La vie que je menais depuis près d’une trentaine d’années était trépidante. Je ne me lassais jamais de ce côté mouvementé qui ne cessait de me proposer des overdoses d’adrénaline à couper le souffle. Sur le plan professionnel, je m’étais impliqué dans un ensemble d’activités qui me permettrait de faire tout ce que j’aime. Grace à ce métier j’étais en mesure de faire des voyages à travers le monde, je découvrais de nouvelle culture. Mais surtout, je prenais du plaisir. Je profitais de la vie, je m’amusais pleinement et follement, sans vraiment penser aux conséquences de mes actes. En effet, la voie sombre que j’avais empruntée m’offrait tous ces plaisirs. Je pouvais me payer le luxe de voyager à travers le monde pour dérober des objets de grande valeur tout en tuant deux, trois personnes si nécessaire ou si j’en avais envie. Ce qui revenait plus ou moins à la même chose pour moi. Le voleur masqué que j’étais n’avait pas encore trouvé par les autorités ce qui me laissait encore une marge de manœuvre conséquente pour les actions à venir.
L’une d’elles impliquait un déplacement à Genève. Au musée d’art et d’histoire de la ville. J’étais venu deux fois en deux jours dans ce musée. La première visite avait pour but une observation des lieux globale des lieux. J’y avais traîné pas mal de temps, passant par le moindre endroit afin de mémoriser dans le moindre détail les lieux et de placer discrètement un ou deux objets. La deuxième visite était liée à la première. Je m’étais donc déplacé à la tombée de la nuit pour y dérober des objets présents durant quelques jours. Il s’agissait de bagues datant de la fin de la renaissance d’une valeur de deux millions de dollars. Je m’étais introduit dans le musée par la voie des égouts avec un équipement léger. J’avais réglé mon premier minuteur à cinq minutes. Le second n’étant pas encore activé. Le compte à rebours était lancé. Je me faufilais dans les conduits d’aération tel le plus répugnant des rongeurs afin d’éviter un maximum de gardes et d’accélérer ma progression. Malgré ma carrure, le voyage était loin d’être plaisant. Comme d’habitude me direz-vous. Arrivé au-dessus de mes magnifiques bagues en avance, j’activai le second minuteur. Le premier continuait de tourner. Il ne restait plus que trente seconde. Deux minutes pour le second. Le plus rapidement possible je pressai le bouton de la télécommande à distance qui me permit de créer une panne de courant générale dans tout le musée avant de me débarrasser de la grille se trouvant devant moi afin d’avoir une meilleure visibilité. J’y accrochais un aimant afin que celle-ci colle au plafond et ne tombe pas. Ce qui causerait du bruit et donc beaucoup de problèmes.
Il était enfin temps. C’était l’heure de passer à l’action. Après avoir bien observé la pièce dans laquelle je me trouvais, je descendis à l’aide d’une corde pour ensuite me faufiler derrière un garde avant de l’assommer. Une minute et quinze secondes. Je sortis mon coupe-verre circulaire à ventouse afin de fendre la matière qui me séparait de mon butin. Elles étaient là, face à moi, elles brillaient de mille feux, elles m’illuminaient. J’étais stupéfait par la beauté des objets comme en pouvait témoigner mes yeux complètement écarquillés. S’en suivit alors un large sourire synonyme de satisfaction.
« Mes précieux. »
J’entendis ensuite une voix qui m’était inconnue accompagné du cliquetis agaçant d’une arme à feu. Le genre d’apparitions soudaines qui avaient le don de me casser les pieds. N’est-ce pas monsieur le garde.
« Les mains en l’air Gollum !! »
Certes ma réplique précédente était un clin d’œil à ce bon vieux personnage mais était-ce une raison pour continuer cette blague ? Il devait être de ceux qui n’arrêtaient jamais de faire des blagues. Soupirer, c’était tout ce que j’avais trouvé de mieux dans une situation pareille. Je me tournai lentement m’apprêtant à lever les mains. Je saisis rapidement un de mes couteaux situé dans une fente pour le balancer sur mon ennemi. Vingt secondes au compte à rebours. Dix-neuf au moment où il esquive le coup de couteau et seize quand il tombe par terre après avoir reçu deux balles. Tant pis pour mes balles, pas le temps de nettoyer tout ça, seul le butin compte. J’arrachai une à une les bagues de leur socle avant m’en aller en courant vers l’issue de secours, laissant une partie de mon équipement sur moi, avec comme seule alliée l’obscurité. Il s’agissait du moyen le plus rapide pour m’échapper. J’étais dehors avec cinq secondes d’avance sur le compte à rebours, mais je devais encore m’éloigner du périmètre. La ruelle dans laquelle j’avais terminé m’avait fait tomber nez-à-nez avec une jeune fille. Zéro. L’alarme sonna immédiatement. Je ne pouvais pas me permettre de la laisser en vie. Comprenant ce qui allait lui arrivé cette dernière hurla de toutes ses forces. Je mis fin au hurlement de la même manière que j’avais fait taire le garde, deux balles et un petit soupir. Je me dépêchai de récupérer les balles qui avaient traversé son corps pour ensuite courir vers l’autre bout de la ruelle.
