Harry était en train de chercher un stage pour les quelques semaines de vacances qui lui restait à venir. Il avait encore du temps avant de reprendre les cours et cela lui permettrait de faire quelque chose de ses journées et donc de s'occuper l'esprit. Ce n'était pas un mal, bien au contraire. Même si Harry aurait aimé pouvoir profiter pleinement de ses vacances, c'était pour la bonne cause qu'il voulait travailler un peu. Gagner de l'argent par ses propres moyens et prendre un peu plus son indépendance chaque jour. Même si cela évidemment allait lui donner moins de temps de voir Gwen. Pour le moment, c'était la seule activité qu'il avait fait de ses vacances, voir sa meilleure amie. Il ne s'en plaignait pas, bien au contraire. Elle lui manquerait bien trop si jamais il n'avait pas l'occasion de la voir au moins une ou deux dans la semaine, minimum. L'idéal c'était quand ils pouvaient se voir tout les jours, comme quand ils étaient au lycée. Enfin, cela ne pouvait que lui faire du bien de travailler, au moins son père allait peut-être remarqué qu'il était travailleur.
Enfin, il fallait encore qu'il trouve quelque chose. Ce n'était pas évident, parce qu'il était le fils d'Osborn. Le jeune homme avait toujours été passionné de science et l'entreprise de son père était dans ce domaine, étrangement les autres entreprises traitant ce domaine ne semblait pas vouloir de lui. Sans doute parce qu'ils considéraient que s'il était réellement doué, s'il pouvait s’avère être un stagiaire utile, son père ne le laisserait pas travailler ailleurs. Si seulement ils savaient, jamais son père ne le prendrait en tant que stagiaire dans son entreprise. Pas sans avoir une idée derrière la tête, ce qui n'allait évidemment pas plaire au jeune Harry. Après un nouvel échec, le jeune homme sortit dépérit de l'entreprise où il venait de postuler. Il se demandait vraiment s'il n'allait pas commencer à postuler sous une autre identité, sous un faux nom. Cela n'allait pas lui servir à grand-chose, mais au moins ça lui prouverait que ce n'est pas vraiment lui qui posait souci, mais bien son nom. Puisqu'à force, Harry commençait sérieusement à se poser des questions. Harry allait retrouver son chauffeur, qui allait le ramener vers Manhattan quand il vit deux hommes s'enfuir en courant d'une ruelle, suivit par des cris. En temps normal, Harry était le genre de personne à éviter les soucis et donc à ne pas se préoccuper de ce genre d'événement, mais là il ne pu s'empêcher de s'approcher. Il arriva donc à l'entrée de la ruelle et eu la surprise de voir une personne déguisée s'en prendre à un homme.
« Hit-Girl ? »
Harry ne savait pas vraiment si c'était une bonne idée de sa part de l’interpeller de la sorte. Mais il la connaissait, même s'il ne l'avait jamais rencontré avec son costume. Mindy, elle avait disparu il y a plus d'un an et il avait recherché des informations sur son départ. Parce qu'il avait envie de savoir la raison de son départ, de son abandon. Ils n'étaient pas proches au point de passer tous leur temps ensemble, mais ils étaient quand même amis. C'était sans doute étrange, mais le jeune homme appréciait vraiment Mindy. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse.
it Girl n’avait jamais cessé d’exister durant le temps où elle s’était exilée de New-York, elle s’était contentée de poursuivre son oeuvre ailleurs... Mais quand bien même elle n’avait jamais abandonné le costume (au contraire, elle ne l’avait jamais autant porté que durant ces quelques mois, au point de ne porter plus que très rarement ses tenues civiles), elle n’avait l’impression de se retrouver que depuis qu’elle était revenue. C’est sans doute étrange, peut-être incompréhensible, mais il lui semblait que la justicière aux méthodes pour le moins radicales appartenait à cette ville, à cette ville et pas une autre. Parce que c’était à New-York qu’elle était née, parce que c’était à New-York qu’elle avait vécu les étapes les plus importantes de sa vie : la mort de son père, sa rencontre avec Kick-ass, sa vengeance sur Franck d’Amico, le combat de Justice Forever contre l’armée de super vilains du Motherfucker. Son identité toute entière était concentrée là. Ce n’était pas une chose qu’elle pouvait nier ou qu’elle parvenait à oublier. Alors oui, en bref, réenfiler le costume pour arpenter ces rues familières et combattre le crime en milieu connu lui faisait le plus grand bien. La super-héroïne reprenait du service, et elle n’avait pas l’intention de le faire à moitié. Elle opérait en solo, pas tant par envie (oui, elle le reconnaissait, le plus grand motif de son retour était quand même de retrouver Kick Ass, Dave, les deux...) que parce que celui qu’elle voulait pour acolyte avait, contrairement à elle, un travail et une vie à gagner. Ce n’était pas le cas de Mindy. Avec l’argent qu’elle avait en réserve, elle n’avait nul besoin de se chercher un travail qu’on ne lui aurait pas offert (elle était une criminelle recherchée, techniquement), son travail était de combattre le crime, et c’est ce qu’elle faisait en pourchassant un à un tous ceux qui avaient pu échapper aux mailles du filet, ceux qui avaient travaillé pour d’Amico, et pas encore payé pour cela.
Dans cette ruelle, certains observeraient qu’ele commettait un crime, elle, préférait affirmer qu’elle obtenait justice, un justice teintée de rouge, du sang de celui dont elle démolit le crâne d’un coup de revolver, ou de l’autre, qu’elle avait défiguré de plusieurs coups de pied avant de lui planter son poignard en plein coeur. Elle venait d’en finir avec ce dernier quand une voix l’interpella. Elle se figea net quelques secondes. Elle reconnaissait la voix sans parvenir à la reconnaître. Dans tous les cas, c’était à un témoin qu’elle avait affaire, et un témoin qui connaissait son identité secrète. Un ennemi à abattre ? Récupérant son poignard sur le cadavre tout frais, elle s’avança, résignée, prête à menacer le gêneur, mais s’interrompit net, la lame à quelques centimètres de la gorge du jeune homme. Harry. Harry Osborn. Peut-être le seul ami qu’elle ait su se faire avec Dave durant ses péripéties collégiennes. Prise de court, elle baissa son arme, est-ce qu’il savait qui elle était.
-Ne dis à personne ce que tu as vu. dit-elle, incapable de baisser le masque, espérant qu’il ne l’avait pas reconnu.
Parce que des personnes à qui elle aurait dû faire ses adieux sans l’avoir fait, il était l’un des premiers. Sans oublier qu’elle pourrait difficilement justifier son crime.
Il n’y avait sans aucun doute pas plus idiote attitude que d’interpeler une personne qui venait de commettre un meurtre sous ses yeux. Mais cette erreur, Harry la fit. Il interpella Hit-Girl, alors qu’elle venait de tuer deux hommes sous ses yeux. Elle était un assassin, on ne pouvait pas dire le contraire. Le jeune homme aurait mieux fait de se taire, de poursuivre son chemin comme si de rien n’était. New-York pouvait être une ville dangereuse après tout. Mais non, il l’avait interpelé parce qu’il la connaissait ou du moins pensait la connaitre. Il n’était sûr de rien évidemment, mais il pensait sincèrement que cette justicière (si on pouvait vraiment appeler ça comme ça) masquée était Mindy. Après tout, l’héritier d’Oscorp avait vu ses talents de combat quand ils étaient encore au lycée ensemble. Avant que la jeune fille ne disparaisse du jour au lendemain, sans donner aucune nouvelle. Si c’était bien elle, il avait quelques petites question à lui poser.
En attendant, Harry n’eut pas le temps de réagir alors qu’elle s’approchait vivement de lui. Il se contenta de sursauter quand la jeune femme arrêta la lame de son couteau proche de sa gorge, une goutte de sueur froide tombant le long de son dos. Il se demandait si elle avait réellement eu l’intention de le tuer ou non, c’était difficile de deviner ses intentions. En tout cas, ce qu’il savait, c’était qu’il y avait une arme prête à la tuer. Le jeune homme retint son souffle jusqu’à ce que Hit Girl baisse son arme. Il s’autorisa alors à pousser un long soupir de soulagement, alors qu’elle lui disait qu’il n’avait rien vu. En même temps, il ne voyait pas bien ce qu’il pourrait raconter. Même s’il allait voir la police pour leur dire qu’une femme masquée avait tué deux hommes dans une ruelle, ils ne pourraient clairement pas faire grand-chose. Et de toute façon, il n’avait aucune intention de parler, pas si cette personne était bien Mindy comme il le pensait.
