Marcus ne pensait pas qu'il vivrait ce moment un jour, encore une fois. Disons que ce n'était pas la première fois que l'homme perdait l'un de ses collègues de travail, ils vivaient dans un monde dangereux et le métier de policier était risqué. Quand on décidait d'en devenir un, on savait parfaitement les risques qu'on prenait. Quand une femme épousait un flic, elle avait parfaitement conscience des dangers et de ce que cela impliquait. Les enfants connaissaient aussi ces risques, ils savaient à quoi s'attendre. Mais ce n'était pas pour autant un moment facile à vivre, cela ne l'était jamais. Si quelqu'un commençait à s'habituer au fait de perdre un compagnon d'arme, alors c'était qu'il n'avait plus rien d'humain. Et Marcus était encore un humain, il souffrait donc de la mort de George Stacy.
L'homme ne s'était vraiment pas attendu à ce que les choses se déroulent de la sorte. Ce jour-là, il avait été en congés. Il se trouvait loin de New-York, il avait conduit sa mère chez une amie qui habitait assez loin. Il n'avait pas découvert de suite ce qui s'était passé, il ne l'avait appris qu'après les évènements. Une attaque avait eu lieu dans un lycée de la ville, causé par un super-vilain. Spider-Man avait été sur les lieux visiblement, mais les forces de l'ordre avaient forcément décidé d'intervenir. Il y avait eu des pertes, comme bien souvent, c'était cet homme qui était mort. Cela aurait pu en être un autre, mais c'était lui. Au final, cela ne changeait pas grand-chose pour Marcus, dans tous les cas il aurait perdu un collègue. Mais quelque chose le touchait plus dans la mort du capitaine Stacy, sans doute parce qu'il avait une famille. C'était toujours plus difficile, surtout que l'homme connaissait les membres de la famille de son collègue. Evidemment, l'homme s'était rendu aux obsèques, mais il n'avait pas vraiment pu présenter directement ses condoléances à la famille. Il avait envie de le faire, de leur parler directement, mais il ne savait pas vraiment si c'était convenable de remuer le couteau dans la plaie. Cela ne faisait vraiment pas longtemps que les faits avaient eu lieu. Et Marcus ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'il aurait aimé être sur les lieux, qu'il aurait aimé risquer sa vie comme les autres. Il se sentait tellement inutile dans cette histoire.
L'homme avait donc décidé finalement de suivre son instinct et de se rendre chez les Stacy. Tant pis si cela ne se faisait pas, il avait vraiment le besoin de leur parler. Il espérait surtout pouvoir croiser la femme du capitaine Stacy, mais il avait aussi envie de voir Gwen. Les deux seraient le mieux en réalité. Il se rendit donc chez elles, non sans un léger trouble. Il mit plusieurs secondes avant de frapper à la porte. Ce fut Gwen qui ouvrit la porte.
« Bonsoir... » La journée s'était déjà bien écoulée. « J'espère que je ne dérange pas. » Marcus se sentait un peu idiot dans la manière d'aborder les choses. « Je suis venu pour vous présenter mes condoléances. »
C'était peut-être un peu osé de venir directement comme cela, l'homme aurait pu se contenter d'envoyer un courrier. Cependant, il avait trouvé important de le dire de vive voix, il en avait vraiment le besoin. Comme si cela avait plus d'impact, il voulait qu'elles sachent qu'il était vraiment désolé. Marcus était bien placé pour savoir ce que cela faisait de perdre un membre de sa famille, un père. Et alors qu'il se trouvait là devant la jeune femme, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Il n'aurait vraiment pas imaginé qu'ils se verraient ensuite dans de telles circonstances. Il aurait aimé que cela ne prenne pas ce tournant, qu'ils ne se revoient pas ainsi. Malheureusement, il ne pouvait rien contre cela.
lle ne savait pas vraiment si passer tout ce temps servait à quelque chose, vraiment, ou si elle ne ferait pas mieux, plutôt, de reprendre le cours normal de sa vie : retourner en cours, voir ses amis... Le fait est que sa tentative de retour en classe de la veille s'était soldée par une crise de larmes qu'elle n'avait su calmer qu'en rentrant chez elle... Et en même temps, ici, tout lui rappelait son père, à commencer par les photos éparpillées ça et là, cette odeur, comme propre à lui, qui flottait encore partout, comme incrusté dans l'air de son bureau, dans les sourires forcés de sa mère quand elle regardait dans sa direction... Tout était imprégné de son souvenir... Et la douleur, quand elle voulait bien se calmer, ne sembler jamais que se terrer un peu, pour reparaître aussitôt, avec vigueur et violence, comme ces clowns de farces et attrapes qui jaillissaient de leur boîte sans prévenir... Elle se ferait violence, elle irait de l'avant, elle en était convaincue, elle était forte, après tout, ou se voulait l'être... mais pour l'heure, il lui était compliqué d'avancer sans se sentir retenue en arrière par ses bras invisibles, et cette voix qui, sans cesse, lui soufflait à l'oreille qu'elle aurait pu faire quelque chose, qu'elle aurait dû faire quelque chose... Parce qu'elle savait, même si elle ne l'avait pas cru. Son scepticisme naturel avait tué son père. Elle était en train de s'abrutir du mieux qu'elle pouvait devant une quelconque ânerie à la télévision quand on sonna à la porte, la jeune femme alla ouvrir d'un pas traînant.
De l'autre côté de la porte, il y avait Marcus, le collègue de son père, celui-là même qui avait été présent quand elle avait réceptionné ce mot étrange dont elle n'avait rien voulu faire, à son grand regret aujourd'hui... Mais bien sûr, cela, il ne pouvait rien en savoir, il ne pouvait pas deviner à ce moment là. Il venait lui présenter ses condoléances en toute bonne foi, et c'était un geste qui la touchait, d'autant que rien ne l'obligeait à se déplacer en personne. C'est qu'il devait vraiment être touché par le décès prématuré du capitaine Stacy.
