Les pensées sont des ouvertures pour un esprit étranger
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Erik était dans les quartiers de la Confrérie. Malgré tout ce qu’il se passait, il ne comptait pas refreiner ses plans et ses idées. Bien au contraire, le virus qui circulait contre les mutants lui donnaient d’autant plus de raisons de se battre contre les humains. Ils provoquaient eux-mêmes la guerre. Et Erik était tout à fait prêt à leur répondre. Il était difficile de voir les mutants malades, perdre leurs pouvoirs… personne ne savait jusqu’où cela irait, mais tout le monde avait la même idée sans pour autant la partager, de peur que cela se passe vraiment ainsi. Mais dans tous les cas, Erik ne laisserait pas les choses se passer ainsi sans rien faire. Heureusement, il n’avait pas été touché par le virus, et maintenant qu’ils savaient qu’il se transmettait via l’eau, il prenait ses dispositions afin d’éviter tout risque de contamination. C’était la dernière chose dont il avait besoin, de ce virus.
Le bruit courrait partout que la Confrérie des Mauvais Mutants était à l’origine de l’attentat contre le président, et cela n’arrangeait pas Erik. Comme cela ne l’arrangeait pas que tout le monde pense qu’il avait tué Charles. Il avait l’impression que les obstacles ne finiraient jamais de pleuvoir sur lui, comme une histoire sans fin, qui avait pourtant commencé depuis sa naissance. Mais Erik était un battant, il ne s’était jamais laissé abattre jusqu’à maintenant, il n’allait pas commencer à baisser les bras aujourd’hui. Il avait encore tout un tas de choses à accomplir avec l’aide des autres, et il comptait bien y parvenir. S’ils voulaient la guerre, ils allaient être servis. Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait se laisser accuser sans répliquer, il était tout à fait disposé à trouver les véritables auteurs de tout cela.
Il réfléchissait à un nouveau plan d’action tout en arpentant les couloirs. Marcher l’aidait à réfléchir. Il fallait trouver une riposte intelligente et qui le ferait avancer. Avec les mutants malades, c’était un peu compliqué, heureusement, il pouvait encore compter sur certaines personnes. Continuant sa marche, il remarqua Wanda qui était assise toute seule et qui semblait pensive. Erik appréciait la jeune mutante, voyant un très grand potentiel en elle, mais pas seulement. Il y avait quelque chose chez elle qui l’interpellait sans qu’il puisse savoir quoi exactement, et sans savoir non plus qu’elle était sa fille. Si Pietro l’avait énormément déçu en quittant la confrérie, Wanda était toujours là, et il n’en était pas mécontent, bien au contraire. Ça le ravissait. Il s’approcha calmement d’elle.
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L
e mal se propageait, gagnait en intensité. Bientôt, et si aucune solution ne devait être trouvée, elle ne serait plus que l'ombre d'elle-même... puis plus rien du tout, comme beaucoup d'autres. Les marques bleues rongeaient presque l'intégrité de son abdomen, remontaient le long de son cou... Quant à ses pouvoirs... elle n'en était pas au point que Pietro, à son grand désespoir elle le savait, avait atteint, mais elle sentait ses compétences s'amenuir peu à peu. Ces pouvoirs qu'elle mettait tant d'énergie à canaliser, à comprendre, à contrôler, se réduisaient petit à petit à peau de chagrin, n'auraient bientôt plus de substance... Wanda était inquiète, pour elle bien sûr, et pour Pietro avant tout, et elle ne savait définitivement pas quoi faire. Dans ces circonstances, plus que jamais, elle donnait son allégeance à la confrérie, pas seulement parce qu'elle pensait que c'était le meilleur moyen de protéger Pietro, mais parce qu'elle sentait que c'était là qu'elle devait se trouver si elle voulait espérer trouver une solution pérenne au problème qu'ils rencontraient, quand bien même la Confrérie, qui n'était déjà pas en temps normal appréciée (et à raison) avait rarement eu à ce point mauvaise presse... Elle ne quittait plus le QG des confréristes que pour voir Pietro (si possible le plus loin possible de l'appartement de sa psychopathe) ou Vision. Le reste du temps, elle restait confinée ici. Ce n'était pas plus rassurant qu'autre chose... mais elle y trouvait une forme de réconfort... Et elle savait pourquoi.
Une part d'elle se détestait de penser ainsi (cette part d'elle qui s'en voulait de décevoir encore son frère), mais si elle tenait à être ici, c'était que son père s'y trouvait. Elle l'avait senti sans le comprendre, et maintenant qu'elle savait, c'était encore pire. Bien sûr, son père resterait l'homme qui l'avait élevé, mais elle ne pouvait ignorer l'information que Charles leur avait transmise, et que Pietro mettait tant d'énergie à rejeter : Magnéto était son père... et pis encore, en cet instant, elle avait besoin de lui autant qu'elle avait besoin de son frère... ce qu'il serait sans doute bien incapable de comprendre. Et quand on parle du loup... Elle sursauta légèrement quand il s'adressa à elle. Perdue dans ses onges, elle ne l'avait pas entendue arrivée... De manière générale, elle se sentait moins... alerte, une part d'elle se disait que ce ne serait jamais arrivé avant.
-Pour tout dire, je suis surtout inquiète, avoua-t-elle.
Le genre de confidence qu'elle ne devrait peut-être pas lui faire. Mais elle y tenait. Quelque part, même, elle en avait besoin, même si ses inquiétudes, en ces circonstances, ne les mènerait bien évidemment nulle part... Il n'était pas tant de s'appesantir, plutôt d'agir. Mais comment faire exactement ?
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Erik avait besoin de calme, pour trouver les bonnes solutions, mais aussi pour remettre ses idées en ordre. Plus rien n’allait comme il le voulait, comme il le souhaitait, et ce n’était pas acceptable. Mais pour le moment, et fort malheureusement, il était loin d’avoir la solution miracle. Pourtant ce n’était pas faute de chercher. Ce virus était très inquiétant, il ne le niait pas. Mais encore une fois, il n’avait par trouver comment le soigner et l’éradiquer. Il faudrait remonter à la source pour pouvoir trouver un antidote efficace, qui pourrait soigner les mutants malades, et leur redonner leurs capacités. Parce que c’était un trait très embêtant, surtout pour ceux qui étaient membres de la confrérie. Ils n’étaient pas un groupe pacifique, leurs actions passées parlaient d’elles-mêmes, et Magnéto avait besoin de toutes les forces nécessaires pour mener à bien ses projets. Or, des mutants sans leurs pouvoirs, n’étaient plus que des humains, et il ne pouvait rien faire d’eux. C’était triste, mais c’était la stricte vérité. Tous ici le savaient, et il se doutait que c’était pour cette raison que certains ne voulaient pas le lui dire. De peur qu’il les congédie, ce qu’il ferait sans aucun doute. Mais dans tous les cas, il le saurait bien assez tôt, on ne pouvait pas le cacher éternellement. Mais l’heure n’était pas à la chasse aux malades, il voulait en profiter pour discuter un peu avec Wanda. Cette dernière ne semblait pas vraiment dans son assiette, et Erik était curieux d’en apprendre les raisons. Quoiqu’on puisse en penser, il se souciait de ses mutants, et certains plus que d’autres.
Wanda en faisait partie, sans qu’il ait vraiment de raison particulière à donner. Cette petite était combattive, et malgré le fait que son frère ait déserté les rangs, elle était toujours là, et elle lui restait loyale. Sans parler de l’énorme potentiel qu’il voyait en elle, et qui ne cessait de s’accentuer. Il ne regrettait pas de les avoir sauvés et ramenés ici. Même si un des deux était partie, il lui restait Wanda, et au final, il préférait perdre Pietro plutôt que Wanda. Même si dans l’idéal, il aurait gardé les deux, évidemment. Il semblait lui avoir fait peur, elle devait vraiment être perdue dans ses pensées. Cela ne lui ressemblait pas à dire vrai. Mais il est vrai qu’avec tous les récents évènements, il comprenait que ce soit le cas.
-Pour tout dire, je suis surtout inquiète
Il se demandait bien pourquoi. Si c’était une inquiétude générale, ou si elle s’inquiétait pour quelque chose en particulier. Il était curieux, et il espérait qu’elle soit encline à satisfaire sa curiosité. Après tout, elle n’avait pas de raison de lui cacher quoique ce soit, surtout qu’il pouvait peut-être l’aider à y voir plus clair et à reprendre confiance.