« Attend ! » Dit-il rapidement afin d’éviter que la jeune femme prenne la poudre d’escampette. Il l’avait sous les yeux, devant lui, il n’allait évidemment pas la laisser partir sans avoir eu un minimum d’explication. Si ses pensées s’avéraient bonnes, elle avait quand même quitté la ville sans le lui dire et sans lui donner un signe de vie ensuite. Etrangement, c’était ce détail qui l’importait le plus et non le fait qu’elle venait de commettre des meurtres. A croire qu’Harry avait déjà un cœur de pierre. La seule chose qui l’intéressait pour le moment, c’était sa propre personne. « Pourquoi tu es parti sans rien dire ? »
Si jamais il se trompait, Harry passerait juste pour un idiot. S’il avait raison, il espérait bien que la jeune femme allait réagir. Même si elle mentait, il pourrait peut-être déceler quelque chose qui lui prouvait que c’était bien Mindy. Une simple réaction non contrôler allait lui suffire, il voulait savoir. C’était la seule chose qu’il demandait, la vériter.
l n'était pas dans la nature de Mindy Macready que de faire dans le sentiment. Elle distinguait, certes, les bons des mauvais, les puissants et les faibles, et selon ces distinctions choisissait ses victimes, cela ne faisait pas d'elle quelqu'un de franchement regardante, quand il s'agissait de trancher dans le vif, ou de préserver son identité secrète, mais le fait est qu'elle ne pouvait pas s'en prendre Harry Osborn. Le genre de châtiment qu'elle infligeait à ceux qui outrepassaient les règles, ses règles, elle ne pouvait pas le lui faire subir. Le laisser partir alors qu'il l'avait distinctement vu exterminer deux gars ? Ce n'était pas forcément une situation d'avenir, mais elle l'acceptait, elle n'aurait pas de mal à s'enfuir, bien avant que les flics ne se pointent. Sa moto l'attendait quelques rues plus loin, elle serait à l'abri de leurs sirènes en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Néanmoins, il valait mieux qu'elle ne tarde pas, cette ruelle n'était certes pas fréquentée, mais on était jamais à l'abri de rencontres incommodantes, elle l'avait bien compris, et Harry en était la preuve. Elle comptait donc s'en aller au plus vite. Pas les meilleures retrouvailles qu'elle pouvait offrir à Harry, mais lui aussi, au même titre que Marcus, était sûrement mieux sans savoir qu'elle était revenue. Et le lieu, autant que le moment, n'étaient pas franchement propice aux bavardages, d'autant qu'elle voulait croire encore qu'il ne savait pas qui se cachait derrière ce masque et cette perruque violette. Mais cette certitude s'étiolait peu à peu, alors qu'il avait en premier lieu l'audace de la retenir en un mot seulement, avant de lui demander pourquoi elle était partie sans mot dire. N'était-ce pas évident ? Il savait... Interdite, elle hésita quelques secondes à partir malgré tout, mais resta finalement.
-Comment t'as su ? demanda-t-elle sans expliciter son propos, il comprendrait certainement qu'elle voulait savoir de quelle manière il avait eu connaissance des raisons de son départ. La rumeur général, sans doute, elle n'était pas partie en toute discrétion, quand bien même elle n'avait prévenu presque personne, elle savait que la maison de Marcus avait été fouillée de fond en comble après son départ. Et l'information avait sans doute filtré. Elle ne répondit pas à la question qu'il lui avait posé. La vérité était que son excuse n'était pas forcément de celles que l'Héritier d'Oscorp avait envie d'entendre. Il faut se tirer d'ici.
Elle parlait pour eux deux, bien sûr, rester plus longtemps sur une évidente scène de crime leur porterait préjudice à tous les deux. De là à envisager qu'elle suggérait qu'ils partent dans la même direction ? Va savoir. Quitte à revoir Harry, elle aurait aimé pouvoir choisir des conditions un peu plus propices que celle qui impliquait deux cadavres et du sang en train de sécher sur le bitume et sous leurs pieds. Ceci dit, elle n'aurait sûrement jamais reprit contact avec lui, en réalité.
[i]Harry n'était sûr de rien, il ne faisait que des hypothèse. Il s'était renseigné quand Mindy avait disparu du jour au lendemain, parce qu'il s'était inquiété pour elle évidemment. Elle ne lui avait rien dit avant de partir, il avait cru que quelque chose lui était arrivé. Maintenant qu'il se retrouvait devant Hit Girl, il avait envie de croire encore plus qu'il s'agissait de son amie de lycée. Les deux jeunes gens étaient complètement différent, mais ils s'étaient quand même entendu quand ils fréquentaient le même lycée (pour le peu de fois où Mindy venait en cours). Il y avait peu de personne à qui Harry accordait réellement une confiance, une amitié. Cela lui avait donc fait énormément de peine quand elle avait disparu, raison pour laquelle il ne pouvait pas la laisser partir maintenant. Il l'avait sous les yeux et si c'était bien Mindy, il ne pouvait pas perdre la chance qui s'offrait à lui de lui parler. Alors il la retint, espérant ne pas se tromper. Les quelques secondes de silence qui suivirent sa phrase lui parurent longues, alors qu'il espérait qu'elle ne disparaisse pas. Elle aurait pu le faire après tout, mais elle resta et se contenta de lui demander comment il savait. Il avait donc raison, c'était bien Mindy qu'il avait sous les yeux. Harry était satisfait de lui pour le coup.
« J'ai deviné. »
Se contenta-t-il de répondre à la question de la jeune femme. Il n'avait pas spécialement envie de se montrer plus explicite, parce qu'elle n'avait pas répond à sa question non plus. Harry avait envie de savoir pourquoi elle ne lui avait rien dit quand elle avait disparu, alors qu'il pensait vraiment qu'ils étaient amis. Le jeune homme n'avait pas besoin de beaucoup de chose pour se sentir vexé malheureusement, pour avoir le sentiment d'être abandonné. Et pour le moment, l'héritier d'Oscorp n'allait sans doute pas avoir de réponse encore. Parce qu'ils ne pouvaient évidemment pas rester traîner sur cette scène de crime. Il y avait des corps un peu plus loin, qui ne semblait pas le déranger plus que cela en réalité, ils ne devaient pas être vu sur les lieux. Sauf qu'il n'avait pas spécialement envie de la laisser s'en aller sans lui, sans avoir un minimum d'explication sur son départ.
« Je te suis ! »
Ce n'était pas une suggestion, il n'avait pas l'intention de laisser la jeune femme s'en aller sans lui. Il ne voulait pas la laisser partir alors qu'il la retrouvait après un an et demi de silence. Il était têtu, moins que Mindy sans doute, mais il n'allait pas la laisser disparaître sans lui. Au pire, il prendrait le soin de la suivre d'une manière ou d'une autre, de la trouver à un autre moment. Il avait eu la confirmation que Mindy était bien Hit Girl, cela allait lui être facile de la retrouver. Il mettrait les moyens de toute façon, il ne la laisserait pas disparaître de nouveau. Et oui, quand il voulait quelque chose, il faisait tout pour l'avoir.
l avait deviné ? Vraiment ? Mindy n'était pas sûre qu'apprendre cela devait la réjouir. Mais en même temps, les faits n'avaient pas forcément été difficiles à deviner. On avait fouillé sa maison, et le raid de justice forever à l'encontre des simili super vilains du motherfucker avaient trouvé écho dans la presse, sans oublier, bien sûr, les types qu'elle avait cramé avec le flingue d'un flic. Il savait, rien d'autre à retenir. Au final, ce n'était pas si grave, si il savait que Hit Girl était Mindy Macready, ou que tout le monde savait que Hit Girl était Mindy Macready, elle était une criminelle notoire aux yeux des flics, après tout, elle n'avait de compte à rendre à personne. Mindy Macready existait-elle seulement encore, d'ailleurs ? Cette identité valait-elle encore quelque chose alors qu'elle avait décidé de renoncer à toute existence civile ? Pas forcément, non. Mindy n'existait plus, et tant pis si Harry finissait éventuellement par la dénoncer. Ce n'était pas grâce à son nom qu'on la retrouverait. Et elle, filerait aussi vite que l'éclair en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
Il la suivait, disait-il. Eh bien soit, s'il le voulait. Et puis, en vrai, elle le voulait sans doute aussi, même si elle ne leur aurait pas souhaité de telles retrouvailles, et n'avait pas cru du tout en de quelconques retrouvailles avec l'héritier Osborn, en définitive. Ni une ni deux, et après lui avoir adressé un regard entendu, Mindy commençait à filer. Harry voulait la suivre, il fallait qu'il ait les jambes et les bras solides. Pas le choix, hors de question de partir côté rue. Surtout avec Harry, qu'on pourrait bêtement impliquer dans l'affaire d ces dealers refroidis. Les flics sont tous des crétins. Ou presque. Pas Marcus. Elle escalada donc le mur qui achevait le cul-de-sac où ils se trouvaient tous les deux. Et fit courir Harry deux ruelles désertes plus loin avant de l'arrêter dans cette espèce de terrain vague dépeuplé dissimulé par le grillage qu'elle avait forcé. Là où elle avait planqué sa moto, là où ils n'auraient que peu de chances d'être repérés ou retrouvés. Où ils pourraient parler tranquillement... Enfin, aussi tranquillement que le permettait la situation.
Son regard soutenant celui de Harry, Mindy ôta son masque et sa perruque. Ce n'était pas comme s'il servait à quelque chose de lui dissimuler son visage.
-Tu ne devines vraiment pas pourquoi je t'ai pas dit que je partais ? Demanda-t-elle alors qu'elle considérait la tâche de sang qui s'était déposé sur son costume lavé de la veille.
Elle s'étonnait tout de même de l'impassibilité avec laquelle Harry avait considéré le cadavre des deux hommes qu'elle avait assassiné de sang froid... Sa seule considération avait été de savoir les raisons de son départ précipité, et surtout, pourquoi elle n'avait pas lâché le moindre mot à son adresse avant que de prendre la poudre d'escampette. Curieux, c'est vrai, quand on prenait le temps d'y réfléchir. Et à présent qu'ils étaient seuls tous les deux, et la menace temporairement écartée, elle y pensait, oui.