-Merci... répondit-elle doucement quand il lui présenta ses condoléances, avant qu'il n'ajoute qu'il était désolé. Vous n'avez pas à être désolée, personne n'aurait rien pu faire... puis d'ajouter à voix plus basse, presque un murmure. Ou presque... Elle leva les yeux vers son interlocuteur. Vous voulez entrer boire quelque chose ? Ma mère n'est pas là, mais...
Mais pour sa part, elle n'était pas contre un peu de compagnie, surtout si c'était celle de l'une des rares personnes qui pourrait comprendre quels remords se mêlaient à sa douleur. Elle songeait à ce mot, qu'elle avait d'abord oublié dans un coin sans jamais le jeter (preuve, sans doute, qu'elle n'y avait pas été si indifférent que cela), et qu'elle avait relu un nombre incalculable de fois depuis que le Hobgoblin avait attaqué son école... ce serait peut-être l'occasion d'en dévoiler enfin le contenu.
C’était difficile de se retrouver devant la jeune Stacy, mais c’était nécessaire. Il avait eu besoin de lui parler directement, pour lui dire directement qu’il était désolé de ce qu’elle vivait. Cela ne devait pas être facile pour elle, il le comprenait parfaitement. Marcus espérait vraiment ne pas déranger la jeune femme, ne pas être de trop. Mais il se disait que si jamais il dérangeait, elle n’hésiterait pas à le dire et il ne le prendrait évidemment pas mal. Elle le remercia, avant de lui confirmer qu’il n’avait pas besoin d’être désolé puisque personne ne pouvait faire quelque chose. Le policier ouvrit la bouche dans l’intention de dire quelque chose, mais il fut coupé dans son élan par le murmure de la jeune femme. Il ne comprit pas vraiment pourquoi elle affirmait cela, il se demandait même s’il avait bien entendu les paroles qu’elle avait prononcé. Elle avait raison quand elle affirmait que personne n’aurait pu faire quelque chose, il était impossible de deviner que le capitaine Stacy allait perdre la vie ce jour-là (du moins, il le croyait). Ce qui aurait pu être fait pour empêcher cela, aurait été d’arriver à arrêter ce Hobgoblin avant qu’il ne lui prenne la vie. Malheureusement, ils ne pouvaient évidemment pas revenir en arrière. Marcus fut un peu déconcerté par les paroles de la jeune femme, jusqu’à ce qu’elle lui propose de boire quelque chose avec elle, puisqu’elle était toute seule.
« Je veux bien oui. »
Se contenta-t-il de dire, avant de la suivre à l’intérieur. Il espérait qu’elle ne se contentait pas de lui proposer cela pour faire bonne figure, qu’elle ne se forçait pas à se coltiner sa présence. Marcus n’avait pas spécialement espéré de rester chez les Stacy, mais il n’allait évidemment pas refuser une invitation. Surtout s’il pouvait avoir le sentiment d’être utile pour Gwen. C’était une situation difficile à vivre, il était important d’être entouré quand on se sentait seul. Il ne savait pas si c’était le cas de Gwen, mais c’était peut-être pour cela qu’elle lui proposait de rentrer.
« J’aimerais que tu sache que si jamais tu as besoin de quelque chose, n’importe quoi, tu peux me demander. » Marcus ne savait pas pourquoi il tenait à ce point à prendre soin de la fille de son ancien collègue, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Quand il disait cela, il était plus que sérieux. Gwen pouvait lui demander tout et n’importe quoi, il serait là pour elle. Ce n’était vraiment pas des paroles en l’air. « N’hésite pas surtout, vraiment. »
Il espérait qu’elle le comprenne bien et qu’elle ne pense pas qu’il se contentait de dire cela pour faire bonne figure. Si cela avait été le cas, il se serait contenté de le dire à l’enterrement. Il ne se serait pas déplacé jusqu’ici s’il ne pensait pas vraiment les mots qu’il prononçait. C’était particulier de se dire que la dernière fois qu’il avait été dans cette maison, qu’il avait discuté avec la jeune femme, il n’y avait pas déjà eu tous ces évènements.
a jeune femme fit entrer l'ancien collègue de son père à l'intérieur. À dire vrai, sa présence tombait à pic. Cela lui permettrait d'éviter de ruminer seule dans son coin. Et qui plus est, Marcus était peut-être la personne la plus à même de lever ses doutes et sa culpabilité (bon... Jakobsson le serait sans doute plus encore, mais la demoiselle n'avait pas franchement envie d'avoir de nouveau affaire à elle), alors elle n'avait pas besoin de forcer la politesse pour lui proposer de discuter un peu. Sitôt qu'elle invita l'homme à l'intérieur, elle se rendit dans la cuisine, où elle fit bouillir de l'eau pour leur préparer un thé, avant de revenir vers lui alors que son interlocuteur lui affirmait qu'elle pouvait compter sur lui, si elle avait besoin de quoi que ce soit. Un fin sourire s'esquissa sur ses lèvres. Il était agréable de se sentir soutenue dans ce genre de circonstances. Et elle savait que le propos de Marcus était tout à fait sincère. Des condoléances creuses, elle y était habituée, des gens qui promettaient d'être là et qui ne le seraient pas pour autant, il y en avait, mais elle ne pensait pas que l'homme en soit. Certes, elle ne le connaissait pas très bien, mais elle le tenait pour un homme droit et digne de confiance, alors elle voulait tenir son propos pour acquis. Elle ne comptait pas en abuser, bien sûr, mais si elle devait se confier ou parler, elle préférait que ce soit à l'adresse de quelqu'un qu'elle ne côtoyait pas au quotidien, de quelqu'un de neutre, quelque part.
-Merci, ça me touche beaucoup. affirma-t-elle doucement alors qu'elle entendait l'eau bouillir dans la cuisine. Je reviens. Installez-vous.
