Ce n'est pas parce qu'une chose marche qu'elle ne peut pas être améliorée
S
huri interrompit la communication et le visage de T'Challa disparut instantanément de son champ de vision. Tout Avenger était-il, son frère restait avant tout roi du Wakanda et se devait d'être auprès des siens. Shuri le savait, elle l'avait su dès le moment où elle avait accepté la proposition d'Everett de rejoindre le SHIELD, elle devrait accepter cette part de déracinement et d'inconnu. Aux Etats-Unis, elle peinait à trouver ses repères, il faut dire que tout ici était bien différent de son pays natal, mais petit à petit, elle s'acclimatait, et le moindre coup de blues était un peu contré par les conversations qu'elle pouvait tout de même avoir avec tous les proches qu'elle avait laissés là-bas.
Comme toutes les autres fois, elle avait interrompu la conversation par une vanne ou en chambrant gentiment son frère, sa manière de lui dire qu'il lui manquait... mais elle n'était pas à plaindre pour autant. Parce qu'elle aimait son nouveau job. Pas si différent que ça de l'ancien ceci dit, mais qui lui conférait un sentiment d'utilité supérieur. Parce que ce n'était pas seulement sa patrie qu'elle s'autorisait à protéger, c'était le monde. Affirmation un chouias prétentieuse, certes, mais pas si fausse, quelque part. Et puis, les Avengers, chacun à titre individuel, avaient des histoires et des compétences intéressantes, elle aimait bien la variété de possibilités que cela lui donnait... même si elle désespérait de voir Stark accepter de lui laisser l'opportunité de faire ne serait-ce qu'une ou deux mini-retouches sur son attirail d'Iron-Man.
A la place, elle avait donc l'intention de s'intéresser aux armes d'Hawkeye, et elle allait pouvoir s'y remettre sérieusement, maintenant qu'elle avait fait sa pause "discussion fraternelle", à peu près le seul genre de pause qu'elle s'autorisait, puisque la jeune femme, sans presque rien exagérer, depuis son arrivée en Amérique, passait presque l'intégralité de son temps dans son labo (bon, techniquement, ce n'était pas le sien, elle le partageait, mais quand bien même elle était là depuis peu, elle s'étalait déjà sacrément). Mais c'est qu'elle le voulait bien, aussi. Il y avait trop de choses à faire et à expérimenter pour qu'elle perde son temps à squatter le logement de fonction que le SHIELD avait bien gracieusement daigné lui prêter. Retournée à son ouvrage, donc, elle ne constata pas tout de suite le fait qu'une personne venait d'entrer dans la pièce.
Je n’ai jamais aimé James Bond. Ni le personnage, ni les acteurs l’ayant interprété, ni les films. Parce qu’à chaque fois, j’explose de rire. La représentation de l’espionnage est juste ridicule et le rôle stéréotypés des femmes et de James Bond en lui-même a le don de me foutre en rogne pour le reste de la journée, jusqu’à ce que j’explose un sac de sable ou deux en salle (bon, d’accord, je n’explose pas les sacs, je laisse Rogers le faire, mais c’est toujours drôle d’assister à ce genre de destruction involontaire). Donc, par conséquent, je déteste l’utilisation de gadgets et je suis très catégorique sur ce que je considère être un gadget et un objet utile. Mes pistolets sont utiles. Mon grappin est utile. Mes disques paralysants sont utiles et douloureux (croyez-moi). Mes Morsures de Veuve sont utiles. Les fléchettes à la Hawkeye : gadget. Une combinaison invisible : gadget. Une armure pour combattre à ma place : gadget. Le rouge à lèvres avec un parfum spécialement créé pour attiser le désir sexuel d’un homme : gadget. C’est peut-être du à mon expérience et à toutes les missions durant lesquelles ce ne sont pas mes gadgets qui m’ont sauvé la vie que je pense de cette manière, mais la technologie n’a jamais été une nécessité ou une passion. Après tout, j’ai été formée pour être une arme vivante et pouvoir briser une cible sans l’aide de rien d’autre que mon corps.
Et donc comme mes Morsures de Veuve tombent dans la catégorie des choses utiles, j’en prends soin. Tout comme mes armes de service et celles que je cache dans mon appartement et toutes mes planques, je les nettoie régulièrement et les recalibre. Mais après ma dernière mission à Budapest (non, pas celle à laquelle vous pensez, Clint n’était pas avec moi sur celle-là), quelque chose ne va pas. Je suis capable d’expliquer clairement ce qui a changé, mais le pourquoi du comment, aucune idée. C’est Fitz et Simmons qui ont des doctorats dans des domaines aux noms imprononçables, pas moi. Je n’ai même pas fini ma scolarité théoriquement…
C’est pourquoi j’en suis venue à visiter les laboratoires du SHIELD, surtout d’une certaine nouvelle à l’organisation. Autant dire que cette visite est aussi une visite de courtoisie, histoire de la rencontrer, surtout puisque je risque d’être amenée plus tard à travailler avec elle. Et si elle va fabriquer les gadgets de mes futures missions, je préfère la connaître avant. C’est donc en tout discrétion que je me glisse dans la pièce, l’unique bruit indiquant ma présence étant le bruit de la porte. Mais la scientifique a l’air occupée, car elle ne se retourne pas. Et c’est peut-être cruel de ma part de profiter de ma discrétion légendaire, mais je m’approche sans faire de bruit jusqu’à l’une des tables, ayant repéré ce qui ressemble à un prototype d’une nouvelle arme à feu. Ne regardant pour l’instant qu’avec les yeux, je croise les bras dans le dos de ma veste en cuir avant de dire : « C’est intéressant, je n’arrive pas à déterminer le calibre… » Et il est vrai que je m’y connais en armes à feu, mais le design de celle-là m’est complètement inconnu. Cela pourrait même tout à fait ne pas être une arme à feu, avec les technologies alien qu’on découvre tous les jours, tout est possible.
