Deux heures du matin sur New York, peu de monde dans les rues, peu de monde sur le trafic, en bref, peu de monde tout court. Roulant à bonne vitesse sur la route dans la caisse que la 14k lui avait « prêté » en guise de moyen de transport, Lazare secouait la tête en rythme avec la musique
« YOUU GOOOT THE POOOWER ! Putain, carrément. »
Le portable qui reposait sur son tableau de bord se mit soudainement à sonner et à vibrer, apportant l'attention du mutant vers ce dernier. Lazare prit le volant d'une main et se servit de l'autre afin de décrocher. Cela devait sans doute être Tanba.
« Mhmhm... M'allo ? Ouais... C'est vous m'sieur Tanba ? Ouais ouais. Je me suis occupé des affaires du jour, vous inquiétez pas. Vous avez besoin d'aide pour ranger la boutique demain ? … Ah ouais ! Une livraison, je comprends. Je dirais à Wang de m'aider pour ça. Et maintenant ? Ah... Le business... Parlons en. »
Lazare tourna la tête en inspectant la malle qui traînait sur son siège passager. Elle était bien fermée et on lui avait récemment remit de manière très consciencieuse.
« Ouais. Je l'ai avec moi... C'est ça... Cinq cents milles. J'irais dès demain faire l'offre. Bon sang, qui foutrait autant dans une affaire pareille ! C'est jamais qu'un vieux sabre tout pourri ! Tu as raison, c'est pas mes affaires. Font bien ce qu'ils veulent en haut. Bon je te laisse, on se voit demain au boulot. Là, je rentre chez moi. Ma femme va être contente de me revoir tiens ! »
Lazare coupa son téléphone et s'empressa d'augmenter à fond le volume de sa radio en secouant le poing droit, conduisant de manière relativement imprudente.
« WHEN ALL HELL'S BREAKIN' LOOSE, YOU'LL BE RIDING THE EYE OF THE STORM ! »
Enfonçant presque la porte d'entrée de son appartement, les bras plein de cartons de pizza et la mallette par dessus le tout. « Chérie ! Je suis rentré ! Je sais que tu es encore debout à cette heure-ci, du coup, j'ai ramené de quoi manger un peu. » brailla t-il. Il alla déposer sa charge sur la table et s'assied en attendant que son épouse ne le rejoigne. Il patienta quelques secondes et décida de commencer à avaler l'une des six pizzas qu'il avait rapporté. « Si tu te dépêche pas, y'en aura plus. » gargouilla t-il la bouche pleine en propulsant des miettes. Toujours pas de réponses ? Cela commençait à devenir étrange. Lazare se leva et alla vérifier la chambre. « Chérie ? »
Lazare ouvrit la fenêtre pour respirer un coup, le téléphone collé à l'oreille. « C'est pas compliqué ! C'est un blob ! Y'a pas un seul putain de 14K, ceux qui sont censés avoir des yeux et des oreilles un peu partout qui l'a pas vu ?! » brailla t-il dans son téléphone. Il le coupa et le jeta avec dédain sur la table. Presque aussitôt, il se remit à sonner. En grognant fortement, Lazare le reprit. « QUOI ENCORE ?! » « Lazare ? On l'a aperçu près de Central Park ! Va faire un tour là-bas ! J'crois qu'il y avait un drôle de type avec elle ! » A ces mots, le mutant fut soudain plus attentif aux paroles des triades. Il se concentra sur les indications qu'on vint lui fournir et alla se saisir de son fidèle couperet qui reposait dans la cuisine. « Très bien... Je file à central park... Ca va saigner... »
Spoiler:
Post court de mise en place plutôt que de faire un truc long et chiant.
HRP : DONC ! Premier tour de post ! Le mieux et de dire dans celui-ci que vous vous rendez à Central Park pour Caron et Edward. Parker, je te laisse supposer que tu trouve par exemple suspect de voir les deux ou si tu as une raison d'aller à Central... Bref, tu peux t'adapter, pas vrai ?
Edward grimaça et se gratta vigoureusement le bras droit, qui continuait de le démanger d'une horrible manière. S'il n'avait pas été si imprudent, s'il n'avait pas bougé au moment où il ne le fallait pas, peut-être n'aurait-il pas eu à subir cette attaque de particules visqueuses. Malheureusement, ce n'était pas le cas, et il avait eu affaire à une expérience pour le moins étrange. Unique, également, car il était persuadé que bien peu de personnes, à travers le monde, avaient déjà subi ça. Il se gratta de nouveau, grimaçant encore et toujours. Bon sang. S'il mettait la main sur Caron, cette fois il en ferait de la chair à pâté. Après l'avoir congelé bien sur.
Son regard se promena sur les buildings autour de Central Park. Il repassa mentalement ce qui s'était passé : les sirènes de police l'avaient tiré de sa concentration, et la créature en avait profité pour fuir. Bon, il devait bien l'admettre – bien que cela lui fasse du mal – qu'il n'avait guère résisté. Il s'était fait avoir comme un gamin, et il avait plus ou moins cédé sur l'instant. Mais bon, il n'était pas non plus persuadé qu'il aurait pu faire quoi que ce soit contre cette... ou ces choses. Il fronça les sourcils alors qu'il y repensait. Visiblement invulnérable, Caron semblait quand même avoir une forte faiblesse au froid. Congeler sa saleté de matière était le seul moyen d'en venir à bout. Même si la tuer semblait tout aussi compromis. Il se gratta. Encore.
Saloperie de... Bon okay, il fallait passer à autre chose. Le temps qu'il échappe à son sort, esquive les flics et se débarrasse en bonne partie de ses démangeaisons, il avait complètement perdu de vue la créature. Il était persuadé qu'elle n'était pas spécialement loin de lui, cela dit. Il pouvait presque le sentir, une sorte de sixième sens que lui conférait son instinct d'assassin, aiguisé depuis deux siècles. Impossible en revanche de localiser la cible, d'autant qu'il n'avait aucune idée de où elle avait pu aller. Parmi la liste qui lui venait à l'esprit, il y avait : un moyen de transport, une course effrénée, une échappée par les égouts, une cachette rapide dans un bâtiment aux alentours de leur lieu de rencontre. Quatre possibilité, toutes aussi probables les unes que les autres. Il ne connaissait pas assez la personnalité de Caron pour mettre en avant une possibilité. Néanmoins, il ne renoncerait pas. Hydra lui avait confié une tâche, et il comptait bien la mener à bien.
Il sentit une sorte de frisson lui parcourir la nuque. Il regarda autour de lui, ne vit rien mais sentit quelque chose. Il y avait quelque chose d'anormal ici, à Central Park. Mais quoi ? Ce genre d'impression ne lui arrivait pas souvent, mais à chaque que ça avait été le cas, quelque chose s'était passé. Quelque chose de généralement assez significatif. Il sortit son colt, prudemment, vérifia les munitions et se mit en route vers le centre de Central Park. Hmm. Mauvais jeu de mot.
Il s'arrêta soudainement, apercevant du mouvement sur sa gauche. Il reconnut immédiatement Caron. Un rictus déforma ses lèvres, et il lui tira dessus, pour le simple plaisir de voir sa réaction avec une balle logée pile entre les deux yeux. Il était bien conscient qu'il ne saurait la tuer de cette manière.
« Comme on se retrouve, Caron ! »
Oubliée, l'étrange impression qu'il avait ressenti quelques instants auparavant. Seule comptait désormais sa tâche : capturer Caron.
