a Cassandre d'avant autant que la Cassandre d'après avaient toutes deux eu affaire à Norman Osborn à plusieurs reprises. Et comme pour beaucoup de choses, son regard sur le chef d'entreprise avait changé. Avant, elle n'avait vu en lui qu'un collaborateur occasionnel de son père. Il arrivait aux deux hommes de faire affaire et leur rencontre se déroulait toujours de la même manière : costard-cravate, plein de mots compliqué du champ lexical entreprenarial, des chiffres, des chiffres et des chiffres. Forcément, dans le regard de l'ancienne Cassandre, cet homme n'avait pas grand intérêt, il le privait juste d'un peu plus de temps qu'il aurait pu passer en compagnie de son géniteur (mais il n'aurait rien mérité de ce temps là de toute façon), il avait l'air morne et sérieux comme la pluie. Le genre de personnes que l'on peut respecter, mais que l'on ne peut pas estimer. Elle n'imaginait pas alors que leurs destins deviendraient si intimement lié et qu'elle découvrirait en lui un regard bien différent. Et cela, une fois encore, il avait fallu qu'elle renaisse pour le comprendre, elle avait eu besoin de David. Décidément, elle lui devait vraiment tout, le moindre instant de sa nouvelle existence avait été rendu plus excitant par sa présence... Ainsi, grâce à lui, elle avait compris à quelles étranges expériences le PDG d'Oscorp se livrait. Si elle n'avait pas eu le choix, quand on lui avait injecté le sérum (mais elle ne l'aurait pas refusé de toute manière), elle ne regrettait pas un seul instant. Elle adorait ses nouvelles aptitudes. Et elle éprouvait autant de gratitude à l'égard d'Osborn père qu'à l'égard de David (sur ce point particulier seulement, ceci dit), si bien qu'elle ne voyait pas ses visites de courtoisie (comme celle qu'elle s'apprêtait à faire comme une corvée. En tant qu'héritière de l'entreprise de son père, elle avait en effet affaire à lui (même si elle ne comptait clairement pas jouer à la petite PDG bien sous tout rapport, pour sa part), et c'était bien lui qu'elle pensait rencontré en venant frapper à sa porte.
Mais ce ne fut pas lui qui ouvrit, non, c'était un jeune homme bien plus jeune, qui ne devait pas avoir encore la vingtaine, sans doute le fils de Norman, dont Cassandre avait déjà entendu parler sans avoir eu l'occasion de lui parler encore. Ce qui était certainement dommageable, en soi, car les deux héritiers avaient plus d'une chose en commun, tous les deux. Peut-être serait-ce là, d'ailleurs, l'occasion de le découvrir.
-Bonjour bonjour ! le salua-t-elle dans un grand sourire avant d'observer dans son dos, comme si elle espérait y découvrir l'ombre de Norman Osborn. Ton père n'est pas là ? On doit se taper un brin de causette, tous les deux.
Sans même attendre sa réponse, elle se fraya un chemin à l'intérieur de la demeure des Osborn. Au pire, si le père n'était pas là, le fils saurait bien l'occuper un peu.
Harry tentait tant bien que mal de se concentrer sur le devoir de science qu’il devait rendre pour le lendemain à la première heure. Si autrefois, il n’avait pas eu beaucoup de difficulté à se concentrer sur ses devoirs (sauf quand il pensait à Gwen, mais même comme ça il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’être à sa hauteur en travaillant bien), maintenant c’était bien plus dur. Parce que dans ce moment-là, le jeune homme avait bien du mal à ignorer la voix qui parlait sans cesse dans sa tête. Alors qu’il tentait de se concentrer sur son devoir, la voix voulait le pousser à lâcher prise et aller faire un petit tour en ville. Mais il n’était pas question qu’il le fasse, il n’était pas question qu’il se laisse guider parce ce monstre en lui. Harry savait parfaitement qu’à un moment donné il allait craquer, il craquait tout le temps, mais il avait envie de tenir le plus longtemps possible. Son portable se trouvait tout de même proche de lui, pour qu’il puisse prévenir Mindy si jamais ça dégénéré. Le jeune homme prit sa tête dans ses mains, cherchant un moyen de faire taire cette putain de voix. Il était bien content que son père ne soit pas là pour voir le spectacle.
Ce fut à ce moment-là que quelqu’un frappa à la porte. Harry tourna vivement son regard vers la porte d’entrée, qu’il voyait depuis le salon, se demandant qui pouvait venir à cette heure-ci. En poussant un grognement, le jeune homme se leva pour aller ouvrir. En plus, il devait tout faire lui-même dans cette fichue baraque ! A quoi bon avoir de l’argent à foison si on devait s’emmerder à ouvrir la porte ? Quand Harry l’ouvrir justement, ce fut une jeune femme qui se trouvait de l’autre côté. Il ne connaissait pas – ou alors, il n’en avait aucun souvenir – et elle l’agaça dès les premiers mots qu’elle prononça. Et plus encore quand elle lui parla de son père, avant de prendre la liberté de rentrer sans y être invitée.
« Hey, je tu n’aies pas autorisée à entrer ! » Lui lança-t-il, sans se montrer un poil agréable. « Mon père n’est pas là. Tu lui veux quoi ? »
Evidemment, le jeune homme ne se doutait pas une seule seconde que la jeune femme qui se trouvait sous ses yeux étaient la PDG d’une grande entreprise avec qui son père travaillait. Comment aurait-il pu le deviner, alors qu’elle était si jeune. Et puis, elle n’avait vraiment pas l’allure d’une professionnelle aillant besoin de parler professionnellement avec son cher paternel. Celui-ci qui avait des rendez-vous (puisqu’il semblait que c’était le cas non ?) et qui n’était même pas présent pour eux ? Il ne perdait vraiment jamais une occasion de lui casser les pieds. Et évidemment, il ne fallait pas grand-chose à Harry pour donner encore plus de tort à son vieux, qu’il ne pouvait que tenir responsable de tout ce qui lui arrivait de mauvais dans son existence.
assandre adressa un sourire à la fois provocateur et indifférent à son interlocuteur quand ce dernier lui fit remarquer (sans vraiment d'amabilité mais ce non sans raison) qu'il ne l'avait certainement pas invitée à entrer. Oui, elle l'avait constaté, et elle ne lui en avait même pas laissé pas possibilité d'ailleurs. Mais ça lui était totalement égal. Les codes, les règles, les usages, la politesse, c'était des valeurs qui avaient compté pour elle autrefois, mais qui n'avaient plus d'importance aujourd'hui. Qu'est-ce que toute cette déférence avait fait pour elle, hein ? Rien du tout. Alors elle ne faisait plus tant d'efforts aujourd'hui, d'autant qu'il était amusant de constater la réaction de son interlocuteur, qu'elle aimait voir dépassé par la situation, par la tornade Cassandre qui se faisait un jeu de son attitude et qui à aucun moment n'envisagerait de s'excuser pour son absence totale de mœurs. Bien sûr, elle pourrait présenter ses excuses et s'en aller puisque Norman Osborn n'était pas là et qu'elle n'avait donc techniquement plus rien à faire ici. Mais en l'absence de David, elle s'ennuyait mortellement, alors compenser par la compagnie du jeune héritier ne lui déplaisait pas. D'autant que, même si cette conversation n'était pas prévue à la base, elle était certaine qu'ils auraient beaucoup de choses à se dire. Cassandre profita du fait que son interlocuteur l'interroge (et donc ne la vire pas de chez lui) pour très nettement prendre ses aises, s'asseyant sur le premier meuble venu avant de reporter son attention sur Harry, dévorant le jeune homme de ses grands yeux globuleux, cureisue d'en découvrir plus à son sujet.
-On doit parler affaires, lui et moi, répondit-elle d'un ton mi-guilleret, mi-désintérêt, comme si les raisons de sa visite n'avaient plus la moindre importance, et comme si l'absence de Norman Osborn ne l'importunait pas. D'un autre côté, c'était effectivement le cas. Cassandre avait bien l'intention de tirer parti de ce revirement de situation qu'importe si cela devait déplaire à son interlocuteur. Elle n'était pas là pour plaire à quiconque (si ce n'est à David, le seul dont l'opinion comptait pour elle), elle se contentait de se faire plaisir à elle. Au fait, moi c'est Cassandre, Cassandre Bathory. Elle le précisait des fois qu'il reconnaisse son nom, ce qui l'amuserait beaucoup, au passage. Elle poussa un profond soupir, agitant ses jambes de haut en bas, regardant autour d'elle comme si elle prenait possession des lieux d'un regard. Alors, Harry, dit-elle, puisqu'il s'agissait de lui, de toute évidence. Qu'est-ce que tu racontes de beau ?
Sans doute rien, puisque l'héritière avait le pressentiment que la jeune femme n'avait pas la moindre envie de passer du temps avec elle, mais ça lui était égal, elle était clairement sans gêne, mais d'un autre côté, où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir, et forte de cette maxime, elle avait décidé de ne plus jamais se gêner.
