Steven Rogers et Nick Fury Oh Captain, My Captain ! The First Avengers
I
l s'agissait d'un jour comme les autres qui commençait pour le directeur Fury. Un jour où, comme à son habitude, il se rendait à son bureau au Triskellion. Un jour où le S.H.I.E.L.D était, comme à son habitude, toujours au meilleur de sa forme. Chaque agent occupait la tâche qu'on lui avait confié avec la même détermination et même dévouement qu'il s'était donné depuis son arrivée dans l'organisation. Nick prit l’ascenseur jusqu'au dernier étage où se trouvait son bureau, puis s'installa à son ordinateur. Il avait reçu trois messages de la plus haute importance sur sa boîte mail qu'il s'empressa d'ouvrir. Le premier alimentait une fois de plus les ragots qui tournaient autour de la célèbre ''menace mutante''. Le directeur du S.H.I.E.L.D n'était pas réellement préoccupé par cette ''menace'', comme les médias se donnaient à cœur joie de la nommer ainsi. De son côté, il avait déjà pu planifier un rendez-vous avec l'homme qu'il avait identifié en quelque sorte comme le leader de la race mutante. Il attendait cette entretien avec impatience pour pouvoir enfin considérer les mutants comme des alliés, ou non. Le deuxième mail relatait des attaques terroristes exécutée aux quatre coins du globe par un groupe de personnes non identifiés, qui agiraient à l'heure actuelle en effectif réduit. Ce détail aurait permit au S.H.I.E.L.D de pouvoir endiguer 90% de la menace. Nick marqua alors dans un coin de son ordinateur le nom de quelques agents qui devraient enquêter sur cette nouvelle organisation. Enfin, il ouvrit le troisième mail pour faire face à des événements qui le touchèrent profondément. Il venait de perdre une quinzaine d'agents, assassinés en mission ou en permission, par quelque chose qui n'avait pas encore pu être identifié. Quelque chose, ou quelqu'un ? Là était la question que Nick se posait en ce moment même. Il plongea sa tête dans ses mains et s'isola du reste du monde quelques instants.
Cette position le plongea dans une obscurité, un monde à part, où il pouvait réfléchir. Il se passe en tête les derniers événements. Il pensait aux familles qu'il devrait prévenir concernant les décès des agents. Et encore... D'après les rapports qu'il avait lu, certains d'entre eux avaient été assassinés devant leurs proches. Soudain, il se sortit de son monde de ténèbres puis prit le téléphone. ''Coulson ? Faîtes moi envoyer tous les dossiers concernant la ''menace mutante'', toutes les attaques de ce groupe terroriste non-identifié. Transmettez-moi aussi ceux sur nos agents assassinés ce mois-ci.'' Après avoir raccroché, les dossiers ne tardèrent pas à arriver sur son ordinateur. Avec son doigt, il fit glisser l'icône en dehors de l'écran, et un dossier virtuel apparut alors dans ses mains. De ce dossier, il en sortit trois autres qu'il lança dans les airs pour aller se positionner d'eux-mêmes en face de lui. Il était rare que le directeur Fury se mette à gérer lui-même une affaire. Et pourtant, les circonstances faisaient qu'il n'avait pas le choix. C'était devenu une affaire personnelle. Personne ne s'en prenait à ses agents sans en subir les conséquences direct. Pour commencer, il tapota le dossier rouge, celui concernant les attaques terroristes, et celui-ci éclata pour venir encercler Fury de toute part avec les informations qu'il contenait. Il tapota ensuite le dossier bleu, celui concernant les assassinats des agents du S.H.I.E.L.D, et les informations allèrent à leur tour se répartir autour de lui. Il saisit une information qui expliquait que les attaques terroristes qui avaient eu lieu uniquement aux États-Unis, puis en claquant des doigts fit disparaître tout ce qui concernait les autres pays. Dans les informations du dossier bleu, il lut que les agents avaient été les uniques cibles de cette chose qui les tuaient un à un. Or, le dossier rouge relatait des attaques terroristes touchant plusieurs victimes. Il fallait donc exclure tous liens entre les deux affaires. Il balaya d'un geste de la main