La mauvaise conduite du père ne peuvent obscurcir les vertus du fils.
Ça convenait parfaitement à Pietro en effet, qu’elle sache lui permettre de se sentir mieux si facilement. Elle n’avait rien besoin de faire, en dehors d’être à ses côtés tout simplement et le jeune homme adorait ça. Il se rendait bien compte de la chance qu’il avait de l’avoir à ses côtés. Sans elle, le jeune homme aurait le sentiment d’être plus perdu qu’il n’était présentement, même si les révélations sur son père ne l’aidaient pas réellement à se sentir bien. Mais au moins, quand il était au côté de Liv, il se sentait vraiment bien.
Contre toute attente, ils s’aimaient tous les deux et ils se rendaient plus forts tous les deux. C’était aussi simple que cela et le jeune homme avait bien envie de profiter de tout cela pleinement. En même temps, il n’avait aucune raison de ne pas en profiter. Bien sûr, la jeune femme avait essayé de le tuer – elle l’avait même tué en réalité –, mais il y avait des circonstances quand même. Elle avait eu envie de faire taire cette attirance mutuelle, parce que ça lui avait fait peur, mais maintenant ils apprenaient à l’apprivoiser tous les deux, ensemble.
« Je ne trouve pas que ça soit si fragile que ça. » Répondit-il quand Liv souligna le fait que ce pouvoir était fragile, non, ce n’était pas comme ça du tout qu’il voyait les choses. « Au contraire, je trouve même que c’est très fort. »
Et que ça les rendait plus forts tous les deux. Par moment, Pietro se demandait vraiment ce qu’il apportait dans la vie de sa petite amie. Il savait bien qu’elle se sentait apaisé un peu à ses côtés et il appréciait de lui être d’une aide de ce genre. Il aimait ce qu’ils étaient dans tous les cas, le fait qu’ils aient réussi à se trouver tous les deux et le fait qu’ils aient pu donc se trouver. Il ne pouvait pas réellement savoir où ça allait les mener, mais il espérait bien que ça allait les mener loin. En tout cas, le jeune homme espérait bien qu’ils allaient pouvoir aller bien loin tous les deux, et Pietro n’avait aucune envie de se séparer de Liv, qu’elle ne soit plus dans sa vie. De toute façon, il avait beaucoup trop besoin d’elle pour la laisser partir. Et ce n’était pas seulement parce que sans elle, il serait encore dans la rue, il y avait bien plus que ça dans ce qu’il disait. Il avait besoin d’elle, définitivement besoin d’elle.
« Tu es tellement forte. » Elle avait des problèmes, elle avait ce monstre dans sa tête comme elle le disait, elle avait des problèmes avec ses pouvoirs et elle ne supportait pas vraiment le fait de voir la mort des autres à longueur de temps (ce qu’il comprenait bien sûr), mais elle était forte, définitivement forte. Et par moment, le jeune homme avait quand même bien envie d’être aussi fort qu’elle, notamment avec cette histoire avec son père…
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L
iv parvint à afficher une de ses rares esquisses de sourire quand Pietro lui assura que le pouvoir qu'elle avait sur lui, celui de le rassurer et de l'apaiser, était plus fort, bien moins fragile qu'elle ne le soupçonnait. Pouvait-elle le croire sur parole ? Elle avait envie de penser qu'elle le pouvait, en effet. S'il y avait bien une chose qu'il était impossible de reprocher à Pietro, c'était son absence de franchise. Le jeune homme se montrait toujours entièrement honnête, il n'avait pas vraiment de filtre, ou s'il en possédait un, il en faisait très rarement usage... Alors il devait sans doute être honnête, une fois de plus, quand il affirmait que ce pouvoir qu'elle possédait, et qui n'avait rien à voir avec sa condition de mutante, n'avait rien de fragile. Elle avait besoin de le croire aveuglément, dans tous les cas, parce qu'elle avait besoin de le ressentir, elle avait besoin de l'entendre.