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C
onfier ainsi ses inquiétudes à Magneto était certainement une très mauvaise idée, mais Wanda avait besoin d’en parler… et n’en déplaise à son frère, elle était convaincue que son interlocuteur serait capable de la comprendre, de l’écouter, de l’aiguiller, comme il avait déjà su le faire par le passé. Elle avait besoin d’être soutenue, rassurée…. Peut-être qu’elle avait besoin de pouvoir laisser reposer le poids de ses interrogations, le poids de ses angoisses, sur une figure paternelle… Peut-être que ici et maintenant, elle avait juste besoin de son père. Même si elle ne savait pas réellement quels mots poser sur son ressenti. L’inquiétude était ce qui convenait le mieux, mais elle avait trop d’objets à la fois… Elle s’interrogeait sur l’avenir de la Confrérie, elle avait peur pour sa propre vie… Et à côté de ça, elle avait peur, aussi, pour Pietro. Tous ces sentiments négatifs, qui se bousculaient dans son esprit, ne faisaient de toute évidence pas bon ménage.
-L’avenir de la confrérie, notre avenir…
Il y avait longtemps qu’elle n’avait plus évoqué la Confrérie en s’y incluant de la sorte, mais ce « nous » ne désignait en réalité pas que les confréristes, il concernait tous les mutants… Il ne lui semblait pas qu’aucune autre menace d’une telle ampleur ne les ait jamais touchés, et elle était sincèrement touchée… pas juste parce que des plaques bleues avaient recouvert son corps à elle aussi, pas seulement parce que ses pouvoirs perdaient progressivement en puissance… ce qu’elle n’osait pas avouer à Magnéto par ailleurs… C’était pourtant, peut-être, l’opportunité qu’elle attendait depuis longtemps d’être congédiée de la Confrérie sans partir les pieds devant… mais à l’heure actuelle, subir le rejet de son père serait trop pour elle, beaucoup trop en fait .
-Pietro a été touché par le poison, acheva-t-elle d’avouer.
Pas que le sort de son frère (qui deviendrait dingue s’il avait vent de cette conversation, c’est une certitude) doive avoir une quelconque importance pour lui, mais ça ne pouvait qu’avoir une immense influence sur elle. Et quelque part, elle voulait que cela touche aussi Magnéto. Faute de pouvoir s’appuyer sur ses repères les plus familiers, elle se voyait contrainte à tester de nouveaux points d’ancrage, et elle n’était pas certaine d’où cela la mènerait. Il fallait qu’elle en parle à Vision, ça elle en était sûre, mais pour le moment, elle était ici… et elle ne cherchait pas réellement à être ailleurs.
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Pour une fois, Erik parlait avec Wanda sans arrière-pensée, il ne cherchait pas à la cerner ou à lui faire dire quelque chose qu’il attendait. Il ne cherchait pas non plus de faiblesse, il voulait juste discuter. S’enquérir sur ce qui la troublait tant, même si ce n’était pas si difficile à deviner. Le problème majeur était le virus qui attaquait les mutants. Mais pour le moment, aucun remède n’était proposé. Il fallait espérer que cela change, Erik voulait bien faire des recherches, mais ce n’était pas si simple. S’il avait réussi à se rajeunir, il pouvait tenter de soigner les mutants malades, mais pour ça il avait besoin de cellules-souches, et potentiellement de Wolverine. Il n’avait malheureusement plus le sang du mutant en réserve, ayant tout utilisé. Quoique, ce dernier était peut-être totalement inefficace contre ce virus, mais il fallait bien tenter. Quoiqu’il en soit, il aurait l’occasion d’y réfléchir plus tard, ce n’était pas vraiment le moment.
-L’avenir de la confrérie, notre avenir…
Il voulait bien lui accorder que la Confrérie n’était pas au meilleure de sa forme, avec tous les évènements récents. Charles, le Président, le virus… Pour le coup, ils avaient les mutants, les humains et ce foutu virus à dos. Mais Erik ne comptait pas arrêter de combat, il se battrait tant qu’il y aurait des ennemis sur sa route. Il ne laisserait pas tomber ses idéaux, ni tous ces mutants qui étaient encore utilisés comme des cobayes, comme des parias, des monstres…
« Nous vivons une période difficile. Mais tant qu’il y aura quelqu’un pour défendre nos valeurs, le combat continuera. »
Et Erik serait toujours là, jusqu’à son dernier souffle. Qui n’était pas près d’arriver, il l’espérait, il n’avait pas rajeuni son corps pour rien. Il l’avait fait pour éloigner l’emprise du temps. Il avait encore des tas de choses à accomplir, et il avait besoin de toute l’aide disponible, mais si la confrérie était affaiblie, encore une fois, à cause du virus. Ce qui énervait passablement Erik.
-Pietro a été touché par le poison
Erik fut surpris par cette déclaration. C’était le cas de le dire, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui parle de Pietro, parce qu’ils n’en parlaient jamais depuis qu’il était parti. C’était dommage pour le garçon, Pietro n’était pas quelqu’un de mauvais, Erik déplorait juste son manque de reconnaissance envers lui, et son manque d’implication au sein de la confrérie, même si le fait qu’il l’ait quittée explique un peu les choses. Erik était toujours vexé d’ailleurs, mais il ne lui souhaitait pas de mal pour autant.
« Oh… je vois. Je suis désolé pour lui, en un sens, même si je lui en veux toujours d’être parti. En tout cas, je comprends pourquoi tu es autant troublée. Il n’est jamais simple de voir ceux qu’on aime souffrir. »
Et après avoir perdu et vu mourir chaque membre de sa famille, il savait de quoi il parlait.
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U
ne période difficile, voilà qui apparaissait comme un doux euphémisme aux oreilles de la mutante. Elle faisait partie de la Confrérie des mauvais mutants depuis longtemps maintenant, suffisamment en tout cas pour estimer que le terme de "période difficile" s'était sans doute imposé au groupe à quelques reprises, mais jamais dans ces propensions... ce qu'ils vivaient, ce qu'ils subissaient, c'était une situation inédite, et en dépit de toute l'estime que Wanda avait pour Magnéto (et c'était en réalité beaucoup, bien plus que ce qu'elle serait capable d'avouer en présence de son frère jumeau), elle ne savait pas si même lui serait capable de gérer cette situation de crise sans précédent. Pas plus qu'elle n'était sûr qu'il soit possible de se fier au professeur Xavier pour redresser la barre, en dépit de ses indéniables compétences. Une impasse, voilà où ils se trouvaient.
Wanda ne trouvait aucune autre manière de le définir, et elle avait peur, c'était aussi simple que cela. Des discours tels que ceux que lui adressait son père (son père... c'était encore trop neuf pour être naturel dans son esprit, mais ce n'était pas une vérité qu'elle avait envie de nier pour autant) avaient quelque chose d'apaisant, mais elle était incapable d'y croire aveuglément et sans les remettre en question comme ça avait pu être le cas à une certaine époque. Elle était dépassée, voilà tout.
Et il fallait véritablement qu'elle le soit au regard de ce qu'elle daigna avouer à son interlocuteur, à savoir le fait que son frère était touché par le poison, ce qui décuplait forcément son inquiétude. Le nom de Pietro, voilà longtemps qu'ils l'avaient exclu de leurs conversations, et cela valait mieux bien sûr, autant pour la tranquilité de son frère que pour sa tranquilité d'esprit à elle. Mais là, elle ne réussissait pas à se taire, et quelque part, elle voudrait que naisse chez Magnéto ne serait-ce qu'un soupçon d'inquiétude à la perspective de perdre son fils. Mais évidemment, les choses ne pouvaient pas se passer de la sorte. Encore fallait-il qu'il sache seulement que le jeune homme était son fils, justement.
-Vous aussi... vous avez vu quelqu'un que vous aimiez souffrir ?
Une indiscrétion qu'elle devrait s'épargner, mais elle n'était plus à ça près. Ici et maintenant, elle avait besoin de se sentir proche de son père, c'était aussi simple que ça.