Harry était étonné par l’arrivée fracassante de cette tornade chez lui. Il n’avait aucune idée de qui pouvait être cette jeune femme – qui ne semblait quand même pas bien âgée pour avoir besoin de voir son père – ou encore ce qui pouvait la mener. Celle-ci, après s’être installée sur un meuble comme si elle était chez elle (non mais sérieux, elle l’agaçait), affirma qu’elle devait parler affaire avec Norman Osborn. Harry était bien placé pour savoir que les affaires de son père touchaient énormément de domaine et qu’il devait rencontrer énormément de personne, mais il y avait quelque chose d’étrange dans l’attitude de la jeune femme. Et si elle devait vraiment parler à son père, elle aurait su qu’il n’était pas chez eux. Après tout, si on voulait trouver Norman, il fallait plutôt essayer la tour Oscorp, on avait plus de chance de tomber sur lui. C’était ce qu’il ferait en tout cas lui, s’il avait envie de parler à son vieux. Ce qui n’était pas le cas-là, il n’avait aucun souci à s’épargner la présence de l’homme. Harry s’apprêtait à questionner plus encore la jeune femme sous ses yeux, quand elle reprit la parole en affirmant qu’elle était Cassandre Bathory. Le jeune homme reconnu ce nom, qu’il avait entendu aux informations dernièrement parce qu’il avait été retrouvé mort. Harry savait – il ne savait trop comment, mais il le savait – que son père travaillait avec Bathory avant son décès. Du moins, que leurs entreprises étaient en relation… donc c’était sans doute pour ça que Cassandre se trouvait là. Génial… Le jeune homme n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait à Norman, mais il ne l’appréciait pas. Il n’aimait pas du tout cette manière qu’elle avait de prendre ses aises, comme si elle était chez elle. Alors, qu’elle n’était, évidemment, pas chez elle.
« Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » Demanda-t-il sèchement quand Cassandre Bathory lui demanda ce qu’il racontait de beau. Ils ne se connaissaient pas, Harry n’avait aucune raison de parler de ce qu’il avait de beau. Il n’aimait déjà pas ça d’une manière générale – en grande partie parce qu’il n’y avait pas grand-chose de beau, il fallait bien l’avouer – mais encore moins avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas du tout. Et qui l’agaçait comme maintenant. « Sors de chez moi ! » Lança-t-il alors, toujours aussi sèchement. « Je t’ai dit que mon père n’est pas là. Si tu as besoin de le voir, va faire un tour à Oscorp. Si t’es en affaire avec lui, tu devrais le savoir non ? »
Bon, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il se montrait bien aimable, mais Harry n’avait aucune envie de faire un effort pour l’instant. Ça l’agaçait de devoir se coltiner les rendez-vous de son paternel qui n’était pas capable de gérer les choses correctement (bon dès qu’il pouvait lui reprocher quelque chose, il ne s’en privait pas, c’était agréable), mais en plus une personne de ce genre chez lui, ça l’agaçait profondément.
assandre ne prit pas ombrage de la remarque de Harry quand ce dernier l'envoya (fort peu élégamment au passage) sur les roses, ne manquant pas de lui laisser entendre que sa présence était plus que dérangeante. Il y avait bien longtemps qu'elle avait cessé de tenir compte du regard des autres ou de véritablement s'émouvoir des remarques acerbes et des insultes en tous genres. Elle en avait suffisamment pris pour son grade (et fini par aimer ça) pour ne plus prendre ce genre de remarques qu'avec un grand sourire parfaitement désintéressé. À quoi bon se torturer avec le regard que l'on pouvait poser sur elle, après tout ? Il était bien plus simple d'agir comme elle l'entendait et de ne plus se laisser intimider par personne ! Harry voulait la voir déguerpir ? Soit, c'était son droit, après tout, mais il était tout autant son droit à elle que de ne pas l'écouter. Après tout, si elle s'éternisait ici, ce n'était pas tant parce qu'elle espérait croiser la route de Norman Osborn, elle avait bel et bien compris que c'était effectivement vain, que dans celui de répondre à son envie du moment. Et son envie du moment, c'était de rester où elle se trouvait et de taper un brin de causette au fils du patron d'Oscorp. Et le fait que cela lui déplaise ne faisait qu'ajouter à la vivacité de cette envie. Harry ne serait pas débarrassée d'elle de sitôt. En la pressant de partir comme il venait de le faire, il l'avait invitée à rester. Ou du moins la jeune femme, qui n'entendait jamais que ce qu'elle avait envie d'entendre, choisissait de comprendre les choses de cette manière et non d'une autre. Alors oui, il avait beau lui ordonner de sortir de chez lui, elle ne bougeait pas d'un pouce, se contentant de le toiser depuis ses grands yeux globuleux, un sourire au coin des lèvres.
-Ça va, prends donc pas la mouche comme ça, répliqua-t-elle d'un ton amusé. Tu devrais apprendre à gérer ton calme, ça te ferait pas de mal, ajouta-t-elle d'un ton des plus tranquilles, comme si c'était elle la propriétaire des lieux et que c'était à son interlocuteur de se ressaisir et d'apprendre la décence. Allez quoi, qu'est-ce que tu perds à papoter un peu avec moi ? demanda-t-elle alors, son sourire ne manquant pas de s'élargir dans la foulée. Elle savait pertinemment que son propos pourrait agacer plus encore le jeune Osborn, mais l'idée de le provoquer un tantinet n'était absolument pas pour lui déplaire, tout au contraire. Alors elle n'allait pas s'en priver. Ne serait-ce que pour le plaisir de pouvoir observer sa réaction en temps réel. De toute façon, j'ai pas spécialement envie de me mettre au boulot, ajouta-t-elle d'un ton qui savait mêler lassitude et malice.
Harry avait vraiment envie de voir cette jeune femme quitter sa maison et le laisser tranquille. Elle n’avait aucune raison de rester là, puisque que son père n’était pas présent. Si elle voulait parler à Norman Osborn, elle devait se rendre à Oscorp tout simplement. Il n’y avait aucune raison qu’elle continue de lui casser les pieds et le jeune homme n’était vraiment pas d’humeur à la supporter (en même temps, il n’était jamais d’humeur à supporter quo que ce soit, en dehors de Gwen). Le jeune homme ne prenait donc pas du tout la peine d’être aimable avec son invité, qui s’était invitée d’elle-même d’ailleurs. Si ça n’avait tenu qu’à lui, l’héritier d’Oscorp aurait refermé la porte sur elle, si elle n’était pas entrée chez lui sans lui son autorisation. Maintenant elle se trouvait là et Harry attendait simplement qu’elle prenne la peine de repasser la porte dans l’autre sens. Elle n’avait pas besoin de s’éterniser ici, le jeune homme espérait vraiment qu’elle n’allait pas le faire.
Mais quand Cassandre reprit la parole, Harry sut immédiatement que ça n’allait pas lui plaire. Même si elle ne dit au début qu’une chose, le fait qu’il ne devait pas prendre la mouche, le jeune homme se rendait compte qu’elle n’allait pas être facile. Harry n’avait aucune envie de la sortir de là un coup de pied au cul, mais ça le démangeait quand même énormément. Et il ne voyait pas du tout comment il pouvait contrôler son énervement, garder son calme, alors qu’il se trouvait devant une fille aussi agaçante que ça. Et si elle lui disait ça, ça n’allait pas du tout l’aider à garder son calme c’était évident.
« Je perds un tas de truc à papoter avec toi ! »
Rétorqua-t-il alors, en réponse aux paroles de la jeune femme. Quelle question en même temps, il était évident qu’il perdait déjà du temps à discuter avec elle. Il n’avait pas que ça à faire de papoter avec une inconnue, qui s’installait chez lui, et surtout il n’en avait aucune envie. Malheureusement, quelque chose lui disait qu’elle n’allait vraiment pas être évidente à convaincre de s’en aller.