[i]Ils devaient quitter les lieux, évidemment. La police pouvait très bien arriver d’une minute à l’autre, ils ne devaient pas encore se trouver sur le lieu du crime. Sauf qu’Harry n’avait pas envie de voir Mindy en profiter pour s’enfuir sans qu’il puisse la revoir ensuite. Le jeune homme ne savait pas vraiment pourquoi il tenait à ce point à avoir des réponses de la part de la jeune femme, il devrait ne pas se préoccuper d’elle normalement, mais il y tenait. Il voulait connaitre les raisons de son départ, les raisons de son silence. L’héritier Osborn était sans doute beaucoup trop têtu, mais il ne supportait pas l’abandon. Alors forcément, quand cela concernait les personnes qu’il pensait être des amis, ça lui brisait le cœur. Il voulait donc la suivre et avait bien l’intention d’y arriver. Mindy ne tarda donc pas à prendre le chemin inverse de la sortie de la ruelle, suivit de prêt par Harry. Le jeune homme passa à côté des cadavres à qui il adressa un simple regard. Il devrait être perturbé par cette vision, mais ce n’était pas le cas. Il ne savait même pas pourquoi, mais ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Il détourna rapidement le regard pour continuer de suivre Mindy. Harry n’était pas vraiment un bon sportif, alors il peina un peu à escalader le mur. Il y arriva quand même, mettant juste un peu plus de temps que ce qu’il aurait voulu et se retrouva dans une autre ruelle. Le jeune homme se mit alors à courir pour suivre Mindy, pendant deux ruelles vides. Et finalement, ils arrivèrent à destination.
Les deux jeunes gens se trouvaient à présent dans un terrain vague, où se trouvait déjà la moto de Hit Girl. Harry s’arrêta complètement essoufflé, posant ses mains sur ses genoux le temps de reprendre un peu son souffle. Il n’était vraiment pas un grand sportif, d’ailleurs les cours de sport étaient vraiment ceux qu’il détestait le plus. Il avait presque la tête qui tournait à cause de cette course folle, mais il allait se remettre avec le temps. Les quelques secondes de silence qu'il y avait avant que Mindy reprenne la parole. La jeune femme avait retiré son masque et sa perruque dévoilant finalement son vrai visage. Le visage qu'Osborn avait l'habitude de voir. Est-ce qu'Harry devinait pourquoi Mindy était parti sans dire un mot ? Il s'en doutait un peu évidemment, mais il avait envie de l'entendre le lui dire.
« J'ai su que tu étais en cavale, j'ai réussit à pirater le réseau de la police. » Harry marqua une pause avant de reprendre, en plongeant son regard dans celui de son amie. « Mais ça ne me dit pas pourquoi tu n'as rien dit du tout. Un petit message ça aurait été bien vue. »
Le jeune homme ne prenait même pas la peine de cacher le fait qu'il était en colère contre elle. Il n'y pouvait rien, c'était plus fort que lui. Au fond, il devrait n'en avait rien à faire, mais ça le touchait plus que ça.
u final, la manière dont Harry avait eu vent des raisons de son départ n'aurait pas dû la surprendre. Si elle s'y connaissait en matière d'informatique et avait appris à jouer les hackeuses dès son plus jeune âge, il y en avait un autre qui s'y entendait parfaitement pour pirater le réseau, et ce quelqu'un, elle l'avait sous les yeux. Non, Mindy n'était pas tant que cela surprise du procédé, plutôt qu'il ait déployé cette énergie à savoir ce qu'elle était devenue, et pourquoi elle était partie. Oui, Mindy appréciait Harry Osborn. De ces quelques moments qu'elle avait bien voulu passer au collège, le garçon avait été le seul (hormis Dave, mais Dave était un cas à part) à s'attirer sa sympathie, le seul qui avait mérité un tant soit peu qu'elle se traîne au milieu de tous ces adolescents dont les préoccupations semblaient à des milliards de kilomètres des siennes. Mais pour avoir passé la majeure partie de sa vie sans savoir ce qu'amitié pouvait bien être, elle n'avait pas forcément su interpréter les signes, ou respecter ces codes sociaux qui lui semblaient bien plus complexes que la perspective de s'attaquer à dix agresseurs d'un coup. Elle s'était détaché de tous ses liens, parce qu'il le fallait, et de fait, elle n'avait guère songé aux adieux de circonstances. Qu'aurait-elle pu lui dire, de toute façon. "J'ai dégommé je ne sais combien de salauds, la police est à mes trousses, on se reverra peut-être un jour sur une scène de crime, prends soin de toi." ? Absurde. Elle se sentait un peu... étonnée, surprise, mais agréablement, de voir qu'il prenait à ce point à coeur son départ. Elle n'avait été que rarement habituée à avoir tant d'importance aux yeux de quelqu'un. Elle y gagnerait presque des scrupules. Presque.
-Tu l'as dis toi-même, je suis en cavale, j'allais pas éparpiller des indices partout derrière moi. Je suis pas du genre à faire ce qui est "bien vu".
Vraiment, elle aurait préféré qu'il se voient en d'autres circonstances. Elle sentait fondre sur elle des reproches qu'elle voulait croire injustifiés, si bien qu'elle ne savait pas vrament apprécier, ou même complètement réaliser le fait qu'Harry Osborn se trouvait bel et bien devant lui à cette exacte seconde. C'est que les circonstances, même si le jeune homme n'avait pas l'air de compter y revenir, n'avaient absolument rien de coutumières non plus. Il y avait eu des cadavres, des vrais, et du sang répandu sur le sol, et lui, songeait à son absence et surtout à l'absence du moindre mot pour signaler son départ. Mindy croisa les bras, toisa Harry du regard. Il aurait sûrement été plus simple qu'elle admette être contente de le revoir, et qu'il lui avait effectivement manqué. Mais elle n'était pas une chochotte. Alors elle n'allait pas tenir un discours de chochotte.
-Tu veux quoi ? Des excuses ?
Des excuses... ou ces choses qu'elle n'accordait jamais à personne.
[i]Harry se débrouillait bien en informatique, il avait réussit à pirater quelques réseaux très intéressants. C'était comme cela qu'il avait découvert que Mindy n'était autre qu'Hit Girl, même s'il se demandait pourquoi il n'avait pas compris de suite. La jeune femme n'avait jamais caché le fait qu'elle savait se battre, bien au contraire. C'était d'ailleurs de cette manière qu'ils s'étaient rencontrés tous les deux. Enfin, maintenant il savait et il avait la jeune femme devant les yeux. Pendant plus d'un an le jeune homme avait du se contenter du silence radio. Il savait pourquoi elle était partie, mais il aurait quand même désiré avoir un peu de ses nouvelles. Au moins quelque chose lui disant qu'elle partait et qu'elle ne reviendrait sans doute pas. C'était comme cela, Harry s'était sentit blessé de ce départ soudain. Il avait vraiment cru qu'elle était son amie et des amis il en avait peu au final. Même s'il parlait avec beaucoup de personne, ces gens n'étaient pas forcément des amis, loin de là. C'était pour cette raison que le jeune homme prenait à ce point à cœur le départ de Mindy, même s'il ne pouvait que comprendre. Il avait vu ce qu'elle avait fait, les raisons qui faisaient qu'elle était en cavale. Et malgré cela, il se trouvait quand même en face d'elle. Ce n'était pas rien qu'elle ait tué plusieurs hommes (même s'ils l'avaient mérité) avec l'arme d'un policier, mais ça ne choquait pas spécialement Harry. Il avait un rapport avec la mort et la violence assez particulier après tout, il n'avait pas spécialement réagit devant les cadavres de ces hommes tout à l'heure. Les prémices d'une vie pleine de violence dans le futur.
Harry n'apprécia pas réellement les paroles de Mindy, qui ne semblait pas ressentir le moindre scrupule à l'avoir quitté sans lui donner de nouvelle. Elle lui annonça même qu'elle ne l'avait pas fait pour éviter de laisser des traces, comme si cela aurait réellement changé à sa cavale. Le jeune homme n'aurait évidemment rien dire, et il n'avait pas besoin d'en savoir grand chose. Il aurait juste aimé savoir qu'elle s'en allait, avoir juste un signe tout simplement. Il ne pensait pas demander grand chose, demander la mer à boire. Sauf qu'il n'avait sans aucun doute pas la même vision des choses que Mindy qui semblait ne pas avoir l'intention de s'excuser, même si Harry ne savait pas vraiment si c'était cela qu'il souhaitait.
« Ça peut-être un bon début oui. » Répondit-il sèchement, ne sachant pas vraiment ce qu'il désirait au fond. Il ne pouvait pas affirmer à cent pour cent qu'il souhaitait des excuses, ce n'était pas grand chose au final. Ce n'était rien même, ça ne changerait rien à la situation. Ce qu'il voulait, c'était peut-être s'assurer qu'elle avait été réellement son ami. Harry ne donnait pas souvent sa confiance aux autres, cela l'ennuyait de s'être trompé sur quelqu'un. Alors, il espérait ne pas s'être trompé sur Mindy. « Non en fait je veux surtout savoir. Savoir si tu as pensé une seule seconde à ce que je ressentirais avec ton départ, si tu as un instant été mon amie. »
Ce n'était pas son genre de s'ouvrir aux autres, de parler de ses sentiments.
i Harry attendait après les excuses de Mindy, il pouvait, ma foi, attendre très longtemps, car il n'était pas le moins du monde dans la nature de la demoiselle que de demander pardon à qui que ce soit, quand bien même les excuses en question étaient justifiées. Elle se serait contentée de croiser les bras en silence, mais déjà, le jeune homme avait reprit la parole. Apparemment, ce n'était donc pas tant la voir lui demander pardon qu'il souhaitait que d'avoir la confirmation que leur amitié n'avait pas été factice, qu'ils avaient bel et bien été lié par autre chose qu'une pure indifférence. Mindy serra légèrement ses ongles gantés contre sa paume. Elle se sentait, à vrai dire, gênée, et c'était un sentiment d'autant moins confortable pour elle qu'il était véritablement rare qu'elle l'éprouve. Mindy assumait tout : ses actes, ses gestes, ses paroles, et les scrupules et les regrets étaient, à ses yeux, l'apanage des faibles et des plus idiots. Pourtant, c'était bel et bien ce qu'elle éprouvait. Comprenez-la, les sentiments humains et les relations sociales étaient loin d'être son for. Cela s'expliquait de façon très simple. Elle avait vécu quasiment cloitrée presque toute sa vie, ne se mêlant presque pas aux autres, elle n'avait eu ni amis, ni camarades... seulement des ennemis, qu'elle se destinait à abattre, les uns après les autres. Ce qu'elle pouvait éprouver d'amour et d'affection, elle l'avait entièrement consacré à son père, à son père et à personne d'autre. Il n'avait fréquenté personne d'autre, quoi qu'il en soit (on ne pouvait pas franchement dire qu'elle avait le temps de nouer connaissance avec les individus de passages qu'elle n'avait jamais approché que pour les refroidir violemment). Après la mort de son père, une fois retournée auprès de Marcus, elle avait accepté de jouer le jeu d'une vie normale, mais elle n'était pas adaptée à cette faune étrange. Si elle avait fini par se rapprocher de Dave, c'était uniquement parce que leurs aspirations étaient la même, et s'exemptaient de ces préjugés qui voulaient que les gens de leurs âges ne s'intéressent qu'à ces choses qu'elle trouvait triviales et sans intérêt.
