Harry comprenait de plus en plus que c’était impossible pour lui de combattre ce qui se trouvait en lui, le monstre qu’il était devenu à cause du sérum que son père avait injecté dans ses veines. Il tentait le plus souvent de ne pas céder à la tentation de simplement abandonner le combat, mais par moment c’était difficile. Il suffisait de voir combien de fois le Hobgoblin avait fait des ravages ces derniers temps, pour comprendre qu’Harry ne parvenait vraiment pas à se contenir comme il le voudrait. Pourtant depuis le décès du père de Gwen, le jeune homme tentait vraiment le plus possible de ne pas céder. Mais quand il perdait pied, il était complètement perdu et n’avait plus aucun contrôle sur rien. Comme maintenant, alors qu’il se trouvait sur l’un des planeurs qui se trouvaient dans la cave de la grande demeure des Osborn. Harry, dans ces moments de faiblesse, ne se préoccupait vraiment pas de l’autorisation qu’il pouvait avoir de la part de son père pour faire usage de ses objets. Si l’homme avait injecté le sérum dans ses veines, c’était bien parce qu’il avait eu l’intention de le transformer. Alors, il était hors de question que le jeune homme (ou plutôt le monstre caché dans le corps du jeune homme) accepte les reproches de son géniteur si jamais ce dernier n’appréciait pas qu’il lui emprunte ses affaires. Il avait autant le droit de les utiliser que lui, c’était aussi ses affaires après tout. Au pire, si cela l’agaçait, c’était encore mieux de toute façon. Même sous l’emprise de ce sérum et de cette folie nouvelle, Harry continuait de vouloir ennuyer son père et il avait beaucoup moins peur des représailles.
Le jeune homme avait donc volé jusqu’au quartier de Manhattan avec le planeur, près du Daily Bugle, dans l’intention de causer des dégâts pendant cette douce soirée. Harry ne savait pas s’il faisait froid ou chaud, dans tous les cas il ne ressentait rien. Il était concentré sur son objectif, sur son envie de causer des dommages et son goût du sang. Il ne savait pas encore ce qu’il allait attaquer, mais il avait l’intention de faire le plus de ravage possible. En espérant que cette fois ci, Spider-Man n’allait pas venir jouer les fauteurs de trouble. Ce dernier avait l’habitude de venir l’embêter quand il était en train de s’amuser. Il s’apprêtait d’ailleurs à lancer une bombe, un peu au hasard dans la foule qui commençait déjà à crier, mais une personne approcha. Le regard de Hobgoblin se tourna vers le planeur qui approchait à son tour.
« T’as pas envie d’aller jouer ailleurs ? »
Lui lança-t-il de sa voix criarde, avec toute l’assurance que lui donnait sa condition. Harry n’était vraiment plus le même quand il se laissait aller à la folie, ce qui était également le cas de Norman (quoi que ce dernier n’avait pas besoin d’aide pour avoir de l’assurance envers son fils). En tout cas, le Hobgoblin n’avait pas spécialement envie que son géniteur l’empêche de s’amuser, quoi qu’ils pouvaient parfaitement le faire ensemble. A voir s’ils en étaient capables.