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Dernière édition par Natalia A. Romanova le Sam 14 Avr - 17:34, édité 1 fois
Ce n'est pas parce qu'une chose marche qu'elle ne peut pas être améliorée
S
huri sursauta légèrement quand une voix féminine la tira de ses réflexions et de ses petits "bidouillages". Elle n'avait absolument pas vu la veuve noire arriver, mais en soi ce n'était pas une première, quand la jeune femme s'attelait à la tâche, quand elle se laissait absorber par son travail, tout le reste avait tendance à être occulté, tous ses sens focalisés sur le même objectif. Ce qui était certainement un tort, car il n'y aurait rien de surprenant à ce que cela lui porte préjudice à un moment ou à un autre, mais c'était aussi un avantage en certaines autres occasions, notamment quand ses "collègues" avaient la fâcheuse tendance à s'agiter autour d'elle. Elle ne disait pas, de l'huile de coude, c'était toujours bienvenue, mais elle avait toujours préféré bosser en solo, et en l'occurrence, sans vouloir paraître présomptueuse (mais elle l'était sans doute), pour expliquer chacune de ses créations, il lui fallait presque remonter aux origines de la technologie qui les avait permise, et qui souvent échappait à ses interlocuteurs. Et Shuri n'aimait pas perdre du temps avec ce qui était, à ses yeux, une évidence. La jeune femme tourna son regard en direction de Natasha, qu'elle rencontrait pour la première fois mais reconnut au premier coup d'oeil malgré tout, et semblait particulièrement intéressé par le dernier prototype d'arme qu'elle était en train de peaufiner.
-C'est normal, répondit-elle dans un sourire, vous devez pas en croiser tous les jours, des comme ça. Elle attrapa l'arme à une main et la présenta à son interlocutrice, ravie de discuter un peu de son dernier petit bébé. C'est plus ou moins l'équivalent d'un calibre 32, mais avec deux-trois bonus. Tiens, essaye-le, ajouta-t-elle en lui tendant l'arme, sans hésiter une seule seconde à la tutoyer, même si elles faisaient à peine connaissance (si on pouvait appeler ça comme ça). Sans me tirer dessus, hein, il est chargé, plaisanta-t-elle en laissant à la veuve noire le soin de se familiariser avec l'arme en question.
Sa spécificité première devrait lui sauter immédiatement aux yeux, le gun était aussi léger qu'une plume, même chargé à bloc, il ne pesait absolument rien.
J’essaie vraiment de ne pas juger les gens par leur apparence avant de les connaître, mais Shuri me semble être le genre de personne qui, d’un côté, possède une personnalité très opposée à la mienne, mais avec qui, d’un autre côté, je pense réussir à m’entendre correctement si ce n’est très bien. Rien que par la façon dont elle semble surexcitée de me parler de sa nouvelle création me donne envie de sourire et la fait monter dans mon estime. Son professionnalisme doit sans doute jouer beaucoup et j’ai toujours respecté les personnes qui sont particulièrement brillantes. C’est pour cela que, malgré tous les défauts que Tony étale aux yeux du monde encore et encore et encore, comme s’il n’avait jamais appris la leçon, je le respecte profondément, parce qu’il est capable de faire des choses dont je ne suis pas capable et qu’il utilise son géni pour essayer de nettoyer un peu le monde et en faire un monde meilleur. Ce qui me revient à penser à toutes les atrocités que j’ai commises et que je m’efforce de réparer depuis plus de quinze ans. C’est sans doute aussi pourquoi je suis particulièrement fan des gens qui utilisent leurs compétences pour améliorer le monde et m’aident à le faire.
Je prends donc l’arme en main lorsque Shuri me la tend, ce qui ressemble à un 9 mm classique, mais dont le design n’est clairement pas habituel. Il est intriquant par contre et je l’observe un instant tout en écoutant les explications de Shuri. « Il est beaucoup trop léger pour être un calibre 32 classique… » je remarque. Mais, de nouveau, cette arme n’a rien de classique. J’éjecte les munitions pour vérifier ses dires, plus parce que je n’arrive pas à croire que ce soit un calibre 32 que parce que je ne fais pas confiance à Shuri. Mais elle a raison, le diamètre correspond. Je compte le nombre de balles, elles aussi différentes de ce que j’ai l’habitude de croiser et je ne peux m’empêcher de sourire. « Qu’est-ce que tu as mis là-dedans ? Du vibranium ? » Petite pique innocente. Car, même si je suis au courant de la majorité des choses qui se déroulent dans le monde, principalement pour ma propre connaissance et non le SHIELD, je ne sais pas tout. Je sais par exemple que le Wakanda est l’unique producteur de vibranium et le métal est loin de m’être inconnu, vu le nombre incalculable de fois durant lesquelles j’ai utilisé le bouclier de Steve. Et j’ai rencontré T’Challa aussi, ça aide. Pourtant, je n’ai jamais eu l’occasion d’utiliser une arme en vibranium, à feu ou blanche et je ne peux nier que ce serait une expérience intéressante.
Ayant reçu l’autorisation de Shuri, je me dirige de quelques pas vers les cibles placées au fond de la salle. Je sors l’une de mes armes de service (si seulement Shuri savait à quel point je suis armée, là tout de suite) et la compare à celle de Shuri, tenant les deux devant moi. Puis je range la mienne et tire quelques coups rapides sur l’une des cibles sans prendre le temps de me rapprocher comme n’importe quel autre agent le ferait. Toutes les balles trouvent leurs cibles, mais je suis étonnée par leur vitesse. Comme si les balles étaient plus rapides, mais tout aussi puissantes. Je me tourne vers Shuri. « Pour du calibre 32, il n’y a presque pas de recul, c’est incroyable. Tu as réussi à le réduire de combien ? 45 ? 50 % ? » Là je suis vraiment impressionnée.
