Les gens m'aimaient tellement, ça crevait les yeux, même les aveugles le voyaient. Ils m'aimaient tellement que tout le monde me voulait pour leur fête, bal, etc. Je chantais tellement bien, j'avais tellement de charisme, j'étais tellement belle...Tout cela mélangé donnait le succès. Mon succès. Alors, ce soir j'allais donner un concert, qu'il allait me rapporter encore plus d'argent et de succès. J'étais une étoile montante. Et bientôt, je serais plus qu'une étoile, je serais une constellation pour finir, je deviendrais la voie lactée et là, ils seront tous à mes pieds. Alors, forcément au début du concert j'avais profité de mon don pour faire une entrée phénoménale. Micro parée, je m'étais transformée en gaz et avait volée jusqu'au milieu de la scène. Les lumières s'allumèrent à l'endroit où j'étais, sans que personne ne me voie pour autant. La musique commença et j'apparus, habillée d'une robe de soirée rouge magnifique. Je chantais Say Hey. A la fin du concert, je partis de scène, en gaz. J'étais fatiguée. Alors, je ne voulais qu'une seule chose, rentrer chez moi et dormir. enfin, c'était sans compter la fille qui m'attendais à la sortie des coulisses. Je la recconus de suite, magré qu'on ne se soit pas vues depuis un long moment. Nous étions encore jeune quand nous ne sommes perdues de vue. Je ne savais pas si la retrouver était une bonne chose mais, tant qu'elle m'admirait, je m'en fichais. Je lui sautais dans les bras, un faux sourire sur les lèvres. je n'avais aucune idée de comment elel m'avait retrouver, si ce n'était pas un piège et si je devais l'apprécier. Je n'étais plus la même qu'avant et elle n'avait pas été là pour moi pendant ma dépression. Personne ne l'avait été d'ailleurs. -Félicia ! Je pensais ne jamais te revoir ! Ça fait tellement longtemps ! Qu'est ce que tu deviens ?
Lorsque j’étais petite, je menais une enfance normale. J’avais beaucoup d’amis avec qui je jouais à beaucoup de jeux suscitant l’imagination… J’ai adoré cette période d’innocence et de liberté. Maintenant, le monde d’aujourd’hui est beaucoup plus sombre… chargé de responsabilité, de plans et d’ambitions pour arriver à des objectifs qui ne font absolument pas partie de l’imaginaire d’un enfant innocent. Le sexe est devenu une arme, la séduction, un atout. Jamais on ne pense à ça quand on est un enfant… Parmi tous ces partenaires de voyages improbables et de jeux plus originaux les uns que les autres, j’avais Allycia. Une jeune fille blonde avec qui je m’entendais super bien !! Nous faisions toujours tout pour se voir ! Nous étions les meilleures amies du monde et nous avions lancés plein de projets ensemble. Elle voulait devenir chanteuse et moi, je voulais devenir son agent privé. Du coup, on s’amusait à mimer notre avenir dans la coure de récréations entre nos leçons. C’était tellement amusant ! J’étais loin d’imaginer qu’à l’heure actuelle, elle avait réussi à toucher son rêve. Moi, pas ! D’ailleurs, un tout autre avenir est venu remplacer celui qu’on s’était construit. Sans jamais que je ne le sache, Ally’ tomba dans une profonde dépression… Et dans le même temps, mon père me sortit de l’enseignement scolaire habituel pour m’entraîner sur le côté. Je croyais que c’était à cause de mon père que je n’avais plus jamais eu de nouvelle d’elle… Si seulement j’avais su ! On m’avait caché la vérité… vérité que je ne sais pas encore en ce moment, mais que je n’allais pas tarder à découvrir, comme un coup de couteau planté en plein cœur…
Aujourd’hui, j’avais rendez-vous avec un gars bizarre pour avoir des renseignements sur une personne que je recherche. Seulement, ce gars s’avérait être un grand fan de musique et il me donna rendez-vous dans une salle de concert… Une salle de concert ?! Non mais il est sérieux ?!! Enfin bref… J’achetai ma place et j’arrivai au point de rendez-vous, alors que le concert avait déjà commencé. Super ! Il m’était impossible d’attirer son attention ! Il était indécollable du spectacle ! Du coup, résigné, je soupirai et regardai alors la starlette sur la scène. Une sulfureuse blonde avec une magnifique robe rouge et une voix extraordinaire ! Je plissai les yeux et il me semblait que… non !! … Je cru la reconnaitre !!! … Je regardai rapidement le nom inscrit sur ma place de concert et je le lu. Ce nom qui, autre fois m’était tellement familier ! Ally’ ?!! J’en revenais pas !
Je me levai rapidement de ma place et je couru jusqu’aux coulisses. Naturellement, il ne m’était pas si facile d’arriver jusque là avec les vigiles, mais quand on est une cambrioleuse dans la nuit, ce genre d’obstacle ne me résiste pas longtemps… !