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Erik ignorait pourquoi, mais il se sentait étrangement en confiance avec Wanda. Comme s’il pouvait lui confier tout et n’importe quoi sans craindre qu’elle le répète à quiconque. Bien sûr, il ne comptait le faire, mais c’était une étrange sensation qu’il éprouvait sans savoir d’où cela venait. Cela faisait, bien longtemps qu’il n’avait pas éprouvé cela, et il n’avait plus l’habitude. Erik s’était forgé une carapace durant ces dernières années, mais c’était comme si Wanda pouvait passer au travers sans aucun effort de sa part. Il est vrai qu’Erik estimait la jeune mutante, qu’il voyait un immense potentiel en elle, et qu’il l’appréciait assez en tant que personne, mais ce n’était pas la seule dans ce cas. Mystique était probablement sa plus fidèle alliée, mais il n’avait jamais eu envie de se laisser aller aux confidences avec elle, jamais.
Peut-être que cela avait à voir avec le fait que la Confrérie vivait des moments de troubles intenses. Bien plus que ce qu’ils avaient connu jusqu’à maintenant. Même si Erik n’avait pas envie de trop noircir le tableau pour le moment. Il préférait se dire qu’il pouvait tout à fait rebondir, et qu’il comptait rester fort dans tous les cas, et continuait de défendre leur cause, et leurs opinions. Mais alors que les mutants s’affaiblissaient à cause du virus, il avait peut-être envie de se rapprocher de certains, de peur de se sentir abandonner. Comme il l’avait souvent été.
Quoiqu’il en soit, cela semblait être la même chose du côté de Wanda, étant donné qu’elle lui parlait de Pietro, et lui confiait qu’il était malade. Erik ne parlait jamais plus des mutants qui quittaient ou trahissaient la Confrérie, parce qu’ils n’en valaient pas le peine, et ne méritaient pas qu’il leur donne de l’attention ou de l’importance. Elle s’inquiétait pour son frère, et il comprenait. Après tout, ils ignoraient encore jusqu’où le poison affaiblissaient les mutants… Et étant donné qu’il n’y avait pas encore de remède, ça n’arrangeait en rien les choses. Alors il ne lui en voulait pas de lui parler de Pietro, et quelque part, il était désolé pour le jeune homme, il n’avait pas eu de chance pour le coup.
-Vous aussi... vous avez vu quelqu'un que vous aimiez souffrir ?
Et encore, si ce n’était qu’une personne. La vérité, était qu’à chaque fois que Magnéto avait aimé quelqu’un, que ce soit sa famille ou autre, cette personne était morte dans des circonstances douloureuses, injustes et cruelles. Seule son épouse avait échappé à cela, mais elle avait souffert tout de même, que ce soit à cause des nazis, ou à la perte de leur fille.
« Malheureusement, je crois qu’il n’est jamais bon de se faire aimer par moi. C’est d’ailleurs pour cela que je n’aime plus personne, c’est beaucoup plus simple. J’ai assisté à la mort de tous mes proches. Ou plutôt aux assassinats. Mes parents, ma sœur… ma fille… Enfin, quoiqu’il en soit, je comprends que tu sois inquiète pour Pietro, mais dis-toi que rien n’est encore certain. »
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I
l n'était pas bon d'être aimé de lui, disait-il... Elle pouvait comprendre ce genre de raisonnement. Quand les personnes à qui l'on acceptait d'adresser un sentiment aussi fort en subissait les pires conséquences, il y avait de quoi fermer son coeur pour de bon à de tels sentiments. La jeune femme ne pouvait pas entièrement se comparer à son interlocuteur, mais elle avait, à son échelle, perdu beaucoup de personnes qu'elle avait aimés, ses parents adoptifs en premier lieu, puis Pietro, même si dans ce dernier cas, il était revenu parmi les vivants grâce à elle. Il était difficile de ne pas se braquer, se protéger, dans ces circonstances... Wanda, parfois, se disait qu'elle apprécierait avoir un coeur de pierre... mais elle n'était pas capable d'un tel contrôle... et quelque part, elle aurait voulu que son interlocuteur n'en soit pas capable non plus. Parce qu'elle aurait voulu qu'il l'aime... même si cette pensée lui était proche d'honteuse.
Mais il n'oubliait pas d'être clair et catégorique à ce sujet, il n'aimait plus personne, un point c'est tout. Wanda se demandait s'il acceptait si souvent de se livrer de la sorte à ce sujet. En tout cas, elle n'était pas insensible à cet aveu. Pour peu qu'elle ait voulu mettre de la distance entre elle et son géniteur, ce genre de conversations lui rendaient la tâche absolument impossible. Elle avait envie d'en savoir plus, besoin d'en apprendre davantage. Même s'ils accédaient au champ des indiscrétions, même si elle n'en tirerait peut-être absolument rien de bon. Tous ses proches avaient été assassinés. La gorge de Wanda se serra en entendant ces mots, tout sauf anodins. Pouvait-on imaginer situation plus cruelle que celle-ci ?
Ses parents, sa soeur... sa fille ? Elle fut décontenancée malgré elle par cette information, elle ne s'était jamais imaginée que Magnéto ait pu avoir une vie de famille autrefois, et des centaines de questions l'assaillaient tandis qu'il ajoutait que pour l'instant, rien n'était écrit (que donc, Pietro pouvait s'en sortir - et elle aussi, par la même occasion)... Quand était-ce ? Combien de temps avait-il eu sa fille à ses côtés ? C'était quelque part douloureux de se dire qu'il avait eu une enfant, et qu'il s'en était proclamé père, comme ça n'avait jamais été le cas pour elle et Pietro.... mais en même temps, il ne pouvait pas savoir.
-Vous aviez une fille ? demanda-t-elle, quand bien même c'était forcément de mauvais ton.
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Erik ignorait pourquoi il était autant dans la confidence. Il ne parlait jamais de son passé, surtout de ce qu’il s’était passé avant sa rencontre avec Charles. Et ce dernier était une des rares personnes à connaître chaque étape de sa vie… Mais ce n’était pas le moment de penser à Charles, encore une personne de son entourage qui était disparue. S’ils étaient considérés comme ennemis par beaucoup, ils avaient tout de même été très proches, et amis, et ce lien entre eux n’avait jamais totalement disparu. Mais aujourd’hui… tout était fini, puisqu’Erik continuait de penser que Charles était mort, encore inconscient que ce dernier ait survécu. Grâce à un de ses petits tours de passe passe et qu’il s’était servi d’un autre corps pour survivre. Mais encore une fois, ce n’était pas le bon moment pour penser à toute cette histoire, ce n’était pas très joyeux. Bien que ce qu’il était en train de confier ne l’était pas plus.
Il ne savait pas pourquoi il racontait sa vie à Wanda, il ne se livrait jamais ainsi. Mais peut-être qu’au fond, c’était ce dont il avait besoin. Il en avait énormément sur le cœur avec tous les évènements qui se succédaient depuis quelques mois, et il se sentait parfois un peu perdu, malgré la confiance qu’il affichait devant tout le monde. Il ne pouvait se permettre de leur montrer ses faiblesses, sinon, cela pourrait devenir catastrophique. Non, il devait rester fort. Mais pour l’heure, il se sentait étrange. Et ne comprenait toujours pas pourquoi il lui confiait des moments de son histoire aussi douloureux. Peut-être qu’il avait besoin d’une oreille attentive, qui n’émettrait pas de jugements, et Wanda était très performante.
Erik ne cherchait pas à ce qu’on le plaigne, ou qu’on ait pitié de lui. Bien au contraire. Mais au moins, cela renforcerait l’esprit de Wanda, sur le fait que les humains étaient cruels, qu’ils tuaient des populations dès qu’ils les trouvaient trop différentes, trop mystérieuses, trop dangereuses. Mais ils n’étaient personnes pour juger de la vie ou de la mort d’un homme. Puisqu’ils agissaient de la sorte, Erik avait compris qu’ils ne pourraient s’affirmer que de la même façon. Les mutants étaient tués par les humains, ou utilisés pour des expériences, comme l’avaient été les juifs, et autres civilisations, et il était temps d’arrêter tout cela.
-Vous aviez une fille ?
Cela ne l’étonna pas vraiment qu’elle s’arrête sur cela. Erik ne parlait jamais d’Anya, et y pensait peu. Parce que c’était trop douloureux, parce qu’il ne voulait pas se demander ce qu’elle serait maintenant, la vie qu’elle aurait eu, si elle aurait été mutante, si elle aurait été fière de lui… Il ne voulait pas se poser ces questions, mais ce n’est pas pour autant qu’il l’oubliait, il ne le pourrait jamais. C’était sa fille, son seul enfant, du moins à sa connaissance.
