Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
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wen allait mieux. Ça pouvait n'avoir l'air de rien, mais ça signifiait beaucoup quand on savait tout ce par quoi la jeune femme était passée. La mort de son père, la dépression de sa mère, les visions de Jakobsson qui s'étaient soldées par sa rupture avec Peter... Elle n'avait pas vraiment été épargnée, et elle n'avait pas réellement su sur quoi se reposer. Au final, elle ne s'était trouvée qu'un seul pilier, une seule personne pour l'aider et la soutenir dans toute cette histoire, et c'était Harry. Le jeune homme avait toujours eu beaucoup d'importance dans la vie de la jeune femme, mais depuis toute cette histoire, quelque chose avait changé... Elle s'était réellement ouverte. Il avait entendu le moindre de ses secrets, même les plus improbables, et il l'avait entendue et crue. Même, il l'avait soutenue. Et à une heure où elle se sentait terriblement fragile, c'était agréable de pouvoir à ce point compter sur quelqu'un. Harry était toujours présent pour elle, ne lui faisait jamais faux bond. Ces derniers temps, elle passait presque tout son temps avec lui, et ces instants passés ensemble étaient comme une bouffée d'oxygène pour elle. Elle avait vraiment le sentiment de reprendre du poil de la bête, elle oubliait les prédictions funestes qu'on lui accolait, elle parvenait plus facilement à supporter la présence de Peter en cours, quand ils se trouvaient si proches l'un de l'autre et pourtant faisaient mine de s'ignorer. Oh, ça lui faisait toujours mal. Elle ne pensait pas être capable d'oublier un jour Peter tant leur histoire avait été forte et importante, mais la plaie cicatrisait malgré tout, et elle regagnait en optimisme. Elle avait envie de voir de l'avant et de ne plus tourner constamment son regard vers l'arrière. Elle le savait, elle n'en tirerait rien de bon.
Oui, le temps qu'elle passait avec Harry était régulier, et elle appréciait d'autant plus qu'il prenne la peine de lui consacrer du temps et de l'attention qu'elle savait qu'il n'était pas si simple pour lui d'être en sa compagnie. Son père n'avait jamais levé son interdiction de la voir, et Gwen était vraiment touchée par le fait qu'il passe outre ces interdits pour être avec elle, tout simplement. Oui, plus les jours passaient, plus il lui arrivait d'observer Harry sous un angle différent, sans pour autant que ça ait de rapport avec la façon dont elle pouvait regarder Peter. C'était... différent, disons. Et plus apaisant, quelque part. Ce soir-là, après les cours, et comme très souvent, donc, Harry était venue chez Gwen, et celle-ci s'appliquait à leur préparer du mieux qu'elle pouvait à dîner, sa mère étant absente pour la soirée.
-Je te préviens, je ne suis pas du tout un cordon bleu, lui apprit-elle en dégainant ses ustensiles de cuisine. Et si tu veux mettre la main à la pâte, je dis pas non.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
Ces derniers temps, Harry ne pouvait pas s’empêcher de sentir son cœur bien plus léger qu’avant. Ses problèmes étaient toujours présents, encore bien présents d’ailleurs, mais il parvenait plus facilement à les mettre de côté et à ne pas trop y penser. Pour la simple et bonne raison qu’il passait le plus clair de son temps en compagnie de Gwen. Les deux amis n’avaient jamais rechigné sur le temps qu’ils passaient ensemble, ils se voyaient tous les jours au lycée. Mais maintenant, ils ne se contentaient pas des cours pour se voir, ils se voyaient aussi en dehors. Comme avant, plus qu’avant même. Et cela, malgré le fait que le jeune héritier était censé toujours éviter de passer du temps en compagnie de celle qui faisait battre son cœur. Son père ne lui avait pas reparlé de Gwen depuis, mais il n’avait surtout pas pris la peine de lever la « punition ». Normalement, il n’avait donc pas le droit de passer du temps avec la jeune femme, mais il le faisait quand même. Il le faisait déjà avant, mais il ne se voyait pas le faire moins maintenant. Pas alors qu’elle allait si mal… pas alors qu’ils étaient si proches.
Sa meilleure amie lui faisait vraiment un bien fou, même si normalement il ferait sans doute mieux de la préserver en restant loin d’elle. Mais quand il se trouvait en présence de Gwen, Harry avait un peu le sentiment que son double maléfique, que cet entité que son père avait mise en lui, s’éloignait de son esprit. Le Hobgoblin était toujours présent, il ne pouvait pas l’écarter complètement de son esprit, mais il parvenait à moins l’écouter, à moins lui prêter attention. Le jeune homme avait même le sentiment que le super-vilain prenait moins souvent la place maintenant, qu’il parvenait plus facilement à le contrôler. Ce qui n’était peut-être qu’une impression, mais ça lui faisait du bien dans tous les cas. Ce soir-là, le jeune homme se trouvait donc en compagnie de Gwen et il avait l’intention d’en profiter le plus possible. Il allait passer du temps avec sa meilleure amie – fallait-il rappeler qu’elle était surtout la fille qu’il aimait ? – les prochaines heures lui étaient consacrées. Surtout que la mère de Gwen n’était pas là ce soir-là et donc qu’ils avaient prévu de manger ensemble. La jeune femme avait prévu de lui préparer un diner en tout cas.
« Je suis sûr que tu te sous-estimes. » Il pensait ce qu’il disait, il n’y avait aucune raison que sa meilleure amie ne s’en sorte pas pour ce repas. En même temps, le jeune homme ne savait pas vraiment se montrer objectif quand il était question de celle qui faisait battre son cœur. « Je veux bien t’aider oui… mais je vais être beaucoup moins doué que toi. »
Harry afficha un sourire légèrement mal à l’aise (mais c’était déjà un sourire, c’était une bonne chose venant de lui). Chez lui, le jeune homme ne mettait quasiment pas les pieds dans la cuisine et ce n’était certainement pas pour cuisiner. Il y avait des gens… chez lui, pour ce genre de chose.
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Dernière édition par Harry Osborn le Jeu 16 Fév - 18:56, édité 2 fois
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
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wen afficha un air peu convaincu quand son interlocuteur lui affirma qu'il pensait qu'elle sous-estimait ses talents culinaires. La jeune femme, elle était sûre de ce qu'elle disait. On ne pouvait pas vraiment dire qu'elle soit d'un naturel humble, elle savait parfaitement reconnaître quelles étaient ses qualités, autant que ses défauts. Elle admettait sans rougir, par exemple, qu'elle était une excellente élève et qu'elle avait un don pour les sciences, mais la cuisine, ça n'avait jamais trop été son truc. Pourtant, tout ça, c'était de la chimie... mais ça ne l'empêchait pas de n'avoir jamais réussi une seule recette qui ait le goût de ce que sa mère lui préparait, à croire qu'elle lui cachait volontairement des choses dans l'unique but de rester le cordon bleu de la famille (elle n'avait pas de souci à se faire là-dessus, loin s'en faut). Bref, elle appréciait les compliments de Harry mais ce dernier risquait fort d'être déçu en découvrant le résultat fini. Elle le croyait plus aisément, par contre, quand il lui assuré qu'il n'était pas davantage doué pour sa part. Elle devinait bien qu'il ne devait jamais mettre les pieds en cuisine. Pourquoi le ferait-il ? Il y avait du personnel, chez lui, qui s'en chargeait à sa place après tout. Pas grave, elle l'initierait. Deux catastrophes en cuisine essayant de préparer un plat comestible, ça avait peu de chances d'être bon, mais toutes les chances d'être amusant, par contre, et c'était suffisant en soi, après tout.
-Dis pas de bêtises, répliqua-t-elle dans un léger sourire. Et pour commencer, t'as qu'à éplucher les oignons, ça fait un moment que j'ai pas pleuré, je veux que ça continue.
Elle ne disait pas cela pour apitoyer son interlocuteur, c'était même tout le contraire. Tout d'abord, elle cherchait à faire un (maladroit, convenons-en) trait d'humour, qui dissimulait bel et bien un fond de vérité. Elle avait été mal, très mal, dernièrement. Elle ne comptait plus les larmes qu'elle avait pu verser pour la mort de son père, puis en songeant à sa rupture avec Peter. Mais dernièrement, elle avait très clairement retrouvé le sourire. En effet, cela faisait un moment qu'elle n'avait pas pleuré, tout simplement parce qu'elle reprenait goût à la vie et à ses joies les plus simples, et cela, elle le devait au jeune homme qui se trouvait près d'elle. Elle avait toujours vu en Harry un ami intentionné et attentionné, capable de tout pour la soutenir, mais il le lui avait prouvé plus que de raison dernièrement, il n'avait de cesse que d'outrepasser les interdits de son père pour lui consacrer du temps. C'était plus qu'un ami qu'elle voyait en lui dorénavant, c'était celui qui était resté auprès d'elle quand elle avait eu le sentiment que tout le monde l'abandonnait, la personne la plus précieuse qu'il lui restait encore.