Elle désigna les fauteuil du salon d'un signe de la main avant de se diriger rapidement vers la cuisine pour leur servir deux tasses de thé chaud qu'elle vint ensuite déposer sur la table basse. Son fin sourire ne quittait pas ses lèvres, un peu forcé, certes, en ce moment, il lui était difficile de sourire très sincèrement, mais malgré tout, cela ne lui demandait pas des efforts aussi terribles qu'en d'autres circonstances. Elle vint s'installer en face de lui, porta sa tasse de thé à ses lèvres... Elle était contente qu'il soit passé, néanmoins, elle ne savait trop de quoi elle pourrait parler avec cet homme, mais rien que sa présence l'apaisait. Quoique, en fait, elle savait pertinemment ce qu'elle pourrait lui demander... même s'il ne s'attendait sans doute pas à cela.
-En fait... commença-t-elle en déposant prudemment sa tasse sur la table. J'aurais bien une question à vous poser... concernant votre collègue, Mrs Jakobsson.
Elle ne savait pas si elle faisait bien d'agir ainsi, de parler comme cela de cette étrange femme. Mais il avait été là, le jour où elle lui avait laissé ce mot étrange, si elle pouvait se confier à quelqu'un qui ne la prendrait pas complètement pour une folle, c'était bien à lui... Encore fallait-il qu'elle sache comment expliquer la situation.
Vraiment quand Marcus affirmait à Gwen qu’il était là pour elle, qu’elle pouvait venir le trouver si besoin, il était plus que sincère. L’homme ne savait pas vraiment pourquoi, mais il avait de l’affection pour la jeune femme et il était complètement touchée par ce qu’elle vivait. Il se sentait tellement impuissant dans ce genre de moment, il trouvait cela tellement injuste. La jeune femme ne méritait pas de perdre son père, personne ne le méritait en réalité, mais le capitaine Stacy était un homme vraiment bien. Ce n’était vraiment pas juste. Et encore, Marcus était loin de se douter que c’était un évènement qui aurait pu être évité. Marcus adressa un sourire à Gwen quand elle le remercia, avant de s’installer pendant qu’elle s’absentait dans la cuisine pour aller chercher le thé. A voir la jeune femme, le policier ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle était vraiment très courageuse. Tout le monde n’avait pas la force de rester droit ainsi, quand on vivait un moment aussi difficile. En même temps, elle n’avait pas vraiment le choix. La jeune femme était encore jeune justement, elle avait la vie devant elle (ou presque), il ne fallait pas qu’elle perde une minute pour en profiter. Elle était justement bien placée maintenant pour savoir qu’un incident pouvait arriver à tout moment. Mais cela ne l’empêchait pas de trouver qu’elle était très courageuse.
Gwen revint avec le thé qu’elle déposa sur la table basse avant de s’installer à son tour, sa tasse en main. Marcus attrapa la sienne, appréciant le contact chaud sur ses paumes. Un silence s’installa entre eux. Marcus devait bien avouer qu’il ne savait pas vraiment quoi dire à la jeune femme. Il lui avait affirmé qu’il était là pour elle, que si elle avait besoin elle pouvait compter sur lui et qu’il était désolé. L’homme pouvait difficilement ajouter quelque chose. Finalement, ce fut Gwen qui reprit la parole. Marcus ne cacha rien de sa surprise quand il entendit la jeune femme mentionner sa collègue, Liv Jakobsson, avec qui il était venu la voir la dernière fois. Ils n’étaient pas venus la voir spécifiquement, ils cherchaient son père justement, mais ils avaient discuté un moment. Marcus ne pouvait pas oublier ce moment, qu’il avait trouvé plus qu’étrange. Jakobsson considérait que Gwen savait plus de chose qu’elle ne disait sur les super-héros, Marcus ne savait pas trop quoi en penser de son côté. Et il y avait eu cette histoire de mot qu’il avait trouvé tellement étrange.
« Je t’écoute, qu’est-ce que tu veux savoir ? »
L’homme ne pouvait pas s’empêcher de se montrer curieux, c’était étrange que Gwen lui parle ainsi de Liv. Evidemment, Marcus était loin d’imaginer ce qui se cachait vraiment sous la question de la jeune femme, ce qu’il allait apprendre. Il était bien loin de se douter de ce qui se cachait vraiment derrière ce papier et les mots échangés entre les deux femmes, ainsi que dans la mort de son collègue.
wen n'était vraiment pas certaine de bien faire. Cette histoire ne cessait de la taraudait depuis la mort de son père. Normal, au fond, on lui avait prédit très exactement les circonstances de son décès, le tout consigné sur un morceau de papier qui lui rappelait sans cesse qu'elle n'avait pas rêvé, et qui lui rappelait tout aussi violemment et douloureusement qu'elle aurait peut-être pu faire quelque chose, qu'elle aurait pu le prévenir et l'empêcher d'être sur les lieux ce jour-là, sauf qu'elle n'avait rien fait. Le plus simple, pour vider son coeur et apaiser son âme aurait sans doute été d'en parler à Mrs Jakobsson directement, mais cette femme avait toujours eu le don de la mettre mal à l'aise, et plus encore maintenant, depuis que la jeune femme avait découvert ce qui semblait être un véritable don chez l'agent de police. Elle était d'une telle froideur au naturel. Les circonstances n'avaient pas joué en sa faveur, c'est certain, mais la simple idée de la revoir lui glaçait le sang. Alors qu'elle se sentait à l'aise quand elle se trouvait en compagnie de Marcus. Il lui inspirait confiance. C'était un homme droit, fiable, sûr, sympathique. En fait, elle lui reconnaissait beaucoup de qualités qu'elle trouvait également à son père... Si elle pouvait parler à quelqu'un, c'était lui. Il avait été sur place, alors il était susceptible de la croire, et aussi, il avait vraiment l'air d'avoir à coeur de l'aider, de lui rendre sincèrement service. Autant qu'elle tente le tout pour le tout, pour ce qu'il lui restait à perdre. Au pire, il la prendrait pour une folle, les prendrait pour des folles, mais elle aurait enfin déballé tout ce qu'elle avait sur le coeur, depuis beaucoup, beaucoup trop longtemps. Elle prit donc une longue inspiration et se jeta à l'eau.