« Oui… Anya. C’était il y a tellement longtemps… dans une autre vie. Les humains, ont mis le feu à ma maison avec ma femme et ma fille à l’intérieur, parce qu’ils ont découvert que j’étais un mutant. J’ai réussi à sauver ma femme, mais… pas ma fille. Ce n’était qu’un bébé, une petite fille… »
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W
anda avait tout à fait conscience du fait d'être allée trop loin, de s'être montrée trop indiscrète, mais elle n'y pouvait rien, elle n'avait su taire les questions qui lui traversaient l'esprit... et quelque part, elle se sentait une légitimité à les poser bel et bien, parce que... d'une certaine manière, et même s'il ne pouvait pas le savoir, elle avait le sentiment que ça la concernait. Cette enfant, cette Anya... Eh bien... c'était sa soeur. Enfin, sa demi-soeur, plus probablement, quand bien même la mutante ne connaissait pasle nom de sa mère... Ce récit l'aurait émue dans tous les cas, mais en l'occurrence, elle ressentait d'autant plus d'empathie pour son interlocuteur. Elle le savait bien, Pietro affirmerait qu'il n'en méritait aucune, mais elle était convaincue qu'il ne se jouait pas d'elle... Il faisait preuve d'honnêteté en cet instant. Son histoire était réelle... et sa souffrance également... Et elle se sentait aussi... troublée que flattée par la confiance qu'il plaçait en elle en lui parlant de tout cela. Elle se doutait qu'il ne se montrait pas aussi transparent avec tout le monde.
Des humains avaient donc mis le feu à sa demeure... inutile de demander la raison à cela, c'était certainement la même raison qui avait coûté la vie aux parents adoptifs des jumeaux Maximoff. Et qui justifiait d'autant plus le combat que Magnéto menait à présent, avec la Confrérie des mauvais mutants. Il avait perdus les personnes qui lui étaient le plus chères. Et encore aujourd'hui, même s'il avait choisi d'occulter ce souvenir, il en souffrait. Wanda savait à peine quoi dire, en réalité, tant ce récit la bouleversait. Elle voulait faire comme si de rien n'était, prétendre que cet homme n'était pas son père, ou que le fait qu'il le soit n'avait pas d'importance pour elle... mais ce serait un mensonge. Elle avait le sentiment de se sentir plus proche de lui qu'elle ne l'avait jamais été, et à l'heure où tous ses repères s'effondraient, la perspective de, peut-être, trouver ce repère-là... ça lui faisait du bien.
-Je suis vraiment désolée, répondit-elle très honnêtement. Même si elle se doutait que ces mots n'avaient pas grande valeur à ses yeux. Ces mots ne lui rendraient pas sa fille... du moins pas cette fille-là. Je crois... Elle hésita, elle savait que si elle s'engageait sur cette voie, il n'y aurait pas de retour en arrière possible. Je dois vous avouer quelque chose...
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Erik avait peut-être fait une erreur en lui racontant cette histoire, mais étrangement, d’en avoir parlé avec quelqu’un, le faisait se sentir un peu mieux, un peu moins seul. Et puis, avec un peu de chance, cela avait renforcé l’idée dans l’esprit de Wanda que les humains étaient mauvais, et que la Confrérie faisait ce qu’il fallait pour le salut des mutants. En tout cas, il avait été sincère, et ce n’était pas toujours le cas chez lui. Non pas qu’il était un menteur compulsif, mais il arrangeait parfois la vérité quand ça l’arrangeait. Tout le monde faisait ça, c’était propre à l’homme d’une manière générale. Et encore plus aux leaders. Il fallait reconnaître que cela avait son utilité, de savoir le faire avec habilité. Mais Erik se débrouillait bien, c’était comme une seconde nature pour lui. Il n’avait pas eu le choix, à certains moments de sa vie. La vie ne lui avait jamais fait de cadeaux, qu’importe l’époque, et qu’importe le lieu. Il avait dû avancer seul, et avec ses propres armes. Sinon, il serait déjà mort depuis longtemps.
On avait essayé de le tuer, de le neutraliser tellement de fois. Trop pour une seule vie. Les humains étaient des acharnés, mais dommage pour eux, Erik l’était deux fois plus. Qu’on l’enferme ou qu’on tente de l’exécuter, il arrivait toujours à s’en sortir, et il comptait bien faire en sorte que ce soit toujours le cas. Il avait tellement de choses à accomplir. Tellement de choses à prouver. Les mutants ne pouvaient continuer à vivre ainsi, et les humains non plus. Il fallait les remettre à leur place, quitte à les dominer pour qu’ils comprennent. Quoiqu’il en soit, il espérait que Wanda comprenait bien tous les enjeux, et que si elle avait des doutes, ces derniers étaient annihilés à présent. Il avait besoin de personnes de confiance, et qui étaient impliqués et appliqués. Les stagiaires, ce n’était pas la peine qu’ils restent ici. Il avait déjà assez de soucis comme ça. Et ça n’allait pas en s’arrangeant.
-Je suis vraiment désolée.
Il se contenta de hocher la tête. Elle n’y pouvait rien de toute façon, elle n’était même pas née à cette époque, quand bien même… Elle semblait toutefois touchée par ce qu’il lui avait confié. Il ne savait pas si c’était une bonne chose ou non, mais l’avenir lui dirait.
-Je crois... Je dois vous avouer quelque chose...
Erik haussa un sourcil légèrement. Peu confiant. Ces derniers temps, à chaque fois qu’on lui avouait quelque chose, c’était une mauvaise nouvelle qui le mettait en colère, pourquoi ça devrait changer maintenant ? Il n’avait probablement pas d’autre choix que de l’écouter de toute manière.
Les pensées sont des ouvertures pour un esprit étranger
A
l'instant même où les mots lui échappèrent des lèvres, Wanda sut qu'elle faisait sans doute la pire erreur possible. Ce n'était pas parce que son interlocuteur s'était exprimé à coeur ouvert avec elle, avait bien voulu lui apprendre son histoire (et encore, comment être bel et bien sûre qu'il s'agissait de son histoire ? - Elle n'avait pas envie d'en douter, mais difficile de faire autrement, tout de même) qu'elle devait changer tout à coup de ligne directrice. Mais elle n'avait pas su s'en empêcher.
En cet instant, elle s'en rendait bien compte, elle avait tout simplement besoin d'un père, et l'idée que ce soit cet homme-ci qui puisse ainsi tenir ce rôle n'avait au final rien de déplaisant à ses yeux, tout au contraire, quand bien même elle comprenait toutes les réserves que Pietro émettait à son sujet, quand bien même elle aussi avait douté et envisagé de partir. Ce n'était pas une décision qu'elle était en droit de prendre toute seule, ce n'était pas une révélation qu'elle était en droit de faire sans consulter son frère au préalable (même si elle savait déjà ce que serait sa réponse - il refuserait, point final)... Mais il était trop tard, Magnéto attendait à présent de savoir ce qu'elle avait à dire. Et elle n'avait, au fond, pas envie de lui mentir.
Bien sûr, elle pourrait peut-être inventer quelque chose, une excuse quelconque... mais elle n'avait pas affaire à n'importe qui. Elle doutait fort qu'il la croie dans les circonstances actuelles si elle tentait de lui vendre un bobard, peu importe lequel. Par ailleurs, dans les circonstances actuelles, il était évident qu'il ferait le pire accueil possible de tout mensonge éventuel. C'était une pente dangereuse sur laquelle elle s'engageait. Elle avait peur de la dévaler, elle savait qu'elle en accuserait les séquelles. D'un autre côté, elle était fatiguée de prétendre ne pas vouloir en voir le bout. C'était faux. Elle avait eu envie de parler de tout ça avec lui dès l'instant où elle avait appris la vérité. Et elle savait que Pietro choisirait de garder ce secret jusqu'à leur mort, si vraiment elle ne devait s'appuyer que sur son point de vue. Ce n'était plus envisageable. Tant pis, elle ne réussissait tout simplement plus à vivre de la sorte. Elle n'avait plus envie de vivre de la sorte. Elle prit une grande inspiration et se lança donc.