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Harry ne disait pas de bêtises non, il était vraiment une bille en cuisine. Ce n’était même pas comme s’il pouvait changer, comme s’il pouvait ne pas en être un. Le jeune homme ne mettait jamais les pieds dans sa cuisine ou quand il le faisait c’était simplement pour demander au personnel de lui préparer quelque chose. Il ne faisait pas de sandwich tout seul, alors il était évident qu’il était une bille en cuisine. Il ne savait donc rien en cuisine et ne voyait pas vraiment comment il allait réussir à aider Gwen à faire le repas. Mais il avait quand même envie de l’aider, juste parce que c’était elle. Cette soirée c’était juste… ces derniers temps, Harry appréciait tous les instants qu’il passait en compagnie de sa meilleure amie. Celle qu’il aimait, s’il y a vraiment besoin de le préciser encore une fois. Alors pour elle, il était prêt à faire la cuisine, ce qu’il n’aurait pas fait pour d’autre personne.
Gwen s’essaya même à un trait d’humour, en affirmant qu’il pouvait couper les oignons parce qu’elle avait suffisamment pleurer et qu’elle n’avait pas envie de le faire de nouveau maintenant qu’elle s’était arrêtée. Harry adressa un sourire à la jeune femme, mais il devait bien avouer que ça le peinait de l’entendre mentionner ses pleurs. Parce qu’il savait parfaitement qu’elle avait énormément pleuré ces derniers temps, et ça lui faisait beaucoup de mal. Surtout qu’elle savait que sa meilleure amie pleurait à cause de Peter et que ça l’ennuyait encore plus. Pour elle, mais aussi pour lui-même.
« On va commencer par les oignons alors. » Dit-il avec entrain, attrapant un couteau dans le but de se mettre au travail. « Je vais me dévouer à pleurer. »
Il valait mieux qu’ils prennent ce détail avec humour oui, même si c’était quand même quelque chose de délicat. Mais Gwen semblait aller mieux, du moins Harry avait le sentiment qu’elle allait de mieux en mieux. En un sens, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher d’espérer que cela venait de lui, que sa présence l’aidait à aller de l’avant. Le jeune homme avait vraiment envie que sa meilleure amie parvienne à se relever pleinement, qu’elle parvienne à avancer. Harry entama donc la coupure de l’oignon, du mieux qu’il pouvait. Il n’avait jamais fait ça avant, mais il osait croire qu’il savait théoriquement s’y prendre. Il enleva la peau d’abord, avant de couper en morceau et rapidement ses yeux se mirent à piquer.
« Ah mais c’est ignoble. » S’exclama-t-il, alors que ses yeux s’embrumaient de larme. Il s’essuya les yeux avec la pomme de la main, ce qui n’arrangeait pas vraiment les choses. « C’est pas humain ce truc… »
En tout cas, ça ne lui donnait pas du tout envie de cuisiner. Bon, il allait le faire maintenant sans souci, mais autrement il préférait largement demander aux employés de maison de lui préparer ses repas. Mais ça c’était parce qu’il était le fichu héritier qu’il était.
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wen afficha un sourire quand Harry affirma qu'il se dévouait à pleurer. Il risquait de le regretter sous peu. Elle se doutait bien que c'était la première fois de sa vie qu'il découvrait les joies de la cuisine ou encore de l'épluchage d'oignon, et elle devait bien reconnaître lui attribuer cette tâche autant pour s'éviter le boulot ingrat que pour guetter sa réaction. Tandis qu'elle s'attelait de son côté à la découpe d'autres légumes bien plus inoffensifs, elle jetait de temps à autre des regards en coin au jeune homme pour voir comment il s'en sortait, et il semblait ne pas s'en sortir si bien que ça, en effet. Il ne mit pas longtemps à se plaindre, en tout cas. Gwen ne put s'empêcher de rire en le voyant lutter contre la pauvre plante qui se défendait particulièrement bien. Elle ne savait même plus à quand remontait la dernière fois où elle avait ri. Mais c'était venu tout seul, un rire simple, franc, sincère. Pas moqueur, non (et Gwen espérait que Harry ne le prendrait pas pour tel), juste joyeux. Tout simplement. Le combat était plus qu'inégal, l'oignon gagnait haut la main. Finalement, la jeune femme daigna mettre fin au carnage et tira un mouchoir de sa poche en se rapprochant du jeune homme. Elle appuya le mouchoir sur sa paupière avec application, afin d'éviter qu'il n'aggrave encore les choses en continuant à s'essuyer les yeux avec ses propres doigts.
-Je t'avais prévenu, ne sut-elle s'empêcher malgré tout de lui dire avant de jeter le mouchoir. Lave-toi les mains, va, tu vas aggraver ton cas, sinon. Je prends la relève.
Pleurer un peu, pour un oignon, ou manquer de pleurer de rire en constatant la maladresse de son meilleur ami, c'étaient là des maladresses auxquelles la jeune femme consentait sans le moindre souci. Et au final, elle appréciait déjà que le jeune homme ait fait un semblant d'effort pour lui faire plaisir, mais elle savait bien qu'on ne le changerait pas. Il y avait heureusement bien des qualités en lui qui compensait son côté "gosse pourri-gâté" pour le moins affirmé. Sans laisser le choix au jeune homme, elle s'installa donc à sa place et prit bel et bien sa relève. Prête à retenir sa respiration, dans l'espoir que ça change quoi que ce soit à l'état où allaient bientôt être ses glandes lacrymales, elle adressa quand même quelques mots à Peter avant ça.
-En fait, je vais m'occuper de la cuisine. En attendant, tu as qu'à... mettre de la musique, par exemple ?
Non pas qu'elle veuille lui signifier de cette manière qu'il était vraiment un incapable aux fourneaux, mais s'ils voulaient rapidement remplir leurs estomacs, ça irait peut-être plus vite ainsi. Sans compter qu'elle ne voulait pas non plus l'obliger à faire quelque chose qui ne le branchait pas.
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C’était une première expérience finalement assez humide pour Harry. D’accord, le jeune homme savait parfaitement que les oignons faisaient pleurer, mais il ne s’attendait pas à sentir ses yeux le piquer à ce point. C’était atroce, qui s’ennuyait sérieusement à couper des objets de tortures comme ça ? Bon, en même temps, quand on faisait la cuisine, ça devait revenir souvent. En tout cas, Harry comprenait bien la leçon et il savait maintenant que c’était atroce de couper des oignons, mais en même temps sa manie de plaquer ses mains sur ses yeux n’allait pas du tout arranger les choses. Mais ce qui occupait surtout l’esprit du jeune homme, c’était d’entendre le rire de Gwen. Harry avait le sentiment que ça faisait une éternité qu’il n’avait pas entendu le rire de la jeune femme, qu’il ne l’avait pas entendu rire à ce point. C’était agréable, vraiment agréable. Et quand elle s’approcha avec un mouchoir pour l’appliquer sur ses yeux, le jeune homme ne put s’empêcher de sentir un frisson le parcourir. Dans ces moments, c’était encore plus évident que son cœur ne battait que pour la jeune femme. Elle le rendait sincèrement heureux, quand bien même ses yeux le faisaient souffrir le martyre. Mais la voir sourire et l’entendre rire réchauffait son âme et la voir si attention avec lui… c’était tout simplement agréable. Oh, ils étaient proches depuis longtemps, mais ça ne l’empêchait pas de se sentir troubler à chaque fois.
Harry afficha un sourire amusé quand sa meilleure amie lui affirma qu’elle l’avait prévenu, c’était le cas oui. Mais bon, il ne s’attendait quand même pas à une telle sensation. Quand elle lui demanda d’aller se laver les mains, sinon il allait aggraver son cas, précisant qu’elle allait prendre sa place, Harry ne se fit pas prier pour ça. Oh, ça ne le dérangeait pas spécialement d’aider Gwen, mais il était évident qu’il était loin d’être vraiment d’une grande aide. Harry se lava donc les mains, avant que sa meilleure amie décrète finalement qu’elle allait s’occuper seule de la cuisine et qu’il n’avait qu’à leur mettre de la musique.
« Je vais faire moins de dégât comme ça, c’est mieux. »
Plaisanta-t-il, avant de s’approcher de la chaine Hi-Fi pour mettre de la musique comme le lui avait demandé sa meilleure amie. Cet instant était tout simplement incroyable, Harry avait le sentiment de ne pas s’être sentit aussi léger depuis une éternité. On ne pouvait pas dire qu’il soit du genre à se sentir léger en temps normal non plus, mais depuis ce que son père lui avait fait, tout était si compliqué. Et cet instant passé avec Gwen était juste parfait, surtout qu’il voyait bien qu’elle allait de mieux en mieux.
« Ça fait longtemps que je ne t’avais pas entendu rire. »
Dit-il finalement, ne pouvant pas s’empêcher de souligner ce détail. Cela faisait longtemps oui et ça faisait vraiment du bien de la voir aller mieux. Harry ne pouvait que se sentir mieux de son côté.