toutes les informations qui restaient de dossier rouge qui disparurent aussitôt. Il écouta les rapports audio des témoins et des familles des victimes ayant pu assister à la mort des agents. Beaucoup d'éléments identiques ressortaient. ''Il y eut un silence, puis un coup de feu se fit entendre avant que mon père ne tombe, mort, sur le sol.'' - ''Il n'y a pas eu de coup de feu. Cependant, cette homme lui a tranché la gorge avant de s'enfuir par les toits avec un couteau.'' - ''Le meurtrier ne cherche pas à masquer son visage.'' Nick regroupa toutes les informations concernant les armes des différents crimes, ainsi que toutes les descriptions qui avaient été faîtes de l'individu. Concernant les armes, il s'agissait d'un couteau et d'un fusil sniper qui ne venaient pas de fournisseurs d'armes, mais de l'armée américaine elle-même. Il pu identifier que les armes dataient de la première et de la seconde Guerre Mondiale. Il déduisit alors que l'individu avait dû les dérober sans qu'on s'en aperçoive. Concernant le physique du meurtrier, il pu identifier un homme faisant 1 mètre 91, environ la cinquantaine, cheveux courts, traits de visages très sévères et yeux marrons. Il dressa alors un portrait robot qu'il rentra dans la base de donnée, puis c'est alors qu'il eut une réponse positive à sa recherche. ''Je te tiens, espèce d'enflure...'' Le profil de la personne s'afficha aussitôt sur le grand écran du bureau. Ethan Mills. Ancien militaire. Né en... 1890 ? Nick lu également que le cet homme selon les rapports aurait été tué avec sa femme et sa fille lors d'une fusillade à son domicile, entre un groupe terroriste de l'époque, en 1945, et les services secret américains. Aussitôt, il ouvrit le dossier concernant les mutants, et chercha si le profil convenait à un cas de mutation en rapport avec l’immortalité... Mais il ne trouva rien.
Vaincu, il tapa des mains, et tous les dossiers virtuels disparurent de la pièce. Il prit soin de supprimer également toutes ses recherches sur cet homme nommé Ethan Mills, afin de ne pas rester sur de fausses pistes. Il retourna s'asseoir à son bureau puis tapota un moment sur son ordinateur. Ce genre d'affaire, il ne serait pas capable de la résoudre seul. Le S.H.I.E.L.D aurait du mal à s'en occuper sans aide. Puis c'est là qu'une nouvelle idée vit le jour dans son esprit. Le projet Initiation. Un projet qu'il avait commencé à mettre sur place depuis un moment désormais, ayant pour but de regrouper les plus grand héros dans une seule unité pour contrer les menaces qui pesaient sur le monde. Bon certes, les menaces en ce moment pesaient sur le S.H.I.E.L.D. Mais ça comptait quand même. Il ouvrit le dossier et fit face aux derniers succès du moment. Iron-Man, Spider-Man, Thor... Capitaine America ? L'homme que l'on avait récemment sortit de son frigo et qui commençait son intégration dans le nouveau monde ? Le symbole même des États-Unis d'Amérique ? Cela semblait être un bon commencement. Il chercha dans sa base de données l'adresse de cet homme, annula tous ces rendez-vous de l'après-midi puis quitta le Triskellion.
Arrivé devant la porte de Steve Rogers, il frappa une première fois à la porte. Mais personne ne lui répondit. Se doutant de l'absence du capitaine, il préféra rentrer de force afin de l'attendre à l'intérieur. Il crocheta alors la serrure et s'assura de bien refermer la porte afin de ne pas inquiéter le capitaine. Il en profita pour visiter un peu les lieux. On dit que par l'état du lieu où habitait la personne qu'on venait voir, on pouvait vite deviner quel genre de type il était. Par exemple, rien qu'à l'apparence des locaux de Tony Stark, on pouvait deviner qu'il s'agissait d'un homme riche, légèrement agaçant sur les bords et plutôt imbu de sa propre personne. Concernant Steve Rogers, il s'agissait d'un intérieur aux allures simples, modestes, comme son propriétaire. La porte claqua, et le capitaine fit son entrée dans la pièce sans remarquer la présence de Nick. ''Bonjour Capitaine'' dit alors Fury pour signaler sa présence.
