La grande Gamora, la femme la plus dangereuse de la galaxie, l’assassin meurtrier ne cède jamais facilement. Même à Peter Quill. Il a fallut près d’une heure au demi-terranien pour me convaincre de faire quelque chose pour lui. Il est vrai que j’essaie d’être plus sociale, de me détacher de l’assassin au cœur de glace que Thanos voulait que je sois. J’essaie de faire des efforts, notamment pour ne pas étrangler Rocket à chaque fois qu’il fait exploser quelque chose, ou bien de me taillader les veines lorsque Drax ne comprend pas une expression, ou bien de me cogner la tête contre le mur lorsque Groot agit le plus stupidement du monde possible et surtout lorsque Quill est juste Quill. Bon, Peter n’a pas que des défauts, il est attentionné, gentil, charmeur et, peu importe ce que disent les autres, c’est un bon leader. Il a même fait des efforts au niveau du nettoyage de son vaisseau. Et s’il continue de faire des efforts, je ne sais pas, peut-être que j’accepterai enfin de danser avec lui. Ses mélodies terraniennes sont plaisantes après tout… C’est pourquoi après presque une heure de supplications, de promesses, de compliments et j’en passe, Peter a réussi à me faire céder. Il m’en doit une pour le coup et j’ai bien insisté sur ce point. Il m’est redevable. Ce qui ne m’as pas empêchée d’être furieuse contre lui quand même, surtout lorsque j’ai appris c’était quoi ce service qu’il voulait que je lui rende.
Me déplacer à New York City n’est pas chose aisée, mais depuis que nous avons atterri sur Terre, je sais mieux me débrouiller. Notre mission n’est pas finie, mais Terra n’est pas si mal que ça après tout. Sauf que j’aurai préféré ne pas croiser la personne que je suis censée rencontrer. Car nos rencontres ne se terminent jamais bien et que j’essaie à chaque fois de lui couper la tête. Mais va couper la tête à du vent. Je serre les dents en arrivant aux abords de Central Park, l’un des endroits les plus faciles à reconnaître dans cette ville immense et si… différente. Je vérifier que ma montre fonctionne toujours et que mon camouflage humain est activé. Ma peau verte attirerait trop l’attention et j’ai été obligée de revêtir des vêtements de civils locaux pour passer encore plus inaperçue. Mais Pietro sait à quoi je ressemble avec ce déguisement, il ne devrait donc pas avoir de soucis pour me trouver. Parce qu’il fallait que Monsieur Quill aille faire des emplettes pour le Milano et parte immédiatement après m’avoir donné un étrange paquet. Il a juste mentionné le nom de Pietro et s’est enfui avant que je ne change d’avis le bougre. Et Gamora ne revient jamais sur ses promesses, code de guerrier oblige.
C’est donc en tapant furieusement du pied sur le sol que j’attends en plein Central Park, près d’une rangée de bancs où s’assoient des terraniens. J’observe vaguement les familles, surveillant mon environnement, les vieilles habitudes étant difficiles à changer. Mon sac à bandoulière sur l’épaule, pendant à mes côtés avec le paquet de Peter. Pietro a intérêt à se pointer vite fait, sinon je risque de ne pas résister à l’envie de le décapiter. Mais de nouveau, allez attaquer du vent. Et il le sait en plus et en profite, augmentant ma frustration à chaque nouvelle rencontre. Il n’y a rien de plus énervant qu’un adversaire intouchable, Drax pourra le confirmer.
Ça avait quand même des avantages d’avoir des amis au final. En tout cas, Pietro ne pouvait vraiment pas dire le contraire depuis qu’il avait rencontré Peter. Bon, en même temps, ils ne se connaissaient pas tant que cela, mais le mutant se rendait bien compte qu’il pouvait compter sur ce type. Comme quoi, les rencontres hasardeuses pouvaient quand même avoir de nombreux bien faits. En tout cas, ce jour-là, le jeune homme devait voir son ami pour récupérer un paquet qu’il avait préparé pour lui. Maintenant, Pietro n’était plus vraiment sans domicile fixe, parce qu’il vivait sans ménagement chez Liv. Mais cela ne voulait pas dire qu’il roulait sur l’or pour autant et il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir besoin d’un coup de main de temps en temps. Surtout qu’en plus, il était quand même sans papier. Non parce qu’au final, le jeune homme pourrait bien mieux s’en sortir s’il était capable d’avoir un travail. Sauf que ce n’était pas le cas. Sans papier, pas de travail, ou en tout cas rien de bien légale. Et le jeune homme en avait assez de l’illégalité. Enfin bref, en tout cas, il était content de pouvoir retrouver son pote.