Une bonne nuit comme elle n'en avait pas eu depuis un moment. Sérieusement, depuis Paris elle ne s'était pas retrouvée dans une telle situation qui faisait qu'elle était là, à Central Park alors qu'il était un peu plus de deux heures du matin. Non franchement, c'était une nuit en or dans la catégorie. En général par contre... Et bien, c'était plutôt le genre de nuit qui était très, très, très embêtante pour rester polie. Elle aurait pu être à cette heure-là avec son mari, Lazare... Mais le destin avait décidé qu'elle devait se faire poursuivre par un espèce de fou armé.
La fuite avait été longue. Il avait fallut courir un bon moment, Caron ayant trop peur du tueur en série pour s'arrêter avait continuée sans aucun vrai but. Finalement, elle s'était arrêtée à Central park car il faisait nuit, l'endroit était pratique pour se cacher et la végétation l'avait calmée. Il faut dire que cet environnement de béton et d'acier était stressant ! Alors elle s'était assise contre un des arbres de Central Park, à l'ombre, pour reprendre son souffle bien que la blob n'ait pas vraiment de poumon, elle avait besoin d'énergie et pour l'instant, c'était un peu la rupture de stock de ce côté. En plus, une moitié d'elle était en train de se balader dans les égouts... Bon, pas de panique. Après tout, toutes les Caron étaient les mêmes au niveau de la pensée. La deuxième n'abandonnerait pas la première mais arriverait-elle à la retrouver ? Car une moitié de blob qui se ballade dans la rue peut en choquer plus d'un. Surtout que ça faisait deux moitiés d'environ un mètre cinquante chacune. Des cibles bien plus attirantes.
En attendant, la partie qui était à Central Park préférait laisser couler l'affaire. Elle aurait pu continuer mais autant se cacher ici et puis... L'endroit était agréable et la légère brise qui apportait un renouveau aux odeurs urbaines était plutôt agréable. On aurait pu dire que c'était presque un moment d'évasion pour Eva. Oui, au final elle se plaisait plutôt bien ici ! Les lumières de nuit donnait l'impression d'utiliser un vieux filtre jaune mais un cachet assez particulier était donné. Les grands buildings découpaient le ciel et au final, même si le ciel était envahis par les ténèbres... La ville était vivante, comme toujours. Elle avait l'impression d'être dans une sorte d'univers parallèle où le temps était à la fois figé et se déroulait à une vitesse effarante. Franchement... La ville de nuit est toujours plus belle, une fois que l'activité n'y est plus, c'était comme si une deuxième vie prenait un court instant le pas sur l'autre vie... Minute... Qu'elle était ce sentiment... Une troisième vie ? Alors que serait la suite ? Et pourquoi une suite aux évènements ? Tiens, bonne question ça...
Beaucoup de choses sont bien courtes, que ce soit des histoires ou des chutes à des jeux de mots salaces, ou encore l'imagination de certaines personnes mais la longueur ne fais pas tout. Par exemple, le coup de feu qui retentit était vraiment court mais suffisamment riche au niveau sonore pour faire sursauter Caron. Qu'était-ce ? Tout en restant cachée derrière son arbre et en craignant le pire, elle regarda dans la direction du bruit...
Son autre moitié avait finie par se rapprocher d'elle. Seulement, petit problème, elle avait aussi ramenée la tueur fou ! Oh, misère...
De son côté, la deuxième Caron avait un gros trou au milieu de la tête. Elle se retourna lentement vers le tueur et sa tête se reforma sans aucun problème dans un léger bruit rappelant une succion tentaculaire, si un tel bruit existait du moins...
« Aaaah... Monsieur le meilleur, le plus efficace et le plus dangereux assassin de l'histoire. Comme on se retrouve... Dis, tu n'as pas pensé à plutôt aller faire des crêpes ? C'est bien les crêpes ! Mais noooon... Il faut que tu me chasses à la place, c'est plus drôle ! Bon, allez vas-y dit-moi ce que tu veux cette fois-ci, j'en ai marre et je veux rentrer chez-moi. » Ronchonna la blob devant le tueur.
Bon, visiblement, celle-là n'était plus vraiment d'humeur à rester là. D'ailleurs, le fait qu'elle était en train de fondre, du moins elle donnait une telle impression... La surface de sa matière était suintante et à chaque fois qu'elle faisait un mouvement, son corps semblait beaucoup moins rigide. De l'autre côté, la première Caron se laissa aller et se transforma en simple flaque doucement, elle n'allait pas révéler sa présence maintenant et autant se dissimuler au maximum... Elle resta là, dans l'herbe. Avec le peu de lumière, impossible à la détecter visuellement et elle était sûre que si ça tournait mal pour son autre moitié, il lui restait au moins une partie de vivante.
La nuit était bien avancée, il était plus de deux heures du matin. Peter devrait sans doute rentrer chez lui pour dormir un peu et assurer sa journée du lendemain au lycée. La nuit avait été calme, Parker en homme araignée n’avait pas eu grand-chose à faire. Il avait simplement aidé une jeune femme qui se retrouvait ennuyée par un homme un peu trop collant. Donc, il n’avait vraiment pas fait grand-chose et il se sentait légèrement frustré. Au moins il allait rentrer en un seul morceau chez lui, c’était déjà une bonne chose. Histoire d’être sûr qu’il était temps qu’il rentre chez lui pour dormir, Peter décida de faire quand même un dernier tour à Central Park. Il ne se sentait pas vraiment utile ce soir, mais il y avait encore une chance. Même si au fond, le jeune homme n’espérait quand même pas que quelqu’un ait de gros ennuis non plus. Ce n’était pas le but, même si sans personne aillant des soucis, il ne serait pas le justicier masqué qu’il était.
Il n’y avait pas énormément de monde dans le coin, du moins pas plus que d’habitude. Et surtout, c’était calme, bien plus calme. En quelque sorte, Peter ne pensait pas avoir quelque chose à faire encore. Et il s’apprêtait à rentrer chez lui du coup, pour aller retrouver son lit et prendre quelques forces pour les cours du lendemain. Ainsi, il allait peut-être éviter de s’endormir une nouvelle fois pendant les cours, ce qui serait une bonne chose. Il s’apprêtait donc à partir, quand il remarqua quelque chose un peu plus loin. Discrètement il s’approcha, en espérant de ne pas se faire remarquer. Il y avait deux personnes un peu plus loin, qui lui semblait bien étrange. D’une part parce qu’il y avait des choses physiques bizarres. De loin, le jeune homme ne parvenait pas à vraiment voir ce qu’était ces personnes. L’une d’entre elle surtout.
Il faisait noir et donc Peter ne parvenait pas à voir concrètement ce qui était en train de se passer, mais la curiosité prenait le dessus. C’était peut-être deux personnes tout à fait normales qui discutaient en plein milieu de la nuit. Sauf que ce n’était pas le cas, même s’il ne pouvait pas le savoir encore maintenant. Il ne savait rien de cette situation et il ne se doutait pas qu’elle allait devenir encore plus complexe d’ici quelque temps. Il avança un peu plus, ne se rendant pas compte qu’il était proche d’une flaque de blob. Il ne la voyait pas, mais il était suffisamment proche pour que ça dérape complètement.
Parce qu’alors que le jeune homme observait la scène qu’il y avait sous ses yeux, se cachant du mieux qu’il pouvait, l’artefact arriva dans Central Park. Il n’avait plus qu’à faire son effet et provoquer le plus gros bordel de tous les temps. Peter Parker aurait sans doute mieux fait de rentrer directement chez lui.
