Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais ce qu'est la liberté.
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assandre était libre ! Elle avait bien envie de se le répéter cent fois et de mille manières différentes tant elle adorait cette sensation. Elle savourait d'autant plus sa liberté qu'elle avait découvert, ou plutôt redécouvert, la sensation d'être enfermée. Comme la dernière fois, elle ressortait grandie de son incarcération, de son isolement. Cela ne signifiait pas qu'elle était pressée de revivre une chose pareille, mais pour l'heure, il n'en était pas questio, et elle n'était qu'heureuse, plus heureuse que jamais d'être de retour parmi les vivants. Oui, tout l'inculpait, mais David avait le bras long, et il avait su tirer les bonnes ficelles, sortir la bonne somme d'argent, et à présent, elle se sentait mieux que quiconque.
Le bonheur d'être de retour était encore plus grand que son retour à l'air libre était le fruit des efforts que l'homme qu'elle adulait avait fournis pour la faire sortir. Il aurait pu choisir de la laisser moisir en tôle, il ne l'avait pas fait. Il l'avait fait libérer, et il pourrait bien s'inventer toutes les excuses du monde, à ses yeux, ça ne pouvait signifier qu'une seule et unique chose : il l'aimait, et lui non plus ne pouvait pas se passer d'elle. Il avait voulu la retrouver, par tous les moyens, et il y était parvenu.
Maintenant, les affaires pouvaient reprendre. Et Cassandre se sentait libre et libérée, à plus forte raison qu'elle n'avait plus à prétendre se soucier réellement de sa mère, cette dernière était une épine retirée de son pied. L'Héritière pouvait vivre pleinement sa vie comme elle l'entendait, et il en était absolument question. Dans les prochains temps, elle serait dans le collimateur de la police, elle l'avait bien compris, mais cela ne lui faisait pas peur. Pour tout dire, à l'heure actuelle, elle ne se sentait qu'infiniment invincible. Elle avait l'impression que rien au monde ne saurait l'empêcher ou l'arrêter. Elle avait découvert qui elle était vraiment, grâce à David, et elle savourait dorénavant la quintessence même de qui elle était, de sa véritable nature, et c'était un réel bonheur.
Pour remercier David de sa libération, elle lui avait donné rendez-vous dans un restaurant de Staten Island, et lui avait promis qu'ils passeraient la meilleure soirée de toute sa vie. Comment ? Elle n'en savait rien, elle n'avait rien planifié, elle se laissait simplement porter par le courant. Ce qu'elle savait en revanche, c'est que s'il prenait la peine de venir pour elle, alors elle se sentirait d'ores et déjà victorieuse. Attablée, elle l'attendait donc, et quand il passa la porte du restaurant, un large sourire illumina son visage. Elle se leva aussitôt pour l'accueillir, et sans mot dire, elle fit ce qu'aucun mot ne pouvait exprimer, elle s'empara de ses lèvres, à pleine bouche, comme si sa vie en dépendait.
Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais ce qu'est la liberté.
Cassandre était sortie de prison, enfin. David avait fait ce qu’il fallait pour la sortir de prison, pour faire en sorte qu’elle soit libre. Il avait dépensé beaucoup d’argent, graissé des pattes, fait ce qu’il fallait pour qu’elle s’en sorte alors que ça semblait évident qu’elle était coupable. La justice et le département de police devait sans aucun doute le détester, mais le jeune homme n’en avait que faire. Il pensait à son bien être avant de penser au reste et Cassandre se devait d’être libre.
Parce qu’elle était une grande source d’argent pour les Death Demons, et clairement ils en avaient besoin. Ils trouvaient de l’argent ailleurs, bien sûr, mais ça n’enlevait pas le fait que l’argent des Bathory était quand même conséquent, surtout qu’il y avait aussi l’entreprise du père de Cassandre. C’était important donc… mais en réalité, David avait quand même difficilement supporté l’absence de la jeune femme. Quand elle n’était pas là, elle lui manquait. Parce qu’elle avait ce grain de folie qu’il adorait chez elle, celui qu’elle n’avait pas lors de leur première rencontre mais qu’elle avait eu par la suite. Cette même folie qu’il possédait, qui les rapprochait. David n’avait pas spécialement envie de l’avouer cependant, il ne se rabaisserait pas à ça, mais clairement… son absence avait été insupportable. D’où le fait qu’il avait été particulièrement agacé par le fait qu’elle se soit fait avoir, il avait été en colère contre elle. Mais maintenant, le chef de gang était satisfait qu’elle soit libre.
La jeune femme lui avait donné rendez-vous dans un restaurant, en lui affirmant que c’était une manière pour elle de le remercier de l’avoir fait libérer. David était effectivement d’avis qu’elle devait le remercier, qu’il méritait tout remerciement de la part de Cassandre. Et il avait hâte de savoir ce qu’elle avait pu préparer pour lui. En réalité, David se satisfait bien assez du fait qu’elle était libre et qu’il pouvait disposer d’elle autant qu’il le souhaitait, mais en même temps si elle avait envie de le remercier, il n’allait évidemment pas la retenir. Quand il arriva sur place, au restaurant où Cassandre lui avait demandé de venir, il la vit déjà sur place. Un large sourire illumina le visage de la jeune femme et David ne put pas réellement retenir un rictus de se former sur son propre visage. Elle ne dit rien, sans doute parce qu’il n’y avait en fait rien d’intéressant à dire, rien que ses lèvres s’emparant avec avidité des siennes ne puissent exprimer. David prolongea ce baiser, posant ses mains sur le corps de la jeune femme pour la coller un peu plus contre lui (ne se préoccupant évidemment pas une seule seconde de ce que les personnes autour pouvait bien en penser). Il prolongea ce baiser, comme s’il reprenait un peu son souffle finalement. Mais encore une fois, il ne l’exprimerait pas ainsi.
« L’air frais te va à ravir. » Commenta-t-il quand leurs lèvres se séparèrent tout de même. « Alors, qu’est-ce que tu me réserves ? »
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ertains signes ne trompaient pas, aux yeux de Cassandre du moins. Cette manière qu'il avait de l'embrasser, elle savait qu'elle n'appartenait qu'à leurs baisers, et qu'ils exprimaient certainement bien plus que ce que le chef des Death Demons serait jamais capable de dire, d'avouer. Leurs gestes dictaient une passion qui savait difficilement être contenue, même en public... et pourquoi pas en public ? Quand David était auprès d'elle, elle n'avait tout bonnement cure des personne autour d'eux. Il y avait lui et elle, la puissance et l'intensité de leurs sentiments... et rien d'autre au monde ne saurait compter, peu importe les circonstances.
David n'en montrerait rien, mais Cassandre analysait comme elle le voulait ces différents signes. Il pouvait bien l'embrasser à pleine bouche pour la garder sous son emprise, ça marchait. Mais chaque fois qu'elle le faisait, elle songeait que l'emprise qu'elle avait elle-même sur lui, progressive autant qu'inévitable, augmentait d'eux-mêmes. Ils étaient deux aimants, destinés à s'attirer, et qui avaient été séparés l'un de l'autre pendant beaucoup trop longtemps. Qu'ils se rattrapent, à présent, c'était définitivement la moindre des choses.
-Tout ce que tu voudras, répondit Cassandre d'un ton sans équivoque. Et encore plus. J'ai l'intention de te montrer toute l'ampleur de ma reconnaissance, ajouta-t-elle, un sourire au coin des lèvres.
Elle avait prononcé ces mots à son oreille avant d'en mordiller légèrement le lobe, puis l'avait invité à s'asseoir face à elle. Sous cet angle-là, elle aimait à penser qu'ils passeraient presque pour un couple conventionnel. C'était une pensée qui lui plaisait terriblement, parce qu'ils ne l'étaient pas. Elle avait en elle cette dichotomie, l'envie de faire partie de ces couples modèles auxquels n'importe quel autre couple voudrait ressembler, et d'être un couple tout court, évidemment, et elle avait envie, dans le même temps, qu'ils ressemblent à personne d'autre.
-Pour l'instant, je nous suggère de boire à nos retrouvailles, proposa-t-elle tandis qu'on leur tendait le menu. Un programme qui paraissait donc bien sage et sans surprise, donc, mais il n'était évidemment pas question de s'arrêter là. Oh non, Cassandre voulait tout faire, tout explorer, palier au moindre désir, qu'il soit réfléchi ou immédiat, de David. Elle voulait qu'il se dise à chaque instant passé ensemble que oui, elle lui avait terriblement manqué, et qu'il ne puisse plus douter, quand leurs chemins se sépareraient, qu'elle était tout bonnement indispensable. Qu'est-ce que tu prendras ?
Elle faisait mine d'être très intéressée par son menu, la vérité, c'est que ce n'était pas spécialement là-dessus qu'elle voulait que David se concentre. Non, elle avait, manifestement, autre chose à l'esprit, alors que son pied caressait la jambe de David sous la table et remontait doucement entre ses cuisses.