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wen laissa donc à Harry le soin de leur choisir de la musique tandis qu'elle s'appliquait à prendre sa suite dans l'épluchage et la découpe des oignons. Ce n'était pas agréable le moins du monde, elle sentait les larmes lui monter aux yeux, mais ce n'était pas important, parce que ces larmes étaient artificielles. En son for intérieur, elle se sentait bien, vraiment bien. Elle avait le sentiment de ne pas s'être sentie ainsi depuis une éternité, et c'était certainement le cas. Depuis sa rupture avec Peter, elle n'avait pas eu un instant de répit, mais elle arrivait à se reconstruire. C'était presque effrayant, parce qu'elle n'avait pas envie de minimiser ses sentiments pour lui (qui étaient encore très forts et seraient toujours présent quoi qu'il arrive), mais elle commençait à comprendre qu'elle pouvait bel et bien réussir à tourner la page, que rien n'était gravé dans le marbre, qu'elle ne devait pas se résigner à se lamenter, qu'elle avait le droit d'être heureuse, de mener une vie harmonieuse, où Peter lui manquerait toujours mais qui lui permettrait d'aller de l'avant. Elle se sentait vraiment bien, en cet instant. Elle ne prétendait pas, elle ne se forçait pas à sourire, elle appréciait vraiment l'instant qu'elle vivait. Et il ne faisait aucun doute qu'elle le devait à Harry, qui s'était montré au-delà d'un ami prévenant, dernièrement. Elle allait de l'avant, elle savait être heureuse, et alors que la soirée commençait à peine, elle n'avait pas la moindre envie qu'elle se termine. ça aussi, elle ne l'avait pas vécu depuis bien longtemps. La musique retentit à ses oreilles tandis qu'elle jetait les oignons à la casserole et s'attaquait aux autres ingrédients, quand Harry lui fit remarquer que ça faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas entendue rire. C'était logique. Elle-même ne savait plus à quand cela remontait.
-Ça fait longtemps que je n'ai pas ri, répondit-elle afin qu'Harry comprenne que ce n'était pas un hasard, et que sa présence contribuait grandement à son humeur. Ça fait du bien. Elle adressa un grand sourire à Harry. C'est grâce à toi. Elle sentit ses joues rosir légèrement, et pour donner le change, elle se concentra sur la préparation de son plat. Après quelques minutes, il n'y avait plus qu'à laisser le tout mijoter. Ils n'avaient plus à s'en soucier pour le moment. Alors qu'elle refermait le couvercle sur la casserole, les premières notes d'une chanson s'échappaient de la chaîne Hi-Fi. Oh, j'adore cette chanson ! Elle adressa un regard teinté de défi à Harry avant de l'entraîner dans le salon. Tu danses ? C'était plus un défi lancé qu'autre chose. Elle savait que Harry était la dernière personne à aimer danser. Mais justement, c'était d'autant plus tentant que de vouloir le voir se risquer à l'exercice.
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Harry adorait entendre Gwen rire et surtout l'entendre après si longtemps. La jeune femme lui fit remarquer que cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas rit, que ça lui faisait du bien. Le jeune homme appréciait de savoir qu'elle allait mieux, qu'elle se remettait de sa rupture avec Peter. Comme quoi, Gwen pouvait être heureuse sans le jeune homme, sans Spider-Man. Au fond de lui, le jeune homme devait bien avouer qu'il sentait une certaine fierté en lui, de savoir qu'elle allait mieux sans Peter et encore plus quand sa meilleure amie précisa que c'était grâce à lui. Harry ne répondit rien et il était bien content que la jeune femme se concentre sur le repas qu'elle était en train de préparer, parce qu'il ne pouvait pas s'empêcher de sentir un peu troublé. En même temps, c'était comme ça tout le temps avec Gwen, même si elle ne remarquait rien. Mais plus encore maintenant, il y avait quelque chose... il ne saurait pas le dire, mais il y avait quelque chose. En tout cas, Harry se sentait particulièrement touché d'entendre sa meilleure amie affirmer qu'il était en partie responsable du fait qu'elle allait mieux. Ça lui faisait plaisir d'apprendre qu'il était responsable, en partie sans doute seulement, il ne se faisait pas d'illusion non plus, de son bonheur, du fait qu'elle allait mieux. Ce n'était pas une mince affaire après tout, Gwen avait traversé énormément d'épreuve ces derniers temps. Et en grande partie à cause de lui, mais ça la jeune femme l'ignorait et Harry espérait bien qu'elle allait l'ignorer toujours.
En attendant, Gwen s'occupa donc de terminer le repas et Harry... ne fit rien. Il valait mieux pour tout le monde qu'il ne retente pas l'expérience de couper un quelconque ingrédient de la recette. Peut-être qu'il serait bon ton pour lui qu'il tente un jour de s'améliorer en cuisine, mais en même temps ce n'était pas comme s'il avait l'occasion de le faire. Ce n'était pas comme s'il avait une mère avec qui partager ce genre de moment, ou encore un père avec qui le faire aussi... Presque Gwen s'en sortait très bien toute seule et elle le fit donc, refermant la casserole. Quand la jeune femme affirma rapidement qu'elle adorait une chanson qui venait de se lancer de la chaîne Hi-fi, Harry afficha un léger sourire, jusqu'à ce qu'elle le regarde avec défi et l’entraîne dans le salon. Il se laissa entraîner, mais eu un moment de recule en entendant sa meilleure lui demander s'il dansait.
« Arrête Gwen, tu sais bien... que je sais pas danser. »
Il savait pas, il aimait pas, c'était du pareil au même. Oh, Harry était sans doute beaucoup trop coincé, mais ce n'était vraiment pas son truc et sa meilleure amie le savait parfaitement. Bon en même temps, il y avait peu de chose qu'il pouvait refuser à sa meilleure amie et en grande partie parce qu'il l'aimait plus qu'il ne devrait aimer une amie, mais bon... non, vraiment, il n'aimait pas danser.
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wen afficha un sourire amusé quand son meilleur ami lui adressa l'exacte réplique qu'elle attendait de sa part, à savoir qu'il ne voulait pas danser. Que ce soit parce qu'il n'aimait pas ça ou parce qu'il ne le voulait pas, qu'importe, la jeune femme avait su que le jeune homme lui opposerait de la résistance. Harry était toujours tiré à quatre épingles, il avait un caractère bien plus... fermé que celui de Gwen, et s'il avait dû se précipiter sur la piste de danse improvisée qu'était en train de devenir le salon de Stacy pour gesticuler au rythme de la musique, elle aurait immédiatement pensé qu'on l'avait échangé contre quelqu'un d'autre. Oui, bien sûr qu'elle savait qu'il ne serait pas enchanté à l'idée de la suivre dans son idée, c'était dans des moments comme celui-là que se révélait ce qui aurait sûrement dû être une totale incompatibilité de caractère entre eux. Ils avaient des tempéraments si différents qu'ils étaient parfois aux antipodes, mais loin de leur causer soucis, ces derniers avaient en fait plutôt tendance à les rapprocher. Ils se complétaient, en quelque sorte. A vrai dire, il n'y avait personne au monde de qui elle ne se soit senti aussi proche... excepté Peter, Peter avec qui tout avait semblé toujours couler de source. Avant que les choses ne deviennent diablement compliquées. Elle ne retrouvait pas avec Harry le même naturel, la même évidence qu'avec Peter, mais il y avait tout de même se sentiment d'harmonie, de bien-être, ce sentiment qu'il serait toujours là pour elle alors que Peter, lui, avait décidé de la quitter... Hum... Décidément, ces derniers temps, elle comparait de plus en plus Harry à Peter... et elle comprenait de mieux en mieux ce que ça devait signifier... Elle en avait un peu honte, mais elle décidait de ne pas trop y réfléchir quoi qu'il en soit. Ce qu'elle voulait, c'était reléguer ses problèmes aux oubliettes, profiter, se laisser aller... Si elle voulait rire, alors elle rirait, si elle voulait danser de même. Encore fallait-il que Harry accepte de suivre la cadence. Bon, s'il ne voulait pas, ce n'était pas si grave. Mais quand même, elle se sentirait un tantinet toute seule.
-Je sais, répondit-elle simplement. Et alors ? Moi non plus je sais pas danser.
Et comme pour illustrer son propos, elle s'agita au rythme de la musique, sans attendre plus longtemps. Elle ne cherchait pas à être élégante ou même en phase avec la chanson qu'elle écoutait, elle se contentait de bouger. Après quelques secondes, refusant tout de même que Harry la laisse se ridiculiser toute seule trop longtemps, elle attrapa les mains de Harry et l'invita à faire comme elle, c'est-à-dire n'importe quoi. Quitte à ce qu'il l'envoie balader une nouvelle fois.
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Harry n'aimait pas danser, en plus de ne pas savoir le faire, il n'aimait surtout pas ça. Il se sentait ridicule dès qu'il essayer de danser au rythme d'une musique, ce qu'il faisait que de très rare fois. Et Harry... bah il avait un léger souci avec l'idée d'être ridicule, encore plus devant Gwen. Alors que c'était vraiment idiot, puisque la jeune femme n'allait pas s'amuser à le charrier, à se moquer de lui. Mais c'était plus fort que lui, il était beaucoup trop introvertie pour décider comme ça de lui même de se mettre à danser. Même pour Gwen, c'était difficile pour lui de faire un tel effort, même si la jeune femme avait de bons arguments. Elle affirma qu'elle ne savait pas danser non plus, avant de se mettre à danser. Harry ne put s'empêcher d'afficher un sourire amusé en la voyant se dandiner sous ses yeux. Même comme ça, quand elle ne cherchait pas spécialement à danser correctement, ou à être élégante, Harry la trouvait tellement parfaite. Il aimait revoir cette joie de vivre sur son visage, le fait qu'elle sache s'amuser. Même si ce n'était pas vraiment de la même manière qu'il s'amusait lui. Il aimait la voir sourire, la voir aller bien, la voir danser. C'était tout simplement magique, même si elle ne faisait pas grand chose pour être magique. Mais le jeune homme était incapable d'être objectif quand il était question de sa meilleure amie, quoi qu'elle faisait, il était impressionné. Et maintenant qu'elle allait mieux, il avait l'impression de la retrouver pleinement. Il la regardait danser du coup, pour ne pas dire qu'il était complètement sous son charme.
