant d'hésitation.
Non pas que cela l'enchante, mais au vu de ce qu'il lui avait appris, elle ne pouvait laisser à Vision le droit de gagner une place dans sa vie sans chercher à mieux comprendre ce qui était supposé réussir à les lier l'un à l'autre. Pour cela, elle ne pouvait fermer les yeux sur ce qu'il pourrait bien lui apprendre, même si elle prenait le parti de disposer des informations qui lui seraient adresser de la manière qu'elle souhaitait, sans se laisser influencer. Cela, elle s'y refusait. Si c'était vraiment possible. Dans tous les cas, si elle espérait comprendre, elle ne pourrait pas se contenter de faire l'autruche, et ça elle le comprenait parfaitement bien.
-Comment ai-je fini par comprendre, finalement ?
Comprendre qui il était, sous-entendait-elle, car elle n'envisageait pas pouvoir avoir donné un coeur qu'elle dispensait à bien peu sans avoir fini par sonder l'âme de son interlocuteur, du moins assez pour baisser sa garde et accepter que naissent des sentiments, que, quelque Wanda qu'elle fut, elle avait également dû trouver inconcevables, alors.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Vision avait l'impression de marcher sur des oeufs avec cette conversation. Et encore, avec sa capacité à modifier sa densité, marcher sur des oeufs était pour lui beaucoup plus facile que de tenter d'éviter de trop brusquer Wanda. La dernière chose dont il avait envie était de la voir se refermer subitement et le repousser car il avait conscience que cela pourrait être définitif. C'est qu'elle pouvait être particulièrement têtue. Bien plus que lui. Alors, il y allait pas à pas, doucement, tâtonnant pour être sûr de ne pas brusquer la jeune femme. En fait, Vision avançait doucement au rythme qu'elle lui imposait. Il lui avait promit de ne pas la forcer à quoi que ce soit et il tenait toujours ses promesses.
Il cru avoir été trop loin en évoquant un de leur souvenir et fut soulagé de découvrir qu'en fait, ça allait. Wanda était curieuse, elle avait clairement ce besoin de comprendre les mystères qui l'entouraient. Mais ce n'était pas forcément évident de répondre à ses questions pour autant. Et encore plus lorsque l'on avait un contrôle quasi total sur ses émotions, comme c'était le cas pour Vision. Combien de fois avait-on refusé de le croire parce qu'il s'expliquait avec un trop grand calme ? Et combien de personnes refusaient obstinément de le croire réellement capable de sentiments étant donné qu'il n'en montrait généralement presque rien ? Car oui, Vision avait beau être réellement capable d'émotions, il n'en restait pas moins un être non-humain dont les capacités sensoriels et émotionnels étaient géré par un laborieux système informatique.
Et bien..., commença-t-il en plissant le front pour chercher ses mots. Cela n'a pas été ce que l'on appel le coup de foudre au premier regard.
Et c'était peu dire.
Cela a prit du temps pour toi comme pour moi. Je venais d'être créé à notre rencontre.
Du moins, c'était les souvenirs qu'il en gardait mais les mystères sur sa fabrication restaient entier. Il avait beau essayer de forcer sa mémoire, cette partie de ses souvenirs semblaient perdus à jamais. Ainsi, il avait l'impression que sa rencontre avec Wanda remontait à peu de temps après sa création mais qui sait ? Peut-être que cela c'était produit quelques années plus tard ?
J'apprenais encore à identifier mes sentiments et à les gérer et de ton côté tu avais de la peine à imaginer que je puisse être digne de confiance. Cela nous a prit plusieurs années, déjà pour apprendre à se connaître, mais aussi pour comprendre nos sentiments.
Et autant dire qu'entre Wanda et sa carapace et Vision et ses interrogations sur ce qu'il était vraiment, cela tenait presque du miracle qu'ils se soient finalement rapprochés au point de se marier.
