Les copines d'abord | Jane


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MessageSujet: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Mer 13 Aoû - 22:35

I'll be there for you ('cause you're here for me too)
.



So no one told you life was gonna be this way
Your jobs a joke, you're broke, your love life's D.O.A.
It's like you're always stuck in second gear
Well it hasn't been your day, your week, your month,
Or even your year
But...


Elle se tenait là, fière et droite, son visage contre le vent qui faisait voler ses longues boucles brunes. La pluie ne faisait que l'effleurer, et le léger pas de ses bottes contre l'asphalte new-yorkais lui donnait de l'élan ; elle croyait voler. Elle courait, courait, sans s'arrêter, souple et agile, sourire aux lèvres et regard tranquille. Darcy était l'une de ses filles à qui tout réussissait, et elle -

Splash !, fit la Ferrari roulant à toute allure dans l'énorme flaque d'eau près de laquelle se tenait Darcy. Oh, shit. Deux secondes d'incrédulité - est-ce qu'elle venait tout juste de se faire éclabousser par une voiture ? Mais c'était un scandale ! Alors qu'elle était en train de faire son exercice quotidien d'auto-amélioration... Donc, deux secondes d'incrédulité, et lorsqu'elle reprit ses esprits, elle vit son bus partir de l'arrêt.
Oh. Non. Impossible. Elle avait encore loupé son bus ! Elle se retint de ne pas hurler. Comme si tout allait bien dans sa vie, elle avait besoin de louper ce maudit bus à dix secondes prêt à cause d'une satané voiture de riche, déjà qu'elle courait depuis un quart d'heure, manquant de tomber à chaque changement de trottoir, elle était en sueur et ses cheveux lui collaient au front, son maquillage avait certainement coulé et elle ressemblait plus à un zombie qu'autre chose, en plus elle avait pris au moins deux kilos dans l'intervalle du mois précédent et EN PLUS chaque parcelle de son corps se trouvait mouillée et c'est beaucoup trop long pour une phrase sans virgule.

Respirez.
On se calme, Darcy. On se calme. Tout va bien. Mais non, justement, tout ne va pas bien ! De frustration, elle s'assit sur un banc. Oh, il ne se passa rien de plus, elle se posa là, les bras croisés et les sourcils froncés, telle une gamine de cinq ans se préparant pour un caprice (ce qui était plus ou moins le cas). Pourquoi, mais pourquoi, se débrouillait-elle toujours pour avoir la poisse ? Il était plus que tard désormais : le musée fermait à 20h ce soir et se trouvait à l'autre bout de la ville. Nota bene : être ponctuelle. Et une nouvelle résolution à ranger dans son dossier "Comment être une meilleure moi". À moins qu'elle ne soit déjà dedans, en douze exemplaires; Bref. Elle avait connu pire, mais elle se demandait parfois si une puissance surnaturelle ne venait pas la narguer exprès.

Elle mourrait juste d'envie pour un chocolat chaud, là. Oui, on était au mois d'août, parfaitement, mais était-ce sa faute si la semaine n'avait été qu'une longue averse ? Et froide, avec ça. Mais sur le front, dépitée, Darcy ne savait pas quoi faire. Trop tôt pour rentrer dans son petit studio, trop tard pour commencer un nouveau projet ; et puis, elle en avait marre de courir partout. Désoeuvrée, elle sortit ses écouteurs et lança une musique entraînante pour se donner du baume au coeur. Sa soirée venait à peine de commencer, et... elle se sentait seule. Peut-être était-elle même triste. Ça lui arrivait parfois, bien qu'elle ne comprenne pas toujours pourquoi - ou plutôt, elle craignait de devoir se pencher sur les raisons de sa tristesse, alors elle se contentait de dire qu'il ne s'agissait que d'un simple vague à l'âme. Elle appréciait l'expression.

Jane lui vint en tête, spontanément. Elle aussi était triste. Pas de la même manière, certes non, mais depuis que Thor s'en était retourné dans son univers, Jane se laissait aller. Darcy tentait de la tirer hors du trou, avec toute l'affection et tout l'amour sororel qu'elle lui portait - pour la Louisianaise, son amie représentait la soeur dont elle avait été privée. Ces derniers temps, c'était devenu plus ardu, tant Jane ne faisait aucun effort, glissant inexorablement vers une déprime dévastatrice. Ses doigts composèrent le numéro connu par coeur, et elle laissa sonner. Un message après le bip.

« Hey Jane... c'est moi. Et ne fais pas semblant, je sais que tu sais que je sais que tu reconnaîtrais ma voix entre mille. Écoute, je... » Quel terrible ton de voix ! Voyons, Darcy se devait d'être enjouée. « J'ai couru un quart d'heure pour louper mon bus et me faire éclabousser de manière spectaculaire par une grosse voiture, j'ai les cheveux qui frisent et le mascara qui dégouline. Je suis sûre que tu traînes chez toi en pantoufles, pyjama, avec un pot de glace à la main : t'es pas cool, sérieux. Tu pourrais au moins m'appeler pour partager ! Alors du coup comme je suis bizarrement à plat ce soir et que je ne suis pas d'humeur à rester seule sous ce ciel dégueulasse, je me propose de m'inviter chez toi dès que tu me rappelles. Et t'as plutôt intérêt à me rappeler, sinon je sabote tout ton travail - dès que j'y comprendrai quelque chose. » Elle ne put s'empêcher de rire. « Bref, grouille-toi petit génie, je suis dans Brooklyn et... j'arrive ! »

Et voilà, le sourire était revenu. Plus qu'à espérer que Jane serait disposée à la recevoir. Et puis sinon... qui oserait refuser un soutien de Darcy Lewis ?
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Sam 16 Aoû - 16:12

    Ce matin, je me suis réveillée dans le pâté. Pas facile d'alterner entre mon minuscule studio en Virginie et mon appartement à Brooklyn. L'un me sert lorsque je suis près de l'université où Mr. Selvig travaille, l'autre est ce qui ressemble le plus à mon vrai chez-moi. Cette semaine, je suis revenue à New-York pour un congé payé. Mon médecin a été d'accord pour me signer une feuille de soins, m'ayant trouvée extrêmement pâle. J'ai même été faire une analyse sanguine car il craignait que je fasse une anémie. Mais non, rien d'anormal n'a été trouvé, sinon probablement de gros troubles psychologiques. Alors oui, j'en ai profité. Je suis rentrée dans mon nid douillet, j'ai fait la larve dans mon lit jusqu'à onze heures presque tous les jours, j'ai mangé de la nourriture toute faite et j'ai regardé la télé en boucle. Je ne suis pas sûre que ça aide à me sentir mieux de traîner en pantoufles toute la journée, mais je ne me sens pas le courage de m'habiller ou de me maquiller. Aujourd'hui encore, je rampe à moitié jusque dans ma baignoire où je fais trempette pendant une demi-heure en écoutant d'une oreille distraite une quelconque chaîne de radio où les gens parlent trop.