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Tout ce qu’il voulait ? Évidemment, c’était une proposition intéressante. David avait envie de profiter de chaque instant de ce moment avec Cassandre. En même temps quand ils n’étaient que tous les deux, le jeune homme profitait généralement de chaque instant qu’il passait avec elle, d’elle tout simplement. Il ne manquait pas de profiter d’elle un maximum, pleinement, sans réellement se préoccuper de ce qu’elle désirait vraiment. Et la manière dont la jeune femme parla à son oreille avait quand même le don de le… titiller légèrement. Pour l’heure, David avait donc l’intention de profiter de ce moment sans se préoccuper de son travail, de tout ce qu’il avait à gérer un peu partout. Là, tout de suite, il y avait lui et elle… tout simplement. Même si en soit, ils n’étaient clairement pas simples tous les deux.
Ils s’installèrent à table donc… comme un couple un peu normal. C’était quand même un peu particulier et quelque chose dont ils n’avaient pas l’habitude, mais ça lui convenait bien aussi. Pour l’heure, en tout cas, parce que David savait bien qu’il pouvait aisément se lasser aussi, mais ça, ça serait le cas simplement si Cassandre était du genre barbante et lassante. Ce qui n’était pas le cas, parce qu’elle lui ressemblait énormément. En grande partie parce que le jeune homme avait conscience qu’il l’avait forgé à son image en s’en… prenant à elle. Qui aurait pu croire qu’ils se retrouveraient ici en cet instant précis ? Pas grand monde, David en dernier.
David afficha un sourire après que la jeune femme lui ait demandé ce qu’il prendrait à boire, puisqu’elle leur suggérer de commencer à boire un verre à cette bonne nouvelle. Pas parce qu’elle lui demandait ce qu’il voulait boire, mais parce qu’il sentait glisser son pied caresser sa jambe… et remonter entre ses cuisses. Elle était surprenante, très clairement et c’était quelque chose qu’il adorait chez elle. Même s’il n’allait pas vraiment l’avouer.
« Eh bien, surprend moi. » Répondit-il, sans perdre le sourire sur son visage et en lançant un regard complice à la jeune femme sous ses yeux. Il n’allait pas nier qu’il appréciait bien la manière dont elle faisait les choses, la manière dont elle jouait présentement. En même temps, il n’y avait pas grand-chose que le jeune homme n’appréciait pas chez elle, même si bien sûr ce n’était pas quelque chose qu’il affirmait haut et fort. « Tu n’as qu’à commander à ma place, comme ça je peux voir si tu me connais bien. »
Et elle le connaissait bien, David n’en avait pas le moindre doute. Cela dit, en réalité, David n’en avait que faire de ce qu’elle pourrait bien commander pour lui, le but était simplement de jouer un peu. Il n’y avait pas de mauvaise réponses donc, mais il était quand même curieux de voir ce qu’elle pouvait commander pour lui. Quand bien même, s’il y avait bien une personne capable de le connaître en profondeur, c’était elle.
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e sourire que David affichait en cet instant ne trompait pas, et Cassandre savait pertinemment qu'il n'était pas dû qu'au seul plaisir qu'il prenait à sa présence mais au plaisir plus concret auquel elle l'invitait sous la table. Dans tous les cas, il était manifestement réceptif à sa... proposition, et elle adorait ça. Le simple fait qu'il soit ici, bien présent, qu'il lui consacre son temps, qu'il attende qu'elle le surprenne, ça en disait long. Au-delà de l'excitation que provoquait sans doute en lui la perspective de l'inconnu proposé pa une femme qui était littéralement à ses pieds, elle voulait croire qu'un reste de sentiments intervenait également dans l'affaire. Quand il lui suggérait de le surprendre, elle l'envisageait dans tous les sens du terme, pas seulement en ce qui concernait le verre qu'elle lui proposait de boire avec lui. Et elle en avait bien l'intention.
-Comme si tu avais le moindre doute à ce sujet, répondit-elle sans interrompre ses caresses par-dessous la table, de plus en plus insistantes. Je te connais par coeur, tu le sais bien, je te connais mieux que quiconque.
Elle attendit que le serveur vienne s'enquérir de leur commande pour ranger tranquillement son pied et croiser les jambes comme si de rien n'était. Si elle voulait jouer la carte de la prudence, elle se contenterait de lui commander une boisson qu'elle le savait aimer pour commencer. Un whisky sec, par exemple, ce genre de boissons qu'elle le voyait consommer de temps à autre. Mais il serait tout de même plus amusant de le surprendre vraiment. Alors elle fit son choix avec soin et pencha pour un cocktail épicé. Pas le genre à boire des cocktails, mais celui-ci, décapant, devrait être à son goût.
-L'espace d'un instant, ajouta-t-elle une fois le serveur parti, quand tu m'as parlé de commander, j'ai cru que tu allais me demander de te commander, toi. Je t'avoue que je n'ai pas trouvé l'idée déplaisante.
Leur relation allait exclusivement dans le sens inverse, et elle ne s'en plaignait pas, bien au contraire. Elle considérait autant David comme son amant que comme son seigneur et maître. Rien au monde ne lui importait plus que de le satisfaire, et cela lui allait très bien. Mais l'idée d'inverser les rôles lui plaisait bien, et elle avait le sentiment que David lui en donnait l'opportunité. Décider du programme actuel ou même de ce qu'il allait boire, ça pouvait n'avoir l'air de rien, mais pour elle, c'était beaucoup. C'était immense, même. Elle ne disait pas non au fait de prendre les rênes, et David ne courait pas grand risque, bien sûr, car il était assez évident que Cassandre ne ferait jamais rien qui ne soit dans l'intérêt de l'homme qu'elle aimait.
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TDavid n’avait pas de doute en effet sur le fait que la jeune femme sous ses yeux le connaissait bien. Elle précisa même qu’elle le connaissait par cœur, qu’elle le connaissait même mieux que quiconque. Le jeune homme aimerait bien donner tort à son interlocutrice, simplement parce qu’il avait cet esprit de contradiction et qu’il n’avait pas spécialement envie de s’abaisser… mais en même temps, il était question de Cassandre. S’il se montrait un peu sérieux, il était évident que personne ne connaissait David autant qu’elle. Parce qu’elle avait vu des choses sur lui que personne d’autre n’avait vu jusqu’à présent. Et il n’avait d’ailleurs aucune envie que quiconque le voit. Cela dit, ce n’était clairement pas quelque chose qu’il avouerait, même à la jeune femme sous ses yeux.
Qui rangea son pied – à la grande frustration de David – quand le serveur s’approcha d’eux pour prendre leurs commandes. David laissa Cassandre faire, sans souci, l’observant attentivement. Il ne la quitta pas du regard alors qu’elle commandait les fameuses boissons. Si la jeune femme s’était contentée de commander une boisson qu’il avait l’habitude de boire, le jeune homme aurait pu être un peu déçu quand même. Mais ce ne fut pas ce qu’elle fit, elle commanda un cocktail que le jeune homme avait bien hâte de goûter dans le but de vérifier que Cassandre le connaissait bien, et qu’elle était capable de le connaitre à ce point.
Mais avant ça, Cassandre lui affirma qu’au moment où il avait affirmé qu’elle pouvait commander pour lui, elle avait cru à un moment qu’il allait lui demander de commander tout court, de le commander lui. Ce n’était pas quelque chose qu’ils faisaient, clairement pas. David prenait les décisions, il ne laissait personne diriger sa vie, même s’il devait bien reconnaître qu’il laissait quand même Cassandre diriger certaines choses dans son existence. Cela n’enlevait pas le fait que c’était lui qui avait les reines en main et qu’il ne laisserait jamais ça à personne. Mais en même temps… jouer avec Cassandre avait quelque chose d’existant.
« Tu sais bien que personne ne peut me commander. » Répliqua-t-il, dans un sourire en coin, son regard plongé dans celui de la jeune femme sous ses yeux. Son ton était tranché, c’était comme ça et pas autrement. Le serveur revint et déposa leurs verres devant eux. Encore une fois, sans baisser son regard, David attrapa le cocktail que la jeune femme avait commandé pour lui pour le porter à ses lèvres et en boire une gorgée. La boisson épicée coula le long de sa gorge. Il n’était pas très cocktail, mais ce dernier n’était vraiment pas pour les palais sensibles. David ne fit pas réellement de commentaire, se contentant de poser son verre sur la table, sans bouger son regard. Il laissa passer quelques secondes, avant de finalement reprendre la parole. « Cela dit… je dois bien avouer que je serais un peu curieux de savoir ce que tu me ferais faire… si tu devais me commander moi. »
Ce cocktail était parfait et cette jeune femme était parfaite.
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assandre ne répondit rien, se contenta de sourire quand David lui fit remarquer qu'elle était bien placée pour savoir que personne en ce bas monde n'était à même de le commander. Oh oui, elle le savait pertinemment, et c'était l'une des choses qu'elle aimait le plus chez lui. Il était un électron libre, un meneur, il n'entendait raison de personne, il faisait les choses comme bon lui semblait et sans tenir rigueur de l'opinion des uns et des autres. Il faisait ce qu'il voulait, comme il l'entendait, et ne laissait personne se mettre en travers de son chemin. Clairement, à ces yeux, ces traits de caractère étaient terriblement attirants.