J'ignore comment tu as vraiment su ce que tu éprouvais finalement. Je dirai que les choses se sont faites plutôt...naturellement. Avec le temps.
e que lui apprenait Vision était loin de surprendre Wanda. Elle ne croyait pas au coup de foudre, de toute façon, trop terre à terre pour cela, et supposait que ceux qui avaient cru en vivre avaient dû rapidement déchanter sitôt qu'ils avaient fait plus ample connaissance avec leur "moitié". Wanda avait tout simplement besoin de temps pour faire confiance et pour apprécier autrui, et elle supposait que, dans le cas de Vision, elle avait dû mettre d'autant plus de temps à abaisser ses barrières que l'individu face à elle n'avait physiquement rien d'humain. Elle se demandait, même, comment il avait été possible qu'elle tombe bel et bien amoureuse. Elle ne disait pas être totalement réfractaire à ce sentiment, loin de là, mais elle érigeait une telle barrière entre elle et les autres, et avec lui... Oui, il était possible qu'ils se soient apprivoisés mutuellement. Mais elle ne savait pas si ce cas de figure saurait se reproduire à présent. Parce qu'elle n'aimait pas l'idée qu'on lui dicte son destin à sa place, parce qu'elle savait qu'elle imposerait à Vision plus de distance et de réticences qu'elle n'avait déjà dû le faire autrefois... dans le futur. Néanmoins, elle voulait laisser sa chance au synthézoïde. Pas parce qu'elle tenait absolument à voir évoluer leur relation (pour peu que l'on puisse qualifier le lien qu'ils entretenaient pour l'heure de relation), seulement parce qu'elle était intriguée et voulait mieux connaître celui supposé avoir réussi à abaisser toutes ses barrières, pour comprendre comment cela avait pu se produire.
-Et toi ?
Lui, comment avait-il pu savoir, identifier des sentiments qu'il ne s'était peut-être pas imaginé éprouver, tout comme Wanda, elle devait bien le reconnaître, avait du mal à l'imaginer encore pour l'heure. Comment avait-il pu identifier ses sentiments ? Comment avait-il réussi à se convaincre qu'ils étaient bien réels. Elle réalisait que, à force de s'envisager dans cet avenir, elle perdait de vue l'une de ses intentions, en venant le trouver, au-delà du fait qu'elle avait voulu qu'il la rassure au sujet de Pietro : réussir à mieux connaître et comprendre Vision.
-Au final, je ne sais rien de toi, de ta vie.
Les détails techniques concernant sa création étaient une chose, et effectivement, Wanda avait été curieuse de comprendre comment son interlocuteur "fonctionnait" (ne serait-ce que pour se dire que, si cela devait vraiment arriver, ce n'était pas d'un rpbpt qu'elle tomberait amoureuse, l'affaire était plus complexe que cela). Mais que ce soit pour un humain ou un synthézoïde, la personnalité et l'identité devaient se façonner en fonction de l'expérience, non ? Et la vie de Vision devaient être l'inverse de banale, et ce avant même qu'il ne fasse ni plus ni moins que voyager dans le temps. Si toutes ces histoires étaient bel et bien réelles.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Étrangement, maintenant que le plus gros de la méfiance de Wanda semblait s'être calmé, Vision avait l'impression de retrouvé cette période de leur rencontre. Quand Wanda, tout comme les autres d'ailleurs, était curieuse de savoir ce qu'il était vraiment. Quand elle lui posait parfois des questions pour tenter de le piéger, pour voir ses réactions. Ils avaient été amis bien avant d'être amants et si ne serait-ce que cette amitié pouvait à nouveau naître en eux, alors Vision en serait déjà heureux. Car à choisir, il préférait encore n'être qu'ami avec elle plutôt que de la perdre une fois de plus et, cette fois-ci, pour de bon. Ce n'était pas juste leur couple qui lui manquait mais Wanda dans tout son ensemble. Son humour piquant, son caractère bien trempé, ce sourire si rare qui, pourtant, illuminait l'ensemble de son visage et rendait ses yeux si rieurs.
Je ne sais pas beaucoup de chose de ma vie non plus à vrai dire, répondit-il en fronçant des sourcils avant de relever le regard sur elle. Le voyage m'a passablement endommagé physiquement mais également dans mes circuits internes et principalement au niveau de ma mémoire.
Il était clair que parler ainsi de ses séquelles n'aidait pas forcément à le rendre plus humain mais Vision était ce qu'il était. Physiquement, il était une machine. Très sophistiquée certes mais une machine quand même et il ne cherchait pas à s'en cacher et il avait toujours joué franc jeu à ce niveau-là avec Wanda, il n'allait pas changer maintenant.
