Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes.
O
n l'avait mal rencardée. Qu'on ait voulu lui mettre des bâtons dans les roues (pour lui faire payer le départ de Pietro, peut-être, qui sait) ou que l'ennemi ait changé ses plans à la dernière minute, elle ne s'était pas préparée à ça... Depuis qu'elle avait intégré la Confrérie, ce qui lui semblait être depuis presque toujours, la jeune femme avait prit l'habitude de ces missions diverses et variées, qu'elle accomplissait de manière presque mécanique pour la plupart, en s'évitant au passage les cas de conscience qui savaient trop bien l'assaillir quand elle n'y prenait pas garde, dans ces moments où elle prenait pour cible des individus qui, pour certains (voire pour beaucoup) étaient manifestement innocents. La plupart du temps, elle était parfaitement au fait de ce qui l'attendait et des moyens qu'elle devrait mettre en oeuvre pour ariver à ses fins. Mais cette fois, non seulement elle avait été mal informée quant au nombre de cibles, mais surtout, elle n'avait pas été avertie qu'il y aurait un mutant parmi eux, et le genre coriace. Wanda le savait, elle avait cette chance de posséder des pouvoir très puissants, et en passe de le devenir plus encore (perspective très angoissante pour elle, d'ailleurs). Cela lui donnait quelques facilités vis à vis de ses adversaires, dont elle tirait les avantages qu'elle pouvait. Mais ce mutant là avait des muscles en acier et des réflexes béton. S'il s'était donné un pseudonyme de super-héros, ça aurait sûrement été en relation avec le bâtiment et le travail de chantier. Mais là, elle n'avait pas l'occasion de réfléchir plus avant.
Ils avaient été quatorze au lieu des neuf prévus, ce qui faisait une sacrée différence, et si elle avait réussi à en maîtriser huit, au neuvième, quand l'autre masse de muscles mutantes s'était manifestée, elle avait prit la décision la plus sûre... pour sa survie du moins, elle avait pris la fuite. Au moins, elle avait réussi à mettre la main sur les documents demandés par Magnéto. Encore fallait-il qu'elle parvienne à les lui ramener en un seul morceau, à présent. Ce qui n'était pas gagné, les autres semblaient avoir renoncé à la courser dans les rues de Brooklyn, ce n'était pas le cas de ce fichu colosse. L'affronter directement n'avait ramener à rien, si ce n'est à presque se faire briser le crâne contre le sol, alors elle choisissait la voie des lâches, et elle courait. Aussi vite qu'elle pouvait. Clairement, à cet instant, elle regrettait la super-vitesse de Pietro... Ses pas la menèrent malheureusement à un cul de sac, le temps de s'en extirper, l'armoire à glace était de nouveau là, poings serrés. Wanda cherchait autour d'elle le moindre élément qui lui permettrait d'avoir le dessus sur son adversaire. Mais le moindre objet qu'elle projetait dans sa direction, même les plus lourds ou tranchants, rebondissait sur lui comme si de rien n'était. Quand son poing volait dans sa direction, là, par contre... C'était une mission qu'elle n'aurait pas dû faire en solo, décidément...
Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes
«Aimer, c’est comme jouer du piano; Tu suis d’abord les règles, ensuite tu suis ton cœur»
Les derniers jours avaient été particulièrement compliqués pour Vision. Et pourtant, des situations complexes, il en avait déjà connu son lot par le… Futur passé. Heureusement, il avait pu retrouver en Stark un allié qui l’avait aidé en le réparant et en trouvant un système provisoire pour lui permettre de recharger ses batteries. De son côté, Vision continuait de lutter avec ses graves problèmes de mémoires tout en réfléchissant encore et encore à ce qu’il allait bien pouvoir faire à présent pour tenter de mettre en garde les humains contre la guerre qui se préparait pour dans 20 ans tout en tâchant de ne pas trop changer le futur. Mais le jeune scientifique avait été clair à ce sujet, son simple retour dans le passé pouvait tout remettre en cause. L’avenir tel qu’il l’avait connu ne serait plus. Le problème était que dans le cas présent, ayant été renvoyé en 2014, cette histoire d’avenir changé le concernait directement. Suivant les causes à effets il se pouvait très bien qu’il ne soit tout simplement jamais créé ! Ou alors les circonstances feraient peut-être que son autre futur lui ne soit pas comme lui. Autrement dit, il y avait des probabilités pour qu’il ne soit finalement que le seul « Vision ». Il comprenait mieux pourquoi parfois Banner se plaignait d’attraper la migraine à trop réfléchir. S’il avait été sujet à ce genre d’ennui de santé, Vision était persuadé qu’il serait en train d’en avoir une sévère depuis qu’il avait comprit que son voyage avait été un peu plus long que prévu.
Le second problème à ce sujet d’avenir modifié concernait Wanda.
Si beaucoup de souvenirs avaient été effacés de sa mémoire suite aux dégâts qu’il avait subit, il n’en n’avait pas oublié sa femme pour autant. Devait-il la retrouver, ne le devait-il pas ? La simple idée de passer sa vie loin d’elle lui était insupportable. Il l’avait déjà perdu une fois, il ne voulait pas que cela se reproduise, pas maintenant qu’il avait une seconde chance. Mais une fois encore, il ne pouvait pas oublier le côté complexe de la situation.
La première fois qu’il l’avait revue, cela avait été presque par hasard. N’ayant nulle part où vivre et n’en n’ayant techniquement pas besoin de toutes manières, Vision avait prit l’habitude de rester la nuit dans un parc que Wanda affectionnait à l’époque de leur vie commune pour réfléchir à la situation. Et un soir, il l’a vit au loin. Ce fut un véritable choc et il dû se faire violence pour ne pas se précipiter vers elle pour la serrer dans ses bras. A la place, il s’était caché dans l’ombre et était simplement resté à l’observer de loin, espérant qu’elle allait bien.
Le jour suivant, se souvenant de la plus ancienne cachette de la Confrérie qu’il avait eu l’occasion de connaître, il eut la surprise de les y voir. Il n’était pas sûr que cela soit une bonne chose mais il avait suivi Wanda de loin mais la perdit après un moment.
Réfléchissant à quoi faire par la suite, Vision s’était assit sur un toit pour réfléchir. Les Avengers n’étaient pas encore formés et il avait décidé de ne pas parler du groupe de super-héros à Tony. Pas tout de suite du moins pour la simple et bonne raison que rien ne lui garantissait que les Avengers se formeraient comme la première fois. En fait, Vision avait profité de ses problèmes de mémoires pour en dire le moins possible sur l’avenir. A quoi bon avouer à Stark qu’il l’avait vu mourir quelques jours avant son retour dans le passé alors que son armure d’Iron Man avait cédé tandis qu’il tentait de sauver tout un groupe de civil ? Si la guerre était évitée, Tony ne succomberait pas à d’importantes brûlures.