code by Mandy
Dernière édition par Nick Fury le Mer 23 Sep - 23:23, édité 1 fois
Une multitude de nuits mais toujours le même rêve. Ce même rêve qui s’arrête toujours comme s’il m’attendait, et reprend toujours là où il a commencé. Une telle répétition devrait être un signal suffisant pour me rendre compte de mes rêveries, mais non, rien n’y fait, j’y crois toujours inespérément. Je m’éveille d’un sommeil lourd et pénible qui me rappelle ô combien il fut brutal d’en revenir. Retrouvant mes esprits, je tente de me raccrocher à quelque chose que je connais, les murs de mon appartement ne me sont d’aucun secours, fidèles à leur réplique. Je prends alors conscience de sa présence, étendue là à mes côtés dans une nuisette d’un rouge désir. Peggy. Elle s’éveille face à ma détresse, qui est toujours la même. Son étreinte est chaude, rassurante, apaisante. Son sourire ... incapable du moindre mensonge. Je caresse sa joue avec tendresse, me noyant dans la profondeur de son regard, alors qu’elle me fait savoir, ou plutôt me répète encore, que la guerre a pris fin voilà deux ans, que le pays est sauf, qu’il me faut admettre cette réalité. Que je peux enfin raccrocher et profiter de la vie qui m’est offerte à ses côtés. Et si je ne demande qu’à y croire alors que je l’enlace, mais n’arrive à le faire que quelques minutes toujours trop courtes.
Il m’était difficile de comprendre pourquoi un tel rêve tournait en boucle dans ma tête. Un désir inavoué d’achever ce qui n’a pu l’être ? Un besoin de reprendre là où les choses se sont arrêtées, d’imaginer ce qu’aurait été ma vie si on m’avait retrouvé 70 ans plus tôt ... Au regard de la vie que Peggy a vécu, des choses qu’elle a accompli, de la détermination dont elle a fait preuve, et de cette force qui toujours la porte, je me sens si moindre en comparaison. Mais cette vie-là n’existe pas. Il n’en va d’aucune réalité tangible. Alors qui suis-je ? Me gagnait la confusion alors que mon retour de chez Peggy fut une nouvelle fois, atrocement douloureux. Elle était le seul lien qui me maintenait à ce monde, et j’espérais encore trouver réponse auprès d’elle. Mais la voir, chaque jour, s’éteindre un peu plus, ses souvenirs s’estomper, devenait insupportable, autant pour elle que pour moi. Nous aurions dû vieillir ensemble ... et me voilà pris entre deux vies comme l’on saute dans un pont tridimensionnel et ne toujours pas trouver les réponses que l’on attend. Je sais qu’il me faut cesser d’y venir. Je ne supportais pas plus longtemps la déchirure dans son regard à chaque fois qu’elle me retrouve après toutes ces années de vie vécues l’un sans l’autre. Je ne voulais plus lui infliger ça. Mais comment tirer un trait sur ce passé qui a fait de moi celui que je suis aujourd’hui ? Ça me parait compromis.