l avait entendu un bruit, un mouvement caractéristique, en provenance de la pièce où était entreposé l'attirail du bouffon vert (et donc, à présent, du Hobgoblin), un sourire s'était aussitôt affiché, alors, sur son visage. Et ce sourire-là n'était plus celui de Norman Obsborn, le chef d'entreprise, tantôt déprécié ou craint, tantôt estimé que celui du super-vilain qui terrorisait New York du haut de son planeur. Jekyll avait laissé sa place à Hyde et, alors qu'il savait sa progéniture sur le point de sillonner le ciel, dans la ville, il n'avait pu résister à la tentation de le rejoindre, laissant au passage en plan le travail sur lequel il planchait jusque-là. Cela n'avait pas grande importance, à ses yeux. Car ce que le PDG d'Oscorp aurait pu vouloir terminer dans la minute, le bouffon vert n'avait aucun mal à le remettre à plus tard. Il avait soif de terreur et de violence, elle aiguisait le moindre de ses sens, monopolisait son cerveau où siégeait depuis toujours, mais plus encore aujourd'hui qu'avant une folie certaine, qui ne s'exprimait jamais mieux que dans des instants tels que celui-ci. Se rendant à son tour dans la pièce que Harry venait de quitter, Norman ne mit pas longtemps à enfiler sa propre tenue de super-vilain et à s'embarquer sur son planeur, équipé de tout le nécessaire pour engendrer le plus joyeux des chaos. Ni une ni deux, il fila au-dehors, à présent méconnaissable, scindant le ciel d'un éclat de rire terrifiant. Il ne mit pas longtemps à repérer la silhouette du Hobgoblin, au loin, et il le suivit donc, jusqu'à se stabiliser dans les airs, tout comme Harry, au même niveau que lui. Et autant dire que ce dernier n'était pas outre mesure ravi de découvrir son géniteur dans le coin... ou en tous cas, si l'on se fiait aux propos qu'il prononça ensuite. Et qui étaient loin d'arrêter le bouffon vert qui, sous son masque, ne cessait à aucun moment de sourire, satisfait de découvrir quel tournant allait prendre la situation (si Spiderman ne venait pas, une fois de plus, gâcher la fête... ceci dit, à deux contre un, cette fois, c'était peut-être l'occasion idéale pour le voir pointer le bout de son nez).
-Quand il y en a pour un, il y en a pour deux. répliqua-t-il, ne comptant pas céder sa place à Harry, ni l'en dégager, d'ailleurs. Ils voulaient qu'ils agissent de concert. Et pour tout dire, ce serait peut-être la première fois qu'ils collaboreraient vraiment ensemble. S'ils en étaient pas capables, ce dont il n'était pas certain encore. Vas-y, montre-moi de quoi tu es capable.
Il comptait bien mettre son grain de sel dans la situation, et il ne tarderait pas à y prendre part, mais ce qui, entre autres (car son incontrôlable instinct y était nettement pour quelque chose), l'avait poussé à venir jusqu'ici en tant que bouffon vert, était qu'il voulait directement voir son fils à l'oeuvre. Il avait eu vent de chacune de ses actions, par la presse et les journaux télévisés, notamment, mais c'était une autre affaire que d'observer la situation.
On ne pouvait pas dire qu’Harry accueillait son père de la meilleure des manières, mais il se laissait pleinement guider par cette autre personnalité qui se terrait au fond de lui en temps normal. Quand il laissait son côté sombre, son côté bouffon, ressortir, il n’avait pas peu de dire ce qu’il pensait sincèrement. Et ce fut pour cette raison qu’il envoya « balader » son géniteur en le voyant approcher. Non pas qu’il refuse catégoriquement sa présence, mais le jeune homme avait envie de s’amuser tout seul et que son père ne vienne pas mettre son grain de sel. Au vue de la situation, il y avait peu de chance qu’il l’empêche vraiment de s’amuser, mais il préférait quand même largement agir seul. Au fond, le jeune homme n’avait surtout pas envie de donner la satisfaction de son acte à son géniteur, qu’il lui montre qu’il avait bien fait d’injecter ce venin dans ses veines (quoi qu’en cette seconde, il ne regrettait vraiment pas le fait que cette chose soit dans son corps maintenant). C’était un trop plein d’orgueil qu’il était incapable de retenir, parce qu’il se laissait simplement aller à l’instinct dans ces conditions. Son regard ne quittait pas le Bouffon Vert donc quand ce dernier affirma que quand il y en avait pour un, il y en avait pour deux. Autant dire qu’il n’avait visiblement pas l’intention de s’en aller de sitôt. Et il le mettait même au défi de lui montrer ce dont il était capable. Il ne le disait pas vraiment comme cela, mais c’était de cette manière que le Hobgoblin prenait ses paroles. S’il voulait voir de quoi il était capable, c’était sans doute pour savoir s’il était digne de ce pouvoir qu’il avait reçu. Harry aurait sans doute cherché à se retenir, mais il était bien loin d’avoir le contrôle en ce moment.
