Charles avait repris ses fonctions au sein de l’école, ce qui n’était pas plus mal en soit. Bon, le jeune homme qu’il était maintenant était quelque peu décontenancé par moment, il ne pouvait pas le nier – quand bien même, ce n’était rien en comparaison de élèves, nouveaux ou anciens, qui avaient du mal à se faire à son apparence – mais il appréciait de reprendre sa place, de reprendre ses fonctions. Pour la simple et bonne raison que c’était ce pour quoi il était fait, ce qu’il avait l’intention de faire le reste de sa « longue » vie. Charles avait besoin d’aider les autres, d’aider les mutants. Il avait consacré tellement d’année à l’institut, il ne pouvait pas tout abandonner maintenant. Donc, il était heureux de reprendre sa place, quand bien même le « jeune » homme devait quand même se montrer quelque peu prudent. Il ne savait pas tout sur les intentions de Loki, il ne savait pas exactement où il avait voulu en venir (même si le fait d’impliquer Magnéto et donc la confrérie des mauvais mutants ne faisait aucun doute), alors il valait mieux qu’il se montre vraiment, vraiment, prudent. Pour cela, Charles n’avait donc pas officialisé son retour, il n’était qu’un jeune homme nouvellement arrivé à l’école. Il ne se cachait pas auprès des siens, mais il n’avait pas l’intention de laisser le gouvernement s’en mêler pour le moment. Pour une question de sécurité, il tenait vraiment à protéger ses élèves. Il verrait bien, plus tard, quand il en saura un peu plus sur les intentions de Loki. Cet être quand même bien étrange.

D’ailleurs, il allait donc reprendre ses activités comme avant. Et pour cela, il quittait l’institut, dans le but d’aller trouver une personne en particulier. Charles ne se contentait pas de donner des cours après tout, il se concentrait sur les mutants du monde entier (même si son champ d’action était quand même un peu plus limité… on allait dire l’Amérique du nord), dans le but de les aider du mieux qu’il pouvait en les intégrant à l’institut. Et ce jour-là, son attention avec le Cérébro avait été particulièrement attiré par un jeune homme du nom de Joshua Foley. Charles avait pris la route seul – gros changement par rapport à l’époque où il ne pouvait pas marcher sur ses deux jambes, mais tout avait changé maintenant avec ce nouveau corps – afin de se rendre à New-York, dans le Bronx plus précisément. Il s’arrêta près d’un hôpital, où il savait que s’y trouvait Joshua. Il y entra et le chercha pendant quelques minutes. La tâche n’était pas si aisée que cela, parce que cet endroit était un concentré de personne et surtout de personne qui souffrait. Et pour une personne comme le mutant qui entrait dans les esprits des autres, ça n’avait rien d’évident. Mais il trouva la personne qu’il chercha. Ce dernier semblait vraiment mal, son esprit était particulièrement troublé. Charles s’approcha, juste à ce moment-là Joshua fit demi-tour et le percuta.

« Ce n’est rien. » Lui dit alors Charles de sa voix douce. « Vous allez bien ? »

Demanda-t-il alors, sachant parfaitement que ce n’était pas le cas. Mais il tentait une approche comme une autre.

Charles observa longuement le jeune homme sous ses yeux, alors que ce dernier affirma qu’il allait bien, qu’il avait simplement besoin de prendre de l’air. Le « jeune » homme voulait bien croire que le mutant – parce qu’il était un mutant et que ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait lui cacher – avait réellement besoin de prendre l’air, mais il avait conscience aussi que ce dernier n’allait pas si bien que cela. Sinon, Charles Xavier ne se trouverait pas ici. Le « jeune » homme cherchait évidemment à aider son interlocuteur, sinon il ne prendrait pas la peine de venir, de se rendre dans cet hôpital afin de le rencontrer. Autant dire que Charles ne pensait donc pas qu’il allait si bien que cela, parce que cela se voyait. Et dans tous les cas, le mutant voyait bien que le jeune homme n’était pas dans son assiette. Ce dernier passa d’ailleurs à côté de lui, s’excusant, avant de prendre le chemin de l’extérieur.

Charles savait bien qu’il ne pouvait pas concrètement le suivre, qu’il ne pouvait pas décider de le suivre comme un chien, afin de le surveiller. Quand bien même, il n’était pas question pour lui de le laisser lui échapper maintenant alors qu’il venait quand même pour le voir, pour l’aider principalement. Il ne le suivit pas spécialement donc, mais il ne le quitta pas réellement non plus. Physiquement, Charles décida de rester dans son coin, mais il suivit le jeune homme par la pensée. Cela serait peut-être plus facile s’il prenait la peine de rentrer directement dans son esprit, dans le but de lui faire comprendre qui il était. Mais en même temps, le mutant savait bien qu’il ne pouvait pas le brusquer.

Il le laissa faire ce qu’il avait à faire dans cet hôpital, ce qu’il avait envie de le faire dans tous les cas. Il le suivit par l’esprit, restant à l’écart cependant. Il s’approcha, tout de même, quand il se rendit compte que le jeune homme s’approchait d’une jeune patiente. De loin, afin que ce dernier ne se rende pas compte de sa présence, il l’observa donc. Il vit alors la manière dont il utilisait ses pouvoirs. Charles avait conscience de ce que le jeune mutant était capable de faire et ce n’était pas pour rien qu’il se retrouvait en cet instant précis en sa compagnie (si on pouvait dire les choses comme ça). Mais c’était encore mieux de voir ses capacités à l’œuvre. Il soigna donc la jambe de cette jeune fille en la touchant avec la main, c’était incroyable. Charles n’était pas vraiment impressionnable, il en avait vu de toute sorte au fil de ses nombreuses années de vie (qui ne se voyait plus sur son visage maintenant), mais quand même il appréciait de découvrir comment les choses se passaient pour le jeune Joshua. Ce dernier sembla particulièrement affecté par ce qu’il fit, alors Charles décida d’agir. Quand il le vit s’appuyer contre le mur, le « jeune » homme décida de s’approcher de lui. «

« Suis-moi. » Dit-il avec douceur en attrapant le bras du jeune homme pour l’emmener avec lui, pour qu’ils s’éloignent un peu de cet endroit et de l’enfant que Joshua venait de soigner. Pas trop cependant, le mutant avait envie qu’ils gardent la gamine sous les yeux. D’ailleurs, sa mère ne tarda pas à s’approcher et elle sembla remarquer rapidement que sa fille allait mieux. « Ce que tu fais. C’est vraiment bien. C’est une bonne chose. »