    Lorsque je reviens dans ma chambre, je remarque que mon portable fait de la lumière, quelque part au milieu de mon amas d'oreillers et couvertures en tous genres. Pas difficile à repérer dans l'obscurité, puisque je n'ai pas ouvert mes volets depuis trois jours. Hier, ma voisine de palier est même venue vérifier que je respirais toujours. Peut être que c'est moi qui débloque mais elle a pas eu l'air satisfaite de remarquer que j'étais toujours de ce monde. Les gens sont vraiment des nuisibles. Oui, je sais, moi aussi j'en suis un, mais je ne le remarque pas puisque je suis moi. Et moi, ben je me tolère à peu près. Bref, revenons à ce fichu téléphone. Je m'enfonce dans mon lit et écoute le message laissé par Darcy. Un mince sourire s'étire sur mes lèvres, parce que sa voix me fait me sentir un peu mieux. Elle a cette façon de toujours tout dire sur un ton enjoué qui me remonte le moral. J'avise le pot de glace en train de fondre sur la table de nuit, mon pyjama rose et mes pantoufles en forme d'éléphants roses également. C'est incroyable, un peu plus et on croirait qu'elle peut me voir de là où elle est. Mais comment peut elle diantre faire ça ? Peu importe. je ris lorsqu'elle raccroche en me disant que de toute façon elle arrive, que je sois prête ou non, d'accord ou non.

    Je me relève et enfile un jogging gris bien large avec un débardeur mauve. Juste pour le fun, je garde mes chaussons. J'ai hâte de voir la tête de Darcy lorsque son regard va les croiser. Je vais dans la cuisine et commence à préparer du chocolat chaud. Mon portable coincé entre mon épaule et mon oreille, je rappelle Darcy. « Coucou miss ! Je suis chez moi, tu peux passer quand tu veux. Je suis en train de préparer le chocolat alors dépêche toi d'arriver avant qu'il ne refroidisse ! » Je lui dit avant de raccrocher. J'allume la télévision et soupire en m'étalant comme une larve sur le canapé. Tous les hommes aiment croire que les femmes sont toujours belles et élégantes, mais avouez le les filles on l'a tous déjà fait de se vautrer comme ça dans une tenue moche mais confortable. Lorsque la sonnette retentis, je me lève mollement et actionne l'ouverture de la porte. En allant dans la cuisine, je passe devant la porte et défait le verrou. Vu les étages qu'il y a à grimper pour arriver jusqu'ici sans ascenseur, je dirais que j'ai le temps d'ajouter les petits bouts de guimauve et la chantilly sur nos chocolats chauds.
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Sam 16 Aoû - 18:47

I'll be there for you ('cause you're here for me too)
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La sonnerie de son téléphone fit naître un sourire triomphal sur ses lèvres. Ce soir, soirée filles. Ç'allait être génial ! Positivement génial. Avec du chocolat. Et un film. Ou deux. Avec Hugh Grant. Ou Colin Firth. Ou les deux ? S'allonger - pardon, s'affaler - sur le sofa, ou le moindre objet assez confortable traînant au sol pour s'étaler dessus, rire et se remonter le moral. Avec une bouteille, évidemment. Sourire machiavélique et excitation à son maximum, Darcy s'arrête dans une épicerie. Non, elle n'a absolument pas de sous, mais aux grands maux les grands remèdes : vin rouge, chips, sucreries, pêches (pour la bonne conscience), jus d'ananas (pour diluer), Malibu (pour être dilué). Ça devrait suffire : Darcy se rappelle en reposant la tablette de chocolat que devenir obèse ne fait pas partie de ses priorités.

Sac de courses en main, elle débarque enfin dans la rue de Jane, galère à se souvenir du numéro et... non, vraiment ? Où est passé l'ascenseur ? Allô ? Est-elle vraiment supposé monter toutes ces marches avec ses propres jambes ? Et cet énorme sac d'antidépresseurs ? Hors de question. Elle était Darcy Lewis, et jamais elle ne s'abaisserait à suer dans les escaliers.

Quatre paliers plus tard, les bras détruits et les épaules en semoule, les jambes anesthésiées et l'amour-propre un peu en miettes, Darcy se tenait devant la porte de Jane. Shit, avec tout cet exercice, plus besoin de se demander pourquoi Jane ressemblait au sosie de Natalie Portman. Sérieusement, si elle habitait dans un immeuble de ce genre, elle aussi aurait des jambes de déesse, un rythme cardiaque à toute épreuve et elle pourrait sourire en grimpant les marches deux à deux. Mais Dieu soit béni, il existait un ascenseur dans son chez-elle. Un jour, il faudrait qu'elle se mette à la recherche de ses escaliers. Au cas-où.

Bon, eh bien, c'était bien sympa de poireauter-là, mais après tous ces obstacles courageusement surmontés et les bouteilles qui lui faisaient de l'oeil, il fallait peut-être passer aux choses sérieuses. Jour glorieux, la porte était ouverte.

« Wow, ça fait combien de temps que tu t'es enterrée ici ? Ça sent un peu le renfermé - ne le prends pas mal hein - et puis... attends, j'arrive. » Débarquant dans la cuisine, elle lâcha (un peu brusquement) ses sacs et se rua sur Jane pour la prendre dans ses bras. « Heeeeeeey ! Ça fait longtemps ! Dis-moi, tu as pris une douche récemment parce-qu... Oh ! Des chaussons lapins ! Je veux les mêmes ! Non, pas les mêmes, je n'ai plus un rond mais... attends, laisse-moi respirer, j'en peux plus, franchement, ça devrait être déclaré anticonstitutionnel les immeubles sans ascenseur. Oh, tu aurais des habits pour moi ? Je ne suis pas encore sèche. » Oups, elle l'avait peut-être un peu mouillée en l'étreignant, mais bon. Tant pis. Hé hé.

Sans attendre de réponse, la brunette sortit de ses sacs tout ce qu'il y avait à sortir. « Je compte bien évidemment sur ton chocolat, mais je me suis dit qu'on serait plus tranquilles avec du renfort. » Sourire brillant contre humeur maussade, quel meilleur antidote ? Un regard rapide, et Darcy saisissait l'urgence de la situation. Pauvre Jane. Elle devrait vraiment se sentir mal. Darcy aurait aimé pouvoir comprendre ce sentiment d'abandon et de chagrin amoureux déchirant mais comme toutes ses histoires s'étaient soldés par des échecs plus ou moins comico-tragiques, elle préférait n'en rien savoir. Et puis, ils avaient tous été de parfaits enfoirés. Au moins Thor était... euh. Un Dieu trop badass qui ne donnait pas de nouvelles ? Bouh, c'était mauvais. Dit comme ça, ça sonnait trop comme un parfait enfoiré. Elle allait devoir trouver des paroles plus réconfortantes pour éviter une crise de larmes.

« Bon alors, quoi de neuf ? »

Et surtout, surtout ? Ne pas commencer par poser cette question idiote. Non Darcy, même avec un joli sourire, ça ne passerait pas.


