Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme.
La journée touchait à sa fin alors qu’une haute silhouette longiligne masculine habillé d’un costume semblant avoir été coupé sur mesure s’approchait d’un pas rapide des grillages menant à l’imposant bâtiment qu’était l’institut du Professeur Xavier.
Le trouver n’avait pas été très difficile. Une fois qu’il avait découvert l’existence des mutants, Loki s’était aussitôt mit en tête d’en découvrir le maximum sur ses humains évolués. Et c’est ainsi que rapidement, de fil en aiguille, il en était arrivé au Professeur Charles Xavier et à son « école » pour mutants. Décidément, les humains n’arrêtaient pas de le surprendre depuis son retour sur Midgard.
Arrivé à la grille, il jeta un coup d’œil discret au parc où quelques adolescents trainaient entre eux. A ce qu’il en avait deviné de ses recherches, les mutants avaient prit l’habitude de se méfier des étrangers. C’est pourquoi se fut sous les traits d’un des gars d’environ 16 ans qu’il avait vu rentrer dans le bâtiment seul quelques instants plus tôt que Loki traversa le parc.
L’illusion était parfaite, du bracelet à clous aux boutons d’acné en passant par le jeans tâché au niveau des genoux. Un des autres pensionnaires le salua en passant et se fut en se fendant parfaitement dans la masse de l’école, tant qu’il ne croiserait pas la version originale de son apparence, que Loki pu entrer, sans difficulté.
Une fois à l’intérieur, rien n’était encore gagné pour autant. Il fallait encore qu’il trouve le fameux Charles Xavier qu’il avait vu en photo mais qu’il ne voyait pas encore dans les couloirs.
Loki ne savait pas exactement ce qu’il attendait de cette rencontre. A vrai dire, son seul but précis dans l’immédiat était surtout d’en apprendre le plus possible sur ses fameux mutants dont Darcy lui avait parlé. Il voulait aussi savoir s’il pourrait se faire de Xavier un allié ou, au contraire, un ennemi. La première solution lui était préférable si les mutants étaient effectivement aussi redoutables que les gens le disait mais il ignorait tout des pensées et idéaux du Professeur.
Les journées semblaient se ressembler toutes, mais en réalité ce n’était pas vraiment le cas. Charles Xavier semblait vivre des journées ordinaires et communes, mais en réalité il y avait toujours des détails différents. L’homme venait de terminer un cours quand il se rendit dans les sous-sols de l’institut. Les élèves allaient vaquer un instant à leurs occupations respectives, il allait donc pouvoir en faire de même. Le vieil homme allait faire un tour dans la pièce du Cérébro, afin de sonder un peu les mutants du monde entier. Il ne perdait pas espoir de pouvoir continuer d’aider des jeunes mutants en les invitants dans son institut afin qu’ils puissent apprendre à maitriser leurs pouvoirs. Charles passa un long moment dans cette pièce, son esprit connecté à la machine lui permettant de décupler son pouvoir. Cependant, ce n’était pas parce qu’il avait un plus grand rayon qu’il arrivait à voir exactement ce qui était en train de se passer dans l’enceinte même de l’institut. Il ne voyait donc pas l’intrus qui était en train d’entrer si facilement dans l’école. Charles termina finalement d’utiliser le Cérébro et sortit de la pièce. Des roues le conduisirent jusqu’aux étages supérieurs de l’institut, alors qu’il était plongé dans ses pensées. Il ne pouvait pas couper son pouvoir, mais il parvenait quand même à le mettre en veilleuse assez longtemps pour ne pas devenir fou. Cependant, alors qu’il avançait tranquillement dans le couloir, il fut attiré par un détail étrange.
Son regard se posa sur ce jeune homme qui se trouvait en face de lui. Il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre qu’il n’était pas celui qu’il prétendait être. Cela n’était pas bien difficile pour lui de le comprendre, ce qu’il voyait n’était qu’une façade. Sauf que le mutant parvenait à voir plus loin que l’apparence, même s’il lui semblait impossible de rentrer complètement dans l’esprit de l’inconnu. Charles ne comprenait pas pourquoi, il entrait à peine à l’intérieur. Il était donc incapable de savoir à qui il avait à faire, ce qui était particulièrement frustrant. Et Charles détestait être frustré de la sorte, il avait l’habitude de pouvoir entrer dans n’importe quel esprit. Cependant, l’homme profita d’une légère faille pour s’adresser à l’homme (ou la femme il ne pouvait pas savoir) directement dans sa tête.