Ce n'est pas parce qu'une chose marche qu'elle ne peut pas être améliorée
L
e sourire de Shuri s'agrandit quand la veuve noire constata la légèreté de l'arme qu'elle tenait entre les mains. C'était exactement ça : trop léger pour correspondre à ce que l'on attendrait d'un calibre 32 classique, et néanmoins plus performant, ce que la jeune femme était impatiente de voir son interlocutrice constater directement. On peut le dire, elle n'était pas peu fière de sa création. Quand on en venait à parler de ses inventions, on pouvait facilement constater que la demoiselle manquait peut-être d'humilité, mais en même temps, elle considérait que quiconque n'était pas fier de son travail ne devait pas être fait pour ce dernier. Elle, elle se donnait à fond, et puisque ça payait, elle n'allait pas se cacher derrière une quelconque fausse modestie. Elle hocha simplement la tête quand son interlocutrice suggéra que l'arme soit composée de vibranium, petite pique à son adresse qu'elle accueillait sans en prendre ombrage. C'était un fait avéré, le vibranium était au fondement même de la technologie wakandienne, et puisqu'on ne change pas une équipe qui gagne, elle n'avait pas de raisons de faire autrement. Après tout, elle était là pour participer au partage des ressources wakandiennes avec le reste du monde, et le vibranium était leur principale ressource.
Plutôt que de monologuer sur le sujet, elle préféra observer attentivement son interlocutrice essayer l'arme. Elle l'avait bien essayée de son côté, mais elle était loin d'être une tireuse d'élite, voir une vraie pro à l'oeuvre était bien plus impressionnant et allait peut-être lui permettre de constater où procéder quelques derniers ajustements. Car même si elle était en phase d'achèvement, l'arme n'était pas encore totalement prête, et pour cause, Shuri était une amoureuse des détails, elle trouvait toujours un petit quelque chose à perfectionner, à améliorer. Le résultat était à la hauteur des attentes de la jeune femme, et elle fut ravie de constater que son interlocutrice semblait assez impressionnée par ce petit essai. Ce n'est pas qu'elle tenait tant que ça à se faire mousser, mais bon, si son travail pouvait être apprécié à ce qui lui paraissait être sa juste valeur, elle n'allait certainement pas s'en priver.
-Soixante-douze pour cent, précisa-t-elle, ravie. Et encore, elle se demandait s'il ne pouvait pas être possible de pousser plus loin les statistiques. Elle te plaît ? demanda-t-elle alors, non sans arrière-pensée.
L'arme n'avait pas encore de destinataire précis, mais ce serait un honneur et un plaisir pour elle que de l'adapter à la convenance de Natasha.
Bien que la raison pour laquelle je suis venue rendre visite à Shuri n’est pas pour tester de nouvelles armes, je ne suis pas contre de nouvelles expériences, surtout le genre qui entre dans mes préférences et me rappelle que, malgré mon expertise, je suis loin de tout connaître et que, ce n’est pas parce qu’hier j’étais au sommet des connaissances de mes domaines, qu’aujourd’hui c’est encore le cas. Toutes les choses qui sont inventées chaque jour dans le monde, et notamment au sein du SHIELD, m’empêchent de me reposer sur mes lauriers et c’est très bien comme ça.
Et lorsque Shuri m’annonce le chiffre, je manque d’en lâcher l’arme de surprise. Soixante-douze pourcent, c’est statistiquement impossible. Mais heureusement que le mot impossible ne fait pas partie de mon vocabulaire. Impressionnée, j’observe de nouveau l’arme, un sourire plus que satisfait sur les lèvres. Si c’est ça le futur matos que j’aurai à ma disposition, je ne me fais pas de soucis pour la partie technique de mes missions. Cela n’a jamais été un problème au sein du SHIELD et surtout pour moi, puisque j’évite en général de trop me reposer sur mes armes ou mes gadgets. D’où le fait que je passe autant de temps, si ce n’est plus, à m’entraîner au corps-à-corps. Mais je sais aussi reconnaître l’importance stratégique d’être bien préparé techniquement et que ce n’est pas à mains nues que je vais faire sauter un bunker d’HYDRA par exemple. De plus, certaines habitudes sont dures à perdre, surtout celles de la Chambre Rouge, et dès mon plus jeune âge, on m’a appris à utiliser toutes sortes d’armes, car plus j’en maîtrisais, plus mes chances de survie étaient hautes.
« Elle me plaît beaucoup, en effet. C’est sûr que mes pistolets actuels à côté ce sont des jouets. Et si tu le souhaites, je me ferais un plaisir de les tester sur le terrain et de te faire un retour par la suite. D’ailleurs, tu as mentionné deux ou trois bonus, si l’on compte le poids et le recul qui ont été réduits, ça fait deux. Y’a-t-il encore quelque chose de spécial en plus ? À part le vibranium, qui est aussi un grand bonus. » Je souris. « Rogers va être jaloux s’il n’est plus le seul à manier du vibranium sur le terrain. »Je peux déjà imaginer sa tête lorsqu’il l’apprendra. Le mieux serait de lui faire découvrir ça en pleine mission. « Mais ce n’est pas uniquement pour ça que je suis venue. » Je repose l’arme à sa place et enlève ma veste de cuir que je jette sur le dossier de la chaise la plus proche et immédiatement, la voix de Clint résonne dans ma tête. Lui et sa théorie comme quoi j’utilise mes vêtements, les endroits où je les laisse et ceux des autres que je vole parfois comme une façon d’imposer ma domination.