Malgré tout, ils lui communiquaient l'envie, quasiment irrépressible, de vouloir le commander en retour. Pas en contestation de son autorité, non, et elle détesterait le voir soumis à elle (elle aimait trop lui être soumise en réalité), mais parce qu'elle aimerait être capable du contrôle total qu'il avait sur elle afin de l'exercer sur le coeur de cet homme qui n'avait peut-être jamais battu pour personne... avant elle ? Difficile à dire. Si elle l'aimait comme une folle (folle au sens le plus propre du terme), si elle l'adorait à la folie, rien ne lui garantissait que ce soit réciproque. Mais cette réciprocité, elle pensait la gagner, progressivement. Partir à la conquête de son coeur, de ses sentiments, c'était un travail de longue haleine, très clairement, mais Cassandre était prête à tout, et ne ménageait pas ses efforts. Et elle aimait croire qu'ils payaient.
Quand on leur apporta leurs cocktails, elle ne goûta pas immédiatement au sien, elle se contenta de regarder David porter son verre à ses lèvres, l'observant avec intensité, cherchant à décrypter chacune de ses microexpressions afin de deviner ce qu'il en pensait. Elle avait l'intuition qu'il était conquis. En même temps, elle le connaissait par coeur, elle l'avait dit, elle avait été absolument certaine de ne pas se tromper. Le jeune homme ne fit aucun commentaire malgré tout, mais ce n'était pas nécessaire dans tous les cas. Et ça l'était d'autant moins, en vérité, alors qu'il suggérait qu'il pourrait éventuellement se laiser convaincre par sa proposition tacite. Ce n'était pas ainsi qu'il le formulait, mais c'est ainsi qu'elle le comprenait. Elle afficha un sourire qui en disait long, glissa sa main sur la table pour que celle-ci vienne caresser doucement le bras de David. Elle était convaincu qu'il trouvait cette possibilité excitante. Et elle voulait que ce soit le cas.
-Pour le savoir, il suffit de me laisser faire, dit-elle d'un ton aguicheur. Elle plongea son regard dans le sien. Ordonne-moi de t'ordonner. Puis elle daigna enfin s'intéresser à son verre, dont elle but une gorgée. Je te promets que tu ne le regretteras pas.
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David n’était pas le genre de personne à se retenir de faire quelque chose quand il avait l’envie de le faire, même quand parfois ce n’était pas forcément raisonnable. Mais il savait garder la maitrise des événements quand même, parce qu’il était important que rien ne vienne gâcher ce qu’il avait mis si longtemps à construire. C’était comme ça, il avait le contrôle sur tout, sur tout le monde. Si quelqu’un lui semblait inutile, il n’avait jamais aucun scrupule à s’en débarrasser. C’était la même chose pour tout et tout le monde… même Cassandre. Si elle devenait devenir un poids dans sa vie, c’était évident que le jeune homme n’allait pas se retenir de se débarrasser d’elle. Mais ce n’était pas le cas pour le moment…
Pour le moment, David devait bien reconnaître qu’il aimait beaucoup trop sa présence, sa compagnie et ses idées. Jamais, ô grand jamais, le jeune homme ne laisserait quelqu’un avoir le plein contrôle sur ce qu’il devait faire. Mais en même temps, David était sincère en affirmant qu’il était curieux de savoir ce qu’elle lui ferait faire si jamais elle devait avoir les choses en main. Déjà, en un sens, le jeune homme lui accordait une certaine importance que personne d’autre n’avait. Est-ce qu’il était capable de lui laisser plus ? Il était curieux de voir oui et il devait bien avouer qu’il trouvait l’idée plutôt amusante. Même s’il pouvait très bien déchanter rapidement aussi. Cela dit, s’il devait déchanter, le jeune homme ne laisserait rien passer non plus. Lui laisser le contrôle oui, mais le reprendre s’il était nécessaire, sans aucun doute.
David ne détourna pas son regard des yeux de Cassandre quand elle le planta dans le sien, touchant son bras de sa main, lui demandant de lui ordonner de l’ordonner. Elle lui promit, après avoir pris une gorgée de son verre, qu’il n’allait pas le regretter. Sur ce point, David avait b en envie de croire en la jeune femme et en ce qu’elle lui promettait, parce qu’il avait conscience de l’influence qu’il avait envers elle. Il savait parfaitement qu’elle ne supporterait pas de le décevoir, elle ne supporterait pas de ne pas être à la hauteur de lui.
« Très bien. » Dit-il, en prenant la peine de boire une nouvelle gorgée de son verre qui lui convenait parfaitement donc. « Je t’ordonne de m’ordonner. » Dit-il plus pour la forme, son regard planté dans celui de Cassandre. Elle n’avait pas réellement besoin qu’il formule les choses comme ça, et au fond David avait déjà été conquis par l’idée. « Mais je t’interdis de me décevoir. » Ajouta-t-il tout de même pour la forme.
Même si ce n’était pas nécessaire non plus sans doute, puisqu’il était impossible pour la jeune femme de le décevoir, que ça soit ici ou à un autre moment. Mais le jeune homme tenait quand même à le souligner, à le préciser, histoire de lui mettre un peu plus la pression. Même s’il se permettait d’accepter parce qu’il se doutait qu’elle allait être à la hauteur.
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assandre savait bien que ce qui fonctionnait, dans leur relation tout à fait dysfonctionnelle, c'était le fait, justement, qu'ils ne fonctionnaient pas du tout comme tous les autres. Ce rapport de domination qui avait prééxisté aux sentiments même que la jeune femme avait fini par éprouver pour lui faisait une grande partie du frisson qui l'animait, et Cassandre aimerait sans doute beaucoup moins David si elle ne lui était pas à ce point soumise. Elle l'aimait parce qu'elle lui était dévouée, elle lui était dévouée parce qu'elle le considérait comme un dieu, comme quelqu'un au-dessus de tous les autres, et au-dessus d'elle-même. Alors, lui demander d'inverser les rôles, c'était un pari risqué. Mais en même temps, c'était un pari excitant. Et dans le fond, la jeune femme ne pensait pas qu'il serait déçu du voyage. Même en décidant de prendre les rênes, il était assez certain qu'elle ne le ferait jamais que pour son bon plaisir, avec l'intention totale de lui faire plaisir.
L'idée même de lui déplaire était de toute façon insupportable pour elle. Elle y avait plus ou moins goûté quand elle avait fait son séjour en prison. Elle avait alors cru qu'elle avait perdu son estime et l'intérêt qu'il avait pour elle, et ça avait été proche d'insupportable pour elle. Maintenant, elle savait cet intérêt de retour. Elle savait bien qu'il fallait qu'elle fasse tout son possible pour que cet intérêt ne se dissipe jamais. De ce point de vue, les cartes étaient de toute évidence entre ses mains. Et puisqu'il lui laissait prendre la main, justement, elle n'allait absolument pas s'en priver.
Son sourire s'agrandit quand David l'interdit de le décevoir. Ca n'arriverait pas, ça n'arriverait plus. Elle n'avait qu'un désir, qu'une seule envie, et c'était de le combler. Elle ne supporterait pas de faillir à la tâche. Alors non, elle ne le décevrait pas. Quoi qu'elle ait à l'esprit de toute façon, ce n'était destiné qu'à son bon plaisir à lui. Il acceptait d'entrer dans son jeu, et elle pourrait difficilement en être plus heureuse. Elle était convaincue que les minutes, voire les heures à venir, allaient être absolument délicieuses, et il lui tardait de passer à l'action.
-Je te le promets.
Elle vida son verre d'un coup sans lâcher l'homme des yeux. Son sourire en disait long. C'était une promesse facile à faire pour elle, et elle pensait que David n'aurait aucune difficulté à la croire. Après tout, il la connaissait bien, à présent, il ne pouvait que comprendre. Finalement, elle se leva.
-Je vais me raffraîchir un peu. Prends le temps de finir ton verre et rejoins-moi.
Dans les toilettes donc. Ce n'était pas très glamour, mais aux grands maux les grands remèdes. Ils avaient tout de même besoin d'un minimum d'intimité.
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Quand Cassandre lui fit cette promesse, David savait bien qu’elle était sincère, qu’elle n’allait pas trahir cette promesse. Parce que la jeune femme en serait bien incapable, tout simplement. Elle ne pouvait pas faire ça, elle ne pouvait pas le trahir. C’était évidemment ce que David adorait le plus dans leur relation – même s’il n’affirmerait pas à haute voix qu’ils avaient une relation tous les deux non plus –, le fait qu’elle lui soit entièrement soumise. Bon, évidemment, ça n’avait rien de sain, mais en même temps ce n’était pas comme si le chef de gang avait l’intention d’avoir quelque chose de sain dans sa vie. C’était clairement toxique et le jeune homme ne s’en cachait pas une seule seconde. À quoi bon ? Il n’avait aucun scrupule et ce n’était pas non plus la pire chose qu’il avait pu faire dans sa vie. Surtout que si on prenait la peine de demander à Cassandre ce qu’elle pensait de leur relation, David savait bien qu’elle irait dans le bon sens. Ce n’était pas impossible qu’un jour elle change un peu d’état d’esprit, qu’elle… ne soit plus entièrement sous son emprise, mais si ça devait arriver David n’aurait aucun scrupule à s’en débarrasser.