Et puis finalement, Gwen s'approcha de nouveau de lui, le pris par la main pour l'entraîner avec elle et l'inviter à danser avec elle. Harry se retint de l'empêcher de le faire. Si ça avait été une autre personne, il était clair que le jeune homme n'aurait pas pris de gant (en même temps, il ne se trouverait pas là donc...), qu'il l'aurait envoyer bouler comme il savait si bien le faire. Mais c'était Gwen et Gwen... bah il en était complètement dingue, donc il lui passait un tas de truc. Le jeune homme poussa un soupir avant de dédaigner bouger – sans grande motivation, mais c'était déjà ça – son corps en tentant, plus ou moins de suivre le rythme de la musique. Il se sentait tellement ridicule c'était incroyable. Mais bon, il était avec Gwen, alors tout passait beaucoup mieux quand même.
« Qu'est-ce que je ferais pas pour toi. »
Se permit-il d'ajouter. Concrètement, rien, Harry était prêt à tout pour elle. Le pire aussi, il s'en doutait. Comme le fait qu'il soit prêt à prendre le risque d'être avec elle, alors qu'il était censé avoir un rapport plus ou moins direct avec sa mère. Mais il tenait trop à elle pour que ça soit autrement. Il tenait trop à elle pour qu'elle ne puisse pas tout faire de lui. Et en cet instant, il mourrait d'envie de le lui dire. Mais comme d'habitude, il en était incapable...
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uelque part, Gwen savait bien qu'elle était capable d'une influence que peu d'autres (si ce n'est personne) pouvaient avoir sur Harry. Elle savait bien qu'il faisait pour elle des choses qu'il n'accorderait pas à d'autre, comme désobéir aux ordres de son père pour passer du temps avec lui, par exemple. Elle devrait peut-être y voir un signe, comprendre ce que cela voulait dire des sentiments qu'il avait pour elle, mais c'était une chose dont elle n'avait jamais été capable de se rendre compte, ou sur laquelle elle avait inconsciemment fermé les yeux de crainte de perdre son meilleur ami. Oui, elle savait qu'il était prêt à beaucoup de choses pour elle, et malgré tout, elle ne pensait pas en avoir trop joué. Mais peut-être un peu quand même. Elle savait qu'elle lui faisait prendre des risques en lui demandant de venir si régulièrement chez elle alors qu'ils étaient supposés ne pas se voir, elle savait que pour elle, il serait capable de danser sur une musique qu'il n'aimait peut-être même pas pour lui faire plaisir, alors en ce sens, parce que tout ça lui faisait du bien à elle, peut-être qu'elle abusait un peu trop de sa générosité aussi. Mais ce n'était pas par malice, juste parce que sa présence lui faisait du bien, et elle avait la prétention de croire que c'était réciproque. Après tout, s'il ne dansait qu'à contrecoeur, elle n'avait pas l'impression que ce soit une corvée malgré ça. Et puis, c'était plaisant de le voir se laisser aller, même si c'était dans la mesure de ce qu'il tolérait de faire, sachant qu'il ne se le serait certainement pas permis autrement. Parce que c'était elle. Elle avait du mal à exactement se l'expliquer, mais c'était un fait, elle avait le sentiment qu'ils se faisaient réellement du bien, tous les deux, l'un à l'autre...
-J'ai vraiment de la chance de t'avoir, répondit-elle sincèrement tout en se rapprochant de lui. Peut-être un peu trop. Quand elle reprit la parole, elle avait cessé de danser. Je m'en rendais pas compte...
Ou du moins si, elle avait toujours su que Harry était un ami exceptionnel, ce n'était pas pour rien qu'elle l'avait toujours considéré comme le meilleur de tous ses amis, mais elle ne s'était pas imaginée qu'elle pourrait l'observer d'une autre manière, que quelque chose changerait entre eux, irrémédiablement. Elle le comprenait très bien, et ça l'inquiétait un peu. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait. Elle en avait honte et envie en même temps. Ce fut l'envie qui prit le pas sur l'envie, finalement, quand elle déposa ses lèvres sur les siennes.
-Je... désolée... dit-elle en s'écartant finalement d'un pas, le teint rouge tomate.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
Pour Gwen, Harry était prêt à tout. Tout simplement, il n'y avait pas plus simple. Le jeune homme était complètement dingue de sa meilleure amie et c'était même un peu mauvais de sa part de continuer de la considérer comme sa meilleure amie alors qu'il en était fou amoureux. Au point que même son père l'avait vu, raison pour laquelle le jeune homme n'était plus censé passer du temps en compagnie de la belle blonde. Mais pour elle, il bravait tous les interdis. Tous, sans aucune exception. Alors même qu'il savait qu'il allait peut-être la tuer un jour... Harry se sentait vraiment en contradiction avec lui même et il savait qu'il aurait sans doute dû suivre le même exemple que Peter Parker. Mais il ne le faisait, il avait bien trop besoin de Gwen. Quand il était avec elle, le jeune homme avait l'impression d'être lui-même, comme si l'autre en lui n'existait plus. Comme si la belle blonde parvenait à les contenter tous les deux, à leur donner un équilibre. Harry ne se sentait bien qu'en présence de Gwen, alors une petite danse ce n'était rien du tout. Il aimerait simplement trouver le courage de... de lui dire ce qu'il avait sur le cœur depuis toutes ces années. Ce n'était pas si compliqué pourtant, ils étaient bien ensemble, ils avaient besoin l'un de l'autre. C'était naturel, Harry n'avait qu'à se lancer pour avouer à sa meilleure amie qu'elle était bien plus qu'une meilleure amie. Qu'il avait besoin d'elle, qu'elle était le centre de son monde, qu'il avait envie de passer tout son temps avec elle, de tout partager avec elle. Qu'il n'avait besoin de personne d'autre, à part elle... C'était peut-être le moment, mais Harry fut incapable de dire quoi que ce soit. Il se contenta d'afficher un léger sourire quand Gwen affirma qu'elle avait vraiment de la chance de l'avoir, s'approchant de lui. Il ne put s'empêcher de se sentir un peu gêné par cette soudaine proximité. Elle ne se rendait pas compte... de quoi ? Harry attendait la fin de sa phrase, quand elle déposa ses lèvres sur les siennes.
Ce fut comme si... comme si Harry était en train de rêver. Pendant les quelques secondes où les lèvres de Gwen furent posées sur les siennes, il eut l'impression de ne plus être ni capable de respirer, ni que son cœur arrive à battre. Et il avait même du mal à réaliser, ne sachant pas vraiment si c'était un rêve ou pas au final. Jusqu'à ce que Gwen s'écarte finalement de lui d'un pas, rouge comme une tomate, en s'excusant.
« Non... je... » Le jeune homme était tout bonnement incapable d’aligner deux mots. Pourquoi elle s'excusait ? Parce qu'elle regrettait ce qu'elle avait fait ? Parce qu'elle pensait qu'il ne voudrait pas ? Et qu'est-ce qu'il devait faire là ? Finalement, ce fut une voix au fond de lui qui le poussa à bouger ses fesses, à ne pas rester planter devant elle. Ce qu'il fit donc, en s'approchant de nouveau d'elle pour à son tour déposer ses lèvres sur les siennes, le cœur sur le point d'exploser dans sa poitrine.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
G
wen n'en revenait pas d'avoir fait une chose pareille. Et pourtant, c'était bel et bien le cas. Elle avait embrassé Harry, Harry, son meilleur ami de toujours, celui à qui elle avait toujours tout confié de sa vie et à qui elle portait une confiance inestimable, mais que jamais, ô grand jamais, pendant toutes ses années, elle n'avait envisagé comme autre chose que le meilleur des amis, au point de lui parler en détails de sa relation avec Peter, dans ses meilleurs comme dans ses pires moments. Elle avait embrassé Harry. Elle n'en revenait toujours pas, et elle se sentait affreusement gênée, à présent. Et pourtant, quelque part, elle s'était contentée de répondre à l'impulsion du moment, parce qu'elle se sentait bien, en sa compagnie, parce qu'elle avait le sentiment qu'il se passait entre eux quelque chose qu'elle n'avait jamais perçu jusque-là. Rien à voir avec la force de ses sentiments pour Peter, mais c'était quelque part plus simple, de fait. Sur le moment, ce geste lui avait paru évident.
