Liberty Island ! Le petit royaume sur lequel trône notre admirable dame de fer, du haut de ses 90 mètres ! L’endroit le plus célèbre de Manhattan, si pas de New York, grâce à cette figure emblématique et mondialement connue. En résumé, l’endroit où la concentration de touriste est la plus importante ! Et qui dit touristes, dit bien entendu : vol ! C’est une valeur sur quand on est un peu du métier… Quand on veut se faire de l’argent facilement, ce sont les touristes les victimes. De pauvres personnes qui ont les moyens de se payer un petit accès à la culture et à l’histoire locale, bien que notre dame soit d’origine française. Mais ceci dit, c’est une façon de se déculpabiliser quand on est riche et qu’on a les moyens. La culture est un investissement à perte quand on est du public. Mais quand on a l’argent, on a le temps ! Et surtout, prendre le temps de le claquer dans des bêtises pareilles, on se donne une parfaite excuse pour se sentir mieux.
Cela faisait un petit moment que je zonai dans Manhattan. Je dois dire que cette partie de New York à tout d’attirant, au niveau des affaires. Les grands noms se tirent dans les pattes et j’offre mes services aux plus offrants… C’est assez drôle de fouiner dans les people car je dois bien l’avouer, je trouve des dossiers qui pourraient me permettre de devenir millionnaire si je dévoilais tout à la presse… Mais je ne suis pas de ce genre là, même si l’offre est alléchante. Je ne serai plus digne de confiance sinon… Et ce n’est pas le but ! De ce fait, je me suis un peu familiarisé avec la sociologie de l’endroit. Et j’ai pu faire une observation plutôt intéressante… Je savais que je n’étais pas la seule à travailler dans l’ombre des grands… Mais en l’occurrence, j’ai découvert un petit talent travaille dans l’ombre des ombres ; un voleur presque parfait ! Une main experte qui me donnait presque le sentiment de jalousie… Une attitude aussi discrète et rapide qu’un courant d’air. Il arriva à m’étonner quand je le surpris en train de voler dans une poche avant d’un jean d’un touriste. Il était fort… très fort ! Et je me laissais à penser qu’il pouvait faire un complice idéal quant à mes projets de casses… Bien entendu, il a fallu que je fasse des recherches sur lui, avant de pouvoir affirmer qu’il était l’homme qu’il me fallait. Quelques jours plus tard, je ne découvris que son nom et l’adresse de ses parents. Mouais, autant le dire, pas grand-chose ! Il était du genre à se battre pour vivre ici et ne devait pas avoir facile. Mais l’art de voler est un art qui est dur à maîtriser. J’en sais quelque chose ! Une cambrioleuse de la nuit et une détective de jour, disons que je représente l’une des meilleures personnes capable de comprendre toute la difficulté, la complexité mais la passion que ça représente.
Je décidai de participer à ce petit jeu… Je pris le Fery. Je savais que l’endroit était une source sur de revenu plutôt régulier, même après les multiples fermetures de l’île. J’étais habillée normalement, histoire de me faire passer pour n’importe quelle touriste. Jeans moulant, hautes bottes en cuir noir, un chemisier décolté noir avec une veste en cuir et un sac à bandoulière. Légèrement maquillée avec quelques colliers en argent, j’étais partie pour une traversée de l’Hudson. Et sur le bateau, accoudée aux bords, je le regardais se fondre parmi la foule. J’avais toujours un sourire en coin. Le plus, c’est que j’étais presque persuadée d’avoir 99 pourcent de chance de me faire voler quelque chose dans mon sac.
Arrivé sur l’île alors là, c’était la fête. Déjà qu’il était monté clandestinement, c’était un virtuose. Ce garçon forçait l’admiration. Les bras croisés, j’étais en train de l’observer et je détournais mon regard dès qu’il tournait la tête dans ma direction. Cette situation était tellement paradoxale ! J’étais persuadée qu’il allait se sentir observé à force… Mais je devais me retenir de rire. Les gens ne se rendaient compte de rien ! C’était presque hallucinant !
Après la visite de la statue, nous reprîmes la direction du bateau et je restai en retrait du groupe. Derrière, à tous les observer, je l’avais perdu de vue… J’eu un haut le cœur. J’avais perdu de vue, l’artiste ! Celui pour lequel j’étais là. Où est-il ? … Mais dans un moment de conscience, je me retournai le plus rapidement possible et me retrouvai face à dans un sursaut de lucidité.
Everybody is special. Everybody. Everybody is a hero, a lover, a fool, a villain. Everybody. Everybody has their story to tell. (alan moore)codage by razorblade kiss.