-Il y a plusieurs semaines... Charles Xavier est venu nous trouver, moi et Pietro. Il voulait nous parler de nos parents, de notre père biologique, plutôt... Elle marqua une pause. C'était encore plus difficile à dire qu'elle ne l'aurait supposé. ... De vous.
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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Erik se demandait bien ce que Wanda avait à lui dire, mais de toute évidence, c’était le moment des confessions. Il ne pensait pas qu’il y aurait d’autres jours comme celui-ci, ce n’était pas dans l’habitude de Magneto. Et s’il se laissait aller comme ça pour une journée, enfin même quelques minutes, il ne se voyait pas recommencer. Il ne savait déjà pas pourquoi il s’était allé à de telles révélations. Ce qui était dangereux, étant donné que Wanda pourrait se retourner contre lui, mais il voulait avoir confiance en elle, son instinct l’y poussait.
Pourtant, il changerait peut-être d’opinion en entendait ce qu’elle avait à lui dire. Il ne pouvait se douter qu’elle compte lui apprendre qu’elle était sa fille, et que Pietro était son fils. Et dans ces conditions, peut-être que dans le futur, il serait davantage amener à se confier à elle, et à discuter avec elle. Comme un père et une fille, mais tout ceci était encore très loin, et Erik restait dans l’ignorance. Il restait toutefois méfiant, ces derniers temps, ce n’était jamais bon signe quand on lui apprenait quelque chose, et soit il s’énervait, soit il… s’énervait.
Il ne pouvait plus faire confiance à personne. Du moins, c’est ce qu’il retenait depuis les récents évènements. La situaiton était critique, et il fallait qu’il trouve des solutions. Et la meilleure n’était peut-être pas de repousser tout le monde, mais il en avait plus que marre de se faire avoir, ce qui était compréhensible. Mais bon… il ne savait pas du tout à quoi s’attendre de la part de Wanda. Et il ne s’imaginait absolument pas ce qu’elle allait lui dire. Comment le pourrait-il ? Quoiqu’il en soit, il espérait tout de même qu’il n’allait pas une fois de plus être furieux. Il en avait assez de devoir s’énerver contre ses mutants. Même s’il le méritait, ce n’était pas ce qu’il cherchait. Il attendait juste loyauté et fidélité de leur part, ce n’était tout de même pas l’impossible.
-Il y a plusieurs semaines... Charles Xavier est venu nous trouver, moi et Pietro. Il voulait nous parler de nos parents, de notre père biologique, plutôt... De vous.
Erik restait silencieux pendant plusieurs minutes. Il avait du mal à comprendre ce qu’elle lui disait. Ou plutôt il ne voulait pas comprendre. Comment se pourrait-il que Wanda et Pietro soient ses enfants ? C’était… impossible. La seule fois où il aurait été suceptible de faire d’autres enfants, c’est quand il avait revu Magda. Elle aurait été capable de lui cacher une grossesse… mais… C’était… Il ne savait même pas quoi en penser. Et comment Charles aurait pu savoir ça ? Il savait beaucoup de choses grâce à sa mutation mais tout de même…Au fond, il y avait comme une partie de lui qui l’avait toujours senti, qu’il y avait une connexion spéciale entre lui et les Maximoff, mais plus avec Wanda.
« Tu… ça ne se peut pas… Je ne sais pas quoi te dire... Est-ce que tu essayes de me faire marcher ? Si c’est le cas, ça ne m’amuse pas. Jure moi sur la vie de ton frère que tu me dis la vérité. »
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A
ses révélations succédèrent quelques minutes d'un silence terriblement pesant... Ou bien n'étaient-ce que quelques secondes ? Difficile à dire. La seule chose que Wanda tenait pour certaine, c'est qu'elle se sentait terriblement mal, en cet instant, suspendue aux lèvres de Magnéto, consciente que de sa réponse dépendraient énormément de choses à l'avenir. Peut-être qu'il la prendrait pour une menteuse, ou s'imaginerait-il que Charles Xavier les avait manipulés (ce qui pouvait bel et bien être le cas, d'ailleurs, mais c'était une hypothèse que Wanda rechignait à considérer comme valide)... Peut-être qu'il la croirait, aussi...
Ce qui était en tout cas certain, c'est que, tout comme la pilule avait été difficile à avaler pour les jumeaux Maximoff, la nouvelle n'était pas plus simple à encaisser pour Magnéto. Wanda ignorait ce qui lui traversait l'esprit en cet instant, mais elle se faisait en revanche une bonne idée de toutes les questions qu'il devait se poser, et de ce que tout cela pouvait bien impliquer...
Quand il reprit la parole, ce fut tout d'abord pour affirmer que ce n'était pas possible, et ces mots lui serrèrent le coeur, même si, au fond, elle ne pouvait pas lui reprocher une réflexion qu'elle s'était faite elle-même en découvrant la vérité. Si, c'était bel et bien possible, et c'était bel et bien le cas. Ce n'était pas une plaisanterie d'un goût plus que douteux (en même temps, les blagues douteuses, c'était plutôt le rayon de Pietro, Wanda se l'épargnait bien de son côté), c'était... ce qui était. Et il semblait qu'en dépit de sa sidération, il semblait tout de même disposé à la croire.
-Je le jure sur la vie de Pietro, répondit-elle sans hésitation. Et si elle prononçait ainsi le nom de son frère, c'était évidemment qu'elle ne se jouait pas de son interlocuteur, dans le cas contrairen, jamais elle ne se serait autorisé une telle bassesse. Ce n'était pas pour rien s'il lui avait fait jurer sur la vie de son frère. Il savait qu'il lui tenait trop à coeur pour qu'elle s'en amuse ou mente. Notre mère s'appelait Magda, ajouta-t-elle pour lui exposer des pans d'histoire qui devaient la rationnaliser. On... ne l'a jamais connue.
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Wanda et Pietro étaient ses enfants. C’est ce que la jeune femme soutenait, c’était possible, et pourtant… pourtant Erik avait bien du mal à y croire. Surtout que l’information venait de Charles. Non pas que son vieil ami soit menteur, loin de là. Mais peut-être était-ce une tactique pour ramener les jumeaux de son côté, pour tenter de la appâter, les amadouer, les remonter contre lui… Il avait réussi à retourner Pietro. Wanda, elle, était encore là et elle lui disait clairement qu’il était son père, leur père. Etait-ce seulement véridique, possible ?
Erik avait du mal à y voir clair dans tout cela, mais avant, il lui fallait surtout s’assurer de la véracité des propos de Wanda, avant de se demander ce qu’il pensait de tout cela. On l’avait trop pris pour le dindon de la farce récemment, et il était absolument hors de question qu’il abaisse sa vigilance et croit tout sur parole. Surtout concernant un sujet aussi délicat.
Il fallait qu’il fasse les choses dans l’ordre et que pour une fois, il ne se laisse pas submergé par ses émotions. Surtout qu’en général, ce qui se passait ensuite n’était jamais bon, surtout que ses pouvoirs avaient tendance à faire ce qu’ils voulaient dans ces moments-là. Si Erik avait un contrôle total sur ses capacités, en cas d’émotion trop forte, il se pourrait qu’ils se manifestent. Et ce n’était pas du tout le moment de créer une catastrophe.
-Je le jure sur la vie de Pietro.
Etait-ce un argument à prendre en compte ? Erik pouvait décider que oui. Il savait l’attachement de Wanda pour son frère, et réciproquement. Si elle jurait sur sa vie, c’est que cela devait être vrai. Ou du moins, qu’elle en était vraiment convaincue et qu’il pouvait donc la croire lui aussi.
- Notre mère s'appelait Magda. On... ne l'a jamais connue.
Magda ? C’était donc ce qu’il avait pensé… Erik était en colère, elle aurait pu lui dire qu’elle était enceinte. Même si c’était lui qui était parti, elle aurait pu tenter de trouver un moyen pour lui dire la vérité. Il soupira et fixa l’horizon pendant quelques instants.
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W
anda n'avait malheureusement que peu d'arguments pour convaincre Magnéto de sa sincérité. Elle-même avait découvert la vérité très récemment, et elle savait pertinemment pour quelles raisons il ne pouvait qu'être tentant de la remettre en question. Elle aurait pu, d'ailleurs, décider de ne pas croire le professeur Xavier quand il leur avait révélé le pot-aux-roses. Mais il ne s'était pas contenté de mots pour leur dévoiler une vérité qu'il n'avait pas voulu garder pour lui. Et au-delà de ces réminiscences, il y avait... eh bien, l'intuition. De la pure intention.
