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lle devait bien reconnaître ne pas être bien confiante, cette fois-ci, quant à la mission que Magnéto lui avait confiée. Non pas qu'elle soit irréalisable en soi, bien au contraire, on pourrait même qualifier cette mission de routinière, compte tenu de sa nature... mais cela aurait sans doute été plus simple pour elle si, au moment de prendre l'avion, elle ne s'était pas trouvée avec son frère, n'avait pas fait la connaissance du professeur Xavier, et ne s'était pas retrouvée une nouvelle fois confrontée à ses incertitudes et à ses doutes, ceux qui voulaient la pousser avec force à retrouver ce frère qui lui manquait terriblement et à oublier cette dette à vie qu'elle s'était engagée à respecter auprès de Magnéto... Elle avait lu dans le regard de Pietro comme une supplication. Il gardait l'espoir qu'elle changerait d'avis... Pourquoi ne changeait-elle pas d'avis ? Les raisons en devenaient chaque fois plus obscures, quand elle voyait et revoyait son frère... Mais ce n'était pas le moment de se laisser avoir par ses considérations, ce n'était pas le moment de perdre pied. Aujourd'hui, elle devait endosser ce rôle et ce titre qui ne lui plaisaient guère : terroriste. Ceux qui sèment la terreur... il fallait bin accepter la dénomination, c'était bien ce qu'elle était, quelque part... mais elle n'avait jamais vraiment demandé à être affiliée à ce genre de catégorie, elle aurait préféré servir convenablement ses desseins sans devoir subir cette assimilation forcément négative. Mais certains individus ne méritaient pas plus que ce que la confrérie leur réservait. Ils méritaient leur sort... C'était tout du moins ce dont Wanda devait faire au mieux pour se convaincre si elle ne voulait pas en définitive se retrouver dans l'incapacité la plus totale de faire quoi que ce soit quand elle se retrouvait face à sa victime en devenir.

D'ailleurs, elle venait d'arriver. Tallahassee, Floride. Elle venait de forcer la barrière en fer forgée de l'imposante demeure du magistrat qui y résidait. Son discours et son programme politique étaient clairs et limpide. Une politique de terreur, qui ferait des mutants des individus à détruire, à taire, à craindre... Et après, c'était à eux que l'on reprochait de semer la terreur. C'était de cette sorte de discours que naissaient les attitudes les plus dangereuses, et qui confortaient la sorcière rouge dans l'idée qu'ils ne seraient jamais acceptés, quoi qu'ils fassent. L'objectif était simple. Faire taire le magistrat, définitivement. Pour cela, il n'y avait pas mille façons de procéder, mais une seule : efficace et radicale. Projetant à l'aide de ses pouvoir quelques objets tranchants qui atteignirent les hommes de main de sa cible, chargés de protéger l'entrée, avant même qu'ils n'aient pu observer sa présence, elle s'avança avec discrétion jusqu'à la chambre où l'homme devait dormir comme un bienheureux, inconscient du sort qui l'attendait... Du moins, si tout se passait ainsi qu'elle l'avait planifié... Ce qui n'était pas certain. Alors qu'elle avançait avec lenteur, un bruit sourd l'avait fait cesser d'un coup tout mouvement. Elle n'était pas seule.

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ans ce léger grincement, qui invita la mutante à se retourner vivement, afin de faire face à un éventuel agresseur, il était fort à parier que la flèche lancé par cet homme dont elle distinguait à peine les traits à travers l'ombre l'aurait atteinte sans le moindre problème. Il s'en était fallu de peu, en définitive... Elle eut juste ce qu'il fallait de réflexe pour lever la main, interrompant la flèche qui volait dans sa direction, et qui flottait dorénavant dans l'air, à une vingtaine de centimètres d'elle. Ça elle ne s'y était absolument pas attendue, elle devait bien le reconnaître. Même en cherchant à parer à toutes les éventualités, celle-ci lui avait échappé. Wanda observa alternativement la flèche en question pour ce qu'elle en voyait, et l'homme qui l'avait décochée, pour ce qu'elle arrivait à en voir, étant donné que le couloir, ce qui jusque là avait été commode pour elle, était plongé dans l'obscurité. Ce n'était pas commode, comme arme, tout de même, qu'un arc, pour garantir la protection d'un magistrat, même si l'homme en question semblait être un archer comme on en fait peu. Mutante, remarqua-t-il. Avec sa petite démonstration, il ne pouvait effectivement pas avoir de doute, et comme pour le confirmer encore, ou faire prendre à l'homme la pleine mesure de ses pouvoirs, ses bras s'agitèrent un instant, l'instant suivant, la flèche se divisait en deux, et ces deux morceaux retombaient au sol, dans un bruit qui manquait malheureusement de discrétion. Il fallait espérer que sa cible ait le sommeil lourd, sans quoi, avec tout ça, il n'allait pas manquer de se réveiller, surtout que leurs voix, bien que basses, s'élevant dans le couloir n'aideraient pas davantage. Elle allait devoir faire avec cette entorse à ses projets. À croire qu'il fallait toujours qu'il y en ait une.