Une journée comme une autre, voilà ce que Gabriel pensait passer. Une journée à détrousser ceux qui avaient eu plus de chance que lui. Après s'être faufilé en douce dans le ferry, le pickpocket arriva à destination. Liberty Island. La Statue de la Liberté. Évidemment, Gabriel connaissait tout ce qu'il y avait à savoir, du moins la base du parfait petit Américain, sur l'histoire de ce pays. La seule différence, c'était que contrairement à nombreux d'autres, le jeune homme ne se sentait pas attaché à cette emblème. Et cela n'avait rien à voir avec le fait qu'il faisait partie des gens que le système avait abandonné. Loin de là. Il sentait différemment de n'importe qui qu'il pouvait croiser sur ce ferry. Quelque chose clochait avec lui et il ne pouvait pas dire clairement ce que c'était, mis à part qu'il n'appartenait pas à ce moment. Si d'étranges flash lui revenaient parfois en rêves, ce n'était pas assez pour avoir des réponses. Et quant à les trouver, c'était chose impossible. Il avait besoin de se vider la tête. Et il n'y avait rien de mieux qu'une tranquille petite journée à faire les poches des touristes.
Gabriel était doué. Et ce n'était pas la première fois que ses talents attiraient les esprits avides. Il avait fui une famille qui ne l'aimait plus comme elle le devrait avant de se retrouver à nouveau entre les griffes du système et ne plus jamais en sortir. Si bien qu'il avait dû se débrouiller très rapidement. Voler avait été difficile au début, mais maintenant, c'en était devenu un mécanisme. Il n'y avait rien de plus simple que de faire les poches à des passants dans une foule. Le pickpocket avait appris à se faire discret, à changer de zone dès que ses activités risquaient d'attirer l'attention. Et c'est ce qu'il fit dans les premiers instants de cette quête. Mais, rapidement, il commença à se sentir mal à l'aise. Pourtant, il ne devrait pas. Il connaissait ce lieu comme sa poche, il savait où aller, et quand y aller. Mais cette désagréable impression ne le quitta pas. Il jeta de rapides coups d'oeil à des intervalles réguliers, mais rien à faire, le voleur ne trouva pas la raison de son malaise, et ce, jusqu'à la fin de la visite. Il se devait de suivre le troupeau, de se fondre à nouveau dans la masse et de disparaître.
Il faillit ne pas la voir. C'en était tellement peu évident qu'il se douta qu'ils avaient quelques points en commun. Ne sachant pas cependant ce qu'elle lui voulait, il décida de la jouer ninja. Profitant d'une soudaine agglomération de touristes en direction du ferry, le pickpocket s'éclipsa et fit le tour. Son comportement risquait d'attirer le regard de ceux qui ne devaient absolument pas se douter sa présence, mais tant pis. Il voulait savoir. L'alien, hors du champ de vision de l'inconnue qui s'était laissée distancer par la masse de touristes, se dirigea alors vers elle. Lorsqu'elle se retourna subitement, elle se retrouva donc presque nez à nez avec le regard bleu-gris du voleur, qui la dévisagea.
« Qu'est-ce que tu me veux ? »
Son ton n'était pas agressif. Seulement très méfiant.
HRPG : Désolée pour la triste longueur de ma réponse ^^" J'espère néanmoins qu'elle te conviendra ^^" Si jamais, n'hésite pas à me la faire éditer ;-)
exode 20:15
félicia hardy & gabriel sanders
Alors que je venais de sursauter dans un élan de lucidité, je m’étais retournée en un clin d’œil et m’étais retrouvée face à lui. Ses yeux bleus me fixèrent avec attention. Surprise de le voir juste derrière moi, je reculai de quelques pas par réflexe en mettant la main sur mon cœur, signe qui trahi alors ma surprise. Tout se passa très vite ! Il me demanda ensuite, sur un ton plutôt de prudence, ce que je lui voulais. Alors il l’avait ressenti ? Il avait deviné que j’étais là pour lui ? … Comment ? J’évitai de prendre un air étonnée et je soupirai, comme si j’étais soulagée, avec un sourire en coin.
Je le fixai à mon tour et lui demandai innocemment : « … Comment l’avez-vous su ? » Dis-je prudemment. Je n’avais pas répondu directement à sa question. Je venais, avec mon interrogation, lui prouver qu’il avait vu juste. Il avait déjà pris le pas de me tutoyer alors que j’avais pris le soin de le vouvoyer, par habitude. Je fixai ses yeux bleus des miens, avide de savoir comment il avait deviné que je le suivais. Visiblement, d’après la nature de sa question, ce n’était pas la première fois qu’on venait l’ennuyer sur son terrain de jeu pour lui demander ses services… J’étais peut-être une guerre en retard… Peut-être travaillait-il déjà pour quelqu’un d’autre… ? Mince. J’espérais vraiment de tout cœur, qu’il était disposé à prendre mon partit. Bien entendu, j’allais devoir faire un effort et lui révélé mon plan final à un moment où à un autre… Mais bizarrement, je ne m’attardai pas là-dessus. Ce qui me perturbait, c’est que je n’avais pas trouvé beaucoup d’informations à son sujet. Pas de casier judiciaire, pas de domicile, mise à part l’adresse de ses parents, mais d’après mes informations, il ne vit plus là depuis bien longtemps. Son nom et son prénom ainsi que son âge et ses civilités étaient les seules informations que je possédais.