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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Jeu 21 Aoû - 19:28

    J'écoute d'une oreille très distraite la première remarque que fait Darcy en entrant dans l'appartement. Je lève les yeux au ciel en soupirant. Oui bon, elle n'a peut être pas entièrement tort, mais ce n'est pas une raison pour faire la remarque. Je suppose que c'est pour sa franchise également que l'apprécie, même si des fois je pourrais largement m'en passer. Heureusement, elle s'interrompt elle-même. Je suis presque soulagée qu'elle ne soit pas allée au bout de sa pensée. Non pas que je sois particulièrement susceptible, mais je suis déjà consciente que je n'ai pas pris soin de moi ces derniers mois. Pas besoin d'en rajouter. J'écoute ses grandes enjambées rapides qui se dirigent vers la cuisine. J'ouvre grand les yeux en tombant nez à nez avec plusieurs sacs remplis de victuailles. Elle a braquée l'épicerie du coin ? Rigolez pas, elle en serait capable la bougresse. Je pouffe de rire en la prenant dans mes bras. J'ignore à quel moment nous sommes passées de notre relation patronne/assistante de base à cette forte amitié, mais j'en suis ravie. Les personnes à qui je peux parler franchement se font rares, puisque je ne me vois pas discuter de Thor avec n'importe qui et que c'est à peu près le seul sujet de discussion qui prend forme dans mon esprit. Et encore, c'est peu de le dire.

    J'écoute - toujours avec peu d'attention - le flot ininterrompu de paroles que déverse Darcy dans ma cuisine. De toute façon elle ne finit qu'une phrase sur six. Le plus drôle, c'est quand elle me demande de la laisser respirer alors que je n'ai pas encore eu l'occasion d'ouvrir la bouche. Halala, on ne la changera jamais. Je préfère passer sous silence les multiples jurons que j'ai prononcé dans ma tête lorsque ses vêtements trempés sont entrés en contact avec ma tenue. Je préfère également passer sous silence les multiples jurons que j'ai prononcés dans ma tête à l'instant lorsque Darcy s'est enfin rendue compte de sa maladresse. Ma foi, mieux vaut tard que jamais.

    Je la regarde finalement sortir l'équivalent d'un buffet pour cinq personnes et le poser sur mon plan de travail. Visiblement mon chocolat chaud ne sera qu'un vague apéritif... Je passe ma main dans mes cheveux encore humides de la douche. « Suis moi, je dois pouvoir te trouver des vêtements secs. » Je dis simplement, maintenant que je peux en placer une. Je ne souhaite pas vraiment dire autre chose, sinon je risque de craquer et d'ouvrir le sujet tabou. Pendant que nous allons dans ma chambre, Darcy fait une première tentative que j'attendais sans savoir quand elle tomberait. Comme d'habitude, mon amie n'y va pas par quatre chemins. Je grimace et évite aisément son regard en me plongeant dans mon placard. Je ne veux pas en parler, alors pitié plus de questions... Je sors quatre tenues plus la mienne et pose tout sur le lit. « Pique ce que tu préfères, c'est cadeau. La salle de bain est derrière toi. » Je lui indique la pièce communicante à la chambre. Sauf que là, petit problème. Je viens de me souvenir que j'ai accroché tous mes indices concernant Thor sur les miroirs face à la baignoire. Je ne doute pas que ma névrose va lui sauter aux yeux, car aujourd'hui ces papiers, photos, articles et mémos recouvrent presque les quatre murs. Je fais un pas pour arrêter Darcy, mais c'est trop tard, la porte est ouverte.
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Ven 22 Aoû - 21:10

I'll be there for you ('cause you're here for me too)
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Oui, Jane lui trouverait des vêtements secs. Chauds. Confortables. Bon, Darcy était moyennement convaincue de rentrer dans les habits de son amie, mais en enfilant un survêtement, ça devrait le faire. Malgré ses incessants bavardages, Darcy ne pouvait s’empêcher de garder les yeux rivés sur le visage triste de Jane. Elle se sentait si mal pour elle… Et pour une fois, tint sa langue lorsque son amie éluda la question. Ç’aurait fait trop mal de la pousser dans ses retranchements, et Darcy n’était pas là pour remuer le couteau dans la plaie, bien au contraire. Alors, elle se contenta d’un sourire chaleureux et d’un regard bienveillant. Le minimum dont elle puisse s’acquitter. Oh, chouette, elle avait même la salle de bains pour elle.

Darcy était curieuse, et entrée dans une pièce, si elle ne se perdait pas dans les méandres de ses pensées, elle détaillait tout avec précision. La chambre de Jane était relativement ordinaire, mais la salle de bains… eh bien, il y avait là un autre problème.

« Euh. » Elle se retourna, bras croisés, sourcils arqués, et sans le montrer, hésitante. Fallait-il la disputer ? Son premier réflexe eut été de dire « Sérieusement, choupinette, tu débloques. Je veux bien comprendre que tu te lances à corps perdu, littéralement, dans la quête de ton amour, mais là, ça frise la psychiatrie. Tu ne peux plus continuer à vivre comme ça ! C’est hyper malsain ! Tu vas te noyer dans toi-même si aucun espace de ta vie n’est libre pour autre chose que lui… ». Et c'était vrai. Cette obsession ruinait sa vie, malsaine et perfide, et la tristesse s'immisçait dans sa vie. Mais pour une fois, Darcy prit soin de réfléchir avant de parler – que de progrès vers le chemin de la sagesse – et abandonna son air fâché. La culpabilité et l’angoisse dévoraient le jolie visage de son hôte, pas question d’en rajouter une couche. Surtout que Darcy étant Darcy, elle s’embarassait rarement de manières pour exprimer ses pensées, ce qui lui valait à la fois des respects et souvent beaucoup d’injures.

« Sans rire, Jane ? Tu espère vraiment que je vais me changer dans une pièce remplie de photos de Thor ? Quoique je suis surprise de ne pas en voir de lui dénudé. Enfin, pas que je n’aime pas ton mec hein, mais c’est juste que la Thormania ? Très peu pour moi. » Elle se passa la main dans les cheveux, et eut un petit rire décontracté. « Mais au risque d’inonder ta chambre, je veux bien me changer ici quand même. Mais en fermant les yeux. Rien que d’imaginer que ta salle de bains soit tapissée de calculs me donne mal à la tête. » Sourire. « J’en ai pour cinq minutes, je te rejoins dans le salon ! »

*

Une fois séchée et rhabillée, Darcy alla retrouver Jane comme prévu. Elle espérait qu’elle n’avait pas pleuré en fermant la porte.
« Alors… dit-elle, presque timidement, ne voulant pas brusquer Jane. L’une des (innombrables) qualités de Darcy était sa capacité d’écoute. Certes, elle laissait et exaspérait à force de raconter toujours n’importe quoi, mais dans les situations sérieuses, elle se montrait réfléchie et d’une très bonne oreille. Pas forcément besoin de mots, Darcy savait parfois faire du silence un allié. … que faisons-nous ? »

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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Ven 29 Aoû - 16:42

    D'accord, d'accord, je l'admet. Je ne suis pas une fille normale. Comment ça vous le saviez déjà ? Non mais j'vous jure. L'idée que Darcy soit en ce moment même en train de faire face aux preuves de mon obsession pour Thor me fait monter le rouge au joues et je détourne le visage. Je ne suis pas prête à rencontrer son regard à la fois inquiet et moqueur. Je sais que je suis barge, je n'ai pas besoin qu'on me le dise. Je suis déjà suffisamment malheureuse comme ça. En fait, il n'y a pas tant de photo de Thor que ça dans cette salle de bain. Je n'ai pas vraiment pris le temps d'immortaliser son visage, vous savez avec le robot géant cracheur de flammes de l'enfer, tout ça... En revanche, les murs sont recouverts de photos des constellations, de calculs astronomiques, de croquis de la tenue de Thor et de son marteau pour essayer de déterminer les composants et la façon dont ça fonctionne. Il m'a dit que dans son monde la magie et la science sont une seule et même chose. Il doit donc y avoir un moyen de reproduire leur technologie. Je suis plutôt satisfaite que Darcy ne se soit pas attardée sur les étagères situées à côté de mon lit, parce qu'elles sont recouvertes de bouquins sur la mythologie nordique, sur le mouvement des étoiles et sur les matériaux les plus sophistiqués connus sur Terre. Ben quoi ? C'est ce que je lis pour m'endormir. Arrêtez de me regarder comme ça, je suis sûre que d'autres personnes font comme moi !