À part Dave, Mindy n'avait pas cherché à se lier à qui que ce soit, et quand bien même en aurait-elle eu l'intention, sa mésaventure avec Brook aurait tôt fait de la dissuader de faire le moindre effort... Pourtant, il y avait eu Harry. Elle ne l'avait pas défendu de ses "oppresseurs" par amitié, mais seulement poussé par son sens aigu (et à corriger, sans doute) de la justice... cela avait suffi, pourtant, à modifier son regard sur lui. S'il fallait compter quelques rares exceptions dans le nombre des adolescents qui ne faisaient pas comme tout le monde et n'étaient pas seulement de sombres idiots, il en faisait clairement partie. Lui aussi, n'était pas comme les autres, et oui, il était fort probable, même si elle n'avait jamais cherché à l'identifier en tant que tel, que de l'amitié l'ait bel et bien lié au jeune homme qui se trouvait en face d'elle.
-Je ne triche jamais, Harry. Pas plus en amitié que pour le reste.
En même temps, vu le nombre de ses amis... Eh oui, si faire étalage de ses états d'âme n'était pas dans les habitudes de l'héritier Osborn, l'on ne pouvait pas dire que Mindy était plus rodée que lui à l'exercice.
[i]Harry ne savait pas tellement ce qu'il voulait réellement, il était un peu perdu. Le jeune homme ne s'était pas attendu après tout à tomber sur Mindy maintenant, il ne pensait plus la revoir en réalité. Après son départ et ses renseignements, l'héritier Osborn avait cru que jamais la jeune femme ne reviendrait dans le coin. Cela aurait été logique après tout, elle était recherchée et en cavale quand même. Elle n'avait techniquement pas réellement de raison de revenir, même si Harry ne se doutait pas qu'elle en avait justement une excellente. L'entendre s'excuser serait une bonne chose, le jeune homme devait bien l'avouer, mais au fond ce n'était pas réellement cela qu'il recherchait. Il avait besoin de savoir, puisqu'il avait l'occasion inespéré de l'avoir sous les yeux, de connaître vraiment la vérité. Harry avait beaucoup de mal avec ses relations amicales, on ne pouvait pas dire qu'il avait réellement beaucoup d'amis. Des connaissances oui, mais des personnes proches non. Gwen était celle qui était la plus proche de lui, sa meilleure amie (même si au fond, il aurait aimé plus). Mindy était l'une des personnes en qui il avait eu confiance et il s'était sentit très blessé par son départ. Alors c'était cela, il voulait savoir si la jeune femme avait réellement été une amie pour lui, si elle ne l'avait pas manipulé après leurs rencontres. Le jeune homme était sans doute un peu parano sur les bords, mais il n'y pouvait rien.
Ce fut donc stressé que le jeune homme attendit la réponse de cette qu'il avait cru être son amie et qu'il espérait qu'elle l'était encore. Il trouva le silence long avant qu'elle ne prenne la parole, qu'elle finisse par parler enfin. Et les mots qu'elle prononça, ne purent que lui faire plaisir. Evidemment, toute personne normale aurait peut-être préféré une autre manière de répondre. Elle ne répondait pas clairement à la question qu'il lui avait posé, mais Harry semblait comprendre ce qu'elle voulait dire. Elle ne trichait pas, ainsi donc la jeune femme était réellement son amie. Mais cela ne lui expliquait pas vraiment pourquoi elle était partie sans lui parler. Enfin, la situation était assez spéciale, elle était en cavale après tout.
« Bien. » Se contenta-t-il de répondre, pas plus doué pour les relations humaines. Il trouvait cela toujours difficile quand ça ne concernait pas Gwen, il peinait à savoir exactement comment se comporter. Harry soupira un peu, se sentant soudainement gêné. Parce qu'il venait clairement de faire une comédie idiote à Mindy. « Sinon... pourquoi tu es revenue du coup ? »
Mais cela ne l'empêchait pas d'être curieux. Il se demandait bien ce qui avait poussé Mindy à revenir à New-York, alors qu'elle devait encore être recherché par la police. Surtout pour semer encore quelques cadavres à droite et à gauche d'après ce qu'il avait pu voir. Hit Girl était une justicière qui n'avait pas besoin de cette ville pour agir, Harry se doutait bien qu'elle n'avait pas raccroché son costume pendant cette année et demi.
ourquoi était-elle revenue ? C'était la grande question, celle que lui poseraient forcément les personnes qui recroiseraient son chemin, ces personnes qu'elle aurait dû définitivement rayer de sa vie, et à chaque fois, la réponse lui serait compliquée à donner. Si bien qu'elle se félicitait au moins de ne pas compter retrouver beaucoup de ces fantômes passés, quand bien même son retour impliquerait certainement d'autres déconvenues du genre. Alors oui, pourquoi avait-elle fait son grand retour à New-York après que tout ait laissé supposer qu'elle ne reviendrait absolument jamais ? Alors qu'elle-même avait su s'en convaincre ? La raison en était certainement beaucoup plus simples que celles qu'elle-même avait bien voulu se donner. Ça semblait si faible, si idiot, si absurde, que de reconnaître : je suis revenue pour Dave. Elle préférait, et de loin s'inventer des prétextes, qui étaient plus raccords avec ce qu'elle pouvait bien accepter d'admettre, et c'était l'un de ceux-là, celui qu'elle finirait bien par utiliser quel que soit son interlocuteur, par confort et par sécurité.
-Je crois qu'en quittant New-York, je cherchais à fuir... Sauf qu'en chemin, j'ai réalisé que je ne prends jamais la fuite. décréta-t-elle dans un fin sourire.
Ce n'était pas complètement faux, comme prétexte, après tout. Oui, elle avait effectivement cherché à fuir, d'une certaine manière. Elle avait fui la police, non pas par peur, mais pour protéger Marcus, et elle avait fui Dave... pour des raisons qu'elle n'expliciterait jamais sous peine de verser dans une mièvrerie de comptoir. Et en effet, elle ne pouvait pas fuir. C'était contre absolument tous ses principes. Elle était brave, courageuse, elle pouvait regarder le danger en face, et ne jamais baisser les yeux, avec assurance et une fierté sans bornes. Sa place était là, tout simplement, pas ailleurs. New-York n'avait peut-être pas besoin d'un super hero supplémentaire, avec tous ceux qui sillonnaient la ville, mais un Iron Man ou un Captain America n'étaient pas une Hit Girl. Elle comptait bien faire la différence à sa manière. Elle ne s'attarda pas davantage sur la question, il n'y avait rien à dire de plus, de toute manière. Elle était là, maintenant, ses motifs ne concernaient qu'elle. Mieux valait se focaliser sur le présent, non ? Oui. Mindy n'avait jamais été quelqu'un de passéiste. Loin de là. Elle préférait se concentrer sur le moment présent, ou vers l'avenir proche. Mindy croisa les bras, un sourire un peu gêné s'installa entre eux. Décidément, ils n'étaient doués, ni l'un ni l'autre, pour les interactions sociales.
-Comment tu vas ? daigna-t-elle finalement demander.
Ils ne s'étaient pas vu depuis un an et demi, c'était peut-être le moment de prendre des nouvelles de Harry. Et là était sûrement la preuve qu'elle considérait tout de même le jeune homme comme son ami. Elle se souciait vraiment de lui, elle s'interrogeait vraiment sur ce qui avait pu lui arriver durant tout ce temps. Il valait mieux, d'ailleurs, se concentrer sur lui et ce qu'il devenait que sur elle. Il n'y avait pas grand chose qu'elle puisse dire de son escapade hors de New-York qui touche à un semblant de légalité.
[i]Harry savait à présent que Mindy était donc de retour à New-York et qu’elle était quand même son amie. C’était une bonne chose, il se sentait tout de même soulagé. Même si au fond, il continuait quand même de rester légèrement septique. C’était qu’il accordait quand même rarement sa confiance. Il l’avait fait avec Mindy et il s’était sentit trahit quand elle avait disparu sans laisser de trace. Maintenant, ce que le jeune homme voulait savoir, c’était la raison qui avait poussé Mindy à revenir en ville. Il y avait forcément quelque chose qui avait dû la pousser à faire marche arrière, après un an et demi. Elle ne s’était pas contentée de s’absenter quelques jours après tout, elle avait disparu plus d’un an. Ce n’était pas anodin, donc elle devait avoir forcément pris la décision de revenir pour une bonne raison. Alors, par curiosité, le jeune homme posa directement la question à la jeune femme. Puisqu’il l’avait sous la main, autant qu’il en profite pour lui demander tous ce qui lui passait par la tête. Et elle répondit donc, expliquant qu’elle n’était pas du genre à fuir. En effet, Harry ne voyait pas réellement Mindy fuir devant les problèmes, surtout quand on savait comment ils s’étaient rencontrés. Elle l’avait sorti du pétrin en tabassant ses problèmes, elle faisait certainement la même chose pour les siens à elle. Evidemment, Harry tomba dans le mensonge de la jeune femme, qui n’en était pas un entier. Il ne s’imaginait cependant pas qu’elle avait une tout autre raison pour revenir, une raison qui ne le concernait de toute manière pas du tout.