Sauf que quand il s’approcha de Central Park, où ils avaient rendez-vous parce que c’était un endroit facile d’accès et que c’était surtout l’endroit où ils s’étaient rencontrés, Pietro ne tomba pas sur Peter Quill. Il avait pris la peine de marcher normalement pour se rendre sur le lieu de rendez-vous, donc il avait eu le loisir de confirmer ce qu’il découvrait. C’était Gamora qui se trouvait là. Bon, en soit, Pietro savait qu’il pouvait avoir confiance en la jeune femme – parce qu’elle était une amie de Peter – mais il aurait quand même préféré voir son ami. Quoi que, il devait bien avouer qu’il s’amusait toujours très bien avec la jeune femme. Il s’approcha donc d’elle, affichant déjà un sourire.
« Les cheveux longs te vont vachement bien Peter ! »
Non parce que bon, quand même, aux dernières nouvelles c’était Peter qu’il était censé voir. À moins que Peter se soit caché sous l’apparence de Gamora, mais il ne pensait pas que c’était le cas. Il avait sans doute dû avoir un empêchement et il avait demandé à son amie de lui apporter le paquet. Du moins, Pietro espérait que c’était ça, parce que tant qu’à faire, il devait bien avouer qu’il aimerait bien récupérer ce que Peter lui avait promis.
« Ça me fait plaisir de te voir Gamora. »
Bon, le jeune homme devait bien avouer qu’il était un peu ironique. Même s’il ne pouvait pas nier qu’il avait quand même rien contre la jeune femme, qu’il appréciait même sa présence. C’était juste qu’ils n’avaient pas du tout la même façon d’être, pas du tout le même caractère et que c’était quelque peu compliqué qu’ils s’entendent. Pietro se demandait même comment Gamora et Peter parvenaient à s’entendre, puisque c’était la même chose, ils n’avaient pas du tout le même caractère.
Si je n’avais pas développé des réflexes de guerriers, j’aurais probablement sursauté aux paroles de Pietro. Mais je le cherchais du regard parmi tous ces terriens et sa tête blonde n’est pas difficile à reconnaître. Ça et son sourire tout fier de lui plaqué sur ses lèvres comme s’il venait de commettre la connerie du siècle. Décidant d'ignorer son commentaire, je me pince les lèvres pour ne pas dégainer mon épée ici et maintenant et créer un scandale à Central Park qui ferait sans doute la une des journaux de demain. Même si je ne réussirais pas à trancher du vent, une maniaque balançant une épée dans tous les sens a tendance à faire fuir toute personne censée. « Moi aussi Pietro, je suis ravie » je lance donc avec un sourire pincé, la meilleure solution étant d’entrer dans son petit jeu pour en finir le plus vite possible et retourner sur le Milano. « Peter n’a pas pu venir, puisque Monsieur Starlord a eut un empêchement –que je lui ferais amèrement regretter à son retour– c’est pourquoi il n’est pas là. » Je n’essaie même pas de cacher la froideur des menaces que je viens de prononcer, la peur étant un moyen de persuasion comme un autre, souvent très efficace. Non pas que Pietro devrait avoir peur, mais peut-être que ça lui fera penser l’envie de me chercher des noises.