Elle restait toujours incertaine quand il était question d'eux, cette relation d'un ordre qu'elle n'aurait jamais soupçonné avait fait naître chez elle une sorte d'insécurité affective qu'elle n'aurait jamais cru éprouver. Ce n'était pas déplaisant, au fond, c'était surtout destabilisant. Tout à coup, elle se découvrait capable d'être désarmée, d'accorder de la valeur à une autre vie humaine. Pietro avait rendu possible ce qu'elle avait toujours cru impossible, il avait réussi à faire battre un coeur qu'elle avait cru incapable de battre pour qui que ce soit ou quoi que ce soit. Si elle était forte, comme Pietro aimait à le lui dire avec une sincérité telle qu'elle en était désarmante, et surtout retenait Liv de contester son discours, alors c'était grâce à lui. Car elle avait le sentiment de ne l'avoir jamais été avant que le regard de Pietro ne croise le sien, et change tout, pour toujours, avant même qu'elle soit capable de se rendre compte que c'était le cas.
-Je pensais que tu me rendais faible, observa-t-elle de son ton habituellement neutre, qui ne laissait pas vraiment soupçonner quelles émotions - s'il y en avait - se dissimulaient derrière son discours. Elle ne pensait rien lui apprendre, en l'occurrence. Elle savait que Pietro avait encore du mal, à certains moments, à comprendre son mode de pensée, la façon qu'elle avait de fonctionner en règle générale, ce qui était normale, sa psy s'était aussi mordu les doigts, avec elle, et elle-même peinait à se comprendre... surtout que quand elle pensait avoir tout maîtrisé, tout su d'elle-même, tout compartimenté - elle et le monstre -, des sentiments nouveaux, non, des sentiments tout court faisaient irruption et changeaient la donne. C'est tout l'inverse.
Si elle était forte, alors, c'était pour une seule et unique raison : parce que c'était lui, définitivement, sans aucun doute possible, qui la rendait ainsi. Il la changeait. Mais c'était pour le meilleur.
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Pietro avait conscience que ce n’était pas évident de comprendre Liv, il était quand même bien placé pour savoir que c’était difficile de la suivre. Au début, il avait cru qu’elle n’était qu’une femme insensible, aimant un peu trop le sens. Parce qu’il connaissait Raven et ne connaissait que Raven. Et puis finalement il avait découvert qu’elle était plus que cela, il avait découvert qu’il y avait une part bien plus… complexe sous la carapace de Raven. Mais en même temps, ça ne voulait pas dire que Pietro pouvait réellement la comprendre sur tout. Il tentait de le faire, mais il savait qu’il avait encore beaucoup à apprendre, parce que Liv avait elle-même beaucoup à apprendre. Elle avait cru qu’elle connaissait tout de ce qu’elle était avant… eh bien, qu’il arrive dans sa vie et remette en cause beaucoup de chose.
Que la jeune femme lui affirme donc qu’elle pensait qu’il la rendait faible, il n’en était pas réellement étonné. Il n’aimait pas l’idée qu’il puisse la rendre faible, mais il n’était pas étonné par le fait qu’elle pense ainsi. Parce qu’il avait conscience qu’elle se retrouvait envahi par des sentiments qu’elle n’avait pas connus avant et forcément… c’était quelque peu déroutant. Pietro lui-même avait quand même été pas mal dérouté par ses sentiments pour Liv après tout, quand il s’était rendu compte qu’il aimait celle qui cherchait à le tuer. Et qu’il aimait celle qui l’avait tué tout simplement. Le jeune homme afficha un sourire quand elle revint sur ses propos en affirmant que c’était l’inverse et donc… qu’il la rendait forte.
« J’aime assez l’idée. » Répondit-il, sincère. C’était le cas, il aimait l’idée que la jeune femme puisse considérer qu’il la rendait plus forte. Oh, il la considérait déjà très forte, il ne pensait pas qu’elle ait forcément besoin de lui pour être forte, mais c’était quand même plaisant de l’entendre affirmer qu’il la rendait plus forte. « Et j’aime bien l’idée de changer tes convictions, te prouver que tu n’as encore beaucoup de chose à apprendre. » Ajouta-t-il, dans un fin sourire avant de reprendre. « En tout cas, moi j’adore l’idée d’avoir encore beaucoup de chose à apprendre. »
En même temps, il valait mieux au vu de la situation. Sortir avec Liv, ce n’était pas de tout repos et le jeune homme se doutait qu’il allait avoir encore énormément de chose à apprendre sur la jeune femme. Comme au final, il avait aussi des choses à apprendre à son propre sujet. Ils avaient en tout cas beaucoup à apprendre tout court les concernant tous les deux, sur leur couple, sur la manière de vivre à deux, puisque clairement on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils avaient perdu du temps. Pas longtemps après que la jeune femme l’ait tué, ils se revoyaient et Pietro se retrouvait à s’installer chez elle. Autant dire qu’ils ne faisaient pas les choses à moitié, mais qu’ils étaient loin d’être encore au pont sur tout. Ce qui était justement parfait en fait.