La nanotechnologie qui me compose est parvenue à reconstituer la plus grande partie de mes souvenirs mais certains sont irrémédiablement détruit. Je ne garde notamment plus aucun souvenir de quand, comment ou même pourquoi est-ce que j'ai été initialement créé. Je ne me rappel pas non plus d'à quel moment exactement ni de vraiment comment nous en sommes arrivés à nous rencontrer toi et moi. En fait... Il semblerait que ce soit mes souvenirs les plus anciens qui aient été le plus touchés.
Vision se rappelait parfaitement d'avoir combattu avec Wanda parmi les Avengers mais comment est-ce que eux d'eux étaient arrivés chez les Avengers ? Et lequel des deux étaient arrivés en premier ? Ça, il ne s'en rappelait pas.
Les souvenirs que j'ai de ma vie est liée à la tienne. Je veux dire, nous étions ensemble, combattions ensemble... Et je ne peux malheureusement pas trop entrer dans les détails au risque de t'influencer et de mettre ton futur en péril.
Après tout, Wanda était butée et les Avengers par encore créé. Allez savoir comment se déroulerait les choses si la jeune femme apprenait tout sur ce groupe opposés entre autre à la Confrérie dont elle était actuellement toujours membre. Mais Vision avait volontairement parlé de ne pas mettre SON futur en péril et non pas le leur. Il se souciait plus de la survie et des risques que pourrait prendre Wanda que de leur mariage pour le moment.
Mais je peux répondre à ta première question, ajouta-t-il gentiment sans la quitter des yeux tout en cherchant dans ses souvenirs.
Au commencement, tu étais surtout celle qui me soutenait le plus. Tu étais même bien plus convaincue que moi de mon humanité. Nous sommes devenus amis avec le temps et vivions nos vies. Puis peu à peu, les choses ont commencé à changer en moi. Je me souviens qu'un soir, certains de nos amis débattaient de qui était la plus séduisante parmi les femmes de notre entourage et j'ai réalisé qu'à mes yeux, tu étais de très loin la plus belle de toutes. A la même période, l'un des nôtres c'est prit d'une espèce de passion pour les films romantique et j'étais très intrigués par ce qui s'y déroulait. Cela peut sembler idiot à entendre mais je me posai notamment beaucoup de questions sur pourquoi est-ce que les humains semblaient à ce point apprécier les baisers. Cela n'était à mes yeux rien de plus qu'une espèce d'échange organique. Et un jour, nous nous sommes embrassés et j'ai compris pourquoi tout le monde semblait tellement aimer ce geste. C'est aussi là que j'ai compris que je voulais passer le reste de mes jours à t'embrasser toi, et personne d'autre. Et ça a été le cas.
En effet, vision était resté fidèle à son épouse même après son décès car même après sa mort, il n'y avait aucune femme qui, à ses yeux, était aussi belle et incroyable que la sienne. Et encore maintenant d'ailleurs. Il se demandait même s'il serait capable de tomber à nouveau amoureux d'une autre un jour si sa relation avec Wanda ne devait plus être.
ision avait perdu une grande partie de sa mémoire, c'est vrai. Parmi les nombreuses informations alambiquées qu'elle lui avait communiquées, il y avait effectivement celle-ci, mais Wanda devait bien admettre l'avoir quelque peu occultée dès l'instant où le synthézoïde lui avait appris que, dans le futur duquel il venait, elle devait devenir sa femme. Cette dernière information avait parfaitement su occulter toutes les autres, mais à présent qu'elle cherchait à en savoir plus sur ce mystérieux interlocuteur dont elle était supposée s'éprendre dans l'avenir. En cet instant, elle aurait aimé que ses souvenirs soient bien plus clairs (quoique ceux qui concernaient leur mariage paraissaient intacts), elle saurait peut-être plus facilement sur quel pied danser. Là, pouvait-elle seulement avoir confiance dans sa mémoire défaillante ? Peut-être que ces histoires de mariage étaient pure invention. Peut-être, oui... Mais, malgré elle, elle ne pouvait s'empêcher de croire aux propos de Vision. C'était perturbant au possible, oui, mais elle le croyait. De même qu'elle le croyait quand il affirmait que, dans ses souvenirs, ils étaient ensemble et combattaient ensemble, même si elle voyait difficilement à l'heure actuelle dans quels combats ils pouvaient s'unir, tous les deux, étant donné qu'elle ne combattait pour l'heure que pour la Confrérie, et ne s'imaginait pas changer d'allégeance (quoique...). En ne voulant pas trop en dire pour ne pas l'influencer, il en avait peut-être déjà trop dit, en réalité. Quoi qu'il en soit, elle ne fit pas la moindre remarque, elle se contenta d'écouter dans le plus grand silence son interlocuteur, alors qu'il lui apprenait de quelle manière leurs sentiments avaient fini par naître et croître.