« Tu vas pouvoir prendre ta retraite ! »
Lui lança-t-il tout en riant, comme il le faisait bien souvent quand il se retrouvait dans cette situation. Le jeune homme avait bien l’intention de montrer de quoi il était capable en effet, parce qu’il n’avait pas envie de perdre ce défi. Sans ajouter le moindre mot, Harry se remit donc à voler en direction de la rue. Pendant cette petite conversation, les personnes présentent avait pour la plupart fuit et cela ne l’intéressait donc plus du tout. Il glissa dans les airs entre les grands immeubles de la ville, scrutant les lieux pour être certain qu’une petite araignée casse pied ne vienne pas l’ennuyer (quoi que s’il pouvait s’occuper de son père pendant qu’il s’amusait, ce n’était pas trop mal). Finalement, ce fut sur un immeuble en particulier qu’il porta son attention. Il n’avait pas besoin de se contenter de s’en prendre aux personnes dans la rue, autant s’en prendre directement au Daily Bugle. Il lança donc une bombe dans une grande vitre qui explosa en mille morceaux provoquant une ouverture. Ouverture qu’il ne manqua pas de prendre rapidement, appréciant le cri des personnes qui se trouvait sur les lieux (et qui avaient sans doute essayé de se cacher sans succès).
rendre sa retraite en tant que bouffon vert, Norman n'y comptait certainement pas. C'était un plaisir auquel il avait appris à goûter très récemment, et il lui plaisait bien trop pour qu'il décide de lâcher pour l'heure son costume. En fait, cet autre lui à l'action à cette seconde était bien incapable d'envisager de partir autrement que les pieds devant et le plus tard, bien sûr, car cette sensation grisante, semblable à nulle autre, le transportait aussi bien physiquement que mentalement, et il ne pouvait y renoncer. Néanmoins, il n'était pas éternel, qu'il le veuille ou non, il faudrait bien qu'il passe le flambeau à un moment donné, et c'était ce à quoi il s'appliquait. Il faisait de son mieux pour modeler son fils à son image pour que cette image, finalement, lui survive, Harry ne devait pas seulement hériter de la direction de son entreprise, il devait hériter de ses talents de super-vilains, et dans ce domaine tout particulier, Harry n'avait pas grand chose à apprendre, semble-t-il. Le Hobgoblin séparait Harry de ses considérations (trop) humaines, celles-là même qui faisaient la distinction entre le père et le fils, et la brillante démonstration du jeune homme, tandis qu'il s'en prenait au Daily Bugle, dont il fit exploser l'une des vitres avant de tout simplement pénétrer à l'intérieur, en disait long sur les barrières qui s'effondraient quand il s'abandonnait à sa nouvelle nature, à son autre lui, il ne s'astreignait plus aux limites qui constituaient de déplorables entraves. Et Norman, oui, en éprouverait peut-être même une certaine fierté.
Il l'observa de loin, puis prit finalement la décision de pénétrer à sa suite par l'ouverture qui donnait droit dans des rédactions plus qu'agitées, riant aux éclats, à présent que l'on y hurlait en tous sens, pour les moins sensés qui, à l'inverse d'autres, n'avaient pas saisi leurs téléphones pour aller chercher des secours. L'un d'entre eux, plus courageux que les autres, voulut s'approcher de son planeur et arrêter les agissements du bouffon vert. Les lames rétractables de son planeur ne tardèrent pas à venir l'embrocher aussi net, ce qui fit rire le bouffon de plus bel, ravi de l'animation qu'ils apportaient à ces bureaux, non sans oublier, évidemment, de regarder régulièrement Harry, pour voir comment lui-même se débrouillait. Ce fut alors qu'il entendit ce son auquel il était plus qu'habitué, à force : les sirènes de police.
-On va avoir de la visite. dit-il sans s'en inquiéter, d'un ton plus amusé qu'autre chose, ravi, semble-t-il, de ce surplus d'animation.
La notion de danger s'étayait et devenait extrêmement floue quand le bouffon vert prenait le pas sur le chef d'entreprise, et Norman, pour l'heure, ne s'inquiétait pas le moindre instant de l'intervention des forces de police. Il leur trouvait, bien au contraire un intérêt manifeste, et les considérait ni plus ni moins que comme des sources de distraction.