Pas de temps à perdre, direction central park. Roulant de manière exagérément excessive sur la route après avoir fait un aller-retour quasiment instantané, Lazare n'était décidément plus d'humeur. Il avait coupé sa radio, fait disparaître son sourire et avait les yeux à moitié plissés. Parce qu'il existait un seul et réel moyen de le mettre en colère : c'était de s'en prendre à son épouse. Et en cette soirée, c'était ce qu'il s'était produit. Autant dire que l'humeur massacrante du mutant n'était que grandissante. Son téléphone sonna et il décrocha d'une main.
« On l'a aperçu vers Central Park, je confirme. On est repassé devant rapidement en bagnole, y'avait de l'activité. Qu'est ce qu'on fait ? » « Vous foutez le camp. J'arrive. »
Il coupa aussitôt la conversation et émit un grognement en balançant le téléphone dans le vide-poche. Cette nuit promettait d'être agitée. Encore heureux qu'il n'était pas si loin de Central Park que ça et que la scène avait lieu la nuit. Il y avait au moins moins de trafic et moins de passants à éviter. Les flics étaient plus visibles aussi, mais comme il n'y en avait pour l'heure aucun en vue, Lazare continua les infractions au code de la route en dépassant ceux qui l'empêchaient de progresser rapidement et en ignorant les feux.
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Il gara la voiture droit sur l'un des trottoirs du lieu et inspecta les arbres sombres par la nuit. Aussitôt, Lazare repéra aussi les locaux de rangement, sans doute là où le personnel de la Central Park Conservancy devait garder quelques outils. Faute d'avoir des armes sur lui, Lazare se décida finalement à y faire un tour. Enfoncer la porte ne fut guère bien difficile. Non renforcée, le loquet se brisa et les gonds sautèrent devant l'ampleur du coup de talon latéral qu'asséna le mutant. Ainsi, le contenu du local fut à sa portée. Il mit aussitôt ses mains sur la hache posée contre le mur, s'assura que le fil était bien tranchant et l'embarqua aussitôt avec lui en sortant du local. Après quoi, il commença à farfouiller dans les environs du parc à la recherche du moindre signe de vie.
« J'arrive, Eva... » gargouilla t-il pour lui même.
Il traversa les étendues herbeuses en quête de ses cibles. Au fil du temps, il perçut des silhouettes, du mouvement, et pour finir. Un coup de feu. Il approchait donc bel et bien du but. En écartant les buissons à grand coups de haches et de jambes, Lazare se fraya un chemin rapide vers le lieu. Sortant soudainement des buissons, Lazare apparut l'air furieux en plein milieu des deux, la hache brandie.
« Surprise ! P'tit enculé ! »
Surgissant de nul part et brandissant sa hache en direction de l'inconnu qui faisait face à son épouse, Lazare s'apprêtait à abattre ses bras pour fendre le crâne de cet imprudent... hélas...
Hélas quelque chose de lourd atterrit avec fracas à ses pieds, propulsant de la terre devant lui, le déstabilisant, et par la force de choses, le repoussant en arrière sur quelques mètres alors que l'artefact venait d’effectuer un atterrissage choc à quelques centimètres de lui. On aurait enterré une mine sous terre que l'effet aurait été le même : une colonne de poussière et de gravillons qui grimpent dans les cieux.
Propulsé sur le dos en lâchant au passage sa hache, Lazare releva le nez, la bouche et les yeux plein de terre, toussa et se mit sur le ventre pour tenter de se relever à l'aide de ses coudes.
Edward eut un petit rire devant la naïveté de Caron. Que voulait-il cette fois ? Simple, la même chose qu'avant ! Mais il allait devoir le lui dire de manière plus compréhensible cette fois. Mais sous quelle forme, la réponse, cette fois ? Il ne pourrait pas la blesser sérieusement. Après tout, son espèce de peau était vraiment trop résistante. Ou du moins, trop malléable pour qu'on y cause de réels dégâts. Plusieurs secondes s'écoulèrent avant qu'il ne décide finalement de ce qu'il allait faire. Finalement, il opta pour la solution la plus frappante – presque littéralement – à son sens.
« Voilà ce que je vais faire. Je. Vais. Te. Capturer. Vivante. » énonça-t-il calmement.
Pour faire bonne mesure, il ponctua chacun des mots de sa seconde phrase par un tir bien placé, encore une fois entre les deux yeux de la créature. Cela n'avait évidemment aucun effet particulier, hormis que cela le détendait. Néanmoins, la vision de cinq balles formant un pentagone parfait sur le front de Caron... voilà qui était assez intéressant. Edward haussa un sourcil en observant le polygone de plomb, puis haussa les épaules et rechargea son arme. Il venait tout juste de terminer, faisant rouler le barillet du colt et s'apprêtant à le repointer sur Caron quand un mouvement brusque le tira de sa concentration.
Il crut tout d'abord à une hallucination. Okay, il en avait vu des choses étranges, mais là... un lézard géant lui fonçait dessus, une hache à la main. Si la situation n'avait pas été aussi critique, il en aurait ri. Il n'y avait malheureusement pas de moyen d'en rire, car la créature semblait visiblement très enragée. Sa colère augmentait sa dangerosité, vouant à l'échec toute tentative de le raisonner. Il ne restait donc qu'un réflexe à avoir. Edward voulut se jeter sur le côté, esquivant ainsi la hache virulente de son nouvel adversaire. Malheureusement, il n'y parvint pas de la manière qu'il le souhaitait.
Au moment d'exercer le mouvement, une explosion souleva de la terre et de l'herbe devant lui. L'onde de choc qui suivit immédiatement le projeta sur plusieurs mètres, lui coupant douloureusement le souffle. Bordel de bordel, que c'était-il passé ? Il essaya de relever, mais en fut incapable pendant les premiers instants.
« Aïe. Ca fait mal. » fut tout ce qu'il trouva à dire.
Petit à petit, et grognant sous l'effort, il parvint à se remettre debout. Il ramassa son colt, tombé à quelques mètres de lui, puis se rapprocha de... de quoi s'agissait-il ? Un objet qui luisait doucement, d'une lueur rouge. Un cratère d'un bon mètre de diamètre s'était formé autour de l'objet. Edward le ramassa, le tenant dans sa main gauche. La droite pointa son arme directement sur l'inconnu encore à terre, dès qu'il aperçut du mouvement du coin de l’œil.
[color=red] « Bouge pas. »l examina l'objet, qui ressemblait à une pierre. Elle luisait doucement, mais sans rien faire d'autre. Tant pis, c'était simplement quelque chose qui venait de tomber du ciel, et qui interrompait sa tâche. Il la lança sur son nouvel adversaire, la pierre – ça ressemblait à une pierre hein -rebondissant sur son torse avant de tomber au sol.
[color=red] « Après cette courte page de publicité... passons aux choses sérieuses. »
Edward s'apprêtait à tirer quand il s'arrêta, son regard se tournant immédiatement vers la pierre-machin-truc qui faisait de la lumière, maintenant. Une lumière rouge, qui s'intensifiait. Tout en émettant un sifflement particulièrement assourdissant. Et qui ne cessait d'augmenter en volume.
L'originalité du plan de l'assassin devenait égal à l'envie de rester en ce lieu de la Blob, c'est à dire proche de zéro. Cela devenait irritant et ennuyant à force, qui avait pu engager quelqu'un d'aussi peu amusant ? Quelqu'un qui ponctue chacun de ses mots par une balle... Eva, elle, aurait au moins trouver quelque chose d'amusant. Comme prendre une forme différente à chaque mot ! Même elle aurait trouvée le moyen de mettre réellement le fun dans funéraille... Surtout elle.