« Suivez-moi. »
Se contenta-t-il de dire en faisant demi-tour avec son fauteuil. L’homme traversa le hall d’entrée afin de se rendre dans son bureau qui se trouvait au rez-de chaussé. Il avait besoin de discuter avec l’inconnu à l’abris des regards et des oreilles indiscrètes, son bureau était donc parfait pour cela. La porte s’ouvrit alors que son fauteuil s’approchait d’elle, la technologie avait du bon, et il pénétra dans la pièce suivit par le faux élève. Il alla s’installer tranquillement derrière son bureau, reportant enfin son regard vers l’inconnu. Charles ne montrait aucun signe de peur, de panique ou de crainte. Il était zen, du moins en apparence. En réalité, l’homme se demandait réellement pourquoi il ne parvenait pas à sonder l’esprit de cette personne.
« Qui êtes-vous ? »
Dit-il en parlant réellement cette fois ci, personne ne pouvait les entendre dans cet endroit.
Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme.
Loki fronça des sourcils lorsqu’il entendit cette voix s’introduire dans ça tête ? De quel genre de magie était-il question ? Sa mère elle-même n’en n’était pas capable. Loki se souvînt alors de ce qu’il avait apprit durant les derniers jours sur ces fameux mutants. Visiblement, la télépathie faisait partie des pouvoirs développé par certain, dont son interlocuteur. Toutefois, Loki ignorait tout de l’étendue des pouvoir de ce fameux Professeur Xavier et encore moins des difficultés qu’il lui posait sans même en avoir, pour une fois, conscience.
Et ce fut donc un Loki à l’apparence d’un adolescent qui le suivit bien docilement avec un petit sourire mauvais en coin sur les lèvres jusqu’à son bureau. Et même une fois seul à seul avec le Professeur, Loki garda cette apparence.
Même s’il n’en montra rien, Loki fut soulagé de voir Charles parler à vive voix. Sa manière d’imposer ses paroles dans son esprit ne lui avait définitivement pas plut. C’était un pouvoir que Loki lui-même ne maitrisait pas et c’était particulièrement frustrant.
Le plus tranquillement du monde, il observait le bureau, faisant tranquillement quelques pas d’une démarche sûr et hautaine, les mains jointes dans le dos, bien loin de la démarche habituelle des adolescents.
Un ami, j’espère, répondit-il en se tournant vers Charles en inclinant légèrement la tête dans sa présentation laconique. Je ne suis guère l’un de vos mutants, ajouta-t-il comme pour répondre à une question silencieuse qu’il serait parvenu à lire dans l’esprit du Professeur. Je suis juste… Curieux du genre humain sous ses diverses formes dirons-nous. Mais j’ai aussi cru comprendre que les mutants souffraient de ségrégation dans ce monde… Cela ne doit pas être facile.
Loki avait parlé d’une voix calme, avec une légère pointe de curiosité mais sans laisser comprendre pour autant qu’il voulait voir un soulèvement.