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C
e n'était pas une idée, c'était une conviction. Neuve, déroutante, difficile à exprimer et à analyser, mais une conviction tout de même, en effet. Il la rendait plus forte. Ce qu'il révélait en elle, ce n'était pas une faiblesse, c'était une force, elle se sentait capable de choses qui lui échappaient avant, elle n'était plus un monstre de froideur, et animée de cette passion nouvelle qui lui faisait parfois peur, lui permettrait de soulever des montagnes. Alors Pietro pouvait aimer l'"idée", oui, parce que c'était au-delà d'une idée, à présent. C'était réel, c'était là, immuable, et ça ne la quitterait pas, ça ne la quitterait plus jamais à présent. Peu importe ce qui se passerait entre eux par la suite, elle savait qu'elle ne serait plus jamais la même à présent. Plus jamais, et elle ne pensait pas qu'elle aurait un jour le moindre regret à ce sujet.
Sa fierté naturelle pourrait faire qu'elle trouve agaçante l'idée même que Pietro se réjouisse de voir ses convictions évoluer, d'autant qu'avant même qu'ils ne s'avouent leurs sentiments respectifs, il n'avait déjà eu de cesse que de lui faire comprendre qu'elle n'était pas vouée à rester la même, qu'elle pourrait changer effectivement. Mais elle n'y voyait pas de problèmes en réalité, parce qu'il avait raison, et elle était heureuse qu'il ait eu raison. Elle n'avait pas eu conscience d'à quel point elle avait eu besoin de lui pour se révéler à elle-même. Il n'y avait pas d'âge pour comprendre qui on était vraiment, et Liv l'avait compris grâce à lui. Et elle n'avait pas encore fini de s'analyser et de se comprendre. Elle était reconnaissante envers Pietro de se montrer si patient envers elle. Elle avait bien compris qu'elle n'était pas facile, si déjà, elle ne l'était pas pour elle-même, il était assez évident qu'elle ne le serait pas non plus pour lui.
-Je ne sais pas si j'aime cette idée, moi, observa Liv avec un très fin sourire qu'elle ne réservait qu'à son petit ami. Je me dis que si tu ne sais pas tout de moi, le jour où tu auras tout découvert, tout compris de qui j'étais, tu n'auras plus de raisons de me vouloir, ou bien tu ne me voudras plus du tout.
C'était une appréhension absorde peut-être, mais une parmi d'autres, en vérité, car c'était difficile pour elle de gérer une relation romantique, elle qui se pensait incapable d'en vivre, sans craindre un peu de ne pas savoir le gérer convenablement, ou bien d'en essuyer des conséquences compliquées et douloureuses. Gagner quelque chose qu'on ne pensait pas avoir... c'était craindre de le perdre, et elle le découvrait.
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Pietro ne fut pas spécialement surpris quand Liv affirma qu’elle n’était pas sûre, de son côté, d’aimer l’idée qu’il ne sache pas tout d’elle. Parce qu’à un moment ou à un autre, le jeune homme allait découvrir certaines choses qu’il ne savait pas d’elle et il pourrait décider de ne plus vouloir d’elle. Pietro savait bien que par ses mots, la jeune femme exprimait des craintes « normales », celles de le perdre par exemple. Des craintes que tout le monde pouvait avoir quand on tenait à une personne, le genre de chose que tout le monde avait normalement vécu dans la vie. Mais Liv n’avait rien d’une personne normale, elle apprenait à ressentir certaines choses qu’elle n’avait jamais ressenti. Ça convenait plutôt bien à Pietro que Liv se dise qu’elle n’avait pas spécialement envie qu’il finisse par tout découvrir parce que sinon il pourrait ne plus avoir envie d’elle, cela ne faisait que prouver à quel point elle tenait à lui et elle n’avait pas envie de le perdre.
Forcément, Pietro était donc touché, mais il comprenait quand même réellement les craintes de la jeune femme. Il pourrait s’en moquer, mais Liv n’avait rien d’une personne normale, elle découvrait beaucoup de chose avec lui et le jeune homme avait vraiment envie de l’aider à les découvrir toutes ces choses. Ce qui ne le retenait pas forcément quand il était question de titiller la jeune femme, mais présentement ce n’était pas du tout le cas.