« Sympathique dis donc... Toi t'es vraiment.. » Elle aurait bien continuée sa phrase mais voilà qu'une chose inattendue venait de se passer. Deux choses inattendues.
En effet, la deuxième Caron qui patientait sagement venait d'avoir une sensation bizarre. Quelqu'un venait de glisser sur elle. Dans toute sa vie de Blob, elle n'avait rien connue de tel. Que quelqu'un glisse sur vous... C'est assez humiliant. Surtout quand il est très silencieux, elle n'aurait jamais pu se rendre compte qu'il y avait quelqu'un si ce dernier n'avait pas glissé sur elle.
Et Douglas venait de surgir d'un buisson, hache à la main en menaçant l'assassin. Caron en resta estomaquée... Que faisait-il ici ? Non pas qu'elle n'était pas heureuse de le voir ici mais ça voulait dire quoi ? Comme savait-il qu'elle était là ? En mauvaise posture qui plus est. Elle n'aurait pas dit non à ce que l'assassin se fasse décapiter mais c'était un peu soudain. Seulement, un très gros non vient tout droit du ciel et non pas sans subtilité. Une onde de choc telle que Caron fut projetée sur plusieurs mètres, répandant de manière assez magnifique sa matière sur l'herbe. Le temps qu'elle se reconstitue, l'assassin avait fait le tour de ce qui était tombé des cieux et Lazare avait pu se relever. L'assassin jeta l'objet cosmique sur Lazare, chose ridicule car c'était un.. Caillou qui brillait.
« Bwahahah ! Efficace dites donc ! » Dit la première Caron, entre Lazare et l'assassin.
« Mais t'es qui toi ? » Hoqueta de surprise la deuxième Caron, alors qu'une tête sortait de la flaque pour regarder Parker, l'intrus de la scène.
Rire est un bon moyen d'extérioriser. Surtout dans une situation aussi minable qu'elle. Il existe la loi de Murphy qui dit tout simplement que si quelque chose peut mal tourner, cela tournera mal. Et devinez quoi ? Et bien ici, ça tourne mal.
Le petit caillou inoffensif n'était pas si ridicule que ça. Il se mit à émir un sifflement horrible qui montait crescendo, faisant grincer toute personne aux alentours. Cela empêchait toute concentration mais il n'y eut pas que ça. Il y eut... Un genre de chose. Le sifflement était devenu plus qu'assourdissant, alors qu'il provoquait la sensation qu'on ressent lorsqu'on va s'évanouir, que tout le monde allait tourner de l’œil... Il y eut un genre de flottement étrange, aucun bruit. Une sorte de paix universelle qui plana pendant un moment éternel et à la fois éphémère. Puis ce fut le retour à la réalité.
Caron se releva lentement. N'était-elle pas déjà debout ? Étrange... Sa vision n'était-elle pas différente aussi ? Son toucher aussi... Mince, tout était étrange... Son corps aussi était différent. Il était solide non ? Elle se frotta le dos, une sensation étrange et dérangeante résidait là...
« C'est quoi ce bordel... Et c'est quoi cette sensation ? » Dit-elle avec une voix masculine qui la surprit elle-même.
La douleur ma chère, c'est la douleur... Une chose que tu n'as pas connue depuis fort longtemps.
La représentation pouvait enfin commencer, car elle-même n'était pas la seule de ce changement incroyable et dément...
Peter ne lâchait pas les deux êtres étranges des yeux, essayant de comprendre ce qu’ils se disaient. Il entendait quelques mots, mais il ne parvenait pas à tous les comprendre. Ce qui était certain cependant, c’était que l’un d’entre eux tira sur l’autre, sans que cela ne semble faire trop de dégât. Le jeune homme se demandait vraiment sur quoi il était tombé, il se demandait même s’il n’était pas en train de rêver. Et puis soudainement, un lézard fit son apparition avec une hache dans la main. Peter avait déjà eu l’occasion de rencontrer des créatures étranges, mais là c’était le summum. Le jeune homme ne savait pas s’il devait intervenir ou non, alors il préféra ne pas bouger du tout. Il se contentait de regarder ce lézard foncer sur l’homme, dans l’optique de le tuer sans doute. Mais la scène ne se termina pas comme il le pensait, vu que quelque chose tomba du ciel. Spider-Man baissa sa tête vers le sol pour se protéger de la poussière qui fonça sur lui. Quand il leva son regard, l’homme (qui semblait le plus normal physiquement) avait récupéré une pierre phosphorescente et la lança sur le lézard. S’il cherchait à lui faire du mal de cette manière, c’était peine perdu. La chose la plus étrange parla se moquant de cette action d’ailleurs. Peter aurait bien rit à son tour, s’il n’avait pas été surpris par une voix à côté de lui. Le jeune homme sursauta en tournant son regard, découvrant une tête sortant d’une flaque. Les yeux grands ouvert, même si cela ne se voyait pas sous son masque, Peter observa la scène.
« Et t’es quoi toi ? »
Demanda-t-il à cette chose étrange, se demandant vraiment s’il n’était pas en train de rêver. Sauf qu’il n’eut pas le temps de réfléchir plus, ou encore d’avoir une réponse de la part de la « chose » qu’un phénomène étrange eu lieu. Peter sentit un frisson parcourir son corps, avant de perdre connaissance. Du moins, ce fut ce qu’il se dit quand il retrouva ses esprits et qu’il ouvrit de nouveau les yeux. Sauf qu’il ne pensait plus du tout au fait qu’il avait perdu connaissance et se contentait de se concentrer sur la sensation nouvelle qu’il ressentait. C’était étrange, il ne comprenait pas. C’était comme si… il voyait deux endroits en même temps. Non, ce n’était pas comme si, c’était vraiment le cas. Le jeune homme essaya de mouvoir son corps, mais il ne parvint pas. C’était comme s’il n’avait plus à proprement parler de corps. D’ailleurs, il ne le contrôlé tellement pas que les deux parties de son être étaient redevenu des flaques. Et puis finalement, sans vraiment savoir comment il faisait, les deux parties de lui-même se retrouvèrent pour ne former qu’une seule et même flaque.
« Qu’est-ce qu’il m’arrive ? » Lança-t-il d’une voix bien plus féminine que d’ordinaire. « Bordel, qu’est-ce que je dois faire ? »
Il était en train de paniquer, incapable de prendre le contrôle de ce corps si particulier.
Se remettant de ses émotions après avoir été percuté par l'espèce de truc tomber des cieux, Lazare avait connu un léger moment d'absence et d'étourdissement. Il avait pensé momentanément à ramasser la hache qu'il portait il y avait quelques instants, mais le flou de ses pensées et le sifflement sonore environnant parasitait sa reprise de conscience et ses mouvements. Doucement mais sûrement, il se mit eut l'impression de se mettre en position assise, puis rapidement, debout, bien que l'onirisme de la situation ne laissait ces ressentis que très flous. Finalement, Lazare revint à la réalité et cligna des yeux.
« Qu'est ce que c'était que ça... » gargouilla t-il.
Il perçut une voix familière et pivota sur lui même. Lazare avait reconnu le ton de son épouse qui, visiblement, semblait quelque peu troublée. En bon mari, le mutant s'en inquiéta un peu et veilla à ce qu'elle aille bien.