Charles se demandait bien qui pouvait être cette personne qui avait pris l’apparence de l’un de ses élèves. Il ne parvenait pas à entrer pleinement dans sa tête comme il aimerait le faire. Cela était frustrant, jamais encore l’homme ne s’était sentit à ce point démunie dans ses pouvoirs. Il ne supportait pas cela. Quoi que les gens puissent penser du professeur, il était quelqu’un appréciant la puissance de ses pouvoirs. Il savait parfaitement que sans eux, jamais il ne serait arrivé à ce point dans sa vie. Il avait d’ailleurs bien l’intention de les utiliser afin d’arriver encore bien plus haut. Pour l’heure, le vieil homme était surtout frustré de ne pas comprendre l’esprit de cet inconnu. Il l’entraîna dans son bureau, afin de pouvoir discuter tranquillement avec lui. Rapidement, Charles ne tarda pas à demander directement à cette personne qui elle était. C’était bien plus facile de lui poser directement la question apparemment, ainsi peut-être qu’il allait lui répondre. L’homme ne quitta pas l’inconnu des yeux, quand il se mit à avoir une démarche très adulte, avant de répondre qu’il était un ami. Etrangement, Charles se demandait si cette personne pouvait réellement être qualifiée d’ami. Normalement, un ami n’aurait pas besoin de tel artifice pour entrer dans l’enceinte de l’école. Soit, il attendait patiemment la suite des paroles de l’inconnu. Charles apprit donc que l’homme (ou la femme, il ne savait toujours pas) n’était pas un mutant. C’était déjà un point intéressant à connaitre. Ainsi donc, cette personne avait visiblement des pouvoirs mais n’était pas un mutant. Charles connaissait bien sûr l’existence de ces héros qui avaient des pouvoirs tout comme les mutants, mais qui ne les avait pas eu avec la génétique.
L’homme écouta les paroles de son visiteur sans prononcer le moindre mot, se contentant d’analyser ce qu’il lui disait. Il n’arrivait toujours pas à entrer dans son esprit, alors il décida d’abandonner l’affaire. Cela ne servait à rien qu’il se concentre sur une porte qu’il ne pouvait pas ouvrir. Il pouvait évidemment en apprendre bien plus rien qu’avec les mots qui pouvaient prononcer la personne devant lui. Et il semblait comprendre certaines choses, en déduire d’autres.
« Vous n’imaginez pas à quel point le genre humain peut être très intéressant à étudier. » Ce que le vieil homme en fauteuil avait fait durant le court de sa vie. Les humains, les mutants, au final ils étaient les mêmes. Certains avaient simplement des capacités supérieures au vu d’une évolution différente, mais dans le fond ils étaient pareils. C’était ce qui faisait que les études étaient tellement intéressantes. Le genre humaine n’était pas définissable à son avis. « Il y a tellement de choses intéressantes dans notre monde. Le cas des mutants n’est qu’une infime partie de l’iceberg. Ce n’est pas toujours facile, mais rien n’est facile dans la vie. »
Le vieil homme avait bien sûr tiqué sur la manière dont l’inconnu parlé du monde dans laquelle il vivait. Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose, mais Charles en voulait avoir le cœur net. Si c’était bien ce qu’il pensait, cette conversation pouvait devenir plus qu’intéressante. L’inconnu semblait être bien aux faits des ennuis des mutants avec les humains, le Professeur X se demandait bien où il voulait en venir.
« D’où venez-vous ? Est-ce que je me trompe en pensant que vous ne vivait pas dans notre monde ? »
Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme.
Loki, pour le moment, avait décidé de garder l’apparence de l’élève. Certes, il y avait aucune chance que le Professeur le reconnaisse, personne sur Midgard ne savait vraiment à quoi il ressemblait – pour le moment – mais on ne savait jamais. Il ne savait pas encore s’il pourrait ce faire un allié de ce mutant qui le « dérangeait » un peu. Il ne savait pas trop de quoi est-ce que cela venait. Peut-être de la manière intense dont il le regardait, comme s’il tentait de lire dans ses pensées. Et cette impression n’était pas des plus agréables, bien au contraire. Le regard perçant de Charles Xavier devait avoir le pouvoir de rendre paranoïaque n’importe qui selon l’’Asgardien. D’ailleurs, ne rien laisser paraitre de cette sensation déstabilisante n’était pas des plus facile mais Loki s’efforçait de cacher cela en faisant les cent pas devant son interlocuteur sans le quitter des yeux. Bien que sous cette forme adolescente Loki faisait la taille du Professeur, il baissait légèrement la tête afin de le regarder d’en dessous pour lui parler dans un geste bien plus adulte que l’aurait voulu son apparence d’adolescents boutonneux.