Pour l’heure, ce n’était pas le cas donc, et David acceptait avec une certaine excitation de jouer au jeu de la jeune femme. Il ne savait pas encore pendant combien de temps il allait accepter d’y jouer, mais pour l’heure il acceptait et il se doutait que la jeune femme devait en être parfaitement ravie. David l’observa finir son verre d’un trait, avant qu’elle ne reprenne la parole en lui affirmant qu’elle allait se rafraichir un peu… et que de son côté, il devait prendre la peine de terminer son verre et de la rejoindre. Elle lui donnait clairement des ordres donc, même si c’était encore léger, c’en était tout de même. C’était une première quand même, clairement il n’y avait que Cassandre capable de lui parler de cette manière. En dehors du fait qu’il décidait de jouer à ce petit jeu de manière volontaire, il était évident qu’il n’autoriserait quand même personne à jouer avec lui de cette façon en dehors de la jeune femme. David se contenta de hocher de la tête, la laissant donc aller se rafraichir.
David prit la peine de finir son verre comme elle le lui demanda. Honnêtement, il n’avait pas spécialement envie d’attendre très longtemps, mais puisqu’il avait accepté de jouer à ce jeu, il allait donc prendre la peine d’y jouer selon les règles de Cassandre. Il ne savait pas du tout combien de temps ça allait durer et combien de temps il allait tenir, cela dit pour le moment il n’avait aucune envie de refuser le jeu. Donc il termina son verre, sans vraiment se précipiter, même si c’était quand même frustrant. Cela dit, justement parce qu’il avait encore un peu la main sur ça, il avait quand même pris la peine de prendre son temps, juste pour faire languir Cassandre qui devait l’attendre.
Son verre vide, il se leva donc, dans le but de se rendre dans les toilettes, pour rejoindre la jeune femme, comme elle le lui avait ordonné.
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uand Cassandre atteignit les toilettes, elle réalisa que l'espace était exigu et pas spécialement accueillant. Bon, ça sentait le produit d'entretien bon marché, donc ça avait été nettoyé récemment, c'était déjà ça. Et c'était un cabinet de toilettes unique, qui se verrouillait donc, empêchant la visite des gêneurs. Ce serait donc parfait. Une fois à l'intérieur, elle chercha du regard tout éventuel accessoire au petit jeu... malheureusement, il n'y avait pas grand-chose. Ceci dit, il n'y avait pas spécialement besoin de beaucoup d'accessoires pour passer un moment digne de ce nom. Elle était le meilleur accessoire que l'on puisse imaginer. La jeune femme considéra la robe légère qu'elle portait et ne mit pas longtemps à la retirer. Elle pourrait bien servir d'accessoire le moment venu, elle verrait bien.
Par chance, elle n'avait pas lésiné sur la lingerie. Peu importe la manière dont leur entrevue se serait déroulée, Cassandre ne se serait pas vu du tout aller retrouver David sans être la plus séduisante possible. Sur le principe, retrouver David, c'était faire le choix éventuel d'être déshabillée si tout se passait bien. Là, elle décidait de prendre les devants sur David qui, quand il viendrait le voir, aurait une charmante vision devant les yeux.
Il prit son temps, mais pas trop. C'était parfait, c'était ce que Cassandre avait attendu de sa part. La jeune femme afficha un grand sourire quand l'homme qu'elle aimait la rejoignit finalement. Elle le toisa avec envie, espérant que la voir dans la tenue où elle se trouvait aiguiserait une envie qu'elle voulait croire déjà présente. C'était le moment de donner complètement corps à leur petit jeu, ce petit jeu qu'elle aimait alors qu'il ne faisait que commencer une bonne fois pour toutes.
-Ferme à clé, dit-elle pour commencer.
Le ton autoritaire qu'elle venait d'employer était sévère, autoritaire, dominateur. Elle était celle qui donnait des ordres, elle allait le faire. Elle voulait que pour David, la situation fasse une différence par rapport à ce dont ils avaient l'habitude. Ca ne voulait pas dire que la jeune femme ne reprendrait pas son rôle, mais en cet instant, elle était celle qui décidait, et elle voulait savourer cela. C'est qu'à l'instar de David, elle aimait le pouvoir. C'était d'ailleurs parce qu'elle aimait le pouvoir qu'elle aimait tant David. Une fois que l'homme se fut exécuté, elle reprit.
-Comment tu me trouves ? Interdiction de me mentir, dit-elle pour commencer. Et interdiction de toucher pour l'instant, ajouta-t-elle, gardant les rênes autant que faire se pouvait.
Elle voulait l'aguicher, le frustrer, le mettre au supplice. Seulement alors il le soulagerait. Et alors, il ne serait pas déçu du voyage. Dans tous les cas, il ne le serait pas le moins du monde.
Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais ce qu'est la liberté.
Quand David arriva sur place, son regard se tourna immédiatement sur Cassandre en petite tenue. Est-ce qu’il était étonné ? Non, clairement pas et il appréciait d’ailleurs énormément et il aurait été déçu si jamais elle n’avait pas agi de cette façon. En tout cas, David ne boudait clairement pas son plaisir, il devait bien avouer qu’il adorait ce petit jeu. Même quand Cassandre prit la peine de lui ordonner d’un ton autoritaire de fermer la porte à clé. C’était bien la première fois qu’elle lui parlait comme ça et d’ailleurs… ça faisait très, très, longtemps que personne n’avait osé lui parler comme elle le faisait. C’était étrange en un sens, mais… David devait bien avouer que ce n’était pas si désagréable que ça non plus.
En tout cas, le jeune homme obéit aux ordres et ferma la porte, sans rien dire. Il se demandait si la jeune femme allait réussir à jouer à ce petit jeu longtemps, il avait envie de voir jusqu’où elle était capable d’aller. Cela dit, il se doutait qu’elle allait aller très loin, simplement parce qu’elle avait envie d’aller le plus loin possible, parce qu’elle avait envie de lui faire plaisir. Est-ce que de son côté, le jeune homme allait réussir à accepter le fait qu’elle lui donne des ordres pendant longtemps ? Il n’en savait rien, mais pour le moment il appréciait. Elle lui demanda comment il la trouvait, et lui ordonna de ne pas lui mentir. Tout en lui interdisant de la toucher pour le moment. David se sentait d’ores et déjà frustré, surtout qu’il se trouvait quand même devant elle en très légère tenue, qui lui donnait bien envie d’en profiter. S’il avait le contrôle, le chef de gang ne se retiendrait de la prendre toute entière, sentant déjà l’envie trop grandement monter en lui. Mais il avait promis de répondre aux ordres de la jeune femme… donc il allait le faire.
« Je te trouve… vraiment magnifique. » Dit-il sincère, son regard ne se détournant pas du corps de Cassandre. Il avait envie de la toucher, il avait envie de s’emparer d’elle, mais il ne pouvait pas le faire… alors il allait se contenter de la dévorer des yeux. En un sens, David aurait très bien pu se contenter de répondre sans en ajouter plus, parce qu’il ne mentait pas. Mais en même temps, il avait conscience que Cassandre demandait plus de lui, et il avait envie d’en rajouter un peu. Même si rien que pour la frustrer, il était tenté de ne pas le faire quand même. « Cette tenue te va parfaitement bien. Mais en même temps, il n’y a pas vraiment de tenue qui ne t’aille pas. »
Qu’elle soit en lingerie sexy, qu’elle soit en robe légère, ou en toute autre tenue, le jeune homme trouvait qu’elle était juste magnifique. Sans doute que si elle avait été moins intéressante, moins belle, le jeune homme n’aurait pas pris tant de plaisir avec elle au début et ne l’aurait pas rendu… comme elle était aujourd’hui.
Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais ce qu'est la liberté.
C
assandre savait bien que donner à David l'ordre de ne pas lui mentir ne lui garantissait pas qu'il se montre honnête envers elle, mais pour tout dire, elle ne pensait pas qu'il lui mentirait. Il n'avait aucune raison de le faire de manière générale, avec elle du moins, parce qu'il savait qu'elle acceptait de tout entendre; Elle acceptait d'être bafouée, d'être humiliée, elle acceptait tout de sa part. Il aurait pu, dans le simple but de la rabaisser ou de le remettre à sa place, prétendre qu'il ne la trouvait pas si belle. Elle l'aurait mal pris, c'est sûr. Mais elle aurait laissé faire malgré tout, avec l'espoir qu'il ne le pensait pas. En même temps, elle avait de bonnes raisons de croire qu'il ne le pensait pas. Si David n'éprouvait vraiment aucune forme d'attirance pour elle, elle n'aurait pas atterri dans son lit si souvent, or c'était le cas. Et elle comptait bien faire tout le nécessaire pour qu'il en soit toujours ainsi.
Il lui assura qu'elle était magnifique, et son sourire s'agrandit. Il ne se contentait pas d'affirmer qu'il la trouvait belle ou sexy, il lui assurait qu'elle était vraiment magnifique, et cette façon de parler d'elle lui plaisait plus qu'aucune autre. Elle avait envie de penser qu'il ne trouvait aucune femme plus belle qu'elle. C'était prétentieux ? Oui, bien sûr que ça l'était, mais elle ne voyait aucun problème à l'être. Au contraire, même. Et elle se doutait, qui plus est, que aux yeux de David, son assurance participait du charme qu'il pouvait bien lui trouvait.