Et ce qu'il disait avait finalement une certaine cohérence. Elle l'avait donc soutenue au départ, avait affirmé son humanité face à ceux qui avaient des doutes, y compris le principal intéressé.. Serait-elle capable de la même chose à ce jour ? Elle n'en savait rien. Pour l'heure, elle ne savait trop si elle préférait voir dans son interlocuteur un robot extrêmement sophistiqué ou un individu capable de réels sentiments. Avec elle, il semblait incroyablement sincère, en tous cas. Elle ne savait pas si son propos était touchant, embarrassant, les deux... Elle ne parvenait pas à remettre en cause ce qu'il disait, quoi qu'il en soit. C'était au sujet de sa propre attitude qu'elle ne savait faire autrement que d'émettre quelques doutes. Ce qu'elle faisait était-elle juste ? Étaitelle tombée amoureuse d'un simple objet ou lui faisait-on le récit de son grand amour ? Finalement, perdue, devant digérer tout ce qui lui était dit, elle posa une question qui pouvait sembler n'avoir aucun rapport avec le reste mais qui, aux yeux de Wanda, pouvait avoir une influence sur tout le reste.
-Et il n'y a aucun moyen pour toi de revenir à ton époque ?
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Pour le moment, aucun banc n'avaient encore volé à travers le parc ce qui, quand on connaissait Wanda, était plutôt une bonne chose. Vision n'avait pas oublié comment c'était déroulée leur dernière rencontre en date et même s'il avait les capacités pour se protéger des projectiles en tout genre de la Sorcière Rouge, il préférait de loin que la discussion se passe dans le calme.
D'une certaine manière, il avait un peu l'impression de la retrouver. Pas dans le genre de relation qu'ils avaient eu au décès de Wanda bien entendu mais il revoyait en elle celle qui avait été l'une de ses premières amies. Le fait que son âge actuel soit sensiblement le même qu'à l'époque devait y aider bien sûr mais même en dehors de cela. Avec les années, comme n'importe qui d'autre, Wanda avait vu son caractère changer sensiblement – bien qu'elle soit toujours resté pour le moins volcanique – et là, il se retrouvait face à la Wanda de 25 ans et non à celle qu'elle avait été à 50. La Wanda qui n'avait jamais été mariée et qui n'avait jamais eu d'enfants...
Cet étrange décalage ne concernait pas que son attitude. Physiquement aussi cela était pour le moins déconcertant. La dernière fois qu'il avait vu Wanda elle avait des rides autour des yeux, quelques cheveux gris camouflés et voilà que tout cela avait disparu.
La question qu'elle lui posa ne le surprit pas outre mesure. Peut-être parce qu'il était parfaitement logique et légitime de la poser à quelqu'un ayant voyagé dans le temps après tout ? Tout du moins, Vision trouvait une cohérence des plus logique là-dedans. Cela aurait même probablement été une des premières questions que lui-même aurait posé à quelqu'un dans sa situation.
A moins de me mettre un peu plus de 30 ans en veille..., répondit-il avec un air légèrement désappointé. Il avait envisagé cette possibilité mais cela s'avérerait inutile selon lui. Il était là, autant faire son possible pour s'adapter et tenter d'éviter la fin du monde. De toutes façons, les mêmes interrogations restaient présentes qu'il se mette en veille ou pas. Un second lui pouvait être créé, ou ne pas être créé et même si Vision ne se voyait que comme un petit maillon dans cette immense chaîne qu'était le destin, sa non-apparition ou son apparition en double risquait de bousculer pas mal de chose. Alors quant à faire, autant en avoir conscience et tenter de limiter les dégâts plutôt que d'attendre inanimé quelque part pendant plusieurs décennies.