Oh détrompez-vous, j’en suis parfaitement conscient, répondit-il aux propos de Charles. Je vous étudie depuis bien longtemps. En fait, j’ai l’impression que cela fait des millénaires, ajouta-t-il avec un sourire en coin, un éclair de malice passant dans les yeux bleuté du gamin. Mais je vous avouerai que vous défiez toutes les probabilités. Vos mutations… Ah si vous saviez ! Elles sont uniques. Je n’avais encore jamais vu cela sur aucun autre royaume.
Et c’était la vérité. Certes, Midgard n’était pas le plus évolué des neufs royaumes mais les mutations de ses habitants ça, ça rendait cette planète soudainement unique aux yeux de Loki. Odin n’avait jamais caché sa préférence pour Midgard. Enfant, Loki n’avait jamais comprit la raison en observant ces êtres si peu évolué mais déjà si imbus d’eux-mêmes. Mais à présent, il comprenait. Odin n’avait pour ainsi dire que des défauts mais il fallait lui accorder que sa connaissance lui donnait un instinct hors du commun. Déjà à cette époque lointaine, il avait dû pressentir cette soudaine et inattendue évolution chez eux.
Et vous êtes perspicace. Effectivement, je ne suis pas de ce monde, même si j’y ai passé un certain temps. Mais c’était il y a longtemps, les choses ont beaucoup changé depuis, continua-t-il pour répondre à la dernière question du Professeur tout en se penchant légèrement en avant, une main repliée devant lui, l’autre dans son dos, dans une rapide et légère révérence de gentleman. Cela ne semble pas vous surprendre. J’imagine que le passage plutôt remarqué de mon frère a ouvert la voie pour tous les autres. Il faudra que l’on songe à le remercier. Ou alors êtes vous tout simplement plus ouvert d’esprits que vos ancêtres lors de mon dernier passage. A l’époque, je me souviens que l’idée même de pouvoir prier plusieurs Dieux était passible d’écartèlement. Alors accepter l’idée que quelqu’un puisse venir d’un autre monde, je vous laisse imaginer. C’est étrange, leurs ancêtres avant cela nous avait accueillit avec une facilité déconcertante pourtant.
Inutile de trop jouer l’opacité. S’il voulait savoir s’ils pouvaient s’entendre ou pas, il fallait bien pour cela que Charles sache à qui il avait à faire. Mais Loki était tout simplement curieux de voir si la culture de cet homme, qui semblait à priori très étendue, allait jusqu’aux savoirs sur les diverses mythologies.
Charles ne parvenait réellement pas à cerner cet inconnu qui avait pris les traits d’un de ses élèves. A force de leur discussion, l’homme se rendait bien compte qu’il n’était pas de la même planète que lui. Il n’était pas sans connaitre l’existence d’autres mondes, il savait suivre les actualités après tout. En même temps, il aurait été difficile de ne pas comprendre que l’homme n’était pas humain au vu de sa manière de parler. Des millénaires, des observations, des royaumes, Charles était loin d’être idiot. Il savait comprendre les mots des personnes qui s’adressaient à lui, les analyser et en entendre les sous-entendus. L’homme, il croyait de plus en plus que cette personne était un homme, faisait les cents pas dans son bureau avec son air d’adolescent. Charles le suivait du regard, ne le lâchant pas une seule seconde. Ce que le vieil homme pouvait comprendre également de leurs conversations était que l’inconnu aimait parler. Il appréciait sans doute de parler de lui puisqu’il mentionna pendant un long moment sa (leur) venue sur terre. Charles ne savait pas s’il comprenait bien de toutes ces paroles, s’il faisait les bonnes déductions. Mais il semblait bien finalement que les vieilles mythologies avaient bel et bien une base venant d’autres planètes. Charles n’était pas plus que cela étonné, rien ne l’étonnait en réalité. Comme le fait qu’il existait d’autre monde. Il avait énormément étudié la mutation, il savait que tout (ou presque) était possible.