Elle aima lui entendre affirmer que cette tenue lui allait comme un gant. Elle le pensait aussi, en même temps, elle l'avait choisie très exactement pour lui plaire. A force, elle connaissait parfaitement ses goûts. Ceci dit, c'était plaisant de savoir qu'elle lui plairait, peu importe la manière dont elle se vêtirait... Bon, elle ne prendrait tout de même pas le risque de porter un sac à patates pour en avoir la confirmation, cela dit, elle ne voulait pas prendre ce genre de risques avec lui non plus. Ele avait toujours pris soin, du moins dès l'instant où elle s'était mis en tête de lui plaire - où elle avait perdu sa tête, donc -, de se montrer la plus belle et attirante possible. Elle avait sélectionné sa tenue, sa coiffure, son maquillage. Comme tout ce qu'elle faisait au quotidien, elle laissait son apparence dépendre du bon vouloir de David.
-C'est vrai ? Pourtant, j'ai l'impression que ce tissu me démange un peu... C'est dommage que cette tenue te plaise autant, moi j'ai plutôt envie de l'enlever.
Et tout en prononçant ces mots, elle commença à se déshabiller, un strip-tease calculé, mesuré. Elle prenait tout son temps, tout le temps qu'il pouvait falloir pour lui plaire. En espérant lui plaire.
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C’était le cas, David n’avait pas besoin de mentir, il trouvait réellement Cassandre magnifique. Cela dit, il savait que la jeune femme faisait tout dans le but de lui plaire, ce qui avait le don de lui faire plaisir aussi. Il savait bien qu’elle se calquait énormément sur ses ordres, sur ce que lui désirait. Ce qui était malsain en un sens, parce que la jeune femme avait changé radicalement de comportement dès l’instant où… elle avait été brisé, mais en même temps David n’avait pas l’intention d’avoir le moindre scrupule. S’il commençait à en avoir, c’était évident qu’il ne s’en sortirait pas. David n’avait pas de scrupule, il n’avait pas l’intention d’en avoir de ci-tôt. Alors oui, Cassandre était magnifique physiquement et… mentalement, parce qu’elle lui était entièrement dédiée, parce qu’elle avait envie de lui faire entièrement plaisir. Ce qui le poussait, par moment, à lui laisser un peu plus de marge, mais ça c’était simplement parce que le jeune homme savait qu’il allait pouvoir s’y retrouver, qu’il allait prendre son pied.
Et comment ne pas prendre son pied alors qu’il se trouvait devant Cassandre qui jouait avec lui, pour le plaisir de ses yeux. Il afficha un sourire en l’entendant se plaindre de ces vêtements, affirmant que le tissu la démangeait un peu et qu’elle avait plutôt envie de l’enlever. Honnêtement, David trouvait que la jeune femme portait une tenue qui lui convenait très bien, qui allait bien à son corps et qui lui plaisait tout simplement, mais si elle voulait se déshabiller, ça allait lui convenir parfaitement. Dans tous les cas, il savait qu’il n’avait pas réellement son mot à dire présentement et la jeune femme commençait déjà à retirer cette lingerie, pour le plus grand plaisir de David. Il l’observa, il la dévora complètement des yeux alors qu’elle se mettait complètement nue devant lui. Il n’avait aucune envie de se retenir de le faire. Il n’avait aucune raison de se retenir de le faire. Alors il le faisait, il le faisait sans vergogne.
« Tu te sens plus à l’aise ? » Demanda-t-il dans un sourire en coin quand la jeune femme fut complètement nue. « Je dois reconnaître… que tu n’es pas mal comme ça. » Ajouta-t-il, juste parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de jouer aussi un peu de son côté.
Parce que même si la jeune femme avait l’intention de jouer avec lui, David ne comptait pas juste se taire et attendre. Lui dire qu’elle n’était pas mal comme ça, c’était bien en dessous de la vérité, elle était magnifique encore une fois évidemment. Et il avait envie qu’elle fasse quelque chose pour lui prouver qu’elle l’était, parfaitement magnifique. Même si c’était à elle de donner les ordres, il voulait la pousser à le séduire encore et encore, parce qu’il adorait quand elle se pliait en quatre pour lui plaire, pour être la perfection pour lui. Ce qu’elle faisait constamment, parce qu’elle ne supportait pas d’être une déception pour lui.
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C
assandre ne jurait que par le regard que David lui adressait en cet instant. Elle ne se sentait jamais aussi belle, aussi sensuelle, aussi intéressante que quand l'homme qu'elle aimait la dévorait du regard comme il le faisait en cet instant. Dans des moments comme celui-ci, elle s'oubliait totalement, plus rien ne comptait, elle vivait dans les yeux de la seule personne qui comptait pour elle, et ça lui donnait des ailes. Impossible, de fait, de ne pas se sentir belle, et de ne pas déployer des trésors de séduction dont elle n'aurait jamais été capable si cet homme n'était pas rentré dans sa vie. Son petit strip-tease faisait son effet.
Et par conséquent, elle était, pour sa part, parfaitement aux anges. Et pourtant, ce n'était évidemment qu'un début. Le cadre n'avait rien d'idyllique, par certains aspects il semblerait même glauque, mais très honnêtement, elle s'en fichait complètement, elle était bien, elle sentait que lui aussi. Elle réussissait à aiguiser son excitation, et même si elle prétendait avoir les rênes de la situation, elle devinait que l'homme se sentait encore en contrôle, et c'était un dosage parfait, par conséquent. Car son excitation à elle aussi s'amenuirait, du moins le pensait-elle, si David devait tout perdre de son autorité, quand bien même elle aimait bien en avoir sa part aussi, ce qui lui arrivait bien peu, en l'occurrence.
-Pas mal, hein ? répliqua-t-elle en faisant mine de se sentir déçue, voire vexée par les propos de son interlocuteur. Non, elle ne l'était pas réellement, elle ne l'était même pas du tout, en vérité. Elle savait ce qu'il en était.
A force, elle pensait bien le connaître, mieux que personne même, et elle savait donc déterminer les moments où il se montrait véritablement sincère et ceux où il cherchait à la titiller. Et même si elle aimait ça, elle ne le laisserait pas inverser les rôles. Non, elle n'était pas juste "pas mal", comme ça, elle était parfaite. Elle n'aurait jamais pensé ce genre de choses autrefois mais c'était le cas à présent, et elle ne laisserait absolument personne lui donner une vision autre d'elle-même. Elle était parfaite, pas pour tout le monde mais du moins pour lui, et elle faisait de réels efforts pour que ça ne cesse vraiment jamais d'être le cas.
-Déshabille-toi et mets-toi à genoux, décréta-t-elle d'un ton autoritaire.
Certes, elle avait envie de lui faire plaisir, mais elle voulait se faire plaisir aussi dans la foulée, et s'il pouvait parfaitement profiter de la vision de son corps nu, elle trouverait injuste que lui-même ne lui rende pas la pareille. Elle aussi voulait savourer le spectacle, et elle était bien placée pour savoir qu'il était à la hauteur, toujours.
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David afficha un nouveau sourire en entendant Cassandre répéter ses paroles, en jouant les vexée et déçue. Le jeune homme se doutait qu’elle ne l’était pas réellement, parce qu’il la connaissait par cœur et qu’il savait comment elle résonnait. Autant dire qu’il se doutait qu’elle ne doutait pas une seule seconde de sa perfection. Et elle devait savoir qu’il n’en pensait pas autrement, parce qu’il était incapable de cacher ce qu’il ressentait dans son regard. Elle était parfaite, elle lui faisait un effet que personne ne lui avait jamais fait avant. Même si ce n’était pas quelque chose qu’il avait envie d’affirmer, qu’il avait envie de signifier. C’était différent avec Cassandre, bien sûr, mais il n’avait aucune envie de le reconnaître.
Il n’avouerait jamais que ce qui se passait réellement, ce qu’il ressentait réellement pour la jeune femme. Il n’avouerait pas qu’elle avait pris une part importante dans son existence, au point qu’il accepte de jouer à ce petit jeu avec elle. Même s’il avait conscience qu’il allait quand même gagner beaucoup de chose, qu’il allait pouvoir en sortir réjouit… ce n’était pas rien quand même de lui laisser les rênes. Des rênes qu’elle ne manquait pas de tirer à la perfection, lui ordonnant de se déshabiller et de se mettre à genoux. Le premier ordre était encore agréable… le deuxième c’était une autre paire de manche. David avait conscience que ce genre de chose allait forcément arriver, que la jeune femme allait tester ses limites. Il pourrait très bien décider de reprendre le contrôle, qu’elle ne pourrait rien contre cette décision. Qu’elle se satisferait de ce qui le satisferait, qu’elle n’oserait même pas le contredire. Mais en même temps, David avait accepté de jouer à ce petit jeu, en aillant connaissance des risques.
« Comme tu veux. » Se contenta-t-il de dire, sans lâcher la jeune femme des yeux.