    Je soupire et agite simplement la main pour balayer les paroles de Darcy. Je n'ai absolument pas l'intention d'entamer ce sujet avec elle aujourd'hui. J'ai décidé que sa présence allait me permettre de me changer les idées, pas de les creuser encore plus. « Ouais ouais, je sais. Je t'attends dans le salon. » Je dis en m'éloignant rapidement. Je n'ai aucune envie de l'écouter commenter mon obsession de Thor à haute voix. J'adore Darcy, elle est géniale comme amie, mais parfois elle ne se rend même pas compte qu'elle pense et lit à haute voix. En passant par la cuisine, je délaisse mon chocolat chaud pour ouvrir une bouteille. Je crois que je suis prête pour attaquer directement par une boisson d'adulte. Je m'en sers un verre et rejoint le salon. Avec la grâce et la discrétion d'un hippopotame, je m'affale sur le divan et allume la télé. Ensuite, je me penche vers le meuble à droite et attrape deux films au hasard. Un mince sourire s'étire sur mes lèvres. Parfait. J'aurais voulu le faire exprès, j'y serais pas arrivée.

    Darcy revient, dans une tenue confortable qui finalement lui va mieux qu'à moi. Pourquoi je continue d'acheter ces tenues ? Soyons honnêtes, j'ai vraiment une morphologie qui correspond à des vêtements plus féminins que ça. Elle est mignonne là dedans, alors que moi, on dirait que j'ai enfilé un sac poubelle. Même la taille Small fait parfois large sur moi quand c'est mal coupé. Je la laisse s'installer à côté de moi et je lui tend les deux boîtiers de dvd. « Crazy, Stupid Love... ou Warm Bodies ? » Je demande avec un grand sourire. Les deux sont des films que j'adore, et je sais que Darcy les aime bien aussi. Quoique je suis persuadée qu'elle aurait tout aussi bien réagit si je lui avait tendu Saw et Fast&Furious. L'avantage avec une super copine, c'est que l'important n'est pas le film, mais les commentaires qu'on fait dessus en étant légèrement pompettes.
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Dim 31 Aoû - 16:23

I'll be there for you ('cause you're here for me too)
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It's no big deal, it's no big deal, it's no big deal
This is how we do, yeah, chilling, laid back
Straight stuntin' yeah we do it like that
This is how we do !



« Crazy, Stupid Love... ou Warm Bodies ? »
Le sourire machiavélique de Darcy s'élargit. On zappe le petit chocolat chaud, on passe directement aux choses sérieuses et on agrémente le tout d'un film approprié. Oh, yes. « La question n'est pas tant quel film choisir, mais lequel visionner en premier, annonce-t-elle d'un ton malicieux en repliant ses jambes sous elle. Oui, pour regarder un film, Darcy a besoin d'être confortablement installée, sinon, ça n'a pas d'intérêt. « Je vote pour Crazy, Stupid Love en premier. Ensuite, Warm Bodies. Et si je tiens encore debout, Love Actually. Ce n'est pas du masochisme, c'est de la sociologie. Je veux savoir comment les gens font pour avoir de magnifiques histoires qui se terminent bien. Avec Hugh Grant, surtout. » Elle regarda Jane d'un air entendu. Quoi ? Genre, vous, vous n'avez jamais fantasmé sur lui. Pff. Petits menteurs.

En tous cas, le message avait bien été reçu cinq sur cinq par Darcy. Pas de Thoréflexions, ce soir. Ni d’insinuations Thortueuses. Darcy se demanda brièvement comment son cerveau arrivait à ce point à délirer.

Nevermind. De toute façon, c’était clair qu’après une bouteille, Jane finirait invariablement par se lamenter sur son amour perdu. Mais au moins, elle, elle avait un mec. Enfin… si on pouvait appeler ça un mec. S’ensuivrait ensuite l’éternel débat : valait-il mieux être amoureuse et malheureuse en couple ou blasée et malheureuse célibataire ? Clairement, Darcy se rangeait dans la seconde catégorie et s’attribuait la médaille d’honneur du club. Elle n’avait pas de souvenir d’une histoire joyeuse qui se soit plutôt bien terminée. Ses anciens petits amis étaient souvent de mauvaises fréquentations, d’affreux connards ou des garçons pseudo-torturés. La stabilité, elle ne connaissait pas. Ça se terminait souvent en crise de colère-slash-larmes et par l’extermination d’un pot de glace au chocolat. Alors, elle prenait son mal en patience et se convainquait qu’elle était mieux toute seule.

C’est vrai, Darcy s’était sentie jalouse de Jane lorsqu’elles avaient rencontré Thor. Évidemment, dans ce genre de cas, les héros ne tombaient jamais amoureux des assistantes, des personnages de second plan. Nope, le rôle de l’élue était réservé à la talentueuse et magnifique héroïne, a.k.a. Jane Foster. Alors oui, Darcy avait envié sa romance extra-terrestre, ce dieu tombé de l’espace, drôlement bien foutu et plein de bienveillance – quoi que suintant l’arrogance et la confiance, au départ. Mais finalement… elle préférait ne pas être à la place de son amie. D’ailleurs, elle ne lui avait jamais tourné le dos : Darcy n’était pas de ce genre là. Malgré tout ce qui pouvait lui arriver, ou, en l’occurrence, ne pas lui arriver, elle ne cultivait ni la rancœur, ni la jalousie. Jane était comme sa sœur, et elle méritait à cent pour cent cet amour avec Thor. En revanche, elle ne méritait pas ce désespoir. Et si Darcy avait été à la place de Jane à cet instant précis… non, elle ne se serait pas accrochée comme elle l’avait fait. Son petit cœur n’aurait sûrement pas supporté le choc de l’absence et elle aurait abandonné, déménageant, quittant son job, partant refaire sa vie, loin, pour oublier cette encre noire qui empoisonnait ses sens.

Pas Jane. La persévérance la guidait jusqu’aux sombres soirs d’orage, et l’espoir de revoir un jour cette cape rouge et cette chevelure blonde ne disparaissait pas.