C'était beaucoup moins le cas, à présent. Parce qu'elle se sentait maintenant ballotté entre une flopée d'émotions diverses qui faisaient très mauvais ménage. Ce baiser, elle l'avait aimé, et au vu de sa complicité actuelle avec Harry, elle pourrait même reconnaître que ça pourrait être les prémices de quelque chose, de moins tumultueux mais peut-être aussi de plus réelle que ce qu'avait été sa relation avec Peter, qui avait semblé voué au drame. Mais justement, il y avait Peter, toujours bien présent dans son esprit... Et elle se sentait coupable vis-à-vis de lui. Bien sûr, ils étaient séparés, et il n'y avait aucune chance pour qu'ils se remettent ensemble, elle avait bien le droit d'avoir une vie sentimentale, malgré tout, mais elle avait vraiment le tenace sentiment de l'avoir tout juste trahi... Et que dire de Harry ? Il ne devait rien comprendre à ce qui lui arrivait, le pauvre. Leur relation n'avait jamais ainsi été ambiguë (en tout cas, elle le croyait). C'était pour ça qu'elle s'excusait, parce qu'elle craignait que ce geste impulsif gâche une belle amitié, parce qu'elle avait le sentiment de trahir Peter, parce qu'elle ne pensait pas qu'ils puissent tirer quoi que ce soit de bon de ce qui venait tout juste de se passer. L'air dépassé, interloqué de Harry achevait de l'en convaincre, d'ailleurs. Mais alors qu'elle s'attendait à ce qu'il la rejette gentiment, il se rapprocha d'elle à son tour, et ce fut lui, cette fois, qui l'embrassa. Les battements de son coeur s'accélérèrent, elle ne savait trop ce qui était en train de se passer. Ce qu'elle savait, c'est que c'était loin d'être désagréable. Et que ça allait changer bien des choses...
-Je sais pas si... est-ce qu'on a raison de faire ça ?
Est-ce que ce ne serait pas gâcher leur belle amitié pour un feu de paille ? Sa raison lui disait que oui, un milliard de fois oui... Pourtant, elle avait bien envie de l'embrasser de nouveau.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
C’était vraiment comme vivre un rêve éveillé en cet instant précis. Harry avait le sentiment de voler à la surface de la terre – et pas comme il le faisait quand il était dans le costume du Hobgoblin – tant il se sentait soudainement si bien. Quand il avait eu l’audace d’embrasser de nouveau Gwen, poussé par le fait qu’elle l’avait embrassé en premier, il avait simplement le sentiment que tout devenait réel et que tout était en train de changer. En bien, rien ne pouvait être mieux que ce moment précis. Il était avec Gwen, il venait d’embrasser Gwen, c’était juste… magique. Mais bien sûr, la réalité ne manqua pas de revenir le frapper de plein fouet. Gwen s’était excusée, le jeune homme avait espéré qu’elle ne regrettait pas ce qu’elle avait fait. Il avait voulu lui prouver qu’elle n’avait aucune raison de le regretter, mais maintenant elle affirmait qu’elle ne savait pas si c’était une bonne chose, s’ils avaient raison de faire ça.
En soit, c’était surement logique de se poser la question, parce que ça allait évidemment changer beaucoup de chose entre eux, à commencer par leur amitié. S’ils s’embrassaient, s’ils sortaient ensemble – Harry était en train de rêver complètement, porté par ce qu’ils venaient de vivre – ça n’allait plus jamais être comme avant. Mais justement, le jeune homme avait envie de croire que ça allait être mieux. Harry ne put pas s’empêcher donc de se sentir légèrement vexé par les propos de sa meilleure amie, qu’il pouvait quand même difficilement considérer comme une meilleure amie maintenant. C’était parfaitement idiot, mais Harry aurait aimé qu’elle soit juste conquise par ce qu’ils venaient de partager, autant que lui était pleinement conquis. Mais, le jeune homme prit sur lui. Il sentait en lui gronder une fureur qui avait trop tendance à se montrer dernièrement, mais il pouvait se contrôler. Il savait qu’il pouvait le faire, surtout qu’il se trouvait quand même en face de Gwen, encore si proche d’elle. Au lieu de s’emporter, de se laisser aller à la vexation, le jeune homme se contenta simplement d’enfin mettre le point sur ce qu’il ressentait. Il ne pensait pas que ça arriverait un jour, il devait bien l’avouer.
« Gwen… » Il marqua une pause, un peu stressé par ce qu’il avait l’intention de dire. « Je t’aime depuis… je t’aime depuis toujours. »
C’était vraiment comme s’il se trouvait dans un rêve. Parce qu’il avait embrassé Gwen et que maintenant, il lui disait qu’il l’aimait. Même dans ses rêves les plus fous, en fait, il n’avait pas imaginé une seule seconde cette scène. Parti, comme souvent, en perdant. Maintenant, il venait de le lui dire.
« Je sais bien que tout est compliqué pour toi dernièrement mais… » Harry hésita, il n’était vraiment pas doué pour ça. « Je… Je ne veux que ton bonheur moi. »
Il ne savait même pas vraiment où il voulait en venir lui-même, mais il espérait quand même que Gwen n’allait pas simplement lui dire d’oublier ce qu’ils venaient de vivre. Il en serait incapable.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
G
wen n'imaginait pas un seul instant que ses propos puissent blesser Harry de quelque manière que ce soit. Si elle en avait eu la moindre idée, si elle avait eu le moindre idée de ce que son "meilleur ami" (mais il n'en était plus un, c'est évident) lui avoua ensuite, elle aurait sans doute choisi d'autres mots. Enfin, surtout, elle aurait fait bien des choses totalement différemment. Pour elle, il était évident qu'ils devaient songer posément à la situation avant de faire quelque chose qu'ils finiraient par regretter. Leur amitié était réellement précieuse à Gwen, ces derniers temps, elle avait même le sentiment qu'il ne lui restait que ça (ce qui justifiait sans doute en partie la situation présente, d'ailleurs), et elle ne voulait pas tout perdre parce que, l'espace d'un instant, ils avaient envisagé être plus qu'amis. Sauf que l'aveu que lui fit Harry lui offrit de comprendre ce qui jusqu'ici lui avait totalement échappé : ce n'était pas seulement maintenant qu'il envisageait qu'il puisse y avoir plus entre eux.
C'était une chose à laquelle il avait déjà eu tout le loisir de réfléchir. Parce qu'il était amoureux d'elle. Harry était amoureux d'elle... Gwen n'en revenait pas... Et quelque part, elle se sentait un peu bête de n'avoir rien vu, parce qu'il y avait sûrement eu des indices qui auraient pu le lui laisser comprendre. Elle pensait à toutes les fois où elle s'était confiée à lui, où elle lui avait parlé de sa relation avec Peter... et elle se sentait bête, et même cruelle... Et maintenant, elle ne savait pas trop comment prendre les choses. Il l'aimait, mais elle, est-ce qu'elle l'aimait ? La réponse était malheureuse et sans appel. C'était Peter, qu'elle aimait. Harry, elle l'adorait, elle l'estimait, elle le respectait, elle lui confierait sa vie, mais elle n'était pas amoureuse de lui. Elle laissa passer un instant de silence. La question qu'elle leur posait à eux deux pour commencer ne se posait plus qu'à elle-même, dorénavant. Est-ce qu'elle avait raison de faire ça ? Est-ce que, sur le long terme, elle n'allait pas faire mal à Harry ? Et en même temps, elle ne serait jamais avec Peter, avec qui d'autre ça aurait des chances de marcher sinon lui ? Elle se sentait perdue.
-Je... J'ignorais que tu ressentais ça pour moi, répondit-elle alors honnêtement. En cet instant, elle ne se sentait vraiment pas digne des sentiments qu'il avait pour elle. Surtout qu'elle n'était tout simplement pas capable de lui rendre son "Je t'aime". Et pourtant, c'était elle qui l'avait embrassé en premier. Je me sens bien, avec toi, Harry, vraiment, je... je ne sais pas si je vais être à la hauteur des sentiments que tu as pour moi, mais... J'ai envie de nous laisser une chance.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
Harry avait du mal à se rendre compte qu’il venait bel et bien de dire à Gwen qu’il l’aimait, c’était un peu comme si un rêve devenait réalité. Il avait, tellement de fois, songé à un tel moment, comme si c’était impossible que ça arrive. Et pourtant, c’était arrivé. Il lui avait dit qu’il l’aimait, il lui avait avoué ses sentiments et le jeune homme se sentait tout simplement libre. Bien plus libre. Il ne savait pas pour autant si c’était une bonne chose, s’il n’était pas en train de tout gâcher. Parce que même si Gwen l’avait embrassé en premier, elle émettait quand même des doutes sur le bien fondée de cette embrassade. Comme si elle regrettait, ou qu’elle avait peur de regretter. Le jeune homme n’était pas complètement idiot, il se doutait que cela devait venir en partir de Peter. Gwen l’aimait, elle l’aimait sans doute plus que lui en fait. Est-ce qu’elle l’aimait quand même ? Le jeune homme voulait croire que si elle l’avait embrassé, c’était le cas. Parce qu’elle n’était pas du genre à jouer avec les sentiments des autres, encore moins les siennes. Du moins, c’était ce qu’il se disait. Gwen ne pouvait pas jouer avec lui, c’était impossible. Donc elle devait l’aimer, mais il se doutait qu’elle l’aimait moins que Peter. Parce que Peter… c’était Peter. Sauf que ce dernier avait décidé de ne pas continuer avec elle, de l’abandonner, il avait perdu sa chance. Du moins, c’était ce qu’il se disait.
Harry afficha un sourire un peu gêné quand Gwen souligna le fait qu’elle ignorait qu’il ressentait ça pour lui. En même temps… pour qu’elle ne l’ignore pas, il aurait fallu qu’il lui en parle. Ce qu’il n’avait jamais fait donc, parce qu’il avait trop craint les retombés. Mais maintenant c’était fait, il ne regrettait pas. Encore moins quand sa meilleure amie – pouvait-elle encore le considérer comme telle ? – affirma qu’elle se sentait bien en sa compagnie et qu’elle avait envie de leur donner une chance. Le jeune homme sentit son cœur s’accélérer d’un coup. Elle avait envie de leur donner une chance, comme un couple. Est-ce qu’ils pouvaient vraiment être un couple ? Il avait envie de croire que oui, enfin. C’était vraiment plus qu’un rêve en cet instant précis.