« Qu'est ce que tu fabrique, chérie ? Il y a un problème ? » demanda t-il.
Il tendit la main... Et se rendit compte que ce n'était guère la sienne. Ou plutôt si. Mais elle n'avait rien de ressemblant avec celle qu'il avait avant. Elle était... humaine ? Pour le coup, Lazare eut presque l'envie de croire au miracle et de se convertir après s'être confessé de ses pêchés. Il tomba à genoux, se toucha, s'inspecta en soufflant comme un bœuf.
« Je suis... Normal ? Je suis normal. Je suis normal ! » répétait t-il frénétiquement. Finalement, il leva haut les bras au ciel, l'air ravi et hurla à plein poumons. « Je suis normal ! » hurla t-il.
Mais, si il était normal, pourquoi son épouse ne l'était t-elle pas non plus ? Cessant de s'extasier un instant, il se redressa et pivota pour lui même pour tomber sur son propre faciès. « Et toi... Tu es moi ! » nota t-il avec une pointe de surprise. Alors c'était donc ça... Il n'était pas devenu normal par miracle. Il semblait qu'il avait simplement échangé de faciès, sans doute avec le type d'en face. Mais il n'y avait qu'un moyen d'en être sur. Se rendant compte qu'il était armé d'un pistolet, Lazare le braqua droit vers ce qui était autrefois son ancienne. « Attention, ça va piquer un peu. » déclara t-il.
Il ouvrit le feu droit dans la tête, SA tête, désormais celle de celui qui lui avait piqué son corps. La balle traverse de part en part le crâne du mutant qui explosa partiellement sur le coté arrière droit, emportant un peu de cervelle et la moitié du visage de « Lazare » tel qu'il se présentait sous sa forme mutante.
En théorie, ça n'allait pas lui faire grand chose. Tout juste lui provoquer quelques douleurs et le déstabiliser, mais ça repousserait bien vite.
« Chérie ? Eva ? Comment te sens tu ? » demanda t-il ensuite en pivotant vers le blob liquéfié.
Ok. Maintenant, il était énervé. D'abord, un lézard sauvage armé d'une hache lui fonçait dessus, lui piquant le plaisir d'une rencontre étrange mais hautement importante pour Hydra et pour lui-même. Deuxièmement, une pierre rouge et sans gêne le privait de son affrontement viril et masculin avec le même lézard. Troisièmement, le son suraiguë avait atteint un tel niveau que son crâne avait failli exploser, avant de provoquer un vertige étrange. Et quatrièmement, quelqu'un d'autre avait pris possession de son putain de corps ! Nom de Dieu de bordel de cul !
Le comble, c'était qu'il avait échangé son corps avec la personne qu'il essayait tant bien que mal de tuer. Le fameux lézard avec une hache. S'il avait bien compris ce qu'il se passait, celui-ci était tout aussi perdu que lui par l'événement qui venait de prendre forme, à une exception près : Edward, lui, n'avait aucun plaisir à se retrouver dans le corps d'un autre. Une rapide vérification lui avait montré qu'il ne portait plus la marque sur son bras. L'échange l'avait donc privé de cette malédiction, mais il l'aimait bien, cette malédiction. Elle le protégeait de la mort. Et aussi d'un éventuel individu capable de le tuer. Il ignorait ce qu'il se passerait s'il venait à mourir dans ce corps et non dans le sien.
« Bon, cette fois, ça suffit. » grogna-t-il d'une voix qui n'était évidemment pas la sienne.
Il tenta de se lever, quand son propre corps se mit à lui tirer dessus. Il ressentit une violente douleur dans le crâne, là où la balle l'avait touché, ce qui ne fit qu'accentuer sa rage. Il allait falloir sévir, et reprendre vite fait possession de son corps. Il nota cependant avec satisfaction que son adversaire ne savait pas se servir d'un colt, et encore moins le sien. Il avait la capacité, de toute évidence, d'Edward à toucher sa cible à chaque fois ou presque. Mais il n'avait pas la pratique suffisante pour tirer là où il le fallait. A moins que ce ne soit qu'un vulgaire hasard si la balle n'avait pas fait de gros dégâts.
Il sentit – une curieuse sensation d'ailleurs – la peau se reformer autour de la blessure, et les tissus se régénérer. Il n'était cependant pas certain que le cerveau, lui, soit en train de guérir. Ca expliquerait pourquoi, à force de prendre des coups, ce lézard devenait stupide. Car pour Edward, en face de lui se trouvait un être particulièrement violent et idiot. Qui n'avait pour seule envie que la bagarre.
« Je vais t'apprendre à me tirer dessus, toi ! »
Il se redressa et se jeta sur... lui-même ? L'autre ? Rhaaaaa peu importe ! Il l'empoigna donc, le forçant à faire tomber le colt. Il restait persuadé, par prudence et par un brin de paranoïa, que le corps du lézard avait une faiblesse à exploiter. Et vu la joie exprimée en découvrant l'humanité de son nouveau corps, son adversaire aurait très bien pu vouloir le garder et éliminer Edward en le tuant. La malédiction s'appliquerait certainement à lui, du coup. Pourquoi pas le laisser faire alors ? Nan, triple buse, il valait mieux être maudit soi-même. Après tout, ce n'était pas un bambin de plus ou de moins qui allait le chagriner. Il en était déjà à un nombre conséquent.
« Bien, maintenant que tu n'as plus MON arme, on va discuter ! J'aimerais bien savoir ce qu'il se passe, et comment remédier à ça. C'est pas que j'aimerais récupérer mon corps, mais quand même. » déclara-t-il, laissant sa colère s'exprimer au travers de la voix.
Il garda pour lui la découverte d'une force considérable, dans ce nouveau corps. Inutile de fanfaronner. Il se méfiait de ce que l'autre pouvait bien faire dans son corps. Ou avec. Ou... mouais non, mieux valait ne pas y penser.
Oui, Caron était comme une enfant avec un nouveau jouet. Un mélange d'inquiétude, de dégoût, de surprise, de découverte et de joie diluée dans un même instant. Inquiétude, car la situation était assez unique et pathétique en elle-même. Pour l'instant, elle ne prêtait aucune attention aux autres, rivée sur son nouveau corps. Dégoût, car cette peau... Et ces poils... Dégoûtant mais fascinant à la fois... Franchement, le corps humain, c'est étrange. Puis il y à ces battements... Brr, ça en fait peur ! Surprise, car se retrouver dans un corps avec tant de sensations étrangères... Tout est différent, même la vision dite donc... Elle voit... Bizarre. Le changement sûrement. Découverte, car c'est une véritable expérience en soi que de se retrouver dans le corps d'un autre. Même dans le pantalon c'est différent... Mmh, mieux vaut ne pas vérifier ce détail en public, puis à la maison il y à Lazare pour vérifier, ça. Point suivant. Joie, de la joie diluée, oui c'est étrange... Une joie provoquée à cause de cette découverte improbable. Bon, la vraie question maintenant, c'est... Que faire ?
« Et en direct de Central Park ! Le sujet du jour ! Je sais absolument pas ce qui se passe ! Vous en pensez quoi ? Je sais pas et de toute manière, personne ne sait ! »
C'est ce que prononça Caron en revenant vers l'assassin et son mari. Mais était-ce bien eux ? Bon, son mari venait de se faire exploser la tête mais rien de grave, ça repousse. Non franchement... En tentant une glissade sur l'herbe, Eva goûta les joies de la matière non visqueuse, puisqu'elle glissa plus qu'elle ne l'aurait dû et manqua de se rétamer par terre, ajoutant au pathétique environnant.