« Au contraire, ça peut simplement me donner l’occasion de t’aimer un peu plus chaque fois que je découvrir quelque chose. » Répondit-il dans un sourire détendu, comme à son habitude. Ça pouvait sembler un peu niais, mais Pietro le pensait sincèrement. Il considérait impensable dans tous les cas qu’à l’instant où il n’aurait plus rien à découvrir sur Liv, il puisse soudainement ne plus de raison de la vouloir. « Je pense avoir quand même beaucoup de marge avant de tout connaître de toi, comme toi de moi. Mais même si on devait arriver à se connaître en totalité, ça ne changera rien. »
Parce qu’ils auraient forcément quelque chose à découvrir, à apprendre, quelque chose à faire ensemble tout simplement. Que même s’ils se connaissaient par cœur et à force ils allaient forcément apprendre à bien, bien, se connaître, ils allaient avoir quand même l’occasion d’explorer d’autre chose. Ce n’était pas quelque chose qui inquiétait outre mesure Pietro, mais ça c’était en grande partie parce qu’il ne se posait pas autant de question que sa petite amie. Celle-ci avait de bonne raison de le faire, elle était comme ça, elle analysait beaucoup les choses en grande partie parce qu’elle était loin d’être comme le commun des mortels. Pietro savait bien que Liv ne réfléchissait pas réellement comme les autres et donc qu’elle avait de bonnes raisons de s’inquiéter. En soit. Et lui, son rôle était tout simplement d’arriver à la rassurer. Elle n’avait pas besoin de s’inquiéter, le jeune homme n’allait pas soudainement voir ses sentiments changer.
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P
ietro avait beau dire, Liv ne pouvait pas s'imaginer un seul instant que Pietro puisse vraiment y gagner à tout connaître d'elle, ou encore l'aimer davantage. Elle ne savait déjà pas, pour commencer, ce qui l'attirait vers elle alors qu'elle avait le sentiment de ne rien avoir à lui apporter. Ce n'était pas nouveau, elle l'avait ressenti dès les débuts de leur relation, et même avant que celle-ci ne débute, alors qu'elle luttait contre ses propres sentiments pour lui. Elle n'avait rien à lui offrir... Rien sinon un passé obscur, des troubles mentaux complexes, un tableau de chasse criminel trop long pour être énuméré...
Alors que lui l'éveillait à des émotions qu'elle n'avait jamais éprouvée auparavant, l'encourageait à devenir une autre, muselait le monstre... Elle voudrait tant que leur relation aille dans les deux sens, mais elle avait la certitude que ce n'était pas le cas. Il ne cesserait de lui dire le contraire, mais elle ne pensait pas être... bonne pour lui. Elle profitait juste du fait qu'il considère que c'était le cas. Et non, plus il apprendrait à la connaître, s'il ne savait pas déjà tout, moins il l'aimerait. Elle était presque certaine de cela, et c'était une pensée contre laquelle elle ne pouvait rien, et qui la terrifiait.
-Tu ne devrais pas être aussi sûre de toi, répondit Liv.
Elle ne voulait pas pousser Pietro vers la sortie, ou l'inviter à fuir, loin de là. Elle avait beaucoup trop besoin de lui, et elle l'aimait trop pour le voir lui échapper. Mais en même temps, elle avait le sentiment que si elle ne l'avertissait pas suffisamment, il finirait par partir dans tous les cas. Comme s'il était inconcevable qu'il reste avec elle pour toujours. Pour le temps que ce toujours durerait.
-Pour l'instant, tu continues de voir en moi plus que ce que je suis vraiment. Je deviens une meilleure personne grâce à toi, mais je ne l'ai jamais été avant toi. Et si tu savais le dixième des horreurs que j'ai faite... Elle marqua une pause. Parfois, j'ai l'impression que tu penses que le monstre n'est rien qu'un petit chaton qu'on peut domestiquer. Mais il est bien réel. Et peut-être qu'il va revenir, peut-être que je vais te faire du mal, peut-être... Elle marqua une pause. Elle ne devrait pas dire tout ça. D'autant que Pietro savait déjà ce contre quoi elle luttait. Elle devrait cesser de l'avertir constamment, mais c'était comme si elle cherchait à se saborder sans arrêt. Leur relation était trop belle pour être vrai. Je ne sais peut-être pas tout de toi, mais je sais que je ne te mérite pas.
Et elle passerait sa vie à tenter d'être à sa hauteur.
