Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités...
Il n’arrivait pas à y croire, il y en avait deux, deux bouffons. Depuis l’attaque du lycée, Peter passait son temps à la recherche des deux gobelins, pour les arrêter avant qu’ils ne fassent plus de ravages encore. Il devait les trouver, surtout le deuxième, et les arrêter. C’était devenue une question plus personnelle depuis cette attaque, il ne se contentait pas de chercher à protéger la ville, il voulait se venger. Se venger parce que ce nouveau bouffon avait tué le père de Gwen et parce que lui-même avait été parfaitement incapable de le sauver. Il aurait aimé pourtant, il avait essayé, mais il avait failli à sa mission. A cause de lui, à cause de son incapacité, il avait vu le père de la jeune femme mourir et cette dernière dépérir. Il savait parfaitement ce qu’elle était en train de vivre, parce qu’il était passé par là également avec la mort de son oncle Ben (qu’il considérait comme un père). Et tout comme pour la mort de son oncle, il cherchait à se venger en arrêtant son assassin. Ce n’était pas la bonne solution, il le savait au fond de lui, mais il était incapable de faire autre chose. Il ne faisait que penser à ce moment au lycée, à la mort de Monsieur Stacy et à ce deuxième Bouffon Vert (comme s’ils n’en avaient pas assez avec un seul). Il délaissait tout le reste, même Gwen au final, parce qu’il passait tout son temps dans les rues de New-York à le chercher encore et encore. Il n’avait aucune piste, aucune idée d’où il pouvait bien être. Mais Spider-Man, puisqu’il semblait être entièrement l’homme-araignée dernièrement, était persuadé qu’il n’allait pas tarder à ressortir de l’ombre. Il devait sortir de l’ombre, pour que le super-héros l’arrête. La nuit venait de tomber, Peter se trouvait sur le toit d’un haut immeuble de la ville, écoutant les conversations de la police sur la radio qu’il avait trafiqué. Il était sorti de chez lui le matin même (sans avoir fermé l’œil une seconde la nuit dernière) et avait parcouru les rues en tenu d’homme-araignée depuis. Il espérait que ce soir serait le bon, qu’il allait enfin pouvoir mettre la main sur le super-vilain. Et alors que son regard était tourné vers la rue, il entendit quelque chose d’intéressant dans sa radio. Sans attendre plus longtemps, le jeune homme avait ramassé ses affaires et avait foncé vers le signalement pour entrer en action.
Mais les choses ne s’étaient pas passées comme il aurait aimé, alors qu’il s’était retrouvé devant sa cible. Il avait tenté de l’arrêter, mais il avait de nouveau échoué. En prime, Peter avait été propulsé par une bombe de ce nouveau bouffon et son corps en souffrait atrocement. Il avait, en plus des nombreux bleus, de grande coupure dans son dos. Il savait que son costume était déchiré, il sentait son sang couler le long de son dos. Il était clair qu’il n’allait pas pouvoir faire plus de chose ce soir-là, même s’il s’en sentait plus que frustré et énervé. Il allait avoir besoin de temps pour se remettre, malgré sa guérison rapide. Il aurait donc dû simplement se rendre chez lui, s’enfermer dans sa chambre et attendre que le temps fasse son effet, mais au lieu de cela il ne se dirigea pas du tout chez lui. Il se rendit à l’immeuble de Gwen et tomba lourdement sur le balcon de la jeune femme. Il s’assit au sol, contre le mur, retira son masque et se demanda ce qu’il allait faire maintenant, pourquoi il était venu là. Et finalement, il frappa simplement à la porte sans prendre la peine de se lever (en réalité, il en était parfaitement incapable).
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E
lle était fatiguée. Elle revenait tout juste d'une séance photo qui s'était mal passée, vraiment mal passée... Elle avait repris trop tôt. Elle tentait d'occuper au maximum ses journées, afin de penser le moins possible, et de ne pas se laisser envahir par ses pensées négatives et les souvenirs qui, autrement, l'assaillaient. Pour cette raison, elle avait voulu reprendre les cours le plus rapidement possible, et pour cette raison, elle avait repris tout aussi rapidement le mannequinat, mais elle était sûrement allée trop vite en besogne. Il faut dire que forcer un sourire à s'afficher sur ses lèvres, était des plus complexes alors qu'elle ne s'était autorisée à étirer ses lèvres en un quelconque sourire depuis plus d'une semaine. On ne pouvait pas dire que le photographe avait non plus fait preuve d'une patience d'ange avec elle, bien au contraire, et le tout s'était soldé par l'engueulade la plus monstrueuse qu'elle ait jamais essuyé dans ce milieu et, vraiment, elle n'était pas d'humeur. Enfin, elle était à présent chez elle. Sa mère n'était pas rentrée, encore, elle devait dîner avec une amie... Tant mieux, Gwen préférait la savoir entourée qu'en train de se morfondre seule à l'appartement, ce qu'elle faisait presque sans arrêt ces derniers jours. Elle s'était effondrée sur la chaise de son bureau. Elle avait eu l'intention de réviser, mais elle ne s'en sentait finalement pas le courage, elle se contenta donc de fixer le vide un moment, avant de se rabattre au hasard sur un bouquin qui traînait sur son bureau et de le lire en diagonale.
Elle avait entendu un bruit sourd, de l'autre côté de la porte-fenêtre, mais elle n'y avait pas prêté attention, finalement, il fallut qu'on y toque pour qu'elle y fasse attention, elle sursauta. Pour atteindre le balcon, il fallait faire montre de funambulisme, pourtant, il y avait bel et bien quelqu'un, de l'autre côté.
-Peter ? Gwen se précipita en direction de la porte-fenêtre, qu'elle ouvrit d'un coup sec. C'était bien Peter, et il semblait en piteux état. Son visage était tuméfié...Qu'est-ce qu...
Qu'est-ce qui lui était arrivé ? Qu'est-ce qu'il faisait là ? C'était bien les question qu'elle avait voulu poser, mais elles avaient quasiment trouvé leurs réponses toutes seules quand son regard tomba sur la tenue que portait son petit ami, qui eut le don de l'interrompre immédiatement dans ses interrogations.
-Tu es...
Spider-man. Elle n'arrivait une nouvelle fois pas à finir sa phrase tant tout cela semblait fou, invraisemblable... Peter Parker était Spider-man. Au fond, ça expliquait bien des choses. Et pour tout dire, elle ne savait vraiment que penser, pour l'heure, elle était trop choquée pour raisonner convenablement, et surtout, elle était inquiète. Peter était blessé, et pas de façon superficielle, pour ce qu'elle pouvait en voir. Quelle que soit l'ampleur de ses mensonges ou le jugement qu'elle doive porter sur son statut de justicier (et pour l'heure elle n'en savait trop rien), elle l'aimait, et la priorité était de le soigner et de lui venir en aide.
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Peter ne savait pas vraiment ce qu’il était en train de faire, mais il pouvait difficilement revenir en arrière de toute façon. Maintenant qu’il était assis sur la terrasse de Gwen (et incapable de se relever au passage) et qu’il avait frappé à la porte fenêtre, elle allait tout découvrir. Parce qu’elle était là, parce qu’elle allait arriver et qu’elle n’allait pas mettre longtemps à comprendre en le voyant. Depuis qu’ils étaient ensemble, même avant en réalité, le jeune homme avait longuement pensé à la manière dont il pourrait l’informer de son identité. Il se posait tout le temps la question pour savoir si c’était raisonnable ou non, s’il devait le faire et surtout comment il allait bien pouvoir le faire. Il se voyait mal, au détour d’une conversation après un film au cinéma, annoncer à la jeune femme comme cela qu’il était Spider-Man. Il lui mentait depuis le début concernant les photos qu’il prenait de lui-même pour le journal. Il avait tellement peur qu’elle lui en veuille de lui avoir caché la vérité, même s’il avait de bonnes raisons. C’était bien trop dangereux pour elle d’être au courant. Et pourtant, il se trouvait bel et bien sur ce balcon et la jeune femme ne tarda pas à venir.
Son regard se posa immédiatement sur elle quand elle passa la porte, prononçant son prénom avant de, sans doute, lui demander ce qui était arrivé. Mais elle n’avait pas terminé sa phrase, elle s’était arrêtée net en le voyant. C’était normal après tout, vu dans l’état dans lequel il se trouvait. Outre le fait qu’il portait son costume d’homme-araignée, il était quand même assez amoché. Sa rencontre fortuite avec son ennemi lui avait clairement laissé des marques. Heureusement que son organisme se remettait assez vite. Et forcément, la jeune femme ne manqua pas de mentionner la personne qu’il était, même si encore une fois elle ne termina pas sa phrase. Il était Spider-Man oui et il aurait aimé pouvoir lui apprendre différemment. Avant de dire quoi que ce soit, le jeune homme attrapa le bras de la jeune femme pour l’attirer contre lui (vu qu’il n’arrivait pas à aller vers elle) et l’embrasser.