Il en était à se demander s’il devait tenter de retrouver Nick Fury quand il vit Wanda réapparaitre. Et elle ne semblait pas vraiment calme. Au contraire, elle semblait poursuivie par un type bâtit comme une armoire à glace. Restant en hauteur, Vision les suivit. Il avait confiance dans les pouvoirs de la Sorcière Rouge mais dans le cas présent, elle semblait malheureusement peiner à prendre le dessus.
Quand elle se retrouva coincée dans une ruelle, Vision fut prit dans un dilemme des plus compliqués. Il n’avait pas le souvenir que Wanda lui ai un jour raconté cette histoire mais était-ce à cause de ses souvenirs manquant ou parce que cela ne s’était pas produit la première fois ?
Si c’était un souvenir manquant et qu’il intervenait, il changeait radicalement et définitivement leur avenir (à supposer que son double parfait soit créé dans deux ans et que l’effet papillon expliqué par le scientifique n’ai pas fait trop de dégâts). Si l’avenir était déjà changé et qu’il n’intervenait pas, elle risquait d’être tuée…
Sa décision fut prise quand sa crainte de voir Wanda se faire tuer prit le dessus sur son esprit analytique. Sans plus réfléchir, il atterrit derrière le type et le propulsa littéralement contre le mur en usant de toute sa force.
Le choc fut si violent que les briques se brisèrent, laissant une marque sur le point d’impact. Il y avait de quoi sonner n’importe qui, Vision comprit. Mais non, l’autre type se relevait déjà avec le regard de celui qui était particulièrement contrarié.
Mais comment est-ce que…, murmura-t-il en regardant le type se remettre debout pour lui faire face alors que Vision venait se placer instinctivement entre Wanda et la brute épaisse.
Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes.
Q
u'était-il en train de se passer, la jeune femme n'en savait absolument rien. L'instant d'avant, elle avait cru que le poing de fer (ou qui semblait l'être tout du moins) du mutant allait lui atterrir en pleine poitrine, lui donnant aucune chance de l'éviter, et tout à coup, cet homme, comme surgi de nul part, qui venait tout à coup le défendre, sans même qu'elle sache de qui il pouvait bien s'agir, et quel pouvait être son intérêt à prendre sa défense ? Non pas qu'elle s'en plaigne, il tombait à pique, c'est le moins qu'on puisse dire, mais elle était tout bonnement incapable d'analyser la situation. Le nouvel arrivant, qui, à bien y regarder, n'avait d'humain que la physionomie, ne manquait manifestement pas de ressources, il parvint à propulser le mutant contre le mur le plus proche, un tel choc vous aurait provoqué un trauma crânien à coup sûr, mais l'ennemi se redressa rapidement, et semblait à peine secoué... Que pouvait-on faire contre un adversaire à ce point coriace ? Le nouvel intervenant avait clairement plus d'un tour dans son sac, il n'en demeurait pas moins que l'issue de ce combat lui apparaissait plus qu'incertaine. Son nouveau défenseur venu d'elle ne savait où s'était interposé entre elle et son adversaire. Une part d'elle aurait voulu arguer qu'elle était tout à fait capable de se débrouiller seule, mais le fait est que non, et il était plutôt rassurant que d'avoir l'inconnu à ses côtés, même si son identité et ses intentions étaient plus que troubles à ses yeux. L'armoire à glace était prête à repartir de plus belle. Wanda regarda attentivement autour d'elle, à la recherche de quelque chose, n'importe quoi, qui sache contraindre l'ennemi. Tout le monde a un point faible. Y compris ce satané tas de muscles.
Son regard s'attarda sur le mur ébréché... Ça allait lui demander une immense concentration, elle avait rarement testé ses pouvoir sur autant de matière, mais c'était faisable. Prenant une grande inspiration, elle souleva lentement les mains, les briques du haut du mur, derrière le colosse, se désassemblaient petit à petit. Les unes après les autres, elle les projeta sur sa cible, qui tomba à la renverse sur le choc, soulevant au passage un sérieux amas de poussière. Détournant son regard de l'ennemi, qui pour le moment ne se relevait pas elle s'intéressa à son défenseur-mystère.
-Qui êtes-vous ? demanda-t-elle, non sans être sur la défensive.
Il ne semblait pas armé de mauvaises intentions, pas vis à vis d'elle, tout du moins. Il l'avait défendue et protégée sans la connaître, mais la sorcière rouge était habituée à ce que ce genre de gestes, quand il y en avait, soient parfaitement intéressés, plus encore quand ils venaient d'inconnus... Encore plus quand les inconnus étaient aussi suspects que celui-là. Qui était-il avait été sa question ? Mais qu'était-il ? aurait été une question plus probante encore... Pour sûr, si elle découvrait que la réponse était "son futur mari", elle ne serait pas loin de la syncope.
Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes
«Aimer, c’est comme jouer du piano; Tu suis d’abord les règles, ensuite tu suis ton cœur»
Il n’était pas possible ce type ! Vision, rapidement, tenta de retrouver dans ses bases de données s’il avait le souvenir d’un mutant de ce genre mais rien n’en ressortait. En même temps, les mutants n’étaient pas ceux qu’il avait eu le plus fréquenté par le pass… avenir.
Sur le coup, il ne vit qu’une solution et, par habitude, il voulut activer son rayon d’énergie. Mais à l’instant même où rien ne se produisit, il se souvînt avec un certain agacement que sa pierre était devenue inutilisable. Constat des plus frustrant étant donné que jusqu’à maintenant, cela avait toujours été son arme la plus efficace. Mais alors qu’il réfléchissait à toute vitesse pour trouver une autre solution, déjà prêt à en revenir au main, il vit des briques voler droit sur le mutant furieux et cette fois-ci, l’attaque fit mouche et l’agresseur s’écroula.
Vision fit volte-face et pu voir les restes de l’aura rouge de Wanda se dissiper. Les pouvoirs de sa… de la jeune femme étaient déjà impressionnant. Il fallait dire que Vision avait toujours été impressionné par les talents de celle qui ne se faisait pas encore appeler la Sorcière Rouge.
Qui était-il… Voilà une question à laquelle il allait avoir beaucoup de peine à répondre. Heureusement, le colosse lui accorda quelques secondes de répit en poussant un gémissement, preuve qu’il reprenait déjà conscience.
On ne peut pas rester ici, dit-il à Wanda avant de la soulever délicatement dans ses bras pour décoller et il la reposa sur le toit d’un immeuble un peu plus loin.
Wanda à nouveau sur ses jambes, vision dû se faire violence pour reculer de quelques pas. Et pourtant, jamais encore il n’avait ressenti un besoin si impétueux de la prendre dans ses bras. Wanda était-là, devant lui, saine et sauve. Aussi jeune et belle que lors de leur première rencontre. Mais cela n’était que le seul point commun. Ils n’auraient dû se rencontrer que deux ans plus tard. Wanda aurait dû avoir quitté la Confrérie pour rejoindre les Avengers.