« Ça ne me regarde pas que t’ai pas envie de travailler, tu peux aller faire un tour ailleurs pour t’occuper. » Répondit le jeune homme quand Cassandre affirma qu’elle n’était pas pressée de se mettre au travail et donc d’aller trouver Norman Osborn à son bureau. Autant dire que le jeune homme sentait vraiment qu’elle allait lui tenir la jambe pendant un moment. « Si tu ne veux pas travailler c’est ton problème, moi j’ai des choses à faire. »
Comme terminer le devoir sur lequel il était en train de travailler avant que son « invité » ne vienne le déranger. Il n’avait aucune envie de perdre du temps en conversation inutile, encore moins en compagnie d’une personne qu’il ne supportait pas. Parce qu’il ne la supportait pas, il ne la connaissait au fond pas, mais elle lui tapait sur le système de toute façon.
assandre aurait pu se vexer, en entendant le propos de son interlocuteur, quand ce dernier affirmait qu'il avait forcément mieux à faire que de parler avec elle, et qu'on somme, le temps qu'il passait en sa compagnie était du temps perdu, ce qu'il décrétait sans y mettre les formes. Elle pourrait s'en offusquer, oui, mais en fait, elle trouvait cela amusant. Si Harry l'avait accueillie à bras ouverts, l'héritière l'aurait trouvé bien moins intéressant et se serait certainement lassée de ce petit jeu. En somme, c'était parce qu'il la sommait de le laisser tranquille qu'elle n'en avait pas la moindre intention. Elle aimait provoquer tant d'exaspération chez son interlocuteur. En vérité, elle aimait tout simplement l'idée de pouvoir générer des sentiments aussi vifs chez lui, peu importe qu'ils étaient négatifs. Ce n'était vraiment pas un problème pour elle que d'être détestée. Elle aimait ça, même. Ce qu'elle détesterait, c'est d'être transparente, de ne pas être remarquée, de ne pas être au centre de l'attention. Peut-être une revanche indirecte sur le père qui l'avait ignorée au point de vouloir la laisser crever (parce que l'avoir tué ne suffisait pas, comme revanche). Peu importe. Donc non, elle ne débarrasserait pas le plancher si facilement. Elle était là, et pour l'instant, elle avait la ferme intention de rester, quoique Harry dise et quoiqu'il fasse. Quitte à demeurer de force si vraiment le jeune homme devait perdre patience et en venir aux mains. Elle n'avait pas envie de faire un tour, elle n'avait pas envie de trouver une autre occupation. Ce qui l'intéressait vraiment, ce qui avait toute son attention pour l'heure, c'était Harry Osborn. Et elle n'avait pas l'intention de le lâcher, n'en déplaise au principal concerné.
-Ah oui ? demanda-t-elle d'un ton mi-intéressé mi-moqueur, quand Harry lui fit remarquer que, lui, avait des choses à faire, contrairement à elle qui semblait vouloir se concentrer sur sa seule personne... Et ce n'était pas juste comme ça, c'était bel et bien le cas. À l'heure actuelle - et surtout parce que David n'était pas dans les parages -, elle ne trouvait rien de mieux à faire que de découvrir son interlocuteur plus en détail. Avec d'autant plus de curiosité qu'il lui refusait catégoriquement de se montrer courtois ou sympathique et semblait rêver de la voir n'importe où ailleurs qu'en face de lui. Pauvre de lui. Ça ne risquait pas d'arriver. Elle était là, elle comptait bien rester. Et tu dois faire quoi ?
Insister autant, c'était prendre un risque évident de se faire encore envoyer balader, mais Cassandre n'en avait que faire, ce n'était pas comme si elle avait encore cet usage qui résidait dans le fait de prendre ombrage de tout. Après tout, elle avait subi mille humiliations après sa captivité. Ce n'était vraiment pas les emportement d'un gosse de riche qui allaient la heurter.
Plus les minutes passaient, plus Harry se rendait compte qu’il allait avoir énormément de mal à se débarrasser de la jeune femme qui se trouvait devant elle. Pour une fois, le jeune homme devait bien avouer qu’il aimerait bien que son père décide à passer le pas de la porte de leur maison, afin de lui épargner plus la présence de Cassandre Bathory. Vu qu’elle était censée être en affaire avec Norman Osborn, si ce dernier finissait par arriver, il devrait normalement avoir la paix. A moins que la jeune femme n’ait vraiment pas envie de travailler, ce qui était apparemment le cas. Enfin… en attendant, de toute façon, son père n’était pas là comme d’habitude. C’était quand le jeune homme avait besoin de son géniteur qu’il n’était jamais là. Et par contre, il était souvent sur son dos quand il avait envie de se débarrasser de lui. Norman Osborn ne faisait donc rien de bien et maintenant, Harry se retrouvait ennuyé par la jeune femme. Elle ne semblait d’ailleurs pas croire qu’il avait des choses à faire, des choses bien plus intéressantes que de juste discuter avec elle. Et pourtant…
« Je dois travailler moi. » Cassandre aussi devait sans doute travailler, mais apparemment elle n’avait aucune envie de le faire. C’était son problème, elle faisait ce qu’elle voulait, Harry ne pouvait pas se permettre de ne pas rendre son devoir de science au lycée le lendemain. Et en fait, ce n’était pas seulement parce qu’il avait envie d’être bien vu par les professeurs, parce qu’il voulait une bonne note. Il n’avait surtout pas envie que son père lui tombe dessus parce qu’il aurait eu une sale note à cause d’un manque de travail, parce qu’il n’aurait pas rendu un devoir. « J’ai des devoirs à rendre demain. »
Ajouta-t-il alors, pour se montrer plus explicite. Harry était encore un lycéen, ce n’était pas comme l’héritière Bathory qui du coup travaillait à la place de son père. Un jour, le jeune homme allait à la même place que son interlocutrice, mais pour l’heure son père était encore vivant et lui devait terminer ses études. Et ce n’était évidemment pas en aillant des mauvaises notes qu’il allait prouver à son géniteur – mais même avec des bonnes notes il ne parvenait pas à le faire non plus – qu’il était digne de reprendre en main Oscorp.
« Je ne peux pas me permettre de glander comme toi apparemment. »
Ajouta-t-il, dans un sourire en coin. C’était sans doute la première fois qu’il souriait depuis que la jeune femme était arrivée, mais c’était parce qu’il était un peu fier de ce qu’il venait de dire. C’était bête sans doute, mais c’était comme ça. Puisqu’elle ne manquait pas de l’agacer, le jeune homme avait bien envie de le faire aussi. Mais en même temps, c’était assez gentillet. Bon… d’accord, Harry n’allait pas le dire clairement, mais il ne pouvait pas non plus complètement affirmer que la présence de la jeune femme était si désagréable que ça. Mais il fallait se lever tôt pour qu’il l’avoue.
assandre ne put s'empêcher d'adresser un sourire un rien condescendant à son interlocuteur quand ce dernier affirma qu'il avait du travail, puisqu'il avait des devoirs à faire. Elle trouvait ça... chou, mais ça ne l'aidait pas spécialement à prendre son interlocuteur au sérieux, et c'était loin de la dissuader, bien au contraire, de foutre la paix au jeune homme. Ce n'était jamais qu'un lycéen, après tout, s'il ne devait pas rendre son devoir pour le lendemain, contrairement à ce qu'il avait l'air de penser, ce ne serait pas la fin du monde, mais c'était adorable à ses yeux qu'il trouve tant d'intérêt à un travail scolaire. Elle avait tendance à oublier l'état d'esprit que l'on a à cet âge, quand on a le sentiment que notre vie entière dépend d'une seule mauvaise note, et pourtant, elle avait beau rire du fils de Norman Osborn, présentement, elle n'était pas bien différente de lui à son âge, quand elle avait encore toute sa tête par ailleurs. Elle était un bourreau de travail, alors, et elle visait l'excellence dans toutes les matières qu'elle étudiait (pour ne pas décevoir son père, en grande partie)... C'était sans doute dans ce cas de figure qu'était également son interlocuteur ? Il avait peur de décevoir son papounet aussi, alors ? Mignon, oui, Cassandre trouvait ça mignon, et oui, c'était condescendant, d'autant plus qu'au final, c'était Harry qui avait raison, il avait présentement bien plus de travail qu'elle qui se contentait de "placer" son héritage de la pire manière possible et de profiter de la vie comme elle n'avait jamais eu l'occasion de le faire avant, pensant que son chemin était tout tracé avant de comprendre qu'un océan de possibilité se dressait devant elle. En rencontrant David. Peut-être que Harry avait besoin de cela, lui aussi. Non pas de David, bien sûr (elle le gardait pour lui, vous pensez bien), mais de cet océan de possibilité qui le rendrait peut-être plus amène et lui donnerait moins l'envie de la foutre dehors. Car non, elle n'avait pas l'intention de partir, définitivement pas, et plus il chercherait à la pousser vers la sortie, plus elle insisterait pour rester. Elle voyait en lui mille opportunités de s'amuser. Ce serait dommage de passer à côté, quand même.
-C'est chou, il a un devoir à rendre pour demain et c'est la fin du monde, le taquina-t-elle gentiment, mais non sans penser chaque mot prononcé. Crois-moi, si tu décides de glander au lieu de travailler, comme tu dis, ce n'est pas pour autant que les quatre cavaliers de l'apocalypse vont mettre la terre à feu et à sang. Elle afficha un sourire. C'est une si belle soirée ! T'as pas envie de faire autre chose que bachoter ?
Non seulement elle ne voulait pas partir, mais elle ne comptait pas laisser le jeune homme "travailler" comme il l'avait planifié.