Je tends ensuite mes avant-bras après avoir retroussé les manches de mon haut, révélant mes Morsures de Veuve à Shuri. « Je possède ces bijoux depuis mes débuts au SHIELD et j’avais même pu tester des prototypes similaires en Russie du temps où je travaillais pour le KGB. » Inutile de mentir et de cacher des choses sur mon passé, Shuri de toute manière le sait sans doute déjà si elle a lut mon fichier ou bien si elle écoute ce qui est dit à mon sujet dans les couloirs. « Elles sont excellentes et je n’ai jamais eu de grands problèmes avec, que ce soit au niveau du système de cible, du stockage d’électricité ou en général de leur calibrage et maintien. Mais après ma mission récente, il doit y avoir un soucis, car lorsque je les enlève, une fois sur deux, je me prends un coup de jus, comme si l’un des fusibles avait sauté. Je suis capable de les réparer moi-même, je le fais la plupart du temps, mais cette fois-ci, je n’arrive pas à déterminer ce qui ne va pas. Et bon, au niveau douleur, j’ai vu bien pire, mais je préfèrerais éviter de me faire électrocuter une fois sur deux. »
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huri accueillit la réaction et la réponse de Natasha avec un sourire rayonnant. Elle ne demandait rien de plus que de voir ses créations trouver preneur, et surtout, obtenir la reconnaissance qu'elles méritaient. Elle se tuait à la tâche, et ça ne la dérangeait pas car rien ne lui plaisait plus que d'exploiter au maximum ses connaissances pour élaborer de nouveaux items, et elle savait qu'ils seraient d'une grande utilité à l'avenir. Maintenant qu'elle savait son interlocutrice impressionnée et intéressée par l'arme à feu qu'elle venait de tester, la jeune femme était d'autant plus motivée à la peaufiner au maximum, parce qu'elle savait à qui elle s'adresserait en l'occurrence.
-Faut encore que je peaufine tout ça, mais question portée de tir et vitesse de projection, on double plus ou moins les chiffres par rapport à un calibre 32 classique, se plut-elle à lui apprendre dans l'espoir que, de ce point de vue-là également, son interlocutrice saurait être impressionnée.
Dans l'ensemble, cette arme avait un but bien précis et sûr, plus légère, plus puissante, plus efficace... les trois étant normalement peu conjugable. Mais Shuri partait du principe qu'il n'existait rien que l'on puisse faire du moment que l'on décidait de le faire. Il n'y avait ainsi aucun service, du moment qu'elle considérait qu'il était conforme à son éthique, qu'elle refuserait de rendre. Et pour cette raison, elle se montrait parfaitement attentive au propos de la veuve noire quand cette dernière l'informa de ce qui l'avait motivée à venir dans son laboratoire (qui n'était toujours pas uniquement le sien, mais peu importe). Elle examina les bijoux sur ses avant-bras. Ca lui donnait tout l'air d'être du bel ouvrage, il fallait bien qu'elle le reconnaisse. Mais du vieil ouvrage, aussi, si Natasha gardait ces morsures de veuve depuis ses débuts au SHIELD. Non pas qu'elle soit excessivement vieille non plus, hein, mais ces petits trésors technologiques avaient beau être pratiques, ils étaient forcément fragile, et comme n'importe qui ou n'importe quoi, le temps ne leur faisait pas de bien.
-Ca devrait pas être trop difficile à réparer, affirma-t-elle, confiante, même si elle n'en avait pas vu assez pour en être sûre à cent pour cent, mais en même temps, elle considérait pouvoir tout réparer, et le problème évoqué par Natasha lui semblait assez anodin. Tu veux bien les enlever ?
Je lance un dernier coup d’œil à l’arme de Shuri quand cette dernière m’indique d’autres caractéristiques tout aussi impressionnantes de l’arme que je viens de tester. Je hoche la tête et je dois avouer que j’ai particulièrement hâte de voir à quoi va ressembler cette arme une fois qu’elle sera parfaitement terminée et utilisable en mission. Car les prototypes, c’est sympa, mais je préfère laisser ça à Stark, j’ai assez donné dans ce domaine, volontairement ou non.
Lorsque Shuri m’annonce que les réparations de mes Morsures de Veuve ne devraient pas être trop difficiles à faire, je pousse un soupir de soulagement que je ne savais pas que je retenais à cet instant. Je suis loin d’être matérialiste, mais j’apprécie les bonnes choses qui marchent et qui ne me trahissent pas. De plus, je suis entièrement familiarisée avec mes bijoux et c’est un peu ma marque de fabrique. Clint a ses flèches, moi j’ai mes dards électriques (m’enfin, ce ne sont pas vraiment des dards, vu que la source de mes Morsures est purement basée sur de l’énergie électrique, mais passons). J’y tiens et j’espère vraiment que Shuri pourra les réparer. Si l’on prend aussi en compte la facilité avec laquelle je peux les dissimuler sous mes vêtements, leurs légèretés et leur source d’énergie quasiment inépuisable, ces Morsures sont la meilleure arme que je n’ai jamais eue entre les mains, ou plutôt, autour de ces dernières dans ce cas.
Hochant la tête de nouveau, je recule de quelques pas pour enlever mes Morsures sans blesser Shuri au cas où elles décident de faire des leurs. La première s’enlève assez facilement, juste une pression bien placée des doigts et le mécanisme s’ouvre, me permettant de glisser l’arme le long de mon bras et de le déposer sur une table, les lumières bleues diminuant considérablement en intensité, car les enlever revient à les décharger (pure mesure de précaution installée lors de la dernière mise à jour). Mais la deuxième me donne un peu plus de fil à retordre. Pas en matière de mécanisme, car je veille à ce que ce dernier soit parfaitement entretenu pour pouvoir être mis ou enlevé en une seconde top chrono. Néanmoins, je me prends un petit coup de jus et grimace en sentant l’électricité mordre la peau de mon avant-bras gauche.
Je la dépose à côté de sa sœur jumelle et frotte légèrement mon avant-bras le temps que Shuri s’approche pour les observer. La raison pour laquelle je reste à ses côtés, ce n’est pas pour la surveiller et veiller à ce que rien n’arrive à mes bijoux, mais uniquement par curiosité et parce que je souhaite savoir exactement ce qu’elle va faire afin de comprendre la technique, chose qui m’échappe en général, car ce n’est pas mon domaine d’expertise. Mais j’ai toujours été fascinée par la rapidité et l’adresse dont certaines personnes manuelles sont capables de faire preuve dans leurs travaux, surtout ceux requérant une pression minutieuse.
