Comment en était-il arrivé là. Quentin se tenait devant une bande d'étudiant, une variété diverse spécialement sélectionnée pour créer le hasard de la chose comme ont dit dans le métier. Son esprit vagabondait encore dans un brouillard léger, induit par l'ingestion forcé de plusieurs aspirine. Surement trop d'aspirine... Combien déjà se demanda-t-il? Peut importe. Il attrapa une grosse pile de feuillet, des feuilles qui permettait à Quentin et l'équipe de tournage d'utiliser leurs ressemblances dans une petite pub toute mignonne. Mon dieu... Il avait besoin d'une cigarette. Il passa sa langue derrière ces dents, se gratta sa barbe mal entretenu et s'engagea dans la première ranger de bureau, distribuant les feuillets à chaque élève.
« ...Donc, comme je vous l'est expliqué, veuillez s'il-vous-plait vous rendre à la dernière page et signé votre nom a la toute fin de la page. Vous pouvez toujours décider de ne pas m'écouter et tenter de décoder les douzaines de paragraphes, le Mumbo Jumbo des 15 autres pages vous est surement incompréhensible. »
SA voix était un mélange mélodieux de calme et de dégout. Comme son linge aujourd'hui au fait. Il portait une chemise rayé bleu suivit d'un veston bleu marin très foncé. Un paire de jeans clair et des souliers bruns comme ça ceinture. Le tout aurait put-être un magnifique ensemble, si ce n'était qu'il était fripé, peut-être même odorant, de sa sortie nocturne du jours précédent. Au moins il avait prit une douche cette fois-çi. Qu'elle heure était-il? Midi ou matin? Enfin, était-ce important?
« ...Et ne vous inquiétez pas, les heures que vous perdrez ici, ne serons pas à reprendre plus tard dans la journée, vos professeur ont déjà préparé des... "aides" mémoires qui vous serons remis à la fin du tournage en même temps que vos paiements pour votre petite contribution. »
Il continua à s'aventurer dans la nuée de mioche autour de lui, déposer n'était plus le verbe à utilisé, il balançait les papiers comme un enfant balance sa nourriture. Désintéressé et plus que prêt à finir sa journée. Son lit l'appelait au loin, une voix beaucoup plus douce que la sienne, beaucoup plus attirante. Une mère qui attends sont enfant. Son sommeil, il aurait du le prendre quand il le pouvait. La classe dans lequel il était enfermé sentait les hormones a pleins nez. Des adolescents, au moins la plupart était en phase de transition, leurs visages attaqué par les boutons ou une moustache molle. Plaisant de ne pas être avec les vrais acteurs aux visages et corps parfaits. Avec le matin/midi qu'il avait, Quentin leurs aurait surement craché au visage.
Enfin, il pouvait bien rêvé en cette sombre, brillante en fait, journée. Le soleil qui passait à travers les fenêtre n'aidait pas du tout son cas. Sa tête se promenait bien loin de ce théâtre collégiale, elle se cachait quelque fois le laissant sans-voix. Son corps marchait comme une machine, un robot, c'était un manège qu'il avait trop souvent fait. Son travail n'avait rien de compliquer, la plupart des étudiants voyait ce "contrat" comme leurs "opportunités". Une chance de réussir dans la vie. De quitter les études, de devenir riche et d'être heureux. La plupart signait sans même vraiment l'écouté, de l'argent gagné aussi facilement, pourquoi refusé.