« Je n’ai pas eu besoin du passage de votre… frère, pour penser que nous n’étions pas seule dans l’univers. Comme vous l’avez dit, les humains ont évolués et les mutants sont arrivés, il est difficile d’être surpris une fois que nous avons compris cela. » Charles marqua une pause. « Ainsi donc vous prétendez être les objets des anciennes mythologie. »
Cela ne l’étonnait pas plus que ça non plus, d’ailleurs son visage était resté de marbre pendant qu’il parlait. Il avait déjà vécu énormément de chose au court de sa longue vie, rien ne le surprenait maintenant. Ainsi donc, il accueillait la nouvelle assez bien. Cela l’intéressait de connaitre les origines de l’homme qu’il avait en face de lui, mais dont il ne pouvait pas voir le vraie visage. Pendant tout le temps de leur discussion, Charles essayait de percer l’esprit de l’extra-terrestre. Il ne perdait pas espoir d’y arriver, afin de pouvoir obtenir les réponses à ses questions lui-même. En attendant, il n’avait pas d’autre choix que de les poser.
« Que me voulez-vous exactement ? Qu’être vous venu chercher dans cette école ? »
C’était amusant de tourner un peu autour du pot, mais Charles avait envie de savoir les raisons de la visite de cet inconnu dans son institut. Il ne savait pas s’il pouvait lui faire confiance, il préférait ne pas le faire pour le moment. En réalité, le Professeur X faisait confiance à peu de personne même s’il ne le montrait pas. Il s’assurait toujours de ne pas se faire avoir, d’être capable de gérer une situation qui partirait en cacahuète.
Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme.
Généralement, Loki parvenait facilement à cerner les gens. En même temps, il fallait dire que sur Asgard, cela n’était pas bien difficile. Cette bande de guerriers sans cervelle étaient d’une transparence navrante. Mais même en dehors de cela… Mais le Professeur installé face à lui était un bine plus grand challenge. Loki aurait donné n’importe quoi pour pouvoir lire dans son esprit et savoir ce qu’il pensait réellement.
Toutefois, plus la discussion avançait et plus Loki commençait à douter qu’il arriverait à faire de lui un allié. Charles, malgré le fait qu’il était un mutant et donc rejeté par la majorité de leur société, semblait réellement attaché à l’espèce humaine en générale. Ainsi, le problème n’était pus vraiment de savoir s’il serait un allié mais plutôt s’il serait un ennemi.
Loki était certes prétentieux et sûr de lui mais il avait également un grand instinct de conservation qui, en ce moment, lui signifiait clairement que malgré son air plus âgé et son infirmité, Charles Xavier pourrait être un adversaire coriace. Toujours se méfier de l’eau qui dort, l’Asgardien état bien placé pour le savoir. Il y avait cette petite chose dans le sourire du Professeur, cet éclat dans son regard… Loki était arrivé en pensant trouver quelqu’un qui lui serait inférieur et qu’il pourrait rapidement rallier à sa cause. A présent, il réalisait son erreur de jugement. Le type en fasse de lui n’avait rien de faible ou d’inférieur, il en était de plus en plus convaincu.
Qu’est-ce que je suis venu faire ici hum ?, répéta-t-il en oubliant volontairement de lui répondre au sujet des êtres mythologique. Disons que j’essaie de découvrir toutes les facettes de ce monde. Et de savoir qui pourraient être mes alliés… Ou non.
Même si à priori Charles ignorait encore son identité, Loki savait que le SHIELD et tous les nouveaux meilleurs potes de ce cher Thor le considéraient comme l’Asgardien à abattre de toutes urgences alors inutile de chercher à passer pour l’alien en simple quête d’amitié. Et puis, étrangement, il ressentait une sorte de respect pour cet homme mine de rien. Son air impassible, l’intelligence qu’il voyait briller dans son regard, sa retenue… Tout lui donnait envie de jouer un peu plus franc jeu. Une intuition aussi. Loki ignorait si cela venait du regard pénétrant de son interlocuteur mais il avait l’impression qu’il devait être difficile de cacher quoi que ce soit à ce type. C’était d’ailleurs assez perturbant pour lui qui avait toujours réussit à cacher son jeu.