« Je suis désolé… » Dit-il quand ses lèvres quittèrent les siennes, même s’il n’éloigna pas pour autant son visage du sien. « J’aurais aimé… » Il semblait à son tour incapable de terminer ses phrases aussi. « Pardonne-moi. »
Pourquoi ? Pour tout en fait. Le fait qu’il lui ait mentit sur son identité, parce qu’il était à ses yeux responsable de la mort de son père et qu’il était parfaitement incapable d’arrêter le gobelin qui l’avait tué. Il se sentait tellement idiot, tellement incapable. Il ne parvenait pas à arrêter ce deuxième gobelin, comme il n’arrivait pas à arrêter le premier. C’était à se demander pourquoi Peter était l’homme-araignée, en quoi cela était vraiment utile. S’il ne parvenait qu’à faire du mal autour de lui, même s’il n’avait pas tué directement le père de Gwen, il ne savait vraiment pas à quoi il servait.
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G
wen se sentait un peu perdue, noyée sous le flot d'interrogations qui lui arrivaient toutes d'un coup. Il fallut que Peter l'attire à elle et dépose ses lèvres sur les siennes pour avoir le sentiment d'y voir plus clair. Il était désolé, désolé de quoi, la jeune femme le devinait, désolé, sans doute, de ne pas lui avoir révélé plus tôt son identité secrète ou, qui sait, désolé, peut-être, d'avoir été là le jour où son père était mort, et de n'avoir rien pu faire. Mais elle ne lui en voulait pas. Ni dans un cas ni dans l'autre. Si personne ne savait qui se dissimulait sous le masque de Spider-Man (elle devinait être clairement privilégiée), ce n'était pas pour rien, Peter irait au devant de très grands ennuis si son identité était découverte (même si, dans l'état où il se trouvait, il était manifeste que ces ennuis en question avaient déjà frappé à sa porte), elle comprenait qu'il ne lui ait rien dit tout de suite. Rétrospectivement, bien des éléments faisaient sens, quand on savait la vérité. La fatigue qu'éprouvait parfois Peter en journée (sans doute les lendemains de lutte contre le crime), toutes les photos qu'il avait pu prendre de l'homme-araignée, la façon dont il avait évité à Harry de passer par-dessus la rambarde de l'escalier quand ils l'avaient mené à l'infirmerie... le fait qu'elle était incapable de le trouver quand elle l'avait cherché ce jour-là... Et dire qu'ils avaient si souvent parlé de ce justicier masqué, tous les deux, sans qu'elle ne devine quoi que ce soit ! Non, elle ne lui en voulait pas. Tout comme elle serait bien incapable de le blâmer pour n'avoir pas su venir au secours de son père. Au contraire, elle ne pouvait que le remercier d'avoir pris tous ces risques, et accessoirement d'avoir sauvé sa vie, alors. Les choses auraient sans nul doute dû se passer différemment, c'est sûr, et il y avait des choses au sujet desquelles il faudrait qu'ils discutent sérieusement, mais pas tout de suite. Pour le moment, l'urgence semblait plutôt être d'aider celui qui venait en aide aux autres.
-Tu n'as pas à t'excuser. répondit-elle en ancrant son regard dans le sien, pour qu'elle puisse lire dans son regard toute sa sincérité, avant de déposer à son tour un baiser sur ses lèvres. Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Tu veux que j'appelle une ambulance ?
Elle voulait bien l'aider à soigner ses blessures les plus superficielles (elle n'avait pas conscience du fait que ses blessures étaient en train de se guérir d'elles-mêmes, y compris les plus profondes), mais elle ne serait sans doute pas à même de l'aider, et autant dire que ça la rassurerait. Bien sûr, cela signifierait lui mettre sur le dos d'autres affaires que celles qu'il portait actuellement, mais Peter avait sans doute des affaires de rechange dans son sac à dos.
-Tu penses que tu arriverais à aller à l'intérieur, si je t'aide ?
Même s'ils n'avaient pas de vis à vis, elle ne se sentait pas particulièrement à l'aise à l'idée de rester dehors, où ils pourraient plus facilement être vus et entendus.
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Peter était désolé pour tellement de chose, il ne parvenait même pas à exprimer tous les regrets qu’il avait. Il se sentait coupable de ce que vivait la jeune femme, de ne pas parvenir à la soulager. Peter ne savait que trop bien ce qu’elle était en train de vivre, même si Ben n’était techniquement pas son père, il en avait été un pour lui. A son décès, par sa faute encore une fois, le jeune garçon avait eu le sentiment que sa vie arrêtait de tourner. Avant qu’il ne trouve finalement un but dans les traits de Spider-Man. Ce n’était vraiment pas juste ce qui arrivait à Gwen et Peter ne parvenait pas à s’empêcher de penser qu’il aurait pu faire quelque chose pour empêcher son père de mourir. S’il ne s’était pas baissé pour éviter le planeur du Bouffon bis, il ne l’aurait pas touché de plein fouet. Cette scène continuait de passer encore et encore dans son esprit et à chaque fois, Spider-Man regrette son geste. Il aurait pu éviter à Gwen de vivre ce qu’elle vivait, il aurait pu l’empêcher de perdre son père. Mais il ne l’avait pas fait, comme maintenant il ne parvenait pas à arrêter l’assassin du capitaine Stacy. En plus de tout ça, il lui apprenait son secret d’une horrible façon. Il était vraiment désolé pour tout cela, il ne la méritait tellement pas.
Et pourtant, quand elle prit la parole, ce fut pour lui dire qu’elle ne lui en voulait pas. Peter n’avait pas envie d’y croire, il ne parvenait pas à soulager sa conscience et pourtant, il lisait de la pure sincérité dans son regard. Et le baiser qu’elle lui offrait, clouait définitivement les choses. Il ne devait pas s’excuser, il n’avait pas besoin de le faire. Cela le soulageait un peu, mais pas entièrement. Ça ne pourrait jamais être le cas de toute façon, Peter allait continuer de s’en vouloir. Le jeune homme adressa un léger sourire, faisant un signe de la tête, pour affirmer à Gwen qu’elle n’avait pas besoin d’appeler une ambulance. Outre le fait qu’il allait pouvoir se soigner tout seul (même si ça risquait de prendre du temps et que c’était douloureux), Peter n’avait pas spécialement envie qu’on lui pose des questions sur son état.
« J’ai essayé de l’arrêter. » Il marqua une courte pause, se mordant un peu ses lèvres bleutés. « Hobgoblin, je l’ai trouvé… mais je n’ai pas réussi à l’arrêter. »
Cela n’était pas bien difficile de voir qu’il s’en voulait pour ça aussi, qu’il aurait aimé pouvoir l’arrêter. En même temps, il ne faisait que cela ces derniers temps. Il passait plus de temps en costume de Spider-Man que dans celui de Peter (si on pouvait vraiment considérer que ses habits de Peter étaient des costumes). Visiblement, il n’avait pas le niveau pour l’arrêter, mais Peter avait quand même l’intention d’y arriver. Mais pas ce soir.
« Je pense oui… »
Dit-il doucement, avant de se redresser pour se lever. Aidé de Gwen, il parvint à se rendre à l’intérieur, même s’il faisait vraiment pale figure en cette seconde.
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A
lors, c'était ainsi qu'il s'était mis dans un tel état ? Il avait tenté d'arrêter le Hobgoblin, sans succès... Gwen ne savait pas trop quoi en penser... Pour affronter un ennemi tel que le Hobgoblin, il semblait qu'il faille un super-héros tel que Spider-man, et si elle n'avait pas su qui était l'homme sous le masque, elle aurait peut-être soutenu toutes les actions de l'homme-araignée contre celui qui avait tué son père. Sauf que sous ce masque, il y avait Peter, et tout à coup, le super-héros paraissait bien moins irréductible, comme en témoignaient d'ailleurs ces blessures, qui la rongeaient d'inquiétude, même si son petit ami affirmait qu'il ne souhaitait pas l'intervention d'une ambulance. S'il revenait une première fois dans cet état après avoir tenté d'arrêter l'assassin de son père, qu'arriverait-il la fois suivante ? Ou la fois d'après ? Et si Peter subissait la même chose que le capitaine Stacy ? Forcément, Gwen ne pouvait pas occulter cette pensée qui s'imposait, grandissante, dans son esprit... Supporter le deuil une fois, c'était déjà trop. Mais perdre Peter ? C'était tout simplement hors de question. Avec autant de précaution qu'elle le put, quand elle eut son accord, Gwen aida Peter à se redresser, le temps de le conduire jusqu'au canapé, où elle lui permit de s'allonger. Il était vraiment en piteux état... elle espérait vraiment qu'elle n'allait pas regretter de l'écouter et de ne pas appeler les secours. À propos de secours, d'ailleurs, elle s'empressa, une fois qu'elle l'eût installé d'aller chercher sa trousse à pharmacie. Il n'y avait que le minimum syndical, à l'intérieur, des pansements, des bandages, du désinfectant, mais ce serait toujours mieux que rien.
-Je veux que tu me promettes quelque chose, Peter. dit-elle d'un ton plus que sérieux avant d'examiner les différentes plaies de Peter, entreprenant de les nettoyer. Étrange, certaines lui semblaient bien moins profondes que tout à l'heure. Si tu dois recommencer... Et même si elle le découvrait en Spider-man; elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il recommencerait... Je veux que tu me préviennes. Elle marqua une légère pause, résignée. Et je veux t'aider.