-La dernière fois que vous êtes venu ici... Votre collègue m'avait laissé un mot, vous vous souvenez ?
Peut-être avait-il occulté le moment de son esprit. Gwen voulait néanmoins croire qu'il se souvenait de sa réaction à la lecture du mot en question, alors qu'elle avait alors promptement insisté pour que les deux policiers s'en aillent, et les avait presque mis à la porte. En l'occurrence, elle espérait qu'il s'en rappellerait, il serait plus simple de lui faire comprendre qu'elle n'inventait pas une histoire complètement farfelue. Elle tira de la poche de son jean le morceau de papier chiffonné qu'elle avait lu et relu de multiples fois. Il serait certainement plus parlant que toutes les explications qu'elle pourrait elle-même donner. Elle tendit le papier à Marcus, lui donnant le loisir de le lire, et guetta sa réaction. S'il la croyait, il serait sans doute aussi estomaqué qu'elle, et ne pourrait sans doute pas lui apporter plus d'éléments d'explication qu'elle-même. Mais au moins, elle n'aurait plus à garder pour elle seule ce poids sur sa conscience... quoi qu'il n'était certainement pas très honnête ou sympathique de sa part de partager ce poids avec quelqu'un d'autre, qui devrait le supporter à son tour.
Marcus ne se doutait vraiment pas de ce qu’il était sur le point de découvrir. Il voyait bien que quelque chose tracassait la jeune femme, qui lui parlait de la collègue qui était venu la dernière fois en sa compagnie, mais il ne réalisait pas encore ce qu’il y avait en dessous de toute cette histoire. L’homme attendait donc avec impatience que Gwen reprenne la parole et qu’elle s’explique un peu. Quand elle lui parla de leur dernière visite et de ce mot que Liv lui avait laissé, Marcus ne put qu’acquiescer qu’il se souvenait. Evidemment qu’il s’en rappelait, il n’aurait pas pu oublier un tel détail. Quand Liv avait tendu ce papier à Gwen, le policier s’était posé des questions. Mais encore plus quand la jeune femme avait finalement décidé de les faire quitter son appartement, alors qu’ils étaient censés attendre son père. Marcus ne pouvait pas oublier ce moment-là, parce que l’attitude de la jeune femme l’avait clairement marqué. Il avait tenté de comprendre ce qui était en train de se passer, mais personne n’avait voulu lui donner d’explication concrète. Liv s’était contentée de lui informer que Gwen cachait son jeu et l’homme avait fini par abandonner les explications. Visiblement, il y avait dans cette histoire plus de chose qu’il n’imaginait. L’homme n’avait rien prononcé, se contentant d’un signe de la tête, avant que Gwen lui tende le dit papier.
Marcus attrapa donc le bout de papier et posa ses yeux dessus. Ce qu’il lut, l’estomaqua. Ce qui était décrit sur ce bout de papier n’était autre que la mort de Georges Stacy, qui venait d’avoir lieu. Cette mort avait été décrite dans l’exactitude de la manière dont ça c’était passé. Et en plus, il y avait la mort de sa fille écrite en dessous. L’homme ne savait pas vraiment ce qu’il devait penser de ce qu’il venait de lire, s’il devait sérieusement prendre au sérieux les mots qu’il lisait. Il leva son regard sur Gwen, avant de le porter de nouveau sur le papier et s’assurer qu’il avait bien lu. Et finalement, après de longues secondes de silence, l’homme reprit la parole.
« C’est vraiment ce qu’elle a écrit à ce moment-là ? »
Marcus devait bien avouer qu’il restait quand même un peu sceptique, même s’il imaginait très mal Gwen faire ce genre de plaisanterie. Si ce n’était pas la blonde qui lui montrait le papier, il aurait eu de sérieux doute. Mais Gwen n’était pas le genre de personne à faire ces plaisanteries et surtout pas sur la mort de son père qui venait d’avoir lieu il y a peu de temps. Non, ça ne pouvait qu’être vraiment Liv qui avait écrit ça sur le papier la dernière fois qu’ils s’étaient vus et donc, Marcus comprenait bien mieux la réaction de la jeune femme. Même si du coup, il ne comprenait pas comment sa collègue pouvait le savoir. Et si elle savait vraiment prédire la mort des autres, celle de Gwen était donc à prendre au sérieux.
« Comment fait-elle ça ? »
Demanda-t-il sans vraiment attendre une réponse de la part de Gwen, il se contentait de réfléchir à haute voix. Il était perturbé, vraiment.
wen avait hésité avant que de montrer ce mot à Marcus, mais au final, elle pensait avoir fait le bon choix. La jeune femme en avais assez de garder ce secret pour elle. Elle avait pu oublier ces mots griffonnés dans un coin de sa mémoire tant que son père n'avait pas connu le destin tragique qui y était prédit, mais là, c'était impossible. Ils la rongeaient, la détruisaient intérieurement. Elle n'arrivait pas en parler à Peter ou encore à Harry, elle devinait leurs réactions, plus encore si la jeune femme leur apprenait la prédiction de sa propre mort (qui, sans qu'elle le sache alors, les concernait tous les deux). Marcus, ce n'était pas pareil, elle l'appréciait sans avoir d'affinité particulière avec lui, et surtout, il connaissait Liv Jakobsson, et il avait été présent au moment où ce message lui avait été transmis. Si quelqu'un pouvait la croire et la comprendre, c'était lui. Et elle, elle ne porterait plus seule ce fardeau qui devenait vraiment beaucoup trop lourd pour elle. La jeune femme hocha la tête quand son interlocuteur lui demanda confirmation. Oui, c'était bien ce que sa collègue avait écrit. Jamais elle n'aurait prit la peine de mentir sur cette question, c'était un type de plaisanterie auquel elle ne goûtait pas de manière générale, et encore moins là, alors qu'il était question du décès encore douloureux de son père. Elle comprenait qu'il peine à y croire, elle-même avait mis un certain temps. Mais la prédiction était beaucoup trop précise pour qu'on puisse croire à une coïncidence.