« En effet, je ne t’imagine pas fuir. » Il marqua une pause avant de reprendre. « Je suis content que tu sois rentré. »
Les mots avaient été prononcé rapidement, parce qu’il n’était pas homme à avouer réellement ce qu’il pouvait avoir sur le cœur. Il était très réservé Harry, il n’était pas à l’aise quand il s’agissait de sentiment. Alors, cela ne lui était pas si facile que cela de dire à la jeune femme qu’il était heureux de son retour, même s’il l’était réellement. Son amie lui avait manqué, il avait peu d’ami en même temps le pauvre. Harry fut presque étonné quand elle finit par lui demander comment il allait. Il était surprit, mais cela lui faisait plaisir quand même. Parce qu’en même temps, cela n’allait pas vraiment fort pour lui ces derniers temps. Au final, c’était toujours la même situation qu’avant le départ de Mindy, rien de mieux et rien de pire. Quoi que les sentiments qu’il avait pour Gwen devenaient peut-être de plus en plus fort, de moins en moins facile à supporter.
« Ca va bien. » Dit-il dans un ton las, qui montrait clairement qu’il n’était pas réellement sincère dans ses paroles. « Mon père continue de me détester. » Il exagérait sans doute, mais c’était simplement son ressentit. On ne pouvait pas dire que Norman lui montrait réellement de l’affection. « Je suis toujours amoureux de ma meilleure amie… qui en pince pour un autre. » C’était étrange pour lui de mettre des mots sur ses sentiments, ce qu’il ne faisait jamais d’habitude. « La belle vie quoi. »
indy se contenta d'un sourire emprunt de fierté quand Harry fit remarquer qu'il ne la pensait pas du genre à fuir, en effet. C'était bel et bien le cas. Et ce n'était pas tant pour fuir, d'ailleurs, que pour protéger en priorité Marcus qu'elle avait choisi de décamper du territoire. Enfin tout ça appartenait au passé, à présent. Elle était là, et elle comptait bien y demeurer. Elle s'abstint de tout commentaire, préférant écouter, et avec une attention qui pouvait bien surprendre mais qui était pourtant sincère. Harry et Mindy ne s'étaient pas vus depuis un an et demi. Forcément, ils avaient bien des choses à rattraper... Même si de son côté, la jeune femme ne savait guère trop ce qu'elle pourrait lui raconter de sa période d'absence. Non pas qu'elle ait été inactive, mais énumérer tous ceux qu'elle avait tabassé, tous ceux qu'elle avait tué, tous les "crimes" qu'elle avait commis (même si à ses yeux, elle s'était contenté de réparer au moins un peu ce monde) n'était pas une chose qu'elle pouvait vraiment se permettre de faire. Quand bien même Harry l'avait vu à l'oeuvre, quand bien même le jeune homme avait conscience de sa double identité, cela n'ôtait rien au fait qu'elle se devait de rester aussi discrète qu'elle pouvait encore l'être. Qu'importe. De toute façon l'on parlait d'Harry, et il ne commettait pas l'indiscrétion de lui poser plus de questions, sans doute conscient qu'il vaudrait mieux ne pas lui répondre quoi qu'il en soit.
Elle appréciait de voir Harry se confier ainsi à elle. Finalement, leur amitié n'avait peut-être rien de factice, elle avait véritablement existé et existait toujours. C'était... particulier que d'avoir ce genre de conversation avec quelqu'un. Mindy n'était pas forcément le genre de personne à qui l'on racontait sa vie, et encore moins le genre de personne qui racontait sa vie. Elle n'était pas même certaine d'avoir un jour eu une conversation normale. La première partie de sa vie, elle n'avait quasiment parlé qu'avec son père, et on ne pouvait pas dire que leurs discussions avaient quoi que ce soit de correct ou d'habituel, et même après, même durant ce temps qu'elle avait passé au collège...elle ne s'était liée à des personnes que pour obtenir d'elles un résultat factice et artificiel. Là, elle avait vraiment l'impression d'assister à une conversation réelle et sincère. Il lui donnait l'impression d'être une adolescente comme les autre. Celle que Marcus aurait voulu qu'elle devienne. Celle qu'une partie d'elle avait voulu être aussi, en réalité. On aurait presque pu y croire. Sauf que sa tenue était tâchée du sang des victimes qu'elle avait assassiné à l'instant. Il était donc toujours en d'aussi mauvais rapports avec son père... Ça ne la surprenait pas vraiment. Si elle, avait été quasi fusionnelle avec Big Daddy, elle avait très bien comprit qu'un froid total séparait les deux Osborn. Tant qu'à cette meilleure amie dont il était amoureux... Il ne devinait qu'une seule candidate, mais en un an et demi, les choses avaient sûrement bien changé.
-Stacy ? suggéra-t-elle un peu au hasard. Dis-toi qu'on trouve toujours moyen de faire pire. dit-elle dans un haussement d'épaules, pas sûr d'avoir les mots qu'il faut dans ces cas-là.
Cela faisait bizarre à Harry de se confier de la sorte, ce qu’il ne faisait jamais avec personne. Non pas qu’il n’en avait pas eu envie, mais il ne savait pas à qui il pourrait parler de ce genre de chose. Certainement pas à Gwen, qui était clairement concerné par cela. Son père non plus évidemment, qui ne supportait déjà pas l’idée que son fils s’intéresse à autre chose que ses études. Au final, le jeune homme n’avait personne à qui se confier, à part Mindy. Ils ne s’étaient pas vus pendant plus d’un an et il lâchait cela, sans presque aucune honte. Au fond, Harry était vraiment soulagé d’avoir retrouvé son amie. Même s’il lui en avait voulu pendant un temps de sa disparition, du fait qu’elle n’avait pas donné signe de vie pendant cette longue année, il semblait avoir tout oublié. Simplement, parce qu’elle était l’une des amies qu’il avait, l’une des seule amie. Il parla donc de son père, de Gwen et de la situation merdique dans laquelle il se trouvait. Clairement, Harry commençait à en avoir assez de tout cela. Il aimerait avoir le courage de se confier à Gwen, lui dire ce qu’il ressentait pour elle. Mais il était tout simplement incapable de le faire. Il avait aussi envie de couper les ponts avec son père, ce qui était clairement impossible. Outre le fait qu’il ne voyait pas réellement comment il pourrait s’en sortir tout seul, il était surtout encore mineur et donc dépendant de son géniteur.
Mindy arriva sans souci à deviner qui était cette meilleure amie dont il était amoureux. Stacy, Gwen Stacy en effet. Toujours et encore elle. Harry ne s’imaginait pas du tout être capable d’aimer quelqu’un d’autre un jour, il ne voyait pas son cœur battre pour quelqu’un d’autre. Ce qui était particulièrement frustrant pour lui, quand on voyait comment elle pouvait être attirée par un autre. Pour la jeune femme, il ne serait sans doute à jamais qu’un ami. Harry ne prit pas la peine de répondre à la jeune femme sur l’identité de cette amie, se contentant simplement de faire un signe de la tête pour qu’elle sache qu’elle avait raison. C’était bien d’elle qu’il parlait. Et la suite des mots de Mindy l’étonna légèrement. Il se demanda si elle sous entendait quelque chose avec ces mots.
« Vraiment ? Tu crois qu’il y a pire que cela ? »
De son point de vue, Harry ne trouvait aucune situation pire que celle-là. Mais c’était sans doute parce qu’il était bien trop concentré sur sa propre situation, sur sa vie qu’il considérait plus que merdique. Alors qu’en réalité, il n’y avait pas que du négatif quand même dans sa vie. Il avait la chance d’obtenir tous ce qu’il désirait grâce à l’argent de son père. Il était proche de Gwen, même s’il n’était pas autant qu’il le voudrait. Elle était quand même son amie et ils avaient l’occasion de se voir régulièrement. Il avait même passé toute une semaine en sa compagnie chez elle, que demander de plus ?
indy poussa un soupir. C'était donc ça, l'amitié ! Écouter les pleurnicheries et jérémiades des gens, et véritablement compatir, pas pour la forme, non, mais parce qu'elle se sentait véritablement concernée, voilà ce qu'était visiblement l'amitié, et voilà ce que la jeune femme se voyait ressentir en présence de Harry. C'était... perturbant, en fait. Il était plus simple d'être égoïste et indifférent, parfois. Là, elle voyait bien qu'il allait mal, et comme elle ne connaissait pas d'autres façons de résoudre ce problème, elle ne voyait pas trop comment elle pourrait venir en aide au jeune homme, si ce n'est en tabassant le père Osborn, puis le mec sur lequel lorgnait Stacy. Bizarrement, la demoiselle était convaincue que ce n'était pas ce qu'il attendait d'elle. Tant mieux, en même temps, elle aurait eu moins de façon de justifier ces actions-ci que la plupart... Alors elle avait trouvé une autre parade, celle de relativiser. Et quand elle se disait qu'il y avait pire dans la vie, elle le pensait effectivement. Après tout, elle avait elle-même vécu des situations plus que délicates, des situations vraiment douloureuses. Et elle savait bien qu'elle n'était pas une exception. Les problèmes de Harry étaient délicats, mais sauf son respect, certains avaient connu pire, au final. Son père, à lui, était encore en vie. Et puis, avoir des sentiments pour quelqu'un qui s'en moque, c'est un lieu commun, non ? (elle en savait quelque chose).