Elle pourrait l'empêcher de continuer, pour sa propre sécurité, mais elle n'était pas sûre de le vouloir. Elle respectait ce que faisait Peter, comme elle respectait le travail de son père. Elle ne voulait simplement pas avoir la peur au ventre chaque fois qu'elle ne saurait pas où il est, et surtout, elle voulait avoir son rôle à jouer. Pas tant par soucis de vengeance personnelle que parce qu'elle ne voulait pas assister aux événements en toute passivité, elle ne voulait pas rester les bras croisés, encore moins si c'était dans la pleine conscience que Peter se mettait en danger. Elle admirait son courage, mais le voir dans cet état et se contenter de le soigner avant de le laisser repartir comme si de rien n'était alors même que la fois suivante, il pourrait finir plus qu'amoché, c'était à l'inverse de son tempérament, et à l'inverse de ce qu'elle serait de toute façon capable de supporter. Ils en étaient là, maintenant, Gwenn était impliquée, et elle ne laisserait pas Peter affronter tout cela seul.
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Peter se doutait bien qu’il ne venait pas de prendre la meilleure des décisions en venant chez Gwen, blessé et dans sa tenue d’homme-araignée. Parce que maintenant, elle connaissait son secret et il ne pouvait pas revenir en arrière. Maintenant, la jeune femme allait forcément s’inquiéter pour lui. Mais en même temps, le jeune homme allait pouvoir se confier à sa petite-amie. Depuis qu’il portait son costume de Spider-Man, il n’avait jamais eu l’occasion d’en parler à quelqu’un. Il vivait avec ce « fardeau » sur ses épaules, en l’aillant lui-même installé. S’il le voulait, Peter pouvait bien arrêter sa carrière de super-héros, mais il n’avait aucune envie de le faire. Cela, même en sachant parfaitement qu’il allait s’attirer des ennuis et qu’il allait en attirer à ses proches. Il ne se sentait pas capable de faire comme s’il n’était pas l’homme-araignée. Cela ne pouvait donc que lui faire du bien de pouvoir se confier à certaines personnes et Gwen en particulier, puisqu’il avait une confiance aveugle envers elle (il était amoureux quoi). Elle était sans doute la mieux placée pour être l’oreille attentive, même si Peter s’en voulait d’avance de lui faire du mal. Elle n’avait pas, par exemple, besoin de le voir dans cet état. Mais maintenant, c’était trop tard de toute façon.
Gwen aida le jeune homme à rentrer à l’intérieur, afin qu’ils ne restent pas sur le balcon. Même si ce dernier était quand même assez isolé, il y avait des risques pour que quelqu’un les voie. Ce n’était pas le moment pour le jeune homme de révéler son secret au monde entier, il venait de le faire avec Gwen mais n’avait pas l’intention d’aller plus loin. Il était loin d’être comme Iron Man, que tout le monde connaissait la vraie identité. Les deux jeunes gens se rendirent donc dans le salon et Peter s’installa sur le canapé. Il espérait ne pas le tâcher de son sang, mais ses blessures les plus profondes commençaient déjà à se soigner. Il allait mettre du temps, mais il allait s’en remettre sans souci. Il retira une partie de son costume donc, laissant la jeune femme examiner ses plaies, non sans une certaine gêne. Peter écouta la jeune femme lui demander de lui promettre quelque chose, s’attendant effectivement au pire. Ce n’était pas rien ce qu’elle demandait.
« Je veux bien te prévenir. » Même si ça le coutait en partie de le faire, ce n’était qu’une petite concession. « Mais je ne te laisserais pas te mettre en danger. »
C’était exactement ce qui allait se passer, si jamais elle l’aidait. Il comprenait bien sûr qu’elle puisse vouloir l’aider, mais il ne se voyait pas la mettre en danger dans ses actions de super-héros, concernant des super-vilains. Non, il ne pouvait pas l’impliquer directement, même si bien sûr elle l’était indirectement maintenant qu’elle était au courant de son secret. Elle n’allait pas pouvoir rester à l’écart des histoires de Spider-Man, mais il était pas question qu’elle soit complètement concernée.
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videmment, en demandant à Peter de le prévenir s'il devait s'en prendre au simili bouffon vert (ou de manière générale, s'il devait agir en tant que Spider-Man) et en insistant pour lui prêter main forte, elle ne faisait pas vraiment une offre que Peter était en droit de rejeter (même si elle se doutait qu'elle allait le faire quand même), et aucune des deux n'allait sans l'autre. Elle l'avait formulé sous forme de demande, mais le fait est qu'elle était déjà bien décidée. Gwen était quelqu'un de têtu et de déterminée, et quels que soient les arguments que pourraient avancer Peter, cela ne changerait rien. Comme Gwen s'y était attendue (quoi qu'elle n'était pas certains qu'il accepterait seulement de la prévenir dès le départ), il refusa qu'elle lui vienne en aide, sous le prétexte que c'était bien trop dangereux. Oui, évidemment que c'était dangereux, mais Gwen avait parfaitement conscience des risques, et elle les acceptait pour ce qu'ils étaient. Elle ne supportait tout simplement pas d'assister à tout cela sans agir, comme elle avait pu être impuissante quand son père était mort sous ses yeux sans qu'elle n'ait rien su faire alors même qu'on l'avait prévenue. C'était arrivé une fois, ça n'arriverait plus. Plus jamais. Qu'il le veuille ou non, elle ne resterait pas impassible, elle ne ferait pas comme si de rien n'était, elle jouerait son rôle, qu'importe lequel. C'est vrai, elle n'était pas l'adolescente la plus physique de la terre, en combat régulier contre le Hobgoblin, elle ne tiendrait pas cinq minutes, et elle n'avait aucun super-pouvoir, aucune mutation génétique pour compenser le tout, mais en quoi cela l'empêcherait-elle d'être utile. Elle n'était pas bête, elle considérait même qu'elle était bien loin de l'être, elle ne serait pas un boulet accroché au pied de Spider-Man, elle était vraiment capable d'apporter sa pierre à l'édifice et de changer les choses (tout du moins, elle avait la très sérieuse prétention de le croire).
-J'ai conscience des risques, d'accord ? fit-elle en soutenant le regard de Peter. Son ton était déterminé, et n'autorisait pas qu'on la contredise (même si Peter se permettrait peut-être de le faire quand même, qui sait). Et je les accepte. Elle marqua une pause. Je vais t'aider, ce n'est pas négociable. La prochaine fois, je ne veux pas me dire que je n'ai rien fait alors que j'aurais dû, alors que j'aurais pu...
Sa voix était tremblante. Comme à chaque fois qu'elle évoquait la mort de son père. Le souvenir était encore trop cuisant dans son esprit, et il y avait ce mot, encore et toujours ce même mot qui, contradictoirement, lui donnait envie d'agir parce qu'elle avait le sentiment qu'elle aurait pu empêcher les choses, et semblait en même temps présager que cette décision d'agir allait causer sa perte... Tant pis. Elle l'avait dit à Peter, et elle le pensait. Elle était prête à assumer les risques. Tous les risques... Raison pour laquelle elle allait s'abstenir d'apprendre à Peter quelle mort lui avait été prédite. Sinon, il n'accepterait jamais.
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Peter comprenait parfaitement ce que vivait Gwen, il savait ce qu’elle était en train de traverser et ce qui passait dans sa tête (même s’il n’avait pas connaissance de ce mot qui avait prédit la mort de son père). Parce qu’il avait vécu la même chose avec la mort de son oncle. Oncle Ben avait été plus un père que son géniteur, ce fut l’homme qui l’avait élevé depuis l’âge de ses six ans. Ce n’était donc pas qu’un oncle qu’il avait perdu, mais bel et bien un père comme la jeune femme. Lui aussi s’en était voulu à la mort de ce dernier (tout comme il s’en voulait actuellement de la mort du capitaine Stacy), ce n’était pas pour rien qu’il s’était lancé dans cette double vie de justicier. Cependant, il avait eu un coup de pouce. Une araignée l’avait mordu et maintenant, il se retrouvait avec des supers pouvoirs. Il avait donc eu de l’aide pour se lancer dans le combat des super-vilains, ce qui n’était pas le cas de Gwen. Même si Peter était bien conscient de ce qui pouvait pousser sa petite-amie à vouloir prendre part au « combat », il n’avait aucune envie de la laisser faire. Quoi qu’elle puisse dire. Peter considérait qu’il connaissait suffisamment la jeune femme pour savoir qu’elle n’avait aucune intention de lâcher l’affaire, mais elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne le ferait pas non plus. Pour le coup, le jeune homme regrettait vraiment de se retrouver dans ce salon en sa compagnie. S’il n’avait pas décidé de venir rendre une petite visite à sa petite amie sous le costume de Spider-Man, elle ne lui aurait pas fait une telle demande. En même temps, l’homme-araignée préférait connaitre son intention de s’impliquer, afin de pouvoir l’en empêcher le moment venue.