J’attrape ensuite mon sac à bandoulière, le faisant glisser vers l’avant de mon corps. Mon regard s’arrête un instant sur la couleur de ma peau, brune moyennement foncée. Ce n’est pas la première fois que j’utilise ce déguisement pour me fondre dans la masse sur Terra, mais j’ai encore parfois du mal à m’y habituer. Peter m’a dit que c’était l’apparence qui m’allait le mieux parmi toutes celles que j’ai essayées (il a particulièrement détesté la version blonde aux yeux gris qui faisait une tête de plus que lui) et que le fait qu’elle était typée ‘afro-américaine’ ne changeait rien, vu que les terriens ont évolués depuis le temps de la ségrégation. D’ailleurs l’entendre raconter l’histoire de son peuple et toutes les horreurs que les uns ont pu infliger aux autres me rappellent beaucoup trop les actions quotidiennes de Thanos, un terrain un peu trop familier sur lequel je ne veux plus jamais m’aventurer.
Je sors ensuite le paquet rectangulaire du sac, le tendant à Pietro en disant : « Mais comme il m’a dit que c’était très important et assez urgent, j’ai accepté de venir à sa place. » Je ne précise pas que j’étais loin d’être enchantée au début et que j’ai fulminée sur tout le trajet, essayant de me persuader que je n’aurai pas envie d’étriper Pietro dès qu’il ouvrira la bouche et maudissant intérieurement Peter sur plusieurs générations. « J’espère que ce paquet en vaut la peine et que je ne me suis pas déplacée pour rien. » Je lâche ces derniers mots un peu amèrement, même si au fond, cela ne me dérange qu’un petit peu. Certes, Pietro est loin d’être ma tasse de thé et nos rencontres se terminent toujours sur une frustration grandissant à chaque fois, mais je ne peux nier que le petit a de la répartie et qu’il lui arrive d’être amusant. Mais de temps en temps seulement.
Pietro afficha un sourire quand Gamora affirma qu’elle aussi était ravie de le voir. Le jeune homme ne savait pas si c’était la réalité ou pas, mais en même temps il n’avait pas spécialement besoin que ça soit le cas. Oh, ils se taquinaient beaucoup, mais le mutant osait croire qu’ils s’aimaient bien quand même. Enfin, Pietro pensait que c’était le cas et de son côté, il appréciait Gamora. Bon, elle était quand même un peu bizarre, bien trop froide par moment, un peu trop sérieuse aussi, mais elle était loin d’être désagréable. Quand bien même, il aurait préféré que ça soit Peter qui vienne, mais ça c’était simplement parce qu’il avait envie de voir son ami. La jeune femme expliqua d’ailleurs que leur ami en commun n’avait pas pu venir, parce qu’il avait un empêchement. Ce qu’il allait d’ailleurs regretter, puisque Gamora avait dû porter son paquer à sa place. Paquet qui finit dans les mains de Pietro, au moins elle avait fait la livraison sans encombre et c’était une très bonne nouvelle. Bon, encore une fois, Pietro aurait bien aimé pouvoir passer du temps avec Peter et discuter un peu avec son ami, mais au moins il avait quand même son paquet et c’était important. D’ailleurs, Gamora ne manqua pas de souligner l’intérêt que cette livraison avait d’être importante.
« Cool ! » Dit-il alors, sans cacher une seconde son enthousiasme. Il était vraiment content d’avoir son paquet. « Ne t’en fais pas, c’est super important. »
Dit-il alors, sans pour autant avoir l’intention de préciser à Gamora ce qui se trouvait dans le paquet. Non pas qu’il ait spécialement besoin de garder le secret, mais il n’avait pas envie d’aller trop dans son sens. Surtout qu’en même temps, Gamora serait capable de décréter que ce n’était pas important. Pietro se doutait que la jeune femme était quand même plus « dur » qu’eux. Et puis, ça l’amusait en fait de ne pas lui dire et de la laisser mijoter. Même si rien ne pouvait garantir que ça allait l’agacer, elle pouvait très bien en avoir rien à foutre. Pietro releva son regard vers Gamora, techniquement ils en avaient fini. Mais le jeune homme avait prévu de discuter avec Peter à la base, donc il avait du temps libre. Ce n’était peut-être pas le cas de la jeune femme, mais en même temps… il pouvait quand même tenter. C’était donc pour ça qu’il reprit la parole.