Si aucune urgence ne se présentait à moi, j’avais dans l’idée de repasser par mon domicile avant d’aller cogner quelques sacs pour évacuer mon trop plein de ressentiments. Je n’avais que peu envie de voir du monde aujourd’hui. Depuis mon réveil, je ne débordais pas d’un regain d’humanité. Il m’arrivait de sortir, certes assez rarement, et avais le sentiment d’être inadapté où que j’aille. Il y avait qu’au Shield où les choses paraissaient on ne peut plus normales et où je parvenais à être à mon aise, et encore tout dépendait à l’étage auquel on se trouvait. Arrivant chez moi, dans mon petit appartement à la fois simple et modeste, me suffisant amplement du minimum requis, la décoration d’intérieur est à l’image de ce que j’ai toujours connu, une chance que l’on se passionne encore pour le rétro et le vintage. Je déverrouille la serrure et pénètre à l’intérieur sans me douter de rien. Mon bouclier se trouve toujours proche de l’entrée dans l’éventualité où je ne serais pas seul chez moi. A peine eu-je atteint le salon, qu’une voix grave, presque solennelle vient fendre le silence, mais ne provoque aucune inquiétude en moi. Cette voix m’est familière, au timbre patriotique. Comme l’on ne parle jamais pour ne rien dire, et que la moindre parole semble être de la plus haute importance, capitale, nécessaire.
« Nick Fury ... que me vaut l’honneur de votre visite ? », lui demandai-je courtoisement, passant sur ses méthodes peu conventionnelles de fixer un rendez-vous. Ce ne serait pas mes protestations qui l’empêcheraient d’agir à sa guise. Néanmoins, le fait qu’il n’est pas cherché à me contacter d’une toute autre manière m’intriguait au plus haut point. Certainement ne venait-il pas me demander comment je vivais le changement. Ses précédentes tentatives dans ce sens n’avaient pas eu l’effet estompé me concernant. Alors que faisait-il dans mon appartement ?
Steven Rogers et Nick Fury Oh Captain, My Captain ! The First Avengers
N
ick Fury était réputé pour ses entrées discrètes et ses manières d'accroches assez théâtrales. Il faisait également parti de ce genre de personnes qui se montraient uniquement quand on en avait réellement besoin. Cependant, si Nick Fury n'avait pas envie d'être trouvé, il devenait introuvable. Fury remarqua le bouclier du Capitaine posé tout près de l'entrée. ''Moi aussi je ça me fait plaisir de vous revoir Capitaine'' dit-il d'un ton sarcastique suite à l'accueil qu'il venait de recevoir. Il fallait dire que cela devait être parfaitement désagréable de savoir que quelqu'un pouvait s'infiltrer aussi facilement chez vous et sans votre permission. ''Est-ce qu'il me faut une raison particulière pour venir voir comment se porte notre soldat encore fraîchement sortit du congélo ?''
Nick se balada un peu dans l'appartement, se dirigeant jusqu'au bouclier du Capitaine qu'il empoigna bien solidement. ''C'est un sacré poids que vous portez là'' dit-il en essayant de faire quelques mouvements et d'échanger des coups avec un adversaire invisible. ''Cependant, je préfère encore mes armes'' ajouta-t-il en le reposant à sa place, tout en lui adressant un sourire. Il s'avança en direction de Steve Rogers et s'appuya contre un mur tout prêt de lui. A son visage, Fury put voir que le Capitaine avait passé une assez mauvaise journée. Mais ne voulant pas le forcer, il préférait le laisser parler de lui-même s'il en éprouvait le besoin. ''Vous vous faîtes à votre nouvelle vie ?'' demanda le directeur de S.H.I.E.L.D tout en reprenant son tour d'inspection. Après avoir tourné pendant un long moment autour du pot, Nick décida prit enfin la décision d'expliquer la raison de sa venue, en commençant par parler de la manière qu'il avait choisit. ''Excusez-moi de ne pas vous avoir prévenu de ma venue. Cependant, nous ne sommes jamais assez prudent. Au moins, je suis sûr que nous ne serons pas dérangés.'' Laissant un silence où il regarda partiellement par les fenêtres pour être sûr que personne ne les observes. ''J'ai besoin de votre aide, Capitaine. Le monde a besoin de vous. Nous arrivons à un tournant décisif de notre existence où les faibles se feront écraser par les plus forts.'' Il marqua de nouveau un temps puis s'arrêta de marcher pour fixer Steve Rogers de son œil unique. ''Et nous aurons besoin de héros comme vous pour sauver ces pauvres gens.''