S’il y avait quelque chose qu’on remarquait assez rapidement chez Harry Osborn quand on le connaissait un peu, c’était qu’il se vexait rapidement. Et quand il entendit Cassandre Bathory le qualifier de « chou » parce qu’il trouvait que c’était la fin du monde à cause de son devoir à rendre le lendemain, il ne put s’empêcher de sentir vexé. C’était comme ça, il n’y pouvait rien. Le jeune homme serra des dents et détourna son regard, qu’est-ce qu’elle pouvait lui taper sur le système celle-là. Ce n’était pas parce qu’elle se faisait chier qu’elle devait venir lui casser les pieds après tout. Et il avait un devoir à rendre et c’était important, point barre. Qu’elle le comprenne et se casse de chez lui. Malheureusement, le jeune homme comprenait que ça n’allait pas être aussi facile que ça. Il ne connaissait rien de l’héritière Bathory, en dehors de son nom et c qu’il avait pu entendre sur sa famille (parce qu’en tant que membre d’une famille influente, on devait forcément par moment entendre parler des autres), mais il se doutait qu’elle était plus têtue qu’une dinde en chaleur (oui, j’ai décidé que les dindes en chaleur étaient têtues). Le jeune homme ne se retint pas de pousser un soupir quand son interlocutrice affirma que ce n’était pas parce qu’il ne rendait pas son devoir que les cavaliers de l’apocalypse allaient se ramener. Franchement, elle ne connaissait pas son père. Comme elle ne le connaissait pas lui non plus. S’il pouvait lui donner un conseil, ça serait de ne pas trop lui taper sur le système, parce qu’on savait tous ce qui arrivait quand il se mettait un peu trop en colère. Enfin… en même temps, il ne connaissait rien de la jeune femme non plus et ne savait donc pas qu’elle tait pas loin d’être pire que lui-même. Parce qu’en plus d’avoir une force incroyable, elle était juste complètement tarée.
« Peut-être… mais pas avec toi. » Répondit sèchement le jeune homme quand la jeune femme lui demanda s’il n’avait pas envie de faire autre chose que bachoter. Bon, Harry ne pouvait pas nier qu’il y avait des choses qu’il aimerait bien faire en dehors de ses devoirs, mais de toute façon c’était sans Cassandre Bathory. Au mieux, il aimerait bien voir Gwen en fait. Au pire… il ne pouvait pas nier que le Hobgoblin avait envie d’aller s’amuser un peu. « Et tu ne connais pas mon père. Il est pire que les cavaliers de l’apocalypse. J’ai pas envie de me frotter à lui. »
Ajouta-t-il comme ça, sans trop savoir pourquoi. Mais il le pensait vraiment, son paternel était pire qu’eux, parce qu’il était le Bouffon Vert. Enfin, ça Cassandre ne pouvait pas le savoir… mais en fait si, parce qu’évidemment le jeune homme ne se doutait pas que le sérum que son cher père avait mis dans ses veines coulait aussi dans celles de son interlocutrice. Autant dire qu’il était loin de se douter qu’ils avaient plus d’un point en commun en fait.
assandre ne prit pas ombrage de la réponse de l'héritier de Norman Osborn quand ce dernier affirma que s'il devait vraiment décider de ne pas consacrer à ses devoirs et de faire quelque chose de mieux, il n'avait aucune intention de le faire en sa compagnie. C'était parfaitement logique, bien sûr, parce que le jeune homme ne la connaissait pas suffisamment pour vouloir passer du temps avec elle. Et cette première approche nn'était pas forcément une invitation pour lui à lui consacrer plus de temps. Mais Cassandre n'en avait cure, pour autant. La jeune femme, elle, avait envie de consacrer le sien, de temps, et elle ne comptait pas lui lâcher la basque aussi rapidement. Bien au contraire. Elle s'amusait bien, avec le jeune Osborn, et quelque chose lui disait qu'ils pourraient réellement bien s'entendre, même si la situation pour le moment ne le laissait franchement pas présager. Harry ajouta qu'elle ne connaissait pas son père, et qu'il était pire que les quatre cavaliers de l'apocalypse. Qu'il reprenne cette comparaison à son compte amusa beaucoup Cassandre, et ce lui décocha un sourire sincère. Elle était assez amusée de cette comparaison, qu'elle avait initié quelque part. Son imagination foisonnante visualisait un quatuor de bouffons verts défilants dans les heures du haut de leurs planeurs, avec un rire machiavélique. C'était une perspective pour le moins amusante, elle devait bien reconnaître cela. Elle le fixa, les yeux pétillant de malice, quand elle répondit à son interlocuteur, ravi d'avance d'apprendre à son interlocuteur certaines choses qu'il ignorait encore, et qui tendaient à les rapprocher plus que ce qu'ils pouvaient bien imaginer. Car oui, elle non plus n'avait pas forcément idée de tout ce qui pouvait la rapproché de Harry, même si elle en avait tout de même une légère idée. Une meilleure idée que lui en tout cas, ce qui était logique, bien évidemment.
-Oh crois-moi, je connais très bien ton père. Son sourire s'élargit doucement. Et il ne me fait pas peur, je sais me défendre, et grâce à lui, d'ailleurs. Elle marqua une légère pause. Si quelqu'un doit m'impressionner, ce n'est pas le bouffon vert.
Avait-elle raison de lui apprendre de cette manière connaître la double identité de Norman Osborn ? Peut-être pas, mais Cassandre n'en avait que faire. Il fut un temps où elle avait été d'une patience proverbiale. Ce n'était plus le cas, maintenant, et elle n'était pas prudente davantage. Elle aimait prendre des risques... Elle savait tout de même encore lesquels il vallait mieux qu'elle ne prenne pas, mais pour les autres, ça lui était égal. En l'occurrence, elle aimait l'idée d'apprendre à Harry cette information qu'il devait encore ignorer pour le moment, réellement. Est-ce qu'elle irait jusqu'à lui apprendre sa propre situation ? Peut-être, oui. S'il était sage. S'il lui en donnait l'occasion.
Harry ne plaisantait pas vraiment quand il comparait son père aux cavaliers de l’apocalypse. En soit, il pensait réellement que ce dernier était pire qu’eux, parce qu’il était un grand malade. En même temps, le jeune homme pouvait difficilement lui reprocher cela, puisqu’il était dans la même position que lui. Mais en même temps, encore une fois, c’était à cause de son géniteur s’il se trouvait dans la même position que lui. Donc, il se permettait de penser ce qu’il voulait de son paternel et il avait clairement peur de lui. Ce n’était pas pour rien qu’il n’osait pas afficher le fait qu’il continuait de voir Gwen alors que son père lui avait interdit de la voir. Et ce n’était pas pour rien, non plus, qu’il ne pouvait pas se permettre de ne pas travailler ses cours. Quand bien même, pour une autre personne que Cassandre Bathory, qui se trouvait sous ses yeux (Gwen par exemple, au hasard…), il aurait pu faire un effort. Mais pas pour elle donc. Et la jeune femme ne pouvait pas se douter de sa position. Enfin, logiquement, elle avait un père entrepreneur et riche tout comme le sien, mais Harry osait penser qu’il n’était pas du tout comme le sien (enfin, de toute façon, il était mort maintenant, mais il pensait évidemment à la période de quand il était en vie). Le père Bathory ne devait rien à voir avec le père Osborn, en grande partie parce que le premier ne s’amusait pas à aller dans les rues de New-York sur un planeur en rigolant, ou encore à injecter un sérum dans les veines de son fils… Mais il ne se doutait pas que la jeune femme sous ses yeux était parfaitement au courant.
Elle affirma qu’elle connaissait son père et que ce dernier ne lui faisait pas peur, qu’elle savait même se défendre grâce à lui. À ce moment, Harry ne pouvait que se poser des questions, mais il aurait dû comprendre tout de suite où elle voulait en venir. Mais ce n’était pas le cas. Sauf que Cassandre ne manqua pas l’occasion de se montrer bien plus explicite encore une fois. Quand la jeune femme prononça le nom du Bouffon Vert, Harry sentit un frisson parcourir son échine. Elle savait…
« Comment tu sais ça toi ? » Demanda-t-il d’ailleurs vivement, sans prendre la peine d’infirmer les propos de la jeune femme. Si elle avait attendu une confirmation de sa part, le jeune homme la lui aurait donnée directement. Mais ce n’était pas le cas de toute façon. « Qu’est-ce que tu fabriques avec mon père ? »
Cette fois ci, Harry ne pouvait pas s’empêcher de se sentir soupçonneux. Parce que si Cassandre savait qu’il était le Bouffon Vert, elle savait peut-être d’autre chose de la part de son père. Est-ce qu’elle ne serait pas de mèche avec Norman Osborn. Harry se montrait clairement trop paranoïaque, mais avec son père, il ne pouvait vraiment pas s’empêcher de l’être. Après tout ce qu’il avait fait en même temps…
a réaction et la réponse de Harry ne se firent pas attendre, pour le plus grand plaisir de Cassandre, qui avait bien espéré que larguer une telle bombe aurait un véritable impact. Ce n'était pas forcément qu'elle avait besoin de parler de tout ça, ce n'était pas forcément comme si ça allait leur apporter quelque chose, bien au contraire, mais elle avait juste trouvé ça amusant de lui apprendre ce qu'elle savait, pour elle, c'était une manière comme une autre de pimenter la conversation et elle avait le très net sentiment d'y avoir réussi, pour son plus grand plaisir. Elle afficha un grand sourire pour toute réponse, pour commencer, quand l'héritier Osborn lui demanda comment elle était au courant de la double identité de son père. Elle hésitait un peu entre lui faciliter la tâche ou le laisser mariner dans son jus juste pour le voir faire preuve d'un peu plus d'impatience. Quitte à le voir exploser, ce qui pourrait s'avérer particulièrement amusant. Il lui demanda ensuite ce qu'elle fabriquait avec son père (question on ne peut plus légitime), alors, la décision de la jeune femme fut prise. Autant tout balancer, après tout. Mais si elle devait vraiment le faire, elle comptait s'y employer, à sa manière, c'est à dire aussi théâtralement que possible, bien entendu.