Wanda n'aurait évidemment pas pu deviner par elle-même qu'elle était la fille de son père, c'était impossible, mais dès l'instant où l'information lui avait été donnée, elle n'avait douté que parce que c'était ce qu'il convenait de faire... sans douter vraiment, parce qu'elle savait, ce dès l'instant où elle l'avait rencontré. Sans comprendre ce qu'elle savait. Alors forcément, elle avait envie que ce sentiment plus instinctif qu'autre chose, il l'éprouve aussi, qu'il ne soit pas comme Pietro, qui négligeait la vérité, ou tout simplement n'y était pas sensible comme elle pouvait l'être.
En prononçant le nom de sa mère, nom qu'elle avait également découvert si récemment, elle espérait convaincre davantage son interlocuteur. Son initiative eut-elle l'effet escompté ? Elle ne pouvait bien évidemment pas en être certaine. Mais elle eut un effet, du moins. Et quelque part, Wanda se sentit soulagé de lire dans le regard de son interlocuteur que Magda, qui qu'elle fut exactement, n'avait pas seulement été une maîtresse de passage dans la vie de cet homme, mais une femme qu'il avait réellement aimée. Pas seulement aimée... épousée. Et ça, définitivement, c'était une information qu'elle n'avait pas soupçonnée. Et elle ne savait pas quoi en penser réellement. S'ils avaient été mariés, comment leur histoire pouvait-elle être ce qu'elle était ? Est-ce que cette femme était la même que celle évoquée plus tôt ? Celle qu'il avait sauvé des flammes ? Est-ce que l'enfant qui n'avait pu être sauvé aurait pu être sa soeur ? ... dans une autre vie ? Ou bien était-ce une autre ? Mais qu'était-il arrivé, alors.
-Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-elle doucement.
Pourquoi n'étaient-ils plus ensemble ? Pourquoi n'avait-il jamais su qu'il avait une fille, un fils ? Qu'était-il arrivé à Magda ? Sur ces points d'histoire, Wanda était complètement ignorante.
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Erik avait beaucoup de mal à y croire, mais les indications que lui fournissaient Wanda étaient difficiles à ignorer. Elle ne pouvait pas avoir inventé tout cela. Personne ne savait rien sur Magda, à part Charles. Charles n’était pas la plus honnête personne qui existe, contrairement à ce que certains pouvaient croire, mais il avait des principes, et il doutait, que son vieil ami mente sur quelque chose d’aussi important, surtout si c’était juste pour rallier les jumeaux Maximoff aux X-Men. Ce qui de toute manière n’avait pas été le cas.
Erik devait bien se rendre à l’évidence, qu’il y avait plus de chance que Wanda lui dise la vérité. Et c’était vraiment difficile à emmagasiner pour lui. Le deuil d’Anya avait été une terrible épreuve pour lui, et il n’était pas certain de s’en être totalement remis. En même temps, pouvait-on vraiment se remettre de la mort d’un enfant ? C’était loin d’être une certitude. Quoiqu’il en soit, Magneto n’avait jamais pensé à avoir d’autres enfants un jour, surtout que sa cause, et sa mission lui prenait tout son temps et toute sa concentration. La vie de famille, il avait fait une croix dessus il y a bien longtemps.
Mais tout cela lui explosait à la figure, alors qu’il n’avait jamais rien soupçonné. Il n’avait jamais revu Magda depuis la dernière fois, et elle s’était bien gardée de tenter de lui dire qu’elle était tombée enceinte. Il ne savait vraiment pas quoi penser d’elle, au final. C’était compliqué, et il avait du mal à faire le tri, à faire la part des choses pour rester logique et maitre de lui-même. Il détestait les cachotteries, qu’on lui cache des choses. Et il n’appréciait pas les surprises non plus. Il lui était difficile de dire s’il était content ou non d’avoir des enfants, il était surtout secoué. Quand le choc serait passé, il serait probablement content de cette information. Surtout en ce qui concernait Wanda, ses relations avec Pietro étaient plus compliquées, mais on était toujours heureux d’apprendre que l’on était père, surtout lorsque l’on avait déjà perdu un enfant par le passé.
-Qu'est-ce qui s'est passé ?
La réponse était compliquée, parce qu’il s’est passé énormément de choses. Erik n’avait pas envie de se replonger dans tout cela, même s’il avait déjà commencé. Mais il est vrai, que Wanda avait le droit à la vérité. Il soupira, pas vraiment pressé de toute déballer, ou bien devait-il se contenter que de certaines choses, il n’était pas certain.
« On s’est rencontrés enfants avec Magda. Nous étions dans le même ghetto à Varsovie. Nos familles ont toutes les deux étés enfermées dans des camps de concentration. Parce que j’étais juif, et elle tzigane. On a réussi à s’enfuir à un moment donné, on est allé en Russie et on s’est mariés. Après l’incident que je t’ai raconté, quand elle a su que j’étais un mutant, et comme je venais de détruire le village en tuant la moitié des habitants, elle m’a dit de partir. Et je suis parti. Je ne l’ai revue que des années plus tard. J’avais été capturé, et enfermé dans une prison de plastique. Elle m’a aidé à m’enfuir, on a passé la nuit ensemble et je ne l’ai jamais revue ensuite. »
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anda savait bien qu'elle poussait peut-être trop loin la curiosité, elle exigeait de la part de son interlocuteur des confidences très personnelles, et même si elle s'était toujours senti proche de Magnéto, avant même de savoir qu'elle était sa fille, il ne s'était jamais épanché sur sa vie, et toujours focalisé (et seulement focalisé) sur la cause que portait la confrérie des mauvais mutants. Elle aurait compris qu'il se braque et choisisse de ne rien lui apprendre de son histoire... même si, quelque part, c'était son histoire à elle aussi... et également celle de Pietro, bien évidemment. Mais Magnéto accepta d'en dire davantage, et pour la première fois, en détails du moins, la jeune femme entendait parler de sa mère biologique, le coeur un peu plus serré à chaque mot prononcé par Magnéto.
C'était une histoire qui remontait à l'enfance, une enfance horrible, dominée par la guerre, l'austracisme, la cruauté... l'histoire de Magnéto aurait motivé n'importe qui à emprunter le chemin qu'avait fini par choisir cet homme, tout comme la mort de ses parents adoptifs avait conditionné l'opinion de Wanda et l'avaient poussé à boire les paroles de son interlocuteur avec ferveur. Elle eut la confirmation que Magda était bel et bien cette femme qu'il avait sauvée d'un incendie, et que donc, elle avait eu une soeur, morte avant sa naissance. A la suite de ce récit, elle avait de nombreuses, trop nombreuses questions à l'esprit, et la première d'entre elles était : où était sa mère à présent ?
Pourquoi n'avait-elle jamais dit à Magnéto qu'elle était enceinte. Ces questions qu'elle brûlait de poser, elle les garda pour elle, il était évident que Magnéto n'avait pas la réponse... L'un comme l'autre étaient à l'heure actuelle dépassés par une histoire qui était pourtant et sans conteste la leur. Elle voulut dire quelque chose, n'importe quoi, répéter qu'elle était désolée, mais rien ne venait, les mots restaient bloqués dans sa gorge, par une sorte de sanglot muet qui s'échappait en larmes de ses yeux, dont elle ne réalisa qu'elles coulaient que dès lors qu'elle en sentit l'humidité sur ses joues blanches.
-Je n'aurais peut-être pas dû vous le dire..., dit-elle après un moment.
Car maintenant, elle n'était pas certaine de ce que cela changerait. Elle et Pietro étaient nés au mauvais moment, elle ne pouvait pas demander à son interlocuteur de devenir pour eux le père qu'on ne lui avait pas permis d'être autrefois.