À peine avait-il terminé de dire ces mots, qu’il entreprit de se déshabiller. Ce n’était pas quelque chose qui le dérangeait en soit, au vu de la situation ça lui convenait très bien de se mettre nu. Parce qu’il avait bien envie de profiter pleinement de ce moment en compagnie de la jeune femme, qui de son côté était déjà nue (et tellement belle sans rien sur son corps). David le fit donc, retirant ses habits petits à petits sans aucune pudeur (en même temps, il n’avait aucune raison d’en avoir une), prenant le plus de temps possible. Parce que s’il pouvait en partie frustrer la jeune femme sous ses yeux, ça sera encore mieux. Et puis… en un sens, le jeune homme devait bien avouer qu’il n’avait pas non plus si hâte d’arriver au deuxième ordre de Cassandre.
C’était sans doute idiot, mais ce simple acte lui demandait quand même plus d’effort que le reste. Se mettre à genoux devant la jeune femme… en soit, s’il devait le faire devant quelqu’un, elle était la seule à pouvoir y prétendre. Mais se mettre à genoux n’était clairement pas dans son habitude. Cela dit, il avait accepté le jeu donc… une fois complètement nu, David observa un instant le sol qui était loin d’être très glorieux, et se mit à genoux, tout à continuant de targuer la jeune femme de son regard.
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C
assandre s'attendait à tout instant à ce que David interrompe leur petit jeu. Que pourrait-elle faire si cela devait advenir ? Pas grand-chose, rien du tout, même. Elle ne reprocherait pas à David de ne pas être allée plus loin. Même si elle se plaisait dans sa situation présente, il ne faisait aucun doute quant à qui dominait l'autre en toutes circonstances, et ce n'était définitivement pas elle. C'était irrémédiablement lui. Elle savait que lui demander de se mettre à genoux, c'était peut-être pousser le bouchon un peu loin, mais justement, elle voulait voir jusqu'où il était capable d'aller, car plus il consentirait à répondre favorablement à ses ordres, plus elle verrait l'emprise qu'elle avait non pas sur lui mais sur son coeur.
Certes, il la lui avait déjà prouvé, à sa manière, en la sortant de prison alors que rien ne l'obligeait à déployer tant d'efforts pour elle et qu'il aurait pu tout simplement l'abandonner à son sort, mais elle ne se lassait pas de tester l'importance qu'elle pouvait avoir pour lui... Elle-même avait besoin de savoir qu'il lui était dévoué. Elle l'aimait tellement, si profondément... ce n'était que justice à ses yeux d'obtenir en retour ne serait-ce que le dixième de cette si profonde dévotion, de cet amour malsain qui transcendait tout.
Il obéit donc, et l'Héritière ne le quitta pas des yeux un sel instant tandis qu'il prenait tout le soin du monde à se dévêtir. Elle voyait bien quelle lenteur il y mettait, mais à vrai dire, elle adorait réellement ça. Elle aimait la façon dont il prenait soin d'attiser son désir. Peut-être cherchait-il à la frustrer, mais elle l'aurait été davantage, en réalité, s'il avait dû se dépêcher, comme pour s'en débarrasser, en finir au plus vite. En prenant son temps, il lui laissait entendre qu'il se consacrait à elle et entièrement à elle. Et elle ne demandait décidément rien de plus. Finalement, il fut entièrement nu et Cassandre put profiter entièrement de sa plastique de rêve. Bon sang, ce qu'elle le trouvait beau. Sans rien exagérer, elle estimait vraiment qu'il était l'homme le plus beau qu'elle ait jamais vu. Qu'il soit à elle, se place à genou devant elle comme il venait de le faire, c'était... délicieux.
Elle se rapprocha de lui, elle avait eu une idée, une intuition précise en lui donnant cet ordre, mais elle changea d'avis. En échange des efforts qu'il fournissait pour elle, elle n'avait aucune envie de l'assujettir ou de l'humilier. Alors elle se rapprocha de lui, caressa un temps son visage du bout de doigts, et finalement, s'agenouilla à son tour face à lui.
-Un jour, tu mettras un genou au sol devant moi sans que je t'en aie donné l'ordre, affirma-t-elle avec un sourire en coin avant d'enrouler ses bras autour de ses épaule et de venir l'embrasser à pleine bouche.
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Le jeune homme ne se trouvait très clairement pas dans la meilleure des positions en cet instant précis, parce qu’il devait se mettre à genou. Pour lui, c’était un geste de soumission qui ne lui plaisait clairement pas. Il préférait avoir le contrôle des situations, il n’aimait pas devoir se soumettre, même à Cassandre. Mais en même temps, c’était bien parce que c’était elle qu’il acceptait de faire un tel effort en cet instant précis. Le jeune homme aurait très bien pu refuser, il se doutait qu’en soit l’Héritière ne lui en aurait pas réellement tenu rigueur, parce qu’il lui aurait demandé de ne pas le faire et qu’elle ne pouvait rien lui refuser. Mais… en un sens, il reconnaissait quand même que ce petit jeu avait quelque chose d’amusant au final.
Cela dit, cela allait évidemment rester entre eux, il était hors de question qu’un jour quelqu’un apprenne ce qui se passait dans cette pièce, mais en même temps il ne pensait pas que la femme sous ses yeux dirait quoi que ce soit. Il se trouvait donc là à genou et Cassandre s’approcha de lui, caressant son visage du bout des doigts. Il se demandait où elle avait l’intention de l’emmener. Il aimerait bien pouvoir lire dans son esprit, mais en même temps il savait que la jeune femme était beaucoup trop dérangée pour qu’on puisse envisager de comprendre ce qui se passait dans son esprit. La faute à qui ? À lui, clairement. Et ça lui allait très bien comme ça, il devait le reconnaitre.
Contre toute attente, il ne s’y était pas réellement attendit, elle finit par s’agenouiller devant lui et lui affirma qu’il allait un jour mettre un genou au sol devant elle sans qu’elle n’ait besoin de lui donner d’ordre. David pensait répondre quelque chose, mais la jeune femme enroula ses bras autour de son cou pour l’embrasser à pleine bouche. David répondit à son baiser, passant une main dans le dos de la jeune femme pour l’approcher un peu plus de lui. Il ne devait pas vraiment prendre les choses en main, il devait se laisser faire mais… en même temps comment ne pas répondre avec encore plus de passion à ce baiser.
« Ah bon ? » Demanda-t-il un sourire taquin sur le visage. « Et pour quelle raison je ferais ça dis-moi ? »
Oh, il avait très bien compris à quoi elle faisait référence, mais il avait envie de l’entendre le lui dire. Il pouvait même apprécier l’idée qu’elle le lui ordonne en quelque sorte. Est-ce que c’était quelque chose qu’il avait déjà envisagé ? Possible, l’idée lui avait traversé une ou deux fois l’esprit, mais ce n’était pas quelque chose qu’il pensait mettre en place. À moins que… cela dépendrait un peu des arguments de la jeune femme sous ses yeux. Il avait beau prévoir beaucoup de chose en avance, il avait beau avoir un esprit pragmatique par moment, il savait agir aussi vraiment sur un coup de tête.
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ême quand David l'autorisait à jouer les dominatrices avec lui, David restait son maître. Elle vibrait pour le moindre regard, la moindre parole qu'il daignerait lui adresser, et par-dessus tout, elle nourrissait l'espoir plus que vital de lui plaire à tout prix. Elle n'existait que dans son regard. Si ce dernier se détournait, alors tout à coup, elle n'était définitivement plus rien. C'était un constat désarmant, certes, mais néanmoins réel, et difficile à nier. Alors même quand David s'arrangeait avec les règles de leur nouveau petit jeu, en s'emparant par exemple de ses lèvres sans son autorisation, Cassandre n'envisageait pas un seul instant de le lui reprocher. Bien au contraire, parce que pour ce qui était de n'exister que quand David le voulait bien, ses baisers jouaient bien évidemment un rôle plus que primordial.
Elle sourit, plus confiante qu'elle ne le devrait, quand David répondit ne pas franchement voir pourquoi il mettrait un jour un genou au sol pour elle. Elle savait qu'il avait compris ce qu'elle entendait par là, ce n'était pas la question. La question était de savoir pourquoi il renoncerait à son célibat très officiel au profit d'une officialisation plus concrète de leur histoire. Mais pour ce qui était d'avoir des arguments ou d'en inventer sur le tas, Cassandre avait de la bouteille. Ce n'était pas chose difficile pour elle, il faut bien le dire. D'autant que les arguments qu'elle se voyait capable d'avancer étaient autant d'arguments que la jeune femme gardait autrement pour elle-même en temps normal, mais qui ne manquaient jamais la moindre occasion de se faire un chemin à travers les allées sinueuses de son esprit complètement et positivement dérangé.
-Parce que tu en meurs d'envie sans te l'avouer, d'abord, répondit-elle avec aplomb et sans se démonter, quand bien même rien n'était moins sûr à ce sujet. Mais en même temps, ça ne coûtait rien d'y aller au culot, et c'était lui qui lui avait appris cela. Par ailleurs, elle l'avait tout de même suffisamment observé pour savoir que le rôle qu'elle tenait à ses yeux n'était pas un rôle anodin, loin de là. Parce que tu aurais définitivement la mainmise sur mon immense fortune, ajouta-t-elle. Enfin, sur celle que mon père planquait dans ses paradis fiscaux, en tout cas. Parce que pour le reste, la situation et son séjour en prison avaient eu raison de la fortune "officielle" de l'Héritière. Mais ce qu'il y avait d'officieux était en réalité bien plus intéressant. Et parce que si tu ne le fais pas, un jour je partirai, et tu ne le supporteras pas.