« Hey, ça glisse ! C'est ça le monde réel ? Bon, maintenant la vraie question c'est, je vois mon lézard mais est-ce bien lui ? Alors oui, j'ai changée, je suis d'accord... Mais c'est toujours moi ! Enfin... Non ? Moi dans quelqu'un d'autre ? Bon, j'ai des vêtements, c'est déjà ça. Je savais pas que les cailloux faisaient ça ! J'étais chimiste avant mais j'aurais dû signée pour géologue ! Bon, en tout cas, c'est moi, Eva. En plus j'ai pas la voix qui correspond, génial !» Déballa à toute vitesse Caron dans son nouvel hôte qu'était Parker.
Que Peter Parker implore les cieux. Caron étant d'humeur versatile, assez enfantine et surtout, est une blob... Pour elle, beaucoup de concepts n'existent pas. Du coup, se retrouver dans un corps humain est amusant pour elle. C'est un nouveau jouet... Mais autant mettre un psychopathe avec des explosifs, rien de bien ne peut se passer. Pour l'instant, elle ignore la nature de son hôte et se croit elle-même encore blob. Pour preuve, elle essaie de tirer sur son bras pour l'allonger ou le séparer mais étrangement, rien ne vient. Elle tente, elle continue à tenter, mais rien ne vient. Elle craque aussi ses nouveaux doigts, et oui ça craque... En tant que véritable enfant, Caron s'amuse à faire craquer ses doigts, et elle le fait avec force. C'est complétement idiot, tout le monde peut s'accorder sur ça mais c'est amusant ! Crack, crack, crack... Crick. Ah, tiens ? Un bruit différent. Une sensation différente aussi... Et un doigt encore plus différent des autres ! Excellent ! Plus de diversité !
« Bon, c'est pas que c'est drôle mais ça devient dérangeant ! Alors, où est mon lézard et comment je récupère mon corps ? Non parce qu'il galère et j'ai pas de mode d'emploi. » Dit-elle en pointant son propre corps qui ressemblait désormais plus à une mélasse se mouvant...
Peter ne comprenait vraiment pas ce qui était en train de se passer, ce qu’il était devenu. Il ne parvenait pas à contrôler son corps, il ne comprenait pas pourquoi. Il voyait tout différemment, comme s’il ne se trouvait plus à la même place que précédemment. En fait, c’était bel et bien le cas. Alors qu’il n’était qu’une grande flaque, il observait la scène de ce point de vu bien étrange. Il y avait deux hommes qui étaient en train de se disputer visiblement. Si Peter avait été capable de sursauter encore, il l’aurait sans doute fait quand l’homme tira dans le lézard ambulant. Il écoutait les paroles qu’ils prononçaient sans pour autant vraiment comprendre de quoi il parlait. Il cherchait surtout à comprendre comment se servir de son corps qui était devenu une grande flasque. Il n’avait pas encore comprit qu’il avait échangé son corps avec la chose qu’il avait vu un peu plus tôt, mais il n’allait pas tarder à comprendre. Le lézard s’était adressé à lui, mais il n’avait pas compris que cela le concernait. En même temps, il était difficile de deviner puisque le mutant pensait parler à sa femme.
Ce fut quand il se vit arriver, ou du moins qu’il vit son corps arriver, que Peter compris. Il avait échangé son corps avec un autre (une autre en fait). Il s’écouta parler, comme c’était étrange. Il n’en revenait pas de se voir mouvoir, et de s’entendre parler alors que ce n’était pas lui qui avait ce contrôle. Il eut du mal à comprendre ce que la personne qui se trouvait dans son corps racontait, mais il se comprenait quand même qu’il (ou elle donc) était complètement perdu également. Tout le monde semblait perdu de toute façon, personne ne comprenait ce qui venait de se passer. Ils captaient que les corps avaient été changés, c’était facile de faire le lien avec la pierre qui était tombée et qui s’était mise à siffler. Mais ce n’était pas pour autant qu’ils pouvaient comprendre ce qui était en train de se passer.
Peter tenta de se concentrer sur son corps et sur ce qu’il ressentait. Cela n’avait rien à voir avec ce qu’il avait d’habitude, mais il fallait bien qu’il tente de faire quelque chose. Il n’allait pas rester une flasque toute sa vie. Il se sentait d’ailleurs paniquer légèrement quand il se dit qu’il pouvait rester comme cela pendant le reste de sa vie. Il ne fallait pas, il ne voulait pas, il devait retrouver son corps et sa vie normale (aussi normale que la vie de l’homme-araignée pouvait être). Peter se calma cependant, il se doutait bien que ce n’était pas en paniquant qu’il allait trouver comment contrôler son corps. Et finalement, après quelques secondes de concentration extrême, il parvint à prendre une forme plus ou moins humaine.
« Je veux pas vous déranger les gars… » Dit-il à l’adresse des deux qui se disputaient et se tiraient même dessus. « Mais faut qu’on trouve un moyen de retrouver chacun nos corps. »
« Eeeh ! Lâche moi connard ! J'te rappelle que si tu me casse la gueule, tu risque de pas retrouver ton corps en bon état. »
Pas que se faire empoigner et secouer comme un prunier le dérangeait, mais il aimerait tant qu'à faire éviter de se prendre sa force habituelle dans la figure. Surtout que de ce point de vue là, effectivement, il comprenait le genre de traitement désagréable qu'il pouvait infliger avec sa force. A force de bouger comme un asticot, il finit enfin par briser l'emprise et se retrouva à ramper au sol vers les pierres qui avaient atterris ici.
« Il doit y avoir quelque chose à faire avec ça... C'est... Bizarre. En tout cas, c'est tombé du ciel. C'est à croire que même les anges commencent à nous chier sur la tête. Ou alors c'est les E.Ts qui ont décidés de bombarder la terre à coup de cailloux verdâtres. »
Il en prit deux ou trois dans sa main, les secoua, les toucha, les frotta, à la recherche d'un quelconque effet. Malheureusement pour lui, rien ne se produisit. Comme si les pierres avaient décidés de cesser de fonctionner.
« Zut. Je dois m'y prendre mal. »
Lazare sous les traits d'Edward se redressa un instant et se décida d'inspecter son épouse malgré son apparence plus que changeante de l'habitude. « Attends un peu... Ce costume... On s'est déjà croisé. Spider-man... C'est ça. » Il claqua des doigts en se remémorant ses derniers souvenirs passés avec Spidey. « Oui ! L'attaque du lycée ! Je m'en souviens maintenant ! Tu étais là et moi aussi ! On s'était mit sur la tronche avec cet espèce de débile vert là, le mec qui volait sur son truc ! Ha ! C'était mon premier jour en tant que pion de lycée, et ça s'était déroulé comme ça ! Je vais finir par croire que tu me porte la poisse, mon ami. » ria t-il soudainement.
Effectivement, ils s'étaient déjà vu. « Bon. Tout le monde se calme ! Chérie, arrête de jouer avec les doigts de Spidey. Il en aura besoin par la suite. » aboya t-il à l'intention de Caron.