« Ça te va plutôt bien cette teinte de couleur. » Dit-il alors, sans perdre son sourire. « La dernière fois qu’on s’est vu, tu avais un teint plus verdâtre. Je suis content de voir que tu n’es plus malade. »
Bon, d’accord, ce n’était pas du tout gentil en soit, mais Pietro disait cela en plaisantant. Et son ton ne cachait rien de ce qu’il pensait vraiment, qu’il était simplement en train de plaisanter et qu’il était loin d’être sérieux. Même si quand même, la femme verte c’était un truc un peu étrange. Mais puisqu’il avait l’habitude des mutants, il n’était pas à ça prêt. Quand bien même, l’arbre géant allait vraiment le surprendre prochainement.
Quelque chose dans l’intonation de Pietro me fait penser que ce qui se trouve dans ce paquet est sans doute important sur le plan personnel, mais pour n’importe qui d’autre que Pietro, ce serait la chose la plus banale au monde. Malgré mon envie irrésistible de faire un commentaire sarcastique à ce propos, je garde le silence. Je ne connais pas vraiment le passé de Pietro et peut-être que ce qui se trouve dans ce paquet est vraiment très important pour lui. Si j’avais la possibilité d’avoir un objet ayant appartenu à mes parents, je le chérirai plus que tout, alors je ne vais pas juger les standards concernant les possessions matérielles de quelqu’un d’autre. Le paquet est livré, c’est ce qui compte.
Mais du coup, maintenant que c’est fait, j’en viens à me demander ce que je pourrais faire d’autre, tant que je suis là. La suite logique des choses serait de rentrer sur le Milano et reprendre mes occupations habituelles, mais d’un autre côté, Pietro n’est pas non plus la pire des compagnies. Et puis j’en veux encore tout légèrement à Peter de m’avoir fourré ce paquet dans les bras, alors je peux bien prendre mon temps sur le chemin du retour. Après tout, vu que tous les gardiens habitent ensemble en permanence, cela ne me ferait pas de mal de respirer un peu en dehors du Milano. De faire une petite pause loin des gars en somme. Et forcément, la personnalité de Pietro et ses répliques me donnent le parfait divertissement. « Tu as perfectionné l’art d’être un imbécile tout seul ou Peter t’as aidé ? » Rien de bien méchant, non, juste des piques sarcastiques entre deux connaissances amicales. « Ce n’est pas étonnant que vous passiez autant de temps ensemble, vous êtes tous les deux insupportables. » Donnant-donnant, il insulte ma couleur de peau, j’insulte ses manières.
L’ambiance est paisible autour de nous, peu de personnes circulent dans ce coin-là du parc et je me surprends à observer les environs, à envier cette tranquillité des Terriens si insouciants et qui n’ont aucune idée de ce qui se passe dans le reste de l’univers. Xandar aurait pu avoir été détruite par Ronan que Terra ne l’aurait pas su. C'est déconcertant de se dire qu'il existe encore des civilisations qui possèdent si peu de connaissances concernant leur propre galaxie et le reste de l'univers et d'un côté, je les envie de pouvoir être aussi insouciants et de venir dans cette tranquillité précaire. « Je te rassure, que ce soit sous cette apparence-là ou une autre, je peux toujours te botter les fesses. » Si j’arrive à l’attraper, mais ça, je ne le dis pas à voix haute, nous le savons bien tous les deux. Repérant un banc non loin, je commence à me diriger dans cette direction. Connaissant Pietro suffisamment, je sais qu’il va relancer notre petit duel verbal et cela risque de durer un moment. Autant nous assoir.
Touché, Pietro était sûr d’avoir touché Gamora. Pas au point de la couler non plus, mais il se doutait qu’elle n’avait pas spécialement goûté à sa petite remarque sur la couleur de sa peau. Bon, en même temps, même le jeune homme devait bien avouer qu’il était peut-être un peu lourdingue sur ce point-là. Mais en même temps, ce n’était pas de sa faute si la dernière fois qu’il avait vu la jeune femme, elle avait la peau verte. Ce n’était pas quelque chose dont les terriens avaient l’habitude. Même chez les mutants. Bon, Pietro en avait vu des cas particuliers, des mutations qui touchaient en prime le physique, mais quand même, ça ne courait pas les rues. Donc ouais, Pietro attaquait Gamora sur la couleur de sa peau et celle-ci ne manqua pas de l’attaquer sur sa façon d’être. Le jeune homme afficha un sourire quand elle souligna le fait qu’il ait pu améliorer son imbécilité seul ou s’il avait eu l’aide de Peter, que les deux hommes se ressemblaient tellement en étant tous les deux parfaitement insupportable et que c’était pour cette raison qu’ils passaient autant de temps ensemble.