-J'sais pas, ta mère aurait pu crever d'une overdose, ton père se faire cramer sous tes yeux, tu pourrais être recherché par les flics...
Elle disait ça à tout hasard, hein... Bon, ceci dit, elle ne savait pas si son argumentaire allait être complètement convaincant. La mère de Harry aussi était morte, après tout (triste point commun, leurs mères à tous les deux étaient mortes en les mettant au monde), mais son père, quand bien même leurs relations étaient visiblement chaotiques, avait au moins le mérite d'être en vie. Et puis, au moins, il avait pour lui le confort qu'apporte la richesse, c'est pas rien quand même, non ? Dans la foulée, Mindy en avait certainement plus dit sur elle-même qu'elle ne l'avait jamais fait en présence de Harry. Ou même de qui que ce soit, d'ailleurs. Déblatérer sur elle, ce n'était pas son for... Et d'ailleurs, que son interlocuteur ne se méprenne pas, elle n'avait pas prononcé ces mots parce qu'elle voulait qu'on la plaigne. Elle ne voulait pas s'attirer la compassion de qui que ce soit, ça ne l'intéressait pas. Elle n'aimait pas jouer les victimes, encore moins passer pour une victime. Elle était forte, toujours. Les emmerdes, elle leur foutait son poing dans la tronche (métaphoriquement parlant, bien entendu). Elle voulait seulement que Harry remette les choses en perspective. Elle se débrouillait certainement comme un manche (logique, elle n'était pas douée pour un sou quand il était question de relations humaines), mais le but au départ était de le rassurer lui, et de lui permettre de se sentir mieux. Promis, cela partait véritablement d'une bonne intention.
Harry n’aimait pas réellement passer son temps à se plaindre, mais parfois il devait bien avouer que cela lui faisait du bien. Il n’avait pas grand monde avec qui se confier, Mindy était la seule avec qui il parlait ouvertement des sentiments qu’il avait pour Gwen. Cependant, c’était comme s’il avait des œillères sur ses yeux et il ne voyait que ses propres problèmes. Il ne se rendait pas compte qu’il avait aussi des bonnes choses dans sa vie, comme le fait de pouvoir fréquenter son amie (du moins tant que son père ne l’envoyait pas en Europe). Il peinait donc à se rendre compte que d’autres personnes vivaient des choses pires que lui. Au moins, il avait de la chance d’avoir un père, même si clairement il ne voyait pas réellement où se trouvait la chance d’avoir Norman Osborn comme géniteur. Même s’il ne pouvait pas avoir un réciproquement dans ses sentiments pour Gwen, il savait qu’elle tenait quand même à lui. Elle n’était pas complètement indifférente, même si elle ne voyait en lui qu’un ami. C’était déjà bien mieux que rien. Ainsi donc, quand Mindy mentionna qu’il y avait pire dans la vie, Harry la questionna sur ce qui pouvait bien être pire. Et quand elle reprit la parole, parlant clairement de son histoire, le jeune homme se sentit soudainement bien mal à l’aise. En effet, il y avait pire. Harry était sans aucun doute trop égoïste, cela venait de son sang forcément, il ne voyait pas qu’il y avait des proches à lui qui vivaient des choses pires que lui.
« Ouais… c’est sûr. »
Harry se doutait bien que Mindy n’avait aucune envie de recevoir de la pitié ou de la compassion. Même si elle avait disparu pendant une année et demie, le jeune homme se disait qu’elle n’avait pas changé depuis l’époque où ils se trouvaient au même lycée. Donc, il pensait la connaitre sassez pour ne pas prendre le risque de se montrer compatissant avec elle. De toute façon, leur conversation deviendrait bien trop lourde s’ils commençaient à se plaindre tous les deux. Tous cela allait bien trop tourner dans le mélodramatique. Harry n’avait pas réellement de raison de se plaindre, sa vie pourrait quand même être bien pire que cela. Elle allait devenir pire, mais cela il l’ignorait encore. Pour l’instant, il n’était qu’un adolescent normal qui avait tendance à se laisser emporter par sa crise d’adolescent.
« Tu dois me prendre pour un geignard. »
Dit-il, se moquant de lui-même. Il n’avait aucune raison de se plaindre avec Mindy, alors qu’elle avait clairement vécu bien pire que lui. Au moins, le jeune homme ne se retrouvait pas obligé de se cacher parce qu’il était recherché par la police. Il jouissait quand même d’une vie assez agréable avec l’argent de son père. Même si la vie avec son géniteur n’était pas parfaite, il devait bien avouer qu’il avait de la chance de ce côté-là. Il aurait très bien pu se retrouver à la rue en prime.
indy n'était pas certaine que sa façon de s'adresser à Harry avait été la meilleure. Elle donnait sûrement l'impression d'être une amie pitoyable, à cet instant (en même temps, elle l'était bel et bien). Elle n'avait pas voulu reprocher au jeune homme le fait qu'il s'appesantissait sur ses problèmes ou faire avec lui le concours de qui avait eu la vie la plus terrible. Elle ne cherchait pas à s'attirer la compassion de Harry, certainement pas, et apprécia d'ailleurs de constater que le jeune homme avait l'air de le comprendre et ne lui sortait pas le “je suis désolé” d'usage ou une autre connerie du même tonneau. C'est vrai, la vie de Mindy était loin d'être simple, et il était des situations dont elle souffrait encore, comme la mort de son père, qui avait été extrêmement douloureuse pour elle (en même temps, la vie de la jeune femme avait été entièrement conditionnée par Damon Macready), mais elle avait apprit depuis bien longtemps qu'il ne résultait jamais rien de bon au fait de s'appesantir sur son sort. Il fallait savoir aller de l'avant, toujours... même si parfois, elle-même ne respectait pas ses propres consignes. C'était aller de l'avant que de quitter New-York... elle avait tout de même fini par rebrousser chemin. Dans tous les cas, non, elle ne jugeait pas ses malheurs plus épouvantables que ceux de Harry. C'est vrai, objectivement, les expériences qu'elle avait vécu étaient plus traumatisantes, mais ce n'était pas un concours. À son échelle, Harry souffrait de la situation qu'il vivait, et c'était là ce qu'elle choisissait de retenir, et pour cela qu'elle lui avait parlé comme elle le faisait. Non, elle ne le traitait pas de geignard (enfin, c'était quand même clairement parce qu'elle l'appréciait, parce qu'elle aurait clairement envoyé promener n'importe qui d'autre si n'importe qui d'autre s'était mis à chouiner sous son nez), elle voulait seulement qu'il remette ses problèmes en perspective, dans le but qu'il lutte pour les résoudre. Ce n'était pas en se plaignant, qu'on progressait, c'était en agissant.
-T'es pas geignard. Dit-elle finalement avec ce ton amical qu'elle trouvait elle-même étrange d'employer. Qu'est-ce qui lui avait prit de se lier d'amitié avec quelqu'un ? Elle ne savait pas s'y prendre. Bon, d'accord, ce n'était techniquement pas son premier ou unique ami, mais son amitié avec Brook et les pétasses qui l'entouraient avait été une ignominie factice, et en ce qui concernait Dave. Si elle pouvait dire de lui qu'il était un simple ami à ses yeux sans mentir effrontément, cela résoudrait nombre de ses problèmes. Mais prends les choses en main, putain. Si ça t'emmerde, tout ça, prends, les devants, envoie ton père se faire foutre et va dire à Stacy ce que tu penses d'elle. Ça aura pas forcément le résultat que tu voudrais, mais ça te ferais du bien, crois-moi.
C'était sa philosophie. Un franc parler clair et net. Ok, ça marchait pas toujours, mais on arrivait à rien sans forcer le destin, parfois. Bon, sauf que si elle devait appliquer à la lettre ses propres conseils, elle devrait peut-être avoir une conversation avec Dave. Et c'était tout sauf dans ses intentions, alors.
Harry n’était pas le plus sociable des jeunes hommes, il ne savait jamais réellement comment il devait agir. Il avait toujours peur d’en faire trop, ou de ne pas en faire assez. Quand il ne parlait jamais de lui, cela pouvait être pris comme une indifférence totale. Et quand il parlait trop, il avait peur de passer pour un geignard. Ses soucis n’étaient pas si important finalement, il y avait quand même pire dans la vie. Il avait la chance de pouvoir jouir d’une vie assez aisée, grâce à l’argent de son père. Même s’il ne s’entendait pas avec lui, il vivait quand même à son crochet. Tous les enfants n’avaient pas cette chance, même si Harry aurait aimé échanger l’argent contre de l’affection. Et puis Gwen, il pouvait quand même passer du temps en sa compagnie. Du moins, tant que son père ne venait pas gâcher tous (ce qui allait malheureusement arriver). Au fond, il n’était donc pas réellement à plaindre, surtout comparé à d’autre personne. Au fond, il avait une vie bien plus facile que celle de Mindy qui se trouvait être en cavale quand même. Mais, il était comme cela, il avait tendance à tout voir en noir. Et comme il était d’un naturel dépressif, on ne pouvait pas dire que son caractère arrangeait réellement les choses. Il enviait Mindy pour sa façon d’être, le fait qu’elle n’avait peur de rien. Il se souvenait de ce moment où elle s’était vengée sur des filles du lycée, il n’aurait jamais osé faire une chose pareille. Mais il était peut-être temps qu’il prenne enfin les choses en main effectivement. Sauf qu’il était bien plus facile de le penser que de le faire.
Quand Mindy lui affirma qu’il devait envoyer chier son père, avant d’aller voir Gwen et lui dire ce qu’il ressentait, Harry sut à l’instant même que ce n’était même pas la peine qu’il songe à le faire. Il n’aurait pas le courage, il pouvait éventuellement le vouloir mais il serait incapable d’agir. Il se sentait déjà tendue rien qu’en entendant les propositions de la jeune fille. Non clairement, il serait complètement incapable de le faire.