Non, il n'y a aucun moyen. La technologie qui a été nécessaire à mon voyage n'existe pas encore. Et à vrai dire, même ce voyage était un coup d'essai. On ignorait si cela fonctionnerait et encore moins si j'y survivrai. J'ai eu de la chance pour cette fois mais je ne suis pas sûr de pouvoir réitérer cet exploit.
C'était pour cette raison après tout qu'il avait été décidé que ce soit lui qui le fasse. N'étant pas pourvu d'un corps humain mais étant bien plus résistant, il était celui qui avait le plus de chances d'y arriver en restant en vie.
J'ai bien peur de faire désormais parti de cette époque. J'espère juste que ma présence ne causera pas trop de dégâts.
Bon, il pouvait difficilement faire pire que la fin du monde c'était un fait mais après, on ne savait à quoi se tenir avec ce que les scientifiques lui avaient expliqués comme étant le fameux effet papillon.
e ce que Wanda entendait, elle avait vraiment le sentiment que Vision avait été finalement sacrifié au profit d'une expérience plus qu'hasardeuse. Propulser le synthézoïde près de trente ans en arrière (quoique cette distance temporelle n'avait visiblement pas été prévue), le tout sans être sûr des retombées de cette décision et sans lui fournir les clés pour un retour éventuel, c'était certainement le mener très sûrement en pâture. Au final, ce devait être ça, on devait tenter le tout pour le tout, au nom d'un motif qui échappait encore à la sorcière rouge (et qu'elle n'imaginait pas son interlocuteur prêt de lui révéler), et quitte à utiliser de la chair à canon, autant utiliser quelqu'un qui n'en avait pas, de chair. Bref, pourquoi pas le robot, après tout ? Un robot qui avait pourtant, visiblement, fondé un semblant de famille en épousant une humaine. Il n'avait aucun moyen de revenir en arrière... ou plutôt en avant... Wanda ne pouvait qu'imaginer ce que l'on pouvait bien ressentir dans une telle situation... si tant est qu'elle admette pour de bon que Vision était capable de sentiment... Et elle était de plus en plus prompte à le croire, oui, malgré tout ce que cela pouvait bien impliquer, et pour elle surtout. Elle ne dit rien plusieurs secondes, réfléchissant. Quelque chose lui échappait, au-delà du choc des révélations qui lui avaient été faites. Et elle savait qu'elle n'obtiendrait aucun éclaircissement sur le sujet, pour la simple - et malheureusement bonne - raison que Vision lui-même n'en savait désormais pas plus qu'elle, puisque sa mémoire avait visiblement été endommagée dans le processus. Cette situation était vraiment complexe. Et si Wanda la trouvait pour elle, qu'est-ce que cela devait être pour Vision ? Si elle devait se mettre ne serait-ce qu'un peu à sa place... mais non, elle ne le pouvait pas. Finalement, après avoir laissé planer un silence trop long, elle se permit une nouvelle question.
-Et je t'ai laissé partir ?
La question se posait, non ? Elle avait beau avoir du mal, encore, à se faire à l'idée que le synthézoïde et elle étaient supposés (ou auraient été supposés, plutôt, car leur avenir était à présent bien plus incertain) être ensemble dans l'avenir, et mariés, même, mais si tel devait bien être le cas, comment aurait-elle pu approuver ces histoires de voyage temporel (car il semblait bien qu'il ait été volontaire, non ?) en sachant toutes les complications, le fait qu'elle ne le reverrait plus. Elle se connaissait. Elle pourrait bien changer, elle était tout de même quelqu'un d'intègre (même si elle ne mettait pas toujours son intégrité au meilleur profit, il faut bien le dire), comment aurait-elle pu le laisser partir ? À moins qu'il n'y ait vraiment eu aucune autre solution ? Plus cela allait, plus Wanda était perdue, à vrai dire.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Wanda semblait l'écouter, vraiment l'écouter. Et même, peut-être, le croire. C'était un soulagement pour Vision qui, en fin de compte, n'en demandait pas tant. D'autant qu'une petite voix dans sa tête ne cessait de lui répéter en boucle qu'il n'était pas ici pour tisser des liens avec sa femme mais pour empêcher l'apocalypse. C'était étrange comme le simple de fait de revoir Wanda après ces années de deuil avait l'art de modifier sérieusement – et dangereusement – son sens des priorités. Ses sentiments avaient tendances à prendre le pas sur son esprit logique dernièrement.