-On fait affaire ensemble, répondit-elle dans un sourire. Bon, à la vérité, ce n'était pas elle qui faisait affaire, même si elle fournissait l'argent, et en abondance. C'était David qui gérait le tout, mais elle ne dirait pas son nom. Si Cassandre aimait jouer avec le feu, elle ne plaisantait pas, quand il était question de David, et il était hors de question qu'elle le mette en difficulté par simple jeu, c'était parfaitement hors de question. Dire qu'ils faisaient affaire ensemble, c'était un résumé particulièrement grossier de la situation, mais les mots, de toute façon, n'apportaient toujours que l'ennui aux yeux de Cassandre. S'ils étaient importants, il suffisait de quelques mots et ça suffisait très largement, et s'ils ne l'étaient pas, autant ne pas les prononcer. Les gestes valaient toujours mieux, a contrario, c'était du moins l'opinion de la jeune femme qui ne se priva donc pas d'exprimer les choses plus.. directement. Sans demander la permission, elle prit un cadre à proximité et le brisa pour s'emparer d'un éclat de verre, aiguisé comme il faut. Suite à quoi elle entailla sa main, qu'elle présenta, ensanglantée, à son interlocuteur, afin qu'il puisse progressivement voir disparaître sa plaie petit à petit. Et on a pas mal de choses en commun, maintenant.
Et avec le fils Osborn également, par conséquent. Mais ça, Cassandre n'en savait absolument rien, et elle serait ravie de l'apprendre, pourtant, Harry et elle avaient à la vérité bien plus de choses en commun qu'ils ne pouvaient même en soupçonner.
Harry ne savait pas du tout comment il devait prendre le fait de découvrir que la jeune femme sous ses yeux savait que son père était le Bouffon Vert et qu’elle justifie ça simplement parce qu’ils faisaient des affaires ensemble. Mais quelles affaires ? C’était ça que se demandait maintenant le jeune homme, il se doutait quand même que la jeune femme devait faire des affaires un peu spéciales avec le patron d’Oscorp, qu’elle ne se contentait pas simplement de faire affaire avec l’entreprise de son paternel. Sinon, elle ne saurait pas au courant de sa nature. Harry avait envie de lui poser la question d’ailleurs, il pensait le faire, avant qu’elle n’agisse comme elle le faisait. Harry ne se formalisa pas spécialement qu’elle casse un cadre – il appartenait à son père, comme la plupart des choses qui se trouvait dans le salon de la maison, les affaires du jeune homme se trouvait dans sa chambre – mais en même temps, il fut quand même surpris. Il espérait surtout que son père n’allait pas encore s’en prendre à lui parce qu’il aurait cassé quelque chose. Mais pour l’heure, Harry se questionnait juste sur ce que cette fille était en train de faire, plus les secondes passaient, plus il se sentait curieux. Il n’arrivait pas à comprendre qui était la jeune femme sous ses yeux quand même. Qu’est-ce qui lui prenait sérieux ?
Et puis, elle attrapa un morceau de verre avant d’entailler sa main avec. Il ne cacha rien de sa surprise de la voir se taillader la peau, se demandant vraiment qui elle était pour faire ça. Mais sa surprise fut encore plus grande quand il constata que l’entaille dans la peau de la jeune femme disparaissait petit à petit, alors qu’elle précisait qu’elle avait pas mal de chose en commun avec son père. Il n’en revenait pas. Évidemment, le jeune homme comprenait que son père avait dû donner/vendre/échanger le sérum qu’il avait lui-même dans ses veines à la jeune femme. Pourquoi ? Tel était la question…
« Comment ça se fait que tu ais eu accès au sérum ? » Demanda-t-il alors, ne pouvant pas s’empêcher de la questionner. Sans savoir réellement si ça lui plaisait ou non. Quoi que… en fait, oui, il le savait. Il n’aimait pas l’idée que le même sérum traverse ses veines et celles de la jeune femme. Pourquoi ? Là il n’en savait rien. « Qu’est-ce que vous faites tous les deux ? »
Il ne cachait pas le fait qu’il était donc parfaitement au courant pour le sérum, mais en même temps il n’avait pas caché le fait qu’il savait que son père était le Bouffon Vert. Cependant, le jeune homme ne prenait pas la peine de se mettre sur le devant de la scène, il ne savait pas si Cassandre était au courant que lui aussi avait des capacités de ce genre. Et tant qu’à faire, pour le moment, il avait bien envie de garder l’information pour lui, l’avantage. Il attendait d’en savoir plus.
assandre afficha un grand sourire quand son interlocuteur observa sa plaie se cicatriser d'elle-même. Elle aimait le petit effet que ça pouvait avoir sur son interlocuteur, sur n'importe qui assistant au spectacle, d'ailleurs, à la différence qu'elle n'attendait pas la même réaction de la part de Harry. S'il était au courant pour le bouffon vert, c'était qu'il devait connaître ses capacités. Alors il devait comprendre... Et il comprenait même mieux que ce qu'elle avait présumé, en réalité, puisque le jeune homme ne manqua pas de lui parler du sérum. Donc il en connaissait l'existence ? Tant mieux, ça n'allait rendre leur conversation que plus intéressante. Cassandre adorait, en tout cas, la tournure qu'elle était en train de prendre exactement. Elle avait piqué la curiosité de son interlocuteur, et c'était très exactement l'effet recherché. Avec un grand sourire, elle prit la peine de répondre à son interlocuteur tout en prenant bien sûr le soin de ne pas trop en révéler d'un coup. Elle préférait ménager le suspense autant que possible. Si cela pouvait leur permettre de discuter plus longtemps, après tout, ça lui paraissait particulièrement adéquat. Oui, elle appréciait la compagnie de son interlocuteur, et elle avait bien envie de ne pas mettre trop rapidement un terme à cette conversation qui, si elle continuait sur cette voie pourrait bien se révéler on ne peut plus constructive. Elle mit un certain temps à répondre à son interlocuteur, ne serait-ce que pour mettre sa patience à rude épreuve, et il sentait qu'il n'en possédait pas tant que ça en réalité.
-Je te l'ai dit, on fait affaire, lui et moi, répéta-t-elle dans le but de l'agacer, bien sûr. Pour ce qui est du sérum, il n'y a rien en ce bas monde que je ne puisse m'offrir, je l'ai acheté.
Bon, l'histoire était plus complexe que cela en réalité. Si c'était bel et bien la fortune des Bathory qui lui avait donné accès au sérum de Norman Osborn, elle ne devait ses compétences qu'au fait qu'elle ait servi de crash test à David. Mais si elle pouvait se montrer sérieusement inconséquente et était capable de se montrer tout sauf prudente, elle n'avait pas la moindre intention de mettre tout ça sur le tapis. Elle ne voulait pas mettre inutilement David dans l'embarras. Elle l'aimait bien trop pour prendre ce genre de risque. Elle n'avait donc pas l'intention de l'évoquer et seulement de prétendre qu'elle avait payé ce sérum pour elle-même et que si la jeune femme faisait affaire avec Norman Osborn, ce n'était que dans son propre intérêt et pas dans celui de l'entièreté d'un groupuscule criminel tels que les Death Demons. La jeune femme donnait à Harry l'opportunité d'en apprendre beaucoup, mais elle n'était définitivement pas prête à lui apprendre tout malgré tout.
Cette fille avait vraiment le don de mettre sa patience à l’épreuve. En même temps, Harry n’avait pas beaucoup de patience. Il perdait très rapidement le contrôle de lui-même quand il était agacé, mais ça c’était aussi en grande partie parce qu’il y avait ce fameux sérum qui coulait dans ses veines. Il était constamment tendu depuis qu’il était le Hobgoblin, ce n’était donc pas très étonnant que Cassandre Bathory parvienne à l’agacer si vivement. Surtout qu’elle faisait des efforts pour bien l’agacer, mettant du temps à lui répondre alors qu’il découvrait qu’elle possédait les mêmes capacités que lui et son père, qu’elle avait donc ce sérum dans les veines. Harry se demandait vraiment ce qu’elle trafiquait avec son père. Elle affirma qu’elle l’avait déjà dit, qu’elle faisait affaire avec lui. D’accord, elle mettait vraiment beaucoup trop de temps à lui répondre, pour lui sortir ça ? Elle avait sincèrement le don de l’agacer ce n’était pas possible. Mais en même temps, ça voulait bien dire qu’il n’était pas désintéressé au total. Harry poussa donc un soupir, croisant un peu plus les bras, prenant sur lui pour ne pas juste envoyer balader la jeune femme sous ses yeux. Elle lui répondait qu’elle faisait affaire avec son père, sans entrer dans les détails, alors qu’elle possédait quand même le sérum du Bouffon Vert. Harry n’était même pas au courant que son paternel vendait le sérum.