Il pivota ensuite vers le blob. Spidey donc. « Euuh... Spidey... Ben euh... Reste comme ça, c'est bien. Je sais pas trop quoi dire, je sais pas comment ça fonctionne, les blobs, j'l'ai jamais été. Dit toi juste que tu crains pas grand chose quoi. »
Puis enfin, il se tourna vers Edward. « Et toi... Fais gaffe à ta force ! Une simple baffe un peu trop forte, tu peux réussir à assommer quelqu'un. Et arrête de faire la gueule sur le fait que je t'ai tiré dessus, de toute façon, ça va repousser. J'ai déjà perdu des membres, je sais de quoi je parle. Et si ta peau te gratte, c'est normal, c'est de la mue. »
Par la suite, Lazare frappa dans ses mains. « Parfait ! Bon, maintenant, et si on inspectait ces pierres de merde ? C'pas que la situation me gonfle... Mais quand même... »
Le ton désagréable qu'il percevait dans la voix de son propre corps n'avait plus aucun impact sur lui. Ou plutôt, elle en aurait eu s'il n'avait pas été si absorbé, tout à coup, par l'un des fragments de l'artefact étrange tombé du ciel. Cela dit, ce n'était pas pour autant qu'il n'avait pas fait attention à ce qu'il se disait autour de lui. S'il comprenait bien tout, et il aimait à croire que c'était le cas, la Caron qu'il avait pourchassé pour le compte de Hydra était cette blob, mais aussi la femme ou compagne ou je ne sais quoi de cet imbécile de lézard surpuissant. Intéressant. Mais d'aucune utilité pour lui. Il ne pouvait pas accomplir sa mission pour le moment, et de toute façon il n'avait pas l'intention de repartir sans un morceau de l'artefact. Il y avait certainement un très grand profit à s'en servir. Enfin, à apprendre à s'en servir.
Néanmoins, alors qu'il prenait un morceau plus petit dans sa main, il réfléchissait à autre chose. La présence de Spiderman ici ? Soit il était verni, soit il avait commis bien plus d'erreurs qu'il ne le pensait. L'homme-araignée avait-il décidé de s'occuper du plus grand assassin de l'Histoire ? Difficile à dire. Etait-il présent ici parce qu'il y avait eu des coups de feu et du grabuge ? Sans doute. Son raisonnement finit par trouver sa juste conclusion, même si cette dernière ne lui plaisait pas. Il avait été beaucoup trop imprudent ce soir, et il en payait le prix. Plus de deux siècles de prudence pour finir repéré par un idiot en costume aux couleurs du pays, un blob vulnérable au froid et un barbare en forme de lézard.
« Ces pierres de merde, comme tu le dis si bien, ne sont faites en aucune matière de notre monde, ça je peux te l'assurer. Mon hypothèse est la suivante. »
Il s'approcha de l'autre, lui montrant le petit morceau qu'il tenait dans sa désormais gigantesque paluche. Oublié, le sentiment d'irritation. Place à un examen attentif et à une concentration extrême pour cette tâche. Il n'en perdrait bien évidemment pas son mordant ni sa passion pour les réactions humaines.
« En réalité, j'aurais deux hypothèses. La première, celle à laquelle je crois le moins, est que l'objet doit être entier, et sans doute indemne, pour pouvoir fonctionner et nous redonner à tous la bonne apparence. Néanmoins, je pense qu'il ne s'agit pas de ça, car la pierre a probablement éclaté à l'impact et non après son diabolique sifflement intempestif. »
Il se pencha, et ramassa un autre morceau, plus gros. Presque de la taille du poing du lézard.
« Je crois donc davantage en la seconde : que chaque pierre, si elle a une taille suffisante, peut fonctionner. Regardez les gros morceaux. Les plus gros, j'entends. Il y en a quatre, d'une taille plus ou moins similaire. Je ne pense pas que le gabarit entre en compte, dans l'état actuel des choses. Pour un artefact de cette puissance, on est de la même taille. »
Il marqua une pause, le temps que les autres assimilent ce qu'il venait de dire. Il ne prétendait pas tout savoir, mais pensait quand même avoir raison. Il désigna le corps de Caron, désormais occupé par l'homme-araignée.
« Reste la question de comment l'artefact a-t-il compris que Caron était en deux parties, affectant donc les deux ? Ce truc semble bien plus dangereux qu'il n'y paraît. Je ne crois pas à une mauvaise blague extraterrestre. Et vous, vous en pensez quoi ? »
Bon, s'habituer à l'étrange spectacle d'une pierre sûrement faite en sorte d'alliage de twister car c'est ce qui venait de se passer avec les corps. Un twister géant, depuis quand les pubs sont aussi réalistes ? En tout cas, c'était révoltant de voir quelqu'un dans son propre corps ! Bah oui, c'est spider-man, pas moi ! Pff... Le destin est un peu trop malin, vous trouvez pas ? Quatre fois plus embêtantes, ces pierres...
L'inspection de pierres semblait être la mode actuelle en tout cas, il fallait inspecter ça. Caron, ou plutôt Parker... Parker-Caron ? Non, juste Caron, on garde que l'esprit. Donc, Caron sauta sur un gros morceau de pierre. Depuis ce gros caillou, on avait une belle vue sur les autres pierres. C'est vrai qu'elles avaient l'air un peu étrange. Non seulement ce hobbies étrange ne semblait pas vraiment passionnant, contrairement aux pierres qui étaient bizarres, même comme ça dans la main...
« Donc, selon toi, personne qui s'est incrusté dans le corps de mon mari, si on retrouve un apéricube, euh... Un cube de ce genre de la même taille, on peut refaire un échange de corps ? Après, pour ce qui est de la précision de ces choses... Ma foi, je ne sais que dire. En tout cas, je suis déjà étrange de base, donc ça ne m'étonne pas que ça, ça soit étrange. » Dit-elle avec un ton désinvolte.
Puis elle sauta de son poste d'observation pour aller se rejoindre, enfin rejoindre Spidey qui était bel et bien en train de galérer avec son corps. Et oui ! Être un blob ce n'est pas facile ! Alors, bon, même si Caron donne l'impression d'être dans un trip au sucre de cannes depuis sa naissance, non, c'est juste que c'est une gamine de 7 ans qui à été chimiste, alors forcément, ça aide. Par contre, elle dit que ce qu'elle veut. Heureusement qu'elle était dans la chimie et non la mécanique ! Sinon elle aurait créé un robot cachant uniquement de la nourriture, un lecteur de cd dans le front qui sort un pancake... Les biscuits roulés dans les bras... On peut être créative quand on veux ! Mais lui non, pas très créatif.
« Le secret, mon cher. Est de d'abord ressentir son corps. C'est l'essentiel, tu dois tout le temps ressentir l'état de ton corps, car tu coule toujours, tu es un liquide à la viscosité quasi-infinie ! Et qui à bel et bien possibilité de passer en totalement solide si température suit. »
Car oui, malgré tout ce qu'elle peut dire. Caron n'est qu'un liquide conscient de son environnement et qui se compose d'une matière particulière lui allouant des propriétés uniques au monde. En clair, c'est pas réservé aux débutants. Il faut supporter de ne plus avoir d'organes ni de consistances. Sans parler du fait de pouvoir voir de partout et de pouvoir se parler à soi-même trois fois ? Bon, il avait du temps avant d'atteindre le niveau de Caron mais être un blob demande une certaine folie de tous les instants ! Une erreur, et on à mangé 32 pizzas, un scooteur et un arbre ! Et c'est plutôt bon ! Alors déjà, ne pas succomber aux nouveaux besoins.
« Et pour la tête, inutile de te concentrer, il suffit de penser plus haut. Le reste vient tout seul, tu te rappel juste de ton corps, comment tu faisais. D'ailleurs, reste en un morceau, ce sera plus pratique pour toi, on va éviter encore plus de problème, veux-tu ?»