« Je ne suis pas comme toi tu sais… » Cela signifiait tous à ses yeux, il n’avait pas la force de caractère de son amie. Elle était tellement plus forte. Elle n’osait pas dire ce qu’elle pensait quand elle le pensait, ce qui était tout son contraire. Autant, les choses étaient plus simples quand Harry se sentait à l’aise, autant dans ces deux cas c’était compliqué. Il avait tellement peur de tout perdre. Malgré tout, le jeune homme aimait son père et il avait surtout envie de le voir changer, mais il connaissait l’homme et son entêtement. Il savait que cela ne se passerait pas bien s’il osait réellement l’affronter. Et concernant Gwen, il ne savait pas vraiment s’il serait capable d’accepter un refus de sa part. Alors, autant ne pas prendre de risque. « J’oserais jamais. »
C’était à se demander si les deux jeunes gens étaient réellement fait pour être amis, ils étaient tellement différent.
est certain, Harry et Mindy étaient tous deux de natures très différentes. Quand la justicière considérait que foncer dans le tas et ne jamais se laisser marcher sur les pieds était la meilleure parade envisageable, Harry, lui, jouait les planqués. Pour autant, Mindy ne le lui reprochait pas... Avec certains, elle aurait certainement prit bien moins de gants (ou elle s'en serait foutue, tout simplement), mais le jeune homme était un cas particulier. Depuis ce jour où elle lui avait sauvé la mise face à ceux qui le malmenaient, elle avait éprouvé une sorte... d'attachement à l'égard du jeune homme. Ouais, c'était peut-être un lâche de première catégorie, mais il avait le mérite de ne pas être comme tout le monde. Il y avait quelque chose de véritablement touchant dans sa personnalité, et aussi, même s'il y avait sans doute certaines choses à corriger dans son comportement, il y en avait bien d'autres qui étaient totalement honorables. Ils étaient un peu aux antipodes l'un de l'autre, à bien y réfléchir, mais c'était peut-être pour ça qu'ils parvenaient, contre toute attente, à s'entendre tous les deux... Ils se complétaient, d'une certaine manière... En conjuguant leurs deux tempéraments, l'on parvenait certainement à obtenir un être parfaitement équilibré. Dommage qu'ils restent malgré tout deux individus. Entrer dans le lard du père Osborn et courir après Stacy, ce n'était pas la bonne attitude, mais se taire et souffrir en silence non plus. Il aurait fallu trouver un juste compromis entre les deux... Mais ce n'était pas franchement avec les "bons" conseils de Mindy qui allait aider Harry.
-T'es pas geignard mais t'es quand même une sacré lopette. Ces propos auraient pu paraître particulièrement blessants, et ils pouvaient l'être s'ils n'étaient pas correctement interprétés, mais le fait est qu'elle avait prononcé ces mots comme l'on adresse des piques amicales. Celles de Mindy étaient juste un peu plus corsées que la moyenne. Elle marqua une légère pause. Était-ce la justicière en elle qui s'exprimait ? Ou apprenait-elle seulement à être une amie digne de ce nom ? Dans tous les cas, elle avait envie de venir en aide à Harry. Alors, après une légère pause, elle reprit : Compte pas sur moi pour jouer les entremetteuses, c'est pas mon truc. Et en plus, elle serait nul pour ça. Outre le fait que, même en ayant été dans sa classe, Mindy n'avait jamais adressé le moindre mot à Stacy, elle était tout simplement la moins bien placée pour s'immiscer dans les affaires de coeur des autres alors qu'elle-même n'était jamais sortie avec un garçon - et comme c'était parti, elle pensait que cela n'arriverait jamais par ailleurs. Mais si tu veux, je peux lui arranger le portrait, à ton père... pour la forme, quoi.
Soit la proposition qui n'arrangerait pas forcément grand chose à ses problèmes, mais qui pourrait faire du bien sur le moment. Ok, Mindy devait définitivement apprendre que ce n'était pas forcément en frappant sans discontinuer que l'on arrivait à ses fins. Mais pour elle ça avait toujours marché jusqu'ici...
Harry était lâche, c’était clair et net. Jamais il n’oserait prendre les devants pour faire de sa vie ce qu’il voulait réellement. Il ne se voyait pas s’opposer fermement à Norman Osborn, même quand il essayait de s’opposer un peu il perdait vite pied, tout comme il ne se voyait pas aller trouver Gwen et lui avouer ses sentiments. Il n’avait pas envie de tout perdre simplement parce qu’il aurait envie de se lancer dans l’aventure. Gwen n’était pas amoureuse de lui, il le savait parfaitement. Alors, cela ne lui servait à rien de lui parler de ce qu’il pouvait ressentir pour elle. Il risquait simplement de tout perdre. Et concernant son père, c’était même encore pire. L’homme avait un pouvoir incroyable sur sa vie, donc il allait en faire preuve prochainement. Il était donc une lopette, complètement. Le jeune homme ne prenait pas spécialement mal les paroles de son amie, elles étaient fondées au fond. Les deux amis étaient clairement différents. Quand Mindy fonçait dans le tas, Harry préférait rester en retrait. Ils n’avaient clairement pas la même vision du monde et de la manière d’agir et c’était sans doute pour cette raison qu’ils pouvaient s’entendre. Au fond, ils avaient chacun quelque chose à apporter à l’autre. Harry ne put s’empêcher de sourire quand il entendit Mindy lui dire qu’elle ne jouerait pas les entremetteuses. Outre le fait qu’il n’avait évidemment aucune envie de lui demander ce genre de chose, il ne voyait effectivement pas la blonde faire cela. Ou alors, elle ne serait réellement pas dans son état normal.
« Je ne te demanderais jamais une chose pareille. » Lui dit-il, riant presque. Au moins, cela avait le don de l’amuser quelque peu. Même si la deuxième réflexion de Mindy le mit légèrement mal à l’aise. « Je ne suis pas certain que cela arrange réellement mes problèmes avec mon père. » Même s’il fallait bien l’avouer, voir Mindy mettre une dérouiller à son père l’intéressait grandement. Cependant, il savait bien que ce n’était pas en ne disant rien comme lui qu’il arriverait à quelque chose, et que cela ne servait à rien de le frapper non plus. Il fallait sans doute trouver un juste milieu. « Mais si jamais ça me démange trop… je t’appellerais. »
Etait-il sérieux ? En partie certainement. Pendant des années, Harry avait essayé d’attirer l’attention de son père afin qu’il lui montre un peu son affection. Pendant des années, le jeune homme avait continué de considérer l’homme comme un vrai père, continuant de l’aimer malgré tout. Mais plus les années passaient, plus il se rendait compte qu’il y avait un fossé énorme entre eux. Harry doutait fortement que Norman ait pu ressentir quelque chose pour lui un jour, il se servait de lui simplement pour être un bon héritier, puisqu’évidemment il n’était pas éternel. Mais cela ne l’empêchait pas de vouloir garder un infime espoir. Et le jour où vraiment il en aurait marre, peut-être qu’il contacterait Mindy. Il savait à quel point elle pouvait se montrer… persuasive.
ui, c'est sûr, castagner le père Osborn, ce n'était pas forcément ce qui allait résoudre miraculeusement les problèmes de Harry. C'était toujours la réponse à tout, pour Mindy, que de frapper plutôt que de dialoguer, mais même elle était contrainte d'admettre que ça ne fonctionnait pas toujours, et en l'occurrence, le père du jeune homme était bien trop coriace pour filer doux après ce simple règlement de compte. Il n'en demeurait pas moins que ça ferait sans doute un bien fou à Harry que de voir son père se retrouver en position de faiblesse. Oui, vraiment. Ça cesserait de lui faire croire que le paternel était invincible et au-dessus de tout. Et ce type, Mindy voulait bien parier qu'elle était capable de lui régler son compte en deux temps trois mouvements... Bon ok, elle aurait peut-être affaire à ses sbires par la suite, du coup. Mais ça restait un menu détail, tout de même, en tous cas pour elle. L'avantage qu'elle avait dans toute sa prétention, c'est qu'elle se pensait toujours au-dessus de toutes les règles et de tout le monde, capable d'avoir l'ascendant sur n'importe quel adversaire... Les implications par la suite, elle n'y réfléchissait pas. Dans tous les cas, le message était lancé. S'il venait à Harry l'envie ou le besoin d'être défendu, et de façon plutôt musclée, si possible, elle voulait bien répondre à l'appel. Elle deviendrait sa justicière personnelle. Ça lui semblait être en tous cas une perspective convenable, et elle lui permettrait peut-être de se racheter pour son absence, et surtout, pour être partie sans le prévenir.
-Dans ce cas. Elle fouilla dans la sacoche accroché à sa moto jusqu'à y retrouver un stylo-feutre, planqué tout au fond. Elle agrippa le bras de Harry sans délicatesse et inscrivit en lettre fine sur la peau de son poignet son numéro de téléphone. Risqué ? Oui, mais risque calculé. Téléphone jetable, qu'elle avait rendu intraçable. Si quelqu'un d'autre tombait sur ce numéro, ce ne serait pas bien grave... Il serait le seul avec Dave à avoir son numéro de téléphone, il est clair qu'elle ne le communiquait pas à la légère. Mais il l'avait mérité. Et puis, elle devait avouer que ce n'était pas désagréable, ce sentiment d'avoir un ami, un vrai. Comme ça t'as pas d'excuses pour pas le faire. Elle lâcha son poignet, fourra son feutre dans sa poche. Je réponds toujours à l'appel quand y'a des mecs à tabasser. Ou juste si t'as besoin...