Tu n’as rien ?
Ce n’était pas réellement une question mais plus un constat soulagé. Dans un réflexe, il leva la main pour aller lui remettre une mèche derrière l’oreille, comme il avait eu l’habitude de le faire jusqu’à sa mort mais il stoppa son geste sa main à mi-levée et referma les doigts.
Les choses allaient être compliquées à présent. En la sauvant de la brute, il venait de modifier irrémédiablement leur avenir commun. Son unique espoir désormais résidait dans le fait que Wanda soit capable de tomber à nouveau amoureuse de lui un jour. Mais comment lui expliquer la vérité ? Il connaissait Wanda mieux que quiconque – hormis Pietro – il savait que s’il lui déballait toute la vérité d’un bloc, elle risquait fort de se braquer.
Et pourtant, il y avait tellement de chose qu’il avait envie de lui dire. A quel point il l’aimait, un amour qui n’avait jamais baissé en intensité malgré les années, à quel point il avait souffert de sa mort, le grand vide qu’il avait ressenti en lui les années suivantes. Et le bonheur qu’il ressentait à la revoir.
Tu n’as pas à me craindre, reprit-il après un court instant, se rappelant de sa question et voyant la méfiance dans son regard. Je ne te ferai aucun mal.
Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes.
S
on mystérieux interlocuteur, s'il en avait vraiment eu l'intention, n'eut guère le temps de lui répondre. Car le colosse, décidément indestructible, n'avait jamais été qu'assommé par les briques que la sorcière rouge avait su renverser sur lui, et commençait dors et déjà à redonner des signes de vitalité. Qui que soit (ou quoi que soit) son étrange interlocuteur, il avait bel et bien raison : ils ne pouvaient pas rester ici. Ce n'était pas pour rien, d'ailleurs, que la jeun femme avait cherché à fuir en premier lieu. Elle ne s'était pas attendue, néanmoins, à ce qu'il la soulève dans ses bras pour s'envoler avec elle. S'ils n'étaient pas effectivement en train de voler dans les airs, la jeune femme se serait sans aucun doute débattue, mais à la place, elle s'agrippa au synthézoïde afin de ne surtout pas perdre l'équilibre et s'écraser mollement au sol. Ils atterrirent su le toit d'un immeuble, où elle put pose à nouveau pied à terre. Elle ne répondit pas, quand il lui demanda si elle allait bien. Elle était prise de court par ce qui venait de lui arriver, trop pour être à même de répondre à cette question, qui lui était par ailleurs posée d'un ton qu'elle trouvait étrange, quasi-affectueux, comme si son interlocuteur se souciait vraiment de savoir comment elle se portait, ce qui n'avait pas à ses yeux vraiment de sens. D'ailleurs, de quel droit la tutoyait-il ? Qui était-il, à la fin ? Certes, il affirmait qu'elle n'avait pas à s'inquiéter, qu'il ne lui ferait aucun mal, mais en attendant, elle ne le connaissait pas, elle ne savait même pas pourquoi il lui était venu en aide, et il était certainement l'individu le plus étrange qu'elle ait croisé, en dépit du nombre de mutants qui avaient rencontré sa route depuis sa naissance. Pour cause, ce n'était pas un mutant, ce n'était pas un homme... Il intervenait dans sa vie comme un deus ex machina.
-Vous n'avez pas répondu à ma question. observa-t-elle, toujours aussi réticente, se reculant d'un pas. Oui, les intentions de cette personne semblaient honorables, mais elle avait suffisamment appris de la vie pour savoir que les apparences n'étaient pas toujours fiables, mais bien au contraire trompeuses.
Elle devait bien lui reconnaître qu'il lui avait sans doute sauvé la vie, mais dans un monde où elle ne voyait presque personne agir autrement que par intérêt, elle ne pouvait s'imaginer que son interlocuteur se soit contenté de passer par là, et de décider de lui sauver la vie, d'autant qu'il ne ressemblait à rien qu'elle ait jamais rencontré, d'autant que cet être, s'il en avait la voix, les gestes, les expressions, les attitudes, ne semblait pas pour autant humain. Qui était-il ? Que faisait-il là ? Pourquoi lui avoir sauvé la vie ? Autant de questions qui méritaient des réponses, dont elle voulait des réponses, parce que quitte à avoir été entraînée sur ce toit par un inconnu, elle voulait comprendre pourquoi, ou en tous cas à qui elle pouvait bien avoir à faire.
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«Aimer, c’est comme jouer du piano; Tu suis d’abord les règles, ensuite tu suis ton cœur»
Wanda était sur la défensive, cela se voyait au premier coup d’œil et, d’une certaine manière, blessait Vision. Celle qui avait été son épouse durant près de 20 ans le regardait comme le parfait étranger qu’il était devenu à ses yeux et encore pire, avec méfiance.
Il avait parfaitement conscience de ne pas avoir de cœur, tous ses sentiments étaient le résultat d’une technologie hautement évoluée, mais pourtant, il avait réellement l’impression de le sentir se resserrer douloureusement dans sa poitrine.
La première fois, les choses avaient été plus facile. Le fait d’être tous les deux dans le même camp - d’être tout deux des Avengers – leur avait permis d’apprendre à se connaître dans une atmosphère plus détendue et de se rapprocher peu à peu même si cela s’était fait à la grande surprise de leurs compagnons qui, à priori, n’avaient pas pensé que le synthézoïde qu’il était soit capable de ressentir des sentiments tel que l’amour. Il fallait dire que beaucoup avait tendance à oublier que derrière son corps entièrement synthétique se cachait tout de même un « esprit » humain.
Dans un soupire, Vision baissa la tête avant de juste uniquement relever son regard sur celle qu’il aimait et qui s’était instinctivement éloignée de lui.
On m’appel Vision, répondit-il calmement sans la quitter du regard. Pour le reste de l’histoire, j’ai bien peur que cela soit un peu plus compliqué.
D’autant que lui-même avait perdu un bon bout de sa mémoire. Mais il avait récupérer presque tous ses souvenirs de Wanda et finalement, c’était le plus important à ses yeux. Car qui sait ? Peut-être que dans cette nouvelle vie, les souvenirs de leur vie à deux seraient la seule chose qu’il lui resterait d’eux.
Je sais que tout cela te semble pour le moins étrange mais…
Mais quoi ? C’était le moment de faire un choix et si possible, de faire le bon. Sauf que Vision n’avait aucune idée de quel choix était le meilleur dans cette situation. Tous lui révéler et la voir s’enfuir ? Lui cacher la vérité au risque également de la perdre ?