Ce qu’il avait fait apparemment, au vu de la réponse suivante de Cassandre. Elle affirma qu’il n’y avait rien qu’elle ne pouvait s’offrir – ouais, bah elle était l’héritière d’un homme d’affaire qui avait fondé une grande entreprise… ça ne servait à rien de se venter, c’était son cas à lui aussi (et non, il n’était pas jaloux) – et donc qu’elle avait acheté le sérum à son père. Première nouvelle donc, Norman vendait le sérum ? Harry ne savait pas du tout comment prendre la nouvelle. En un sens, il devait bien avouer que ça l’agacer de savoir que l’homme vendait le sérum, qu’il ne le gardait pas pour eux. Oui, au fond de lui, il y avait cette voix qui l’agaçait que le paternel partage leur avantage.
« Quelle idée idiote de t’acheter le sérum. » Dit-il, sans cacher le fait qu’il était particulièrement agacé. Une part de lui n’appréciait vraiment pas que Norman Osborn ait décidé de vendre ce sérum, mais en même temps il considérait vraiment que la jeune femme était idiote d’avoir elle-même ingéré le sérum. « Tu as fait une belle connerie crois moi. »
Mais en même temps, il ne savait pas que la formule avait été quelque peu modifié et que ce qu’il vivait, Cassandre ne le vivait pas de la même manière. En même temps, elle n’avait pas eu besoin de ce que Osborn lui avait vendu pour devenir complètement cinglé, elle avait trouvé un autre moyen pour l’être. Autant dire qu’ils n’avaient pas du tout le même parcourt, même s’ils avaient le même sérum dans les veines.
a réaction de Harry fut aussi vive qu’inattendue… Elle ne pensait pas qu’il accueillerait cette information de la sorte, et Cassandre devait bien admettre que cela la rendait pour le moins curieuse. Loin de prendre ombrage de l’attitude du jeune héritier, elle était surtout curieuse de savoir ce qui motivait sa parole et sa pensée. Oui, il était plus ou moins en train de la traiter d’idiote – il avait utilisé cet adjectif pour qualifier son comportement, mais à ses yeux, cela revenait au même dans tous les cas, mais elle n’en prenait pas ombrage le moins du monde. Elle voyait seulement que le sujet du sérum lui tenait très à cœur et ça l’intriguait. En dehors de ça, elle ne risquait pas de s’inquiéter des insultes à son égard… car elle avait renoncé à s’intéresser à l’opinion d’autrui. La seule qui comptait pour elle, la seule à laquelle elle accordait de l’importance, c’était David. Les autres, elle s’en fichait. Le fils de Norman Osborn ne faisait par conséquent pas exception. D’autant plus qu’elle avait sa propre manière d’appréhender la situation, et elle était très différente de celle de son interlocuteur, dont le même venin coulait dans les veines, sans qu’elle sache quoi que ce soit de cela, en tout cas pour le moment.
- Crois-moi, dit-elle, répétant volontairement les mots que le jeune héritier venait juste d’articuler afin de mieux leur faire écho. C’est la meilleure décision que j’ai jamais prise de toute ma vie.
Et elle le pensait, elle le pensait sincèrement. Ce n’était pas forcément la meilleure, car elle avait dû en prendre d’autres, qui toutes concernaient David et les Death Demons, et elle était fière de chacun d’entre elles. Mais cette décision-là se situait en bonne position, en tout cas (même si elle n’y était pas pour grand-chose, elle avait mis la main à la poche, mais la décision reposait entièrement sur David). En attendant, elle en profitait pleinement, sans l’ombre d’une hésitation, parce que les pouvoirs prodigués par ce sérum (qui était une version 2.0, ce qu’elle ne savait pas) étaient incroyables. Ils lui donnaient le sentiment d’être forte, surpuissante. Elle se sentait au-dessus du monde, puissante, et elle se demandait comment l’on pouvait vivre en simple condition humaine, sans rien de particulier… En tout cas, Cassandre était sûre d’elle, et ce n’était certainement pas l’opinion de son interlocuteur, dont elle ne savait pas le fondement au passage, qui allaient changer quoi que ce soit à sa situation. Elle était convaincue de son choix, et elle appréciait de l’afficher si vertement devant son sceptique alter ego (en plus de points qu’elle ne le soupçonnait pour l’heure).
-Tu as l’air très concernée par toutes ces histoires de sérum, je me trompe ? Tu ne serais pas jaloux, quand même ?
Jaloux parce qu’elle avait bénéficié des pouvoirs de son paternel et pas lui. Sauf que non, en l’occurrence. Oui, il était potentiellement jaloux, mais pas pour les raisons que Cassandre pourrait potentiellement invoquer. Bien au contraire, même, en l’occurrence.
Harry considérait vraiment que la décision de Cassandre était une mauvaise décision, qu’elle n’aurait pas du tout dû faire une telle chose. En même temps, comment pourrait-il vouloir qu’une personne possède le même sérum dans ses veines que lui, alors qu’il subissait la décision de son paternel et qu’il ne supportait pas ce qu’il était en train de devenir. Mais en même temps, ce n’était pas seulement parce qu’elle avait décidé d’elle-même d’avoir le sérum dans les veines qui l’agaçait. Le jeune homme ne voulait pas l’accepter, parce qu’il n’était pas question qu’il l’avoue, mais il n’appréciait pas le fait que son père ait pu distribuer le sérum. C’était… bah c’était quelque chose qu’il lui avait fait à lui. Comme quoi, c’était bien la preuve que Harry était simplement un cobaye parmi d’autre et que son père s’était servi de lui comme il aurait pu se servi du premier clampin venu. Ça lui donnait un sentiment étrange donc, parce qu’il regrettait de découvrir qu’au final, il n’était pas si exceptionnel que cela aux yeux de son père. Encore une fois. Il n’était rien, juste un boulet qu’il devait se trimballer. Bon, Harry s’emballait un peu de son côté, mais il n’y pouvait rien.
Harry se contenta de lever les yeux en l’air, quand Cassandre affirma que cette décision était la meilleure décision de sa vie. Soit, tant pis pour elle alors, elle allait rapidement le regretter. Vraiment, cette conversation commençait sérieusement à lui sortir par les trous de nez. Bon, en même temps, c’était le cas depuis le début. Mais quand elle affirma qu’en prime, il serait jaloux, Harry se senti bouillir. C’était idiot qu’il réagisse comme cela, surtout que mine de rien… il ne pouvait pas vraiment nier le fait qu’il était bel et bien jaloux même s’il était impensable qu’il prenne la peine de l’avouer. Hors de question qu’il confirme que c’était bel et bien le cas.
« Je ne suis pas jaloux, j’ai aucune raison de l’être de toi. » Rétorqua-t-il alors, toujours sur le même ton désagréable qui ne semblait pas donner envie à Cassandre de s’en aller, malheureusement. « Tu crois que mon père s’amuse à vendre quelque chose qu’il n’a pas tenté sur divers cobayes ? »
Demanda-t-il alors, en laissant Cassandre faire les déductions qu’elle avait envie de faire. Il pourrait se contenter de lui dire tout simplement que le sérum qu’elle était si fière d’avoir acheté se trouvait également dans ses veines – et il n’avait pas besoin de le payer lui, en même temps il n’avait rien demandé non plus – et donc que non, il n’avait aucune raison d’être jaloux. Bon, ça c’était une manière de se défendre effectivement, parce qu’il était en réalité jaloux mais pas du tout pour la même raison que la jeune femme sous-entendait. Bien au contraire. Mais bon… en prime, Harry ignorait le fait que la jeune femme avait une version différente du sérum, quelque peu amélioré.
« Si je dis que tu vas le regretter, c’est que j’ai de bonnes raisons. »
e jeune homme avait beau dire, Cassandre était convaincu que le fils d'Osborn était jaloux d'elle. Peut-être qu'elle ne déterminait pas totalement pourquoi et à quel titre, mais elle en était malgré tout convaincue, et ce n'était certainement pas ses réflexions qui allaient saper sa bonne humeur. Car oui, elle se sentait d'excellente humeur, en effet, elle s'amusait beaucoup de conversation, quand bien même elle paraissait être la seule des deux à vraiment s'amuser (mais elle n'avait après tout pas besoin de l'assentiment de ses interlocuteurs pour faire comme bon lui semblait et pour s'amuser, c'était même là tout l'intérêt de l'affaire. Quoi qu'il en soit, Harry parvint tout e même à la surprendre quand il reprit la parole. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui dit alors, elle devait bien le reconnaître. Même s'il n'expliqua rien plus précisément, elle devina sans mal où il voulait en venir exactement. Norman Osborn, avant que de céder de son sérum à David (et donc à elle, mais sans le savoir), s'était assuré de son bon fonctionnement, pas seulement sur lui-même, mais aussi pour son fils. Et au vu de la manière dont Harry en parlait, Cassandre gageait que le jeune homme n'avait pas vraiment eu son mot à dire à ce sujet. On lui avait imposé la prise du sérum. Est-ce que c'était pour ça qu'il était jaloux ? Parce qu'elle avait eu le choix (même si non, en vérité, elle l'avait fait parce que David le lui avait demandé, entre eux il n'était pas question de choix : il demandait, elle exauçait, tout simplement) et pas lui ?