code by Mandy
Spoiler:
Désolé pour le peu de longueur J'essayerai de faire plus long pour les prochains ;)
Dernière édition par Nick Fury le Mer 23 Sep - 23:23, édité 1 fois
Il y a ce que nous savons de nous-mêmes, ce que nous pensons être, et pouvons attester qui nous permet de nous définir et d’agir selon notre sens moral et la rudesse de notre caractère. Et il y a ce que les autres savent de nous, pensent de nous, et disent de nous. La façon dont on peut être dépeint peut varier de celle que l’on a de se voir. Et quelques fois, c’est un fossé qu’il y a entre les deux. Alors, il ne nous reste que nos actes pour attester de notre bonne foi et de notre bon fond. La guerre restera toujours le prétexte idéal pour se parfaire de conduites déviantes, tout comme on ne peut jurer d’une justice juste. Nick se trouvait dans mon appartement, et il pouvait en être dit sur ses manières qui ne mettraient aucun homme en confiance. Il tenait la posture d’un maître du jeu qui distribue les cartes, ne laissant aucune place au hasard ou même à l’imprévisible dans son jeu. Et je n’appréciais guère son besoin de tout contrôler au point d’en omettre l’essentiel. Mais j’avais du respect pour cet homme. Tout immense et invraisemblable était-il, il était le seul à encore m’inspirer confiance. Il était un soldat, tout comme moi. Mais le fait de ne jamais voir clair dans son jeu me postait sur la défensive. Il pourrait en être dit sur Nick Fury. Et certainement que la façon dont il se décrirait et celle dont le qualifierait le monde extérieur s’opposent par les extrêmes. Est-ce que cela fait de lui un homme qui se déjuge ? Le fait même que je ne sois plus le même qu’il y a 70 ans est-il un mensonge fait à l’Amérique ? Quelle était donc que cette mascarade ?
« Mais ce n’est pas le seul motif de votre présence ici », lui dis-je pour répondre à sa question. Il y aurait de quoi se sentir honoré qu’il puisse faire le déplacement dans le seul et unique but de savoir comment je me fais aux changements. Mais cela ne peut suffire à un homme de son envergure. Je le suivis du regard alors qu’il arpentait l’appartement, à la recherche d’une manière, significative, d’introduire. Appuyé d’un seul bras contre l’encadrement de la porte, poing sur la hanche, je le vis soupeser le bouclier et effectuer quelques mouvements avec, de son bras. L’âme d’un super-héros se cachait derrière cet homme. Il n’en voudrait surement jamais l’étoffe, et nierait certainement tout d’un seul bloc, mais son courage et la force dont il fait preuve au quotidien ne sont plus à démontrer. Je souris face à la scène lorsqu’il se résigna enfin à reposer le bouclier au sol, préférant la sécurité de ses automatiques. Il vint se porter à ma hauteur, et s’adossa au mur opposé pour me faire face.
« Je n’ai pas à me plaindre, le monde a progressé tel qu’il le devait bien que je ne puisse dire que tout lui a été bénéfique », lui répondis-je alors qu’il continuait de faire les cent pas dans la pièce. Lorsqu’il reprit la parole, je compris enfin qu’il allait réellement me faire part de la raison qu’il le porte à se trouver dans mon appartement et le faire dans de telles conditions.
« Nous y sommes », ajoutais-je, alors qu’il revenait vers moi me regardant fixement. Alors qu’il reprenait la parole, je ne le lâchais pas des yeux, un air grave imprimé sur le visage. Je l’écoutais sans l’interrompre, cherchant à savoir où il souhaitait en venir, et deviner quel projet il avait derrière la tête. Il connaissait ma détermination et ma volonté d’aller combattre au-delà des risques à courir et quel qu’en soit le prix.
« Qu’attendez-vous de moi, Nick ? », lui demandais-je, à la fois impatient et totalement désaxé. Le costume du porte-bannière étoilé avait joué de son contexte en temps de guerre mais aujourd’hui ... Je ne parvenais à en concevoir la portée.