Quand Harry abandonnait son esprit humain pour se concentrer sur ce double maléfique qui avait pris place en lui en même temps que le sérum de son père, il était vraiment prêt à tout faire. Il aurait sans doute pu se retenir encore un peu avant, mais maintenant c'était impossible. Au contraire, il n'avait aucune envie de se retenir. Il avait envie de causer le plus de ravage possible, de faire le plus de mal qu'il pouvait. Avec ou sans son père, son géniteur, c'était pareil. Si Harry n'avait aucune envie d'avoir son paternel dans les pattes, c'était différent pour le Hobgoblin. Il n'appréciait pas spécialement que le Bouffon Vert vienne marcher sur ses plates-bandes, il aimait travailler en solo et s'amuser donc encore plus. Mais en même temps, ça lui donnait l'occasion de lui montrer de quoi il était capable. Le vieux était bon pour la retraite à ses yeux, il devait remballer ses affaires et quitter la cours afin de laisser place aux jeunes. Le super-vilain avait bien l'intention de le lui donner la démonstration en cet instant. Si Harry n'était pas capable de se croire à la hauteur de son père, qu'il avait tendance à se minimiser, ce n'était vraiment pas le cas de son double maléfique. Ce dernier ne laisserait jamais personne le déstabiliser, il se pensait au-dessus de n'importe qui et surtout au-dessus de son géniteur. Norman Osborn avait donné la vie à Harry, le Bouffon Vert avait permis au Hobgoblin de s'éveiller, cela ne signifiait pas qu'il valait moins que lui. Bien au contraire, il valait bien plus à ses yeux. En tout cas, le jeune homme avait bien l'intention de le montrer et c'était pour cette raison qu'il avait foncé dans le bâtiment du Daily Bugle.
Le Hobgoblin riait encore et encore à chaque fois qu'il faisait une victime, qu'il lançait une bombe ou même qu'il entendait une personne crier ou pleurer. C'était la folie générale, tout le monde essayait de se cacher et d'appeler des secours. Cela ne servait à rien aux yeux du Hobgoblin, ils étaient à leur merci. De temps en temps, Harry lançait quelques regards à son père, souriant en le voyant agir à ses côtés. Ce n'était pas si désagréable que cela au fond, même si ça n'enlevait en rien son envie de lui prouver qu'il était plus fort que lui. Le Bouffon Vert affirma alors qu'ils allaient avoir de la visite. Hobgoblin tendit l'oreille, entendant en effet les sirènes si particulières des forces de l'ordre.
« Super, mes potes arrivent ! »
Sa voix était toujours aussi criarde, mais on pouvait clairement entendre la joie et l'amusement. Il n'avait pas peur de savoir que la police était en train d'arriver, qu'ils allaient les affronter, bien au contraire. Il avait envie de "manger" du flic au petit déjeuner. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il avait à faire à eux. Le jeune homme observa un instant près de lui, repérant une journaliste qui était cachée dans un coin. Il sourit de plus belle, s'approchant vivement d'elle pour l'attraper et l'entrainer avec lui dehors. Elle criait de plus belle évidemment, mais ça n'allait pas durer bien longtemps.
« Fait attention le vieux ! » Lança-t-il quand il fut au-dessus du groupe de policier avec son planeur, s'adressant évidemment au Bouffon Vert. « Je n'aimerais pas avoir besoin de venir te chercher au poste. »
Sur ces mots, il laissa la femme qu'il tenait tomber dans les aires. Elle fonça rapidement vers le sol, avant de s'écraser dans un jolie bain de sang sur l'une des voitures de police.
orman n'avait jamais accordé ce que les bien-pensants nomment des moments privilégiés avec son fils. Pas de week-end à la campagne pour aller pêcher la truite ou autre idées aussi folkloriques que saugrenues du genre. Le chef d'entreprise n'avait pas même de honte véritable à le reconnaître : il n'en avait eu ni le temps, ni l'envie. Et, par voie de conséquence, ce moment était peut-être ce qui ressemblait le plus à un instant privilégié du genre, dans le sang, la violence, et la déraison mentale totale. Oui. Parce qu'ainsi étaient les Osborn, et Harry ne pouvait pas démentir être comme son père à cet instant. Quoi qu'il en dise, en tous cas, le bouffon vert n'en croirait rien, car il le voyait bien, à cet instant, Harry - ou plutôt, le Hobgoblin - était euphorique. S'il tolérait sa présence, c'était surtout qu'il était complètement accaparé par ses activités de super-vilains, possédé par une nature qui devait lui donner le sentiments d'être complètement invincible. Il est certain que Harry et le Hobgoblin n'avaient pas le même tempérament, tout comme Norman n'avait pas le même tempérament que le bouffon vert (quoi que ces deux caractères, avec le temps, finissaient par se confondre en une seule et même entité - Norman voulait croire qu'il en était de même pour Harry). Le hobgoblin avait une confiance en lui insolente, et ne manquait pas de se montrer plus qu'irrévérencieux envers Osborn père. L'homme aurait pu lui en faire le reproche, mais au contraire, il savait, pour une fois, ressentir une considération et une estime sincère à l'adresse de son fils qui était également sa création. Pour une fois, il se reconnaissait en lui, pour une fois, il entrevoyait en lui un destin hautement prometteur. Norman ne répliqua pas à l'adresse de son interlocuteur, qui lui lança de nouvelles piques, elles ne l'agaçaient pas. Pour tout dire, elles le ravissaient, même. Il n'était plus temps de bavarder, de toute façon. Ils avaient en effet de nouveaux camarades de jeu.