Ce n'est pas parce qu'une chose marche qu'elle ne peut pas être améliorée
L
a veuve noire consentit à retirer ses "morsures" pour les confier aux bons soins de Shuri, qui bouillonnait déjà d'impatience à l'idée de pouvoir jeter un oeil plus attentif à ces armes dont elle ne pouvait que soupçonner le fonctionnement à l'heure actuelle. La jeune femme avait toujours été excessivement curieuse de tout objet technologique. Dès son plus jeune âge, elle s'amusait à démonter tous les appareils qui lui tombaient sous la main pour en analyser et en comprendre le fonctionnement. Sa vocation était sans doute née de là. Et c'était aussi ce qu'elle appréciait dans son nouveau poste au sein du SHIELD, même si cela pouvait être quelquefois désarmant. Elle devait jongler avec des technologies différentes de celles dont elle avait l'habitude. Alors certes, elle les estimait plus... primitives (?), mais par moment, justement, ils répondaient à une logique si différente de la sienne que ce devenait plus compliqué pour elle de réparer une arme typiquement new-yorkaise ou un pur gadget wakandien. Mais bon, elle pensait avoir une bonne idée de ce qui clochait en l'occurrence, ce ne devrait pas être long.
Elle s'affaira donc à la tâche, rassembla tous les outils nécessaires, et désassembla minutieusement la morsure de veuve, celle qui avait refilé à Natasha un nouveau coup de jus quand elle l'avait retiré pour commencer, sous le regard attentif de la justicière. Elle ne savait pas si son attitude répondait à de la pure curiosité ou non, mais elle pencherait aussi pour cet attachement à ces objets que l'on garde sur soi si constamment qu'ils finissent par faire partie de nous. Shuri était en train de démembrer son "bébé". Mais elle le lui rendrait en très bon état et en parfaite santé. Au fond, elle était une chirurgienne des choses inanimées... quoique pas seulement, Everett pouvait en témoigner. Avec le plus grand soin, elle examina chaque pièce d'assemblage, s'imprégnant du fonctionnement de l'arme.
-C'est ce que je pensais, affirma-t-elle, triomphale, ravie de son diagnostic. Un simple court-circuit. Je peux te réparer ça en quelques minutes. Elle tourna son regard vers Natasha. Ou bien tu me le laisses un peu plus longtemps, et je peux y rajouter deux-trois ajouts maison, suggéra-t-elle, incapable de s'en empêcher.
Elle cherchait toujours à faire mieux que bien, mieux que mieux. Si elle n'écoutait qu'elle, Black Panther changerait de costume toute les semaines environ, sous sa vigilance. Il fallait souvent la freiner, quand elle s'y mettait.
Pendant que Shuri s’affaire avec mes Morsures, je prends le temps de jeter un coup d’œil à l’ensemble de son laboratoire. Elle s’est déjà bien installée et l’on pourrait croire que cela fait des mois qu’elle travaille pour le SHIELD alors qu’il n’en est rien. Car, oui, je sais exactement quand elle est arrivée, c’est l’une de mes habitudes que d’apprendre le plus de choses sur les personnes que je rencontre et surtout celles avec qui je serai amenée à travailler avec dans le futur. Mon regard ne s’attarde que sur quelques objets par-ci par-là, car, bien que ma curiosité soit grande, je ne possède ni l’intellect ni les connaissances pour comprendre pleinement le fonctionnement et l’utilité de la majorité des choses qui se trouvent dans ce labo.
Très vite pourtant, mon attention retourne sur le travail de Shuri et je ne peux m’empêcher d’épier ses mouvements comme si je tenais absolument à voir tout ce qu’elle fait à mes Morsures. Déformation professionnelle sans doute, mais c’est ainsi. J’ai au moins la décence de ne rien dire lorsqu’elle les démonte pièce par pièce afin de trouver ce qui ne va pas. Je hoche la tête lorsqu’elle me confirme que le problème vient d’un simple court-circuit et surtout qu’elle pourra facilement le réparer. Néanmoins, il est hors de question que je la laisse ajouter quoi que ce soit sans avoir fait des tests au préalable. « Bien que changer d’arme tous les mois ne me dérange pas vraiment, je préfère garder mes Morsures telles qu’elles sont. » Je souris ensuite pour ne pas la froisser. Car mes Morsures sont bien plus que ça.
Pendant qu’elle effectue les ajustements nécessaires, je m’appuie sur l’une des tables proches, la laissant respirer et travailler tranquillement sans la déranger et sans la surveiller non plus, maintenant que je sais exactement ce qu’elle va faire. « Je ne suis pas vraiment quelqu’un qui aime bien ses petites habitudes, j’ai dû improviser beaucoup trop de fois dans ma vie pour cela. Mais ces Morsures m’ont sauvé la vie plus d’une fois depuis toutes ses années et savoir exactement de quoi elles sont capables, telles qu’elles sont maintenant, est essentiel à la réussite de mes missions. C’est pour ça que je les calibre aussi souvent. Parce qu’elles sont une extension de moi, une extension sans laquelle je serais déjà en train de manger les pissenlits par la racine. Et je n’ai jamais été aussi attachée à une arme auparavant. » Pourtant, j’en ai utilisé des armes au cours de ma carrière (et bien avant). C’est pour cela que j’ai toujours une certaine hésitation avant de faire une nouvelle mise à jour et qu’il est hors de question que je laisse Stark les bricoler, malgré toutes ses supplications et arguments.
« Merci de m’aider sur ce coup-là. Je sais que nous bossons pour les mêmes personnes, mais c’est agréable d’avoir à faire à quelqu’un qui semble aussi passionné par son travail. Et qui ne recule pas dès qu’il me voit franchir le pas de la porte. » Car oui, ma réputation me précède bien souvent.