« N'oubliez surtout pas de faire signer vos parents et de les ramener à votre principale le plus rapidement possible. Vous pouvez toujours quittez maintenant et retournez à vos cours... des questions? »
es entendre glousser et faire d'absurdes plans sur la comète lui faisait presque regretter de se retrouver ici... Pourtant, elle ne pouvait pas non plus prétendre être très différente de la masse de ses camarades qui se trouvaient à cet endroit précis à ce moment précis. Si elle n'appréciait vraiment pas d'être remarquée, elle ne serait pas là, et elle ne ferait pas de mannequinat pour gagner sa vie. Après tout, elle était ambitieuse, et cette ambition, elle ne comptait pas la mettre au service d'une fonction future qui l'inviterait à se terrer dans sa grotte sans que personne ne sache rien d'elle... Elle avait envie qu'un jour l'on reconnaisse ses mérites... Bon, ses mérites intellectuels vaudraient plus que ses atouts physique, mais l'on ne peut nier que les apparences ont une importance non négligeable dans cette société... Autant en jouer. D'autant que c'était de l'argent bien facilement gagné. De quoi lui garantir quelques fonds supplémentaires pour ses frais d'inscription à l'université (car ses choix se portaient bien sûr sur les plus onéreuses de toutes, sinon ce l'est pas drôle). C'était, au fond, une excellente excuse, et qui savait bien justifier qu'elle reste là, alors que l'envie de s'en aller était de plus en plus grande. Non pas qu'elle pense tout à coup que tenir ce genre de petits rôles de figuration est sans intérêt, ça pouvait même être une très bonne expérience, mais ce type à l'air rébarbatif, qui semblait aussi motivé qu'un gamin à qui l'on aurait annoncé qu'il ne fêterait plus jamais Noël, lui donnait tout sauf envie de se lancer dans cette aventure humaine, car s'il en était l'exemple, il ne pouvait qu'inviter autrui à vouloir rebrousser chemin au plus vite. Enfin, elle avait besoin de cet argent, et ce type, si désagréable soit-il, était peut-être là aujourd'hui mais ne leur collerait pas forcément aux basques durant le tournage, si ?
Comme pour oublier l'agacement naturel que lui inspirait cet homme tout sauf aimable, elle jeta un coup d'oeil au "contrat". Elle l'aurait lu dans tous les cas, elle n'aimait pas spécialement signer quelque chose sans avoir une idée précise de ce dont il s'agit (quoi qu'on puisse lui en dire par ailleurs). Ne serait-ce que pour contrarier ce sale type (elle ne le connaissait pas mais rien à faire, franchement, il avait tout du sale type moyen), elle avait bien envie de tout comprendre d'un coup... malheureusement, dans la masse de jargon juridique que contenait ce truc, il était plus que probable que des subtilités lui échappent (bon, vu qu'elle ferait forcément relire le tout à son père de toute manière, et qu'il n'était pas du genre à engager sa fille dans quoi que ce soit sans y avoir regardé à mille fois - ça ne manquait pas d'être pesant, d'ailleurs - il y avait peu de risques)... Bah, elle signerait ça en rentrant chez elle. Quand l'homme leur offrit de s'en aller pour retourner en cours, elle rangea aussitôt le dit contrat dans son sac en bandoulières et, quand il demanda s'ils avaient des questions...
-Vous êtes toujours aussi aimable ou c'est notre jour de chance ?
Bon celle-là était facile, mais en même temps, il lui tapait sérieusement sur le système, à les prendre ainsi pour des abrutis finis. Alors tant pis.
Un comique se dit-il. Un petit rigolo qui voulait amuser le reste de ces congénères débiles, élu le plus populaire de l'école dans un livre en carton qui ne valait pas un sou. Ou plutôt une, aurait-il du dire. Lorsque la remarque lui fut lancé, il ne daigna même pas se retourner pour observer le dit humoriste, il attendit plutôt d'être arrivé au bureau au devant de la classe pour observer sont interlocuteur. Deux élèves qui tenaient encore un sourire idiot sur leurs visages se firent défigurer par Quentin avant qu'il ne repose ces yeux sur la source de sa soudaine envie de gerber. Et il regretta aussitôt de l'avoir fait. C'était une blonde, dans sa pleine floraison. Certain la qualifierait surement d'ange, de cadeau de dieu. Son regard se mit à dévier du dégout de la jeunesse pour s'orienté vers sa haine de la beauté. Car s'il y avait un seul qualificatif qui pouvait décrire la personne qu'il regardait, c'était belle. Peut-être pur. Un être à la peau sans défaut, sauf les défauts volontaires de la beauté. Une jeunesse qu'y n'avait pas encore payer la dette qu'elle devait au temps. Le genre de personne qui n'a pas besoin de maquillage, de mensonge, pour être comme ils sont. La maladie qui naissait dans ces yeux se mit à se répandre dans son corps qui se crispa d'un seul coups violent, à l'intérieur. Son envie de fumé doubla dans la même occasion.
« Aimable? Si vous saviez à quel point je suis délicieux en ce moment. »
Ignorante, belle et ignorante. Ces "préférées", il retenait sa puissante envie de l'insulter, de l'humilier devant les autres. La rage qui prenait sont corps d'assaut se mit à régresser vers ces yeux, pour finir en une pâle lueur au fond de ces pensées. Elle ne méritait même pas sa colère, pas comme ça, pas en pleine journée. Le contrôle que lui avait dérobé momentanément l'étudiante revint tranquillement. Il s'appuya sur le lourd morceau de bois derrière lui, craquant ces jointures dans la même actions.
