C'était les premiers mots qu'il avait énoncés en ce beau matin, en ce foutu matin. Enfin, les premiers mots conscients du moins. Un oui par-ci, un okay par-cela. Des mots sans vraies significations qu'on pouvait laisser sortir dans son sommeil... Ou au téléphone à 6 heures du mat avec une sale gueule de bois en prime. Des mots du genre "oui" et "okay", qui aurait dut être, "Non, je ne veux pas faire de foutu film de super-zéro" et "Tu peux te foutre ton idée de merde ou je pense Frank". L'odeur du café frais, les cheveux mal séchés, du linge froissé prit à la vas vite et un air semi-absent indiquait chez l’illusionniste un réveil brutal et forcé.
Frank avais suggéré a Quentin du matin, un Quentin encore moins alerte qu'il ne l'était déjà, un projet qu'il aurait surement refusé dans tout autre circonstance. Un foutu film sur un petit con de justicier. De l'argent c'est de l'argent pourrait-on dire, mais quand on doit se trainer les pattes jusqu'à un foutu magasin pour gamin dans les plus brefs délai, l'argent devient secondaire.
« Foutu matin... »
Les matins était probablement la meilleure invention du Diable, s'il y en avait un. Le plus terrible des moments d'une journée, le réveille, suivit d'un état comateux, l'obligation de boire du café pour survivre et pour finir une haleine digne des pires monstres de l’industrie cinématographique. Il c'était surpassé le grand maitre de l'en dessous. Quentin lambinait dans des rues à moitié déserte, pour Manhattan. Seul bon point de cet interminable mal de vivre. C'est en marmonnant son désarroi que cette épave d'homme tentais de se souvenir de son itinéraire.
La destination de son périple matinal était un fragment de mémoire floue. Quentin se rappelais d'une petite boutique quelque part dans ce méandre de rue qu'étais Manhattan. Il était déjà passé devant sans vraiment y porter une grande attention. Un magasin parmi tant d'autre, surtout qu'il ne portait pas vraiment ce genre de Hobby dans son cœur. Tourné en rond en mode zombie n'était pas la définition d'une journée qui commence bien. C’en était le plus éloigné possible. Peut-être à côté de ce petit café avec les pâtisseries. Non. Alors le resto semi-italien, semi-mexicain et re-semi-italien derrière. Non. Le garage du chinois pas très commode. Non. Ce ne fut que cinq commerces plus tard, et une frustration grandissante, plus tard que Mr. Beck retrouva l'endroit un question. Rien d'exceptionnel, un petit magasin, possiblement le havre de paix d'une dizaine de vierges prépubères, un petit magasin... Un petit magasin pas encore ouvert. Le petit collant dans la porte vitrée lui indiqua qu'il était près d'une heure en avance. Un petit rire fatigué s'échappa de ce vieil homme fatigué et nauséeux, pas un seul banc en vue pour attendre... À quoi bon tenter de préserver ce qui lui restait de dignité pour la journée, il s'affala à coté de la porte, tentant désespérément de gagner quelques précieuses minutes sur le sommeil qu'on lui avait dérobé.
Dave devait faire l’ouverture du magasin et donc par conséquence, se lever tôt. Honnêtement, le jeune homme n’aimait vraiment pas devoir être le premier au magasin de comics pour l’ouvrir et accueillir les clients matinaux. Parce que la plupart du temps, Dave ne se couchait pas vraiment tôt. Aujourd’hui encore, il se retrouvait avec juste quatre heures de sommeil, parce que le jeune homme avait passé la soirée et une partie de la nuit dans son costume de Kick-Ass à combattre le crime en compagnie de Mindy. Il était donc plus que difficile pour lui d’émerger pour se rendre à son travail. Il s’était levé plus tôt en plus, parce qu’il devait arriver avant l’heure officielle d’ouverture de la boutique. Il avait quelques petites choses à mettre en place avant de pouvoir officiellement ouvrir les portes aux clients. Normalement, le jeune homme devait arriver plus d’une demi-heure avant l’heure d’ouverture de la boutique, mais aujourd’hui il était arrivé à peine un quart d’heure d’avance. Heureusement que son patron n’était pas dans le coin pour surveiller qu’il arrivait bien en avance, et qu’il savait être capable de tout préparer avant que les clients n’arrivent. A moins que finalement, des clients soient déjà présents.
Quand Dave arriva près de la boutique, la tête dans les choux, il constata qu’un homme était assis près de la porte de la boutique. Le jeune homme ne pouvait pas dire s’il dormait ou non, mais il était bel et bien là. Il avait l’air trop bien habillé et surtout pas assez chargé pour être un sans domicile fixe. Et en même temps, Dave trouvait bizarre que cela soit un homme qui cherchait à venir dans la boutique de comics. Quoi qu’en même temps, il y avait toutes sortes de personne qui venaient dans le magasin.
« Heu… bonjour ? »
Dit-il une fois qu’il arriva devant la porte de la boutique, avant de mettre la clé dans la serrure pour ouvrir la porte. Dave espérait que l’homme n’était pas qu’un type qui avait décidé de s’endormir devant la boutique, parce que ce n’était vraiment pas bon pour l’image du magasin. Et clairement, le jeune homme n’avait pas envie de perdre du temps à le faire partir de là. Non pas qu’il avait peur, il en fallait plus quand même. Même si pour l’heure, le jeune homme ressemblait à Dave Lizewski, il était quand même Kick-Ass au fond de lui. Il portait simplement son masque de tous les jours, celui qu’il portait quand il n’était pas le justicier masqué. Ce n’était donc pas un souci pour le jeune homme de faire partir quelqu’un, il n’allait pas se laisser facilement impressionner. Mais c’était surtout la perte de temps qui l’ennuyait. Quoi que l’homme était peut-être simplement un client de la boutique, ce qui allait arranger ses affaires. Quoi que cela signifiait quand même que l’homme dormait devant la porte, dans l’intention de rentrer dans la boutique. Certaines personnes n’avaient visiblement rien à faire de très intéressant de leur vie.