La brune se saisit de la bouteille et entreprit de remplir généreusement son verre. « Santé, dit-elle en français, clin d’œil à l’appui. À nous. »

Elles trinquèrent, et burent, en regardant le film commencer.
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Lun 22 Sep - 16:28

    Un large sourire illumine mon visage quand Darcy précise que nous allons regarder les deux films. D'un seul coup, la déprime " Thor " vient de s'évaporer. Comment rester boudeuse quand on a une super copine qui squatte ? A sa demande, je mets Crazy Stupid Love à l'intérieur du lecteur. Je pouffe de rire lorsqu'elle demande qu'on regarde Love Actually si on a encore le courage après ces deux premiers films. Avec Hugh Grant. Oh oui. Je hausse les sourcils avec un regard de connivence et trinque avec elle. « A la nôtre. Et puis à Hugh Grant. » Je dis en essayant de me retenir de rire aux éclats. Darcy y a toujours été une grande fan de cet acteur. Elle bave partout dès que quelqu'un en parle. Personnellement je le trouve pas mal, mais sans plus. Bon d'accord je ne dormirais certainement pas dans la baignoire si j'avais l'occasion de partager son lit, mais à présent que je connais Thor j'admet que j'ai du mal à trouver d'autres hommes séduisants. A part peut être Ryan Gosling. D'ailleurs le voilà qui apparaît à l'écran dans son rôle de tombeur playboy. Frissonnante je couine comme une groupie et me fait de l'air avec la main. Avouez-le, même vous ne pouvez pas y résister. Même la vierge Marie ne pourrait pas y résister ! Incapable de lever mes yeux de l'écran, je ne me rend compte que mon verre est vide que lorsque les glaçons percutent mes dents. Ouille. Je regarde alors celui de Darcy dont le contenu semble également s'être...évaporé. Ouais on va dire ça. Je lève les yeux au ciel et attrape la bouteille posée sur la table basse. Le liquide coule dans nos verres en produisant un son mélodieux. L'alcool sucré, le meilleur ami des femmes en manque d'amour. Je tend son verre à Darcy une fois qu'il est de nouveau plein. « Tiens. » Je lui dit, car elle ne semble pas remarquer ma main tendue. Elle est hypnotisée par le film. Amusée je lève un peu plus la voix. « Wouhou, la Terre appelle Darcy ! Y en a qui sont morts comme ça ! » Finalement elle semble sortir de sa torpeur et je ricane. Ben quoi ? A quoi ça sert d'avoir une meilleure amie si on peut même pas se moquer d'elle et de ses fixations ? Je remarque alors que c'est un peu ce qu'elle fait régulièrement à propos de Thor. Elle ne le fait pas méchamment, c'est juste pour détendre l’atmosphère. J'ai eu tort de lui répondre sèchement. Maintenant c'est trop tard, mais la prochaine fois je ferai plus attention.

    Pendant de longues minutes nous ne faisons rien d'autre que regarder le film et commenter absolument tout ce qui s'y passe. Mon côté critique prend le dessus et je m'amuse à énumérer tout ce qui est mal fait, que ce soit dans la réalisation ou dans le jeu des acteurs. C'est dingue le nombre de faux raccords qu'on peut trouver dans ses films préférés quand on fait un peu plus attention. Lorsque le premier film se termine, je me lève pour aller chercher un paquet de biscuits dans la cuisine. Quand je reviens, je met met à chercher le boitier du second dvd. Où diable est-ce-que j'ai bien pu le mettre ? Cela ne disparaît pas comme ça ! Je finis par retrouver sa trace, coincé entre les coussins du canapé. Ben oui bien sûr, c'est sa place sûrement ! Je lève les yeux au ciel et place de cd dans le lecteur qui est encore chaud. Avant d'appuyer sur ► je préfère vérifier que nous avons tout ce qu'il faut. Il m'arrive de pleurer devant Warm Bodies. Ben oui, c'est triste le moment où le zombie se réveille sans sa copine humaine ! Arrêtez, c'est pas drôle. Je sors une boîte de mouchoirs du meuble. Il ne quitte jamais cette place, surtout lorsque je suis en période de déprime. J'achète des kilos de ces boîtes ces derniers temps, mais ça je ne vais pas le dire à Darcy, elle finirait par vraiment s'inquiéter et ce n'est pas ce que je souhaite. Une fois de nouveau installée, je regarde mon amie pour avoir son top-départ. « On y va ? »
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Lun 6 Oct - 22:32

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Darcy souriait. Le corps confortablement enfoncé dans le canapé moelleux, ses lunettes sur le nez, ses longs cheveux mouillés relevés en un chignon vite-fait, la compagnie de Jane épanouie - enfin!, le verre de vin dans sa main et un film prêt à démarrer. Elles étaient au chaud et protégées de la pluie qui sévissait dehors, et dans une bulle que rien ne semblait pouvoir faire éclater. Elle se laisse doucement absorber par le film, par les situations comiques ou ridicules, par l'ambiance qui règne ce soir dans l'appartement de Jane. Le niveau au-dessus, c'était danser sur du Taylor Swift en pyjama s'égosillant dans une brosse à cheveux... peut-être au bout de deux, trois bouteille ? Ce serait à voir. S'accorder des moments de détente complets avec une fille aussi géniale que Jane faisait vraiment du bien.

Darcy n'avait pas réalisé à quel point elle avait été tendue, ces dernières semaines. Complètement absorbée par le tri gigantesque des documents du labo, perpétuellement angoissée à cause de cette histoire de crédits universitaires et d'avenir étudiant, et tout simplement prise dans une routine étouffante et lassante. Rien, rien depuis l’arrivée de Thor sur terre et leur aventure, n’était venu bouleverser la vie tranquille de Darcy Lewis.

Et l’alcool sur ses lèvres doucement se glisse dans sa bouche ; elle ne réalise pas que son verre se vide, glousse à l’unisson avec Jane et se laisse absorber par le film. Et puis une exclamation moqueuse lui ôte sa rêverie : c’est un rire qui accueille l’air ébahi de Darcy. Une petite moue boudeuse apparaît sur le visage de la jeune femme ; c’est de bonne guerre. « Hey, ça va hein… j’ai le droit de mettre mon brillant cerveau sur pause de temps en temps ! » Elle lui tire la langue, et rit. Elle reprend son verre, et trinque malicieusement. Cette fois-ci, plus question de rêvasser silencieusement ; avec les commentaires de Jane toutes les deux minutes, c’est difficile de se concentrer – ou de ne pas y répondre !
Au générique du premier film, Darcy se laisse paresseusement glisser entre les coussins tandis que Jane part, revient, toute contente et légèrement ivre (si, Darcy sait quand même reconnaître quand Jane, sa Jane, est ivre) ; et la brune ne peut retenir son fou-rire pendant les dix minutes où sa coéquipière retourne tout le salon. Un rire saccadé mais clair, qui redouble lorsqu’une boîte de mouchoirs fait son apparition sur la table. Oh, pitié. Vraiment ? Si en plus, ivres, elles se mettent à pleurer devant un film romantique, c’est vraiment la déchéance !

Dans un hoquet, avant de donner l'ultime autorisation pour le lancement du film, Darcy lance spontanément une proposition : « Tu saiiiis... » Elle rit de nouveau, sûre que ses joues sont aussi roses qu'une pivoine. Peut-être qu'une bouteille à deux, c'est beaucoup finalement. Elle tente de se redresser, coince ses jambes sous-elle. « Je suis sûre que je ferais une bonne colocataire. Pas ici hein, il y a trop de marches et tout et puis franchement ça serait trop petit pour mon immense bazar et puis honnêtement ton bazar est pire que le mien et hors de question que je partage ma salle de bain avec des photos de Thor et des notes mathématiques, hors de ques... euuuh. Oups. Oups. J'ai dit Thor ? Non, j'ai pas dit Thor. J'ai rien dit, hein ? Jane, tu pleures pas hein ? Je suis désolée, ça fait trop longtemps que je n'ai pas bu autant d'un coup et du coup je ne maîtrise pas trop ce que je dis - bon pour le moment je n'ai rien renversé donc ça va, mais oui, je suis vraiment désolée. »

Elle se mord la lèvre, et serre très très fort les poings, terrifiée à l'idée d'avoir ruiné sa soirée géniale.

