Félicia Hardy et Logan Tell me you love me, come back and haunt me
L
e soleil s'était couché sur l'Institut Charles Xavier. C'était un vendredi soir. Les élèves allaient pouvoir se reposer et récupérer de leur semaine. Logan lui n'était pas mécontent de sortir de son rôle de professeur. Malheureusement pour lui, ce week-end, c'était lui qui était de garde et Jean, Tornade et le Cyclope qui pouvaient sortir. Tornade avait beau lui avoir proposé de rester avec lui pendant ces deux jours, il avait insisté pour qu'elle sorte et pour qu'elle aille se changer les idées.
C'est ainsi que Logan se retrouva un vendredi soir avec les élèves qui n'étaient pas rentrés chez eux ce week-end. Personne ne circulait dans les couloirs de l'Institut hormis lui. Il finit par les rejoindre dans la salle télé. La pluie qui tombait dehors donnait moyennement envie d'aller faire un tour. De plus, le temps s'était beaucoup rafraîchit depuis l'arrivée du mois de Novembre. Logan s'installa dans un des fauteuils en cuir. Le poste de télévision diffusait un programme sur la menace mutante. Une fois de plus, le mutant était représenté comme un danger à craindre et à éradiquer. Il s'agissait d'un débat télévisé regroupant cinq hommes. Parmi eux, un seul tâchait de faire comprendre aux quatre autres que les mutants n'étaient pas une menace. Je vous laisse deviner le résultat : En vain. Au bout d'un moment, un des élèves se tourna vers Wolverine. ''Logan ? C'est vrai ce qu'ils disent à la télé ? On est nocif pour les gens normaux ?'' Un second vint s'asseoir à côté du premier. ''Je suis le seul mutant dans ma famille. Est-ce qu'il y a des risques qu'un jour je leur fasse du mal ?'' Malicia vint s'asseoir sur l'accoudoir du fauteuil où Logan était assit. Ce dernier jeta un rapide coup d’œil dans sa direction à son arrivée avant de répondre. ''Crois moi. Ce n'est pas en réussissant à changer de chaîne juste en clignant des yeux que tu arriveras à leur faire du mal'' dit-il d'un air moqueur. Malicia se frappa le front, se retenant de rire elle-même, tandis que les autres élèves autour riaient tous de bon cœur. Logan savait que le jeune mutant cachait des pouvoirs bien plus grands. Cependant, comme il était encore jeune, il n'avait pas besoin de l'inquiéter pour un rien. ''Écoutez-moi bien, tous autant que vous êtes. Ce que disent ces pseudos politiciens à la télévision, c'est des conneries. S'ils nous craignent, c'est bien parce qu'ils ne nous connaissent pas. Un jour, quand vous serez grand, en espérant que ce jour arrive bientôt, les choses auront bien changés. Nous, professeurs, avons pour mission de vous préparer à la vie active. Certains d'entre vous auront les moyens de faire bouger les choses. Et un jour, le mot ''mutant'' ne sera plus considéré comme une menace. Je peux vous en faire la promesse. Et tant que je serai, personne ne vous fera du mal. Personne.'' Logan laissa planer un léger silence où les élèves approuvèrent. Puis finalement, abandonnant tout son sérieux, il proposa : ''Bon, qui veut faire un poker ?'' Malicia soupira. ''Logan, certains sont trop jeunes encore…'' ''Et alors ?''
La soirée se déroula sans encombre. Elle se passe même plutôt bien. Vers 22 heures 30, Logan envoya les élèves aux dortoirs. Puis il discuta avec Malicia jusqu'à 23 heures avant de l'envoyer dormir elle aussi. Il se rendit par la suite dans la cuisine de l'Institut. En ouvrant le frigo, il soupira. ''Pas de bière, bien sûr.'' Il finit par sortir un soda qu'il décapsula grâce à l'une de ses griffes. Puis soudain, il s'immobilisa. Il entendit des pas légers qui s'approchaient de lui dans son dos. Il renifla légèrement et reconnut à qui l'odeur appartenait. Un sourire se dessina sur ses lèvres. ''Ça fait longtemps que t'es arrivée, Félicia ?'' demanda-t-il en sortant un deuxième soda qu'il décapsula avant de le tendre à la jeune femme.
JIl ne me fallut que très peu de temps pour réagir à la lettre de Logan. En effet, je l’avais reçue le 13 novembre et donc, le lendemain de son envoi. Je gardai précieusement la lettre, sachant parfaitement que l’adresse de l’institut devait restée cachée… De toute façon, une fois que j’y serais allé, plus besoin de l’adresse exacte. Elle sera bien ancrée dans mon petit esprit malicieux !