« Gwen… » Dit-il dans un soupire avant de rapprocher la jeune femme de lui et de coller son front contre le sien. Il glissa une de ses mains sur sa joue. « Tu n’aurais rien pu faire… pour ton père. »
C’était le cas, du moins c’était ce qu’il pensait. Le jeune homme n’avait évidemment pas connaissance de la prédiction que Gwen avait reçu concernant le décès de son père, ainsi que son propre décès (il valait mieux qu’il ne sache rien pour le deuxième d’ailleurs). Alors il ne pouvait que penser que Gwen n’aurait rien pu faire pour empêcher son père de mourir des mains du Hobgoblin. C’était lui-même qui aurait dû faire quelque chose pour empêcher ça, il se trouvait tout proche de l’homme quand l’horrible destin avait agi. Le jeune homme n’avait aucune envie que Gwen se sente coupable, elle n’y était vraiment pour rien. Par moment, Peter se demandait même si le fait que tous ces super-héros présent en ville était une bonne chose, s’ils n’attiraient pas les drames de ce genre justement.
« Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose. » Reprit-il, pour convaincre la jeune femme d’abandonner sa folle idée. Même si elle n’allait sans doute pas apprécier qu’il s’oppose à son idée.
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wen se mordilla la lèvre inférieur, songeant qu'il ne pouvait pas comprendre le sentiment de culpabilité qu'elle éprouvait depuis la mort de son père s'il n'avait pas connaissance des prédictions qui lui avaient été faites... et qui étaient malheureusement tombées juste. En même temps, elle ne voulait pas l'alarmer avec cela. Si Peter apprenait cette partie là de l'histoire, elle finirait peut-être par craquer et lui apprendrait tout, et dans ce cas, sans l'ombre d'un doute, elle pourrait dire adieu à toute éventualité de prêter main forte à l'homme-araignée, car c'était sans doute en lui venant en aide qu'elle allait y passer... si elle y passait... Il y avait pire façon de mourir, au final. Même si c'était vraiment, vraiment trop jeune pour elle. Ou pour n'importe qui, d'ailleurs. Mieux valait donc ne pas entrer dans ce débat-là, passer outre cette remarque, et se concentrer sur le reste. La jeune femme n'aimait pas devoir mentir à Peter, même si c'était par omission... mais elle savait que si elle révélait une partie, le tout finirait par s'apprendre. Si, elle aurait pu sauver son père, mais c'était une vérité, un fardeau qu'elle devait porter seule, et qu'elle comptait porter seule. De toute façon, qu'aurait pu lui répondre Peter ? Qu'elle n'y était pour rien et que, malgré tout, il n'y avait rien à faire ? Autant ne rien dire pour ne rien entendre, c'était encore le plus simple. Même si c'était assez lâche, cette attitude. De la part de quelqu'un qui ne demandait qu'à se battre, pourtant. Et qui allait se battre, que Peter le veuille ou non. Elle n'avait pas besoin de son accord pour agir si elle décidait de le faire. Mais il serait idiot qu'ils ne collaborent pas.
-Et qu'est-ce que je devrais dire, moi ? répliqua-t-elle d'un ton ferme. Regarde dans quel état tu es ! Elle planta son regard dans le sien. Tu crois que ça m'amuse, de m'inquiéter pour toi ? Comme elle ne cesserait plus de le faire, à présent qu'elle connaissait sa double identité. Je ne veux pas te perdre toi aussi. Et j'ai pas l'intention d'attendre tranquillement dans mon coin pendant que tu risques ta vie.
Il y avait deux poids de mesures, il n'avait pas le droit de lui interdire de lui porter assistance — outre le fait qu'elle était libre de ses décisions, et qu'elle n'avait pas l'intention de laisser qui que ce soit les dicter, pas même Peter — alors que lui-même continuerait de risquer sa vie sous son nez. Elle ne chercherait pas à l'empêcher d'être Spider-Man, elle devinait que c'était impossible.
-Que tu le veuilles ou non, je vais t'aider, d'accord ? Alors autant être d'accord tout de suite, sinon tu auras de vraies raisons de t'inquiéter pour moi.
Ses intentions n'étaient pas si folles, après tout. Ils formaient une bonne équipe, tous les deux. Elle ne serait pas un poids attaché à ses pieds. Elle avait de la motivation à revendre, et sans avoir de super pouvoirs, elle avait des facultés qui lui étaient propres. Et qu'ils ne contre-argumente pas ou, blessée ou non, elle allait se mettre en rogne.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités...
Il était évident que Peter et Gwen se trouvaient en plein débat, ils ne pourraient pas « gagner » tous les deux. Parce que dans tous les cas, l’un ou l’autre allait devoir laisser la place à l’autre. Peter n’avait vraiment pas envie que sa petite amie continue à insister, qu’elle continue à avoir cette idée en tête. Parce qu’il n’avait pas envie qu’elle se jette dans la gueule du loup pour l’aider. C’était bien trop dangereux, même si l’homme-araignée comprenait parfaitement pourquoi elle faisait cela. Il osait croire qu’il était capable de comprendre ce qu’elle était en train de vivre, même si clairement la situation était différent - mais cela, il l’ignorait complètement puisque sa petite amie le lui cachait. Peter n’avait donc vraiment pas envie que quelque chose arrive à la jeune femme, simplement parce qu’elle avait décidé de lui donner un « coup de main ». Sauf que le jeune homme se retrouvait à débattre avec une fille plus que têtue. A force, il connaissait quand même énormément sa petite amie et il savait à quel point elle était capable de se montrer bornée. D’ailleurs, elle ne manqua pas de répliquer qu’elle ne voulait pas attendre en s’inquiétant pour lui. En prime, la jeune femme lui disait même qu’elle n’avait pas envie de le perdre également. C’était justement ce genre de parole qu’il pouvait difficilement contrer. Elle n’allait bien sûr par lâcher l’affaire, elle précisait même qu’elle le ferait sans son accord (autant dire qu’il se trouvait tout simplement au pied du mur).
« Regard dans quel état je me trouve justement… » On ne pouvait vraiment pas dire qu’il était au top de sa forme et pourtant, il avait des supers pouvoirs. Qu’est-ce qui se serait passé si cela avait été Gwen qui s’était retrouvée à sa place. « Je guéris plus rapidement et je sais me défendre. » Peter aurait très bien pu céder tout simplement, mais il était hors de question qu’il le fasse. Même s’il savait que la jeune femme était plus têtue que lui, il n’avait quand même pas envie de lâcher l’affaire trop rapidement. « Je ne veux pas te perdre… c’est beaucoup trop dangereux. » Il marqua une courte pause avant de reprendre. « Et je n’arriverais pas à me concentrer complètement si je dois veiller sur toi. »
Ce n’était pas forcément la bonne chose à dire, mais c’était sincère. Peter savait parfaitement que si jamais Gwen était dans les parages, il n’allait pas pouvoir s’empêcher de vouloir l’avoir à l’œil. Il suffisait de voir comment les choses s’étaient passées lors de l’attaque au lycée. Spiderman allait forcément être moins efficace si jamais il ne pouvait pas s’empêcher de veiller à la sécurité de Gwen et, même s’il faisait l’effort de ne pas le faire trop, il le ferait quand même. Parce qu’il aurait peur que quelque chose lui arrive. Il avait beau être un super-héros, Peter était surtout un homme comme les autres et il aimait Gwen. C’était donc tout à fait normal.
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wen Stacy et Peter Parker avaient plus d'un point commun, c'est certain, et parmi ces points communs, il y avait clairement ce caractère têtu et borné qu'ils affichaient l'un comme l'autre en cet instant. Tous les deux avaient leurs opinions, leurs idées en tête (des idées divergentes, pour une fois), et aucun d'eux n'était prêt à céder du terrain à l'autre, certainement pas... Peter aurait beau insister encore et encore, Gwen était tout à fait capable de lui rendre la pareille, et il était tout simplement hors de question qu'elle cède un seul pouce de terrain sur cette affaire-là. Parce que ce n'était pas qu'une simple question d'ego. Elle ne pouvait tout simplement pas rester les bras croisés pendant que son petit ami risquerait sa vie. Elle avait déjà perdu son père, et songeait chaque jour qu'elle aurait pu faire quelque chose, elle ne laisserait pas la situation se reproduire. Elle avait trop peur de perdre Peter. Si elle cédait maintenant et acceptait de rester à l'écart, alors elle passerait son temps à s'inquiéter, à se morfondre, à s'imaginer le pire... et s'il devait lui arriver quelque chose (ce qui était malheureusement très probable), elle serait incapable de le supporter. Elle était prête à toutes les concessions, et capable d'assumer tous les risques. Il ne pouvait pas la convaincre d'abandonner son idée.
-Je ne te demande pas de veiller sur moi, Peter, je suis une grande fille, je peux très bien veiller sur moi-même. répondit-elle dans un léger sourire qui devait mettre en confiance son interlocuteur, quoi qu'il n'était pas vraiment certain que cela suffise bel et bien. Pas grave, elle avait d'autres arguments en tête. Je sais bien que je ne serai pas très utile sur le terrain. Elle n'allait pas prendre ombrage de ses réflexions sur cette endurance et cette capacité de guérison qu'elle ne possédait pas. C'était un fait avéré. Toute sportive qu'elle était, elle serait plus un boulet qu'autre chose, sur le terrain. Je pourrais t'être utile sans pour autant mettre ma vie en danger, je pourrais agir dans ton ombre, personne n'aurait besoin de savoir que je t'aide. Elle plongea son regard dans celui du jeune homme, pour qu'il y lise toute sa détermination et toute sa volonté. Tu n'as pas envie de me perdre, mais moi non plus tu sais. Elle approcha ses lèvres des siennes et y déposa un baiser. Je t'aime.