Ou alors… y aller par étapes, petit à petit ? De toutes manières, il savait qu’il ne pourrait pas lui mentir ni lui cacher la vérité bien longtemps. Par le « passé », Wanda s’était montrée capable de lire dans son esprit. Il n’était pas sûr qu’elle en soit déjà à nouveau capable mais cela finirait par arriver. Et de toutes manières, Vision ne voulait pas lui mentir. D’autant que le mensonge n’était de loin pas un art dans lequel il excellait. Il était même pour ainsi dire incapable de mentir à vrai dire. Cacher la vérité, oui, la réinventer… C’était autre chose. Selon Banner, cela venait du fait que techniquement parlant, Vision était moins capable d’imagination qu’un humain. Mais Vision préférait penser que c’était juste parce qu’il préférait la vérité et la franchise.
Je vais devoir te demander de croire en moi. Par forcément de me faire confiance mais au moins de me croire Wanda.
Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes.
C
ompliquée ou pas, il allait bien falloir que son interlocuteur lui apprenne "le reste de l'histoire", parce que, de toute évidence, elle ne pouvait pas se contenter d'un nom. Et encore, un nom... pour peu que l'on accepte d'admettre que Vision soit bel et bien un nom... En même temps, ce type n'était pas le moins du monde un être humain, donc "Vision", ça avait un semblant de sens. Un semblant de sens dans ce qui n'en avait absolument pas, parce que pour l'heure, la jeune femme était toujours bien incapable de savoir à qui ou à quoi elle avait affaire, pourquoi il lui avait sauvé la vie, et au nom de quoi il la tutoyait et agissait auprès de lui comme il le faisait. Oui, affirmer que tout cela était étrange pour elle, ce n'était pas se fourvoyer. Et c'était même être très en-dessous de la réalité. Elle n'y comprenait rien, et elle trouvait profondément désagréable d'être ainsi laissée à son incertitude la plus totale, à devoir tirer les vers du nez robotique de son synthézoïde de futur mari qu'elle ne pouvait pas reconnaître comme tel (et aurait bien du mal à accepter comme tel par ailleurs pour le moment). La seule chose dont elle était certaine, c'est que si elle ne savait rien de lui, lui, savait pertinemment qui elle était, en savait sans doute même trop sur elle. Et évidemment, elle ne pouvait pas le laisser repartir dans les airs sans avoir auparavant comprit de quoi il retournait... Était-il à la solde de Magnéto ? Ou du professeur xavier, qui avait voulu les débaucher, elle et Pietro ? Aucun de ces deux cas de figure ne justifiaient une telle familiarité ni tant de mystères. Non, elle ne pouvait pas lui faire confiance, la défiance était une nécessité, dans sa position. Et pour ce qui était de le croire, nul doute qu'il allait devoir se montrer convaincante.
-Expliquez moi d'abord, je déciderai si je dois vous croire ou non.
Elle était sceptique, et surtout, elle ne faisait pas de promesses pour se raviser ensuite... du moins, la majeure partie du temps. Preuve en était de son obstination à demeurer auprès de la Confrérie des mauvais mutants alors que tout et tous semblait s'y opposer dernièrement, et lui donne mille raisons de douter. Cette nouvelle rencontre n'allait sans doute pas aider davantage. Ni les révélations de son interlocuteur, au passage. Du moins, si elle décidait d'y croire, ce qui était loin d'être gagné. En tous cas, elle ne comptait pas en faire la promesse tant qu'elle n'aurait pas entendu ce que Vision avait à lui dire, ses explications quant à tout ce que cette situation avait d'incongrue. Sauf que ses justifications seraient justement plus incongrues encore que tout ce qu'elle venait de vivre, et qui lui ferait presque oublier sa mission initiale, et le fait qu'elle soit attendue au QG de la Confrérie, avec ces précieux documents qui reposaient au creux de sa besace, et qu'elle oubliait complètement.
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«Aimer, c’est comme jouer du piano; Tu suis d’abord les règles, ensuite tu suis ton cœur»
Vision réfléchissait à toute vitesse. Ces retrouvailles avec Wanda, il y avait longuement réfléchit bien sûr mais jamais il n’avait trouvé comment lui expliquer la situation et maintenant qu’il était au pied du mur, il aurait aimé avoir encore un peu de temps pour y réfléchir. Mais autant se rendre à l’évidence, il aurait pu y réfléchir 10 ans que jamais il n’aurait trouvé la solution à ce problème.
Ces anciens compagnons, ou tout du moins une partie d’entre eux, lui avaient maintes fois répétés qu’il fallait qu’il apprenne à moins réfléchir et d’y aller à l’instinct. Chose certes facile pour eux mais un peu moins quand ce qu’ils appelaient l’instinct était, pour lui, un mélange de ressenti… et de calculs complexes.
En fait, maintenant qu’il y repensait, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il aurait eu mieux fait de faire comme s’il ne la connaissait pas, les choses auraient finalement été beaucoup plus simple. Malheureusement, il n’avait plus à sa disposition les moyens pour remonter à nouveau dans le temps pour modifier cet état de fait. D’autant que vu le raté de la première fois, il risquerait de se trouver propulser à avant même la naissance de Wanda et Pietro s’il avait eu l’occasion de recommencer.
Dans un geste incroyablement typiquement humain, Vision poussa un soupire embêté en se massant la nuque avant de relever les yeux sur Wanda. Avec les années, il avait appris à copier certains gestes humains et il lui arrivait de les reproduire de manière automatique. Il avait bel et bien un esprit humain après tout, même si suite aux transformations subies, ce dernier fonctionnait de manière un peu plus technique.
Très bien. Tu ne le sais pas encore mais nous nous connaissons.
Bravo, dans le genre pas facile à comprendre, on ne faisait pas mieux. C’était pourtant parfaitement vrai et logique ce qu’il venait de dire mais Vision lui-même saisissait l’impossibilité de sa phrase.
C’est là que je me dois de te demander de garder l’esprit ouvert. Toi et moi, nous nous sommes rencontrés dans l’année 2017.
Autrement dit, dans 3 ans ! S’il avait finalement réussit à faire comprendre la situation à Tony, Vision craignait que les choses ne soient un peu plus compliquées avec Wanda. Stark était un scientifique, un chercheur visionnaire. Il avait d’ores et déjà les notions techniques pour comprendre ce dont lui avait parlé Vision.
Il ne voulait pas dire que Wanda était trop bête pour comprendre - très loin de là même ! - c’était juste que ne baignant pas dans ce monde de sciences, elle ne savait pas où en étaient les avancées technologiques ni les prédictions sur le court et long terme qui avait permit à Stark de croire effectivement les dires du sythésoïde.
Tout en parlant, Vision s’était redressé mais n’avait pas quitté Wanda des yeux, attend avec une grande tranquillité et patience la réaction de celle qui était à nouveau une jeune femme.