« ... mais sinon tu peux lancer le film... ? »
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Ven 31 Oct - 20:03

    Je persiste et je signe, il n'existe pas de meilleur moment qu'une soirée télé avec sa meilleure amie quand il pleut autant dehors. En fait je me demande même comment je vais bien pouvoir m'en sortir lorsque Darcy va rentrer chez elle. Bon, n'y pensons pas pour l'instant, je crois que ça vaut mieux. Je secoue la tête et fait une grimace amusée lorsque la brunette me fait remarquer avec beaucoup de sérieux qu'elle a le droit de reposer son " brillant cerveau " de temps en temps. Sérieux ? Brillant ? C'est pas vraiment l'adjectif que je lui aurai donné, honnêtement. Darcy est spontanée, curieuse et loyale, mais je ne la classe pas non plus dans la liste des cinquante femmes les plus intelligentes du globe. C'est probablement pour ça que je l'adore, d'ailleurs. Si elle était trop savante, je passerais mon temps à vouloir la surpasser et on se chamaillerait en continu. Finalement, je crois que je peux penser sans honte qu'heureusement que Darcy sera toujours Darcy. C'est comme ça que je l'aime. Ainsi donc, le sujet est clos et ma copine a récupéré son verre, comme je le lui demandait. Je grommelle, vexée, lorsqu'elle se moque de moi en voyant apparaître la boîte de mouchoirs. Bon bah ça va hein, je suis une fontaine, c'est pas ma faute ! La sensibilité n'est pas un défaut ! Prenant un air boudeur extrêmement exagéré (preuve du taux d'alcool fort dans mon sang), je lui tire la langue et pose la boîte entre nous. Qu'elle essaye pas de me faire croire qu'elle pleurera pas pendant Warm Bodies, parce que je la croirai pas. La voix de Darcy me fait sursauter, même si techniquement j'aurais du m'y attendre. Je hausse un sourcil quand elle laisse traîner sa phrase trois fois trop longtemps. Elle est clairement plus bourrée que moi. Si, si. Et puis la suite est pire.

    « Je suis sûre que je ferais une bonne colocataire. Pas ici hein, il y a trop de marches et tout et puis franchement ça serait trop petit pour mon immense bazar et puis honnêtement ton bazar est pire que le mien et hors de question que je partage ma salle de bain avec des photos de Thor et des notes mathématiques, hors de ques... euuuh. Oups. Oups. J'ai dit Thor ? Non, j'ai pas dit Thor. J'ai rien dit, hein ? Jane, tu pleures pas hein ? Je suis désolée, ça fait trop longtemps que je n'ai pas bu autant d'un coup et du coup je ne maîtrise pas trop ce que je dis - bon pour le moment je n'ai rien renversé donc ça va, mais oui, je suis vraiment désolée. » Dit-elle d'une traite en passant par toutes les émotions.

    Je soupire et passe ma main devant mon visage. Nous y voilà. Au fond, je savais que le sujet ne resterait pas éloigné bien longtemps, mais j'espérais en vain qu'elle réussisse à se retenir d'en parler. Tant pis, je me vois mal lui en vouloir. Après tout, elle a sacrément beaucoup bu, alors elle sait pas trop s'arrêter de parler. Je hoche la tête, essayant de rester concentrée sur la première partie de son speech. C'est vrai qu'elle ferait une bonne colocataire. En fait j'ai déjà songé à lui proposer de partager un logement autre que celui-ci, mais avec les événements, je n'ai jamais osé. Je déglutis et ravale les larmes qui me piquent le nez. Je ne vais quand même pas chialer pour si peu ! Je deviens vraiment ridicule avec cette obsession. Thor n'est pas revenu. Et alors ? Je vivais très bien avant de le rencontrer. Je devrais pouvoir y arriver encore. Il faut que j'apprenne à me détacher de son image, de ce que j'ai ressenti à ses côtés. Il ne reviendra pas. Pourquoi il le ferait ? C'est un asgardien, il n'a peut-être rien à foutre des promesses humaines. Il parlait sûrement sans le penser, histoire de me remercier de mes efforts. Et son baiser d'au revoir... Rien d'autre qu'une compensation je suppose. La voix un peu éraillée je décide de rassurer mon amie qui regrette visiblement beaucoup ce qu'elle a dit.

    « C'est bon Darcy, je vais pas en mourir. Et tu as raison, tu ferais une merveilleuse colocataire. Peut-être que si tu étais avec moi tous les jours, je n'aurais pas besoin de tapisser mes murs de projets insensés... » Je lui répond.

    Comme pour la rassurer, je passe ma main dans ses cheveux et fait un petit sourire. Certes ce n'est pas le sourire hilare de tout à l'heure, mais c'est tout de même mieux qu'une crise de larmes. Je crois que je commence à un peu mieux gérer ma dépression. Espérons que ça dure, parce que je ne supporte vraiment plus de ressembler à un clown triste.
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Ven 7 Nov - 20:06

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L'euphorie est retombée. Le coeur battant, les yeux inquiets, Darcy se fige. Quelle idiote, vraiment. Tout se passait si bien ! Pour une fois... Par pitié, Jane, ne pleure pas.
Si Darcy peut, et sait, se montrer cynique, gentiment cruelle, parfois prétentieuse. Mais jamais, oh, jamais, ne saurait-elle faire abstraction des larmes d'un être proche. Et si ce sont les larmes de Jane qu'elle a fait couler, elle ne se le pardonnerait pas avant de l'avoir consolée et de lui avoir rendu son joli sourire.

Un léger tremblement agite les lèvres de son amie, mais finalement, c'est une voix lasse mais sans sanglots qui lui parvient. Ouf. Ça a l'air d'aller, à peu près, finalement. Bon en même temps, cela fait si longtemps que Thor est parti - ou plutôt, pas revenu. Jane ne rumine-t-elle pas les cendres d'un chagrin passé ? Darcy baisse les yeux, soulagée de ne pas avoir déclenché une catastrophe. Elle n'ose pas revenir sur le sujet, mais elle ne peut pas laisser cette brèche se refermer comme si de rien n'était. Temps de crever l'abcès. « Eh bien, à vrai dire... Ses yeux bleus se posent sur Jane. J'ai une proposition. »

Darcy a déjà vécu ce genre de situation, en a déjà été témoin. S'accrocher à un projet, qui prend toute notre place, ronge notre vie et accapare notre tête. Aucune bulle d'oxygène, et ce que l'on croit être une occupation devient une obsession malsaine, qui s'entretient d'elle-même. Et Jane... cela fait si longtemps qu'elle attend, qu'elle se voue corps et âme à des recherches qui se transforment peu à peu en volutes de fumée. Darcy ne lui dirait jamais d'abandonner : qui sait ce qui retient un dieu nordique loin de leur petit monde ? Et si le temps ne s'écoule pas de la même manière sur Asgard... Enfin, peu importe. Il faut que Jane réapprenne à vivre. Chacune d'elle est battante et courageuse, à deux, elles seront invincibles.  