Et comme s'il ne peinait déjà pas assez à gérer la situation tout en tâchant de ne pas trop en dévoiler sur son futur à Wanda, bien que son futur semble être partit pour être différent à présent, voilà que Wanda vînt lui poser la question qu'il aurait préférer ne pas entendre dans l'immédiat. Une chose était sûr, si le synthésoïde avait eu le malheur de tourner sous Microsoft, il serait déjà gravement buggué à l'heure actuelle.
Fallait-il le lui dire ? Ne le fallait-il pas ? Esquiver la question ? La détresse face à ce dilemme pouvait probablement se lire même dans ses yeux robotisés.
Je te l'ai dis, ma simple présence ici à probablement déjà eu des incidences sur nos futurs, commença-t-il tout en réfléchissant. Après tout, c'était la pure vérité et dans le cas en question, plus que jamais ! Si Vision était revenu dans le passé c'était pour prévenir les humains de la guerre à venir, qu'ils puissent s'y préparer. Ainsi donc, s'il réussissait sa mission, les risques que Wanda meurt au combat durant le dernier assaut de cette guerre perdue d'avance étaient faibles. Et si je parviens à mener à bien ma mission, le futur tel que je l'ai connu n'existera plus.
Même Vision, qui n'était pourtant pas forcément un modèle pour ce qui était de comprendre les nuances de langages, réalisait que ses propos avaient de quoi en inquiéter plus d'un.
Tu es décédée à l'aube de tes 50 ans, finit-il par avouer en douceur. Mais le futur n'est pas inscrit dans le marbre. Tout du moins je l'espère, sinon cela voudrait dire que j'ai pris le risque de faire ce voyage temporel pour rien...
Et il n'avait pas envie de revivre l'anéantissement de cette planète qu'il appréciait réellement. Il fallait d'ailleurs qu'il travail sérieusement à trouver une solution pour approcher le SHIELD et si possible autrement que pour finir sur une table de dissection.
Tu ne devrais pas te focaliser sur l'avenir qui pourrait être le tiens, ajouta-t-il après une courte pause. Vis simplement ta vie comme tu le souhaite. Quelle importance cela peut avoir les éventuels changement que cela aurait sur un futur déjà changeant ?
a manière dont Vision commença à lui répondre ne dit rien qui vaille à Wanda. Il est vrai que sa question ne manquait pas d'être plus que personnelle, et pour le coup, elle touchait plus que jamais à son futur direct (ce qui signifiait donc qu'elle ferait mieux de ne rien savoir du tout, mais la curiosité l'avait emporté sur tout le reste), mais elle avait besoin de savoir. Et avant toute réponse, il lui fit remarquer que son voyage temporel en lui-même avait forcément déjà eu des incidences sur le futur, de même que sa mission, si elle réussissait, changerait la donne, ce qui signifiait que ce qui s'était déroulé à l'époque d'où il venait n'aurait pas forcément lieu à l'avenir. Ça, elle le comprenait bien, elle connaissait l'effet papillon et les grandes conséquences d'une cause minuscule (et le voyage temporel d'un synthézoïde, c'était loin d'être une cause minuscule), mais ça ne la réconfortait pas pour autant, car si Vision prenait tant de gants avec elle, ce devait être que ce que cet homme qui était supposé devenir son mari avait à lui apprendre était pire encore que ce qu'elle se laissait envisager. Et elle avait bien raison d'appréhender le pire, car ce fut bien le pire qui lui fut révélé. Ou presque. Le pire eut été qu'il l'informe bel et bien du futur décès de Pietro, mais tout de même... L'information la toucha en plein coeur comme si on venait d'y enfoncer violemment le poing. Elle se sentit blêmir tandis qu'elle regardait son interlocuteur, interdite. Bien sûr, la jeune femme aurait pu prendre le parti de ne rien en croire... Sauf qu'elle était malheureusement convaincue de la sincérité de Vision. Et ça faisait mal. Elle allait mourir... ou elle était supposé mourir, tout du moins. À l'aube de ses cinquante ans... C'était si jeune encore. Trop jeune, du moins. Bien sûr, il tentait de la rassurer, lui rappelant une fois encore que le futur n'avait pas à rester le même, mais cette information restait ancrée dans son cerveau, lui martelait le crâne et les tympans comme une rengaine stridente. Bien sûr, Vision avait raison, elle ne devrait pas s'en formaliser, et poursuivre le cours de sa vie, tout faire pour ne simplement pas mourir quand cela devrait arriver, mais elle ne pouvait pas passer outre, elle ne pouvait occulter ces mots prononcés. Les yeux ancrés dans ceux de son interlocuteur, des yeux où luisait une émotion certaine, elle se contenta donc d'une simple question, celle qu'elle ne devait certainement pas poser.