-Vous pourrez vérifier son écriture si vous le voulez, c'est bien ce qu'elle m'a écrit.
Et elle ne pensait pas qu'il lui demanderait de précisions supplémentaires, car il demanda alors comme elle faisait ça. C'est sûr, ça dépassait l'entendement. Mais à l'heure actuelle, alors que des super-héros faisaient leur loi dans toute la ville et que les mutants laissaient découvrir des pouvoirs hors du commun... alors il y avait sans doute, si improbable cela soit-il, une explication scientifique à tout cela.
-Est-ce qu'il serait possible, selon vous, que Mrs Jakobsson soit une mutante ?
C'était la seule explication qu'elle avait... Elle ne croyait pas aux voyantes, aux diseuses de bonne aventure, et aux boules de cristal, mais il était admit que certains individus se retrouvaient dotés de pouvoirs exceptionnels, certains pouvaient même lire dans les esprits... alors qui sait, certains voyaient peut-être l'avenir ? Au final, Gwen n'était même plus certaine que le "comment" lui importait beaucoup, les faits étaient là, et elle devait vivre dorénavant avec le sentiment d'être demeurée passive au moment où elle aurait dû agir. Toute sa vie, cette impression la poursuivrait : elle aurait pu empêcher la mort de son père. Enfin, cette vie, semble-t-il, serait particulièrement courte, quoi qu'il en soit, à en croire ce qui était noté sur ce bout de papier. À moins qu'elle sache agir de la bonne manière, cette fois. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait de son interlocuteur. Rien ne lui ôterait ce sentiment de culpabilité. Mais au moins, ce secret n'était plus seulement le sien à présent.
Vraiment, si la jeune femme en face de Marcus n’avait pas était Gwen Stacy, ce dernier aurait vraiment douté de la vérité de ce mot. Mais il ne doutait pas avec cette jeune femme, parce qu’une part elle était qui elle était et Marcus osait croire que c’était une fille honnête, d’autre part il avait été présent quand Liv avait donné le mot. Il avait vu le trouble dans le regard de la jeune femme, il l’avait vu leur demander de partir sur le champ et maintenant, le policier comprenait bien mieux pourquoi. Ainsi donc, ce qui était inscrit sur ce mot, n’était autre qu’une prédiction de la mort du capitaine Stacy ainsi que celle de sa fille. C’était le plus troublant au final pour Marcus, parce qu’il comprenait qu’il était maintenant au courant de la façon dont Gwen Stacy allait mourir. Autant dire qu’il n’avait aucune envie de laisser les choses se dérouler de cette manière. Mais pour le moment, ce qui l’intéressait le plus, c’était de savoir comment sa collègue avait-elle fait pour prédire ces morts. Ce n’était sans doute qu’un détail au fond, mais cette question remplissait son esprit, au point qu’il la prononça même à voix haute. Quand Gwen reprit la parole, les yeux de Marcus quittèrent le bout de papier pour se poser sur elle. Une mutante ? C’était possible en effet.
« C’est une solution effectivement… »
Dit-il doucement, ne sachant pas s’il devait y croire ou non. Mais en même temps, il n’y avait pas trente-six explications à la capacité de Liv Jakobsson de lire l’avenir et de prédire les morts. Si elle n’était pas une mutante, elle était un humain dotait de pouvoir tout comme Spider-Man (quoi que ce dernier était peut-être un mutant au final, toutes ces histoires c’était compliqué quand même). De toute façon, qu’elle soit un mutant ou non, au final elle avait quand même prédit la mort de George Stacy et celle de sa fille. Si la première avait bien eu lieu comme elle avait été décrite sur le morceau de papier, cela signifiait que la deuxième allait se dérouler de la sorte également.
« Tu n’aurais rien pu faire pour ton père Gwen, tu ne pouvais pas savoir que cette inscription avait une importance. » Sérieusement, Marcus ne voulait pas que Gwen culpabilise de ne pas avoir sauvé son père (ce qu’il avait deviné qu’elle faisait), parce qu’il n’y avait aucune raison qu’elle le fasse. La jeune femme ne pouvait pas savoir que ce qui était écrit sur ce mot était à prendre au sérieux. Marcus n’aurait pas prêté attention à cela non plus, s’il avait eu l’occasion de le voir avant maintenant. Par contre, elle pouvait agir maintenant. « Mais on peut faire quelque chose pour toi. »
On oui, Marcus n’avait pas l’intention de la laisser seule maintenant qu’il était au courant de la situation. Il était maintenant au courant de la manière dont Gwen Stacy devait mourir et il était hors de question qu’il laisse les choses se produire de cette manière.