Plus que sincèrement. Et c'est parce qu'elle l'aimait, justement, qu'elle ne pouvait pas se contenter de hocher doucement la tête et de ne rien faire. Au-delà de son esprit d'initiative et de son tempérament combattif, Gwen était surtout amoureuse, et cela décuplait sa crainte qu'il puisse arriver quoi que ce soit à l'homme qu'elle aimait. Qu'il soit Spider-Man, un justicier masqué traquant et détruisant le mal à New York, c'était une chose, et elle l'acceptait, elle ne lui demanderait pas de renoncer à ses activités nocturnes et à combattre le crime ainsi qu'il l'avait fait jusque-là, mais elle ne pouvait tolérer, par contre, qu'il poursuive ainsi sans qu'elle-même jouer un rôle dans tout cela.
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Peter n’avait pas envie de céder, il avait envie de maintenir sa position et il était assez têtu pour cela normalement. Sauf qu’il se trouvait en présence de Gwen qui s’avérait bien plus têtue que lui au final, ou simplement qu’elle savait comment le prendre par les sentiments. Le jeune homme savait que c’était de sa faute au final, il n’aurait pas dû venir ici dans cet état. Mais il ne regrettait pas pour autant d’avoir révélé son secret à sa petite-amie. Elle était justement la fille qu’il aimait et Peter avait dû mal à avoir des secrets pour elle, maintenant il n’en avait plus. Ce n’était pas forcément bon, il pouvait la mettre en danger, mais il ne pouvait pas passer son temps à lui mentir. Et au fond, il fallait bien avouer que le jeune homme avait quand même besoin d’un peu de soutient. Il se sentait tellement seul dans son combat contre le mal. Il n’était pas physiquement seul bien sûr - il y avait tout une flopé de super-héros en ville, cela serait dramatique s’il avait l’impression d’être seul contre tous - mais il ne pouvait en parler à personne jusqu’à présent. Il ne pouvait pas confier ses doutes à quelqu’un ou même n’importe quoi d’autre. Au moins maintenant, il pouvait en parler à Gwen, même s’il devait bien admettre qu’il ne pouvait pas l’empêcher de faire comme elle le voulait. Surtout pas quand elle le prenait par les sentiments comme en cet instant. Ce n’était pas juste vraiment, mais Peter était bien incapable de continuer de lui dire non après les paroles qu’elle avait prononcées.
« Moi aussi je t’aime. » Lui répondit-il doucement quand leurs lèvres se séparèrent après le baiser qu’elle lui offrit. Les armes n’étaient vraiment pas égales. Il passa doucement une main sur la joue pale de sa petite-amie, laissant le silence planer pendant quelques secondes avant de finalement pousser un soupir. « Bon… d’accord. »
Il n’avait pas tellement le choix de toute façon. Il se doutait que dans tous les cas, Gwen n’allait en faire qu’à sa tête de toute façon et il pouvait aisément comprendre ce qu’elle ressentait. Il était évident qu’elle n’allait céder de toute façon, donc autant qu’il accepte. Peter espérait simplement qu’elle n’allait pas mettre sa vie en danger inutilement, ce n’était vraiment pas ce dont il avait envie. Son destin à lui avait entièrement changé le jour où il avait été mordu par cette araignée, il était hors de question qu’il entraîne la jeune femme vers le danger. Et en même temps, Peter n’avait aucune envie de mentir de nouveau à Gwen alors autant qu’elle soit au courant de tout dès le début. Il continuait d’observer la jeune femme dans les yeux.
« Tu as pas le droit de me regarder avec ces yeux, c’est pas juste. »
Il souriait et s’exprimait sur le ton de la plaisanterie, mais il était vraiment sérieux. Ce n’était pas juste et en même temps, ça faisait tellement longtemps qu’elle avait le don de l’envouter rien qu’en le regardant.
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n pouvait difficilement trouver sourire plus rayonnant que celui qui s'était affiché sur le visage de Peter, quand il lui dit l'aimer aussi et alors qu'elle appréciait la caresse de ses doigts sur sa joue, un sourire qui s'agrandit encore quand il approuva finalement sa proposition de l'aider aussi. D'accord, elle avait usé de méthodes complètement déloyales, c'est certain, et elle en avait bien conscience, mais ce n'était pas, après tout, comme si elle avait menti pour arriver à ses fins. Elle aimait Peter, elle l'aimait vraiment. Et c'était bel et bien parce qu'elle l'aimait qu'elle ne pouvait pas rester en marge de la situation sans rien faire. Elle avait bien l'intention de se rendre utile, pour ou contre son gré, vraiment, pour jouer son rôle, mais aussi et surtout, pour le soutenir et le protéger. Elle tenait trop à lui pour détourner le regard, et tant pis si il trouvait son attitude complètement injuste vis à vis de lui. C'était totalement honnête. Elle employait les bons mots aux bons moments, c'est une certitude, et ce n'était pas sans raisons, bien sûr, il n'empêche qu'elle n'avait avancé que des arguments parfaitement sincères. Elle et Peter n'étaient pas ensemble depuis très longtemps, certes, mais il était tout de même un fait qu'elle l'aimait, vraiment, honnêtement, pas comme ces amourettes d'adolescentes dont on se lasse bien vite, et elle était vraiment capable de beaucoup pour lui. Allez savoir s'il allait se tenir à sa promesse, mais si jamais il s'avisait de la laisser dans le noir total et de ne pas s'y tenir, il allait entendre parler d'elle et il ne commettrait pas cette erreur de nouveau, il fallait bien le croire. C'était parfaitement hors de question.
-Avec ces yeux ? répéta-t-elle dans un sourire amusé, quand Peter lui reprocha de la "regarder avec ses yeux". Désolée, j'en n'ai pas d'autres en réserve. Tu voudrais que je te regarde avec quoi d'autre ? plaisanta-t-elle. À son tour, elle caressa le visage de son petit ami, se plaisant, bien évidemment, à moins encore le lâcher du regard après qu'il lui ait fait ce "reproche". Ses parents l'avaient faite avec de grands yeux de biches, c'était pas de sa faute, tout de même. Et si ça pouvait lui être utile comme maintenant, s'il lui suffisait de papillonner des cils pour que Peter arrête de jouer sa tête de mule et accepte de l'aider, alors elle était amplement satisfaite. Et puis, lui aussi savait parfaitement faire usage de méthodes absolument déloyales avec elles, elle n'était pas la seule à user volontairement de ses charmes pour faire fondre l'autre, Peter le faisait sans cesse, et il n'y avait pas grand chose chez lui à quoi elle ne soit pas insensible. Sérieusement, qu'est-ce qu'ils ont, mes yeux ?
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Avec ces yeux oui, ceux qu’elle utilisait pour le regarder intensément. Ceux qui l’empêcher de continuer de lui tenir tête, alors qu’il aurait vraiment eu envie d’éviter qu’elle se lance dans cette aventure. Il n’avait vraiment pas envie de la mêler à toutes ces histoires de super-héros et compagnie, mais il était incapable de le lui refuser. Sans doute parce qu’il comprenait parfaitement et qu’il aurait sans doute fait exactement comme elle à sa place. Mais ça n’empêchait pas qu’elle n’avait pas le droit de se servir de ses charmes pour le « manipuler », même si ce n’était pas entièrement pour lui déplaire non plus. Il n’avait pas le choix de toute façon, elle n’en ferait qu’à sa tête s’il ne prenait pas la décision de la prévenir quand il enfilait son costume d’homme-araignée, ce qui n’allait pas la mettre moins en danger, bien au contraire. Le sourire de Peter s’agrandit quand sa petite-amie s’excusa de ne pouvoir le regarder autrement qu’avec les yeux qu’elle possédait, parce qu’elle n’en avait pas d’autre en réserve. Effectivement, mais ce n’était pas bien dérangeant pour Peter au final. Il aimait ses yeux (trop sans doute, ce qui était le souci), comme il l’aimait toute entière en fait. Cela ne faisait pas bien longtemps que les deux jeunes gens se fréquentaient, mais ils avaient quand même une relation forte et les sentiments de Parker pour Gwen étaient vraiment très forts. En même temps, cela faisait un moment que le jeune homme nourrissait des sentiments pour elle.
« Qu’est-ce qu’ils ont ? Tu oses me le demander ? » Reprit-il toujours sur le même ton de la plaisanterie, approchant son visage de celui de la jeune femme pour s’emparer de ses lèvres dans un court baisé. « Ils sont grands. » Reprit-il quand leurs lèvres se séparèrent. « Ils sont beaux, envoutants. »
Et il n’y avait vraiment pas que le regard de la jeune femme qui envoutait complètement Peter, mais il n’avait pas forcément besoin de faire l’éloge de tout ce qu’il aimait chez Gwen (en même temps, il aimait tout et ça prendrait donc très longtemps - même le fait qu’elle soit têtue lui plaisait). Cependant, Peter avait quand même un très grand faible pour son regard, il pouvait bien s’y perdre tout le temps ça lui irait très bien. Même si par conséquent, il se retrouvait tout bonnement incapable de lui refuser quoi que ce soit.