Quelques jours à peine plus tard, j’étais enfin décidée à retrouver Logan. Nous nous étions retrouvés après une trop longue absence et, mes sentiments vis-à-vis de mon ange gardien s’étaient vu transformés. Je me sentais étrange depuis notre entrevue et je dois bien l’admettre,… je n’arrête pas d’y penser depuis. Logan n’avait pas quitté mon esprit une seconde. Je revois son visage, j’entends encore sa voix, je ressens encore sa présence, la chaleur de son corps contre le mien, entre ses bras. Je suis bien avec et contre lui. Même si dans mon estomac, j’ai comme des papillons qui volent… Je suis heureuse mais j’ai peur quand il est là… Je ne sais pas trop quoi penser… D’ailleurs, ces derniers jours, j’ai justement appris à faire le point sur ça et je me suis bien rendu compte qu’il ne me laissait pas indifférente… L’aimerais-je plus que ce que je ne veux bien le croire ?... Il fallait que je sache. Il fallait que je le revoie pour savoir et comprendre.
J’arrivai alors pas loin du centre en taxi et continuai à pied, pour plus de discrétion. Nous étions un vendredi soir et il faisait encore bon pour la saison… Néanmoins, vêtue d’un pantalon noir, mes hautes bottes à talons et ma veste en cuir noire, juste un chemisier blanc cassé vint apporter une touche de civil à ma tenue. En même temps, je n’étais pas ici pour faire de l’espionnage ! Mes cheveux lâché et un maquillage léger pas trop présent, vint souligner mes yeux de chat. Ceci dit, je n’étais guère menaçante habillée ainsi. De plus, je n’étais ni armée ni outillée pour quoi que ce soit. (Quoi que le minimum syndical me suffisait).
J’entrai alors dans la propriété, sans essayer de passer inaperçue, sans chercher à me faire remarquer ni à me cacher. Aucune alarme ne se déclencha, ce que je trouvai étrange d’ailleurs…. Néanmoins, marchant jusqu’à la bâtisse, je restai tout de même sur mes gardes. Il ne faut pas perdre de vue que tu arrives dans un manoir remplis – partiellement – de mutants. Ceci dit, mes intentions ne sont pas mauvaises et il y en a au moins un d’entre eux qui sait qui je suis… J’entendis du bruit et je vis trois mutants adultes sortir du manoir. Je me cachai alors, les voyants passer devant moi en voiture et en moto. Ce devait être les collègues de Logan car, il n’était pas parmi eux. Je devinai rapidement qu’ils partaient en week-end. Et pour le coup, j’espérais intimement que Logan soit encore là… ! Lui qui est du genre à partir avant tout le monde….
La pluie se mit à tomber, plutôt violement. Je couru jusqu’à l’entrée du manoir et elle était évidemment fermée… Super ! Il fallait que je trouve une autre entrée… Soupirant, il fallait que je me résolve à utiliser mes talents de cambrioleuse pour pénétrer ces lieux, que je ne veux expressément pas violer !
Un outil, quelques crochets et me voilà entrée sans effractions et sans même abîmer la serrure. Je pris tout de même le soin de refermer la porte à clef, derrière moi. Bon, me voilà dans le hall d’entrée… je regardai un peu partout autour de moi et me baladai silencieusement. J’arrivai alors dans une pièce qui semblait être la cuisine, mais, j’entendis un bruit qui me signala que quelqu’un arrivait. Rapidement, je me cachai. Je suis douée pour ça ! Par soulagement, je vis que c’était Logan. Super ! Je n’aurais pas besoin d’aller jusqu’au deuxième étage et faire toutes les chambres jusqu’à trouver la sienne !!!
Il répliqua un fameux : « Pas de bière, bien sûr.» en ouvrant le frigo, ce qui me fit sourire d’amusement. Il sortit un soda qu’il décapsula à sa façon. Je décidai alors d’enfin sortir de ma cachette, silencieusement et il m’envoya un : « Ça fait longtemps que t'es arrivée, Félicia ? » Toujours le sourire apparent, j’aimais sa façon de reconnaitre et de deviner ma présence. Il me décapsula un soda et me le tendis. Je le pris avec plaisir et regardai la canette entre mes mains, souriante et me sentant bizarre…. Mon ventre fourmillait depuis que j’étais entrée ici…
Regardant Logan, je lui répondis : « Pourquoi tu poses des questions dont tu connais les réponses Logan ? » lui dis-je amicalement. Si j’avais été là depuis plus longtemps, il l’aurait su… il l’aurait deviné, il l’aurait senti. Et je le savais. Je fis un pas vers lui et lui avoua : « J’aurais aimé venir plus tôt… » lui dis-je, dans la confidence… Sous entendant que je voulais le revoir depuis qu’on s’était retrouvé.