J’arrivai devant sa loge et je la vis. Cette meilleure amie de mon enfance avec qui j’avais tellement partagé de rêve et d’insouciance ! « Ally’ ?! » dis-je sur un ton enjoué et un sourire d’espoir aux lèvres. Elle me reconnu tout de suite et me sautai dans les bras ! « Félicia ! Je pensais ne jamais te revoir ! Ça fait tellement longtemps ! Qu'est ce que tu deviens ? » La sentant contre moi, mon cœur battait de joie ! J’étais tellement heureuse de la retrouver ! C’était une petite étincelle de joie dans ce monde si noir et si sombre… « Ho monde Dieu Ally’ ! ça me fait tellement plaisir de te revoir ! Si tu savais … ! » Dis-je sincèrement… Puis, la regardant avec des étoiles plein les yeux j’ajoutai : « Alors ça y est ?! T’es devenue une vraie star ?! » lui dis-je en faisant référence aux rêves que l’on s’était construit lorsque nous étions petites…
Félicia avait l'air contente de me revoir. Pas moi. Quoique... Elle pourrait peut-être me servir finalement. A quoi, je ne se savais pas encore. Mais, quand on était jeune, on avait totalement confiance l'une en l'autre. il ne suffirait peut-être de peu de temps avant qu'elle ne me révèle tous les petits secrets qu'elle avaient. Tout le monde avait ses secrets. Moi, je n'avais qu'à faire croire que je n'en n'avais pas et que je menais une vie tout à fait normale. Que je n'avais jamais eu de pouvoir. Mais, je voulais la voir s'excuser, la voir me supplier de me pardonner. Elle n'avait pas été là pour moi pendant ma dépression et je n'allais pas tarder à lui en faire la remarque. Allais-je la pardonner ? En apparence, oui. dans mon coeur, non. Les gens n'étaient que des jouets, tous prêts à servir, puis plus on grandissait, plus on devenait exigeant envers les jeux. A 3 ans, une poupée nous suffit, à l'adolescence, on voudrait un trampoline à mettre dans le jardin, puis une voiture... Mais pour l'instant, je devais semblant d'être sympathique. Je souris de nouveau.
-Oui ! J'ai réalisé mon rêve d'enfant ! J'étais sûre d'en être capable. Et toi, as-tu réalisé ton rêve d'enfant ?
Je me doutais que non. Elle voulait devenir mon agent, ce qui n'est pas le cas. Je posais juste la question pour avoir le plaisir de la voir se faire humilier par une star. par moi. Elle aurait pu m'appeler pendant ma dépréssion, donner des nouvelles, mais non. Rien. Du tout. Elle m'avait oubliée. mais c'était à ses risques et périls, maintenant, elle en payerait le prix. Le mal n'était pas forcément physique, et elle allait le comprendre. J'étais blessée parce qu'elle m'avait oubliée, alors, se servir d'elle n'était qu'une petite vengeance.
J’étais contente de la retrouver. Même si après tant d’année, j’ai cru qu’elle m’avait oubliée. En réalité, je n’ai jamais cessé de penser à elle et à ce qu’on serait devenues si nous étions restées amies. Mais il faut dire qu’à présent, les choses ont changés. Pour elle surement, mais je ne connais pas sa vie. Et pour moi, très certainement ! Je n’étais pas devenue un agent. Ou… pas celui que je m’étais projeté de devenir étant petite. J’étais devenue une sorte d’agent : une détective privée, peut-on dire que c’est une sorte d’agent ‘secret’ ?
Incarnation d’une réelle ambition, elle me fit remarquer qu’elle avait en effet réalisé son rêve d’enfant et qu’elle n’avait jamais douté de ses capacités. Moi non plus d’ailleurs ! Quand on est enfant, tout nous semble possible. La réalité n’est qu’un jeu et notre imagination en est le maître. C’est tellement beau d’être enfant… un esprit si naïf et lorsqu’on grandit, cet esprit se voit déçu de jour en jour, lorsqu’il s’agit d’apprendre à vivre ‘comme tout le monde’ à entrer dans les normes que la société actuelle nous impose,… Nous en arrivons même à perdre notre imagination. Elle se voit complètement détruite et ravagée par ces dures réalités, ces évidences de la vie. Non, le ciel ne sera jamais rose ; non, tu n’habiteras jamais une maison en bonbon ; non, tu n’épouseras jamais un prince charmant ; non, ta vie n’est pas un conte ! C’est moche quand même…
Mais alors que j’étais emprunt d’une joie un peu nuancée entre les souvenirs et l’hystérie de retrouver cette personne qui est un pilier de mon enfance, elle me demanda si j’avais à mon tour, réalisé mon rêve d’enfant… Mon sourire devint un peu perplexe et mon regard se ponctua d’incompréhension et de regrets à la fois…
« Pourquoi tu me pose cette question ?… Tu sais bien que non !… tu…. » Puis le doute m’envahis et je lui demandai alors : « Tu ne te souviens pas de ce que je voulais être ? » J’étais un peu déçue qu’elle ne se souvienne pas. Pourtant, ce n’était pas quelque chose qu’on oubliait facilement… si ? Alors donc… depuis que j’avais quitté l’école, elle était passée à autre chose et elle m’avait oublié. J’étais déjà en train de l’imaginer en train de jouer comme nous le faisions, mais avec une autre petite fille totalement bidon, inventée de toute pièce par mon imagination, alimentée de regrets et de jalousie qui n’avait pas raison d’être.