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A
h ça, de l'ouverture d'esprit, il en fallait plus qu'un peu à la jeune femme pour entendre, intégrer et accepter le discours de son interlocuteur. Quand une sorte de robot à intelligence humaine vous sauve la vie in extremis avant de vous apprendre, l'air de rien, venir du futur et vous connaître dans le passé de ce fameux futur (ah, les voyages temporels et les réflexions alambiquées qu'ils suscitent), il faut effectivement savoir garder l'esprit ouvert. Wanda l'écoutait sans rien dire, mais le regard qu'elle affichait oscillait clairement entre indécision et curiosité. C'était totalement fou. Il fallait accepter à la fois l'existence du synthézoïde comme individu doté d'une intelligence humaine qui aurait su tromper n'importe qui s'il n'y avait pas eu son apparence, la possibilité des voyages temporels, et l'éventualité qu'ils soient voués à se rencontrer d'ici trois ans... quoique bon, du coup, ils s'étaient déjà rencontrés, ce qui devait entraîner, s'il disait vrai, flopée de paradoxes temporels divers et variés... Elle restait sur ses gardes. Certes, le fait qu'il lui parle si familièrement et sache comment elle s'appelait était une chose, mais ça ne constituait pas des indices suffisants pour qu'elle sache le croire sur parole, et juste reconnaître que son récit, qui semblait pour le moins fantasque, était ce qu'il y a de plus véridique. On apprenait très vite à ne pas être trop cartésien, quand on était un mutant, et qu'on évoluait au quotidien parmi eux comme cela était son cas, mais quand même, il y avait des limites. Il allait devoir se montrer plus convaincant. Pour l'instant, il avait sa curiosité, certainement pas sa confiance. D'autant que cela n'expliquait pas les circonstances de leur éventuelle rencontre du futur, compromise par cette conversation-même.
-Prouve-le moi. demanda-t-elle, toujours les bras croisés.
Oui, c'était bel et bien un ordre, pas prononcé non plus sur le ton le plus directif qui puisse exister, mais suffisamment pour laisser comprendre à son interlocuteur qu'il avait encore du chemin à faire avant que de réussir à parfaitement la convaincre. Il serait absurde, et assez indigne d'elle, que de se laisser prendre dans elle ne savait quel traquenard sous prétexte d'avoir été trop crédule. Bien sûr, elle n'avait pas la moindre idée de la façon dont il pourrait se justifier. Sa présence ressemblait à une preuve en soi, parce que l'avancée technologie qu'il semblait incarner n'avait pas grand chose qui s'apparente à l'année 2014... Ceci dit, s'il disait exister déjà en l'an 2017... Peut-être existait-il, selon ses théories, deux exemplaires de Vision qui se baladait dans la nature ? Non, il lui fallait plus que ces explications qui n'étaient jamais que des fragments d'explications (d'autant que bien des informations étaient encore hors de sa portée, et ce n'était clairement pas le genre d'informations que l'on pouvait qualifier de simples ou d'anodines). En attendant, une part d'elle semblait tut de même prête de le croire, sans quoi elle ne prendrait pas même le temps d'entendre Vision, et les potentielles preuves qu'il pourrait bien lui apporter.
Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes
«Aimer, c’est comme jouer du piano; Tu suis d’abord les règles, ensuite tu suis ton cœur»
Wanda n’avait pas éclatée de rire, elle ne l’avait pas envoyé se faire voir et encore mieux, elle ne lui avait pas envoyé une slave d’objets divers et variés dessus, c’était déjà relativement un bon début. D’autant que malheureusement, Vision devait avouer qu’il n’était pas vraiment sûr de l’étendue des pouvoirs qu’elle avait déjà pu développer en 2014 mais témoin de la puissance qu’elle était parvenue à gagner par la suite, il préférait rester sur la réserve et être prudent. Il ne manquerait plus qu’après avoir presque miraculeusement survécu à son voyage dans le temps et avant d’avoir pu mener sa mission à bien il se fasse tuer par sa femme.
Il dû se retenir de sourire, chose bien plus facile quand les expressions faciales étaient automatisées et non pas des réflexes, quand il l’a vit plantée devant lui, les bras croisées et le regard suspicieux. Une posture qu’il avait très bien connu et dont elle lui avait fait la démonstration à chaque fois qu’elle avait quelque chose à lui reprocher. Il n’en revenait pas d’à quel point est-ce que cela avait pu lui manquer.
Très bien, lui répondit-il calmement en inclinant la tête. Comment lui prouver qu’ils se connaissaient ? Il ne pouvait pas lui parler de leur futur étant donné qu’elle ne le connaissait pas et que, de toutes manières, leur futur commun était désormais changé. Il allait donc devoir piocher dans le passé pour lui prouver qu’ils avaient été confident.
Quand tu avais 5 ans, Pietro c’est fait opérer de l’appendicite. Tu as pleuré pendant 2 jours parce que ton frère avait désormais un organe en moins que toi mais le 3ème jour, tu as toi aussi commencé à en avoir des crises et tu as dû également te la faire enlever.
Cette historie n’était qu’une anecdote qu’elle lui avait raconté peu de temps après la « naissance » de leurs jumeaux. Ce n’était pas le genre d’histoire qu’elle aurait pu raconter à tort et à travers comme un exploit.
Tu as eu ton premier baiser à 13 ans et tu as trouvé ça dégoûtant car le garçon n’avait pas arrêté de te baver dans la bouche.
Des histoires de ce genre, Vision en connaissait encore énormément. Il avait toujours été très curieux de la vie de Wanda et avait passé des heures à l’écouter parler de son passés, de ses parents, d’anecdotes drôles et d’autres bien plus tristes.
Bien sûr, cela avait pris énormément de temps pour qu’elle s’ouvre enfin à lui. A vrai dire, même dans les premiers temps de leur mariage, elle avait encore eu de la peine à se dévoiler. Ce n’était qu’à partir de la quarantaine qu’elle avait enfin vraiment commencé à partager son passé avec son époux. Mais s’il voulait vraiment la convaincre, il savait qu’il devait lui donner une preuve avec une révélation plus intime qu’elle n’avait jamais fait qu’à lui et personne d’autre, hormis peut-être Pietro, Vision l’ignorait.
Pour vos anniversaires, ta mère Marya vous faisait des pancakes avec de la confiture d’orange. Tu n’as jamais vraiment aimé cette confiture mais comme tu savais que c’était un luxe pour vos parents de réussir à vous en avoir ce jour-là et que tu ne voulais pas les attrister, tu ne le leur a jamais dit et encore maintenant, le jour de ton anniversaire, tu en mange.
Et elle continuerait encore toute sa vie durant. Du moins, c’était ce qu’elle avait fait par l’avenir passé. Cela avait d’ailleurs été un grave sujet de dispute entre eux alors qu’ils étaient en couple depuis environ 2 ans. Ne comprenant pas pourquoi Wanda s’obstinait à manger des pancakes avec une confiture qu’elle n’aimait pas à son anniversaire – elle ne le lui avait jamais expliqué – il lui en avait préparé avec du sirop d’érable. Ce ne fut qu’après avoir hurlé, fait volé la moitié de la cuisine du quartier général des Avengers et disparu pour le reste de la journée pour ne revenir que le lendemain que Wanda, enfin calmée, lui avait raconté cette histoire. Dès lors, à chacun de ses anniversaires, Vision avait prit l’habitude de lui confectionner ses pancakes avec de la confiture d’orange.
Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes.
E
lle avait voulu des preuves, eh bien elle était plus que servie. Bien que la jeune femme n'était pas vraiment certaine de ce que tout cela pouvait bien prouver, au final. Qu'ils soient destinés à se connaître, c'était hasardeux et difficilement crédible, mais pour peu qu'elle garde l'esprit ouvert comme son interlocuteur le lui avait demandé, ça pouvait à la limite être admissible. Mais ce qu'il était en train de lui dire, ce n'était pas de simples informations anodines, c'était des souvenirs, pour certains précieux, pour d'autres anecdotiques, mais dans tous les cas, des fragments de mémoire qu'elle avait toujours rechigné à partager. Sauf avec Pietro, bien sûr, qui était de toute manière concerné par la grande majorité de ses souvenirs, et à qui elle ne cachait jamais rien quoi qu'il en soit, lui qui pouvait se targuer d'absolument tout savoir de sa vie. Il était le seul à pouvoir connaître ces détails sur elle, et Wanda était plus que certaine qu'il ne les avait pas répété.
C'était une chose d'admettre que son interlocuteur pouvait la connaître, c'en était une autre que de découvrir qu'il connaissait certains détails de sa vie parmi les plus intimes. Qu'est-ce que ça voulait dire ? N'était-ce pas qu'un coup monté orchestré dans elle ne savait quel but obscur ? Ce type pouvait-il s'infiltrer dans sa tête et piocher au hasard des souvenirs comme ceux qu'il avait évoqué, et qui faisait poindre à l'extrémité de ses yeux des larmes qu'elle retenait, sans vraiment savoir au nom de quoi. Parce que lui rappeler ses souvenirs passés, ceux avec son jumeau, surtout, lui rappelait combien les choses avaient changé, sans retour en arrière possible ? Chacun de ces instants n'avait pas grand chose d'exceptionnel en soi, mais ils lui importaient beaucoup, ils étaient des restes d'enfance, d'adolescence... pas forcément d'insouciance, car elle n'avait jamais vraiment eu l'opportunité de connaître cet état au cours de sa vie, mais des instants qui, s'ils n'avaient pas toujours été agréables ou étaient anodins, faisaient partie d'elle, et qu'elle n'avait jamais voulu partager avec qui que ce soit. Elle n'était pas de nature à se repaître de confidences, pas auprès de quelqu'un en qui elle ait une pleine, entière, et indéfectible confiance. Et il n'y avait pour l'heure que Pietro qui pouvait se targuer de répondre à ses critères. Oui, il avait semé le doute en elle, c'est certain. Qu'importe, là où elle aurait dû gagner en confiance, elle se sentait au contraire plus défiante que jamais. Défiante et menacée, ce qui pouvait entraîner chez elle des réactions excessives, et pour preuve. Les pierres éparses qui dérangeaient la toitures se soulevèrent tout à coup, et leur position actuelle ne pouvait que laisser croire ce qui était un fait, qu'elle n'éprouverait aucun scrupule pour l'heure à les envoyer valser dans la direction de son interlocuteur.
-Comment vous avez appris tout ça ? Son ton était froid, un peu menaçant. Qu'on veuille se jouer de sa crédulité était une chose. Mais de sa vie personnelle, certainement pas.
Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes
«Aimer, c’est comme jouer du piano; Tu suis d’abord les règles, ensuite tu suis ton cœur»
Vision aurait pu continuer ainsi encore un moment mais cela ne lui avait pas paru pertinent sur le coup. Si 3 exemples ne suffisaient pas à ouvrir ne serait-ce qu’une petite brèche dans la méfiance de Wanda, 30 n’auraient probablement pas été plus utiles.
Son épouse lui avait quelque fois fait remarqué qu’il se montrait parfois trop naïf, pas assez sur ses gardes avec certaines personnes. C’était sans doute vrai, il avait de la peine à gérer le ressenti que pouvait les inspirer les gens comme le feraient les humains. Du coup, à quelques reprises, il avait dû se fier à l’instinct de sa femme. Mais en cet instant, il aurait préféré qu’elle-même se montre moins sur la défensive, surtout vis-à-vis de lui.
De plus, Vision n’aimait pas cette situation. Ce n’était pas le fait de ne pas être cru le problème mais d’être ainsi traité en potentiel ennemi par celle qu’il aimait. Les choses n’avaient pas tout de suite été idylliques entre eux, c’était un fait. Il avait fallu du temps pour que Wanda lui accorde sa confiance et ce, même s’ils avaient pourtant été dans le même camp tous les deux et des compagnons d’armes. Et il en avait fallu tout autant pour qu’elle accepte les sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Vision avait compris les raisons de sa réticence, c’était normal après tout même lui pouvait comprendre qu’il n’était pas des plus évidents pour un être humain d’avoir des sentiments amoureux pour un être robotique, même à son haut niveau de technologie. Beaucoup de monde avait de la peine à intégrer le fait que Vision, doté d’un corps purement technologique, puisse être doté de la synthèse d’un véritable esprit humain et donc capable de ressentir les sentiments au même titre qu’eux bien que cela lui soit plus facile pour gérer la fluctuation des émotions. Mais Wanda l’avait finalement comprit et elle avait fait de lui un Être à part entière et non pas juste un synthésoïde hautement performant et pour cela, il lui en serait éternellement reconnaissant.
Et maintenant, tout était à recommencer. Mais le plus douloureux pour lui restait la manière dont elle le regardait. Un regard méfiant et énervé. Le genre de regard que personne n’aimait voir chez l’être aimé.
Ses capteurs remarquèrent soudainement des mouvements autour de lui et Vision tourna la tête à droite et à gauche pour regarder les pierres qui s’élevaient, menaçantes. Les choses étaient bien plus compliquées qu’il ne l’aurait cru et il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Elle lui avait demandé des preuves, il lui en avait donné. Il n’avait fait qu’accéder à sa requête alors pourquoi le menaçait-elle à présent ?
Bien que cela fut invisible à l’œil nu, la masse corporelle de Vision s’intensifia et se durcit instantanément pour parer à l’éventuelle future attaque. Un rapide contrôle à ses batteries lui indiqua que le niveau était encore bien suffisamment élevé pour faire face également.
Vision ne bougea pas en dehors de son visage observant autour de lui avant de poser à nouveau son regard sur celle qui avait été sa compagne. Rien dans son langage corporel ne laissait penser qu’il puisse se préparer à une contre-attaque. Au contraire, il leva légèrement les mains en signe de réédition, la tête légèrement baissée.