wen ne put s'empêcher de se sentir soulagée quand elle entendit son interlocuteur admettre l'hypothèse que sa collègue puisse bel et bien être une mutante, et donc avoir effectivement lu l'avenir, et su par avance ce que serait la mort de son père et la sienne propre. Elle aurait comprit qu'il ne la croit pas, elle-même, sceptique comme elle savait l'être, aurait eu de grandes réticences à ce sujet, même si jamais elle ne ferait une farce d'aussi mauvais goût au sujet du décès du capitaine Stacy, qui lui était encore très douloureux, vraiment. Et ça aussi, il le comprenait, comme il avait compris la culpabilité que la jeune étudiante éprouvait, se disant et répétant sans cesse qu'elle aurait pu empêcher ce qui s'était passé, qu'elle aurait dû montrer ce mot, qu'elle aurait dû intervenir, se placer non pas du côté des victimes, mais de celui de ceux qui se battaient pour obtenir la justice. Quand Marcus tentait de lui faire comprendre qu'elle n'aurait rien pu faire, elle trouvait cette remarque agréable et rassurante, mais elle ne pouvait pas y croire. Elle ne pouvait évidemment pas le croire, parce que c'était trop simple. Si un pouvoir comme celui de Jakobsson existait, il y avait sans doute une raison. Elle ne pouvait pas croire que quoi que ce soit arrive sans raison.... Elle avait un esprit rationnel, scientifique, pour elle, tout avait une explication. Si la jeune femme avait apprit la manière dont son père devait mourir, c'était sans doute qu'elle devait l'empêcher. Comme elle devrait certainement empêcher sa propre mort, quoi qu'elle trouvait injuste de s'en sortir, elle, quand son père n'avait pas eu la moindre chance.
-Et comment faire ? demanda-t-elle, véritablement désemparée, car elle se trouvait face à une situation qui lui échappait complètement, elle qui détestait pourtant cela au plus haut point. Elle ne savait vraiment pas quoi faire. Je ne sais pas quand ça aura lieu, je ne peux pas rester enfermée chez moi en espérant que ça me sauvera la vie.
C'était en effet une précision que Liv Jakobsson ne lui avait effectivement pas faite. Et qui aurait bien servi Gwen, pourtant, car elle aurait ainsi le sentiment de ne pas être jetée en pâture à un destin irréversible. La jeune femme aimait la vie, elle ne voulait pas la voir cesser aussi tôt que ce qui lui était prédit, bien sûr que non, et son père ne voudrait pas qu'elle laisse le destin agir à sa guise par culpabilité. L'ennui, c'est qu'elle ne voyait pas comment contrer la fatalité.
-Vous avez des pistes, concernant le Hobgoblin ?
Gwen le savait bien pour le nombre de fois où son père lui avait refusé la moindre d'informations, la moindre réponse aux questions qu'elle pouvait lui poser, curieuse qu'elle était. Les policiers n'avaient pas le droit de parler d'une affaire en cours. Mais là, vraiment, elle avait besoin de savoir. La seule solution, après tout, était qu'on arrête le Hobgoblin avant qu'il ne cherche à s'en prendre à elle, non ? Si elle savait qui se cachait derrière ce costume, elle changerait d'avis.
Marcus comprenait bien que Gwen puisse se sentir en partie coupable de la mort de son père, qu’elle considère qu’elle aurait dû faire quelque chose. Evidemment, elle aurait pu faire quelque chose, si elle avait compris de suite le message. A la place de la jeune femme, il n’aurait pas cru une seule seconde les prédictions de Liv Jakobsson, il aurait pensé que ce n’était qu’une simple farce. Et donc, il n’aurait pas plus agit à la place de la jeune femme. Alors forcément, elle ne pouvait pas se tenir pour responsable de ce qui était arrivé à son père. Ce n’était parce qu’elle avait eu des prédictions qu’elle pouvait forcément faire quelque chose, après tout c’était bien le Hobgoblin qui était responsable. Spider-Man aussi se trouvait sur la scène, mais Marcus - malgré le fait qu’il avait quand même l’intention de l’arrêter un jour, c’était un policier après tout - pensait qu’il n’était pas responsable de la mort du capitaine. Pas directement en tout cas, mais les super-héros avaient une part de responsabilité dans la présence des super-vilains. Cependant, c’était bien le Hobgoblin qu’il fallait arrêter, pour protéger Gwen également. La jeune femme n’avait pas tort quand elle affirmait qu’elle ne pouvait pas rester enfermée. Ce n’était pas possible non, bien sûr, mais cela n’empêchait pas Gwen de se montrer prudente.
« Au moins, tu sais que tu dois te montrer prudente et te tenir prête. » Ce qui était certain cependant, c’était qu’il n’allait pas l’abandonner alors qu’il était au courant de ce détail. Il ne pouvait que croire la jeune femme et il pensait vraiment que Jakobsson avait prédit sa mort. D’ailleurs, il avait l’intention de question sa collègue sur ce détail, il n’allait pas pouvoir faire comme s’il ne savait rien à présent. Qu’elle soit une mutante ou non, pour Marcus ça ne changeait vraiment rien. « Tiens mon numéro de portable personnel. » Dit-il en tendant sa carte à la jeune femme. « Appel-moi si jamais tu crains quelque chose… »
Tout comme elle ne pouvait pas rester enfermée chez elle, il ne pouvait pas avoir constamment un œil sur elle. Pour autant, il avait vraiment à cœur de l’aider et de ne pas l’abandonner à son sort (sort qui était plus que funeste). Marcus ne connaissait pas énormément Gwen Stacy, mais c’était la fille de son collègue et il avait vraiment envie d’être là pour elle dans cette épreuve. Le policier avait peut-être un truc avec les filles de ses collègues en fait. Gwen lui demanda alors s’ils avaient des pistes sur l’homme qui avait tué son père. Marcus ne put s’empêcher d’afficher une grimace. Il ne pouvait pas se permettre de trop parler de l’affaire à une civile, il ne pouvait pas le faire. Même si en un sens, il n’y avait pas grand-chose à dire non plus. Marcus laissa quelques secondes planer, hésitant à dire des choses à la jeune femme sur leur enquête, ce n’était vraiment pas dans ses habitudes. Cependant, au vu de la situation, il n’avait pas trop le choix non plus.