« ...Qui sais, peut-être que je serait encore plus aimable le jour du tournage. »
Le tournage, c'est vrai. Il était là pour une seule raison, et ce n'était pas de se battre psychologiquement avec une gâtée de la vie. Il devait informer de façon complète ces vermisseaux, sinon l'un d'entre eux appellerait surement le studio pour poser plus de question. Quentin ne voulait pas communiquer trop souvent avec eux. Surtout elle. Les autres étaient passables, dans la mesure qu'il ne lui donnait pas des mots de ventres. Elle par contre. Elle était une tache brillante sur sa toile oculaire. Le rayon qui passe à travers les rideaux et qui tombe directement dans votre œil. Celui qu'on ne peut ignorer. S'il en avait le pouvoir il la foutrait dehors en ce moment même. Malheureusement... s'il n'arrivait pas à la découragé d'ici le tournage, il serait pris avec. Une journée. Aussi petite qu'une journée pouvait paraitre pour le commun des mortels, le temps deviendrait une torture constante si cette blondinette restait. Quentin la compara à une écharde, une écharde minuscule dans le pied. Qui vous énerve, vous démange. Une écharde qu'on n'arrive pas à enlever peu importe combien de fois on essaie.
« Donc avant que mon aimable moi même ne vous laisse passé cette porte, avez-vous une vraie question mademoiselle... Mademoiselle comment déjà? »
est sûr, sa question n'était pas bien maline, et elle aurait tout aussi bien pu garder ses réflexions pour elle et elle seule. Après tout, le reste de ses camarades n'avait pas franchement besoin de son aide, si peu évolués pouvaient être certains d'entre eux, pour avoir conscience que ce type était imbuvable, mais ça avait toujours été plus fort qu'elle. Elle était souvent aimable et très agréable à vivre, mais quand quelque chose l'importunait profondément, elle était incapable de garder cela pour elle, et se sentait toujours la nécessité d'intervenir, même quand cela ne pouvait pas changer quoi que ce soit. Ce n'était pas parce que Gwen avait fait remarquer à ce sale type l'inélégance de son comportement qu'il allait y changer quoi que ce soit. D'autant que ce satané mec semblait être le genre à se montrer profondément incapable de se remettre en question une seule seconde, encore moins si c'était une simple adolescente "sans intérêt" qui lui faisait la morale... Le type ne se priva pas de lui affirmer qu'il n'était même pas à son maximum. Eh ben... Qu'est-ce que ça devait être quand il s'en donnait la peine ! Enfin bon, elle avait certes l'énergie de vouloir le remettre à sa place, mais tout de même pas celle de modifier son comportement. S'il voulait rester un sale con que tout le monde déteste, c'était son problème, ça n'allait pas changer sa vie à elle, juste lui pourrir le temps qu'elle passerait sur ce tournage... Mais ce temps ne serait pas bien long, de toute façon. Et si ça se trouve, il allait lui dire fissa d'aller voir ailleurs si elle s'y trouvait. Mouais... Tant pis, advienne que pourra. Non, elle n'avait pas de questions, et si elle en avait à poser, elle n'avait pas franchement envie de perdre son temps à le faire avec ce gars là... Non mais sérieusement...
-Gwen Stacy. se présenta-t-elle, plus qu'à contrecoeur. Et je n'ai pas de question. ajouta-t-elle, les bras croisés, avant de quitter la pièce.
Elle n'avait pas franchement envie de perdre plus de temps avec ce type. Si elle ne pouvait plus croiser son chemin de toute son existence, elle n'en saurait que d'autant plus ravie. Malheureusement, c'était mal parti, déjà, il y aurait ce tournage dont la perspective l'intéressait de moins en moins... Et en fait, il se pouvait bien qu'ils aient même à se reparler beaucoup plus tôt que prévu. Une fois dans le couloir, elle jeta un oeil à sa montre. Retourner en cours ne servait plus à rien à cette heure-ci. Loin d'elle l'idée de jouer les resquilleuses, elle était une élève assidue, mais ce devait être son dernier cours de la journée, et venir pour repartir dix minutes plus tard, ça n'avait aucun intérêt. Autant, vraiment, rattraper ça posément chez elle. Un coup de fil à sa mère plus tard, cette-dernière lui offrit de venir la chercher. Soit, comme tout le monde, elle n'aimait pas franchement les transports en commun, autant dire que ça l'arrangeait. La jeune femme sortit donc de l'établissement et attendit, adossée contre un mur, que l'on vienne la chercher.