Félicia Hardy et Logan Tell me you love me, come back and haunt me
L
ogan, appuyé contre la table centrale de la cuisine, regardait la charmante Félicia Hardy faire irruption dans la pièce, un sourire aux lèvres. Il ne se demandait même pas comment elle avait fait pour rentrer dans le manoir alors qu'il avait bien prit soin de fermer toutes les portes à clef, par mesure de sécurité pour les élèves. En vérité, il s'agissait de la seule précaution qu'il avait prise à l'égard de ces petites têtes blondes. Comme il comptait faire une nuit blanche, il n'avait pas trouvé nécessaire le fait d'activer le système d'alarme, jugeant qu'il constituerait une vigile suffisante pour protéger les élèves. Mais maintenant que Félicia était là, son attention risquait fortement d'être attiré par autre chose que par la surveillance. Alors, très rapidement, il se dirigea vers une console de sécurité qui se trouvait dans la cuisine, entra un code d’accès, tapota rapidement sur les touches et activa le système d'alarme dans tout le jardin, ainsi que les capteurs sur le toit qui réagissaient au moindre poids d'apparence humaine qui pouvait se poser dessus. La pluie continuait de tomber dehors, de plus en plus rudement. Logan se demandait comme Félicia allait faire pour rentrer. Ça risquait d'être dangereux de repartir dans ces conditions. On avait presque l'impression d'être enfermé dans ce gigantesque manoir, sans moyen de pouvoir sortir. Il fallait espérer que le temps se serait calmé quand elle aurait décidé de partir. Enfin, si elle venait à ne pas pouvoir repartir, elle pourrait toujours opter pour dormir ici, au manoir. C'était pas les chambres qui allaient manqué dans le coin, surtout en ce week-end où la plupart des enfants rentraient chez eux.
''Disons que ça ne sentait pas le chat mouillé il y a cinq minutes. Je suppose donc que tu viens tout juste d'arriver.'' Ça faisait plusieurs années maintenant que Logan n'avait pas charrié la jeune femme. Donc il ne fallait pas s'étonner qu'il saisisse la première perche qui se présentait devant lui quand on lui en tendait une. Il lui tira une chaise et l'invita à s'asseoir. Elle lui dit alors qu'elle aurait aimé venir plus tôt. ''Oh non, tu as bien fait. Ces derniers jours, je n'ai été à l'école que pour donner mes cours. J'ai beaucoup bougé ces derniers temps. Heureusement que tu n'es pas venu la semaine prochaine d'ailleurs. Je suis sur New York tout le week-end prochain. Tu serais certainement tombée sur cet imbécile à un œil.'' Tendant sa cannette en direction de Félicia, il l'invita à trinquer puis avala une bonne gorgée de soda. Il fit un léger clin d’œil à la jeune femme tout en posant son soda sur la table. ''Je suis content de te revoir, Félicia. Content qu'on n'ait pas eut besoin d'attendre plusieurs années pour se revoir à nouveau.'' Les silences dans la discussion étaient régulièrement remplacés par le bruit de la pluie s'écrasant sur le toit et sur les fenêtres du manoir. ''Comment vas-tu depuis la dernière fois ? Mieux j'espère ? Tu as réussi à faire le deuil de ton petit copain.'' C'était peut être un peu brusque, mais Logan n'aimait pas non plus passer par quatre chemins pour dire ce qu'il avait à dire. Sa plus grande qualité et à la fois son plus grand défaut. ''Tu ne m'as pas vraiment dis ce que tu étais devenu pendant tout ce temps la dernière fois qu'on s'est vu.''
