Les cours avaient repris, pour le meilleur et pour le pire. Peter n’avait jamais eu trop de mal avec ses études, du moins il n’allait pas au lycée à reculons. Mais depuis qu’il était devenu Spider-Man, le jeune homme devait bien avouer que c’était un peu plus difficile pour lui. Le fait qu’il passe ses nuits dehors à combattre le crime ne l’aidait pas réellement à se concentrer comme il le fallait en cours, à apprécier de se lever pour se rendre dans la salle de classe. Mais il le faisait quand même, parce qu’il n’avait pas le choix. Outre le fait que Tante May allait sans doute lui botter les fesses jusqu’à ce qu’il se lève s’il ne le faisait pas, il savait à quel point les études étaient importants. Peter n’avait pas envie de mettre de côté ses études simplement parce qu’il était un super-héros, ce n’était pas un métier qui payé réellement de combattre ainsi des supers-vilains. Ce n’était pas comme cela qu’il pouvait se faire un avenir. Alors, il n’avait pas d’autre choix que de faire avec. Et qui disait cours, disait aussi cours de sport. Peter les redoutait plus que tout depuis qu’il s’était fait mordre par cette araignée. Oh le jeune homme pouvait très bien décider d’utiliser sa super force, sa super vitesse, ses sens développer pour cartonner dans les différents sports du lycée, mais il ne pouvait pas se le permettre. Il n’était pas très doué avant, il ne fallait pas éveiller les soupçons. Alors en sport, il passait son temps à se brider. Raison pour laquelle, il était parvenu un temps à se faire dispenser. Il avait feint une douleur à l’épaule, Tante May l’avait emmené chez le médecin. Ça avait marché pour quelques semaines, mais c’était fini maintenant. Et maintenant, il se trouvait donc dans le gymnase du lycée en tenue ridicule. Il n’avait jamais aimé les tenues obligatoires pour les cours de sport, il n’avait jamais aimé le sport en fait. Enfin bref.
Il observa un peu la salle et vit Gwen un peu plus loin. C’était peut-être pas vraiment le moment d’aller la voir, mais tant pis il décida de se lancer. Le cours n’avait pas encore réellement commencé, le professeur était en train de préparer les différents ateliers.
« Salut. » Dit-il en arrivant près de Gwen, affichant un sourire un peu niais. Il avait toujours un peu de mal à l’aborder, à savoir comment se comporter. En même temps, aborder une fille aussi jolie que Gwen, ce n’était pas rien. Aussi jolie oui, il ne pouvait pas nier qu’il la trouvait plus que craquante. « Tu… »
Son Spider-sens s’emballa quelques secondes avant que Flash, arrivant dans son dos, ne vienne écraser violement sa main sur son épaule pour le saluer. Ça ne lui faisait plus rien maintenant, mais il dut quand même feindre la douleur. Légère bien sûr, Flash n’avait normalement pas pour but de le traumatiser, ils n’étaient plus à l’école élémentaire.
« Vous avez vu Harry ? » Commença la « brute épaisse ». « Il a une sale mine aujourd’hui. »
Le regard de Peter suivit celui de son ami d’enfance, tombant sur Harry Osborn à l’entrée du gymnase qui ne semblait effectivement pas au meilleur de sa forme.