Le Hobgoblin ne se démontait pas, au contraire, il profitait de l'irruption de nouveaux témoins pour engendrer un nouveau carnage. Le bouffon vert ne put que rire de bon coeur à l'unisson avec sa progéniture. Lui aussi appréciait la situation, et ne manquait pas d'y mettre aussi son grain de sel, répandant çà et là ses bombinettes, au hasard des pauvres victimes sur lesquelles elles atterriraient. La police, bien évidemment, fut rapidement enchantée de pouvoir y mettre son grain de sel, et commença à faire feu. Plutôt habile sur son planeur (la force de l'habitude, Norman évitait les balles, quoi que son planeur comme son armures avaient un peu de marge avant de souffrir de quoi que ce soit par l'intermédiaire de ce genre de calibres. Il amorça une descente, pour mieux pouvoir agresser à son tour les agents de police qui avaient osé s'en prendre à lui. Le nombre de victimes augmentait à chaque seconde qui passait. Norman tourna son regard en direction de Harry. Ou plutôt, le bouffon vert regarda le Hobgoblin. Le fait est qu'une part de lui veillait tout de même à ce qu'il ne lui arrive rien.
Harry ne se rendait vraiment plus compte de ce qu’il était en train de faire, ou alors il s’en n’en avait surtout que faire ce qui n’était pas mieux au final. Il se laissait complètement emporter par son esprit devenu dément à cause du sérum qui nageait tranquillement dans ses veines. Le Hobgoblin avait entièrement pris le contrôle de son corps t il appréciait cet instant avec son père. C’était dingue à dire, mais malgré les piques que le jeune homme pouvait bien lancer au Bouffon Vert, il appréciait sa présence. Parce qu’en cet instant, il avait le sentiment de pouvoir tout simplement prouver à l’homme de quoi il était capable, lui montrer qu’il était digne de lui. C’était la seule chose qu’Harry avait eu envie toutes ces dernières années, que Norman Osborn pose enfin un regard fier sur lui. C’était l’instant parfait pour cela évidemment, puisqu’Harry était capable d’énormément de confiance en lui et c’était justement ce qui manquait le plus au jeune homme pour s’en sortir et pour être digne de son paternel.
Les policiers ne manquaient pas de réagir vivement aux attaques des super-vilains qui se donnaient à cœur joie. Harry était en train de se concentrer sur ces hommes qui tiraient sur lui, afin de faire le plus de dégâts possible. Il laissa tomber des bombes, sur des personnes ou sur des voitures qui prenaient feu. Certaines balles de policier le touchaient, mais le costume qu’il avait sur lui était suffisamment résistant pour que cela ne lui fasse rien du tout. Pour le coup, le jeune homme devait reconnaitre que son père avait fait fort concernant l’équipement qu’il ne se gênait pas une seule seconde à utiliser, comme si c’était le sien. En même temps, puisqu’il n’avait pas eu son mot à dire sur le venin dans ses veines, il n’allait pas se gêner pour ça. Si Norman n’avait pas eu envie que son fils joue avec ses jouets, il ne lui aurait rien imposé comme ça. Harry descendit avec le planeur pour s’approcher un temps des policiers, essayant de faire le plus de dommage possible. Il jetait de temps en temps un regard sur son père, afin de voir ce qu’il faisait. Il devait bien avouer que le jeune homme était quand même assez fier de son géniteur – mais il n’allait pas le lui dire évidemment – il appréciait l’instant qu’ils partageaient tous les deux. C’était bien la première fois que les deux Osborn passaient vraiment du temps ensemble dans le but de faire quelque chose d’une même voix. Le Hobgoblin avait bien de fierté et d’orgueil pour considérer avoir vraiment besoin du Bouffon Vert, mais quand même il appréciait cet instant et cela s’entendait dans la façon qu’il avait de rire. Sauf que du coup, le jeune homme ne faisait pas vraiment attention à ses arrières.