« Ce n’est vraiment pas juste, je ne peux pas y résister. »
Il ne pouvait pas et honnêtement, il n’en avait pas vraiment envie non plus. Même si pour le coup, il aurait quand même eu bien envie que Gwen arrête avec son idée folle de vouloir l’aider et qu’elle se contente de rester en sécurité chez elle (ou ailleurs, mais pas proche du danger). Même si en la prévenant, au moins, Peter allait savoir ce qu’elle compterait faire et ne risquait pas de la voir débarquer en s’imaginant qu’elle resterait tranquillement dans son coin.
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ui, elle osait lui demander, ne serait-ce que pour l'entendre la complimenter. Oui, c'était superficiel, et alors, un compliment, c'est toujours agréable à entendre, et encore plus plaisant quand cela venait de Peter. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire, à l'entendre ainsi parler de ses yeux grands (ça, c'était de notoriété publique, quoi qu'on en pense) et, selon ses dires, envoutants, un sourire sans doute un peu niais, mais contre lequel elle ne pouvait rien, elle aimait lui plaire autant, même s'il y avait peut-être une part d'exagération dans son propos. Ça la rassurait, de pouvoir parler plus légèrement après de choc de la révélation qu'il lui avait faite, l'angoisse qu'elle avait eu pour lui, la confrontation de leurs positions, en têtes de mules qu'ils étaient. C'était quand même plus agréable et, aussi et surtout, ça disait en peu de mot pour quoi Gwen était tant attachée à Peter, pourquoi elle était tombée amoureuse de lui en premier lieu, et pourquoi elle avait la ferme intention de l'aider, qu'il soit d'accord ou non. Apparemment, avec ses yeux de biches auxquels il ne pouvait, selon ses dires, pas résister. Au moins, elle savait quelle arme imparable lui opposer s'il décidait de faire encore la sourde oreille à ses revendications. Quoi que Peter avait également des armes imparables à lui opposer, tout plein de petites choses qui l'avaient toujours fait craquer chez lui, et auxquelles elle était bien incapable de vraiment résister, comme certaines inflexions de sa voix, auxquelles on ne prêtait garde que si on les écoutait attentivement. Et il y avait la façon particulière dont il la regardait, elle avait le sentiment qu'il ne lui était adressé qu'à elle seule, et il lui donnait le sentiment d'être unique, et il y avait bien d'autres exemples encore. Oui, il avait ses propres armes avec lesquelles l'attendrir, mais tout de même, elle ne changerait pas d'opinion quoi qu'il en soit, alors il allait bien devoir s'y faire, et elle comptait bien le lui faire comprendre au passage.
-Alors moi aussi j'ai un super-pouvoir. répliqua-t-elle en battant exagérément des cils avant de venir déposer ses lèvres sur les siennes. Comment tu te sens ? Ça va mieux ? lui demanda-t-elle ensuite, après avoir détaché ses lèvres des siennes.
Avec tout ça, elle s'était plus intéressée au rôle qu'elle se devait de tenir qu'aux blessures de Peter, qui, ceci dit, semblaient s'être soignées toute seules. Il était arrivé chez elle dans un piteux état, mais il semblait bien mieux, à présent, et libéré, par-dessus le marché, du secret qu'il gardait alors précieusement. Oui, elle pensait déjà connaître sa réponse, mais elle voulait l'entendre tout de même, pour se sentir parfaitement rassurée pour de bon, il n'avait pas cédé à son intention de l'emmener aux urgences tout à l'heure, mais si cela devenait la seule option valable, elle déchanterait bien vite.
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Il n’était pas si idiot quand même de croire que le charme de Gwen puisse être comparé à un super pouvoir. Parce que Peter ne pouvait vraiment pas résister quand elle le regardait de cette manière, avec ces yeux. La preuve, il n’avait pas pu continuer de lui tenir tête alors qu’elle avait l’intention de foncer tête baissé pour le « soutenir » dans ses actes de super-héros. Alors qu’il pensait que c’était la pire idée que la jeune femme avait pu avoir, mais il ne pouvait rien faire. Il ne savait pas si cela allait bien tourner ou non, mais de toute façon elle était bien trop têtue pour lui. Il avait beau croire être buté, il était quand même tombé sur une plus forte tête. Alors, on pouvait vraiment dire qu’elle avait un super pouvoir. Le jeune homme aurait aimé que ce pouvoir puisse la protéger des dangers qu’il risquait de lui apporter, à cause de sa double vie de justicier. Et encore, Peter ne se rendait pas encore compte des gros ennuis qu’il allait lui apporter, il n’avait aucune idée du futur contrairement à la belle blonde qui se trouvait sous ses yeux et qu’il dévorait du regard.
« Tu es diabolique alors. »
Dit-il en plaisantant, avant que la jeune femme ne vienne déposer ses lèvres sur les siennes. Il pouvait lui faire encore et encore de nombreux compliments, tellement il lui trouvait des qualités. Que cela soit physique ou dans sa façon d’être. Malheureusement, elle était quand même trop têtue… ça il avait quand même du mal à l’avaler quand même. Même s’il savait qu’il n’avait pas le choix et qu’il valait mieux qu’il soit au courant quand elle voulait s’intéresser de trop près aux actions de Spider-Man, il regrettait quand même toujours d’avoir céder. Il n’y pouvait rien, il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de la protéger. Comme elle d’ailleurs, qui revenait sur son état de santé.
« Ça va, t’en fais pas. » Lui répondit-il dans un sourire. Il ne se contentait pas de dire cela pour qu’elle ne s’inquiète pas, il allait vraiment bien. Son corps avait la possibilité de se remettre bien plus rapidement qu’un humain normal, ses blessures étaient donc déjà en train de se remettre et cela malgré l’état dramatique où ils s’étaient retrouvés en arrivant chez Gwen. Il se demandait d’ailleurs, s’il n’avait pas laissé trop de sang sur la terrasse. « Je suis plein de ressource, tu vois. » Il afficha un sourire en coin. C’était en effet le cas, son corps et ses capacités n’avaient rien à voir avec ce qu’il était autrefois, avant de se faire mordre par cette araignée. « Je n’ai pas besoin d’être protégé. »
Il savait bien que cela ne servait à rien d’en ajouter, qu’il ne pourrait pas faire changer d’avis Gwen, mais il n’y pouvait rien. Il avait quand même envie d’essayer encore un tout petit peu, qu’elle voit bien qu’il était capable de s’en sortir. Et quand il déposa ses lèvres sur les siennes, c’était pour le lui prouver, pour qu’elle sache qu’il ne minimisait pas ses paroles.
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wen le prit pour un compliment, quand Peter la qualifia de "diabolique", et accueillit d'ailleurs cette remarque avec un léger sourire. Elle ne l'était pas, bien sûr, quoi qu'elle ne fût pas un ange non plus, ses intentions restaient justes. C'était peut-être seulement ses méthodes qui différaient un peu, et qui avaient sans doute quelque chose de déloyal. À chacun ses arguments. Si ses grands yeux pouvaient suffire à dissuader Peter de l'empêcher de l'aider, alors elle userait de ce charme précis autant que nécessaire. Bien que Gwen ne demandait qu'à croire son petit ami sur parole, elle ne manqua pas de jeter un regard attentif à ses blessures, pour s'assurer que Peter ne lui disait pas aller mieux seulement pour le rassurer. Mais en effet, ses plaies étaient passées de profondes à superficielles. Gwen avait bien l'intention de se renseigner plus en détail sur les super-pouvoirs de Peter et leurs origines scientifiques. La pragmatique Gwen se reconnaissait dans ce genre de réflexions. Il lui venait toujours de nouvelles questions auxquelles elle espérait trouver réponse. Elle n'avait pour l'instant pas fait subir à Peter un interrogatoire en règles, mais il n'y échapperait pas éternellement, c'est certain. Elle l'aurait peut-être même entamé immédiatement si le jeune homme ne lui avait pas adressé une remarque qu'elle ne pouvait entendre sans y reconnaître un sous-entendu. Il n'avait pas besoin de se protéger : sous-entendu, elle n'avait pas besoin de lui venir en aide. Cet argument ne suffirait pas. Parce que Gwen était décidée de toute manière, et parce que ce n'était pas seulement Peter, qu'elle voulait défendre et protéger, c'était également tous ceux que Spider-Man défendait. Elle voulait jouer son rôle, au nom de tous les innocents qui avaient déjà perdu la vie... au nom de son père, bien sûr.
-Je sais... affirma-t-elle. Elle ne doutait pas dans les compétences et les ressources de Spider-Man, en effet, il avait plus d'une fois prouvé sa valeur. Mais avoir les compétences ne suffisait pas toujours, au contraire, on déplorait la mort de nombre de héros. Et elle ne pourrait de toute manière pas le laisser faire dans la plus grande impassibilité. Et moi aussi, ça tombe bien, non ? ajouta-t-elle en guise de contre-argument.
Et en effet, elle comptait bien prouver à Peter qu'elle serait capable de le seconder sans rien risquer. L'avenir, celui qu'on lui avait prédit, semblait lui donner tort sur ce point, mais elle refusait de se laisser déstabiliser par cela. Certainement pas. Elle voulait se montrer forte et volontaire, et surtout, convaincre pour de bon Peter, sans qu'il ne cesse de l'avertir des dangers qu'elle pourrait encourir. Quitte à mourir jeune, d'ailleurs, si tel devait être son destin (un destin qui pouvait par ailleurs s'empêcher, qui sait), elle voulait mourir en ayant été vraiment utile, et en ayant joué son rôle.