Dommage. Elle s'arrêta. Ne lui donnant pas l'opportunité d'être celui qui réprimande plutôt que d'être l’agresseur. Ça paraissait tout de même mal un adulte qui ravageait verbalement une adolescente, aussi brillante soit elle. Malheureusement pour lui, un nom tout petit et une fin de discussion peu intéressante fut tout ce qu'il put en tirer. Dommage se dit-il une nouvelle fois. Gwen tentait-elle volontairement d'allumer le feu de sa haine, ne laissant même pas Quentin placé une dernière insulte quelque part sur son joli petit minois. Soit, un homme de son calibre n'allait tout de même pas faire comme un bébé et pleuré lorsqu'on lui refusait un jouet ou de la nourriture, de plus il y avait bien d'autre proie quelque part, dans le monde je veux dire. Quentin trouverait quelqu'un à humilier, pour se venger d'elle, sur un autre. Ça suffirait, pour le moment ce dit-il. Réjouit toi, les élèves partent, ils quittent la salle et donc, tu peux quitter la salle lui hurla sa conscience. Pas faux, un sourire, pas trop agréable à voir pour quiconque, parcouru le visage de Quentin. Sa valise retrouva sont contenu originel, moins quelques copies, en moins de deux et l'homme pouvait enfin laisser ces marmots, pour quelques jours. Fumer, c'était tout ce qu'il pensait en ce moment, une, deux, trois cigarettes. Fumer, oublier, les élèves, Gwen, sont sommeil interrompu. C'était tout ce qu'il avait dans sa caboche lorsqu'il passa une dernière fois dans le bureau du directeur à la vas-vite pour s'assurer qu'il avait tout bien compris. Tout ce qu'il avait là-haut lorsqu'il pressa le pas pour être plus rapidement à l'extérieur, quoi qu'il n'attendit même pas de passer la porte pour se coller une allumeuse au bout des lèvres.
Clic. Bruit d'un briquet qu'on allume, si douce mélodie pour le cerveau privé de Quentin. À peine passé le pas de la porte, une bouffée de fumé se mit à courir le long de sa gorge, faire une petite vacance familiale dans les poumons du magicien et finir son périple dans l'air pur du grand extérieur. Quentin se demanda pourquoi les gens ne pouvait pas être comme des cigarettes. Des petits objets à sa disposition pour son propre confort. Ça serait tellement plus simple pour lui, pour eux aussi. Une autre pleine bouffée de bien masochiste. Quelque chose était différent par contre, la deuxième inhalation ne lui procura pas la même satisfaction. Il regarda autour de lui, rien devant lui, rien... Il retira son précieux petit cancer version miniature de sa bouche et laissa un soupir s’échapper en même temps. Du coin de l’œil, il sentait un rayon de lumière lui piquer directement à travers le crâne. Il se tourna à moitié pour confirmer ces doutes, appuyé contre le mur ce trouvé son bouton de la journée. Il aurait pu tourner à gauche plutôt qu'à droite, et elle aurait pu foutre le camp au pays des enfants perdues pour tout ce que pensait Quentin, mais non. Il devait à nouveau se coltiner madame je suis parfaite et je dois protéger mes convictions. Foutu bourge. En même temps... peut-être qu'il pouvait en tirer un plaisir minime, la faire pomper un peu. L'attrapé juste pour avoir le plaisir de la relancé à l'eau. Quentin aimait cette opportunité de plus en plus. La troisième pompe de son jouet boucane excusa la seconde. Son visage battu par le temps repris de la couleur et ces yeux de la vie. Qu'elle belle journée, après tout. Il voulait la piquer avec sa fourche de petit démon, lui insuffler toute la rage dont elle l'animait.