Appuyé contre cette table centrale, il me regardait arriver, entrer dans la pièce. Il avait allumé le système de sécurité à l’extérieur du centre… Je compris tout de suite qu’il était de garde cette nuit, et que pour éviter de faillir à sa tâche et d’en même temps profiter de ma compagnie, sans pour autant mettre en danger ses petites têtes blondes, sachant qu’il n’aurait pas son attention portée à 100% à la tâche qu’il lui était confié, il préféra prendre les devants en activant la sécurité. Et quelle sécurité ! On se sentait tout à coup beaucoup plus mal à l’aise en sachant qu’on est totalement enfermé dans ce manoir et que le moindre geste, le moindre pas dehors et tout le centre en serait immédiatement averti… Ou alors, il ne voulait pas que je parte, me condamnant ainsi entre ses murs. Sauf qu’il n’avait pas besoin de ça pour que je reste. Ma paranoïa me perdra un jour…
« Disons que ça ne sentait pas le chat mouillé il y a cinq minutes. Je suppose donc que tu viens tout juste d'arriver. » Me taquina-t-il, après lui avoir fait la réflexion sur sa question inutile. Il tira ensuite une chaise et m’invita à m’assoir. Je regardai alors la chaise, le soda en main, sans pour autant prendre place… Mon attention fut détournée de la chaise pour revenir sur lui, lorsqu’il me dit : « Oh non, tu as bien fait. Ces derniers jours, je n'ai été à l'école que pour donner mes cours. J'ai beaucoup bougé ces derniers temps. Heureusement que tu n'es pas venu la semaine prochaine d'ailleurs. Je suis sur New York tout le week-end prochain. Tu serais certainement tombée sur cet imbécile à un œil. » Je souris alors, vaincue par l’évidence. En effet, il y avait mon odeur… Il n’y avait qui lui pour la reconnaitre aussi facilement et ainsi, me repérer. Savoir que je suis là. Nous trinquions et je bus une petite gorgée comparée à celle qu’il venait d’engloutir en me faisant un clin d’œil. Je ne l’avais quitté des yeux. Je le regardais et j’étais en train de ressentir cette pression que j’ai au creux de mon ventre. Cet étrange poids qui donne l’impression d’avoir un vide, paradoxal. L’environnement était en train de disparaitre… Je ne faisais même plus attention à la pluie qui tombait dehors.
Posant son soda sur la table, il me dit : « Je suis content de te revoir, Félicia. Content qu'on n'ait pas eu besoin d'attendre plusieurs années pour se revoir à nouveau. » Mon sourire encore amusé par le trait d’humour qu’il m’avait envoyé, venait à s’estomper lentement… En effet, quand je pense à ces années de vide, sans lui,… J’en ai presque des nausées. « Comment vas-tu depuis la dernière fois ? Mieux j'espère ? Tu as réussi à faire le deuil de ton petit copain. » Et c’est à ce moment-là que je baissai les yeux vers ma boisson, entre mes mains. Entrer aussi vite dans le cœur du sujet. Il avait l’art de mettre le doigt directement là où ça fait mal ! Mais bon, après autant d’année, ça prouvait bien qu’il me connaissait bien. « Tu ne m'as pas vraiment dis ce que tu étais devenu pendant tout ce temps la dernière fois qu'on s'est vu. » Bien vu. En même temps, ma situation n’était pas tellement facile non plus… Lui dire que je suis détective privé, et cambrioleuse à mes heures perdues, sauf que pour le moment, j’essaye en vain de faire sortir mon père ou au moins trouver une solution pour lui dire Adieu alors que la justice est en train de le laisser pourrir en prison, sans lui octroyer le droit de dire au revoir à sa propre famille… Que suis-je au juste ?!
Mon sourire s’effaça totalement. Le poids qui faisait le vide dans mon ventre s’alourdit d’avantage… Toujours debout, face à lui, arrêtant enfin de dessiner des traits invisibles du bout de mes doigts sur mon soda, pour éviter d’affronter la réalité, je regardai enfin mon ancien garde du corps de l’ombre et lui dit d’un ton assez sérieux : « Comment t’as fait pour ne pas changer durant toutes ces années… ? Et je ne te parle par de ton pouvoir. Tu t’es toujours inquiété pour moi, tu m’as toujours protégé,… Pourquoi ? Tu es resté le même, fidèle à toi moi-même depuis que je suis petite fille, jusqu’aujourd’hui. » Je posai enfin ma boisson sur la table et fit un pas vers Logan, réduisant la distance qu’il y avait entre nous. Pour moi, il avait toujours été ‘un ami de la famille’ qui se trouvait être toujours là aux bons et aux mauvais moments, depuis que mon père est en prison… Je savais que ce n’était pas une coïncidence, mais j’étais trop chamboulée dans mon esprit que pour réellement faire la part des choses. « Dis-moi ce que je suis pour toi, au juste ? » Il fallait que j’en soi certaine. C’est de sa réponse qu’allait dépendre beaucoup de choses et surtout, beaucoup de mes décisions futures…