-Comment je meurs ?
Son ton était ferme, elle voulait savoir, elle ne voulait pas de détours, elle ne voulait pas entendre encore que le futur allait changer de toute manière, que son sort n'était pas scellé pour de bon. Elle voulait juste savoir. Ne serait-ce que pour l'empêcher. Certes, elle ne serait techniquement qu'à la moitié de sa vie si cela devait se produire. Mais elle n'avait pas l'intention de s'en contenter.
“- Je crois vous aimer. - Quand en serez-vous sûre? - Quand nous serons séparés.”
Malgré son excellente mémoire, il y avait ce petit détail que Vision avait fini par oublier ou volontairement occulter au fil des ans et qui lui sautait tout à coup à nouveau clairement à la figure : Wanda était probablement l'humaine la plus bornée ayant un jour foulé cette planète !
Il suffisait de lui dire de ne pas se focaliser sur quelque chose pour qu'elle le fasse. De laisser tomber, de passer à autre chose pour qu'elle s'accroche avec force. Vision se demandait à partir de quel moment est-ce qu'il avait cessé de vraiment « le subir ». peut-être qu'au fil des décennies elle c'était calmée. Après tout, il n'y avait rien de plus radical que la maternité pour assagir quelqu'un. Ou alors, et c'était en vérité la réponse qui lui semblait la plus probable, c'était lui qui avec les décennies avait fini par s'y habitué au point de ne plus vraiment y prêter attention. Et après avoir passé 4 longues et cruelles années sans elle, voilà que cette manie lui sautait à nouveau à présent aux yeux.
Mais Wanda n'était pas la seule à être restée fidèle à elle-même et alors qu'elle l'interrogeait sur son décès, Vision resta parfaitement calme et patient. Juste un peu soucieux de la voir aussi pâle.
Et bien, il y a eu une guerre. Une guerre terrible.
Et ce n'était pas peu dire compte tenu du fait qu'il y avait malheureusement fort à parier qu'à présent, dans le futur, la race humaine soit presque anéantie et réduite en esclavage pour le peu qu'il en restait.
Tu es morte au combat pendant l'une des plus violentes attaques. Et c'est justement dans l'espoir d'empêcher cette guerre que je suis là. Donc tu vois, si j'arrive à mener ma mission à bien, tu n'a rien à craindre.
Elle pourrait peut-être vivre centenaire cette fois. Ou elle pouvait aussi décidé de le planter là, de quitter rageusement le parc et de se prendre un autobus en pleine figure en traversant la route. Absolument tout était possible et c'était exactement pour cela que Vision ne voulait pas se focaliser sur son futur et qu'il ne voulait pas qu'elle le fasse non plus.
Personne ne sait de quoi l'avenir est fait, pas même moi.
Et pourtant, il aurait vraiment aimé pouvoir savoir quel avenir l'attendait maintenant, dans cette nouvelle vie qu'il n'avait pas prévu. Il avait eu tellement de peine à trouver sa place la première fois, il n'avait pas envie de revivre tout ça. La seule chose qui l'empêchait de regretter de ne pas avoir de moyen de repartir dans son monde – si on pouvait dire ainsi – c'était Wanda. Le simple fait de pouvoir à nouveau la voir lui suffisait pour accepter son étrange condition.