-Je ne regrette jamais rien, répondit Cassandre sans se laisser démonter, affichant un grand sourire. Ce qui est fait est fait, regarder en arrière et pleurer sur son sort, c'est une putain de perte de temps, si tu veux mon avis. Elle toisa le jeune homme depuis ses grands yeux noirs. Je sais ce que ça fait de subir la violence d'un père, affirma-t-elle, ce qui était certainement trop en dire au vu de l'enquête en cours concernant Bathory, mais elle ne s'inquiétait pas du tout de cela. Et je sais ce que ça fait d'être torturé par quelqu'un que l'on aime. Tu as le choix, soit tu rends coup pour coup. Ce qu'elle avait fait avec son père. Soit tu tires profit du mal qu'on te procure. Ce qu'elle avait fait avec David, et si c'était à refaire, même un milliard de fois, elle le laisserait la torturer à nouveau, parce que cet homme avait tout bonnement changé sa vie, pour le meilleur. Mais les regrets et les pleurnicheries, c'est pas une option.
C'étaient de vrais conseils, qu'elle lui donnait. Après, il pouvait bien en faire ce qu'ilvoulait, ce n'était pas son affaire.
Il était évident que Harry et Cassandre Bathory n’étaient clairement pas sur la même longueur d’onde. Elle semblait tellement s’amuser du fait de se retrouver avec du sérum dans les veines, mais cela venait sans doute du fait qu’elle avait eu le choix (et il pensait qu’elle l’avait eu en effet). Ou alors, c’était parce qu’elle avait eu une version amélioré du sérum. Harry avait le droit à de sacré effet secondaire tout de même, comme son père. C’était peut-être le cas de Cassandre ceci-dit, mais il n’en savait rien en cet instant précis. Il ne pouvait pas savoir s’il y avait un être maléfique en train de se développer dans sa tête, si elle entendait des voix comme lui, si elle allait tuer l’homme qu’elle aimait comme il allait bientôt le faire sans le savoir encore. Elle en regrettait rien, elle ne regardait pas en arrière pour pleurer sur son sort. Les propos de la jeune femme avait le don d’agacer Harry, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était directement des reproches à son sujet. Ça ne l’était sans doute pas, mais le jeune homme avait l’habitude de tout prendre pour lui, de tout prendre pour comptant et de se braquer très rapidement. Donc, il avait le sentiment que la jeune femme était en train de le juger et il ne supportait pas ça, parce qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il vivait.
Quand bien même Cassandre affirma qu’elle savait ce que ça faisait de subir la violence d’un père, qu’elle savait ce que c’était que d’être torturée par quelqu’un qu’on aime. Harry ne put s’empêcher de se demander si elle était sérieuse ou non, parce qu’elle semblait si légère quand elle en parlait. Comme si au fond, ça n’avait pas tant que cela d’importance, comme si elle s’était contenté de tourner la page. Ce qu’elle avait fait d’ailleurs, affirmant qu’il n’y avait pas trente-six solutions pour s’en sortir et que les regrets et pleurnicherie n’avaient pas leur place. Encore une fois, Harry le prit personnellement.
« Je pleurniche pas. » Dit-il alors, ne pouvant pas s’empêcher de le dire tant il se sentait vexé. « Je gagne rien moi avec ces conneries. À part que je suis juste en train de devenir complètement timbré. » Et c’était le cas, il était sérieux. Il avait bien conscience qu’il devenait aussi fou que son père et pour le moment, il cherchait encore à luter. « En même temps, toi t’as l’air complètement cinglée aussi. »
assandre ne sut s'empêcher d'afficher un sourire amusé quand son interlocuteur répliqua, manifestement vexé, qu'il ne pleurnichait pas. Pour elle, se défendre de pleurnicher, c'était déjà pleurnicher en soi. Mais en même temps, il valait mieux ne pas trop prendre au premier degré les propos qu'elle pouvait bien prononcer, sans quoi, on n'avait vraiment pas fini de se vexer. Cassandre était du genre piquante, ou du moins l'était-elle devenue avec le temps, après avoir... changé, et elle ne comptait pas ménager son propos pour apaiser un peu l'esprit de son interlocuteur. Peut-être qu'elle prononçait des mots qu'il n'avait pas envie d'entendre, mais pour elle, ça ne changeait rien du tout, elle ne comptait pas le ménager sous prétexte que ses propos ne lui plaisaient pas. Il n'y a que la vérité qui blesse, comme on dit. Bon, c'est pas tant comme si Cassandre y croyait réellement à ça, mais elle la lui sortirait bien, cette maxime, s'il décidait de lui tirer la tronche. C'est sûr que s'il était à ce point pessimiste, le coco, il allait forcément passer à côté des opportunités que lui offrait sa nouvelle condition. S'il embrassait pleinement ses pouvoirs plutôt que de s'en plaindre, elle était convaincue qu'il s'éclaterait comme un petit fou. Mais il y avait encore du chemin à parcourir avant que ça n'arrive, de toute évidence.
Et voilà qu'il continuait, d'ailleurs, à voir irrémédiablement le verre à moitié vide. Est-ce que personne ne lui avait jamais dit que le pessimisme, c'était pas très sexy. A petite dose peut-être, et auprès des dépressifs notoires seulement, mais à forte dose, c'était presque ennuyeux. Bien sûr que si il y gagnait, bien sûr que non, ce n'étaient pas des conneries. Grâce à son père, il avait pu acquérir des compétences immenses, des pouvoirs que quantité d'humains insignifiants lui envieraient à plus d'un titre. Pourquoi ne pas juste accepter, eh bien... que c'était cool. Et que puisque c'était là, même si on n'en avait pas voulu à la base, il fallait juste savoir en profiter au maximum, le vivre à fond. Tout ce qui semblait regrettable l'était bien moins si on décidait d'en tirer le meilleur parti. D'accord, ça rendait un peu fou, mais c'était quoi le mal avec la folie, après tout.
-Merci, répondit-elle dans un sourire, qui n'allait clairement pas ombrage d'avoir été traitée de cinglée par son interlocuteur. Non, sincèrement, elle prenait effectivement ça pour un compliment. Oui, elle était totalement jetée, mais sa vie était devenue bien plus intéressante, bien plus palpitante, depuis qu'elle avait laissé cet immense grain de folie prendre possession de sa vie. La clé, Harry, c'est d'embrasser sa folie, pas de la rejeter. Crois-moi, ta vie sera bien plus passionnante après ça.
Cette fille était définitivement bizarre, Harry ne savait pas vraiment quoi penser d’elle. Enfin, c’était simple, le jeune homme la trouvait vraiment folle, cinglée et tous les synonymes de ces mots. Franchement, l’héritier Osborn avait un peu de mal à savoir quoi penser de cette situation, de la jeune femme. Alors qu’il la traitait de cinglée, celle-ci se contentait juste de le remercier, comme s’il venait de lui dire un compliment. Et le pire, c’était qu’elle devait réellement le prendre comme un compliment. Il n’y avait rien à y comprendre donc. Harry se demandait vraiment d’où elle sortait celle là. Enfin, le jeune homme savait qui elle était, mais ça ne lui disait pas comment elle faisait pour être comme ça. Est-ce que c’était le sérum qui faisait ça ? Est-ce que ça datait d’avant encore ? Harry ne pouvait pas savoir, et au fond il ne voudrait pas savoir. En attendant, il était donc perplexe devant cette jeune femme. Et en prime, elle reprenait en lui donnant des conseils, lui disant qu’il devait embrasser sa folie et on la rejeter. Harry considérait qu’il n’avait de conseil à recevoir de personne, encore moins d’une jeune femme telle que Cassandre Bathory. Comme souvent, donc, il avait simplement envie de se refermer sur lui-même. Surtout que Cassandre ne manquait pas de lui dire en plus que sa vie allait être bien plus passionnante. D’où elle se permettait de juger sa vie ? Mais bon, le jeune homme avait l’habitude de mal prendre toutes remarques qu’on lui adressait, susceptible comme il était.
« Qu’est-ce que tu en sais ? » Demanda-t-il alors ne cachant pas vraiment ce qu’il ressentait. Il ne cherchait pas vraiment à faire de Cassandre une amie, donc il n’avait pas besoin de prendre sur lui, déjà qu’il n’avait pas l’habitude de le faire. « Tu ne sais rien de ma vie et tu ne sais rien de ce que ma vie pourrait être, si je décide d’être aussi dingue que toi. »
En soit, le jeune homme affirmait à Cassandre qu’elle ne pouvait pas le juger sans le connaître, mais c’était aussi ce qu’il faisait de son côté. Parce qu’il ne savait rien de la vie de la jeune femme. Mais bon, il ne fallait pas demander au jeune homme de se montrer bon sous tout rapport, bien au contraire, ce n’était pas du tout dans ses habitudes.