« Je sais que ça va être compliqué, mais pourquoi ne viendrais-tu pas habiter chez moi quelques jours ? Où l'inverse, comme tu préfères. Histoire de te sortir un peu, de te... désintoxiquer ? Et si jamais ça se passe bien, c'est à dire si on ne s'est pas entretuées parce que tu es méga relou et que je suis délicieusement insupportable, on pourrait essayer de se trouver un endroit, non ? Une place pour nous, qui te permettrait de te remettre dans la vraie vie. Après on n'est pas obligées de signer un bail pour trente ans mais ça pourrait être une chouette expérience. » Sourire. « Il y a moyen qu'on se marre bien, en plus. »

Et voilà. La solution serait-elle si dérisoire ? De toute façon, Jane ne peut plus rester seule. C'est inquiétant et asphyxiant. Une dépression, ça se soigne - et ça se soigne encore mieux par un tour dans le monde enchanté de Darcy Lewis.

Après tout, il n'y a rien qu'elle ne puisse teinter d'optimisme.
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Lun 1 Déc - 15:42

    L'air pensif, j'écoute ce que Darcy veut me proposer, du début jusqu'à la fin, sans l'interrompre. Pourtant, quand elle commence à parler, on ne sait jamais quand elle va s'arrêter. Je suppose que j'ai appris à être patiente à son contact. Enfin...un peu plus patiente qu'avant. C'est pas encore ça, mais c'est en progrès, j'ai arrêté de la fusiller du regard quand elle ouvre la bouche. Avouez que c'est un plus. Je détaille ses yeux bleus qui me fixent jusqu'à y lire une profonde envie de bien faire. Darcy fait preuve d'une incroyable délicatesse et affection à mon égard. Bien plus que je ne pouvais l'espérer lorsque je l'ai rencontrée à l'université. Au fil du temps, elle a su devenir une amie sur laquelle je peux compter. Du coup, je trouve son idée particulièrement bonne. Je pourrais me sentir mieux dans un appartement qu'on partagerait. Je serais obligée de prendre soin de l'habitat, de moi, sans laisser traîner mes croquis et calculs dans toutes les pièces. En pensant à cela, je sens quelque chose sous mes fesses qui fait un bruit de papier froissé. Je découvre alors un dessin fait au crayon gras. Je rougis et le plie pour le mettre dans ma poche, songeant que Darcy n'a pas besoin de raisons supplémentaires pour m'interner.

    « Je pense que c'est une excellente idée. Ça nous ferait du bien à toutes les deux. Cela dit, je ne t'imagine pas vivre ici. » Je ris avant d'expliquer ma pensée. « Beaucoup trop de marches pour tes petits poumons. »

    Un moment de silence suit ma phrase. Mon regard balaye le salon de façon tristement neutre. Je crois que rien ne me manquera ici. Cet appartement n'a pas d'histoire, pas de parfum. Aucun endroit dans ces lieux ne m'évoque le moindre sentiment de nostalgie. C'est déprimant de constater que j'ai vécu plusieurs années dans cet appartement en location, sans jamais y vivre de grands événements marquants. Le Nouveau-Mexique me manque presque plus. Même pas " presque " d'ailleurs. Que ce soit ici ou autre part, il restera cette impression de vide qui me suivra comme une ombre, impossible à combler, incapable de s’effacer. Je passe lentement ma main sur mon visage, sentant sous mes doigts les creux de mes joues et de mes tempes. Je ressemble à une zombie. Je nage complètement dans des vêtements qui me semblaient serrés autrefois. Même les mannequins professionnels et squelettiques sont plus jolis que moi. Je soupire.

    « Darcy... Est-ce-que tu crois que je devrais accepter de sortir avec un collègue de labo ? Il m'a invitée mais je ne lui ai pas encore répondu. » Je marque une pause, laissant mon regard glisser vers la gauche puis la droite, signe d'incertitude. « C'est peut-être un peu tôt. » Je dis en passant ma main dans mes cheveux.

    Après tout, je ne suis pas encore prête à tirer un trait sur Thor. Pas encore.
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Mer 17 Déc - 16:46

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Elle s'attend vaguement à un « non ». Un non poli, embarrassé, évasif, mais à une négation. Pourquoi ? Même si au fond d'elle Jane sait que ça lui ferait du bien, Darcy s'attend à devoir insister. Question de fierté, ou tout simplement pour l'embêter... Mais visiblement, elle se trompe. Wow, Darcy, tu as fait mouche.

« Je pense que c'est une excellente idée. Ça nous ferait du bien à toutes les deux. » Tellement soulagée, la brunette ne peut s'empêcher de frapper dans ses mains, hilare. Yes ! Ça va être top ! Cependant, ce bref moment d'euphorie retombe assez rapidement : Darcy laisse Jane regarder d'un air absent son appartement (et laisse la boutade lui passer au-dessus de la tête, en lui tirant la langue). Pendant ce temps, Darcy réfléchit à son plan d'urgence. Déjà, nourrir Jane. Comme c'est impossible de faire un transfert de kilos en trop, elle va devoir se débrouiller pour que Jane ne ressemble plus à un zombie, mais à sa magnifique elle d'avant. Ensuite, prévoir de longues balades quotidiennes pour s'aérer la tête, aller au musée, au cinéma, boire des coups dans les bars et sortir en boîte. Ça leur ferait du bien à toutes les deux. Et du coup Darcy ferait la vaisselle et Jane le repassage. Ouais, ouais, ça avait l'air cool.

Elle fut en revanche surprise par la question suivante, qui sembla venir de nulle part.

« Darcy... Est-ce-que tu crois que je devrais accepter de sortir avec un collègue de labo ? Il m'a invitée mais je ne lui ai pas encore répondu. C'est peut-être un peu tôt. » Ouah. Les yeux de Darcy s'agrandissent, et, bouche-bée, elle réalise qu'elle a peut-être l'air un peu stupide... mais elle est vraiment choquée, en fait. « Eh bien, euh... » Et une réponse assurée, une. « Non ! Enfin, oui. Enfin, ça dépend, il est mignon ? » Et une réponse constructive, une. « Je veux dire, t'es pas émotionnellement capable de sortir avec quelqu'un. Enfin, allez boire un verre ça ne veut rien dire, mais il faut que tu sois claire et il ne faut pas que tu te laisses embarquer dans une histoire qui n'en sera pas une. Ça va te faire de la peine plus qu'autre chose et ça va blesser ton collègue. » C'est déjà mieux. Oui, parfois, Darcy Lewis s'improvise conseillère love (même si pour elle ça n'a jamais vraiment marché): elle connaît si bien Jane qu'elle est sûre que ses conseils sont pertinents. « Après, d'un autre côté, ça peut te faire du bien de voir du monde, de rencontrer d'autres hommes, de me présenter ceux avec qui ça n'a pas marché... hum. L'important c'est de faire ce qui te semble judicieux. Je te conseille d'accepter. Essaie... Mais précise que tu, disons, sors d'une rupture - pas que ça soit le cas - et que tu ne souhaites pas t'engager tout de suite ? Quoiqu'une séance torride pourrait te redynamiser. » Oups. Ce n'était peut-être pas la bonne chose à dire maintenant... bah, tant pis, Jane en avait entendu d'autres.