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Dernière édition par Natalia A. Romanova le Jeu 3 Mai - 23:08, édité 1 fois
Ce n'est pas parce qu'une chose marche qu'elle ne peut pas être améliorée
S
huri ne sut s’empêcher de se sentir un peu vexée quand Natasha refusa sa proposition. D’accord, elle comprenait ses arguments, et elle les respectait, aussi, mais elle avait, par anticipation, déjà imaginé des centaines de choses à ajouter à ses morsures de veuve pour en améliorer (selon ses critères) l’efficacité… à ses yeux, cela ne reviendrait pas au fait de changer constamment d’arme, juste à garder la même, mais un peu mieux… Ceci dit, elle n’allait pas non plus l’obliger ou insister, à chacun ses choix, et si elle avait un peu de mal à comprendre l’attachement que l’on pouvait avoir à certains vieux objets, qui certes avaient bien servi mais étaient un peu… dépassés, elle comprenait que ça comptait pour la veuve noire… Et elle avançait des arguments que Shuri pouvait difficilement contredire. Tant pis, elle rongerait son frein. Ce ne serait pas une première. Pas de retouches à l’armure d’Iron Man, pas de supplément aux morsures de veuves… Elle espérait que d’autres Avengers apprécieraient mieux les nouveautés… ou en tout cas celles qui étaient de son cru. Toutes wakandiennes, donc. Elle lui adressa donc simplement un léger haussement d’épaules qui, en langage Shuri, pouvait signifier « Pas de problème », et elle se disait qu’elle avait bien fait quand elle entendit son interlocutrice la remercier pour l’aide qu’elle lui apportait… elle s’en serait voulu de casser l’ambiance parce que son petit égo avait été un chouias blessé. Ses remerciements été appréciés. D’autant plus qu’elle était encore la petite nouvelle. Elle faisait de son mieux pour prendre ses marques et s’acclimater, s’entendre avec toute l’équipe, mais ces choses-là prenaient du temps. Donc quand quelques pas en avant étaient faits dans ce sens, elle appréciait toujours.
- Y a pas de souci, assura-t-elle dans un sourire. Après tout, son boulot, ce n’était pas juste de créer ou d’améliorer, même si elle ne cachait pas que c’était ce qu’elle préférait. Parfois, il s’agissait simplement de réparer, et en l’occurrence, c’était le cas aujourd’hui. Je devrais avoir peur de toi ? demanda-t-elle alors sans la regarder, concentrée sur son ouvrage.
Natasha en imposait, c’est certain, mais elle n’avait pas semblé effrayante à Shuri… Elle connaissait la veuve noire de nom et pour quelques-uns de ses coups d’éclat, mais elle n’avait pas été spécialement rencardée sur sa réputations… Ce qu’elle trouvait préférable, car elle considérait que les réputations étaient toujours traîtresses. Bonnes ou mauvaises, on leur faisait toujours dire ce qu’on voulait. Alors elle préférait l’opinion de Natasha que les qu’en dira-t-on.
-Tiens, comme neuves, dit-elle quelques instants plus tard en rendant à la jeune femme son arme réparée.
Je suis rassurée de voir que Shuri n’est pas vraiment vexée que je refuse ses améliorations. « Hey, on s’est mises d’accord sur l’arme, on verra par la suite pour le reste » je lui lance sur un ton amical, car j’ai bien aimé la façon dont elle a géré la situation, malgré mon refus. Et qui sait, une fois que j’aurai testé sa nouvelle arme, peut-être que je reviendrais la voir pour d’autres améliorations, qui sait ? Mais je ne suis pas non plus le genre de personne qui va lui mentir, j’ai toujours essayé d’être honnête envers les gens qui le méritent, et je préfère clairement lui dire que, non, mes Morsures ne seront pas améliorées aujourd’hui, mais que peut-être que je changerai d’avis un jour. Pas d’ambiguïté, c’est mieux ainsi, il y a suffisamment de confusion dans mes missions en général pour que j’accepte d’en avoir aussi au niveau technologique.
Sa question me fait sourire, un sourire amusé et non pas carnassier. « Rien que pour le fait que je pourrais te tuer de vingt-sept façons différentes là tout de suite, oui. Aussi, si tu crois rien que dix pourcents de ce que les gens disent sur moi dans mon dos. Mais je suis contente que ce ne soit pas le cas. C’est plus agréable de travailler avec quelqu’un qui ne va pas se retourner toutes les trente secondes pour vérifier que je ne suis pas sur le point de les poignarder. » Ce qui m’est déjà arrivé et je garde une très mauvaise expérience de ce genre de rencontre, d’où mon droit de véto de refuser de travailler avec quelqu’un si je ne le sens pas. Bien entendu, ce droit de véto n’est pas officiel, loin de là et Fury se torcherait avec s’il en entendait parler, mais Coulson, lui le sait. Je ne suis pas le genre à aller me plaindre à mon patron, je suis le genre à laisser des pièges pour une meilleure vengeance dans le futur, ou bien à frapper directement, sans perdre de temps, histoire de régler toute de suite le moindre malentendu. C’est comme ça que douze agents se sont retrouvés à l’hôpital dès mon premier jour au sein du SHIELD. Parce qu’il y a simplement des choses qui ne se disent pas, des gestes qui ne se font pas, peur ou non. On ne peut être efficace qu’avec un respect mutuel.
Mes Morsures sont rapidement prêtes et je lance un nouveau sourire à Shuri en les reprenant, les remettant directement à mes poignets. « Tu permets ? » Je demande en indiquant la cible sur laquelle j’ai tiré tout à l’heure. Une fois son autorisation obtenue, je vérifie qu’elles sont toujours bien calibrée et tire quelques coups rapides, les coups d’électricité partant de l’arme et venant creuser un trou minuscule et fumant dans la cible. « Parfait. » Je me retourne vers Shuri en baissant mes manches, cachant ainsi mes Morsures. « Merci beaucoup pour ton aide. Comment veux-tu qu’on s’organise concernant ta nouvelle arme ? » Car j’ai beau être venue pour mes Morsures, je suis maintenant tout aussi intéressée par sa nouvelle arme à feu et j’ai hâte de l’emmener sur le terrain.