Steven Rogers et Nick Fury Oh Captain, My Captain ! The First Avengers
N
ick tournait pas mal autour du pot. Il ne savait pas encore quelle était la meilleure manière d’aborder le sujet qui constituait l'objet de sa venue. Il y avait tellement de choses à dire, et pourtant si peu de temps pour passer à l'action. Encore fallait-il que le directeur du S.H.I.E.L.D ait les arguments nécessaires pour enrôler Captain America dans ce nouveau groupe qui allait bientôt voir le jour. Pour les États-Unis, il étais un symbole d'espoir et de liberté. Tous les citoyens de ce pays connaissaient son nom. L'avoir dans l'équipe constituerait une avancée incroyable dans le projet Initiative, et causerait probablement par la suite un effet boule de neige qui amènerait d'autres Super-héros à rejoindre le groupe plus facilement. A une époque, Nick aurait probablement prit le partit d'être à la tête de ces Super-héros sur le terrain. Grâce à l'entraînement intensif qu'il avait subit, il aurait pu probablement suivre le rythme très facilement. Il aurait même pu donner la cadence aux autres. Cependant, maintenant qu'il dirigeait le S.H.I.E.L.D, crapahuter de droite à gauche avec ses agents ou d'autres compagnons d'armes n'était pas la chose la plus judicieuse à faire. Il avait en quelque sorte troqué son avion de chasse et ses grenades pour un bureau et un cache-œil. Il gardait néanmoins toujours un certain plaisir à se dégourdir les jambes sur le terrain. Puis par sécurité, il gardait constamment son arme, un revolver, à sa ceinture. Non, Nick avait décidé de laisser sa place à d'autres personnes qui pouvaient se montrer plus compétentes que lui. Bien entendu, il gardait son poste de directeur du S.H.I.E.L.D. Cela allait de soit. Cependant, il ne comptait pas diriger complètement l'équipe du projet Initiative. Son rôle se résumerait à envoyer le groupe en mission. Concernant le déroulement des opérations, il préférait confier cette responsabilité à des mains plus expertes. Et ces mains se trouvaient celle de Steven Rogers. Son dossier ne cessait de faire l'éloge de ses qualités de meneur d'équipe. Pour poser les bases du projet Initiative, il ne voyait personne d'autres pouvant endosser ce rôle. Du moins, pour le moment. Fury avait bon espoir que l'équipe prenne de l'ampleur. Bien entendu, il n'avait pas l'intention de laisser complètement les rennes aux Super-héros. Il superviserait de loin chacune des opérations, et interviendrait si certaines prenaient de l'importance.
Tourner en rond ne servait désormais plus à rien. Nick aimait bien prendre régulièrement des nouvelles de son Captain sortit du congélo. Cependant, il était désormais temps de rentrer dans le vif du sujet. Heureusement, Steven était plus qu'encourageant avec le directeur du S.H.I.E.L.D. On pouvait voir qu'il était vraiment désireux d'en savoir plus sur la raison de sa venu. Néanmoins, accepterait-il de rejoindre un projet aux allures beaucoup trop ambitieuses ? Très bien. Il était grand temps de se jeter à l'eau. ''Laissez-moi vous parler du projet Initiative.'' Nick prit la liberté de s'asseoir à la table du salon, et invita Steven à en faire de même. Il y allait avoir beaucoup de choses à dire. ''Il s'agit d'un groupe de Super-Héros que je cherche à monter. Le monde est en danger au moment même où je vous parler, Capitaine. Il peut tout aussi bien subir une invasion extérieur ou être encore rongé de l'intérieur. Je n'attendrai pas que des innocents meurent pour agir. C'est pour cela que je vous propose de rejoindre ce projet ambitieux.'' Nick laissa un temps à Steven Rogers pour assimiler toutes les informations qui venaient de fuser. Le Gouvernement se plaisait à qualifier le directeur du S.H.I.E.L.D de paranoïaque. La seule raison qui le faisait qu'il le laissait à son poste était son efficacité à agir en cas de crise. Cependant, ce n'était pas pour autant que le Gouvernement prenait la peine de financer ces vaillants défenseurs. Et oui, on pouvait dire que le S.H.I.E.L.D s'était fait tout seul. ''Si je veux créer le projet Initiative, c'est aussi pour continuer de défendre ces pauvres innocents. Les Super-héros ont un potentiel incroyables. Individuellement, il peut à lui seul accomplir de grandes choses. Mais, imaginez un seul instant ce que pourrait faire un groupe entier de Super-héros travaillant main dans la main.