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Pietro avait plus d’un défaut et très clairement, celui d’être trop sûr de lui était bien présent. Ce n’était pas la première fois qu’on lui affirmait qu’il ne devrait pas être aussi sûr de lui, qu’il devrait prendre garde sur cette attitude. Wanda lui avait déjà fait plusieurs fois la réflexion et visiblement, Liv aussi. Est-ce qu’il allait pour autant changer ? Non, il était évident que le jeune homme ne serait pas là en cet instant précis s’il avait dû écouter les doutes, tout ce qui le poussait souvent à se dire qu’il ne devrait pas agir d’une telle façon. L’histoire aurait été différente, sans aucun doute, s’il avait bien plus pris garde dans sa vie, s’il n’avait pas été aussi sûr de lui qu’il avait l’habitude d’être.
Pietro écouta Liv parler, sans la couper une seule seconde, même s’il n’était clairement pas d’accord avec ce qu’elle disait. Ce qui n’était pas réellement étonnant, ils n’avaient vraiment pas la même façon de voir les choses. C’était pour cela que Pietro appréciait autant sa relation avec la jeune femme, elle lui donnait l’occasion de se rendre compte à longueur de temps que la vie en générale avait beaucoup plus de facette qu’il ne pensait. Liv mentionna le fait qu’il ne savait que le dixième des horreurs qu’elle avait faites… soit, mais lui non plus n’était pas un ange. Oh, il n’avait pas pris une vie humaine pour le plaisir, mais à la base il suivait quand même Magnéto.
Et donc peut-être que si, que ça, que voilà… Pietro savait que Liv se posait toujours un milliard de question, qu’elle n’était justement pas capable comme lui de juste se laisser porter par une situation, par le vent. Ce qui ne voulait pas dire que c’était moins bien, quand on était aussi inconséquent que Pietro, on se brûlait bien souvent.
« Je t’interdis de décider à ma place si je te mérite ou pas. » Répondit-il dans un fin sourire, peut-être sur un ton un peu léger, mais d’une manière sérieuse pour autant. « Peut-être que tu as raisons. Peut-être que tu as tort. Peut-être que je vais te faire du mal, que je vais agir comme un connard. Peut-être que je vais souffrir. Peut-être que le monde va exploser. Peut-être que Magnéto a raison. Peut-être que Xavier a raison. Peut-être qu’on va se faire tous éliminer par les humains. Peut-être que les mutants vont prendre le pouvoir et massacrer une tonne d’humain qui n’auront rien demandé à personne. Et peut-être qu’en fait, ils vont juste se contenter de survivre et de réussir à vivre comme tout le monde. » Bref. « Et… peut-être que je sais parfaitement ce dont tu es capable, que tu as fait des choses horribles et que tu en feras encore et que je m’en contre fiche royalement. » Elle l’avait tué, en réalité à côté de ça, il y avait pas mal de marge. « Peut-être que je suis juste amoureux de toi et que rien ne changera ça. Et que même si je dois un jour souffrir, je serais toujours amoureux. Et même peut-être en fait que j’aime ça. »
La dernière phrase, il la prononça avec encore plus de légèreté.
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L
iv afficha une fine esquisse de sourire en entendant la réponse de Pietro. Souvent, elle se demandait comment il faisait pour supporter ses tergiversations constantes. Liv réfléchissait beaucoup. Beaucoup trop, son esprit en constante ébullition bouillonnait de questions sans réponse. Ce qui ne la rendait pas plus intelligente ou raisonnable, seulement cent fois plus psychorigide... Et elle aimerait être capable de se détendre, de s'abandonner, d'oublier de se poser de questions pour savourer, pour seulement apprécier ce qu'elle éprouvait. Mais le problème venait certainement de là, en fin de compte : elle avait trop longtemps été convaincue de ne rien éprouver, alors les mots l'aidaient à feindre des émotions qu'elle ne ressentait pas. Mais avec Pietro, elle éprouvait tout, et au centuple, et son besoin de l'exprimer et de ne pas laisser cette émotion lui échapper, ça lui faisait un bien immense. Liv voudrait savourer, vivre, aimer, mais elle avait besoin de Pietro pour la guider en ce sens... et il savait parfaitement y faire. Il trouvait les mots justes.