C’est toi qui m’a parlé de tout cela, répondit-il d’une voix très calme et douce en comparaison au ton cassant de Wanda.
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C
e n'était pas tant la colère qui la faisait agir de la sorte, ou qui du moins, la rendait si menaçante, que le trouble. La sorcière rouge était ce que l'on pourrait qualifier de personne émotive, quand elle se laissait gagner par l'émotion, elle ne le faisait pas à moitié, et les réactions qui en découlaient pouvaient par moments être à ce point spectaculaires. Cependant, jamais elle n'avait éprouvé ce se sentiment d'égarement qui induisait de nombreux états mentaux différents, la curiosité, l'indignation, la défiance, la peur... C'était beaucoup d'informations pour une seule femme, toute mutante puisse-t-elle être... mais c'est aussi ce qui "sauvait" Vision (quoi qu'elle ne savait pas de quels mécanismes de défenses il était capable pour parer à ses assauts), elle n'avait pas vraiment l'intention de l'attaquer, plutôt de l'intimider, parce qu'elle avait besoin de comprendre la situation, de savoir comment il avait pu apprendre tant d'informations à ce point personnel sur sa personne. Qu'il prétende qu'ils se soient rencontrés dans le futur, soit, mais ça ne justifiait pas qu'il sache tant de choses, tant d'anecdotes qu'elle ne s'amusait certainement pas à raconter à tout-va. Qu'elle ne racontait pas, en fait. Si Pietro était le seul susceptible de savoir tout ça, c'est parce qu'il avait été là, comme il l'avait toujours été... Jusqu'à ce que leurs chemins se séparent et qu'ils choisissent deux voies radicalement opposées. Elle avait besoin de comprendre, et pour l'instant, elle avait le sentiment que les indices, les preuves qu'ils lui communiquaient étaient davantage des moyens de la perdre que de la guider. D'ailleurs, sa réponse était à ses yeux un motif d'incompréhension supplémentaire. C'est elle qui lui en avait parlé. C'était un peu facile. D'autant qu'elle ne se pensait pas capables de raconter ce genre de choses au premier venu. Elle n'était pas d'un naturel très bavard, à raconter sa vie par le menu, et même des éléments anecdotiques de son passé... À moins d'être vraiment très proche de la personne à laquelle elle s'adressait.
-Pourquoi est-ce que je vous aurais raconté tout ça ?
Les pierres n'avaient toujours pas bougé, poursuivant leur lévitation au-dessus du sol, mais pour autant, elle n'était toujours pas décidé de les propulser dans la direction de son interlocuteur. Tout dépendrait vraiment d'à quel point son interlocuteur saurait se montrer convaincant et parviendrait à lui faire admettre ce qui était, forcément, dans sa situation du moins, difficilement admissible. Elle n'avait qu'une déduction à faire de la situation, et elle lui paraissait si alambiquée qu'elle avait bien du mal à l'admettre pour telles. Ils se seraient rencontrés dans le futur, et auraient été suffisamment proches pour qu'elle lui parle d'instants intimes de son existence. Difficile, pour l'heure, de s'imaginer un tel degré de proximité avec un... robot. Si proche de l'humain semblait-il être. Elle ne savait pas, au final, quelles preuves suffisantes il pourrait bien lui fournir pour qu'elle ouvre les yeux sur la situation. C'était sans nul doute lui en demander beaucoup, vu ce qu'il devait lui admettre, et ce même s'il y mettrait sans aucun doute les formes et toutes les formes nécessaires.
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«Aimer, c’est comme jouer du piano; Tu suis d’abord les règles, ensuite tu suis ton cœur»
De temps à autre, Vision jetait des petits coups d’œil aux projectiles flottant autour de lui avant de toujours revenir poser son regard sur Wanda. Hormis son visage qui se tournait du coup de temps à autre, le reste de son corps restait parfaitement immobile. A l’exception pouvant semblé surprenante de son thorax qui se soulevait et se baissait à un lent intervalle régulier, imitant une respiration. Et dans le fond, c’était exactement ce dont il s’agissait. L’air entrant était étudier par ses capteurs sensoriels afin d’en étudier la composition, lui permettant d’une certaine manière – très mathématique – de « reconnaitre » les odeurs. Et le même air passait ensuite dans son corps pour rafraichir de manière naturel ses circuits. Un souci du détail qui laissait comprendre à quel point les concepteurs de ce corps synthétique voulaient le voir le plus proche possible de la réalité, même si Vision était parfaitement capable de rester avec ce système de respiration désactivé.
Les questions de Wanda étaient parfaitement légitimes même si Vision en ressentait une certaine frustration. Elle était son épouse sans l’être. En fait, elle était de plus en plus clairement celle qu’il avait rencontrée dans ses débuts chez les Avengers. La jeune femme renfermée et méfiante qui n’accordait sa pleine confiance qu’à son frère. Vision avait dû faire preuve d’énormément de patience pour parvenir à l’approcher, pour qu’elle s’ouvre enfin à lui. Heureusement pour lui, la patience était une ressource dont il ne semblait ne jamais manquer.
Nous étions…, commença-t-il avant de laisser sa phrase en suspend une seconde, cherchant le mot à utiliser. Mariés ? S’il ne voulait pas se retrouver bombarder par une Wanda persuadée qu’il lui mentait, il valait mieux éviter d’être aussi direct. Proches.
Ok, cela pouvait paraitre un peu vague mais c’était la vérité au moins. Vision n’avait pas l’intention de tenter de mentir à Wanda. Il ne lui avait jamais menti, ce n’était pas maintenant qu’il allait commencer.
Lentement, Vision fini par baisser ses mains dans un geste qui lui semblait un peu trop familier et surtout courant ces derniers jours. Malheureusement, il risquerait de devoir le faire encore plusieurs fois dans les prochains temps.
J’avoue ne pas savoir ce qu’il en est pour le moment car on ne se connaissait pas en 2014 mais je sais qu’en te concentrant, en te focalisant vraiment, tu es capable d’entrer dans la tête de ceux qui t’entourent. J’ignore comment les choses se présentent exactement pour toi mais tu disais pouvoir lire dans leurs esprits.
Si Wanda en avait été capable dans un futur plutôt proche, cette capacité lui étant déjà familière quand ils s’étaient rencontrés, alors sans le savoir, elle devait probablement déjà en être capable et simplement l’ignorer. Qui donc chercherait sérieusement à entrer dans l’esprit de quelqu’un s’il ignorait qu’il pouvait le faire ?
Tu étais capable de lire dans le mien, ajouta-t-il sans la quitter des yeux.
Cela avait un des faits qui avait convaincu plusieurs sceptiques du fait qu’il possède véritablement un esprit humain, bien que synthétiser et qu’il n’était donc pas uniquement un ordinateur très performant. Vision en personne avait fait partie de ces sceptiques que le don de Wanda était parvenu à convaincre d’ailleurs.