il était une matière dans laquelle Gwen était moins douée, c'était sans doute celle là... oui, il fallait bien qu'il y en ait une, et le sport n'était clairement pas le domaine dans lequel elle excellait ou brillait par ses résultats... Sans être lamentables, mais en comparaison du reste... Ce n'est même pas qu'elle détestait l'exercice physique, elle était même une adepte de ces joggings matinaux que tant d'autres exécraient, mais les sports d'équipe ne lui avaient jamais complètement réussi. Enfin, ça ne l'empêchait pas d'apprécier ces moments qui ressemblaient plus à des heures de détente et de récréation (même s'ils étaient quand même un peu cadrés) qu'à de véritables heures de cours. Gwen faisait quelques étirements quand elle aperçut Peter, à l'autre coin de la salle, qui se dirigeait vers elle. Malgré elle, elle sentit un sourire s'afficher sur son visage. Elle l'y laissa, puisqu'elle n'avait après tout aucune raison de l'en déloger, mais elle devait reconnaître qu'il était assez perturbant de sentir ses zygomatiques agir sans qu'elle ait l'impression de les avoir contrôlé en quoi que ce soit. Il se dirigeait bel et bien vers elle, et visiblement, effectivement pour lui parler. C'est certain, c'était tout sauf pour lui déplaire. Elle attendait de savoir ce qu'il avait à lui dire, mais la phrase qu'il entama se perdit dans le vide quand Flash fit irruption. Il n'aurait pas pu choisir pire moment, en fait, elle n'était pas loin de penser qu'il l'avait fait exprès. Elle était sur le point de lui demander aimablement de lâcher Peter (et de les lâcher tout court, si possible), mais alors, Flash parla de Harry. Aussitôt, Gwen tourna son regard dans la même direction que les deux autres, et elle le vit, à l'entrée du gymnase. En effet, même à cette distance, il n'était pas difficile de constater qu'il n'était pas au meilleur de sa forme. Gwen se tourna vers Peter, posa une fraction de seconde sa main sur son épaule (geste supposé signifier "je vais voir comment il va", même si ce n'était pas forcément très clair). Tant pis pour cette conversation avortée, même si Gwen aurait vraiment voulu savoir où elle aurait pu les mener, ils pourraient toujours parler à un autre moment. Harry allait mal, alors Harry était la priorité. Tournant les talons, elle s'éloigna donc de ses deux camarades pour aller rejoindre son meilleur ami.
-Harry ! Ça va pas ? Qu'est-ce que tu as ? lui demanda-t-elle une fois arrivée à son niveau.
De près, il était plus clair encore que quelque chose n'allait pas. Il ne lui avait pas semblé très bien en point, pour le peu qu'ils avaient pu se voir, dernièrement, mais pas à ce point là. Il semblait malade, limite au point de défaillir. Pourquoi s'était-il déplacé en cours ? Surtout en sport ? (Ce n'est pas comme si Gwen n'avait pas pertinemment conscience qu'il n'était pas un fanatique d'éducation sportive), il avait clairement besoin d'aller à l'infirmerie, ou au moins de s'asseoir. Elle n'était Elle allait devoir l'y emmener de force, s'il le fallait.
Cela faisait plusieurs jours qu’Harry se sentait fatigué, sans savoir pourquoi. Il avait beau dormir, cela ne changeait rien. Quand il rentrait chez lui ces derniers temps, il allait directement se coucher jusqu’au lendemain matin. Et ses nuits étaient remplit de cauchemar. Autant dire donc qu’il n’était pas au meilleur de sa forme et ce jour-là, c’était pire que tout. La raison aurait voulu qu’il reste chez lui sans doute, mais Harry n’avait même pas pris la peine d’effleurer cette idée. Il n’avait aucune envie de passer la journée dans la demeure Osborn, il n’avait aucune envie de croiser la route de son géniteur et surtout, il n’avait pas envie de perdre un moment où il pouvait voir Gwen. D’ailleurs, c’était pour cette raison qu’il se rendait au gymnase, malgré son état. C’était l’un des cours qu’il avait en commun avec la jeune femme, l’un des cours où ils pouvaient aisément discuter. Parce qu’il ne fallait pas se leurrer, le sport n’était quand même pas la matière la plus prise au sérieux et heureusement, ce n’était pas vraiment l’affaire de l’héritier Osborn. Il n’était pas vraiment un homme physique, bien au contraire. Le jeune homme n’aimait pas le sport, il ne supportait pas l’exercice physique. Il était impossible de le voir courir de lui-même par exemple. De toute façon, il avait de la chance et n’avait pas spécialement besoin de faire du sport. Il n’était pas musclé comme certain de ses camarades, mais cela ne le dérangeait pas, il n’avait pas le sentiment de devoir changer.
Cela ne faisait pas longtemps qu’il se trouvait dans le gymnase que Gwen s’approchait déjà. Harry afficha un sourire, heureux de pouvoir la voir. Les moments qu’ils pouvaient partager étaient rares maintenant, puisqu’ils ne pouvaient pas se voir en dehors du lycée. Sans grande surprise, la jeune femme ne manqua pas de lui demander ce qu’il avait. Apparemment, cela se voyait que ce n’était pas grande forme pour lui. En même temps, il était clairement malade. La raison voudrait qu’il se rende à l’infirmerie, ce qu’il n’avait pas l’intention de faire.