La présence de Nick dans mon salon laissait présager quelque chose d’énorme. Parce qu’il ne faisait jamais rien sans raison tout comme chacune de ses actions était toujours murement réfléchie. Depuis mon réveil, il s’était montré présent, bienveillant, mais tellement opaque tant dans son attitude que dans ses pensées, qu’il m’était impossible de connaitre à l’avance ce qu’il pouvait penser ou même décider. Et un tel fait me troublait, parce qu’indirectement il me donnait l’impression de vivre dans le secret. D’être le détenteur de tant d’informations capitales qu’il conservait sous clé, dans l’attente d’un moment propice, quand le monde sera prêt à les connaitre et les assumer. Mais personne ne pouvait affirmer de ce que serait le futur, même à l’heure actuelle. Alors pourquoi se sentait-il obligé, même convaincu d’agir de la sorte ? L’organisation du Shield me faisait l’effet d’une gigantesque machine autogénérée dont personne ne semble réellement avoir le contrôle, à part peut-être Nick, qui l’entretient autant qu’il semble en être son incarnation. Et en cela, toute décision émanant du QG me mettait sur la réserve. Possiblement parce que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient, et que je ne suis plus certain d’y avoir ma place. Croire en un seul homme peut-il sauver toute sa structure ? Ou seul l’homme mérite-t-il d’être sauvé ? Et si toute la structure n’était-il plus le reflet de cet homme ? Agissant, délibérément en roues libres … A toujours me méfier des hommes de pouvoir, je ne savais que trop bien ce que peut pousser à faire son avarice.
Il se retourna pour me faire face et me fit part de la véritable raison de sa présence ici. « Le projet Initiative ». C’était la première fois que j’en attendais parler, mais en compris toute l’importance que cela avait à ses yeux. Son nom en portait toute l’expérimentation du projet, et surement avait-il été enterré avant même d’aboutir. Il prit place à table et m’invite à en faire autant. Je pris donc une chaise face à lui, le laissant m’en dire plus sur ce fameux projet. Je le regarde sans l’interrompre, m’appuyant sur le dossier de ma chaise, prenant conscience de l’envergure d’un tel projet. Il avait les mots pour convaincre, le discours adéquat et un charisme que peu de personnes lui égalent. Et en cela, il détenait toutes les qualités requises pour tenir la tête du Shield. Il ne craignait pas de prendre des risques, évaluant toujours les solutions qui s’offrent à lui, et possède l’assurance que l’on attend de tout leader, assumant pleinement ses actes. Et je le respectais pour ça. Mais apparaissait à mon esprit une multitude de failles et d’incohérences qui me laissait sceptique quant au résultat.
« Je suis d’accord avec vos fondements, mais ne pensez-vous pas que cela ferait trop d’individualités, trop de singularités pour un seul groupe ? », soulevais-je, inquiet par le bilan qu’il pourrait être fait. « Et comment tiendrez-vous autant d’individus ensemble, à la fois si différents et si incontrôlables ? », le questionnais-je, arrivant déjà mal à m’acclimater au XXIe siècle. De fortes personnalités montantes avaient marqué ce siècle, mais rassembler autant d’individus pour une cause commune sans l’appât du gain semblait difficilement envisageable en cette société qui ne profite qu’au plus opportuniste et n’hésite pas à écraser celui qui aurait encore des scrupules. Néanmoins, il semblait convaincu de sa réussite, alors peut-être que ce tel projet avait un quelconque avenir. Si l’on parvient à tirer le bon de chacun d’entre eux, et que ces « eux » soient des êtres capables de donner bien plus qu’ils n’attendent de recevoir … Alors, peut-être cela pourrait-il être possible, envisageable, réalisable. Toutefois, je ne doutais pas que Fury avait dû retourner ce projet dans tous les sens et avoir pensé à toutes ses potentialités avant de seulement commencer à y croire et à le soumettre au conseil. Parce que le projet était d’envergure, et à mauvais escient, dans la mauvaise direction, pourrait provoquer plus de ravages qu’il ne serait en mesure d’en contenir et d’en éviter. Un tel projet ne permettait aucune erreur, et certainement en avait-il conscience autant que cette idée faisait son cheminement dans ma tête à l’instant T.