« Je suis sûr que tu seras à la hauteur. » Affirma-t-il alors, dans un nouveau sourire, un peu plus sincère et heureux. Il ne savait pas toutes les interrogations de sa meilleure amie et il valait sans doute mieux qu’il n’en sache rien, mais il croyait sincèrement qu’elle pouvait être à la hauteur. Qu’ils pouvaient être à la hauteur. « Je veux qu’on ait une chance aussi. » Il avait peine à croire que c’était bel et bien lui qui venait de prononcer ces mots. Et pourtant, c’était bien le cas. Et même, il osa encore plus en s’approchant une nouvelle fois de sa meilleure amie (qui n’en était plus une, nous l’avions dit) et l’embrasser encore une fois C’était tout bonnement incroyable.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
G
wen n’était vraiment pas sûre d’agir comme elle le devrait avec Harry. Elle craignait qu’il attende beaucoup trop de cette relation, et qu’elle ne soit pas capable de répondre à ses attentes, que le fait d’être avec elle lui fasse comprendre qu’il n’y avait qu’en imagination que les choses pouvaient marcher entre eux. Est-ce que ça pouvait marcher entre eux, d’ailleurs. En tout cas, Gwen le voulait, elle le voulait sincèrement, si elle voulait leur donner une chance, comme elle l’affirmait, ce n’était pas pour nourrir le jeune homme de faux espoirs, mais parce qu’elle pensait vraiment que leur histoire pouvait donner quelque chose, en tout cas, en sortant avec lui, elle s’engageait à ce que les choses soient sérieuses, à ce qu’elles durent. Ce ne serait sans doute pas toujours simple, d’autant plus que l’ombre de Peter planerait toujours sur leur histoire. Mais c’était possible. La jeune femme espérait du fond du cœur ne pas se leurrer, être réellement prête pour une nouvelle relation, ne pas se servir de Peter dans le seul et unique but de mettre un pansement sur sa douleur et sa précédente déception amoureuse. Surtout, elle espérait qu’elle arriverait à rendre Harry heureux… Sur ce dernier point, le sourire qu’il lui adressait dissipait la moindre de ses craintes et de ses interrogations. Elle ne l’avait jamais vu sourire comme ça. Là, en cet instant, elle le ressentait, elle ne se voyait pas en douter, cette situation l’enthousiasmait vraiment, il croyait en eux, il était prêt à l’aimer au point de la soutenir quoi qu’il arrive, jamais il ne l’abandonnerait. N’était-ce pas de cette histoire dont ils avaient eu besoin dès les premiers instants, l’un comme l’autre ? Si… La confiance de Harry était, en tout cas, communicative, et quand il déposa à nouveau ses lèvres sur les siennes, elle fut tout simplement incapable de réfléchir encore. Elle devait prendre les choses comme elles lui venaient, ils pouvaient vraiment vivre quelque chose de fort et de réel, tous les deux, une véritable histoire, qui méritait d’être vécue. Elle lui rendit donc son baiser en prenant le parti de le savourer, tout simplement.
Embrasser Harry, c’était très étrange, elle avait si longtemps pensé qu’il ne se passerait jamais rien entre eux, que leur histoire ne prendrait jamais une telle tournure, que ce changement nécessitait tout de même un temps d’adaptation. Mais ce n’était pas déplaisant, en même temps. Il l’embrassait comme quelqu’un qui vous aime, sincèrement. Et Gwen en avait grand besoin, de se sentir aimée. Quand leurs lèvres se détachèrent de nouveau, elle esquissa un fin sourire. Il lui faudrait un léger temps avant de s’y faire, mais il fallait simplement qu’ils parviennent à rester naturel, et tout irait bien. Mais avant ça, il y avait certaines choses qu’il fallait qu’ils mettent au clair. S’ils voulaient partir sur de bonnes bases, c’était indispensable.
-Pourquoi tu ne m’as jamais rien dit ? demanda-t-elle alors doucement.
Est-ce que ça aurait changé quelque chose, s’il lui en avait parlé plus tôt. Non, sans doute pas, en vérité, mais elle devait bien reconnaître qu’elle regrettait avoir mis si longtemps à comprendre.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
Harry était tout simplement sur un petit nuage. Oh, il se doutait que rien n’était si « naturel » encore, qu’ils allaient avoir besoin de temps avant d’être naturel, mais en même temps, il était heureux. Cela se voyait sur son visage d’ailleurs qu’il l’était et il n’avait pas l’intention de le cacher. À quoi bon en même temps ? Il était heureux et il aimait le fait d’être heureux. Cela faisait si longtemps qu’il ne s’était pas sentit aussi heureux. En même temps, ces derniers temps, le jeune homme avait tendance à broyer constamment du noir en grande partie parce qu’il ne pouvait pas vraiment exprimer ce qu’il ressentait pour sa… petite amie (?). Maintenant, il pouvait le faire, il n’avait vraiment aucune raison de refouler ses sentiments. Même si, en même temps, il aurait peut-être dû mieux faire de pas les exprimer de la sorte. Ce n’était pas vraiment parce qu’il se sentait heureux, presque épanoui même, que tout était si simple pour autant. Gwen passait une période quand même difficile, elle sortait d’une histoire avec Peter. Mine de rien, le jeune homme ne pouvait pas ignorer tout cela. Comme il ne pouvait pas non plus ignorer le fait qu’il était toujours l’assassin du père de la jeune femme, qu’il était un super-vilain, qu’il était apparemment prédestiné à être là au moment de sa mort. Mais il choisissait tout simplement de mettre ça de côté, de ne pas s’en préoccuper pour le moment.
Tout comme, il aurait aimé éviter, il devait bien l’avouer, les questions de Gwen. Celle-ci lui demanda pourquoi il ne lui avait jamais rien dit. Cela pouvait sembler idiot maintenant, mais en même temps Harry n’avait tout simplement pas pu le faire. Et il ne pensait pas, de toute façon, que ça aurait changé quelque chose. Parce qu’avant, Gwen n’aurait peut-être pas réagi de la façon dont elle le faisait en cet instant précis.
« Je n’osais pas. » Dit-il sincèrement. Il n’avait aucune raison de mentir en même temps, autant qu’il dise franchement ce qu’il pensait. La raison qui l’avait poussé, tout ce temps, à ne pas dire à Gwen ce qu’il avait sur le cœur. « J’avais peur que tu le prennes mal. Que tu… Je ne pensais pas que tu pouvais partager quelque chose et je ne voulais pas gâcher notre amitié. Je tiens trop à toi. »
S’il lui avait tout dit, qu’elle n’avait pas apprécié, qu’elle ait rejeté ses sentiments, tout aurait été bien différent entre eux ensuite. Il y aurait eu forcément un malaise et Harry aurait perdu sa meilleure amie, en perdant donc la fille qu’il aimait. Il n’avait pas eu envie de la perdre et donc il n’avait pas pris de risque, il avait été lâche en quelque sorte. Mais en même temps, il avait sans doute valu mieux ça que de la perdre totalement. Et puis… quand elle s’était mise avec Peter.
« Et puis ensuite, tu… tu étais avec Peter. » Ajouta-t-il d’ailleurs, n’aillant aucune envie de mentir à Gwen.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
L'
intention de Gwen n'était pas de mettre Harry dans l'embarras, même si elle se doutait que ça n'allait pas le mettre totalement à l'aise, mais au vu de la tournure que devait prendre la situation, elle pensait qu'il était important, pour démarrer sur de bonnes bases, de mettre cartes sur tables, de tout se dire, histoire qu'il ne reste pas ces espaces obscurs pour potentiellement assombrir une relation naissante et par essence fragile, bien sûr, car elle ne se fondait pas sur des bases extrêmement solides, même s'il le faudrait certainement. La jeune femme attendit donc la réponse de Harry, et fut bien contente que le jeune homme accepte de lui répondre, même si ce n'était pas forcément simple pour lui, même s'il lui en demandait vraiment beaucoup. Il n'osait pas. Ce n'était pas surprenant, effectivement. Ce n'était pas des choses faciles à dire. Avouer ses sentiments n'avait rien d'évident, surtout quand on était convaincu qu'ils n'étaient pas réciproques. Il ajouta qu'il ne voulait pas gâcher leur amitié, là encore, elle pouvait parfaitement comprendre. Et au fond, il n'avait pas eu tort. Si tout ce qui lui était arrivé n'était pas advenu, si Gwen n'avait pas pu constater la présence de Harry au quotidien pour elle au moment où elle se sentait autrement désespérément seule, si elle n'avait pas vécu tout ce qu'elle avait vécu, se serait-elle intéressée au jeune homme de cette manière ? Non, il fallait bien qu'elle se montre honnête, ça n'aurait pas été le cas. Ce n'était pas comme si elle prenait conscience de sentiments qu'elle avait toujours eus. Ses sentiments pour lui avaient évolué, ce n'était pas la même chose. Et encore, elle avait bien conscience que la tendresse qu'elle éprouvait pour Harry n'avait rien à voir avec l'amour qu'elle éprouvait (même encore maintenant) pour Peter. Peter... l'autre raison pour laquelle il s'était tue. Et Gwen prenait cruellement conscience du nombre de fois où, sans le vouloir, elle avait dû briser le coeur de son "meilleur ami" qui lui, pour sa part, n'avait jamais dû la considérer sous cet angle.