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Peter essayait encore une fois de plus de faire changer d’avis à sa petite amie de venir l’aider dans ses actions de justicier masqué. Il n’avait vraiment pas envie que Gwen s’expose aux dangers, même s’il n’avait pas vraiment moyen de l’empêcher de le faire. Ce n’était pas pour rien qu’il avait cédé, parce qu’il savait parfaitement qu’elle n’allait pas lâcher l’affaire. Elle était bornée et même s’il continuait de dire non, elle prendrait quand même le risque de se mettre en danger. Alors autant qu’il soit au courant quand même. Mais il ne perdait pas espoir de lui faire comprendre qu’il n’avait pas besoin d’être protégé. Après tout, ses capacités lui permettaient quand même de moins craindre pour sa vie qu’un humain normal. Ce que la jeune femme sous ses yeux était, une humaine sans super pouvoir et donc Peter ne pouvait que craindre pour elle. Sauf qu’encore une fois, elle se montrait plus que bornée. Elle affirmait d’ailleurs qu’elle savait parfaitement se protéger toute seule. Peter l’observait en souriant, se doutant bien qu’il allait être incapable de lui faire changer d’avis de toute façon. Non, il allait devoir faire avec.
« Ça tombe très bien oui. »
Il n’allait pas entièrement baisser les bras, mais il savait parfaitement qu’elle avait « gagné » la partie de toute façon. Il ne pourrait pas l’empêcher d’aller au-devant du danger, il valait mieux qu’il sache exactement où elle se trouvait pour pouvoir faire en sorte que rien ne lui arrive. Parce que le jeune homme savait parfaitement qu’il ne supporterait pas que quelque chose lui arrive, par sa faute ou non. Il savait qu’il avait des limites, puisqu’il avait été incapable de sauver son père. Il n’avait aucune envie qu’un évènement similaire se produise pour Gwen également et heureusement qu’il n’était pas au courant de la prédiction qu’elle avait eu de la mutante.
« Au moins… » Reprit-il doucement, avant de venir déposer ses lèvres sur celles de Gwen. « Je vais avoir l’assistante la plus sexy. »
Dit-il dans un souffle, sans trop éloigner ses lèvres de celles de sa petite amie. Puisqu’il n’avait pas moyen d’envisager une seule seconde de faire changer d’avis à Gwen, autant qu’il prenne cette nouvelle situation un peu plus à la légère. Parce qu’au final, dans tout cela, il se sentait quand même mieux maintenant que la jeune femme était au courant de son secret. Il ne savait pas si ça avait été une bonne chose, mais bon il avait un poids en moins sur le cœur. Et ainsi, elle ne se poserait plus de question quand il devait partir subitement, ou qu’il était en retard à leurs rendez-vous. Elle savait aussi maintenant pourquoi il dormait en classe régulièrement.
« Dis… Tu n’aurais pas quelque chose à manger ? » Demanda-t-il soudainement, un sourire gêné sur le visage. « J’ai rien avalé depuis ce matin. »
Autant dire qu’il n’avait rien mangé de la journée, bien trop occupé par son envie de vengeance et de justice.
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a y est, il semblait que Peter se soit fait une raison, et pour de bon, cette fois, quand elle affirma être tout à fait apte à prendre soin d'elle-même, sans nécessité d'être protégé, le jeune homme n'insista pas. En même temps, il devait pour de bon avoir compris que c'était parfaitement et totalement inutile. Elle ne changerait pas d'avis. En toute conscience de la réalité, elle serait incapable de ne pas agir, de toute façon, alors elle devait bien reconnaître, pour sa part, préférer avoir l'aval de Peter que d'agir dans son dos. Elle se sentait bien, à vrai dire, à l'idée de pouvoir se montrer utile, elle avait le sentiment de pouvoir ainsi se racheter par rapport à la mort de son père (même si cela pourrait bien précipiter la sienne, de mort), et aussi, elle s'angoisserait moins pour son super-héros de petit ami. Gwen apprécia le baiser que Peter lui adressa, bien consciente de la chance qu'elle avait de l'avoir auprès d'elle, d'avoir sa confiance et son coeur, même si l'avenir était plutôt incertain. Peter s'était engagé sur une voie dangereuse, et à présent, Gwen faisait de même, mais c'était pour le mieux. Et, à eux deux, ils auraient plus de facilité à s'en tirer à bon compte, et à bel et bien changer les choses (oui, la jeune femme refusait - même si c'était difficile - de songer aux prédictions de la collègue de son père). Elle esquissa un sourire en coin quand il se permit une remarque plus légère, accompagnée d'un compliment qu'elle apprécia à sa juste valeur. Elle déposa alors à son tour ses lèvres sur les siennes. Avant qu'il ne reprenne la parole. Il avait faim. Il n'avait rien mangé de la journée. Gwen se sentait un peu bête, en fait, elle ne lui avait préparé ni à boire, ni à manger. Elle se redressa en entendant cette information.
-Oui, bien sûr. Ne bouge pas !
Et, sans rien ajouter de plus, elle quitta la pièce le temps de chercher dans la cuisine des biscuits sucrés et salés ainsi qu'une bouteille d'eau. Elle ne pouvait malheureusement pas lui proposer un grand gueuleton, mais elle espérait que cela lui permettrait de calmer ne serait-ce qu'un peu son appétit. Elle revint avec toutes ces victuailles avant de venir s'installer à côté de son petit ami.
-Tu vois. plaisanta-t-elle. Je te suis indispensable. Sans moi, tu oublierais de te nourrir.
Sans doute pas, mais bon, ce n'était qu'une remarque complémentaire pour lui prouver qu'il pouvait compter sur elle, et surtout, qu'elle voulait qu'il compte sur elle. Gwen ouvrit un paquet de biscuit salé et se servit également.
-J'ai le droit de te demander... comment c'est arrivé ?
Elle n'était pas forcément claire dans sa question, mais elle espérait qu'il comprendrait. Spider-Man disposait de pouvoirs hors-normes, de compétences exceptionnelles, et, d'une manière générale, on ne devenait pas justicier sans raison (quoi qu'elle devinait ce qui avait été l'élément déclencheur : la mort de son oncle avait dû être un électrochoc. Comme l'était pour elle la mort de son père).
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Peter n’avait pas vraiment d’autre choix que de se faire une raison, il ne pouvait pas empêcher Gwen de se mêler des affaires de Spider-Man. Alors, s’il ne pouvait pas l’en empêcher, il préférait largement savoir exactement tout ce qu’elle faisait pour pouvoir mieux la protéger. C’était le moins pire de la situation donc, il ne s’en sortait pas trop mal comme ça. Même si, à choisir, il aurait vraiment aimé que sa petite-amie ne décide pas de prendre part à son combat. Il aurait dû s’en douter quand il était arrivé chez elle, dans un état pitoyable. Mais au moins, maintenant elle connaissait son secret et Peter devait avouer qu’il se sentait mieux comme ça. Il espérait simplement que cela n’allait pas lui attirer des ennuis. Heureusement qu’il n’avait pas des tout connaissances de la prédiction que la jeune femme avait eu avec la voyante de collègue de son père, sinon il n’aurait pas réagis de cette manière. Pour l’instant, il décidait d’accepter qu’elle mette son nez (son joli nez) dans ses affaires. Elle pouvait l’aider après tout, même si c’était quand même dangereux à ses yeux.
Quand la jeune femme s’éloigna vers la cuisine, Peter ne la lâcha pas du regard. Il avait vraiment énormément de chance de l’avoir. Par moment, l’étudiant avait encore un peu de mal à pleinement réaliser qu’elle était bel et bien sa petite amie (depuis le temps qu’il fantasmait sur elle). Son sourire s’agrandit quand elle revint de la cuisine, avoir de quoi manger et boire, plaisantant sur le fait qu’il avait besoin d’elle pour en pas oublier de se nourrir. Elle plaisantait, mais en même temps, elle n’avait peut-être pas complètement tort. Quand Peter partait dans ses vendettas, son masque d’homme-araignée sur le visage, il ne se montrait pas forcément raisonnable.
« Qu’est-ce que je pourrais bien faire sans toi ? »
Demanda-t-il, également sur le ton de la plaisanterie, avant de se servir et de manger. Maintenant qu’il mangeait, il se rendait vraiment compte qu’il était mort de faim. Quand Gwen lui demanda alors si elle avait le droit de lui demander comment c’était arrivé, il eut une seconde d’hésitation avant de comprendre ce qu’elle voulait dire par sa question. Puisqu’elle découvrait qu’il était Spider-Man, c’était normal qu’elle ait des questions.
« Bien sûr que tu as le droit. » Il marqua une pause, avant de reprendre. « Je me trouvais à une exposition sur la manière de se débarrasser des déchets nucléaires. Je me suis fait mordre par une araignée, qui a dû être irradiée le pense. » Ca c’était le côté technique de la manière dont il avait eu des pouvoirs. « Quand je me suis rendu compte que j’étais capable de faire des trucs étranges, je les utilisé dans des combats de catch pour gagner un peu d’argent. » Peter baissa son regard, inspirant longuement. Il avait envie que Gwen soit au courant de tout, mais ce n’était pas forcément agréable de revenir sur certain détail. « Quand… Oncle Ben est mort, je m’en suis servi pour retrouver son assassin. J’ai découvert que c’était un homme que je n’avais pas jugé utile… d’arrêter. » Il marqua une nouvelle pause. « Alors j’ai décidé de faire en sorte que ce que j’étais capable de faire, soit utilisé d’une bonne manière. »
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités...