Son accumulation d'hypothèses et d'exemples, improbables ou logiques, était presque étourdissante, mais elle révélait une chose certaine : il y avait une chose bien réelle et immuable, et c'était leur amour. Il n'avait peut-être aucun sens, ni lui ni elle ne sauraient dire d'où ce sentiment leur venait, mais il était là, contre toute attente, et rien ne semblait pouvoir y changer quoi que ce soit. Pietro l'aimait, le lui répétait, et était convaincu de ne pas changer d'avis. Comment lui donner tort ? Elle lui avait planté un couteau en plein coeur, et pourtant, il était là, il restait là... Elle ne le perdrait pas, et elle devait définitivement mettre de côté cette angoisse de le perdre qui ne reposait sur rien et qui n'avait aucune raison d'être à ce point présent chez elle. Elle pouvait le croire après tout. Liv, de son côté, savait bien qu'elle ne cesserait jamais d'aimer Pietro du jour au lendemain, c'était impossible, et il n'y avait effectivement rien au monde qu'il puisse dire ou faire qui changerait ça, elle en était convaincue, du plus profond de son être, dans ses chairs mêmes. C'était une certitude plaisante, douce et définitivement immuable.
-Tu es masochiste, ce n'est plus à prouver, répondit Liv avec un sourire sincère, de ceux qu'elle n'adressait qu'à lui. Elle embrassa Pietro avec une tendresse que, là encore, il serait jamais le seul à connaître de sa part. Je t'aime. Je t'aime tellement.
Plus que tout au monde, plus que tout ce qu'elle serait jamais capable d'éprouver. Et c'était si simple, si évident à dire, à présent. Ces mots étaient naturels, ils étaient même indispensables.
-Tu es toute ma vie.
Et bien au-delà encore. Elle n'avait pas les mots ppour l'exprimer mais elle le ressentait au-delà de tout ce qui était discible.
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Il n’y avait aucune explication rationnelle à leur histoire, aux sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Ça ne devrait normalement pas avoir lieu, on ne pouvait pas juste tomber amoureux d’une personne qui nous avait tué quand même. Et pourtant, c’était ce qui était arrivé. Il n’y avait pas de logique, mais Pietro n’avait pas l’intention de se concentrer sur cette logique, la seule chose qu’il avait envie de savoir, c’était qu’il se sentait bien avec Liv et qu’il avait besoin d’elle tout simplement. Ils ne pouvaient en aucun cas connaître comment les choses allaient arriver, il y avait beaucoup trop de variable en ce bas monde, même si Liv avait la possibilité de connaître certaines choses de la vie des autres.
Ils ne pouvaient pas savoir comment les choses allaient se passer, ils ne pouvaient pas être sûr qu’ils n’allaient jamais souffrir non plus, mais s’ils n’essayaient rien, ils n’allaient rien pouvoir vivre non plus. Pietro pouvait donner le sentiment d’être inconséquent pour beaucoup de chose, mais il avait simplement besoin de profiter de sa vie, d’autant plus qu’il avait quand même frôlé de très près la mort. À cause de la femme qui le traitait de masochiste, la personne qui lui affirmait qu’elle l’aimait avec une telle tendresse qu’il fondait complètement, mais c’était quelque chose qu’il mettait de côté, parce qu’il n’avait pas envie de s’en préoccuper. La seule chose qui comptait pour l’heure, c’était qu’ils étaient bien ensemble, qu’il savait que Liv lui souriait comme elle n’avait jamais souris à personne, qu’elle s’ouvrait à lui comme elle ne s’ouvrait jamais à personne. Il avait conscience qu’il était un privilégié dans la vie de Liv. Et quand elle lui affirmait qu’il était toute sa vie, le mutant savait que ce n’était pas des mots en l’air, c’était des mots importants qui avaient une portée incroyable.
« J’aime t’entendre dire ça. » Dit-elle dans un souffle, son regard planté dans celui de la jeune femme. Il lui caressa doucement le visage, tendrement. « Je t’aime tellement aussi, je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi. » Et il espérait qu’elle en comprenait la portée, qu’il ne disait pas ça à la légère et qu’il était plus que sérieux. Il ne se contentait pas de dire ça dans le seul but de faire plaisir à Liv, il le pensait vraiment. Il n’y avait aucune logique, c’était juste comme ça et il n’y avait pas possibilité de chercher à expliquer tout ça. Il savait que Liv pourrait avoir besoin d’explication, que même Wanda aimerait bien qu’il lui explique pourquoi, mais c’était juste comme ça. « Et tant que tu voudras de moi dans ta vie, je serais là. »
C’était une promesse que peut-être que Pietro ne pouvait pas réellement faire, mais il le faisait. Parce qu’il avait juste envie d’y croire, sans cela ils ne le feraient pas. Sans cela, ils ne pourraient pas profiter pleinement de la vie et c’était important.