Pietro ne pouvait pas nier qu’il avait quand même sacrément des points communs avec son ami, ce n’était pas pour rien qu’ils étaient devenus amis aussi rapidement, en se contentant de discuter rapidement tous les deux. Pietro afficha un grand sourire quand Gamora affirma que même avec cette couleur de peau, elle serait capable de lui botter les fesses.
« Pour ça, il faudrait déjà que tu arrives à m’attraper. » Dit-il vivement alors qu’il voyait Gamora s’approcher d’un banc à proximité, dans le but de s’assoir, fonçant dans cette direction afin de s’installer avant elle. Ça ne lui dérangeait pas tant que ça de passer un peu de temps en compagnie. On ne pouvait pas vraiment dire qu’il avait l’occasion de voir du monde ces derniers temps, même s’il avait quand même une vie assez bohème. Et au fond, même s’il adorait taquiner Gamora, il l’appréciait quand même. « C’est bien sympa d’avoir des gros muscles comme toi, d’être un tank, mais ça ne sert à rien si tu ne peux pas toucher ta cible non ? »
Bon, il n’avait pas pour autant envie qu’elle commence à vouloir lui botter les fesses non plus. Parce qu’il ne connaissait pas forcément toutes les compétences de la jeune femme, mais il en savait assez pour savoir qu’il n’avait aucune envie qu’elle s’en prenne à lui.
« Je sais bien que je suis irrésistible mais bon… je ne voudrais pas briser ton cœur. »
Ouais bon, il n’était clairement pas sérieux dans tous les cas. Outre le fait qu’il n’envisageait pas une seule seconde que Gamora puisse le trouver irrésistible, il n’était clairement pas possible d’envisager pour Pietro quelque chose de ce genre. Ce n’était pas contre l’extra-terrestre… mais il avait quand même un penchant plus particulier pour les… femmes plus psychopathe.
Je ne peux pas cacher que je m’attendais à ce que Pietro me devance sur le banc. Après tout, je suis en compagnie d’une personne qui se déplace plus vite que la lumière, ou quelque chose dans ce genre. Et je ne lui donnerais pas la satisfaction de montrer que cela me frustre. Ce n’est pas que j’ai quelque chose contre Pietro lui-même, car je sais bien qu’au fond, ce n’est pas une mauvaise personne, qu’il peut être utile voir même que sa compagnie peut être agréable. Mais son comportement me frustre beaucoup en général et c’est le cas actuellement. Mais comme toutes les autres fois que nous nous sommes croisés, cela finira par s’estomper quand je prendrais sur moi. Je le rejoins sur le banc, un air détaché sur le visage, un peu comme si je me préparais mentalement à un combat imminent. C’est un peu le genre d’expression dont Peter adore se moquer, surtout au début de notre coopération.
« Le jour où je finirais par t’attraper, tu seras bien surpris. » Ce n’est pas une menace en soit, simplement une promesse que je garde en tête à chaque fois que je le rencontre, comme si je planifiais un tour à lui jouer, une farce rien de plus. Un énième jeu entre nous, comme si nous n’en avions pas assez à force de nous taquiner en permanence comme chien et chat. « Mes muscles comme tu dis ne sont pas ce qui m’a permis de survivre jusque-là et il est rare que je fonce comme un tank. Je laisse cette stratégie à Drax et à Peter occasionnellement. » Mais maintenant que j’y pense, Rocket et Groot sont aussi fonce dans le tas quand ils le souhaitent, surtout si le rongeur a amélioré ses armes ou en possède de nouvelles. Ou s’il a eu l’autorisation de faire sauter une lune ou deux ou a simplement décidé de m’ignorer. En fait, tout le reste de mon équipe a l’habitude de foncer dans le tas, c’est peut-être cela qui fait que nous nous retrouvons souvent dans la merde. Il va vraiment falloir que je parle stratégie avec Peter dès mon retour, m’enfin quand je n’aurai plus envie de lui planter mon épée entre les deux yeux pour cette histoire de livraison de paquet.