Rien de plus présomptueux que tout ce qu'elle affirmait, mais cela n'ôtait rien à son aplomb.
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David avait évidemment parfaitement compris où voulait en venir Cassandre, mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’entendre les arguments de la jeune femme. Il avait envie de la voir lui dire pour quelle raison il faudrait qu’il mette un genou à terre dans le but de l’épouser. Ils n’avaient pas besoin de cela, très clairement, ils avaient un lien bien plus fort qu’un mariage pouvait offrir et franchement, David n’était pas sûr d’avoir envie de s’ennuyer avec cela. Ce n’était clairement pas dans son caractère, il n’était pas du genre à se lier à quelqu’un de cette manière. Même si en réalité, le jeune homme était déjà en quelque sorte lié à Cassandre, d’une manière bien plus forte qu’une cérémonie pouvait provoquer.
David fut… surpris d’entendre Cassandre affirmer qu’en réalité, il en mourrait d’envie sans se l’avouer. Il aimait l’aplomb de la jeune femme, en même temps il y avait peu de chose qu’il n’aimait pas chez elle en réalité. Mais est-ce qu’il avait vraiment envie d’abandonner son célibat pour l’épouser ? Pour rendre cette relation officielle ? Parce qu’en réalité, même s’ils se fréquentaient depuis un moment maintenant et que tous les Death Demons savaient qu’ils n’avaient pas intérêt à adresser un regard de travers à l’Héritière, il n’y avait rien eu de réellement officiel entre eux. Mais il devait reconnaître qu’il aimait sa confiance en elle. Et elle ne manqua pas en prime de lui donner des arguments plus concrets, en parlant de la fortune de son père, celle qui n’était évidemment pas officielle puisque celle-ci avait été un peu… détournée de son utilisation depuis l’arrestation de Cassandre. Mais il y avait cet argent caché dans les paradis fiscaux, cet argent qui avait été le premier intérêt que David avait trouvé à Cassandre en la faisant enlever. Cet argent pour lequel il l’avait torturé encore et encore, jusqu’à la rendre… ainsi. Capable de lui affirmer, avec beaucoup d’aplomb de nouveau que s’il ne l’épousait pas, elle allait finir par s’en aller et qu’il ne le supporterait pas.
« Tu ne t’en iras pas. » Lui répondit-il sûr de lui, non sans un fin sourire sur le visage tout de même. Il ne disait pas ça d’une manière renfrognée, il était amusé des paroles de la jeune femme. Il aurait pu mal le prendre, si cela venait de quelqu’un d’autre, une personne qui oserait contester son autorité. Mais contrairement à ce qu’elle disait, Cassandre savait autant que lui qu’elle ne partirait pas. Parce que si, dans l’hypothèse que David ne supporterait pas le départ de la jeune femme, celle-ci ne supporterait pas le sien non plus. Et qu’il ne la laisserait jamais partir en réalité, mais c’était encore une autre histoire. « Tu es sûre que c’est moi qui en meurs d’envie et pas plutôt toi ? Toi qui aurait envie d’être… officiellement ma reine ? » Reine carrément ? Bah ouais, David se considérait un peu comme le roi de son empire, cet empire dont il s’était emparé avant de le rendre bien plus grand et bien plus puissant.
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avid semblait bien sûr de lui quand il affirmait qu'elle ne s'en irait pas. En même temps, Cassandre serait la dernière à pouvoir lui reprocher de se montrer aussi sûr de lui et catégorique, car il avait bien évidemment raison. Bien évidemment, Cassandre ne serait pas capable de s'en aller, contrairement à ce qu'elle prétendait, parce qu'elle était beaucoup trop accro à David. Elle était tout simplement incapable de vivre sans lui. Elle avait besoin de lui, l'avoir à ses côtés lui était aussi essentiel que de respirer.
Quand elle s'était retrouvée confinée en prison, incapable d'avoir de ses nouvelles aussi souvent qu'elle le voudrait, de le voir et d'entendre le son de sa voix, elle avait cru qu'elle deviendrait folle... ou du moins plus folle encore qu'elle ne l'était déjà. Alors non, clairement, elle ne pourrait pas vivre sans David, ce serait comme se priver d'oxygène. Mais elle pouvait bien continuer de prétendre en être capable, par contre. Elle ne savait pas si ça prendrait, mais ça ne coûtait rien d'essayer. Elle était imprévisible... Et ça, David le savait. C'était sa force. Cassandre se contenta d'adresser à David un sourire complètement cryptique, qui pourrait signifier "Tu n'auras qu'à essayer de me pousser vers la sortie, pour voir". Mais le patron des Death Demons reprit bien vite la parole.
-Je n'ai jamais dit que je n'en mourais pas d'envie non plus, répondit Cassandre avec un large sourire, le regard ancré dans celui de David.
En effet, elle ne l'avait pas dit, parce que la jeune femme estimait que c'était évident. A aucun instant, elle n'avait prétendu qu'elle n'était pas complètement accro à David. Être dépendante de lui faisait à ce jour partie intégrante de son identité, et elle était loin de s'en cacher. Ce dont elle ne se cachait pas non plus, c'était de sa volonté de rendre David aussi accro à elle qu'il ne l'était à lui. Et elle se donnait les moyens, pour cela. Les moyens d'être sa reine. Exclusive. Sans personne d'autre pour prétendre au trône. Le terme de "reine" était, aux yeux de Cassandre, parfaitement approprié. Car en effet, David était un rpo. Son roi, évidemment, mais le roi de tous. Il gouvernait un empire, et elle voulait à tout prix à en être couronnée reine. Pas pour l'empire en lui-même. Mais pour le roi. Qu'elle voulait rien qu'à lui et uniquement à lui. Et jamais personne d'autre, surtout pas.
-Avoue que la couronne m'irait si bien, ajouta Cassandre avant de se rapprocher davantage de David afin de s'emparer des lèvres du jeune homme pour lui adresser un baiser passionné, à vous couper le souffle.
Après tout, si c'était susceptible de lui servir d'argument...
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David devait bien avouer qu’il aimait entendre Cassandre affirmer qu’elle en mourrait d’envie. Est-ce que ça avait de l’importance ? Clairement pas, le mariage n’avait en aucun cas une quelconque importance pour David, ça n’était qu’un papier inutile. Quelque chose dont ils n’avaient pas besoin, parce qu’en soit, les choses devenaient de plus en plus… sérieux entre eux. Ça l’était depuis un moment cela dit, même si David n’avait pas réellement eu envie de se l’avouer. Depuis que Cassandre était arrivée dans sa vie, plusieurs choses avaient changés. Il avait eu quelques… coucheries depuis que la jeune femme était arrivée dans son existence, au début… au tout début, parce que depuis, David devait bien reconnaître qu’il n’y avait aucune femme qui arrivait à la hauteur de l’Héritière. Il pourrait se contenter de dire que c’était parce qu’elle lui était entièrement dévouée, ce qui était en partie le cas donc, mais il y avait plus que cela. Ils se ressemblaient beaucoup forcément, il y avait le fait qu’elle avait les capacités du sérum. Il pouvait faire ce qu’il voulait avec elle. Il y avait un tout qui faisait qu’elle lui convenait parfaitement, qu’il se retrouvait avec elle. Si l’envie lui prenait de se montrer violent avec elle, elle ne dirait pas non et en prime elle était capable de résister physiquement. Mais il n’y avait pas que cela bien sûr.
David afficha un rapide sourire quand Cassandre affirma que la couronne lui irait bien, avant de venir s’emparer de ses lèvres. Il aimait ça, quand elle l’embrassait aussi passionnément. Elle était imprévisible, il ne savait pas toujours quoi s’attendre d’elle et il aimait ça, parce qu’il savait en revanche qu’elle le respecterait toujours et qu’elle ne ferait rien contre elle. Il aurait pu la laisser pourrir en prison, parce que pour la première fois depuis leur rencontre, elle l’avait déçu. Mais il ne l’avait pas fait, parce qu’il avait conscience que si elle disparaissait, il lui manquerait quelque chose. Il n’y avait rien d’officiel, il n’y avait aucune question d’exclusivité de son côté et pourtant, en un sens, c’était déjà le cas. Parce qu’il était incapable de regarder d’autres femmes comme il la regardait elle. Ça n’avait rien de sain en réalité, parce qu’il n’y avait rien de sain dans leur relation. Parce que David n’était pas sain du tout. Rien n’était vraiment officiel, mais en même temps ce n’était pas non plus vraiment possible de passer à côté de l’importance que la jeune femme avait pris dans la vie de David. Ses hommes le savaient par exemple, aucun n’oserait ne serait-ce que poser un regard intéressé sur la jeune femme, au risque de subir la jalousie de David. Une jalousie qu’il ne ressentait que la concernant. Elle n’était peut-être pas déjà montée sur le « trône », mais ce dernier n’existait que pour elle en réalité.