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L
iv ne se répandait pas en déclarations à n'en plus finir. Ne serait-ce que déterminer la nature de ses sentiments pour Pietro et de les assumer lui avait demandé un temps et une énergie immenses, alors dire "Je t'aime" n'était pas une habitude pour elle, mais ce devenait si naturel, si... nécessaire quand elle était en sa compagnie. Elle l'aimait, passionnément, profondément, elle ne pouvait tout simplement pas le lui cacher, ni n'en avait l'envie, et encore moins dans des moments tels que celui-ci, où elle estimait que ces mots avaient vraiment un intérêt, un impact. Elle estimait que s'il devait y avoir un moment pour dire ces mots et les répéter, encore et encore, c'était celui-là, et elle serait prête à se répéter autant de fois que nécessaire... elle n'en avait plus honte, elle n'en avait plus peur, pas quand elle était en présence de Pietro. Parce qu'elle savait que ses sentiments étaient entièrement partagés.
-Moi non plus, et je ne veux surtout pas le savoir, répondit Liv quand Pietro assura qu'il ne savait pas ce qu'il ferait sans elle dans sa vie.
En vérité, elle en avait une petite idée, en ce qui la concernait. Elle savait en vérité ce qui lui serait arrivé. Il ne serait pas mort, il ne serait pas en conflit constant avec sa soeur (quoique), il mènerait peut-être un quotidien vaguement plus équilibré. Mais voilà, elle était là, ils étaient ensemble, et peu importe s'il aurait été éventuellement préférable qu'ils se détournent l'un de l'autre ou qu'ils musèlent leurs sentiments, à présent qu'ils étaient ensemble, rien ne devait véritablement les séparer.
-Je ne cesserai jamais de vouloir de toi dans ma vie, elle serait... incomplète si tu n'en faisais pas partie.
Elle utilisait de grands mots, peut-être, mais le moindre d'entre eux était entièrement pensé... Et elle n'avait pas envie de les contenir, pas ici et maintenant. Il y avait un temps pour les grandes déclarations, ce temps ne se représentait pas de sitôt, alors il fallait savoir le saisir au vol quand c'était le cas.
-Et je sais que tu resteras. Je le sais parce que... Elle hésita un instant. Elle ne lui en avait jamais parlé, surtout parce que c'était une chose à laquelle il était préférable de ne pas réfléchir trop longuement. Quand je me vois mourir, je te vois auprès de moi.
Ce genre de visions variaient, elle le savait, les circonstances de sa propre mort avaient changé à partir du moment où les circonstances de la mort de Pietro avaient elles-mêmes évolué, mais tout cela restait inconstant, et dépendait d'événement qui eux-mêmes ne dépendaient pas d'eux. L'accepter était le plus difficile, mais quand c'était chose faite, il devenait tout de suite plus facile de s'en accommoder et de décider d'en observer les meilleurs aspects.
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Peut-être qu’au fond, ils n’avaient pas besoin de se pencher à ce point sur les grandes déclarations, mais peut-être que si justement. Par moment, il était juste important de dire les choses telles qu’elles venaient, sans se retenir pour une quelconque raison, parce qu’on se disait que ce n’était pas nécessaire. Pietro ressentait le besoin de dire tout cela à Liv, de lui confirmer qu’il ne savait pas ce qu’il deviendrait sans elle dans sa vie, il ne jugeait pas que ça soit de trop. Et comment ça pourrait l’être non plus quand Liv affirma qu’elle ne cesserait jamais de vouloir de lui dans sa vie, sans quoi elle serait incomplète. Ce n’était que des mots, mais ça lui faisait un bien fou de les entendre.
Même si en soit, tout cela n’était que des mots et au fond, ils ne pouvaient pas réellement savoir comment les choses allaient se passer dans le futur. Quoi que… en fait si, ils pouvaient, ou plutôt, Liv pouvait parfaitement avoir une vision de comment les choses allaient se terminer pour l’un comme pour l’autre. Elle ne doutait pas du fait que Pietro allait rester auprès d’elle, puisque quand elle se voyait mourir – il savait parfaitement qu’elle se voyait mourir constamment, comme elle le voyait mourir, mais il peinait encore à réellement réaliser ce que cela faisait –, elle le voyait auprès d’elle.