À sa phrase suivante, je ne peux m’empêcher de rire un peu, le genre sarcastique. « Continue de te dire ça, Pietro. » Il n’y aura jamais rien entre lui et moi, pour cinquante mille raisons et il n’est absolument pas mon genre. Et cela n’a rien avoir avec un certain demi-terrien dont je ne citerais pas le nom… « Tu m’as dis que ce qu’il y a dans ce paquet est important, mais je ne sais toujours pas ce que c’est. Qu’est-ce que Peter et toi vous manigancez encore ? » En soit, ce n’est absolument pas vital que je sache ce qui est dans ce paquet. Je n’ai pas non plus voulu l’ouvrir par respect pour Peter, mais je suis curieuse.
Pietro afficha un sourire amusé quand Gamora affirma que quand elle allait réussir à l’attraper – en partant du principe qu’elle parvenait donc à l’attraper, ce qui n’était pas si sûr que ça – il allait être surpris… sans qu’il ne puisse penser le contraire donc, même s’il n’en montra rien du tout. Mais il savait bien que si jamais Gamora devait réussir à l’attrape et décidait de s’en prendre à lui, il ne s’en sortirait pas très bien. Il n’avait donc aucune envie de laisser la jeune femme lui mettre le grappin dessus donc, sachant parfaitement qu’elle ne devait pas manquer d’ingéniosité. D’accord, le jeune homme n’avait pas manqué de taquiner l’extra-terrestre sur le fait qu’elle était une « madame muscle » et donc que ça n’allait pas lui servir beaucoup puisqu’il faudrait déjà qu’elle arrive à l’attraper, mais il se doutait qu’elle n’était pas juste un tank. Même si elle avait quand même de sérieuse capacité de combat sans doute. Bref, Gamora n’était pas le genre de personne qu’il fallait énerver, mais ce n’était pas pour autant que le jeune homme se retenait de la taquiner… il adorait trop ça. Et il aimait bien quand elle s’énervait contre lui (parce qu’il devait sans doute avoir un côté maso).
Le sourire du jeune homme se fit encore plus grand quand Gamora affirma qu’il pouvait continuer de se dire ce qu’il venait de lui dire, concernant le fait qu’il ne voulait pas briser son cœur malgré le fait qu’il soit un homme irrésistible. Il n’était clairement pas sérieux, comment pourrait-il l’être ? Quand bien même il devait bien avouer que maintenant qu’elle n’était plus verte – parce que mine de rien, le vert ce n’était pas sa couleur préférée – Gamora était une très belle femme. Mais ce n’était pas pour autant qu’il puisse envisager quoi que ce soit. C’était une simple taquinerie, ce qui ne manqua pas de permettre quand même à la jeune femme de revenir à la charge sur le paquet qu’il devait donner à Peter. Elle était têtue quand elle voulait, mais lui aussi l’était et il n’avait pas spécialement envie de la ménager.
« On ne manigance rien du tout voyons. » Dit-il dans un nouveau sourire, qui ne cachait rien du fait qu’il n’était pas sérieux de nouveau. Il aimait bien l’idée qu’elle puisse s’imaginer un tas de truc – se doutant que ça n’allait pas être possible pour elle de deviner. « Et je ne vois toujours pas pourquoi je te le dirais. » Ajouta-t-il, alors qu’en réalité, Pietro n’avait pas forcément besoin de cacher les choses à Gamora. Il pourrait très bien le lui dire, mais en même temps il trouvait ça amusant de la faire mariner. « Tu n’auras qu’à voir ça avec ton copain, il va peut-être te le dire lui. »
Au fond, le jeune homme ne savait pas exactement ce qu’il y avait entre elle et Peter, mais… bah, ils allaient plutôt bien ensemble non ?