Steven Rogers et Nick Fury Oh Captain, My Captain ! The First Avengers
N
ick Fury était enfin rentré dans le vif du sujet. Il était temps. Mais c'était plus fort que lui. Le directeur du SHIELD aimait tester ses interlocuteurs sur le plan psychologique. Et ce n'était peut être pas grand-chose, mais les faire miroiter encore et encore, sans qu'ils craquent ou finissent par demander à Nick d'abréger son discours lui prouvaient qu'il faisait face à des Hommes disposants d'un sang-froid exemplaire. Tout en expliquant son projet avec de grands gestes, on pouvait déceler dans l'unique œil visible du directeur du SHIELD une lumière représentant toute la passion et tout le dévouement qu'il avait mit sur cet entreprise que beaucoup qualifieraient d'insensée. En même temps, Fury était un homme insensée. Et pourtant cela ne l'empêchait de continuer à faire son travail, et de le faire bien. D'ailleurs, il entendait bien les interrogations et les doutes du Captain suite à l'énonciation d'un tel projet. Il se demandait si le projet Initiative allait former un groupe disposant de trop d'individualité, de singularité. Justement, c'était ce que Nick voulait. Que ce groupe soit unique et indépendant du reste des organisations ou des autres forces d'interventions. Pour lui, le projet Initiative atteindrait une idée à répandre que les forces de l'ordre et militaires n'arriverait même à toucher du bout du doigt : Répandre l'espoir parmi les populations. Le monde avait besoin des Super-héros. Il avait besoin d'un Spider-Man prêt à secourir les innocents et les dommages collatéraux, d'un Captain America pour protéger de son bouclier les plus faibles subissant les maltraitances des plus grands… Ce type de personne était vraiment important pour l'humanité. La dernière des choses à faire était de considérer ces gens comme des ennemis publics. ''Captain. Vous devez vous dire que la force de votre groupe sera en partie parce qu'il sera unique. Bientôt, je ne serai pas le seul à avoir toute confiance en vous et en vos talents pour nous protéger du mal qui rôde.''
Le Captain se demandait également si Nick n'avait pas peur que certaines personnes du groupe deviennent incontrôlable. C'était un risque que le directeur du SHIELD ne comptait pas prendre. ''Ne vous inquiétez pas pour cela, Captain.'' Nick sortit un dossier de sous son ample manteau noir et l'agita de Steve. ''Les personnes qui recevront bientôt les propositions de rejoindre le projet Initiative sont soigneusement triées sur le volet. Par exemple, nous ne prendrons pas le risque pour le moment de proposer à monsieur Stark de rejoindre l'équipe de part son individualité trop prononcée. Autre exemple, nous ne prendrons pas Bruce Banner, également, pour des raisons qui, je pense, vous semble évidente.'' Il rangea le dossier dans sa veste avant de poursuivre. ''Pour le moment, je ne tiens pas à ce que vous consultiez les potentiels candidats au Projet. Je vous recontacterai très bientôt par la suite pour vous donner les membres de votre équipe. Mais seulement si vous acceptez, bien entendu…'' La balle était dans le camp du Captain. Il était un peu le commencement du Projet Initiative. Sa réponse n'était pas à prendre à la légère, et elle déciderait de toute la suite des événements. De plus, si il venait à accepter, une jolie récompense serait à la clef. Cependant, Nick ne voulait pas trop lui en dire pour le moment. Il ne voulait pas donner l'impression qu'il était en train d'agiter un susucre à son chien.