Ce n'est pas parce qu'une chose marche qu'elle ne peut pas être améliorée
S
huri devrait peut-être être impressionnée ou refroidie par les propos de son interlocutrice, mais ce n'était pas le cas. Shuri ne se fiait pas à l'opinion des autres, elle ne se fiait qu'à la sienne propre, et en l'occurrence, elle appréciait vraiment la compagnie de son interlocutrice et elle lui faisait une excellente opinion. Elle n'allait pas en changer sous prétexte qu'elle pouvait si elle le souhaitait la tuer d'elle ne savait combien de manières différentes. Après tout, elle n'avait aucune raison de la tuer, elle, qu'elle sache. Et pour le nombre de vies qu'elle avait ôtées, combien de vies avait-elle sauvées ? La jeune femme était convaincue que les deux se compensaient largement. En bref, elle ne risquait pas d'en tenir rigueur à son interlocutrice de son propos et choisissait plutôt de le prendre à la rigolade. D'autant qu'elle se disait que ça devait être un soulagement, une respiration, pour son interlocutrice, de ne pas être jugée sur son passé ou ses méthodes. Ce qui comptait, c'était leur échange sur le moment présent, et elle avait vraiment le sentiment qu'elles allaient s'entendre. Tant mieux. A choisir, elle préférait s'entendre avec tous les Avengers. Comment leur suggérer (pour ne pas dire imposer) ses nouvelles créations, sinon ? En tout cas, non, c'est clair, ce n'est pas la réponse de Natasha qui allait la pousser à se comporter différemment envers elle. Elle n'avait aucun souci à se faire là-dessus. De toute manière, Shuri estimait qu'elle avait vu pire, bien pire, même.
Natasha récupéra ses précieuses morsures de veuve, et Shuri lui laissa le soin de les tester en toute confiance. Il pouvait arriver à la jeune femme de douter de son travail, comme tout un chacun, mais cela restait tout de même plutôt rare, et en cet instant, par exemple, elle n'avait pas le moindre doute. Elle était convaincue du fait que le petit test qu'effectuerait la veuve noire se révélerait parfaitement concluant. Et en effet, pas de mauvaise surprise en vue, et Shuri accueillit cette petite démonstration avec un sourire rayonnant. Sourire qui signifiait tout autant "pas de problème" quand elle la remercia pour son aide. Après tout, elle était là pour ça, et à ses yeux, loin d'être une corvée, c'était un vrai plaisir. Par ailleurs, la jeune femme s'avérait aussi intéressée par l'arme qu'elle était en train de peaufiner... et rien ne pouvait lui faire plus plaisir.
-Eh bien, il faut encore que je planche un peu dessus, mais d'ici une semaine, elle devrait être totalement fonctionnelle, supposa-t-elle. Même avant, sans doute, mais puisqu'elle pourrait bien être retardée par quelques travaux annexes, elle ne s'avançait pas trop. Et puisque Natasha l'avait vue en premier, eh bien soit, elle était à elle. Y a des choses que tu voudrais que j'ajoute ?
Tant qu'à faire, si cette arme devenait la sienne, autant la personnaliser à son goût.
Une semaine, cela me semble bien comme temps. Certes, c’est beaucoup plus court que ce à quoi je m’attendais, beaucoup plus court que ce que la majorité des scientifiques du SHIELD auraient dit à la place de Shuri, mais la demoiselle me semble de plus en plus être quelqu’un plein de surprises. Je suis sûre que je n’ai pas fini d’être étonnée, autant par sa personne que par ses créations. C’est sympa d’avoir du sang neuf à bord, surtout quelqu’un d’aussi doué qui, et je le pense franchement malgré tout le respect que j’ai pour lui, pourrait rivaliser en intelligence avec Stark.
« Pas de soucis, tu peux me contacter quand tu le souhaiteras lorsque l’arme sera prête, sur les coordonnées me concernant dans la base de données du SHIELD. » Parce que si elle a réussi à fabriquer une telle merveille et prouesse technologique et qu’elle compte la peaufiner en à peine une semaine, alors elle doit aussi être au courant de toutes les ressources qu’elle a à sa disposition, notamment les bases de données. Et puis ces coordonnées sont celles qui sont le plus officielles, celles sur lesquelles Fury ou Hill me joignent en général professionnellement (bien qu’ils possèdent tous les deux d’autres moyens de me contacter en privé, juste au cas où, étant tous les trois paranos en ce qui concerne la sécurité de nos communications).
J’hésite un peu à répondre en ce qui concerne les potentielles améliorations que je voudrais qu’elle installe. Disons que ce n’est pas une question que l’on me pose tous les jours, en vérité, on ne me l’a jamais posée. Bien que je travaille étroitement avec les armuriers et inventeurs du SHIELD depuis des années, cela n’a jamais été une question de ce que je voulais avoir comme équipement, comment je voulais qu’il soit modifié. Si j’avais des modifications en tête, je m’en chargeais moi-même et Fury fut réticent au début. Mais je garde en tête qu’il fut aussi réticent de me laisser en vie lorsque Clint m’a embarquée, donc bon… Certes, lorsque je voulais une arme ou un équipement, je le demandais, mettant ça sur le compte de la mission et je n’ai jamais rien demandé de superflu, de trop. C’est gênant en mission d’avoir des choses dont tu n’as pas besoin et j’ai toujours appris à faire avec moi que ce dont j’avais vraiment besoin (appelez ça l’apprentissage à la dure soviétique). C’est pourquoi je ne sais vraiment quoi répondre à sa question. « Je te fais confiance là-dessus, mais je pense qu’elle est bien comme elle est. Je n’ai pas besoin de balles qui font diverses choses, Clint s’en charge avec toutes ses flèches différentes. Et puis tu as déjà bien réduit le recul pour l’instant et le poids aussi, ce sont déjà des améliorations considérables. » Je pense un instant à la reconnaissance ADN afin que je sois la seule à utiliser ces armes, mais cela poserait de gros soucis sur le terrain si je la confie à l’un de mes collègues, donc autant éviter.