Il ne vit pas du tout le calibre bien plus gros que l’un des policiers sortit d’un des fourgons. Il reçut le projectile sur son planeur, qui ne lui permit pas de garder l’équilibre et il tomba lourdement au sol.
es deux super-vilains, individuellement déjà, pouvaient faire bon nombre de dégâts, mais quand ils associaient leurs forces et leurs compétences, alors ils faisaient des étincelles, au sens propre comme au figuré, et ni l'un ni l'autre ne pouvaient le nier, les cris, les flammes, le chaos régnaient en maître alors que civils et policiers subissaient les foudre du bouffon vert et du Hobgoblin, qui se contentaient de nuire pour nuire, sans aucune autre prétention que celle d'engendrer le plus parfait des carnages. Quand bien même l'instant aurait semblé particulier à tout autre (et à juste titre, évidemment), il était peut-être le plus fort instant de complicité que le père et le fils qu'ils aient jamais connu... et qu'ils connaîtraient jamais, sans doute. La situation sembla tout d'abord sous contrôle. Ils évoluaient entre leurs victimes ou futures victimes, explosaient voiture et individus, transformaient la rue en un imposant brasier. Ils faisaient un véritable spectacle. Mais si tout semblait jusque-là se dérouler pour le mieux, la situation devait prendre un tournant inattendu et complexe. Vraiment inattendu et véritablement complexe, car alors que tout semblait son contrôle, et que les deux super-vilains avaient, par conséquent, baissé leurs gardes. Et l'un des policiers avait tiré de sa voiture un calibre d'envergure, avec lequel il tira sur le planeur du Hobgoblin, qui perdit le contrôle de son véhicule, et qui le fit tomber lourdement au sol.
À cette vision, le coeur du bouffon vert s'emballa... ou plutôt fallait-il présumer qu'il s'agissait de celui de Norman Osborn (parce que le bouffon vert n'avait sans doute pas le moindre coeur), il avait peur, oui, peur que le moindre mal ait été fait à son fils, et il se montra moins que clément à l'adresse de celui qui avait osé s'en prendre à sa progéniture. Les mitraillettes de son planeur fendirent l'air et criblèrent le policier fautif de balles avant que le bouffon vert ne stabilise son véhicule au sol, pour aider Harry à monter dessus et à reprendre la hauteur, sans vérifier s'il était conscient ou non, animé seulement par son souhait de le mettre à l'abri. Ce ne fut qu'une fois en hauteur, et isolés de balles dans leur direction, qu'il se tourna dans la direction de son fils.
-Ça va ?
Et il y avait un réel souci dans sa voix. Il semblait assez manifeste que ce n'était pas le bouffon vert qui s'exprimait en cet instant, malgré la situation, malgré leurs costumes, malgré ces passages de la ville réduits à feu et à sang, sur les hauteurs, il n'y avait plus qu'un père qui s'inquiétait sérieusement de l'état de santé de son fils (alors que sans lui ils n'en seraient pas là, mais passons), et c'était certainement la première fois (et probablement la dernière également, car le pdg d'Oscorp retrouverait bien rapidement son masque de froideur, et ses airs indifférents de père indigne pour faire oublier au fils ces élans paternels).
La fierté qu’Harry découvrait depuis qu’il était le Hobgoblin était assez agréable à vivre. Cependant, elle était également une faiblesse pour le jeune homme. Il n’avait jamais eu autant confiance en lui que depuis que le sérum coulait dans ses veines et l’avait transformé en « monstre » assoiffé de sang. Il se pensait incapable de perdre, incapable de se faire avoir et cela malgré le fait qu’il avait souvent été arrêté par des super-héros (et plus précisément Spiderman). Cependant, le jeune homme se montrait par moment bien trop orgueilleux également et il avait tendance à baisser sa garde. Ce fut bien pour cette raison qu’il se retrouva donc dans cette position fâcheuse, quand un policier tira sur lui et le bascula au point qu’il tomba lourdement au sol. Le choc fut assez rude, il perdu connaissance pendant quelques secondes, incapable de pouvoir se défendre à nouveau. Cependant, il pouvait compter sur son père pour l’aider.