« C’est pas vrai !!! »
Une voiture s’était interposée entre l’autre côté de la rue et moi. Sachant que mon temps était compté je montai dans la limousine pointant mon arme sur la passagère et le chauffeur.
« Démarre !! »
J’avais complètement raté mon coup ce soir. De A à Z, tel un voleur de bas étage. J’étais devenu négligeant, beaucoup trop négligeant…
Quand on voulait s’en prendre à quelqu’un, Alex avait toujours plus d’un tour dans son sac. Elle pouvait se montrer violente, mais également faire preuve de douceur et de charme. Cela dépendait simplement de ses cibles, du but de son action. Ce soir-là, la femme avait un homme riche dans le collimateur. Il n’était pas sur sa liste pour l’Hydra, c’était une affaire personnelle (ou presque). L’homme qu’elle avait pour cible était un homme d’affaire qui mettait son argent dans la recherche, la recherche sur les mutants plus précisément. Même si elle travaillait pour l’organisation Hydra, Alex ne perdait pas de vue que son allégeance allait principalement vers Magnéto et donc vers les mutants. Elle ne supportait pas quand des humains se permettaient de faire souffrir les siens, elle avait donc décidé de couper les fonts de ces recherches. Et pour cela, il n’y avait rien de mieux que de s’en prendre à l’un des investisseurs. C’était un côté facile de sa vengeance, parce que cet homme aimait les belles femmes. Bien sûr, Alex s’était renseignée sur sa victime et avait récolté toutes les informations nécessaires. Ce qu’il aimait, ce qu’il n’aimait pas, ses habitudes. Elle avait récolté assez de renseignement pour agir ensuite, ce qu’elle avait fait à merveille. Cela ne fut pas bien difficile pour la mutante d’attirer l’homme dans son filet, elle provoqua une rencontre dans une soirée chic et s’arrangea pour qu’il ne l’oublie pas.
Ils avaient ensuite convenue d’une soirée ensemble. Alex avait l’intention d’agir le soir même et d’ôter la vie de l’homme, en récupérant le plus d’argent possible au passage. Elle ne roulait pas sur l’or, elle avait donc envie de se remplir les poches pour avoir une vie plus luxueuse. En plus, cet argent allait être bien mieux utilisé avec elle qu’avec sa victime. L’homme avait décidé d’envoyer son chauffeur chercher Alex dans sa chambre d’hôtel, afin de la conduire dans le restaurant où ils devaient se retrouver pour manger. Cela plaisait bien à la femme que l’homme prenne à ce point soin d’elle, ça lui prouvait qu’elle avait de l’influence sur lui. Le chauffeur arriva donc à l’heure en bas de son hôtel et elle y entra, habillée de sa belle robe de soirée. Elle avait hâte de pouvoir mettre son plan à exécution.
Mais il semblait que ses plans n’allaient pas pouvoir se dérouler comme elle le voulait. Alors qu’elle attendait tranquillement que la limousine où elle se trouvait arrive à destination, afin de pouvoir retrouver l’homme qu’elle avait pour cible, un événement inattendu arriva. Un homme ouvrit rapidement la porte de la limousine avant de pointer son arme sur le chauffeur avant de lui demander de rouler. Alex ne dit rien, se contentant de laisser le chauffeur démarrer de nouveau et foncer. Elle, elle se contenta d’observer l’inconnu qui venait d’entrer dans le véhicule. Elle n’avait aucune envie de le laisser l’empêcher de toucher son but.
« Je te conseil de quitter de suite ce véhicule ! » Lança-t-elle après avoir attrapé un couteau caché sous sa robe pour le coller contre la gorge de l’homme.
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Le monde appelle fous ceux qui ne sont pas fous de la folie commune.
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