« ...Bonjour miss Stacy. Satisfaite de votre journée? »
lle risquait de devoir attendre un petit moment. Outre le fait que les Stacy n'habitaient pas la porte à côté, à cette heure-ci, ce n'était pas les embouteillages qui manquaient. Plus pour s'occuper les mains que parce qu'elle s'intéressait vraiment à ses messages, elle regardait d'un oeil distrait son portable, regardant l'historique de ses derniers sms, quasiment tous adressés à Harry sans que ce dernier n'ait prit la peine de répondre à aucun d'entre eu (ou n'ai eu l'énergie de le faire), à se demander pourquoi elle prenait encore la peine de demander de ses nouvelles... Apparemment, il n'était pas mort, sinon la presse en aurait fait ses choux gras... donc on va dire que c'était déjà ça. Bon, ça ne lui faisait pas spécialement de bien que de ressasser ses messages, elle était suffisamment énervée par l'attitude de l'autre malpropre sans avoir à se trouver un autre prétexte pour avoir les nerfs à vif... Mais c'était toujours mieux que de rester là à rien faire. Elle n'aimait pas l'idée de donner l'impression de ne pas être occupée. Oui, elle aurait dû s'en foutre. Oui, c'était une considération des plus superficielles, et elle ne devrait pas être attachée ainsi à l'image qu'elle pourrait bien renvoyer d'elle-même, mais elle l'était quand même. Elle avait beau ne pas manquer d'intelligence, une part de sa personne restait tout de même superficielle. Suffisamment pour vouloir que l'on s'intéresse à elle alors même qu'elle ne devrait pas s'en soucier. Les griefs de Quentin à son sujet (qu'elle ne pouvait évidemment pas deviner), ne venaient sans doute pas de nulle part. Mais cela, bien évidemment, elle était tout sauf capable de le savoir. Et à ce sujet, d'ailleurs.
Sa voix ô combien désagréable revint raisonner à son oreille. Merveilleux. Elle avait espéré ne pas le croiser avant le tournage et, même, à ce moment là, avait espéré qu'ils se parleraient le moins possible, et voilà que, non seulement elle devait se coltiner son imbuvable présence, mais en plus, il venait lui parler. Manifestement, ils n'avaient rien à se dire et n'étaient pas faits pour s'apprécier, alors pourquoi prenait-il seulement la peine de venir lui parler ? Et pour lui dire quoi ? Ils n'avaient rien à se dire et aucune raison de s'entendre. Vraiment aucune.
-Ça dépend... soupira-t-elle, détachant son regard de l'écran de son téléphone pour le poser sur son déplaisant interlocuteur. Avant ou après que vous et votre bonne humeur communicative veniez l'ensoleiller ? ajouta-t-elle, employant par la même la plus manifeste des ironies. Ne vous obligez pas à me parler, ce n'est vraiment pas la peine...
Plus que jamais, elle maudissait ces fichus embouteillages qui lui garantissait de longues et déplaisantes minutes de conversation avec ce type qu'elle ne pensait pas pouvoir apprécier dans aucun plan de l'existence, jamais... Si seulement il pouvait juste lui foutre la paix... N'avait-il vraiment que cela à faire que de venir lui parler, avec son haleine qui empestait la cigarette, en plus ! Ce n'est pas comme s'il devait se sentir plus enthousiaste qu'elle à l'idée de ne serait-ce que lui adresser la parole.
Gwen, Gwen, Gwen. Comment pouvait tu ne pas voir à quel point tu commençais à divertir ce vieux pervers déstabilisé, et déstabilisant, qu'était Quentin. À quoi bon se payer la tête d'une personne qui ne réagit pas, qui ne mord pas à l'hameçon. Non, balivernes et hérésie. Il fallait un poisson qui voulait lui aussi jouer le jeux, avoir la satisfaction de volé au pécheur son appât et repartir peinard avec un repas gratuit. Mais le poisson est toujours un idiot et le pécheur finit toujours par lui fracassé la tête sur le bords du bateau. Le cercle de la vie. La proie n'était jamais le prédateur, Gwen finirait surement par comprendre un jour. Pour l'instant par contre, Quentin pouvais continuer à se faire un petit plaisir.
« Oooooh, mais non miss Stacy. Je crois que vous méprenez mes intentions, pas que ça m'étonne venant de vous. Je ne me force pas du tout à vous parlé. Au contraire, je suis ravis de pouvoir parlé à la personne la plus loquace que j'ai pu rencontré aujourd'hui. »
Chaque mot qu'il prononçait était imprégné d'un sarcasme aussi gros que les pieds du bigfoots. Sa langue noircie par les mensonges roulait tel celle d'un serpent séditieux. C'était un spectacle surement énervant pour son interlocutrice. Pourtant il ne la retenait pas, pas physiquement du moins. Gwen était libre de partir là ou le soleil ne brille jamais. S'exiler comme Simba, retrouvé Pumba et Timon. Quentin n'allait surement pas se mettre à la poursuivre. Il n'était pas si désespéré. Mysterio voulait simplement en profité pendant qu'il le pouvait ou jusqu'elle perde tout intérêt pour elle. Il était merveilleux en ce moment, ces poumons se brulaient lentement, sa journée était fini et il avait Blondie pour le tenir occupé quelque minutes encore... S'il ne partait pas après l'avoir giflé.