Ça aurait pu être comique si ce n'était pas la stricte vérité. Elle était parfaitement honnête. Après tout, ce n'était jamais que continuer sur sa lancée initiale. C'était comme cela qu'ils avaient véritablement "fait connaissance", tous les deux, et comme cela qu'ils s'étaient rapprochés, parce que Mindy avait agressé les loubards qui cherchait des crosses à l'héritier Osborn. Elle ne serait jamais l'amie idéale, parce qu'elle ne savait absolument pas comment s'y prendre, parce qu'elle se débrouillait comme un manche dès qu'il était question de relations humaines, mais elle pouvait promettre à Harry de faire ce qu'elle faisait le mieux, au nom de leur amitié : elle serait désormais toujours là pour le protéger et pour le défendre. Elle avait l'âme d'une justicière, d'un super-héros. Et on ne le lui ôterait pas.
Harry commençait à bien connaitre Mindy, heureusement qu’elle n’avait pas changé pendant cette année et demi, il savait qu’elle aimait frapper avant de parler. C’était son truc, ce qui les avait rapprochés la première fois. Elle était complètement différente de lui, qui avait tendance à vouloir se fondre dans la masse et se faire oublier. Il peinait déjà à parler à son père en s’opposant à lui, il était plus qu’évident qu’il ne pourrait pas se battre avec lui. Ce n’était, de toute manière, pas la solution à ses soucis. Sans aucun doute, le fils devait avoir une vraie discussion avec son père, il devait jouer cartes sur table. Mais le jeune homme manquait trop de confiance en lui pour faire cela, pour oser réellement mettre des barrières devant le visage de son géniteur. Il ne savait pas encore à quel point il allait se montrer minable devant lui, il ne savait pas encore à quel point il allait avoir envie de le frapper. Pour l’heure, il n’avait donc aucune envie que Mindy s’occupe de son père, mais il gardait quand même cette solution dans un coin de sa tête, au cas où. Harry observa la jeune femme chercher quelque chose dans sa sacoche avant d’en sortir un stylo et d’attraper son poignet. La pointe du stylo sur sa peau n’était pas des plus agréables, mais c’était pour la bonne cause. Fou ou pas, Harry appréciait réellement que Mindy lui donne son numéro de téléphone. Ils ne s’étaient pas vu pendant très longtemps, mais ils semblaient partit pour profiter de leur nouvelle chance. Harry appréciait réellement l’idée d’être l’ami de la jeune femme, il avait peu d’ami sincère. Il y avait bien sûr Gwen, mais tout était différent avec Gwen.
« Ok, je n’y manquerais pas ! » Et le jeune homme n’avait pas l’intention de se contenter de demander à la jeune femme de tabasser ses « ennemis ». Il avait bien envie de profiter du fait qu’ils étaient amis, même si leur amitié était assez différente de celle des autres. Ce n’était évidemment pas sur l’épaule de la justicière qu’Harry allait pleurer quand il était triste, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait se contenter de ses talents de castagne. « Je suppose que tu ne reviens pas au lycée. »
C’était sans aucun doute débile de sa part de mentionner ce détail, cela semblait bien évident qu’elle n’allait pas revenir. Après tout, d’après ce qu’elle lui avait dit, elle était recherchée. Normalement, elle ne devrait même pas prendre le risque de se promener dans les rues de New-York. Tant pis, ils auraient l’occasion de se voir autrement. De toute manière, la jeune femme avait sans aucun doute bien mieux à faire que d’aller perdre du temps en classe. Harry aimait bien les cours, cela l’occupait c’était une bonne chose, mais on ne pouvait pas dire que c’était plus que passionnant. La vie de Mindy devait être bien plus intéressante à vivre. Mais comme on dit, l’herbe est toujours plus verte dans le pré d’à côté.
u final, Mindy était plutôt heureuse que la situation ne se soit pas arrêtée quand Mindy suggérait à Harry de s'en aller. Elle était heureuse de pouvoir parler avec lui, d'avoir de ses nouvelles. Elle n'avait pas eu véritablement conscience de la valeur qu'avait pu prendre leur amitié avant de le revoir, et si elle avait pu lui tourner le dos sans même dire au revoir et s'enfuir pendant une année et demie sans avoir le moindre regret, elle ne pourrait plus refaire de même (quand bien même elle n'avait aucune envie de quitter New-York autrement que les pieds devant, désormais). Elle était contente de cette reprise de son contact, et elle se surprenait à vraiment espérer qu'il utilise le numéro de téléphone qu'elle avait noté sur son bras, pas seulement quand il aurait besoin de quelqu'un pour prendre sa défense ou castagner ceux qui lui voulaient du mal, mais aussi quand il en aurait envie, tout simplement. Elle se familiarisait avec ce que l'amitié, la vraie, celle qui s'épargnait tout faux semblant, pouvait être, et elle adorait ça. Ce n'était pas déplaisant de se dire que quelqu'un comptait sincèrement sur vous, et que vous pouviez compter aussi sur cette personne. Elle sourit légèrement quand son interlocuteur lui demanda si elle retournerait au lycée. Elle savait bien que lui-même connaissait pertinemment la réponse. Elle était recherchée par les autorités locales, la chose la plus stupide qu'elle pourrait faire à l'heure actuelle, pour les rappeler à son existence alors qu'elle avait su se faire oublier d'elles, c'était retourner sur les bancs de l'école. De toute manière, flics ou pas, elle n'aurait pas franchement eu envie de retrouver le lycée. Elle était loin de n'en garder que de bons souvenirs. Il y avait bon nombre de ses camarades de classe dont elle n'avait vraiment aucune envie de recroiser le chemin. Sans oublier que les cours, ça la bassinait (pour le peu auxquels elle avait assisté, étant donné sa propension à sécher allègrement quand elle était scolarisée), elle n'y trouvait pas d'intérêt. Ces enseignements étaient sans rapports avec la vie, sans rapports avec la vie qu'elle voulait mener tout du moins. Ce qu'elle devait apprendre de l'existence, elle avait eu son père pour le lui apprendre. Elle ne pensait plus avoir besoin du moindre outil pédagogique. Rien à foutre, non, de connaître par coeur l'Histoire des Etats-Unis, la démographie de l'Australie, les subtilités de la langue anglaise... Elle avait choisi sa vocation, une vocation qui se dispensait très bien de cela.
-Comment t'as deviné ? répliqua-t-elle d'un ton amusé. C'était pas fait pour moi, le lycée, de toute manière. Ma vie c'est... d'un geste, elle désigna de haut en bas son costume de Hit Girl... ça, maintenant. Rien d'autre.
Elle s'était entièrement consacrée à sa vie de justicière, oui... même si, dernièrement, elle commençait à laisser des variables indignes de la super héroïne qu'elle voulait être prendre de l'importance. Et le pire, c'est qu'elle adorait ça, vraiment.
Harry se doutait bien en effet que Mindy n’allait pas remettre les pieds au lycée, ce n’était pas bon pour elle. La jeune femme était recherchée par la police, ce n’était donc pas possible qu’elle se rende dans un endroit tel que celui-ci. Et au passage, il comprenait parfaitement le fait qu’elle ne désire pas suivre les cours. Le jeune homme n’avait rien contre le fait d’apprendre les cours, mais il devait bien avouer que certaines matières l’intéressaient plus que d’autre. Cependant, il travaillait toujours énormément dans chaque matière, même quand cela ne l’intéressait pas du tout. Parce qu’il savait parfaitement qu’il n’avait pas le droit de voir sa moyenne baisser. Malheureusement, son père veillait à ce qu’il ait toujours de bonnes notes. C’était pour cette raison donc qu’Harry trouvait parfois le lycée très difficile à supporter, même si par chance il y avait de la bonne compagnie. Enfin donc, ce fut sans surprise que Mindy confirma le fait qu’elle n’allait pas retourner au lycée. Cet endroit ne semblait en effet pas un endroit pour elle, elle avait bien mieux à faire. Harry devait bien avouer qu’il était impressionné par le fait qu’elle puisse à ce point prendre sa vie en main. Ils avaient le même âge, mais clairement pas la même mentalité. Alors qu’Harry se laissait porter par une vie de luxure, se contentant de se plaindre de ses ennuis, Mindy combattait pour ses idées.
« Il faut que tu te concentre dessus alors, tu perdrais trop à vivre normalement ! » Clairement, Harry enviait Mindy. Mais il était peut-être temps qu’il arrête d’envier les autres et qu’il prenne sa vie en main, cependant ce n’était pas demain la veille. « Je suis de tout cœur avec toi en tout cas. »
Puisqu’il était évident que la jeune femme n’allait donc pas remettre les pieds au lycée, Harry n’avait donc pas d’autre choix que d’user du numéro qu’il avait à présent sur son bras. Il avait bien l’intention de le faire, même s’il n’avait pas besoin de casser la figure à quelqu’un. Il n’avait pas énormément d’ami, mais ces derniers étaient précieux. Pour l’heure, il était sans aucun doute temps pour eux de se quitter. Ils avaient discuté un moment, cela fut un moment fort appréciable, mais toute bonne chose avait une fin. Il n’était pas non plus très sécurisant pour la jeune femme de rester ainsi à discuter, alors que n’importe qui (ou presque) pouvait les trouver. Ils auraient sans aucun doute d’autres moments pour parler, d’autres choses à se dire.
« Je crois qu’il est temps pour moi de te laisser. » Il marqua une pause avant de reprendre. « Je ne manquerais pas de te faire signe. »
Il n’était pas doué pour dire au revoir, alors il se contentait de faire dans la simplicité. Ils allaient chacun se séparer, reprendre leurs routes normales avant de se retrouver dans un futur plus ou moins proches. Harry savait comment contacter Mindy de toute manière, il n’avait qu’à le faire.
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