Certains diront qu'elle était tout simplement née d'une bonne famille. Née en Allemagne dans les bons quartiers. Dans sa famille on était tous militaire de génération en génération. Déjà jeune, Sybille faisait ses preuves lors de ses cours d'arts martiaux mixtes, première de classe même en escrime. Mais pour son père, ce n'était pas suffisant, il demandait donc à des collègues de jeter un regard attentif sur sa fille. Étudiante à l'école militaire, l'enfant était évaluée dans tous les domaines, surtout physiques. Elle n'était pas parfaite, mais assez proche de l'être et les connaissances de son père s'en occupaient personnellement. Une fois par semaine, Sybille était attendue en salle d'examen médical. On testait ses réflexes et sa rapidité d'exécution. Ils voulaient améliorer le signal entre le cerveau et son corps pour que ses réflexes soient instantanés. On lui donnait alors un médicament sans nom à prendre à tous les jours jusqu'au jour J. Son éducation à l'école ainsi qu'à la maison se résumait à un seul mot, discipline. Une enfance ? Elle n'en avait probablement jamais eux. Ses jeunes années étaient destinées à son éducation. On l'amenait faire des tests visuelles pour plus jamais porter de lunettes et aussi pour la rendre meilleure que la vue d'un humain ordinaire. Cette modification lui rendait la tâche beaucoup plus facile lorsqu'elle entrait enfin dans ses cours de tire à l'adolescence.

Cette perfection montait rapidement à la tête de l'élève qui s'élevait facilement au-dessus des autres jusqu'à en devenir amère avec les plus faibles. Son comportement ne lui amenait pas beaucoup d'amis. Qu'un petit cercle fermé d'ami arrivait à la tolérer. Son père voulait avoir l'enfant parfait, tout comme sa mère qui souhaitait une femme parfaite. Des cours de ‘'Lady'' et de diction ont ajouté une touche de féminité à son éducation. À quinze ans, Sybille parlait allemand, anglais et français avec un petit roulement de ‘'R'' imparfait qu'ils acceptaient quand même. Des compétitions de tirs agrémentaient ses semaines pour les compléter avec des cours de danses pour sa grâce. Avec un tel horaire, il est difficile de vivre une enfance et une adolescence normale. Sybille ne pouvait même pas participer aux activités scolaires avec les autres enfants, celle-ci était contrainte de rester pour des tests médicaux afin de l'améliorer. Les médicaments qu'elle prenait, lui donnait surtout plus d'énergie, une meilleure concentration, mais aucun avantage physique comme ils en parlaient, toutes ces modifications allaient arriver au jour J. Un jour que son père attendait impatiemment. La raison de l'attente était qu'ils devaient attendre la majorité, car ils ignoraient si elle allait pouvoir vieillir un jour suite à cette amélioration.

D'ici là, Sybille était poussée au bout de ses limites, on espérait d'elle la perfection et son but était de la livrer sur un plateau d'or. Elle était première de classe, mais le résultat n'impressionnait pas son père, car il savait qu'elle pourrait être deuxième si elle ne s'entraînait plus autant. Sans lunettes, sans appareille dans la bouche, Sybille devenait rapidement une magnifique jeune femme avec un teint foncé, des cheveux presque noirs et un regard de biche marron très sombre. Ses taches de rousseurs lui donnaient également un petit côté séducteur. C'est à l'âge de vingt-cinq ans qu'on arrivait au jour J. On avait réussi à recréer le sérum du super soldat à quelques exceptions près. Il était différent du premier, incapable de trouver la bonne recette, mais il se montrait tout aussi prometteur sur un sujet tel que Sybille puisqu'elle était déjà presque parfaite elle-même.


- Nous pouvons commencer, Sybille, allons-y.