-Va t'en si tu ne veux pas subir le même sort. répliqua-t-elle d'un ton qu'elle voulait menaçant, se référant bien sûr à la flèche qu'elle avait brisé en deux.

Évidemment, elle n'était en fait pas capable de faire subir la même chose à un individu de chair et de sang, et quand bien même elle en aurait été capable, jamais elle n'aurait pu en éprouver l'envie. Elle était bien là pour tuer un homme, mais ce n'était pas pour autant qu'elle était confortable avec l'idée d'assassiner. Elle savait que d'autres de ses comparses, parmi les membres de la Confrérie, ne connaissait pas le scrupule, et pouvaient tuer à tour de bras sans se sentir coupable, ce n'était pas on cas. Comme ce n'était pas le cas de Pietro, qui était parti en partie à cause de cela, elle le savait bien... à elle, ça n'avait pas suffi... mais elle n'était pas cruelle... Elle se sentait difficilement de tuer sans raison valable, et encore... Au moins savait-elle le mal qu'avait fait le magistrat... De l'homme qui avait tiré dans sa direction, elle ne savait absolument rien, elle ne voulait pas qu'il devienne le dommage collatéral de ce qu'elle était en train d'accomplir. Bien sûr, elle ne savait pas à qui elle avait affaire. Un homme tout à fait capable de se défendre contre elle, et qui ne se laisserait certainement pas influencer par ses menaces comme d'autres étaient bien capables de l'être.

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ertains individus étaient plus impressionnables que d'autres. Il suffisait parfois à la sorcière rouge de lever le petit doigt et d'agiter vaguement un objet pour que la personne en face d'elle devienne aussi pâle qu'un fantôme et lui foute alors une paix royale, mais elle n'avait pas affaire à un individu lambda, qui pouvait très aisément se laisser impressionner par ses menaces. Elle était face à un type qui savait décocher des flèches comme elle n'avait jamais vu faire, et qui avait suffisamment de bouteille pour avoir été engagé afin d'assurer la protection de cette pourriture qui, très clairement, ne l'avait pas un seul instant mérité. Alors il ne donnait pas vraiment l'impression de la prendre au sérieux. Ceci dit, si elle ne pouvait effectivement pas le briser en deux comme elle l'avait fait pour la flèche, si elle décidait concrètement d'utiliser ses pouvoirs contre lui, elle pourrait bien lui faire très mal. Mais le fait est qu'elle n'en avait pas envie, ou du moins, qu'elle préférait se l'éviter dans la mesure ou cela était possible. Les victimes collatérales étaient souvent inévitables mais n'étaient clairement pas son fort. Si elle ne pensait pas éprouver l'ombre d'un remord à l'égard du magistrat qui était sa cible, puisqu'il n'en aurait pas eu le moindre à s'en prendre à elle non plus, elle voulait éviter de similaires extrêmes avec cet archer qui ne ressemblait vraiment pas au commun des gardes dont elle avait pu croiser la route jusque là.