Elle se ressert du vin. Après tout, si elle doit jouer les conseillères, autant être en forme !
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Sam 3 Jan - 13:34

    Je me sens tout de suite contente d'avoir partagée mon angoisse avec Darcy concernant l'invitation de Richard. Bien sûr c'est un garçon gentil et précautionneux, mais il ne m'attire pas vraiment. J'ai longtemps envisagé d'accepter, juste pour avoir la possibilité de sortir m'amuser, mais ce serait mesquin envers lui, non ? Cependant, je dois prendre une décision rapidement car le pauvre attend depuis une semaine. Le fait est que je ne veux pas passer la soirée à le regarder et comparer le moindre de ses gestes à ceux que Thor aurait fait à sa place. Je secoue ma tête pour me remettre les idées en place. Il ne sera jamais à sa place, autant l'admettre tout de suite. Thor est parti depuis bien trop longtemps sans me laisser de nouvelles. Bien que je me méfie de Loki, je ne peux pas ignorer sa version concernant la réparation du Bifrost terminée. Si c'est le cas, alors pourquoi son frère n'est-il pas revenu ? Quelle est sa véritable relation avec cette...Sif ? Sont-ils vraiment fiancés ? Toutes ces questions me brûlent la cervelle sans que je parvienne à en parler avec Darcy. Je n'ose pas lui dire que le demi-frère diabolique et mégalomaniaque de Thor est de retour sur Terre. Qui sait quelle serait sa réaction. Je fais un petit sourire en hochant la tête en réponse à la première question de mon amie.

    « Eh bien... Richard n'est pas parfait, mais il a un certain charme je suppose. »

    Ma simple réponse laisse entendre qu'il ne me plait pas. Enfin franchement, est-ce le genre de phrase que l'on attend d'une jeune femme amoureuse ? Non. Il est clair que cet homme n'est pas mon genre et qu'il ne sera jamais plus qu'un collègue. Du coup je me demande si ça vaut vraiment le coup qu'on en parle. Je ris doucement quand Darcy laisse entendre que je devrais lui donner les numéros des garçons avec lesquels je n'ai pas accroché. C'est vrai que maintenant que j'y pense, je crois que je n'ai jamais vue Darcy en compagnie de quelqu'un. Et comme je doute que ce soit réellement par choix... D'accord, je verrai ce que je peux faire. En revanche, son évocation de ma " rupture difficile qui n'en est pas une " me fait davantage grimacer que sourire. Au fond, je ne vois pas en quoi ma relation avec Thor pourrait être différente d'une rupture. Même si le terme n'a pas été abordé, ça y ressemble drôlement. Je rougis brutalement lorsque Darcy laisse entendre qu'une séance torride pourrait me faire du bien. Je n'ose même pas m'imaginer dans le même lit que Richard. Ce serait trop...gênant.

    « Héééé ! Je te permet pas, je ne suis pas rouillée ! » Je dis en lui balançant un coussin sur la tronche.

    Bon d'accord, elle marque peut-être un point, mais je ne vais certainement pas la laisser penser qu'elle a raison. C'est ma vie privée, non mais oh !
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MessageSujet: Re: Les copines d'abord | Jane   Les copines d'abord | Jane Clock10Dim 18 Jan - 19:29

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« Eh bien... Richard n'est pas parfait, mais il a un certain charme je suppose. » Oh, pitié. Darcy lance à son amie le regard dont elle a le secret, celui qui signifie "t'es sérieuuuuse là ?", en haussant les sourcils, avec une petite moue. Il a un certain charme. Bah voyons. « Jane... tu supposes ? Tu supposes qu'il a un certain charme ? Oh mon dieu le jour où tu refuses ne dis surtout pas ça... "Désolée Richard, je suppose que tu as un certain charme mais je ne pourrai pas ce soir", dit-elle en imitant Jane et en essayant de ne pas s'étouffer de rire. Mon voisin a "un certain charme". Il a 40 ans et une calvitie. Ce n'est pas bien, ce n'est pas bien. C'est nullissime comme phrase. Même moi je ne l'utiliserais pas pour draguer. » Comme si ça soulignait l'absurdité du propos. Non, Darcy n'était pas mauvaise séductrice, au contraire : elle était juste mauvaise pour ce qui était de faire perdurer des relations. Elle avait tellement peur de tout foutre en l'air qu'ultimement, elle finissait par le faire, devançant tout rejet de la part de l'autre. La seule relation stable qu'elle avait était celle qu'elle entretenait avec Jane. Youpi.
Darcy ne voulait pas finir seule avec cinquante chats. Peut-être réussirait-elle à obtenir le numéro de ce fameux Richard... mais si Jane supposait qu'il avait un certain charme, c'était mal barré. En même temps, si le standard de Jane était Thor, son amie était mal barrée tout court. Et du coup, Darcy aussi, car elle ne récupérerait pas les malheureuses dates de Jane. Quoique, était-ce vraiment important ? Thor était sexy évidemment mais un peu trop "évident" pour Darcy. Il allait bien avec la beauté rayonnante de Jane, avec sa beauté même évidente. Pour Darcy, c'était plus compliqué.

Elle buvait vraiment trop de vin ce soir. Il fallait qu'elle arrête de délirer. « Breeef, dit-elle en se resservant. Elle a juste le temps de reposer son verre qu'un projectile identifié comme un coussin vient s'abattre sur sa joue. Eeeeeh ! T'as failli me faire renverser le vin ! C'est la dernière bouteille ! » Puis, elle rit, encore.  « T'es carrément rouillée ! T'as vu tes fringues ? Ma grand-mère ne porterait pas ça... Bon si on se trouve un appart on ira faire du shopping en même temps, je refuse de te laisser te réintégrer socialement avec ce look. »

Ça faisait du bien de se laisser aller. Elle regarda Jane, et ne peut s'empêcher d'éprouver une immense bouffée de tendresse pour elle. Sans Jane, Darcy serait encore une étudiante paumée en sciences politiques, avec un avenir confus et un présent incertain (et non, pas l'inverse). Maintenant elle était... non, elle se sentait spéciale. Elle avait vécu des expériences hors du commun et avait finalement trouvé un soutien. Ayant grandi seule, s'étant toujours débrouillé seule, Darcy ne s'était jamais rendu compte du manque cruel de soutien dans sa vie. Avec Jane, maintenant, ce n'était plus le cas. Darcy ne voulait plus être seule. Si en plus elle pouvait trouver un autre job à côté, ce serait super et ça lui permettrait de mieux s'en sortir financièrement.

Elle rit encore spontanément à ce que Jane lui répliqua, mais elle n'écoutait plus vraiment. Elle avait envie de mettre de la musique et de danser partout, de tomber à moitié endormie sur le canapé et de se réveiller le lendemain à midi avec un mal de tête.

Ça n'était peut-être pas la meilleure des soirées, mais c'était définitivement une bonne soirée.
Et le sourire de Jane la confortait : elle était une bonne amie.


RP TERMINÉ —
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