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Erik ne savait pas ce qu’il devait penser de tout cela. Il n’avait pas du tout été préparé à l’éventualité d’avoir d’autres enfants après Anya. Mais il se trouvait que Magda avait accouché de jumeaux. Sans même qu’il sache qu’elle avait été enceinte. Il faut dire aussi qu’il ne l’avait jamais revue après la dernière nuit qu’ils avaient passée ensemble. Malgré toute la tendresse qu’il avait pour elle, les plans de Magnéto étaient précis, et il n’avait pas de place pour une romance, et il était mieux que Magda vive sa vie de son côté, seulement, il aurait tout de même apprécié qu’elle tente de lui dire qu’elle était enceinte. Il estimait qu’il avait le droit d’être au courant. Peut-être qu’elle avait essayé de le contacter sans succès, mais cette histoire remontait à des décennies, elle aurait eu l’opportunité de le trouver si elle avait vraiment cherché. A moins qu’il ne lui soit arrivé quelque chose, il n’en savait strictement rien, et cela le frustrait.
Ce n’était d’ailleurs pas la seule inconnue au tableau. Pourquoi est-ce que Charles était au courant ? Avait-il rencontré Magda ? Il ne le saurait jamais non plus probablement… maintenant que ce dernier était mort. Cela l’énervait vraiment, Erik détestait ne pas savoir. Le savoir était la clé de la puissance, du contrôle et de la maîtrise. Mais le pire dans tout cela, c’est que ça le touchait directement. Ce n’était pas juste de la curiosité, c’était un pan de sa vie. Et il n’avait pas mérité que Magda lui cache l’existence de ses enfants…
Tout cela restait encore un peu embrouillé dans son esprit, mais en soit, ce n’était pas une mauvaise nouvelle. Il n’avait pas de bons rapports avec Pietro certes, et apparemment, cela ne le réjouissait pas qu’il soit son père, mais il restait Wanda et ce n’était pas plus mal. Il avait toujours eu une sorte de lien avec la jeune femme, et maintenant, il comprenait mieux pourquoi. Il fut cependant un peu surpris en la voyant pleurer, ne sachant pas vraiment à quoi cela était dû.
-Je n'aurais peut-être pas dû vous le dire...
Il l’observa calmement, un peu surpris par sa réaction. Il se demanda s’il avait dit quelque chose de mal. Il est vrai que son histoire n’était pas réjouissante, et qu’elle et son frère n’avaient pas été des enfants désirés, mais Erik n’était pas mécontent qu’ils soient là au final. Il essuya doucement ses larmes du bout des doigts, avec une tendresse qu’il avait presque oubliée.
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anda s'en voulait de son émotivité. Il n'y avait pas démonstration plus manifeste de faiblesse, sans doute, que de s'abandonner aux larmes comme elle était en train de le faire. Ce n'est pas comme si Wanda n'était pas quelqu'un de naturellement émotif, et ses émotions pouvaient d'ailleurs faire des ravages quand elle combinait le tout avec ses pouvoirs encore instables, mais elle n'avait jamais vouloir renvoyer une telle image d'elle à son interlocuteur, surtout après tout ce qu'ils venaient de se dire. Elle n'avait aucune envie de lui donner le sentiment de vouloir l'apitoyer. C'est juste qu'elle n'avait pas géré l'impact émotionnel que cette discussion aurait sur elle. Et pour cause, elle ne s'était même pas imaginé qu'elle lui parlerait de tout ça au début de leur conversation.
Tout ça, ça avait le don de faire remonter beaucoup de choses à la surface : un passé enfoui, un souhait qu'elle n'avait jamais eu, avant cela, l'audace de formuler... Et maintenant, la profonde incertitude quant à tout ce que cela signifierait par la suite. Peut-être rien ? Sans doute rien. Elle ne pouvait pas seulement se contenter d'apprendre à Magnéto qu'elle était sa fille puis reprendre le cours de sa vie, c'était tout bonnement inenvisageable pour elle. Mais est-ce que ça l'était pour lui ?
Elle tressaillit légèrement quand il essuya ses larmes du bout des doigts, un geste inattendu, qui semblait mettre à mal toutes ses suppositions silencieuses, qui donnaient à ses larmes une certaine vacuité finalement assez plaisante. Il n'était plus temps de se leurrer, à présent : Magneto était son père, oui, et ce n'était pas juste un constat avec lequel elle devait parvenir à vivre, à continuer. Elle avait envie qu'il soit son père, elle voulait être sa fille. Même si, dans le contexte où ils évoluaient présentement, elle n'avait pas la moindre idée de la forme qu'une telle relation paternelle pourrait bien prendre.
-C'est... trop tard, non ? suggéra-t-elle sans plus en être sûre.
Elle essuya ce qu'il lui restait de larmes d'un revers de manche, mal à l'aise. Elle n'était plus sûre de ce qu'elle disait. Elle avait une sensation de vide, l'impression de couler, et elle ne savait pas comment remonter à la surface.
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Erik ne comprenait pas vraiment où Wanda voulait en venir, ni pourquoi elle pleurait. Il n’était peut-être pas le meilleur en relations humaines, mais il ne pensait pas lui avoir dit quoique ce soit de vexant ou de blessant. Et dans tous les cas, Wanda était une jeune femme extrêmement forte, en temps normal, alors il était un peu surpris de la voir craquer. Mais la situation était particulière. Il le reconnaissait aisément. Il venait de se découvrir deux enfants, et il ne lui avait rien raconté de très réjouissant, alors oui, l’atmosphère était lourde. Mais cela ne justifiait pas complètement les larmes de la jeune femme, et Magnéto avait envie de comprendre ce qu’il se passait dans son esprit en ce moment même.
Même si Erik détestait cela, il devait bien admettre que c’était parfois bien pratique de pouvoir lire dans les esprits. Même si cela avait le don de vraiment le mettre sur les nerfs du temps où Charles s’aventurait dans son esprit sans aucune permission Quoiqu’il en soit, il voulait comprendre ce que la jeune femme ressentait. Mine de rien, cela ne le laissait pas totalement insensible de la voir pleurer, étant donné qu’elle était sa… fille. Il avait encore du mal à avaler la nouvelle, mais cela faisait peu à peu à sa place dans son esprit.
Plus il y réfléchissait, et plus cela faisait de sens. Il n’aurait jamais pu le deviner tout seul, mais en observant les choses attentivement, il devait bien reconnaître qu’il retrouvait quelques similitudes entre lui et ses enfants. Peut-être moins chez Pietro que chez Wanda, quoique, s’il trouvait que le jeune homme avait très mauvais caractère, c’est probablement parce que cela venait plus de lui que de Magda. Mais il partageait également des traits communs avec Wanda. Et c’était toujours agréable de se rendre compte de ce genre de choses. Même s’il ne les avait pas élevés, ce qu’il aurait aimé, ils étaient ses enfants, et il se retrouvait un peu en eux.
-C'est... trop tard, non ?
Trop tard ? Erik ne voyait pas vraiment ce qu’elle tentait de lui dire. Il y avait de nombreuses interprétations de sa question. Elle pouvait faire référence à différentes choses, et Magnéto ne savait pas à quoi il devait se référer. Elle semblait secouée, et perdue, ce qu’il comprenait, et cela justifiait probablement le fait qu’elle avait du mal à faire de l’ordre dans ses pensées.
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anda se sentait presque idiote, en cet instant, face à l'incompréhension de Magnéto. Peut-être que son accès d'émotion et ses larmes étaient déplacés, peut-être que ça n'avait rien d'approprié à la situation. Mais elle n'y pouvait rien, elle était émue, elle était perturbée. Cette situation mettait ses nerfs à rude épreuve, et maintenant, en plus de se sentir bouleversée, elle se sentait... bête. Elle ne voulait pas du tout donner ce genre d'image d'elle à Magnéto, à son père, mais elle n'y pouvait rien. Elle ne contrôlait pas ses émotions, en cet instant. A vrai dire, elle n'avait jamais eu le contrôle sur ce qui appartenait au champ de ses émotions. Elle ne l'aurait sans doute jamais... même s'il le faudrait, car ses pouvoirs y étaient pleinement correllés. Et le resteraient certainement.
-Je ne sais pas..., dit-elle, toujours en se sentant passablement stupide. J'ai vingt-cinq ans, vous avez déjà eu votre chance, votre famille, je...
Elle ne savait pas l'expliquer, l'exprimer vraiment, pas comme elle le voudrait en tout cas... Elle ne savait tout simplement pas de quoi elle pouvait bien avoir envie, elle ne savait tout simplement pas ce qu'ils pourraient ou non être capables de construire, maintenant que cette information avait été révélée. On ne réparait pas d'un claquement de doigts un quart de siècle d'ignorance, les choses ne pouvaient pas fonctionner ainsi. Et puis, il y avait Pietro. Pietro qui, depuis si longtemps, était sa seule et unique famille. Elle ne pouvait pas se contenter de détourner le regard et de faire comme si toute cette histoire n'avait jamais eu lieu. Non, ça ne pouvait pas fonctionner ainsi.