-Quand je pense à tout ce que je t'ai dit sur lui, dit-elle alors... Et elle ne lui avait rien caché, s'était épanchée auprès de lui à chaque étape de leur relation, elle avait dû tant de fois lui briser le coeur ! Et ce n'était pas un dessein... Je suis vraiment désolée, si j'avais su...
Mais si elle avait su, ils n'en seraient pas là, parce qu'elle n'aurait pas été capable d'accueillir sa déclaration comme elle le faisait à présent. Cela n'aurait servi qu'à briser quelque chose entre eux, dans une relation qui lui était pourtant si précieuse, indispensable.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
Harry ne se sentait vraiment pas à l’aise de parler ainsi à Gwen de ce qu’il avait sur le cœur. Même si, clairement, leur relation était en train d’évoluer, le jeune homme manquait encore cruellement de confiance en lui. Et ce n’était vraiment pas évident pour lui d’expliquer à sa meilleure amie (c’était encore sa meilleure amie ?) pourquoi il n’avait pas pris la peine de lui parler de ses sentiments avant. Parce qu’en soit, il avait peut-être été idiot de ne pas prendre les devants avant. Et en même temps, Harry avait bien conscience que s’il avait révélé à sa meilleure amie ses sentiments avant maintenant, peut-être qu’elle n’aurait pas réagi de la même manière. Surtout que là, c’était bel et bien elle qui avait fait le premier pas. Il n’avait pas eu le droit à une veste du coup. Enfin, maintenant, Gwen savait tout. Elle savait qu’il l’aimait depuis longtemps, elle savait qu’il n’avait pas eu le courage de lui en parler avant, et qu’une fois qu’elle avait été avec Peter, il avait eu encore moins de raison de lui en parler. Harry afficha un léger sourire quand Gwen revint sur le fait qu’elle avait parlé énormément de Peter, qu’elle lui avait parlé de lui, avant et après sa rupture. Mais il ne lui en voulait pas.
« Tu n’as pas à être désolée. » Lui dit-il d’ailleurs. Il le pensait vraiment, Gwen n’avait aucune raison de s’excuser. Les choses faisaient qu’elle était avec Peter avant. Mais ce n’était pas grave. Bon, évidemment, Harry ne pouvait qu’apprécier le fait que son ennemi juré – parce qu’il était bel et bien son ennemi juré, même s’il ne pensait pas à cela maintenant, il n’avait pas envie de penser à tout cela maintenant – avait quitté Gwen, parce que maintenant… eh bien, maintenant, ils pouvaient être ensemble. « C’est comme ça. »
Rien n’allait pouvoir changer dans le passé de toute façon. Les choses faisaient que c’était ainsi et pas autrement, mais au final… ça se terminait assez bien. Du moins, Harry pour le moment n’avait absolument pas envie de changer quoi que ce soit. Même si certaine chose était difficile, il était heureux là tout de suite. Parce qu’il était avec Gwen, parce que leur relation se faisait bien plus précise, parce qu’elle lui disait qu’elle avait de la chance de l’avoir.
« C’est moi qui est de la chance de t’avoir, tu ne sais pas à quel point. »
Et il valait mieux, sans doute, qu’elle ignore encore pendant un moment. Parce qu’il y avait de nombreuses choses que le jeune homme n’avait aucune envie qu’elle découvre. Comme le fait que, contrairement à son ennemi juré justement, il ne prenait pas la peine de s’éloigner de la jeune femme afin de la protéger. Alors qu’il savait parfaitement qu’il la mettait en danger, qu’il serait présent au moment de sa mort. Moment qui allait d’ailleurs arriver bien plus rapidement que ce qu’il ne pouvait imaginer. Parce qu’il était dans une bulle en cet instant précis.
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wen pensait avoir toutes les raisons du monde de s'excuser. Pour ses maladresses passées, mais aussi pour ce qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser dans l'instant présent, et penserait sûrement toujours dans le futur. Elle avait eu tort de se confesser ainsi concernant ses sentiments pour Peter à Harry, alors que ce dernier était déjà amoureux d'elle, avait apparemment toujours été amoureux d'elle... Elle avait dès le départ fait planer l'ombre de Peter sur leur relation... et elle serait toujours là, cette ombre, en fin de compte, ne cesserait jamais d'être là, parce que Gwen ne pourrait jamais oublier son ex petite amie, elle était convaincue qu'ils auraient fait leurs vies ensemble si les circonstances ne les avaient pas séparés, et quoi qu'il advienne, Harry serait toujours un second choix. C'était cruel, c'est évident... et pourtant, Gwen avait envie de croire que ce qui se tissait entre Harry et elle durerait, aurait de l'importance, aurait de l'avenir, elle voulait croire que de leur complicité de toujours naîtraient des sentiments de sa part. Il la rendait heureuse, il l'aidait à remonter la pente, elle se sentait bien en sa présence. Que fallait-il de plus ? La jeune femme faisait un pari sur l'avenir et elle espérait que Harry ne souffrirait pas dans le processus (mais en vérité, ils souffraient tous, Harry, Peter et elle). Elle espérait seulement se montrer à la hauteur des sentiments que le jeune homme lui portait. Quand il lui disait avoir de la chance de l'avoir, qu'elle n'imaginait pas à quel pointk elle devait bien reconnaître en douter. Oh, elle voulait vraiment être la femme qui saurait rendre le jeune homme heureux, mais elle savait bien qu'elle emmenait dans leur relation des bagages qui seraient peut-être par moments assez lourds à porter, beaucoup trop lourds à porter.
-Je ferais de mon mieux pour être ta chance, assura-t-elle avec douceur. Et pour que tu sois la mienne.
Elle n'était pas hypocrite, elle voulait vraiment qu'ils se donnent une chance, autant que possible, ils avaient, normalement, tout à y gagner, non ? Gwen avait envie d'y croire, en tout cas, elle pensait vraiment qu'ils pouvaient affronter leurs démons, et passer outre leurs passés. Et si cela signifiait faire une croix sur Peter ? Eh bien, c'était un peu l'objectif, au fond, même si elle ne se pensait pas vraiment capable d'une chose pareille. Pas du tout capable, même. Harry était un garçon exceptionnel, et Gwen ferait tous les efforts possibles pour l'aimer comme l'aimait, mais elle n'était pas sûre que ça suffirait. Et l'avenir lui apprendrait que Harry ne mériterait vraiment pas tant d'efforts.. quoique la situation est toujours plus complexe que cela. Tout n'est jamais tout noir ou tout blanc. D'ordinaire, Gwen le savait, elle finirait par l'oublier.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
Gwen ne se rendait pas compte en effet de la chance qu’Harry avait de l’avoir… non, elle ne pouvait pas s’en rendre compte. Et en un sens, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de culpabiliser un peu quand il pensait à tout ce qu’il y avait à côté. Au fait qu’il avait tué le père de la jeune femme, qu’il n’arrivait pas à le lui dire. Au fait qu’il soit présent dans cette prédiction qui l’avait éloignée de Peter. Le jeune homme le savait, normalement il devrait lui dire la vérité, il devrait l’informer pour sa situation… mais il ne parvenait vraiment pas. Parce qu’il se disait que justement, si jamais elle devait être au courant pour sa nature, celle que son père lui avait donné sans son accord, elle allait forcément le voir différemment… elle allait forcément le détester. Qu’est-ce qu’il pourrait faire d’autre en même temps, si elle découvrait qu’il était celui qui avait tué son père ? Elle allait le haïr, alors que justement… ils se rapprochaient enfin. C’était la première fois qu’il avait le sentiment d’être enfin heureux, que sa vie prenait enfin un sens. Il ne pouvait donc pas tout gâcher, ce n’était pas possible. Harry savait donc que la jeune femme ne se rendait pas à quel point elle était sa chance, même s’il appréciait pleinement les propos qu’elle lui adressa. Il afficha un sourire d’ailleurs, quand elle lui dit qu’elle ferait en sorte d’être sa chance. C’était inutile, parce qu’elle était déjà pleinement sa chance, parce qu’Harry ne pouvait que considérer qu’il avait énormément de chance qu’elle se rapproche de lui. Il n’avait aucune idée de comment ça allait se dérouler, il ne savait pas si ça allait durer longtemps (il espérait en tout cas), mais là tout de suite, Harry se sentait juste heureux. Il avait le sentiment qu’il ne s’était pas sentit aussi heureux qu’aujourd’hui.
« Tu es déjà la mienne. » Dit-il dans un sourire, le pensant sincèrement. Elle était tellement sa chance… il était chanceux, elle ne se rendait pas compte à quel point.
Harry avait un peu le sentiment de vivre un rêve éveillé en se rendant compte que tout prenait un degré différent avec Gwen, qu’ils se rapprochaient comme cela. Il n’osait pas le croire, il ne pensait pas que ça puisse arriver un jour, surtout pas depuis qu’elle s’était rapprochée de Peter. Mais elle n’était plus avec Peter, elle était avec lui du coup… C’était ça, ils étaient ensemble ?