La jeune femme avançait lentement vers cette étrange machine. L'intérieur de cette chose pouvait accueillir qu'un seul sujet et aujourd'hui c'était elle. Ravalant sa salive, l'élue se glissait dans le moule face à tous ces scientifiques. Plusieurs hommes, tous vêtus de saros blancs avec un regard sombre derrière leurs grandes lunettes. La tête haute, Sybille regardait au second plancher au-dessus d'eux. Cachés derrière une épaisse vitrine, des militaires de hauts rangs et son père la regardaient. C'était une cobaye, depuis le soldat de l'hiver, on n'avait pas fait une telle expérience. Silencieuse, cette dernière se mordait la lèvre inférieure en attendant que ceux-ci cessent de la scruter. Les hommes derrières la vitrine parlaient en la pointant, les scientifiques sur son plancher prenaient des notes en la regardant. C'était inquiétant comme situation, c'était comme si elle venait tout juste de se rendre compte que ce qu'elle faisait était très dangereux et que celle-ci risquait de ne pas y survivre. Cependant, beaucoup trop fière et orgueilleuse pour se désister maintenant, Sybille restait dans le moule, mais surtout pour ne pas décevoir son père qui la regardait avec sévérité et un brin de fierté. Lorsqu'ils semblaient être prêts, les scientifiques devant elle, s'échangeaient des hochements de tête puis l'un d'entre eux activait la machine en question. Les portes se fermaient devant cette dernière. La jeune femme était maintenant prisonnière de ce cocon, ignorant si cela allait devenir son cercueil ou son nouveau berceau. Après tout, si elle y survivait, ceci allait être une nouvelle naissance, car une tout autre vie l'attendait de l'autre côté.

Sa respiration, c'était tout ce qu'elle pouvait entendre dans ce dôme étanche. C'était sombre et seulement un  petit hublot au-dessus de sa tête lui donnait de la lumière. Les yeux levés vers cette clarté, Sybille inspirait profondément. La nervosité résonnait entre les parois placardées qui l'entouraient. C'est alors qu'un décompte apparaissait devant elle sur un petit écran. ‘'5, 4, 3, 2, 1''. À ce moment, un bruit sourd accompagné d'un sifflement se faisait entendre.  Des bracelets lui serraient rapidement les poignets pour la tenir en place ainsi qu'à ses chevilles. Son rythme cardiaque commençait à accélérer. Une grande lumière l'aveuglait et des aiguilles venaient se planter à plusieurs places dans son corps. Douloureux ? Vous n'aurez jamais connu une telle douleur dans ce monde. Ses muscles étaient totalement paralysés, mais la douleur prenait encore plus d'importance. Lentement, mais surement, un liquide commençait à se déverser dans son corps. Ça brûlait, c'était intolérable. Maintenant les bruits de la machine n'étaient riens à côté de ses cris de douleur. Sybille hurlait, des larmes roulaient le long de ses joues jusqu'à tomber sur sa tunique blanche et la mouiller. La jeune femme salivait et était incapable de ravaler, ses cris persistaient, c'était interminable. Ces deux minutes de douleur intense étaient pour elle une éternité. C'est alors que la machine se taisait et les aiguilles quittaient aigrement son corps. Ses muscles étaient raides et ses membres tremblaient. Lorsque les portes s'ouvraient devant elle et que la fumée se dispersait, les bracelets de métal s'ouvraient pour la libérer. Son cerveau était épuisé, mais son corps était toujours droit et fière.

Les changements physiques étaient moindres, elle avait légèrement grandit, mais n'était pas devenue un monstre, sa musculature n'était pas imposante, mais pourtant très bien développée. Même sa chevelure semblait plus douce après ce traitement. Sybille regardait les trous que lui avaient faits les aiguilles et ceux-ci se refermaient lentement sous ses yeux. Que lui avait-on fait ? La femme fermait les points devant elle, c'était terminé ? Derrière la vitrine les hommes applaudissaient, mais son père restait sans émotion avant de quitter son perchoir. Lorsque l'allemande le perdait de vue, cette dernière pouvait maintenant répondre aux questions des scientifiques et ensuite passer aux tests médicaux avant d'aller se reposer. Il était temps pour elle de dire adieux à sa vie passée pus accueillir celle qui suivra.