Il était étrange pour Charles d'avançait à l'aveugle, de ne pas réussir à rentrer dans l'esprit de l'homme, même s'il savait que cela n'allait pas tarder. Ce n'était qu'une question de temps tout simplement, pour qu'il s'adapte à l'esprit étrange de cet homme. Pour l'heure, il devait se contenter de lui poser des questions afin d'obtenir les réponses qu'il cherchait. Il aurait pu obtenir toutes les réponses rapidement, mais il ne pouvait pas, donc il devait se montrer patient et espérer que l'homme lui dirait la vérité. Il était assez bon physionomiste et arrivait souvent à lire sur le visage des humains en même temps que dans leur esprit. Mais quand il ne pouvait pas entendre les pensées, c'était bien différent. Il ne pouvait donc pas être sûr que l'inconnu lui dise la vérité, qu'il puisse lui faire confiance. Charles se demandait donc ce que l'homme faisait sur la planète Terre, ce qu'il cherchait ici et surtout dans son école. S'il était venu jusqu'à lui en prenant une fausse apparence, c'était qu'il devait avoir une bonne raison. Le Professeur X se doutait que cela n'était pas juste pour s'amuser. Donc, il lui posa la question puisqu'il n'avait pas le choix et attendit la réponse.
L'extra-terrestre répéta sa question, faisant grimper en flèche la curiosité de Charles. Il attendait, sans bouger le moindre cil, qu'il lui réponde donc en l'observant de ses grands yeux. Après quelques secondes, l'inconnu finit par répondre. Il cherchait donc à plus comprendre les facettes de ce monde, cela Charles pouvait parfaitement le comprendre. Il passait son temps à chercher à comprendre son propre monde après tout, même s'il avait déjà grandement avancé dans cet exploits. Ce fut la fin de sa réponse qui intéressa bien plus le professeur. Ainsi donc, l'homme cherchait à déterminer qui était ses alliés ou non ? Charles trouvait cela important également, il suffisait de voir la manière dont il cherchait toujours plus d'alliés pour le comprendre. Cependant, il ne pouvait pas déterminer de quel côté ce trouvait l'homme en face de lui (qu'il ne voyait toujours pas sous sa vrai apparence d'ailleurs).
« Cela dépend de vous je suppose. » Dit-il posément, ne lâchant pas Loki des yeux. Il n'avait aucune idée des intentions premières de l'homme dans son monde, de la manière dont il voulait découvrir les facettes du monde humain. « A votre avis, pensez-vous que nous puissions être alliés ? »
C'était bien cela le sujet de la conversation non ? Charles avait bien envie de voir ce que Loki avait à répondre de cela, ce qu'il pensait de la situation. Ainsi, le Professeur X pourrait éventuellement se faire un peu plus d'idée sur la question. Cela le frustrait tellement de ne pas être capable de lire dans l'esprit de l'homme, cela serait tellement plus simple. Il n'aurait qu'à chercher l'information dans la tête de Loki et l'affaire était réglé, Charles pourrait savoir s'il était bon de lui faire confiance ou non.
Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme.
Loki, bien qu’il n’en montrait rien, était déstabilisé. Cet homme… Il n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui le rendait si différent mais plus le temps s’écoulait et plus l’Asgardien était sûr d’une chose, il n’arriverait pas à le berner. C’était là une évidence qui le faisait enrager tout en faisant naître en lui un sincère respect. Réellement. Et ça, c’était bien presque une première. Odin lui avait inspiré un respect similaire par le passé. En fait, en toute franchise, c’était toujours le cas même si Loki se refusait obstinément à l’admettre.
Quant à la question même qui l’avait poussé à venir dans cet institut, Loki avait désormais sa réponse. C’était dommage, pour une fois qu’il rencontrait un homme digne de son respect, il devait en faire son ennemi. Car dans le fond, il était inutile d’être télépathe pour comprendre que leurs visions étaient différentes. Leurs idéaux également. Mais ce n’était pas le cas de tous les mutants. Le Professeur Xavier était leur élément fédérateur, celui qui les guidait. Et tout à chacun savait qu’un troupeau, privé de son guide, se dissipait aux quatre vents pour se trouver d’autres bergers.