-Je n'ai pas envie de m'imposer.
Ce n'était peut-être pas complètement vrai, en réalité. Si, elle avait effectivement envie de s'imposer. Dans le cas contraire, elle n'aurait pas pris la peine de prononcer ces mots. Elle n'aurait rien dit, elle se serait contenter de passer la vérité sous silence. Encore que toute la vérité n'était pas dite. Que penserait-il de sa fille s'il apprenait que la maladie la rongeait lentement mais sûrement, de même pour son fils ? Il les abandonnerait peut-être... Elle était incapable d'accepter une telle pensée.
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Erik ne comprenait pas vraiment la réaction de Wanda. C’était pourtant elle qui lui avait appris la vérité et non l’inverse, et c’était elle qui était le plus chamboulé. Erik l’était aussi à sa manière, évidemment. Mais il n’était déjà pas vraiment homme à montrer ses émotions, et puis, même s’il ne s’était pas du tout attendu à une telle chose, il voyait en cette annonce de belles opportunités, que ce soit pour ses projets, ou bien pour lui-même. Si la perspective d’avoir une famille lui avait été enlevé il y a des décennies de cela, il était heureux de pouvoir de nouveau y prétendre. Et puis, cela pourrait aussi raffermir son emprise sur Wanda, s’il s’y prenait bien, elle lui serait d’autant plus dévouée et attachée, et cela ne pourrait que lui être bénéfique, étant donné la puissance de la jeune femme.
-Je ne sais pas... J'ai vingt-cinq ans, vous avez déjà eu votre chance, votre famille, je...
Erik resta silencieux, la laissant mettre de l’ordre dans ses pensées, elle semblait en avoir besoin. Il n’arrivait toujours pas à vraiment voir où elle voulait en venir, mais cela ne faisait rien, elle saurait lui expliquer à un moment ou un autre. En tout cas, au fond de lui, Magnéto était heureux de savoir qu’il lui restait deux enfants, même si sa relation avec Pietro était déplorable, au moins il y avait Wanda. Et de savoir qu’elle était sa fille était loin de le laisser indifférent. Au contraire, il avait envie de cultiver cette relation pour qu’ils puissent être plus proches encore, et pas que parce qu’il pourrait s’en servir, mais parce qu’il en avait envie.
-Je n'ai pas envie de m'imposer.
Si elle lui avait dit toute la vérité, ce n’était pas pour rien. Elle s’imposait d’une certaine façon en lui parlant de tout cela. Ce n’était pas très clair, mais bon, il ne savait pas s’il pouvait tirer mieux que ça. Il n’était peut-être pas nécessaire de trop insister. Pour le moment, il fallait surtout qu’il arrive à clarifier vraiment la situation, plutôt que ce que pouvait penser Wanda. Il aviserait ensuite, en fonction des différentes choses.
« Je suis content de savoir que vous existez, ton frère et toi. Je n’ai pas de bons rapports avec Pietro, c’est un fait, mais je suis tout de même heureux de savoir que j’ai deux enfants, en dépit de ce qu’il s’est passé. »
Les pensées sont des ouvertures pour un esprit étranger
W
anda devait vraiment s'exprimer comme une bille (ou la personne derrière elle plus probablement), car de toute évidence, elle ne parvenait pas le moins du monde à transcrire le fond de sa pensée. Peut-être parce que justement, le fond de sa pensée n'avait rien de clair ou de limpide. Au contraire, elle se sentait... perdue, même maintenant qu'elle avait appris toute la vérité à son interlocuteur... Peut-être parce qu'elle ne réussissait pas vraiment à se faire une idée de ce que ça pouvait impliquer pour elle... pire encore, pour Pietro, qu'elle n'avait même pas pris le soin de consulter avant de déballer toute la vérité à Magnéto (en même temps, si elle l'avait consulté à ce sujet, elle savait pertinemment ce qu'il lui aurait répondu... Le fait que son frère ne soit pas là, et que cette situation n'avait rien pour lui convenir, ne devait pas aider non plus. Car oui, maintenant, son interlocuteur savait... et maintenant quoi ? Est-ce que ça allait changer quoi que ce soit ? Probablement pas... Ou bien ?
Au moins, elle le pensait sincère quand il affirmait être heureux de connaître la vérité. Son père connaissait son existence, et son père était heureux qu'elle soit sa fille, que Pietro soit son fils... C'était beaucoup déjà... Et c'était peut-être suffisant. Le pire aurait bien évidemment été qu'il rejette cette idée, ou bien qu'il s'en moque, et ce ne semblait pas être le cas. Wanda était capable de reconnaître beaucoup de défauts à Magnéto (même si elle n'avait jamais été très objective le concernant), mais pas celui de mentir si frontalement sur un sujet si important. Elle hocha doucement la tête, esquissa un fin sourire. Elle avait envie de demander ce qui allait se passer à présent, mais comment Magnéto pourrait-il en savoir plus qu'elle à ce sujet ? Lui n'avait même pas encore eu le temps d'encaisser la nouvelle, contrairement à elle, qui l'avait apprise il y a plusieurs mois déjà.
-Et je suis heureuse que tu sois mon père.
Bon sang, si Pietro l'entendrait, il pèterait un câble... mais tant pis, c'était la vérité. Elle avait toujours eu de l'admiration pour Magnéto, même si elle avait de plus en plus de mal à cautionner certaines de ses méthodes. Et si elle n'avait pas réussi à partir, même pour suivre Pietro, ce n'était pas pour rien.
Les pensées sont des ouvertures pour un esprit étranger
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Cette conversation avait été riche en révélations, c’était le cas de le dire. Et Erik se sentait encore chamboulé par tout cela, même s’il tentait le plus possible de rester maître de lui-même. Il ne pensait pas se découvrir deux enfants encore en vie, après tout ce qu’il avait vécu, mais il n’allait pas s’en plaindre, c’était probablement un signe du destin, qui lui montrait qu’il était sur la bonne voie. Il avait perdu Pietro, mais Wanda était toujours là, et il était hors de question qu’elle parte à son tour. Même si elle n’en avait pas émis l’idée de partir, c’était tout de même une affirmation qu’il s’octroyait, elle ne le quitterait pas. Il ne savait pas encore bien comment prendre la nouvelle, mais ce n’était pas important. Il y réfléchirait plus tard, là, il était juste… abasourdi par les choses. Il était déçu que Magda lui ait caché cela, peut-être qu’elle avait cherché à le prévenir, mais il en doutait fortement, après tout, il la connaissait bien. Il aurait aimé avoir les jumeaux depuis leur naissance, mais bon, il allait rattraper les choses.
En tout cas, il n’allait pas laisser cette information en suspens. Il allait l’étudier, voir ce qu’il pourrait en tirer, puis agir par la suite. Mais au-delà de tout ça, une part de lui avait surtout envie d’être un père. On ne lui avait pas laissé le temps d’en être un après la naissance d’Anya, il n’avait pas pu profiter de sa fille comme il le voulait, pouvoir la voir grandir… on lui avait retiré sa fille trop vite, par des moyens atroces, et il avait l’occasion d’être un nouveau un père. Wanda était adulte, certes, mais elle n’en restait pas moins sa fille. Quant à Pietro… eh bien c’était un autre sujet qu’il ne serait pas bon d’aborder ici et maintenant. Il n’avait pas envie de s’énerver, et rester focaliser sur Wanda était la meilleure des choses à faire.
-Et je suis heureuse que tu sois mon père.
Il offrit un léger sourire. Mine de rien, c’était des mots qui lui faisaient vraiment plaisir. Elle était heureuse qu’il soit son père, et il ne pouvait qu’en être heureux à son tour. En tout cas, il espérait pouvoir se rapprocher de Wanda, et qu’ils puissent construire une véritable relation. Il ne pouvait pas demander mieux. Même si pour cela, il allait devoir apprendre à faire confiance, ce à quoi il avait beaucoup de mal.
« Tu m’en vois ravi. Tout ceci est un peu inespéré, mais je pense pouvoir m’y faire. »