« Exactement ce que je disais. » Répondit-il, d’abord sur un ton léger, comme s’ils n’abordaient pas le sujet de la mort de Liv.
Ce qui en réalité, ne manquait pas d’être particulier. Pietro s’y habituait de plus en plus et il aura l’occasion de s’y habituer encore et encore, mais c’était quand même étrange de se dire que Liv se voyait mourir, même si découvrir qu’elle le voyait présent ne faisait que le conforter sur leur avenir. Pietro donnait souvent le sentiment de prendre les choses à la légère, mais ce n’était pas tant le cas que ça. Ça lui arrivait bien souvent de s’inquiéter, de se demander ce qu’il allait devenir, même s’il décidait de rester le plus optimiste possible. Et il savait aussi parfaitement que le futur n’était en rien acté, que les visions de Liv étaient changeantes. Là, elle le voyait à ses côtés, mais ça pouvait très bien changer ensuite. Comme elle le voyait autrefois mourir de sa main… même si ça avait bien eu lieu, il se doutait qu’elle ne devait pas le voir dans sa propre mort avant que Wanda lui donne une seconde chance.
« Et… on est vieux comment dans ta vision ? » Pietro savait bien qu’il ne devrait pas poser cette question et d’ailleurs, s’ils abordaient peu souvent le sujet c’était justement parce qu’en réalité, il valait mieux qu’il vive dans l’ignorance. Mais en même temps, sa curiosité prenait le dessus. De toute façon, même si elle devait mourir le lendemain, ils avaient déjà prouvé qu’ils pouvaient défier les visions de Liv et Pietro ne manquerait pas de le faire encore et encore.
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L
iv avait conscience de s'être aventurée sur un terrain dangereux en apprenant la nature de sa vision à Pietro. Comment attendre de sa part qu'il ne cherche pas à en apprendre davantage ? Liv se voyait mal lui reprocher sa curiosité, d'ailleurs, elle admettait que, vu les circonstances, cette dernière était plutôt légitime, et il était bien possible qu'elle aurait fait preuve d'exactement la même si les circonstances s'y étaient prêtées, ce qui n'avait pas été le cas, puisqu'elle portait le poids de la fatalité des autres et de la sienne depuis toujours, sans la possibilité d'y remédier de quelque manière que ce soit.
Alors oui, quand elle lui révélait des informations sur sa propre mort, elle essayait de rassurer son interlocuteur, mais elle prenait vraiment des risques aussi. Apprendre à quelqu'un les circonstances de sa mort pouvait le rendre fou. La plupart du temps, cette pensée ne dérangeait absolument pas la jeune femme, qui s'en moquait totalement. Elle se moquait des vies qu'elle pourrait prendre ou gâcher, mais quand il était question de Pietro, c'était... différent...
Quand on apprenait à quelqu'un les circonstances de sa mort, ce quelqu'un pouvait devenir obsédé par ça au point de ne plus penser à autre chose, et bien sûr, cela entraînait également le risque que cela ne se produise pas exactement comme ils l'avaient présumé. En lui apprenant qu'elle mourrait aux côtés de Pietro, elle avait déjà pris un risque. Ce n'était pas une grosse information, mais c'était une information tout de même. Et qui valait la peine d'être entendue pour les rassurer, mais certainement pas pour altérer leur opinion du tout au tout. Non, une telle chose ne saurait être que dangereuse.
-Je ne te dirai rien de plus, n'essaie même pas.
Peut-être, pour le rassurer, pourrait-elle affirmer qu'ils allaient effectivement mourir vieux, mais elle n'avait pas envie, que ce soit la vérité ou non, de faire ce genre de choses. Le conforter dans une telle pensée pourrait le rendre imprudent, et là aussi changer les circonstances de sa mort. Aucune mort n'est enviable, surtout aux yeux de Liv qui assimilait la mort au vide et au néant les plus absolus. Mais il fallait s'en préserver, ne pas se croire invincible face à la mort même quand on savait de quelle manière c'était supposé arriver. Les circonstances de la mort de Pietro avaient changé, et ce faisant, celles de la mort de Liv avaient changé également, et ça... C'était déjà beaucoup trop.
-Contente-toi de ce que je te donne, d'accord ? C'est déjà beaucoup trop.
Très clairement, et elle ne devrait pas lui faire une telle faveur, mais il était trop tard pour y repenser davantage, en fin de compte.