« Donne-moi un ordre. » Lui ordonna-t-il quand leurs lèvres se séparèrent finalement. Quel ordre ? À elle de voir, elle pouvait tout lui demander et lui, il était prêt à tout lui accorder.
Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais ce qu'est la liberté.
E
n guise de réponse, avant même que de lui dire quoi que ce soit, David lui rendit son baiser. Pour Cassandre, chaque baiser qu'il lui adressait était comme une bouffée d'oxygène, comme une nouvelle respiration. Et elle se surprenait à penser, à certains moments, qu'il était absolument impossible que le patron des Death Demons pense différemment de son côté. Toute folle qu'elle était, la jeune femme osait pourtant se croire lucide. Si elle était tombée folle amoureuse de David, elle ne s'imaginait pas que ce soit réciproque, au début, mais à présent qu'elle l'avait longuement travaillé au coeur et au corps, elle aimait à penser que la donne avait changé, et que les choses étaient à présent entièrement différentes. Oui, elle aimait à se dire que ce qui n'était pas valable autrefois pourrait bien l'être à présent.
Le corps, le regard, les lèvres ne mentaient pas, et aux yeux de Cassandre, ils exprimaient quelque chose qui allait au-delà même du désir, un quelque chose de subtil et de puissant à la fois, un quelque chose d'intangible et d'inévitable. Non seulement elle était de plus en plus convaincue du fait qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, mais elle était encore plus convaincue des sentiments de David pour elle. Après tout, elle était observatrice. Combien de maîtresse avait-il eues ces derniers mois, depuis que leur relation avait gagné en intensité. Facile, elle avait observé, toujours du coin de l'oeil. La réponse en était aussi évidente que satisfaisante. Zé-ro. Pour Cassandre, c'était un vrai bonheur que de le constater et d'en tirer par la même les conclusions qui à ses yeux s'imposaient forcément.
Une fois leurs lèvres détachées l'une de l'autre, David lui donna l'ordre de lui donner un ordre. C'était le but même de leur petit jeu depuis qu'il avait commencé, mais Cassandre était convaincue du fait que son amant réclamait là une chose différente, qui échappait aux règles tacites de leur petit arrangement. Elle comprenait, en sous-texte, qu'il accepterait et lui concèderait tout. Comment ne pas vouloir par conséquent mettre cette suggestion à l'épreuve. Si elle pouvait demander, elle savait ce qu'elle devait demander. Surtout après la conversation qu'ils venaient d'avoir. Elle pouvait tout lui ordonner... mais après ce qu'ils venaient de se dire, est-ce que l'ordre auquel David ne demandait qu'à obéir n'était pas évident ? Cassandre en prenait son parti en tout cas. Et elle n'avait certainement pas l'intention de reculer. Comment le pourrait-elle alors qu'elle en mourrait d'envie ? Et qu'elle commençait à se dire qu'il n'attendait que cela de sa part également. Alors, sans plus attendre, elle prononça les mots qui lui brûlaient les lèvres.
Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais ce qu'est la liberté.
Quand bien même David ordonnait à Cassandre de lui donner un ordre, le jeune homme restait quand même aux commandes. Dans tous les cas, même alors qu’ils avaient commencé ce petit jeu, c’était d’une évidence, David restait maître de la situation. Parce que c’était comme ça, parce qu’il ne supporterait pas de ne pas diriger les choses. Il avait mis du temps avant d’être aux commandes, maintenant qu’il y était, il était évident qu’il ne pouvait laisser personne le commander. Personne… ou presque. Le jeune homme se rendait bien compte qu’à force, il s’était quand même fait bien prendre à son propre jeu. Il avait adoré l’idée que Cassandre soit aux petits soins pour lui, qu’elle soit incapable de se passer de lui, que sa vie dépende juste complètement de lui et de son bon vouloir. Il aimait le fait qu’elle soit heureuse simplement parce que c’était ce qu’il lui demandait, parce que c’était ce qu’il voulait. Elle était entièrement à lui, elle lui appartenait, sa vie dépendait entièrement de son bon vouloir. Mais à force… il s’était fait prendre à son jeu.
Dans l’idée, David n’en était pas spécialement fier, mais en même temps… il ne pouvait d’une part rien faire contre ça et il avait quand même envie de croire que ça pouvait le rendre plus fort. Cassandre devenait en quelque sorte une faiblesse, parce que c’était déjà arrivé à David de péter les plombs pour une broutille simplement parce que ça concernait l’Héritière. Si un mec décidait de tourner autour de la jeune femme, il était évident qu’il ne ferait pas long feu. Cela dit… David n’avait déjà pas toute sa tête et ça lui arrivait dans tous les cas de péter les plombs pour pas grand-chose. Combien d’homme avait-il tué parce qu’ils n’avaient pas suivi ses ordres ? Parce qu’ils avaient merdé dans une mission qu’il avait donné ? Parce qu’ils avaient cherché à le trahir ? Beaucoup, c’était toujours radicale avec David et il avait toujours tendance à agir à l’instinct. Et en cet instant précis, son instinct se tournait entièrement vers Cassandre.
Parce qu’il savait bien ce qu’elle allait lui demander alors qu’il lui ordonnait de lui donner un ordre. Et elle ne se retint pas, elle prononça exactement les mots que David avait pensé. Les mots qu’il avait attendu qu’elle prononce. Et il en connaissait d’ores et déjà la réponse.
« À vos ordres. » Dit-il dans un fin sourire, avant de s’emparer une nouvelle fois des lèvres de la jeune femme. Oui, d’accord, ça pouvait se faire. David n’était pas mariage, David n’avait pas envisager de se marier, mais pourquoi pas ? Que perdrait-il en soit ? Rien, Cassandre lui appartenait déjà entièrement et qu’il le veuille ou non, il lui appartenait aussi. Mariés ou non, ça ne changerait rien au fait qu’il la contrôlerait, qu’elle lui sera dévoué. C’était juste une manière d’officialiser les choses, qu’ils soient tous les deux à la tête de son empire. Cela rendait tout ça officiel et personne ne pourra ignorer la place de Cassandre dans cette fourmilière qu’était les Death Demons. Le jeune homme, sans séparer ses lèvres de celle de la jeune femme, attrapa vivement ses cheveux à l’arrière de sa tête. Il tira dessus, sans grand ménagement, mais ça se saurait s’il en était capable, séparant donc leurs lèvres. « Mais tu te doutes que… j’en attendrais encore plus de toi n’est-ce pas ? »
Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais ce qu'est la liberté.
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out comme David avait très exactement su ce qu'elle allait lui demander puisque c'était très clairement ce à quoi devait aboutir leur "discussion" et surtout leur petit jeu (même si rien de tout ceci n'avait été prévu au départ), Cassandre savait exactement quelle réponse David allait lui donner. Bien sûr, il aurait pu faire le choix de la balader et de la mener en bateau, mais elle avait été convaincue que ce ne serait pas le cas. Ils avaient de nombreuses choses en commun. Ou du moins, ils avaient fini par les avoir après que David ait fait son oeuvre sur elle, et parmi les plus importants, il y avait le fait qu'ils étaient tous deux joueurs. Il ne reviendrait pas sur leur petit accord, et en conséquence elle non plus. C'était ainsi, c'était acté, et l'un comme l'autre savaient très exactement de quelle manière les choses allaient se dérouler. Cette situation gardait un caractère inattendu, cependant, car Cassandre ne s'était certainement pas imaginé fiancée à la fin de cette entretien (comme quoi, la persévérance servait toujours), et par ailleurs, même si la réponse était prévisible, la manière délicieuse dont elle résonnait à son oreille n'en était pas moins délicieuse. Il allait devenir son mari, elle allait devenir officiellement sa reine. Le sentiment de puissance et de bonheur pur qu'elle ressentait à cette idée n'avait aucun équivalent. Rien n'était meilleur que ça.
Pas même le baiser vigoureux qu'il lui adressa (et qui pourtant ne manquait pas de piment). Oh ce qu'elle aimait l'embrasser ! Oh ce qu'elle le désirait. Quand David, avec sa brutalité habituelle, tira ses cheveux en arrière pour séparer leurs lèvres, Cassandre, loin d'être dégoutée ou affligée, afficha un immense sourire. Elle adorait la brutalité, la violence même dont il usait à son égard. C'était ainsi, après tout, que tout avait commencé, c'était ainsi qu'il l'avait créée. Et elle l'aimerait cent fois moins sans cette brusquerie, sans le besoin constant qu'il avait de la dominer. Cela faisait partie intégrante de leur dynamique. Et si elle semblerait à beaucoup malsaine, elle était pour elle sérieusement plaisante.
-Qu'est-ce que tu pourrais attendre de plus que je ne te donne pas déjà ? demanda Cassandre dans un souffle, un sourire au coin des lèvres.
Il pouvait tout exiger et obtenir d'elle, et elle ne demandait d'ailleurs qu'à le voir en exiger davantage. Au-delà de lui appartenir, elle tenait absolument à lui devenir indispensable. Et pour l'être, et le rester, le plus évident semblait de le voir tout exiger d'elle et en retour tout lui donnait. Elle n'avait absolument aucune limite, il devait être bien placé pour le savoir. Et elle était impatiente de le lui prouver, encore et encore, jusqu'à ce qu'il soit entièrement convaincu.