Cela fut assez difficile pour Harry de l’accepter, mais sur l’instant, il fut soulagé que son géniteur lui vienne en aide. L’homme s’approcha vivement de lui après avoir tué celui qui l’avait agressé pour l’aider à se relever et le mettre à l’abri. Quand Norman reprit la parole, demandant à son fils s’il allait bien, Harry put entendre l’inquiétude dans la voix de ce dernier. Le jeune homme ne sut pas vraiment comment réagir sur le coup, il resta une seconde sans voix. Parce que c’était bien la première fois qu’il entendait ainsi son père lui parler. Après quelques secondes de silence, le Hobgoblin reprit la parole.
« Bien sûr, qu’est-ce que tu crois ! »
Même si Harry ne pouvait pas s’empêcher de se sentir touché par la soudaine inquiétude que son père lui montrait (c’était bien la première fois qu’il en faisait preuve, il eut le sentiment pour une fois qu’il pouvait compter pour lui), le jeune homme ne manquait pas d’être guidé par ce double maléfique qui n’avait aucune envie de se montre faible en face de son créature. Le Hobgoblin n’était qu’une création du Bouffon Vert, mais il n’était pas question qu’il se montre inférieur à lui. D’ailleurs, son orgueil était touché très profondément avec cet instant de faiblesse qui l’avait poussé à avoir besoin de l’aide de son géniteur, du moins l’orgueil du Hobgoblin.
« Je n’avais pas besoin de ton aide ! »
Lança-t-il ensuite, dans le but de rajouter une nouvelle couche. Il était hors de question que le Bouffon Vert le considère comme faible, incapable de se débrouiller tout seul. Ce qui n’était pas du tout le cas, du moins il n’avait aucune envie qu’il puisse s’imaginer une telle chose. Il voulait croire qu’il était capable de s’en sortir seul, même si peu de temps encore avant il affirmait ne pas vouloir l’héritage de son géniteur. Aujourd’hui, il l’acceptait et plus encore, il voulait vraiment en être digne.
« Il est temps de retourner faire des massacres. »
Dit-il enfin, le plaisir de la souffrance se lisant parfaitement dans le ton de sa voix.
orman n'avait pas eu à feindre son inquiétude pour son fils, il avait véritablement craint pour sa vie, et n'en avait rien dissimulé. Il ne voyait pas d'intérêt à le faire, quoi qu'il en soit. Ce n'était pas volontairement qu'il mettait sans cesse de la distance entre lui et Harry, c'était.. quelque part... instinctif, les choses s'étaient faites ainsi, et le PDG d'Oscorp n'avait rien fait pour améliorer les choses, c'est tout. Mais il ne pouvait pas y avoir sentiment plus violent que celui que l'on éprouve quand la chair de votre chair est directement menacée. De même qu'il s'était senti pour le moins inquiet, il éprouva un vif soulagement en voyant le jeune homme se relever finalement. De toute évidence, il y avait eu plus de peur que de mal. Sitôt qu'il fut conforté dans la certitude que les jours de son fils n'étaient pas en péril, il put récupérer son masque de froideur, et il était plus qu'à-propos, manifestement, car Harry (ou le Hobgoblin, plutôt, car il était certain que c'était lui qui s'exprimait avec autant de hargne et d'assurance, et non pas Harry Osborn, quoi que l'esprit de l'un et l'autre finiraient peut-être par ne faire qu'un) était suffisamment remis pour lui adresser une réflexion déplaisante, que Norman ignora sublimement. Il aurait pu arguer que non, il ne s'en serait pas sorti seul, et qu'il serait mort à l'heure qu'il était, mais peu importe. Au fond, cet orgueil plaisait à Norman, et c'était en partie pour cela qu'il lui avait inoculé à son fils le sérum, pour qu'il gagne cette assurance plus que nécessaire. Surtout dans des conditions telles que celle-ci, car le jeu était bien loin d'être fini. Oui, il était effectivement temps de poursuivre le massacre, et la lueur que Norman lut dans le regard de sa progéniture acheva de le rassurer sur son état. Certes, vu les circonstances, mieux valait peut-être s'avouer vaincu, pour éviter de prendre des risques supplémentaires, mais si l'appel du sang animait le fils, il animait tout autant le père, il grondait en lui, et il était décidément hors de question de s'arrêter en si bon chemin, il était donc temps d'y retourner.