Ne serait-ce que parce qu'il admit de but en blanc qu'il n'avait aucune affection pour ce mec... même si son rôle était de le protéger. Suivre des ordres, quitte à en venir à défendre ce que l'on était pas sûr de vouloir défendre, agir comme on était pas sûr de vouloir agir... forcément, c'était un cas de figure qui parlait à Wanda... En fait c'était même son quotidien, et encore plus depuis que Pietro était parti, et que son départ l'obligeait à se remettre sans arrêt en question, qu'elle le veuille ou non. Elle savait bien, au fond, que tous les êtres humains qui n'étaient pas mutants n'étaient pas seulement bons à mourir, tous dans le même paniers, sous le prétexte qu'ils étaient une espèce plus évoluée que le reste de la race humaine, un homme comme celui qu'elle avait en face de lui, elle n'aimait pas l'idée de le tuer gratuitement, parce qu'elle n'avait pas le sentiment  que cela soit vraiment juste. Bon, il n'avait pas l'intention de la laisser accomplir la mission que Magnéto lui avait confiée, elle n'allait pas avoir le choix, il allait falloir se montrer plus incisive dans ses menaces. Elle regarda autour d'elle, l'objet le plus menaçant à l'horizon, c'était les flèches que l'homme avait dans son carquois. Soit, si cela lui permettait de le désarmer en même temps. Elle fit donc léviter les fameuses flèches au dessus de leurs têtes.

-N'aggraves pas les choses. Puisque cet homme n'est rien pour toi, laisse moi m'en charger et va t'en. Il ne mérite pas qu'on se sacrifie pour lui.

À peine eut-elle prononcé ces mots qu'elle entendit une porte grincer. Son homme se serait-il réveillé ?

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l ne lui laissait donc pas le choix, il allait l'empêcher de mener sa mission à bien, puisque cela compromettait sa propre mission, et en conséquence, elle n'avait pas le choix. Elle ne prenait pas de plaisir particulier à administrer la mort. Même, au contraire, elle n'en éprouvait aucun. Elle était émotive, impulsive, et la colère ou un profond besoin de vengeance pouvait par moments occulter en elle tout sentiment de compassion, mais de manière générale, elle n'était pas une mauvaise personne, elle faisait seulement les mauvais choix, mue par des convictions qu'elle aurait mieux fait de laisser aux oubliettes, car elles ne la mèneraient à rien, à rien du tout... Pietro l'avait compris, lui... mais malgré cela, la sorcière rouge s'obstinait sur ce chemin qui lui correspondait finalement si peu, si bien qu'elle était finalement déterminée à accomplir son devoir. Elle avait laissé sa chance à cet homme, elle n'avait eu aucune intention de lui faire du mal, elle aurait très bien pu le laisser faire, mais il se trouvait d'un côté de la barrière, elle de l'autre, alors elle allait faire ce que Magneto attendait d'elle. Elle ne devait pas laisser qui que ce soit faire obstacle à son objectif. Ce magistrat de pacotille, qui pourrait bien, sur le long terme, mettre sa vie en péril, et celle de tous les siens, et le concernant, quand arriverait le moment de lui porter le coup fatale, la jeune femme ne manifesterait pas l'ombre d'un regret. Mais d'abord, s'occuper de cet archet. Elle s'avança vers lui, une lueur rouge pénétra son regard, cette même lueur qui venait témoigner de son pouvoir en marche ou en passe de l'être, quand elle se gagnait pas l'émotion, ou par la détermination, en l'occurrence, il s'agissait du second cas de figure.

...Mais alors, un nouveau craquement se fit entendre. plus proche, sur lequel il était impossible de faire l'impasse... Brusquement, elle se retourna, cet instant de concentration fit tomber une pluie de flèches au sol, celles-là même qu'elle avait suspendu dans les airs quelques instants plus tôt. Il n'était jamais judicieux de tourner le dos à son adversaire, mais où elle venait de faire volte face l'attendait un ennemi d'un tout autre ordre, en la personne du fameux magistrat : sa cible. La lueur dans son regard s'intensifia. Il était là, face à elle. Elle ne pouvait pas laisser passer cette opportunité. Qu'importe que les risques soient inconsidérés, qu'importe qu'elle finisse par en faire les frais et par subir les représailles de l'archer, elle ne se concentrait désormais plus que sur sa proie. Elle avait sous les yeux un nouveau moyen d'honoreer sa dette auprès de Magneto, dût-elle le payer de sa vie.

-Qu'est-ce que...

L'homme était manifestement désarçonné, mais Scarlett Witch fit abstraction de son propos, elle n'avait plus beaucoup de temps, et surtout, elle ne doutait pas que l'archer allait bientôt intervenir. Elle dirigea l'une des flèches tombées au sol jusqu'au cou de l'homme, encore un geste de sa part, de cette main qui s'enveloppait doucement d'un halo rougeâtre, et la flèche lui traverserait le cou de part en part...

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