« Tu n’imagines pas à quel point je me sens bien avec toi. » Harry afficha un nouveau sourire. « À quel point je me sens heureux. »
Alors qu’il se sentait au plus bas depuis que son père avait pris cette décision pour lui, qu’il avait gâché sa vie. Maintenant, le jeune homme avait envie de croire que tout pouvait s’arranger, que tout pouvait aller bien. Alors qu’il se réjouissait évidemment trop vite, parce que la situation allait s’aggraver grandement prochainement… le destin aillant décidé que rien ne pouvait couler de source.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
G
wen afficha un sourire quand son interlocuteur lui affirma qu'il était chanceux de l'avoir. Elle aimerait le croire, elle avait envie de le croire, sincèrement, elle avait envie que le jeune homme n'ait aucun regret, d'être à la hauteur des sentiments qu'il avait pour elle. Ce ne serait pas une mince affaire, mais elle comptait bien, malgré tout, faire tout son possible pour bel et bien devenir la chance de Harry si elle ne l'était déjà. C'était facile, de vouloir être à la hauteur, de vouloir faire en sorte d'être digne des sentiments que le jeune homme éprouvait pour elle, quand il lui faisait comprendre, de mille et une manières qu'il l'aimait. C'était un amour fort, sûr et sincère qu'il éprouvait pour elle, et c'était très exactement de cela qu'elle avait besoin pour l'heure... Peut-être était-ce la preuve qu'elle se jouait de lui... Parce qu'elle aimait le fait d'être aimée plus qu'elle ne savait aimait Harry... Il n'empêche qu'elle avait de vrais sentiments pour Harry. Peut-être pas les bons, mais de vrais sentiments, et ces sentiments faisaient qu'elle lui serait loyale et fidèle. Elle ne le trahirait pas, elle resterait avec lui, à ses côtés, et elle mettrait tout en oeuvre pour que leur histoire marche (bien sûr, elle ne s'était pas doutée que les choses allaient se passer bien différemment, et qu'elle aurait tôt fait de regretter ce moment que, pourtant, elle appréciait infiniment en cet instant. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie si bien, si légère, si heureuse. Elle n'était pas la seule à rendre l'autre heureux, bien au contraire, même. Cela même si ce n'était pas de la même manière.
-Je suis heureuse, moi aussi, affirma-t-elle avec la plus grande des sincérités, parce qu'elle le pensait bel et bien, ce moment la rendait heureuse, la compagnie du jeune homme la rendait heureuse. Et cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas goûté à ce genre de joies toutes simples et évidentes. Elle était heureuse, oui... peut-être pas aussi euphorique ou enthousiaste qu'elle devrait peut-être l'être, mais heureuse malgré tout, parce qu'elle se découvrait de nouvelles perspectives. Elle avait fini par croire que son destin était tout tracé, qu'elle n'avait plus rien à attendre ou à espérer des sentiments humains, mais Harry, lui, arrivait à lui faire croire le contraire. Elle déposa doucement une main sur son visage. Tu n'imagines même pas à quel point j'ai lutté pour t'entendre dire ce genre de chose un jour.
Pas spécialement qu'il était heureux parce qu'il était amoureux d'elle. Il aurait fallu pour cela qu'elle comprenne la nature de ses sentiments à son égard. Mais parce qu'il lui semblait constamment triste et indifférent. Pour une fois, elle avait le sentiment qu'il rayonnait. Et elle aimait y être pour quelque chose. , q
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
Harry se sentait vraiment heureux, comme jamais il n’avait cru être heureux un jour. Entendre qu’en prime, Gwen se sentait heureuse aussi, ça avait le don de lui mettre du baume au cœur. Il se sentait vraiment bien et ça n’était pas anodin. Le jeune homme avait le sentiment de ne pas s’être senti aussi bien depuis très longtemps, il avait même le sentiment que c’était la première fois qu’il se sentait aussi bien. Tout cela parce qu’il se sentait léger maintenant. Gwen était au courant qu’il l’aimait et plus encore, elle l’aimait en retour au point qu’ils s’embrassent, qu’ils se fréquentent (parce que c’était ça non ? Il n’allait pas finalement se réveiller d’un rêve et se rendre compte qu’il n’était pas aussi proche de Gwen…). Il avait le sentiment d’avoir perdu un énorme poids sur la conscience maintenant que sa meilleure amie – qui était plus que sa meilleure amie maintenant – était au courant de la vérité et qu’il n’avait donc plu aucune raison de se cacher. Il avait enfin avoué qu’il était amoureux d’elle, elle le savait et le mieux c’était qu’elle l’acceptait.
Tout était agréable à ses yeux, tout était bien, tout était plaisant et donc quand Gwen posa une main sur sa joue, il se sentait bien, parfaitement bien. Il aimait ce geste tendre, qu’il ne pensait pas vivre avec la jeune femme un jour. Et pourtant, ils étaient là, elle lui touchait délicatement la joue, tendrement, au point de faire battre énormément son cœur. Mais ça n’avait rien à voir avec les propos qu’elle lui adressa ensuite. Harry adressa un sourire à sa petite amie (c’était tellement dingue de la qualifier de petite amie).
« Je suis désolée de t’avoir causé autant de problème. »
Il le dit légèrement, mais sincèrement. Il n’avait pas envie d’ennui à la jeune femme, qu’elle se fasse autant de souci pour lui. Même si, bien sûr, il ne pouvait pas vraiment affirmer qu’il était si heureux que cela avant. En même temps, il fallait bien avouer que la vie n’avait pas était sereine avec lui ces derniers temps. Entre ce qu’il vivait habituellement, la manière dont son père se comportait avec lui, ce que l’homme avait fait avec le sérum, ce que lui-même avait fait à cause de ce sérum… le fait qu’il ait tué le père de Gwen. D’ailleurs, Harry savait bien au fond qu’il ne méritait sans doute pas du tout de vivre comme ça, d’être heureux avec la jeune femme… mais en même temps… il ne voulait pas passer à côté de cette chance d’être enfin bien dans sa vie.
« J’ai tellement de chance de t’avoir et que tu luttes pour moi. »
Si elle savait la vérité… non, mais il était hors de question qu’elle apprenne un jour la vérité. Et même si Harry savait parfaitement qu’elle était en danger à ses côtés (raison de plus pour lui de se séparer d’elle, de faire comme Peter… mais il en était incapable), il avait envie de croire que ce n’était pas grave, qu’elle le découvrirait jamais.
Il est des amitiés qui ne font que rapprocher les cœurs sans les unir.
G
wen fit doucement "non" de la tête quand Harry s'excusa de lui avoir causé tant de problèmes. "Non" parce qu'elle n'avait pas la moindre envie qu'il s'excuse, puisqu'elle considérait qu'il n'avait aucune raison de le faire, "non" parce qu'il ne lui causait aucun problème (en fait si, il était à la source même de bon nombre de ses problèmes les plus graves, en réalité, mais elle était bien sûr incapable de s'en rendre véritablement compte), "non" parce que les regrets ne servaient à rien. Pour le moment, elle n'avait aucune envie de regarder en arrière, en arrière, il y avait beaucoup de douleur et de concessions, beaucoup de bonheur, aussi, mais un bonheur lié à celui qui avait totalement renoncé à elle, et qu'elle faisait de son mieux pour l'oublier dans les bras de Harry. Elle ne voulait pas davantage penser au futur, qui pourrait rapidement l'angoisser si elle y pensait trop. Il n'y avait que le présent, le présent et uniquement le présent. Et au présent, Gwen était avec Harry, et elle se sentait bien en sa compagnie, il lui faisait oublier ses craintes et ses doutes, mettait un baume agréable sur ses blessures les plus vives. Alors de quoi s'excuserait-il exactement ? Il n'avait pas la moindre raison de le faire, en réalité. Bien au contraire, même.
-Tu ne me causes aucun problème, répondit-elle en le regardant droit dans les yeux, ces grands yeux qui avaient tant plu à Peter - bon, d'accord, ce n'était pas le sujet - afin qu'il puisse y lire toute sa sincérité et se rassurer s'il en éprouvait le besoin d'une manière ou d'une autre. Elle ne voulait pas qu'il se sente coupable de quoi que ce soit, parce qu'elle ne pensait pas qu'il l'ait été en aucune occasion... ce qu'elle pouvait avoir tort. Au contraire, tu les résous tous.
Et sur le moment, elle le pensait, elle le pensait réellement, en même temps, comment pourrait-elle en douter ? Elle s'était sentie seule, il lui avait tenu compagnie, elle s'était sentie profondément malheureuse, il lui avait rendu le sourire, elle s'était sentie délaissée, il lui avait rappelé à quel point il était agréable de se sentir aimée, profondément aimée. Elle lui devait beaucoup. Elle s'était sentie au fond du gouffre, il l'avait ramenée à la surface. Il n'était clairement la source d'aucun problème à ses yeux. Il rendait les problèmes moins graves... mais une fois encore, elle ne savait pas tout. Il lui manquait des informations, de précieuses informations qui changeraient tout si elle en connaissait l'importance et la teneur. Mais bien sûr, ce n'était pas le cas.
-Tu mérites qu'on se batte pour toi.
Et une fois encore, sur le moment, elle le pensait bel et bien, tout comme son geste, quand elle l'embrassa de nouveau, fut sincère.