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wen esquissa un sourire à la première remarque de Peter. C'était agréable que de se dire qu'elle était indispensable au jeune homme et qu'il ne s'en sortirait pas sans elle, mais elle savait bien que c'était faux, bien sûr (même si, en ce qui la concernait, elle ne savait plus trop ce qu'elle faisait et qui elle était avant de se rapprocher de son petit ami). Spider-Man avait existé bien avant que Peter et Gwen ne s'avouent leurs sentiments respectifs, et il n'avait pas eu besoin d'elle pour s'en sortir et se forger la réputation qu'il avait à ce jour. Mais quand même, elle était certaine qu'elle pouvait avoir son rôle à jouer, qu'elle pouvait vraiment aider Peter au quotidien et le soutenir à son échelle. Elle ne serait peut-être pas indispensable, c'est sûr, mais au moins, elle serait utile et puisqu'elle se sentait capable de tout pour lui, il était sûr d'avoir trouvé auprès d'elle un soutien indéfectible. C'était tout ce qui importait. Qu'est-ce qu'il ferait sans elle, alors ? Il resterait quelqu'un de fort et d'exceptionnel, mais elle avait tout de même envie de croire qu'il ne pourrait plus se passer d'elle comme elle ne pourrait plus se séparer de lui. Elle se contenta donc d'un sourire, qui finit par disparaître progressivement à mesure qu'il lui faisait le récit de l'appropriation et de la découverte de ses pouvoirs.
Son histoire n'était pas banale, c'est certain. Une araignée radioactive qui l'avait mordue, ç'aurait semblé à peine croyable s'ils ne vivaient pas dans ce monde complètement fou, ou les extra-terrestres et les mutants pullulent dans New-York. Tout de même, Gwen serait curieuse dans savoir plus sur cette "araignée irradiée", mais Peter n'en savait manifestement pas plus qu'elle à ce sujet, et elle l'oublia bien vite quand Peter lui appris la suite. Elle se sentit frémir et serra fermement la main de son petit ami dans la sienne quand il lui parla de l'agresseur de son oncle, de la culpabilité qu'il avait ressentie, et de la promesse qu'il s'était faite à lui-même. Il avait fait d'une tragédie une force, ce que Gwen elle-même tentait de faire avec la mort de son père.
-Il serait fier de toi. affirma Gwen, en parlant, bien sûr, de l'oncle de Peter, avant de déposer un baiser sur les lèvres du jeune homme.
Et elle le pensait bel et bien. Peter était vraiment quelqu'un de bien, un modèle digne d'admiration. Et il n'avait pas à se blâmer pour cet homme qu'il avait laissé fuir sans savoir qu'il s'en prendrait par la suite à celui qu'il considérait comme une figure paternelle. L'essentielle était qu'il agisse au nom des meilleures motivations possible, et qu'il utilise les pouvoirs qui lui avaient été accordés à bon escient. C'était une chance, au fond, que de telles capacités soient revenues à Peter. De la chance plus que du hasard, selon la jeune femme.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités...
C’était la première fois, au final, que Peter faisait entièrement le récit de son histoire. En même temps, le jeune homme n’avait pas vraiment quelqu’un à qui le raconter en dehors de Gwen, puisqu’elle était la seule au courant de sa double vie. Ça lui faisait du bien quand même, il trouvait cela agréable de pouvoir entièrement se confier à la jeune femme. Il était content de ne plus avoir du tout de secret pour sa petite-amie, cette situation n’aurait pas pu durer bien longtemps. Maintenant, il pouvait tout lui dire, vraiment tout. Et évidemment, puisqu’il parlait de la naissance de Spider-Man, il ne pouvait pas échapper à ce qui s’était passé avec Oncle Ben. Quand l’homme était mort, Peter avait découvert qu’il aurait pu faire en sorte qu’il ne soit pas mort s’il avait pris la responsabilité de ses pouvoirs de suite. Mais au lieu de cela, il les avait utilisés d’une mauvaise manière. C’était bien pour cette raison que maintenant, il voulait vraiment les utiliser d’une bonne manière, afin d’éviter que d’autre Oncle Ben perde la vie. Malheureusement, ce n’était pas si facile que cela, la preuve en était de la mort du Capitaine Stacy. Peter avait été incapable de sauver le père de Gwen, comme il avait plus ou moins provoqué la mort de son oncle.
Quand Gwen reprit la parole, affirma qu’il aurait été fier de lui. Peter comprenait évidemment de qui elle parlait. Il appréciait de l’entendre de le dire, plus encore de sentir ses lèvres sur les siennes, mais le jeune homme ne savait pas vraiment s’il pouvait le croire. C’était pour cela qu’il faisait en sorte de faire bon usage de ses pouvoirs, de les rendre complètement utile. Ce n’était, cependant pas vraiment évident. Il ne pouvait pas sauver tout le monde, malheureusement.
« J’espère. »
Dit-il doucement, pour simple réponse à la remarque de sa petite-amie. C’était l’une des choses qu’il espérait le plus en effet, que Ben soit fier de lui d’où il était. En tout cas, si Gwen le disait, il avait plus de raison de le croire aussi. Même si, elle n’était peut-être pas vraiment objective le concernant, mais tant pis. En tout cas, ça avait vraiment fait du bien au jeune homme de se confier, de parler de tout cela avec sa petit-amie. C’était la première fois qu’il mentionnait la culpabilité qu’il ressentait vis-à-vis de la mort de son oncle, du fait qu’il pensait qu’il aurait pu le sauver. Il aurait pu empêcher cet instant, s’il avait arrêté le voleur. Malheureusement, il ne pouvait pas revenir en arrière. Comme il ne pouvait pas sauver le père de sa petite-amie.
« Je ferais sans doute mieux de partir, avant que ta mère n’arrives. »
Remarqua-t-il finalement, au bout d’un moment. Peter n’avait pas spécialement envie de partir, mais il n’avait pas non plus envie que la mère de la jeune femme le voit dans cet état. Elle se poserait des questions, c’était la dernière chose qu’il voulait.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités...
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wen ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis que Peter avait fait irruption dans sa chambre, dans un état calamiteux (qui s'était largement calmé depuis, d'ailleurs, au demeurant). Cela aurait bien pu être quelques heures ou quelques minutes, elle aurait été incapable de le dire. Ils s'étaient dits tant de chose, leur discussion avait été si intense, que la jeune femme ne pouvait de toute façon concevoir qu'elle n'ait duré qu'un très court instant. Elle avait, en une soirée, éprouvé la peur en voyant son petit ami face à elle, qui lui semblait à l'article de la mort, ressenti la surprise de découvrir que Peter n'était autre que Spider-Man en personne, et exprimé sa détermination quant au fait de l'aider. Il s'était laissé aller à ces confidences qu'il n'avait sans doute jamais pu faire jusqu'alors, et elle se sentait fière d'être celle qui méritait de les entendre. Et elle comptait bien les entendre de la meilleure manière possible. Ils étaient déjà proches, avant tout cela, mais elle avait à présent le sentiment qu'ils avaient atteint un degré de proximité jamais atteint jusqu'alors. Elle savait que ce moment comptait, peut-être plus que tous les autres. Elle ne comptait pas l'oublier. Et elle aurait voulu qu'il ne se termine pas si vite. Mais après tout, il le fallait bien, il avait raison. Sa mère pouvait faire irruption d'un instant à l'autre, et il serait bien difficile à Gwen d'expliquer la situation à sa mère, elle ne voulait de toute façon pas la mêler à toutes ces histoires. Elle acquiesça donc doucement, bien qu'à contrecœur.
-Si tu t'en sens la force.
Elle l'avait bien compris, Peter était capable de se régénérer de lui-même, et c'était une chance, car qui sait ce que cela aurait donné s'il devait vraiment subir la moindre de ses blessures au cours de ses combats sans jamais en guérir pour autant ? Il lui semblait aller mieux, mais elle ne voulait courir aucun risque, sans quoi, que sa mère rentre ou non, elle l'obligerait à rester, quitte à le cacher. Ça lui était égal. Ce serait encore sa façon à elle de se rendre utile. Comme pour illustrer son propos, elle l'aida à se relever. C'était aussi une manière pour elle de s'assurer qu'il était vraiment possible pour le jeune homme de retourner chez lui discrètement et sas dommages. S'il devait lui arriver quelque chose en route, elle se le reprocherait à vie. Elle le considéra du regard. Ça devrait aller... Même si elle n'avait pas particulièrement envie de le voir partir. Pas seulement par crainte qu'il ne soit pas en position de s'en aller, mais parce qu'elle n'avait tout simplement pas envie de le voir partir.
-Prends soin de toi, d'accord ? demanda-t-elle ensuite, bien qu'elle savait que ça ne changerait rien, avant d'approcher ses lèvres des siennes, pour l'embrasser une dernière fois avant qu'il ne s'en aille.