« On a vraiment pas grand-chose. » Et c’était vrai, ils n’avaient presque rien sur le super-vilain, ce qu’il n’aimait pas vraiment apprendre à Gwen. « En dehors du fait que nous sommes certain qu’il a un rapport direct avec le Bouffon Vert… »
ieux valait, sans doute trouver un aspect positif, quel qu'il puisse être, à cette situation cahotique. Il n'était certes pas idéal d'avoir conscience de sa mort, et de la savoir en plus très prochaine, sans avoir ce qu'il faut d'informations pour s'y tenir vraiment prêt, mais au moins, elle savait à quoi s'attendre, à présent. Sans l'avertissement de Mrs Jakobsson, son esprit ne serait pas autant troublé, certes, mais elle ne saurait rien, et serait abandonnée à un destin tragique contre lequel, pour sûr, elle ne pourrait absolument rien. Entre le savoir et l'ignorance, le choix de Gwen était vite fait, on pouvait même affirmer sans craindre de se tromper qu'il était fait depuis toujours. Alors il fallait qu'elle tire le meilleur parti de ces informations, même si elle n'étaient pas suffisamment nombreuses. Marcus avait raison, à présent, elle savait qu'elle devait rester prudente et se tenir prête. Ou du moins se tenir prête, car la prudence n'était pas vraiment le for de la jeune femme, qui ne voyait guère d'intérêt à demeurer prudente quand se tenir prête exigeait sans doute qu'elle ne le soit pas complètement. Elle comptait aller au-devant de son destin et espérait le bouleverser. C'était le mieux qu'elle puisse faire. Même si ce n'était pas forcément le plus sage. D'ailleurs, ce ne fut pas sans raison qu'elle garda ces considérations pour elle, se contentant de hocher doucement la tête à la remarque de son interlocuteur. Marcus lui confia son numéro de portable, et tout en le récupérant, Gwenn se promit de le conserver précieusement. Elle ressentait qu'elle pouvait (et devait, même) avoir confiance en lui. La confiance risquait fort de devenir une denrée rare ces temps prochains, il fallait qu'elle en profite. Si elle avait le moindre soucis, c'est lui qu'elle irait trouver, c'est sûr et certain.
-Merci, je le ferai. répondit-elle des plus sincèrement.
Après quoi il lui parla du bouffon vert et des informations dont la police disposait à son sujet. Elle ne savait pas vraiment si il avait le droit de lui en parler puisqu'il s'agissait d'une affaire en cours, mais il lui sembla honnête dans sa réponse, comprenant peut-être qu'elle méritait cette information plus que qui que ce soit d'autre. Malheureusement, la police n'avait visiblement pas progressé sur l'affaire. Le rapport avec le bouffon vert était manifeste, mais puisque personne n'avait su mettre la main sur lui non plus... L'affaire risquait de mettre longtemps à être élucidée, si elle l'était un jour... à moins qu'elle n'y mette son grain de sel ?
-Si vous avez la moindre information, quel qu'elle soit... vous viendrez m'en parler, n'est-ce pas ?
Supporter l'absence de son père et la culpabilité de n'avoir rien pu faire, c'était déjà deux grands fardeaux, et elle les apaiserait avec plaisir en démasquant le responsable, ce serait le seul moyen, pensait-elle de rendre la paix à son esprit... Quelle idée.
Marcus n’avait en effet pas le droit de parler de l’enquête sur le Bouffon Vert et le Hobgoblin, puisque c’était une affaire en cours, mais il le faisait quand même. Parce qu’il avait besoin de rassurer la jeune femme sous ses yeux, puisqu’elle était directement concernée par cette histoire. S’il n’y avait pas eu ce bout de papier avec la prédiction de la mort de la jeune femme, Marcus n’aurait rien dit au vu de sa conscience professionnelle. Mais il ne pouvait pas se taire à présent, pas alors qu’il savait (qu’ils savaient) que Gwen risquait de mourir en présence du Hobgoblin et de Spider-Man. Il fallait qu’elle se montre prudente, sur ses gardes et surtout qu’elle soit bien au courant de l’avancé de l’enquête. Tant pis pour le secret professionnel, il était capable de le mettre de côté de temps en temps. La situation l’exigeait, même si au final il n’avait pas grand-chose à apprendre à la fille du capitaine Stacy. Ils ne savaient vraiment rien sur ce super-vilain et ils n’avaient pas un seul début de piste pour l’arrêter. Ca n’allait pas vraiment la rassurer, mais Marcus préférait largement se montrer franc avec la jeune femme. Au vu de la situation, elle devait connaitre la vérité et pas seulement ce que la police savait dire quand ils n’avaient pas la moindre avancée sur une enquête. Marcus n’avait pas envie pour autant que Gwen s’implique de trop, mais il espérait que comme cela il allait lui permettre d’apaiser un peu son esprit et qu’elle ne tombe pas dans la paranoïa. Cependant, pour que les choses aillent bien mieux, le mieux était sans doute d’arrêter ce super-vilain ainsi que le Bouffon Vert avec qui il avait visiblement un grand lien.
« Si jamais je sais quelque chose, tu seras la première au courant oui. »
Et quand il disait cela, ce n’était pas des paroles en l’air. Marcus n’était pas du genre à faire ce genre de promesse, à souhaiter trahir le secret professionnel de sa fonction pour parler à une « civile ». Mais le cas était différent et il s’en voudrait si jamais quelque chose devait arriver à Gwen Stacy. La police cherchait activement un moyen d’arrêter le Hobgoblin qui était la cause du décès d’un de leur collègue, ils travaillaient donc énormément sur l’enquête. Avec un peu de chance, ils allaient enfin parvenir à avoir des éléments concrets. En tout cas, Marcus avait bien l’intention de se donner à fond dans cette enquête.