Lorsque Pietro m’annonce que lui et Peter ne manigancent rien du tout, je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel en croisant les bras, m’enfonçant un peu plus dans le banc en bois, comme si c’était possible. Il n’y a qu’à voir les plans de Peter parfois, c’est incroyable ce qu’il peut manigancer. Mais heureusement, depuis que nous formons une équipe, il n’est jamais passé dans notre dos pour nous faire un coup foireux. Donc peu importe ce qui se trouve dans ce paquet, cela ne devrait théoriquement pas nuire à l’équipe. Théoriquement… Je soupire.
Et là, Pietro me lâche une bombe à laquelle je ne m’attendais pas lorsqu’il fait référence à Peter en disant ‘mon copain’. J’en suis tellement étonnée que je me mets immédiatement à rougir et détourne le regard, trouvant soudain quelques pigeons beaucoup plus intéressants que ma conversation avec Pietro. Je laisse le silence planer durant quelques secondes, le temps de reprendre mes esprits et de trouver la meilleure façon pour lui répondre sans trop le mettre sur la voie, mais sans me mentir à moi-même non plus. Parce que ma relation avec Peter ne me regarde que moi et que, à ce moment-là dans ce parc, je suis loin de me douter que cette dernière va grandement évoluer après nos recherches de Groot dans la forêt, après ma torture par les Badoons et le sauvetage organisé par Peter à lui tout seul, mon séjour dans cet hôpital xandarien et surtout nos vacances ‘en amoureux’ sur cette planète paradisiaque et tropicale.
« Je ne manquerai pas de lui demander. » Et Pietro a peut-être raison, il me sera plus facile de tirer les vers du nez de Peter. Je le connais mieux, mais d’une autre côté, je ne veux pas user de notre confiance de cette façon. Le paquet a simplement attisé ma curiosité, sachant que Peter tenait vraiment à ce que Pietro l’ait dès que possible et qu’il m’a presque suppliée de le lui donner à sa place. Son contenu m’intrigue, mais ce n’est pas pour autant que j’irai au bout du monde pour le découvrir. C’est, après tout, un moyen comme un autre de taquiner Pietro. « Et peut-être que je trouverais le moyen de le faire parler. » Je sors mon épée à cela, la faisant rapidement tourner entre mes mains en étudiant la lame, vérifiant qu’elle est toujours aussi coupante avant de la ranger aussi vite. Je préfèrerais éviter de causer un scandale sur Terra, ce n’est pas pour rien que je me suis déguisée pour venir ici. Mais d’un autre côté, faire croire à Pietro que je pourrais user de la force et de la torture pour manipuler les gens était trop drôle pour que je puisse y résister. Et puis, il me connaît, il sait que je ne ferais jamais de mal à Peter volontairement.
Pietro afficha un sourire quand Gamora affirma qu’elle n’allait pas manquer de demander à Peter ce qui se trouvait dans ce paquet. Le mutant n’avait pas de souci à ce que son ami le lui révèle – parce que concrètement, l’extra-terrestre pouvait très bien connaître le contenu de ce paquet, sans que cela ne le dérange, ce n’était pas grand-chose vraiment – mais en un sens, il ne pouvait pas nier qu’il espérait quand même que Peter n’allait pas le lui dire beaucoup trop rapidement. Juste parce que le jeune homme appréciait le fait de taquiner énormément la jeune femme sous ses yeux. C’était plus fort que lui, il appréciait ne pas la ménager de trop. Ce n’était pas contre elle, il n’avait rien contre elle directement, c’était juste bien trop amusant de se moquer un peu d’elle. Il espérait donc que Gamora allait bel et bien demander des explications à Peter, juste parce qu’il trouvait ça amusant de s’imaginer ce qui allait se passer. Même s’il n’allait pas être là pour le voir, évidemment et sans doute que c’était bien mieux comme ça.
Parce que Gamora affirma qu’elle allait peut-être trouver un moyen de le faire parler, non sans manquer de jouer avec son épée. Pietro l’observa faire, sans rien dire, perdant quand même un petit peu le sourire triomphant qui se trouvait jusqu’à présent sur son visage. Bon, il n’osait pas imaginer quand même la jeune femme capable de faire du mal à Peter, juste pour connaître ce qui se trouvait dans le paquet qu’il lui avait demandé de lui remettre, mais quand même. Il ne fallait pas sous-estimer Gamora, c’était évident dans tous les cas. Bon, Pietro se disait quand même que de son côté, il faudrait quand même qu’elle parvienne à le toucher. Ce qui n’était pas évident, parce qu’il était rapide.