« J’ai tué le père de la fille que j’aime, en embrassant ma folie. » Précisa-t-il alors, ne sachant pas vraiment pourquoi il entrait à ce point dans des détails. Cassandre n’avait pas besoin de savoir ce genre de chose, il n’avait pas d’intérêt à lui dire ce genre de chose surtout. Et pourtant, c’était ce qu’il faisait, il les lui disait. « En quoi ma vie est donc plus passionnante maintenant ? »
À force, Cassandre allait peut-être en avoir marre de lui et lui foutre la paix… ça ne serait pas une si mauvaise chose. Du moins, c’était ce qu’il pensait, même si en réalité, il ne se rendait pas compte que ça ne lui ferait pas de mal d’avoir une personne qui le comprenait.
assandre s'amusait de chaque réplique que pouvait lui adresser l'héritier Osborn, bien incapable d'en prendre la moindre au sérieux. Oh, elle se doutait que pour Harry, ça devait être du sérieux et qu'il pensait chacun des mots qu'il prononçait, mais la jeune femme, pour sa part, considérait qu'il était seulement victime de son jeune âge. Pas qu'elle était beaucoup plus âgée que lui, mais entre son âge et le sien, on changeait quand même beaucoup (et encore plus dans leurs cas). Ceci dit, Harry était à l'âge de l'adolescence où il n'y avait guère besoin d'être aux prises avec le sérum de Norman Osborn pour connaître de grands bouleversements et clamer à tort et à travers que les autres ne peuvent rien comprendre de notre vie. Pourtant, Cassandre était convaincue qu'elle était plus à même de comprendre le jeune homme que n'importe qui. Elle savait ce que c'était que de vivre dans l'opulence mais sans l'amour de son père, elle savait ce que c'était que de subir le pire de la part de son géniteur, et elle connaissait les effets du sérum. Mais Harry, bien sûr, ne voyait que sa petite personne, et Cassandre n'irait pas le lui reprocher un seul instant. Pour tout dire, elle comprenait.
-Tu as répondu toi-même à ta question, répondit-elle dans un sourire quand le jeune homme lui apprit qu'il avait tué le père de la femme qu'il aimait sous l'apparence du Hobgoblin. C'était un scénario digne du roman le plus alambiqué, et il demandait vraiment ce qu'il n'y a pas de passionnant là-dedans. La passion et le drame vont souvent de pair, tu sais, ajouta-t-elle comme si c'était dans la suite logique des choses. Peut-être parce que c'était le cas, effectivement, du moins quand on parvenait à adopter sa logique totalement cinglée. J'ai tué mon propre père, je passe pas mon temps à chouiner à ce sujet.
C'est clair, elle ne devrait pas parler si légèrement du meurtre de son géniteur, mais puisque Harry lui-même venait d'avouer l'un de ses nombreux crimes (en même temps, en admettant être le Hobgoblin, il admettait être un criminel), elle ne pensait pas risquer quoi que ce soit du côté du jeune homme, et elle avait envie de lui ouvrir les yeux. Même s'il pouvait bien faire ce qu'il voulait. En fait, elle avait envie de le secouer jusqu'à ce qu'il accepte enfin sa nature, sa condition, jusqu'à ce qu'il prenne totalement conscience de la situation, de combien il avait de la chance d'être ainsi "transformé". Il devait en prendre la pleine mesure, il devait en profiter autant que possible. S'il se laissait dévorer par ses démons plutôt que de les adopter pleinement, il ne s'épanouirait jamais, et ce serait vraiment, vraiment dommage.
Définitivement, Harry était clairement incapable de comprendre la jeune femme sous ses yeux. Il ne parvenait pas à comprendre comment elle pouvait penser comme elle pensait. À moins qu’elle se contente de mentir, d’affirmer des choses en faisant comme si elle les pensait, mais sans que ça soit le cas. Mais bon… en fait, le jeune homme ne parvenait pas réellement à le croire, parce que la jeune femme semblait tellement naturelle. Elle lui affirma donc qu’il avait répondu lui-même à sa question, sans qu’il ne soit capable de comprendre en quoi c’était le cas. Mais elle précisa sa pensée, affirmant que la passion et le drame allaient souvent de pair. Super… Harry ne voyait toujours pas en quoi ça serait une bonne chose qu’il ait tué le père de la fille qu’il aimait. Gwen avait perdu son père à cause de lui, clairement ça n’avait rien de passionnant. Même si la jeune femme ne pensait pas du tout de la même manière. Et en un sens, oui, il pouvait comprendre, mais non il ne comprenait pas. Ce n’était pas passionnant non, pour la simple et bonne raison qu’il ne pouvait pas trouver ça passionnant d’avoir fait du mal à la seule personne qui comptait réellement dans sa vie. Définitivement, ils ne pouvaient pas avoir la même vision du monde.
Quand elle affirma qu’elle avait tué son propre père et qu’elle ne chouinait pas à longueur de temps, Harry ne put s’empêcher de se sentir un peu vexé. Il ne voyait pas en quoi elle pouvait à ce point comparer sa vie à la sienne, comme s’ils avaient les mêmes vies alors que ce n’était pas du tout le cas non. Mais bon, en même temps, c’était évident que le jeune homme ne pouvait que mal prendre la moindre chose que la jeune femme lui disait… pour la simple et bonne raison qu’il était tellement susceptible qu’il prenait tout mal. Dans tous les cas, le jeune homme n’était pas si surpris que cela de découvrir que son interlocutrice avait tué son père. Non pas qu’il s’y attendait, mais elle était quand même un peu spéciale. Et dans tous les cas, ce n’était pas le genre d’information qu’il pourrait songer à utiliser contre elle… puisque clairement, ils parlaient à cœur ouvert là.
« J’aurais tué mon père, je ne chouinerais pas autant. » Affirma-t-il alors, sans se démonter. Il ne mentait pas en prime, parce qu’il était évident que s’il avait tué son père, il ne souffrirait sans doute pas autant que ce qu’il avait fait. Par moment, il avait tellement envie de s’en prendre à lui… et en même temps, il ne pouvait pas nier qu’il lui devait quand même beaucoup. Qu’il n’avait pas envie de le voir partir, parce qu’il avait envie de lui montrer qu’il était meilleur que lui… qu’il méritait sa place de fils. « Ça n’a rien à voir. J’ai fait du mal à la seule personne que j’aime. » Ou presque, quand même, il mentirait en affirmant qu’il n’aimait pas son père, mais il était juste incapable de le considérer comme ça. « Tu peux comprendre ça ou pas ? »
assandre leva les yeux au ciel quand il affirma que s'il ne s'agissait que du fait qu'il avait tué son père, il ne chouinerait pas autant. Bon, au moins, il admettait qu'il chouinait bel et bien, on va dire que c'était un début, même si ce n'était pas suffisant encore. Elle avait bien envie de lui répliquer que si tous les problèmes venaient de son père, il n'avait qu'à le tuer, et l'affaire serait réglé. Mais ça, il n'y avait sans doute pas besoin qu'elle le lui dise. Il le savait déjà, c'était évident. C'était même plus qu'évident, pur tout dire. Si Norman Osborn était toujours en vie, alors c'était que Harry ne lui en voulait pas autant que ce qu'il pouvait bien prétendre, en réalité. Peut-être parce que, au fond de lui, il savait qu'il était plus responsable de son sort que ne l'était son géniteur. Dans tous les cas, c'était son problème, elle n'allait certainement pas lui donner plus de conseils qu'il n'en méritait, et elle n'allait certainement pas l'encourager non plus. En fin de compte, il faisait ce qu'il voulait, tout simplement. Il précisa alors qu'il avait fait du mal à la seule personne qu'il aimait vraiment... Est-ce qu'elle était capable de le comprendre. Eh bien, oui et non... Elle était totalement capable de comprendre, en effet. Plus que capable, en réalité. Parce qu'elle savait ce que cela pouvait être d'aimer quelqu'un si passionnément que la seule idée de le voir souffrir, souffrir vraiment (pas pour le jeu) soit un supplice insoutenable, mais en même temps...
-Si tu l'aimes à ce point, tu n'aurais jamais dû être capable de lui faire autant de mal.
D'accord, il pouvait bien affirmer être dominé par une force supérieure, ne pas contrôler ce qu'il faisait, mais pour avoir goûté au sérum de son père, elle aussi (même s'il s'agissait d'une version supérieure, corrigée de ses défauts les plus manifestes), elle ne parvenait pas à y croire complètement. Et à vrai dire, elle ne tenait vraiment pas à y croire complètement, elle ne voulait pas donner à Harry des circonstances atténuantes qui ne serviraient qu'à le voir se lamenter encore et encore sur son sort ô combien pathétique. En attendant, oui, elle était convaincue du fait que quelque chose aurait dû retenir le geste de Harry, qu'il aurait dû savoir, comprendre le mal qu'il ferait, et tout faire pour y remédier. D'accord, il lui dirait qu'elle n'était pas à sa place, qu'elle ne pourrait pas le comprendre... parce que là, vraiment, le jeune homme était en phase éternelle d'auto-appitoiment. Elle préfèrerait qu'il en sorte, qu'il s'endurcisse, mais ça n'avait l'air de ne pas devoir arriver.