Sybille était devenue une arme de plus pour Hydra. On espérait beaucoup d'elle et on aimait à croire que celle-ci pouvait combler le manque qu'il y avait avec le soldat de l'hiver. Le seul point faible de ce soldat était Steven Rogers, sa voix, ses souvenirs, tout semblaient le perturber et nuire à son efficacité. C'est pour cela qu'ils avaient élevés Sybille à cette position, cette dernière allait pouvoir s'occuper de ‘'Capitain America'' sans se soucier de sa mémoire. Elle n'avait aucun lien avec cette cible et ceci allait être son point fort. Pour cette mission, on offrait à la femme une nouvelle identité et une nouvelle vie. Son nouveau nom était Dannah Everdeen. Ses origines allemandes étaient précisées, mais selon sa nouvelle vie, celle-ci aurait été adoptée à l'âge de cinq ans par une famille patriotique qui l'avaient élevée pour devenir militaire. Les membres d'Hydra infiltrés dans le SHIELD s'étaient chargés de lui ouvrir un dossier datant de quelques années et un tout récent transfère dans leur rang. On ne négligeait pas les détails. Première de cours lors de son enrôlement,  première dans beaucoup d'autres domaines et surtout très efficace ce qui pouvait très bien expliquer son intégration dans le SHIELD. De plus, elle n'était pas l'unique à se faufiler dans leurs rangs. De cette façon, celle-ci allait pouvoir prendre des informations sur Steven Rogers sans risquer d'être soupçonné. On ne doutait pas de son professionnalisme pour cette mission. Son but était de le rendre hors d'état de nuire peu importe le moyen choisit. Avant de la laisser partir pour les États-Unis, on greffait une puche dans son bras pour la retrouver et une dans sa nuque pour d'autres usages plus confidentiels en cas de trahison. Prête à s'envoler, son père lui serrait sèchement la main avant la laisser partir.

Sybille n'est pas du genre très sociable ni même très bavarde. Son père ne l'a pas élevé pour discuter, mais pour s'exécuter. On lui ordonne et elle obéit. Celle-ci n'est pas du genre à demander la raison ou à remettre en question l'ordre de mission donné. Un soldat modèle qui ne déçoit jamais ceux qui l'ont engagé. Depuis son plus jeune âge, Sybille reçois des leçons de disciplines dans tous les domaines qu'elle a exercés. Le silence et le professionnalisme avant tout avec une dose bien généreuse d'orgueil. Oh oui, l'orgueil est une grande source de motivation provenant de cette femme. Ce qui la pousse à toujours donner plus et à livrer la perfection c'est bien cette qualité ou bien défaut, selon certains autres. Sa plus grande peur ? Décevoir son père. Bien qu'il ne soit pas le plus expressif à son égard, il l'appel toujours ‘'Ma fille'' et ne semble pas avoir honte d'être son géniteur, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Ce désir absolue de vouloir lui plaire à tout prix en devient une obsession à partir de son enfance. Une seconde motivation aussi forte que son orgueil. Curieuse ? En réalité oui, mais en secret. A-t-elle des buts ? Des rêves à réaliser ou une vision de l'avenir différente ? Nullement. Sybille s'épanouie dans le moule qu'on lui a donné, ne s'en plaint pas et surtout, elle s'y dévoue corps et âmes. Que de bonnes qualités requises pour devenir un super soldat. Cependant, son orgueil n'a fait que s'accroître depuis le jour J ce qui la rend quelquefois instables, mais rien de très choquant. Sybille est également devenue violente et agressive depuis le sérum, comme si elle en avait développée des effets secondaires. Sous la provocation, celle-ci a tendance à perdre son sang froid.

Pour ce qui est de Dannah. Un personnage créé par Hydra, une deuxième identité et une nouvelle vie. Cette nouvelle femme est l'image même de la perfection scolaire. De très bonnes notes académiques et physiques, mais très introverties. Cette dernière ne s'ouvre pas aux gens de son entourage ayant vécu une enfance difficile. On s'était longtemps moqué d'elle avant la puberté. Donc sa relation avec les gens est moindre, ce qui simplifie ailleurs le personnage pour Sybille qui n'est pas plus extravertie. Douce ? En effet, beaucoup moins menaçante en apparence que sa véritable identité, mais à travers cette fine délicatesse laisse paraître quelques traits durs et autoritaires d'un militaire endurcie. En général, Dannah passe son temps à étudier et à s'entraîner, alors on la voit rarement se mêler aux gens et sortir dans les bars ou même au restaurant avec des collègues. Relation avec sa dite famille, depuis son enrôlement, celle-ci ne voit que très rarement ses ‘'parents''. Dans ce rôle, Sybille tente d'être plus souriante et plus joyeuse ce qui n'est pas une tâche facile, cependant, elle y parvient. Dannah n'est pas naïve et même qu'elle se méfie beaucoup, même si elle utilise par moment son sarcasme, celle-ci a du mal à comprendre lorsque les autres en font usage. Un sens de l'humour ? La jeune femme fait du mieux qu'elle peut pour améliorer cette facette du personnage. L'adaptation lui prendra encore un certain moment, mais ceci ne la trahi pas pour autant et en devient presque mignon.