« Je ne doute pas de tes capacités à le faire parler. » Lui dit-il en affichant un nouveau sourire, parce qu’il préférait largement se contenter de plaisanter de la situation plus qu’autre chose. « Tu es très… douée. » Ça, c’était sincère quand même. Bon, Pietro était loin de se douter que la jeune femme et Peter étaient en prime très proches, du moins qu’ils n’allaient pas manquer de le devenir. Mais sans cela, Pietro considérait que Gamora était quand même douée, dans le seul fait de pouvoir se battre et avoir des capacités physiques bien évidemment. Mais autrement aussi, parce qu’elle ne manquait pas d’être têtue. « Je le laisse se débrouiller avec toi, il n’y a aucun souci avec ça. »
Ça ne le dérangeait pas en tout cas de laisser le « bébé » à Peter. Ce n’était pas forcément sympa pour lui, mais il osait croire qu’il n’allait pas lui en vouloir. Et en même temps, rien ne lui garantissait que Gamora allait bel et bien lui en parler. Peut-être qu’elle allait finir par se dire qu’elle n’en avait que faire. Et elle aurait bien raison, parce que mine de rien, cette histoire n’avait aucune importance en fait.
Après plusieurs longues, très longues, secondes durant lesquelles j’observe attentivement ma lame, je finis par la rétracter dans un mouvement fluide, l’arme reprenant sa petite forme, à peine plus large qu’un poignard. Une nouvelle seconde plus tard et elle se retrouve de nouveau dans son fourreau, habilement caché par mes vêtements de civile afin de ne pas attirer l’attention. Il ne manquerait plus que je me fasse interpeler par les autorités locales, nous n’avons pas besoin de ce genre de problèmes.
Je ne me rends compte que je suis en train de sourire que quand je relève les yeux pour croiser le regard de Pietro. Si ce dernier a compris ou alors deviné que les choses ont commencées à devenir intéressantes entre Peter et moi, il n’en laisse rien paraître pour l’instant. Et puis, à ce moment-là, dans ce parc sur Terra, je n’aurai jamais pu prédire à quel point ma relation avec Peter allait changer, toujours pour le meilleure, devenant quelque chose de formidable qu’aucun de nous ne pensait avoir un jour.
Un dernier regard au paquet et je finis par me lever, quittant le banc sur lequel je suis assise. « Ce n’est pas que je n’apprécie pas ta compagnie, Pietro, mais je ne vais pas tarder à rentrer. Il y a des tâches à bord du Milano qui nécessite mon attention et plus tôt je m’y mettrais, mieux ce sera. » En effet, l’inventaire ne va pas se faire, sans oublier le fait qu’il faut que je réponde à tous nos messages intergalactiques avant même de demander à Peter où ils en sont avec les réparations. Si cette fois-ci nous avons réussi l’exploit de ne pas trop abîmer le vaisseau, elle a eut quelques égratignures et repartir dans l’espace avec un vaisseau dans un état autre qu’impeccable reviendrait à du suicide. Peut-être même que Drax sera partant pour une séance d’entraînement dans la soirée, lorsque les rayons ardents du soleil seront suffisamment cachés pour nous permettre de ne pas suer comme des bœufs.
« Et un jour, je finirai par t’attraper. Un jour ou l’autre. Mais en attendant, fait attention à toi. Peut-être à bientôt. » Surtout si Peter me demande de nouveau de jouer au livreur, même s’il y a de fortes chances pour que je l’envoie aller se faire mettre la prochaine fois. Car tu lui dis une fois et il pense que toutes les autres fois ce sera pareil. Je soupire en secouant doucement la tête quand je repense à la façon dont mon abruti intergalactique m’a demandé ce service. Il déteint beaucoup trop sur moi, je suis devenue trop laxiste, trop douce. Mais que voulez-vous ? Je préfère cela plutôt que d’être un assassin sans âme pour le compte d’un titan génocidaire.