Et voilà. Elle était tombée dans le panneau en peu de temps. Qu'elle était naïve. Moi je ne l'avais pas oubliée, contrairement à elle. cette petite peste m'avait totalement ignorée ! Comment pouvais-je pardonner une chose pareille ? Comment avait-elle pu faire ça ? j'allais vite tirer ça au clair. Elle ne souriait plus mais moi mon sourire était toujours présent. C'était un sourire narquois. Je levais un doigt accusateur vers elle et avança d'un pas assurée, la regardant dans les yeux.
-Ne fais pas comme si tu étais déçue ! Tu m'as déçue bien avant ! Je me rappelle très bien que tu voulais être mon agent ! Moi je n'oublie pas ! Comme je n'ai pas oubliée que tu m'as abandonnée pendant ma dépression ! Et là, tu me fais un câlin comme si il ne s'était rien passé ! Il s'en est passé des choses, si tu savais...
Je me reculais, levant les yeux au ciel. Je me demandais comment nous avions pu être amie ! Je n'avais pas l'envie de tenir le jeu de la gentille plus longtemps avec elle ! Je voulais savoir quelles étaient ses raisons pour m'avoir abandonnée comme cela ! Elle devait sûrement être occupée à se faire de nouvelles amies, qu'elle pourrait abandonnée ensuite, comme elle l'avait fait avec moi. Je me retournais, la tête baissée, Felicia ne pouvait pas me voir comme cela. Pour tout dire, je réfléchissais, devais-je lui expliquer la raison de ma dépression ? Elle ne le méritait pas d'un côté mais en même temps... j'étais obligée de parler de moi.
-D'abord ma meilleure amie meurt et pour couronner le tout, mon amie d'enfance m'oublie et m'abandonne alors que je rentrais dans une grande dépression. N'essaye même pas de trouver d'excuse, c'est inexcusable une chose pareille, autant qu'impardonnable...
J’étais…. Dans l’incompréhension totale ! Elle me pointa vigoureusement du doigt, m’accusant de ne pas avoir été présente pour elle alors que… J’étais enfermée dans l’enfance que mon père m’avait construite. Elle m’accusa en me tenant ces mots durs : « Ne fais pas comme si tu étais déçue ! Tu m'as déçue bien avant ! Je me rappelle très bien que tu voulais être mon agent ! Moi je n'oublie pas ! Comme je n'ai pas oubliée que tu m'as abandonnée pendant ma dépression ! Et là, tu me fais un câlin comme si il ne s'était rien passé ! Il s'en est passé des choses, si tu savais... » La bouche entrouverte de cette accusation, les sourcils froncés de colère, je la laissai parler activement envers moi. En réalité, je ne m’attendais pas du tout à ce genre de réaction de sa part… Alors qu’une information capitale vint me brûler les oreilles et fit déclencher la vérité. Elle était donc tombée dans une dépression ?! Mais…. Je n’étais même pas au courant !!! J’avais quitté l’école en même temps qu’elle et elle…. Elle ne savait même pas que j’ai été isolée de l’école. Je n’étais plus au courant de rien et personne ne l’avait prévenue non plus…
Elle me tourna le dos puis ajouta d’une voix plutôt blessée mais dure : « D'abord ma meilleure amie meurt et pour couronner le tout, mon amie d'enfance m'oublie et m'abandonne alors que je rentrais dans une grande dépression. N'essaye même pas de trouver d'excuse, c'est inexcusable une chose pareille, autant qu'impardonnable... » Je fermai la bouche, le visage toujours aussi blessé et marqué par cette colère et cette vérité brûlante… Vexée qu’elle puisse penser ça de moi ! Jamais je ne l’aurais laissée tombée. Elle aurait dû le savoir ! Après tous ces moments qu’on a passés ensemble, elle me soupçonne encore de l’avoir abandonné…
Je croisai les bras. Regardant son dos durement, et étant la seule en possession de la vérité. Je dis alors : « J’ignorais totalement que tu étais tombée dans une dépression… J’en suis réellement désolée. Mais je ne vais pas m’excuser car au moment où toi t’es tombée là-dedans, mon père m’a isolée de l’école pour me donner des cours particuliers…. » Je décroisai les bras, et les laissai tomber lourds de cette évidence tranchante : « J’étais totalement coupée du monde ! Jamais on ne m’a parlé de toi, des autres et surtout pas de ce qu’il t’était arrivé !! Tu crois franchement que je t’aurais laissé tomber si j’avais su ?!! Tu étais la dernière avec qui j’ai pu jouer… » En effet, les jeux enfantins, j’avais fait une croix dessus depuis….
Je dis ces derniers mots avant de me retourner : « J’te souhaite le meilleur avenir possible Ally’… » et je fus alors, sur le départ, pour sortir de la loge… De toute évidence, elle me détestait pour de mauvaises raisons.
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