Malheureusement, je crains que non, répondit-il d’un ton posé malgré tout l’enjeu que sa réponse sous-entendait. Et croyez bien que j’en suis le premier navré. J’aurai aimé que cela puisse être le cas, sincèrement. N’y voyait donc rien de personnel, ce sont les circonstances qui font cela.
Loki se montrant sincère ! C’était bien qu’avec ses ennemis qu’il l’était ces derniers temps. Mais il ne voyait pas l’utilité de mentir à Charles d’autant que quelque chose en lui lui disait que son interlocuteur était parfaitement en mesure de décerner ses mensonges.
J’ai bien peur hélas que notre prochaine rencontre soi bien moins courtoise, ajouta-t-il en le regardant droit dans les yeux. Mais sachez que j’ai apprécié faire votre connaissance. Après, pour l’avenir, vous savez ce que l’on dit ? Que le meilleur gagne.
Restant parfaitement courtois, Loki inclina la tête en guise de salut et, reprenant l’attitude typique de l’adolescent qu’il était sensé incarné, il enfonça ses mains dans les poches arrières de son jeans tout en quittant le bureau, se fendant dans la foule des jeunes mutants en traversant l’école et ne reprit sa réelle apparence qu’une fois les grilles franchies alors qu’il s’éloignait sans un regard en arrière.
Charles ne parvenait pas à cerner l’extra-terrestre qui se trouvait devant ses yeux, parce qu’il était incapable de rentrer dans son esprit. Du moins pour le moment, avec un peu de temps il allait sans doute y arriver. Cela avait mis un peu de temps quand ses pouvoirs se sont manifestés pour qu’il les contrôle. C’était la première fois qu’il se trouvait concrètement devant une personne venue d’une autre planète. Il ne parvenait donc pas à savoir quels étaient les intérêts de l’homme en venant le voir, ce qu’il cherchait réellement. Il avait bien compris bien sûr qu’il y avait une histoire d’alliance, mais pour quelle raison c’était encore un mystère. Le Professeur X n’appréciait pas être dans l’ombre, ne pas voir les choses aussi clairement que d’habitude. Il savait quand il pouvait se permettre d’accorder sa confiance à quelqu’un rien qu’en sondant son esprit, ce n’était pas le cas aujourd’hui. Mais il semblait cependant que ce Loki soit honnête puisqu’il affirma qu’ils ne pouvaient effectivement pas être alliés. Au moins, les choses étaient claires. Charles faisait confiance à la parole de l’homme, même s’il ne pouvait pas se permettre de lui faire entièrement confiance. Charles afficha un sourire quand l’inconnu lui annonça qu’il était navré que leurs chemins ne puissent pas se joindre. Le vieil homme ne savait rien de lui, il ne pouvait donc pas réellement savoir s’il allait regretter de ne jamais faire équipe avec lui. Mais au moins, il pouvait dire qu’il appréciait ces manières.
« Je suis d’autant navré d’apprendre cela alors. » Les deux hommes se parlaient encore cordialement, mais cela n’allait pas durer. Aujourd’hui, ils n’avaient aucune raison de se montrer ennemi, la prochaine fois les choses allaient être différentes. Charles ne pouvait pas lire dans l’esprit de l’Asgardien, mais il était capable de deviner cela. Sa rencontre avec lui n’était pas anodine, il pensait que Loki avait un rôle important dans sa vie. Lequel ? Il était encore loin de l’apprendre, mais il le découvrirait le moment venu. « Je vous souhaite bonne chance alors. »
Charles ne quitta pas du regard cet adolescent d’apparence sortir de son bureau avant de se refondre dans la masse. Il allait quitter l’école de magie et l’esprit de Charles ne le quitta pas jusqu’à ce qu’il passe les grilles de l’institut. Il ne pouvait pas entrer dans sa tête, mais il était quand même capable de sentir sa présence. Loki restait encore un grand mystère pour lui, mais il avait hâte d’en découvrir plus. Au moins, Charles savait maintenant qu’il ne pouvait pas encore lire l’esprit des êtres venus d’autres planètes. Il allait donc s’entraîner dans ce sens, le Professeur ne pouvait pas supporter d’avoir une faille.