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P
roches ? Ça, s'il disait vrai, il fallait vraiment qu'ils l'aient été, sans quoi elle ne s'expliquait pas toutes ces confidences, à moins d'être vouée dans le futur à se montrer plus bavarde qu'à ce jour et moins secrète... Autant dire qu'elle en doutait plus que fortement. Il était difficile pour elle de se faire à l'idée qu'elle ait pu abattre ses barrières pour se repaître ainsi de confidences auprès de quelqu'un d'autre que son frère jumeau. Non pas qu'il lui soit impossible d'avoir d'autres proches... mais même avec ceux à qui elle tenait le plus, elle conservait toujours une sorte de distance, dressait une barrière qu'il était difficile de voir s'effondrer. Alors, la voir se livrer ainsi à un... qu'était-il exactement ? Un robot ? Il semblait très humain, malgré tout. Il demeura toujours sur ses gardes, conservant des réserve quant à ce qu'il fallait penser de tout cela, avant que de se laisser prendre au dépourvu quand elle entendit son interlocuteur lui apprendre qu'elle était supposée gagner un jour le pouvoir de lire dans les esprits. Elle, vraiment ? Est-ce qu'il était en train de la mener en bateau ? Dans tous les cas, il avait éveillé sa curiosité, et, les sourcils légèrement froncés, elle l'observa sans rien dire. Et s'il disait vrai. Ses pouvoirs gagnaient de l'ampleur un peu plus à chaque jour qui passait, c'était une chose qu'elle savait et qui, d'ailleurs, l'angoissait un peu... mais là, c'était au-delà de ce qu'elle s'imaginait capable d'accomplir. Il avait néanmoins semé le doute en elle, et elle se surprit à se concentrer, tout en le regardant, cherchant à sonder cet esprit auquel elle ne pensait pas avoir accès. Les secondes défilaient, et il ne se passait rien, elle allait perdre patience et l'envoyer balader. Mais que ce soit parce qu'il lui donnait plus librement accès à ses pensées ou parce qu'elle se concentrait plus qu'elle ne l'imaginait, elle parvint à quelque chose. Pas grand chose, ça non. Mais des fragments de souvenirs. Ses souvenirs à lui, manifestement, mais où elle se trouvait bel et bien. Et une atmosphère étrangement tendre et... déroutante. Les pierres en lévitation s'écrasèrent sur le toit. Elle tremblait légèrement. Elle avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait. Avait-elle réussi à pénétrer son esprit comme il l'en disait capable ? Ou avait-il manipulé le sien ? Elle était à présent plus prompte à croire en la première option qu'en la seconde.
-Je... Elle quoi ? Elle n'en savait rien. Elle se sentait troublée et un peu perdue, cette mission qui avait semblé simplissime de prime abord prenait une tournure à laquelle elle ne s'était pas attendue... Et elle avait besoin de rassembler ses esprits, ce qui lui était difficile, pour l'heure, en la présence du synthézoide. Elle était partagée entre l'envie de le bombarder de question, et celle de se les poser à elle-même. Pour l'heure, être au clair avec ses propres pensées lui paraissait plus important que le reste. J'ai besoin d'être seule, je crois.
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«Aimer, c’est comme jouer du piano; Tu suis d’abord les règles, ensuite tu suis ton cœur»
Quand il lui parla du fait qu’elle puisse être capable de lire dans les pensées, Wanda ne répondit rien et Vision en fut plutôt satisfait. Le fait qu’elle ne cherche pas à nier prouvait qu’elle avait des doutes sur ce qu’il disait et qu’elle ne rejetait pas en bloc ce qu’il venait de lui avouer. Peut-être avait-elle déjà eu les prémices de ce talent sans vraiment comprendre de quoi est-ce qu’il s’agissait ? Ou tout simplement parce qu’elle avait conscience que ses pouvoirs étaient en constante évolution ? Quoi qu’il en soit, Vision vit là une petite ouverture. Il n’avait pas l’intention d’en profiter pour autant. S’il avait bien apprit une chose des plus de 20 ans passés à ses côtés c’était que brusquer Wanda était le meilleur moyen de la braquer et de la voir se fermer hermétiquement. Il avait dû faire preuve d’une grande patience la première fois pour qu’enfin elle s’ouvre à lui et il n’avait pas peur de tout recommencer à zéro s’il le fallait.
Le regard concentrer de Wanda ne lui échappa pas. Cette manière qu’elle avait de légèrement froncer les sourcils quand elle se concentrait trahissait toujours une grande réflexion de sa part. Et Vision n’avait pas besoin de le lui demander pour savoir ce qu’elle était en train de tenter de faire. Il n’avait jamais été capable de choisir les pensées qu’il voulait lui laisser lire ou pas mais il pouvait néanmoins lui rendre la tâche plus ou moins facile en lui ouvrant ou non son esprit. Ce fut d’ailleurs ce qu’il fit en faisant simplement le vide de son esprit sans la quitter des yeux. Il avait conscience que certains souvenirs sur lesquels elle pouvait tomber risqueraient de la perturber. Des souvenirs intimes de leur vie de couple ou ceux plus douloureux de son décès par exemple mais Vision n’avait pas d’autre choix que de prendre le risque s’il voulait réussir à regagner sa confiance un jour. Et de plus, si son pouvoir n’en n’était qu’à ses prémices et qu’elle manquait d’entrainement, elle n’arriverait sûrement pas à lire clairement dans son esprit pour l’heure actuelle.
Il ne détourna un instant son regard d’elle que pour regarder les pierres s’écraser soudainement et quand il releva les yeux sur elle, son expression déroutée laissait supposer qu’elle avait réussi et qu’elle n’avait pas eu l’air de s’y être vraiment attendue. En la voyant trembler légèrement, Vision dû lutter contre son envie de la prendre dans ses bras pour la serrer contre lui. Il était encore bien trop tôt pour elle pour cela, à supposer qu’il puisse le refaire un jour.
Je comprends, lui répondit-il avec douceur. Et c’était vrai, il comprenait très bien qu’elle puisse avoir besoin de temps pour assimiler déjà tout cela et réfléchir à si elle voulait en savoir plus ou pas. Je vais te laisser. Et si tu as envie d’en savoir plus… Je serais au parc à côté de l’étang tous les jours au coucher du soleil.
Vision savait que Wanda affectionnait cette place et la vue que l’on y avait sur le soleil couchant alors quant à la revoir, autant que cela soit cette fois à un endroit où elle se sentirait bien.
Il l’observa un dernier instant puis la salua d’un petit signe de tête. Se montrer patient et surtout pas trop insistant, même pour lui cela semblait difficile dans le cas présent mais c’était la seule chose à faire. Ainsi, après l’avoir saluée, Vision décolla du sol et s’éloigna en volant entre les immeubles en sentant que les prochains jours allaient être une véritable torture pour lui.