« Ah si, une chose m’est venu à l’esprit. Le nombre de fois que j’ai du improviser sans mes armes parce qu’il a fallut les laisser avant le détecteur de métaux… Tu penses que tu pourrais essayer de, je ne sais pas, masquer sa signature d’une certaine façon ? Je ne sais pas vraiment ce que le vibranium changerait dans ce cas-là, peut-être que la signature est différente du coup… »
Ce n'est pas parce qu'une chose marche qu'elle ne peut pas être améliorée
S
huri hocha simplement la tête en entendant les recommandations de son interlocutrice. Elle ferait comme bon lui semblerait, tant que son travail trouvait preneur et que ce petit bijou était apprécié à sa juste valeur, c’était tout ce qui importait pour elle. Et elle pensait que sa dernière création allait entre de bonnes mains auprès de la veuve noire. Elle était assez impatiente de découvrir ce que cela donnerait sur le terrain, d’ailleurs. Elle espérait que Natasha n’hésiterait pas à lui faire le rapport détaillé des exploits de l’arme de choc qu’elle lui avait confectionnée (oui, elle attendrait plus tard d’être modeste, en même temps, elle n’allait pas dénigrer son propre travail alors qu’elle y mettait tant de temps et d’attention.
La super-héroïne répondit par la négative quand la Wakandienne lui proposa d’apporter quelques autres amélioration de son cru à sa future arme. Au fond, elle s’était doutée que telle serait sa réponse. Ce qu’elles avaient eu de conversation en plus de ce qu’elle savait déjà d’elle avant de la rencontrer lui en disait suffisamment long pour qu’elle se fasse une idée relativement précise de ce que devaient être ses attentes, et elle n’était pas du genre à s’embarrasser de gadgets en tous genres. Elle avait juste besoin d’une arme à la pointe de la technologique, pratique et efficace, et qui ne la lâcherait pas au bout de quelques utilisation. Et autant dire que ça, c’était clairement dans les cordes de Shuri. Ce n’était pas le travail le plus stimulant qu’elle engagerait pour la peine, mais en même temps, il y aurait bien d’autres ouvrages auxquels s’atteler pour faire travailler son imagination. En attendant, elle optimiserait donc cette arme au maximum pour que Natasha puisse s’en servir sous peu, et au mieux. Et à ce sujet, d’ailleurs, la veuve noire avait une suggestion, et qui ne manquait pas d’intérêt, loin de là.
- Ça va sans doute me demander un peu plus de temps, considéra-t-elle en reportant son attention sur l’arme qu’il faudrait rendre indétectable aux détecteurs de métaux. C’était un challenge, qu’elle lui suggérait là. Une chance pour elle, les challenges, Shuri en dévorait trois au petit déj, et celui-ci ne lui paraissait pas si insurmontable, même si elle allait quand même devoir un peu se triturer les méninges, tout de même. Mais c’est jouable. Elle marqua une légère pause, accompagnée d’un sourire amusé. Tu sais, le vibranium, c’est une chose, mon cerveau, c’en est une autre. Ce que le vibranium ne peut pas, mon cerveau peut, lui.
Il n’y a pas à dire, je ne regrette pas d’avoir décidé de rendre visite à Shuri aujourd’hui. J’étais réticente au début, comme toutes les fois que je dois laisser quelqu’un toucher à mon équipement. C’est le genre de situation dans laquelle je ne suis pas à l’aise, mais dont j’ai l’habitude depuis le temps. Et la Veuve Noire est à l’aise dans toutes les situations comme l’a dit Fury. Néanmoins, je suis contente de savoir que mon équipement sera entre de bonnes mains, puisqu’il doit être réparé et amélioré de toute manière, autant joindre l’utile à l’agréable.
Et Shuri est bien plus qu’une simple réparatrice, elle est bien plus qu’une simple scientifique comme j’en ai croisé des dizaines, si ce n’est des centaines dans ma vie. En plus d’être en passe de devenir une alliée et une collègue de travail, elle est l’une des personnes les plus brillantes que je connaisse (et c’est dire, puisque j’ai travaillé avec Stark et avec FitzSimmons). Peu importe ce qu’elle fera dans le futur, si c’est pour le compte du SHIELD ou non, je sais que son esprit incroyablement talentueux sera très utile et je ne serais pas étonnée de voir son nom apparaître à côté des plus grandes découvertes. C’est le genre de personnes qui a vraiment les moyens de faire de ce monde un endroit meilleur.
« Je n’en doute pas une seconde » je dis en souriant, m’asseyant brièvement sur le rebord d’une table tout en croisant les bras sur ma poitrine, non pas par ennui, mais par habitude. « Et puis il faut bien quelqu’un pour mettre ton intellect brillant au défi, sinon il risque de s’atrophier avec tous ces agents lambda qui effectuent des simples missions de surveillance. » C’est une boutade, bien entendu, je ne remettrais jamais en compte l’importance de ce genre de missions, car c’est ce genre d’opérations et tout le travail en amont que fait la partie logistique du SHIELD qui me permet d’effectuer mes propres missions à risque. Sans les gardes restés en arrière pour assurer la protection de la ville, les soldats ne pourraient pas partir à la guerre, comme dirait Oncle Ivan.
Je chasse néanmoins le visage de celui qui m’a élevée, entre autres, de mon esprit, le souvenir du protocole Icepick beaucoup trop récent pour que je repense à Ivan comme au gardien bienveillant qu’il était censé être. La trahison se trouve partout, après tout, surtout dans ses propres rangs. Ce n’est pas étonnant que Fury en devienne parano.
« Je vais te laisser travailler dans ce cas » je termine tout en me relevant et me tournant déjà vers la porte de sortie. « C’était un plaisir de te rencontrer, Shuri. »