« Si jamais tu apprends quelque chose, contact moi également. »
On ne savait jamais, de toute façon Marcus avait donné son téléphone à la jeune femme pour qu’elle le contact en cas de besoin. Il ne fallait vraiment pas qu’elle hésite. En attendant, Marcus allait travailler de son côté. Et il était évident qu’il allait discuter un peu avec sa collègue, celle qui avait vu la mort de Stacy père et fille (et qui n’avait visiblement rien fait pour empêcher cela).
wen se sentait rassurée par le propos de son interlocuteur. Elle n'avait pas le moins du monde envie d'être maintenue à l'écart, si Marcus devait apprendre quoi que ce soit. Certes, il pouvait bien mentir, lui faire cette promesse pour se donner bonne conscience bien que, le moment venu, il ne trahirait pas le secret professionnel. Mais la jeune femme avait envie de croire dans son interlocuteur. Elle le savait intègre et droit, des qualités qu'il partageait avec son père, d'ailleurs. Il ne lui ferait pas de telles promesses s'il n'avait pas dans l'intention de les tenir. Voilà qui la réconfortait. Apprendre les avancées de l'enquête ne serait pas forcément toujours agréable, mais elle ne saurait avoir l'esprit en paix tant qu'elle serait contrainte par la culpabilité et l'ignorance. Et, évidemment, c'était donnant donnant. S'il acceptait de lui délivrer toutes les informations qu'il parviendrait à récupérer, alors il était normal qu'elle-même accepte de lui donner en retour toutes les informations qu'elle obtiendrait elle-même (bon, dans les faits, elle ne pourrait pas vraiment se résoudre à son engagement, au nom duquel elle devrait supposément apprendre à Marcus que son petit ami n'était nul autre que Spider-Man). En tous cas, quand elle lui promit de le faire, elle pensait s'y tenir très sincèrement. Elle ne pensait pas avoir quelque intérêt que ce soit, il faut dire, à cacher des informations essentielles à la police. Elle tenait à ce que son père obtienne réparation pour ce qui lui avait été fait, elle tenait à ce que le Hobgoblin finisse derrière les barreaux.
-Je le ferai, c'est promis. approuva-t-elle dans un signe de tête, et avec la plus entière des sincérités. Je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps. ajouta-t-elle alors, surtout parce qu'elle ne savait trop ce qu'elle pourrait dire au collègue de son père.
Certes, elle l'appréciait, tout comme elle appréciait de se sentir soutenue. Mais cette conversation l'avait un peu remuée. Elle avait besoin de se retrouver seule avec elle-même. Et cogiter un peu sur cette discussion. Elle avait, à présent, le numéro de Marcus, et elle comptait bien en faire usage si elle était en proie au doute... Ou si, tout simplement, elle avait envie de parler de son père. Car elle pensait trouver chez lui une oreille attentive. Ce serait peut-être trop abuser de sa gentillesse et de son temps, mais elle croyait dans la sincérité du policier quand ce dernier affichait son soutien et lui proposer son aide. Étant donné la situation plus que particulière, il était peut-être le plus apte à l'entendre, et elle aurait peut-être plus de facilités à se confier à lui plutôt qu'à Harry et Peter, qu'elle mêlait déjà que trop à ses états d'âme. Elle n'ajouta rien, songeant que Marcus, sans qu'elle ait à dire quoi que ce soit de plus, comprendrait qu'il était temps de prendre congé.
Marcus devait mettre son esprit de policier de côté afin de faire cette promesse, mais il ne pensait pas avoir tellement le choix. L’homme venait d’apprendre quelque chose d’important quand même, il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était. La vie de Gwen était en danger, alors s’il pouvait lui venir en aide, il voulait bien faire cela. En même temps, avec Mindy, il commençait à en être habitué au final. Le capitaine Stacy était très à cheval sur le secret professionnel, il était certain qu’il n’aurait pas parlé des affaires à sa famille, mais il ne pourrait que le comprendre dans cette situation. Il n’avait pas envie que la jeune femme plonge dans une paranoïa, il était normal qu’il la tienne au courant. En contrepartie, elle pouvait lui apprendre énormément également. Marcus ne savait pas encore pourquoi, ni comment, mais il semblait que la jeune femme qu’il avait sous les yeux allait avoir un rapport plus ou moins proche avec le Hobgoblin et Spider-Man. Il préférait donc largement qu’elle ait confiance en lui, suffisamment pour lui dire tout ce qu’elle savait au moment où elle l’apprenait. C’était important pour l’enquête en cours et Marcus n’avait aucune envie de laisser ce super-vilain en liberté trop longtemps, capable de causer encore plus de ravage que ce qu’il avait déjà fait jusqu’à présent.
Marcus avait envie de croire en tout cas que Gwen allait bel et bien lui faire suffisamment confiance pour lui parler de ce qu’elle apprendrait. Quand elle affirma qu’elle allait le faire, il pensait lire de la sincérité dans son regard. C’était important pour lui de pouvoir lui faire confiance, tout comme elle pouvait avoir confiance en lui. C’était donnant-donnant de toute façon, Marcus avait l’intention de remplir sa part de cet accord verbal, il comptait bien qu’elle en fasse de même. Maintenant, il était temps pour tous les deux qu’ils se séparent. Marcus n’avait aucune envie d’imposer sa présence, il comprenait bien – malgré les parole de la jeune femme – que Gwen avait besoin de se retrouver un peu seul. Ce qu’ils venaient de se dire n’était pas rien après tout. Marcus aussi avait besoin de se retrouver un peu avec lui-même, afin de réfléchir à ce qu’il venait d’apprendre. Lui qui avait un esprit terre à terre se retrouvait avec un évènement particulier sous ses yeux, il avait besoin de s’y retrouver un peu. Avant d’aller clairement discuter de tout cela avec sa collègue, il n’avait pas l’intention d’échapper à cette conversation.
« Il est temps que j’y aille en effet. »
Dit-il dans un sourire, avant de se lever. Il salua une dernière fois Gwen, ne prenant pas la peine de lui rappeler encore une fois qu’elle pouvait l’appeler à tout moment. Il pensait qu’elle l’avait suffisamment compris pour qu’il n’ait pas besoin de la rabâcher avec ça. Il s’en alla donc simplement, espérait que cette situation allait grandement s’arranger prochainement.