Liv K. Jakobsson et Jason Wyngarde Quel est le mieux entre vivre un faux moment sublime et celui que l'on vit réellement ?
J
ason venait tout fraîchement d'emménager dans son nouvel appartement. Depuis son entrée dans la Confrérie des Mutants, il avait quitté son ancienne maison pour s'installer dans quelque chose de plus luxueux et de plus spacieux. Un lieu à son image, quoi. Pour obtenir cet appartement, Jason avait signé un chèque imaginaire créé grâce à son pouvoir d'illusion qu'il avait ensuite remit au propriétaire. Et maintenant que le contrat était signé, ce dernier ne pouvait pas se plaindre de ne pas avoir été payé. Le chèque était désormais considéré comme perdu. Jason avait partiellement meublé les lieux avec ce qu'il lui restait de son ancienne maison. Cependant, ce n'était pas de la grande qualité. Il allait devoir remédier à cela. En attendant, le mutant se créa lui-même ses illusions. L'appartement aux meubles miteux devint aussitôt l'équivalent d'une chambre luxueuse du César Palace à Las Vegas. Chaque objets avait gagné plusieurs grades en apparence c'était parfait… Il y avait même une bouteille de vin sur la table. Mais quand Jason attrapa la bouteille pour s'en servir un verre, il se rendit compte qu'il s'agissait que d'une eau, tout simplement. Légèrement, voir vraiment déçu, il quitta son immeuble quelques minutes pour aller faire le plein d'alcool et de grignotage. Car en plus d'avoir soif, il commençait sérieusement à avoir la dalle.
A son retour, il bourra le frigo de tout ce qu'il avait ramené et se servit juste après un verre de vin rouge. Je ne vous explique pas comment il a fait pour payer tout cela. Si vous avez suivit l'histoire du chèque et de l'appartement un peu plus haut, vous avez tout compris. Comme ça manquait d'ambiance, il envoya un texto à une membre de la Confrérie avec qui il s'était bien rapproché (et pas pour rien). Il lui proposa de le rejoindre chez lui. Quitte à passer la soirée ensemble, il voulait essayé de la tester également. Grâce à ses illusions, en plus de l'appartement luxueux, il réussit à créer un semblant de fête avec plusieurs personnes imaginaires et de l'animation à peu près partout. Une musique électro raisonnait dans tout l'appartement et légèrement à l'extérieur sur le pallier.
Une petite heure plus tard, la porte de son appartement sonna. Jason alla ouvrir la porte (en même temps, ça n'allait pas être les illusions qui allaient s'en charger) et se retrouva face à Liv K. Jakobsson. Pour cette soirée, le mutant s'était habillé différemment. Une fois de plus, toute sa tenue avait été créée grâce à ses illusions. Son apparence, aussi. Il avait arboré une peau complètement blanche, avec des cheveux longs rabattus en arrière, en bataille, avec plusieurs mèches blanches regroupées en un point. ''Salut beauté, je ne t'attendais pas aussi tôt. Je t'en prie, entre donc.'' Les autres invités s'étaient tournés en direction des deux mutants à l'entrée de Liv. La question était la suivante : Combien de temps allait-elle prendre avant de se rendre compte du manège de son hôte ?
Quel est le mieux entre vivre un faux moment sublime et celui que l'on vit réellement ?
L
iv ne se déplaçait pas forcément directement quand un confrériste lui lançait une invitation (encore fallait-il que ce confrériste ait un moyen de la joindre, d'ailleurs, et il n'y avait que peu de personnes à avoir ne serait-ce que le numéro du téléphone qu'elle avait acheté expressément pour ses activités illégales - Jason appartenait à cette minorité, et encore, elle ne lui avait jamais révélé sa véritable identité, il ne la connaissait que sous son pseudonyme, celui de Raven), mais Jason faisait exception à la règle, tout simplement parce qu'il y avait de manière générale toujours quelque chose à retirer de leurs rendez-vous, qu'ils demeurent strictement "professionnels" ou qu'ils s'aventurent sur un terrain d'un tout autre ordre. Aussi avait-elle accepté de se rendre à l'adresse que le mutant lui avait communiquée, une adresse qu'elle ne connaissait pas, celle de son nouvel appartement, sans doute. Il aurait suffi de quelques semaines en plus pour que Liv ne se pointe pas au rendez-vous, après le fiasco/la résurrection de Pietro, elle aurait d'autres chats à fouetter, mais pour l'heure, elle ne se rendait pas compte de la dissonance majeure qui s'apprêtait à briser l'harmonie de la partition de son existence. À l'heure dite, ponctuelle comme à son habitude, Raven se trouvait donc à la porte dudit appartement. De l'extérieur, elle entendait de la musique, rien qui soit à son goût, loin de là, et comme des échos de conversation. Comme si une fête battait son plein à l'intérieur. Rien qui ne sache franchement réjouir la jeune femme, somme toute. Jason lui ouvrit, tout en le suivant, elle put constater de ses propres yeux qu'une fête était bel et bien organisée dans cet appartement (ou du moins était-ce ce que tous les signes lui indiquaient, tous ses sens qui lui jouaient des tours). Du bruit, de la musique électro, des rumeurs de conversation, tout ce qu'elle détestait, ça commençait bien.
-Épargne-moi tes surnoms ridicules, répondit-elle de son habituelle ton neutre, qui ne tolérait jamais qu'y transperce la moindre émotion (en même temps, il aurait fallu pour cela qu'elle en éprouve). Je pensais que tu voulais me parler, ajouta-t-elle en regardant autour d'elle sans rendre aux invités de son hôte leurs sourires béats, pas m'inviter à ta petite sauterie. Toujours le même ton résolument neutre, mais où l'on discernerait presque une certaine impatience, elle n'avait vraiment pas de temps à perdre avec ça. S'il y avait bien une chose qui au monde pouvait lui inspirer un profond dégoût, c'était ce genre de réunions bruyantes et présumément festives. Bien sûr, elle n'avait pas conscience du fait qu'elle se laissait gentiment manipuler. Ce n'est pas grave, je repasserai.
Elle n'avait pas vraiment envie de se joindre à la masse et de trinquer avec elle. Son caractère profondément asocial lui interdisait catégoriquement ce genre de manifestation. Jason avait tous les droits du monde d'en être friand. Mais en son absence, tant qu'à faire.
code by Mandy
Quel est le mieux entre l'impression de vivre un faux moment sublime et celui que l'on vit réellement ? [ft. Liv K. Jakobsson]