« Dites moi, j'ai entendu dire que vous sembliez... Intéressé par ce travail? Plus que la moyenne, je veux dire? Est-ce vrai? »
Il se rappelait avoir lu quelque chose comme ça dans ces papiers tout aussi froissé que son accoutrements, où était-ce qu'elle était mannequin, ou une merde du genre. Des documents qu'il avait rapidement survolé la journée d'avant avec un scotch dans la main pour information. Son travail mémoriel avait mit ce petit "trésor" de côté, et par côté je veux dire dans la poubelle mental de Quentin. Une autre blondasse qui voulait ce qu'on lui avait refusé si souvent. Pourquoi pensait-elle pouvoir prétendre à son rêve, tout ce qu'elle avait de plus que lui était brisable à coup de pelle. Un nez cassé, des dents manquantes, un oeil au beurre noir ou manquant. Tout ce qu'elle avait a offrir à l'écran doré, il pouvait le prendre en ce moment même, vider tout ça dans une marre de sang. Bouffé de fumé, calme. Paix. Quentin se calma, il aimait l'idée... mais pourquoi, elle ne ferais jamais rien d'utile de ça vie de toute façon... Il le sentait. Sinon, il pouvait toujours s'en assurer.
ais pourquoi prenait-elle seulement la peine de répondre quand il lui parlait. Certes, on lui avait inculqué dès la naissance des règles de politesse qui voulaient qu'elle considère comme rude et impoli de ne pas répondre à quelqu'un qui vous adressait la parole (sauf si cette personne cherchait à vous entraîner dans une ruelle sombre pour aller vous violer allègrement - quoi qu'elle pourrait bien avoir affaire à ce genre de psychopathe), mais elle n'était pas pour autant plus enthousiaste à l'idée de faire la conversation à ce mec. En plus, ça ne menait nulle part. Ce type avait l'air d'avoir autant envie de lui parler qu'elle, et il lui donnait l'impression d'éprouver à son égard un mépris qui se confirmait un peu plus à chaque seconde qui passe. À chaque fois qu'il ouvrait la bouche, elle avait le sentiment que c'était pour, de manière détournée, se payer sa tronche. S'il y avait une chose dont elle manquait, c'était d'auto-dérision, elle le supportait mal, quand on se payait sa tronche comme il avait l'air de le faire dans les grandes largeurs... Non, elle devrait arrêter de lui parler, ou migrer ailleurs... Elle doutait tout de même qu'il pousse le vice jusqu'à la suivre. Certes, c'était là qu'elle avait donné rendez-vous à sa mère, mais elle pouvait toujours modifier ses plans... Même, la perspective de s'enfuir dans le premier bus venu était de plus en plus tentante. Mais la demoiselle avait sa fierté. C'était stupide, surtout que l'opinion de cet homme n'avait aucune raison de compter pour elle, mais elle n'avait pas envie de lui laisser le dernier mot... Alors tant pis, elle allait ronger son frein encore quelques minutes, même si elle se le serait largement épargné. Bien sûr, sa réflexion sur le bonheur qu'il ne pouvait clairement pas trouver à bavarder avec elle, bien qu'il feignait le contraire, elle préféra la passer à la trappe. Elle attendit qu'il lui pose une question pour daigner ouvrir une nouvelle fois la bouche (en perte de temps supplémentaire, cela va de soi).
-Je ne sais pas où vous avez entendu ça. Elle haussa les épaules. Je ne me destine pas à être actrice, en tous cas. C'est un moyen enrichissant de financer mon entrée à l'université, c'est tout, mes camarades doivent penser la même chose.
Ou pas. La plupart d'entre eux ne voyaient pas forcément si loin. Ils devaient se contenter de songer à leur argent de poche et à l'opportunité d'être "le mec, là, au fond, à gauche" que l'on voit cinq secondes dans un film, et le nom qui défile à vitesse grand V dans le générique de fin. Elle ne pouvait pas dire que ces perspectives-là n'étaient pas plaisantes, c'est sûr, mais ce n'était pas un but en soi. La jeune femme se destinait à une carrière dans les sciences, quelque chose de pérenne et de rassurant, d'utile, aussi. Elle savait bien combien pouvait être éphémère le succès de ce genre de carrières où peu d'appelés réussissaient par un nombre conséquent d'élus.