-Allons-y. approuva-t-il, affichant un sourire carnassier.
Et ce fut dans un rire des plus machiavélique que, installé sur son planeur, il fendit les airs pour fondre à nouveau dans la masse des citoyens innocents, qui n'avaient pas eu le temps de fuir et qui n'avaient pas pu réchapper aux foudres du duo maléfique. Ils ne parviendraient pas à s'en sortir, c'était hors de question. Et Norman le signifia parfaitement au groupe d'individus qu'il bombarda de fumigène, avant de se diriger vers un groupe de policiers qui n'avait pas encore succombé à leurs constants assauts. Ils ne s'en sortiraient pas vivants, c'est certain.
Harry, ou plutôt le Hobgoblin en cet instant, ne pouvait pas s’empêcher de faire preuve d’un orgueil démesuré. Cela ne lui ressemblait pas vraiment, d’où le fait que c’était bien plus le super-vilain en lui qui parlait, parce qu’il manquait d’ordinaire bien trop de confiance en lui. Mais en cet instant, le jeune homme avait pleinement confiance en ses capacités en plus de ne pas avoir envie d’être pris pour un faible par son géniteur. Harry n’aimait pas décevoir son père – ce qui était un peu le nœud de tous les problèmes de son existence – mais le Hobgoblin ne supportait pas l’idée d’être vu comme inférieur au Bouffon Vert. Il avait beau être directement lié au Bouffon, il était le seconde du sérum, il n’avait pas pour autant l’intention de le considérer comme meilleur. Bien au contraire, le Hobgoblin se voyait bien plus comme une création amélioré de la béta. Les deux « êtres » dans le corps d’Harry ne recherchaient donc pas la même chose vis-à-vis de Norman Osborn, ce qui n’allait pas les aider à vraiment s’entendre, mais pour l’heure le goût du sang était bien plus important. Harry ne pouvait pas nier le fait qu’il savourait cet instant, même s’il allait sans doute se sentir coupable une fois qu’il allait reprendre conscience, une fois qu’il redeviendrait lui-même. Il se perdait de plus en plus dans cette violence intérieur, il disparait bien trop au profit de son double maléfique. C’était le début de la fin…
Le Hobgoblin suivit donc le Bouffon Vert, sur son propre planeur, en riant en échos avec le super-vilain. La raison voudrait sans doute qu’ils arrêtent maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, pour rentrer chez eux et éviter de se faire tuer. Sauf que la raison était bien loin de faire place dans l’esprit du jeune Osborn, qui préférait largement l’oublier pour se concentrer sur son désir de violence et de sang. Il aimait faire mal, il aimait tuer alors tant qu’il avait le contrôle de ce corps, il avait bien l’intention de continuer. Même s’ils risquaient de se faire avoir à un moment ou à un autre. Mais la vie n’avait vraiment pas le même goût si on n’en profitait pas à fond et qu’on cherchait à trop la préserver. Le jeune homme observa son père (son père de sang et d’esprit) lancer des fumigènes dans la foule avant d’aller directement s’en prendre aux policiers encore présents. Les corps tombaient en nombre au sol, le sang coulait abondement. Le Hobgoblin adorait ça et il profitait pleinement de ce moment, tuant toutes personnes qui avaient le malheur de tomber sur son chemin. Il valait mieux qu’ils en profitent avant que les renforts arrivent de l’autre côté. D’ailleurs…
« L’araignée ramène ses petites pattes ! » Quel briseur d’ambiance celui-là, mais ce n’était pas vraiment étonnant de le croiser. Après tout, depuis l’histoire au lycée, il passait son temps sur ses traces. « La fête est fini pour moi ! »
Lança-t-il à son père, sans aucune once de honte. Il abandonnait le combat oui, parce qu’il n’avait aucune envie d’affronter Spider-Man. A peine avait-il prononcé ces mots, sans attendre de retour de son père, il s’élança avec son planeur dans la direction opposée, le plus rapidement possible.