Un cri au loin se fit entendre. Je me retournai et vit que c’était un des gars de la sécurité qui nous faisait signe de venir. Le groupe était déjà pratiquement entièrement sur le bateau et nous ne devions pas les faire attendre pour le départ de l’île. Mon cœur se serra le temps d’une seconde quand je me retournai une dernière fois vers Gabriel pour enfin me tourner en direction du bateau et commencer à marcher vers lui, avec l’artiste à mes côtés.
Everybody is special. Everybody. Everybody is a hero, a lover, a fool, a villain. Everybody. Everybody has their story to tell. (alan moore)codage by razorblade kiss.
« … Comment l’avez-vous su ? »
Elle ne répondait pas à sa question, ce qui ne fit qu’amplifier la méfiance que le jeune homme ressentait à son égard. Pourtant, elle ne semblait pas menaçante. Pas un danger pour lui. Du moins, pas intentionnellement. Heureusement qu’elle ne l’avait pas grillé auprès des regards qu’il ne fallait absolument pas attirer. Regardant discrètement autour de lui pour s’assurer que la situation n’était pas en train de déraper, l’alien répondit, toujours sur le même ton et ne quittant pas la femme des yeux :
« Tous ces regards commençaient à être pesants. »
Il fit une pause, remarquant que les touristes se retiraient lentement des lieux.
« Je suis du genre assez observateur, surtout durant mes … activités. »
Un cri. Le pickpocket releva la tête. Il était temps de partir. Sans plus attendre, aux côtés de l’inconnue, il se dirigea vers le bateau, ne reposant pas sa question initiale, qui était de savoir ce qu’elle lui voulait. Plus tard peut-être, si elle s’obstinait à le suivre. Gabriel n’était pas certain de ses intentions. Que lui voulait-elle vraiment ? Sur la passerelle, toujours aux côtés de la demoiselle, le jeune homme détourna son visage en passant à côté d’un homme assurant la sécurité, dévisageant du même coup furtivement l’inconnue. Ne l’ayant pas dénoncé aux agents de sécurité, peut-être était-elle dans le métier ? Impossible de savoir, et Gabriel n’aimait pas ne pas savoir. Il n’avait pas envie que les ennuis lui tombent dessus. Pas maintenant. Arrivés sur le bateau, le pickpocket se détendit un peu. Il était toujours plus facile de partir d’ici qu’à l’embarquement. Évidemment, il était arrivé là clandestinement, s’assurant toujours de prendre des horaires variés pour éviter que son visage finisse par devenir reconnaissable. C’était une bonne source de revenus, il aurait été dommage de devoir dire adieu à ces lieux à touristes. Bien à l’abri du ferry, du moins pour l’instant, Gabriel se tourna alors vers sa compagne d’un jour :
HRPG : Ne t'en fais pas pour le timing ! ça arrive à tout le monde ;-) J'espère que ma réponse te conviendra :p
exode 20:15
félicia hardy & gabriel sanders
Il m’affirma de but en blanc que tous mes regards commençaient à être pesants. C’est les yeux grands ouverts que je le fixai, étonnée mais fascinée à la fois. Il avait dont bien sentit que je le regardais… C’était assez impressionnant voire surhumain… ! Puis, il me confirma qu’il était assez observateur et d’autant plus lorsqu’il était occupé à voler. Il préféra dire le mot ‘activité’ mais soyons claire, appelons un chat, un chat ! Il vole et admirablement bien ! C’était incontestable. Je l’admirais beaucoup pour cette qualité justement !
Marchant d’un pas un peu plus rapide que la normal, nous regagnions la passerelle du bateau. Je fis un signe de tête au type qui nous avait appelés, avec un large sourire pour le remercier et nous excuser par la même occasion. L’avantage d’avoir un physique avantageux, c’est qu’on peut tout me pardonner ! Enfin… Je veux dire par là qu’on n’en veut jamais très longtemps à une jolie fille souriante … ! D’ailleurs, cela fonctionna à merveille. Aucun des gars n’avait fait une remarque quant à notre léger petit retard… De plus, ce n’était vraiment pas le bon moment pour l’artiste de se faire attraper maintenant ! De fait, je ne l’avais guère dénoncé. Peut-être s’attendait-il à ce que je le fasse, mais il n’était pas dans mon avantage qu’il le soit… Surtout avec la proposition que j’ai à lui faire.
Une fois sur le ferry, il me relança un « Alors ? » ce qui déclencha mon sourire au coin de mes lèvres. Je l’avais perturbé tant que ça pour qu’il veuille réellement savoir ce qu’une fille banale comme moi l’avait tant regardé ?... Je croisai les bras et lui fis face en disant :
« J’admire ce que vous faites… C’est réellement fascinant ! » dis-je, avec un certain entrain, mais sincère. Puis, reprenant un peu mon sérieux, j’ajoutai : « J’ai peut-être quelque chose à vous proposer… Quelque chose de plus ‘régulier’ si vous voyez ce que je veux dire… » dis-je, en faisant référence à ces pauvres revenus très voire trop aléatoire pour un garçon comme lui. Oui, j’ai un travail à lui proposer ! Travailler pour moi lui serait plus rentable qu’une semaine à prendre le ferry clandestinement… Mais encore fallait-il qu’il accepte !