Pourquoi il ne se retrouvait pas dans un corps plus normal que ce blob ambulant ? Peter ne savait vraiment pas, il avait vraiment la poisse pour le coup. Il regrettait vraiment d’être venu dans ce coin cette nuit, il aurait dû se contenter de rentrer chez lui. Mais bon, il n’avait pas vraiment moyen de revenir en arrière maintenant. Il devait s’allier à ces personnes étranges pour retrouver son corps, puisque tout le monde voulait retrouver le sien. En prime, Peter connaissait déjà le lézard. Ils avaient eu l’occasion de se croiser au lycée, quand le Hobgoblin avait attaqué et qu’il avait fait un carnage. Les deux êtres avaient eu l’occasion de se battre ensemble contre lui. Au moins, Peter avait le sentiment d’avoir quand même un allier dans le lot, parce qu’il ne connaissait rien des deux autres.
« C’est plutôt toi qui me porte la poisse si tu veux mon avis. »
Lança-t-il à Lazare, sous l’apparence humain qu’il avait. L’attention se porta sur les pierres, après que le lézard ordonna au blob dans le corps de Peter d’arrêter de jouer avec ses doigts. Ca l’arrangeait en effet qu’elle arrête, Spider-Man avait envie de retrouver son corps en bon état quand il allait pouvoir le retrouver. S’il le retrouvait, il fallait y croire. Peter n’avait vraiment pas l’intention de rester dans le corps d’un blob jusqu’à la fin de ses jours. Même s’il avait envie de croire qu’il était capable de le maitriser un peu plus. D’ailleurs, le blob dans son corps s’approcha pour lui donner des conseils. Il l’écouta attentivement, retenant tous les détails qu’elle lui donnait. Evidemment, il n’avait pas l’intention de se séparer en deux. Il peinait déjà à se rassembler en une forme un peu humaine, il n’allait pas s’amuser à se diviser.
« Bon ok, je vais essayer de pas trop… couler. »
Ce n’était pas vraiment évident, mais il n’avait pas le choix. Et le plus important était se concentrer sur ces pierres et chercher une solution pour échanger de nouveau leurs corps. Visiblement, tout le monde avait sa petite théorie. Peter ne savait pas vraiment quoi en penser pour le coup, la seule chose qu’il voulait, c’était retrouver son corps. Même s’il ne parvenait pas à comprendre comment les choses étaient arrivées à un tel point, pourquoi ils se retrouvaient ces pierres bizarres pour foutre le bordel, tant qu’ils retrouvaient leurs corps c’était le principal.
« Bon, on a qu’à trouver une des pierres assez grande alors, si c’est ce qui permet de retrouver nos corps. On ne va pas rester comme ça de toute façon. Et faut espérer que ça ne va pas encore tout mélanger n’importe comment. » Non parce qu’au prochain coup, Peter avait envie de se retrouver dans son corps, pas dans celui des deux autres.
« Génial. Ca veut dire qu'on va devoir faire une chasse au trésor en pleine nuit dans Central Park pour mettre la main sur des morceaux éclatés assez gros pour fonctionner. Ca va être une partie de plaisir. » narra t-il ironiquement.
Surtout qu'avec cette obscurité, on y voyait rien. Alors chercher des aiguilles dans des bottes de foin par ces conditions... Encore que ces pierres étaient un peu fluorescente, de quoi aider un minimum. Néanmoins, le lieu était vaste et les possibilités multiples. Ils allaient devoir effectuer une fouille minutieuse en partant du lieu d’atterrissage pour s'en éloigner.
« Bon... Allons y. Il va nous falloir trois morceaux, on en a déjà un. Je pars vers le nord, Spidey, tu vas au sud, Eva, tu vas a l'est et toi, Ed' c'est ça ? Tu vas a l'ouest. Fouillez bien partout et... Euh... Faites gaffes, on sait jamais. Peut-être que le choc va attirer les flics ou bien les gardiens du parc. Pas qu'ils soient dangereux mais bon, éviter de vous faire gauler, ils risquent d'avoir peur ou bien de poser des questions. Avec le bruit que l’atterrissage de ce truc à fait, je serais pas étonné que des gens rodent. Il ne faut pas qu'ils mettent la main sur les pierres. »
La dernière chose dont ils avaient besoin, c'était que des employés un peu trop peureux croisent un lézard, un homme armé ou un blob et se mettent à crier au loup dans tout les sens. Une fois ces formalités énoncées, ils allaient pouvoir se mettre au travail.
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Quel ennui ! Il avait fouillé les buissons, les arbres, les rochers, les parterres... Et rien ! Mais où avaient donc atterris les éclats de cet artefact... alien ? S'arrêtant finalement a proximité d'un étang, Lazare inspecta un instant son reflet dans l'eau. Cela faisait des années qu'il ne s'était pas observé avec un faciès humanisé. Il aurait dû s'en réjouir, sans doute, et cela avait été le cas au début... Mais étrangement... Il ressentait aussi une sorte de nostalgie. S'était-il attaché à son ancienne forme et a son unicité ? A sa condition de mutant ? Sans doute. Il se rendit compte a quel point les choses avaient changées après l'accident. Eva, lui. Leur relation et leurs corps.
Mais était-ce réellement si terrible que ça ?
Eva semblait heureuse, au moins. Et quelque part, c'était tout ce qui importait. Plus le temps passait, et plus poursuivre éternellement les responsables de l'attaque lui semblait futile. D'autres images lui vinrent à l'esprit. Combien de gens avait-il déjà tué jusque là ? Beaucoup, à n'en pas douter. La bénédiction du corps de Lazare avec été accompagnée par sa soif de sang. C'était étrange, très étrange. Car alors qu'il regardait l'eau, il savait qu'il n'était pas Lazare, le lézard pas spécialement mal intentionné mais qui se laissait guider par sa colère et ses sentiments primaires. Il était Douglas McNeil, simple technicien-réparateur qui constatait.
Il fut interrompu dans ses pensées en observant quelque chose de scintillant au fond de l'eau. Sa main se dirigea vers l'eau, traversa sa pellicule et goûta la fraîcheur. Il s'allongea sur le sol afin d'étendre sa portée et sa main se referma sur un objet rocailleux. Sa prise se releva et il inspecta ce qu'il avait trouvé.
Une pierre. Un éclat. Excellent ! Ca voulait dire qu'il était temps pour lui de retourner sur ses pas et de se rapprocher de nouveau de son alter-égo : Lazare. Un doute l'envahit soudainement. Est-ce qu'il voulait vraiment y retourner ? Est-ce que cela valait le coup ? La symbiose entre Douglas et Lazare était-elle si bénéfique ?
Une grande hésitation l'empêcha d'être convaincu. Une main se posa sur son épaule et il tourna la tête. Il vit le faciès souriant de Lazare, l'air plutôt chaleureux et calme, confiant. En tournant la tête de l'autre coté, il observât alors contre un arbre le mutant qui nettoyait le sang de la lame de ce qui devait être un couperet. Ses yeux étaient vifs et hostiles, son sourire grinçant et les piques de sa tête étaient dressées de manière intimidante. Douglas secoua la tête. Il était en train de divaguer.
Il devait rapidement revenir a la base de la pierre avec ce gros morceau. Et vite.
Edward étant absent pour un petit moment pour des raisons personnelles, son tour est sauté. On peut le considérer comme out du RP.