« Ça va, ne t’en fais pas. » Bon, il mentait, mais il n’avait aucune envie que Gwen commence à s’inquiéter pour lui (même si c’était déjà le cas). « Je suis juste un peu fatigué. »
Et il continuait de s’enfoncer en mentant. De toute façon, il était bien incapable de répondre à sa meilleure amie, il ne savait pas ce qu’il avait. Cela durait depuis quelques jours, mais il ne voyait pas bien ce que ça pouvait être. Au début, il avait pensé à un rhume classique, après il s’était dit éventuellement la grippe. Mais il devait bien se rendre à l’évidence que ce n’était pas le cas. Tant pis, il n’avait pas envie de perdre un moment avec son amie. D’ailleurs, il s’apprêtait à reprendre la parole quand Peter Parker s’approcha d’eux. En temps normal, on ne pouvait pas dire que le jeune homme appréciait trop la présence de son amie quand Gwen était là, mais aujourd’hui c’était pire.
« T’as pas bonne mine Harry, qu’est-ce qu’il t’arrive ? » Peter tendit la main pour toucher l’épaule de l’héritier Osborn, en signe d’affection, mais ce dernier recula vivement d’un pas. « Me touche pas ! »
Lança-t-il d’une voix sombre, Peter retenant son geste par conséquence.
arry avait beau dire qu'il allait bien, ce n'est pas ce qui allait rassurer Gwen pour autant. Enfin, il était évident qu'il était loin d'être au meilleur de sa forme, et il ne s'agissait pas d'une rhume anodin, la demoiselle voulait bien le parier. Son teint cireux, la mine qu'il affichait. Pas besoin d'avoir fait médecine pour savoir qu'il ne devrait pas être là et devait avant toute autre chose être pris en charge par des professionnels de la santé. Gwen s'inquiétait vraiment, et il était hors de question pour elle de le laisser dans cet état. Si elle devait le conduire de force à l'infirmerie, et bien soit, elle le ferait, mais qu'elle ne s'attende pas à ce qu'elle se contente de l'excuse de la fatigue. Des gens fatigués, elle en avait vu, mais à moins qu'il n'ait pas dormi toute une semaine d'affilée (ce qui n'aurait guère été plus rassurant), il ne pouvait pas s'agir de ça. Mince, il n'était clairement pas en état d'assister à un cours, et encore moins à un cours d'éducation physique et sportive. Alors qu'elle s'apprêtait à lui en faire la réflexion, Peter arriva à leur niveau, à son tour de s'enquérir de l'état de son meilleur ami, mais l'accueil que ce dernier lui accorda fut des plus glacials. D'accord, Harry n'était pas toujours quelqu'un de très agréable avec autrui, mais en l'occurrence, Peter et lui s'entendaient bien, non ? Et surtout, Peter n'avait rien fait du tout, si ce n'est de s'inquiéter de son état de santé alarmant. Une chance qu'il ait l'air d'être au trente-sixième dessous. Ce n'était pas forcément une excuse suffisante sur le long terme, c'est sûr, mais ça justifiait qu'elle ne le réprimande pas immédiatement pour son attitude. Gwen n'avait pas la moindre envie d'avoir à choisir son camp entre son meilleur ami et son... ami, à l'heure actuelle.
-On veut juste t'aider, d'accord ? fit-elle d'un ton conciliant, mais qui ne dissimulait pour autant pas le fait qu'elle n'appréciait pas outre mesure l'attitude qu'il venait juste d'avoir. Je vais dire à Lewis que je t'emmène à l'infirmerie. ajouta-t-elle. Et cette fois, elle n'employa pas la forme interrogative ni ne laissa le choix au jeune homme. Elle adressa un regard entendu à Peter, afin de s'assurer qu'il s'"occuperait" de lui le temps qu'elle aille parler à leur professeur. Même si elle n'était pas convaincue que laisser ces deux-là ensemble était une bonne chose, étant donné la façon dont Harry venait juste de traiter Peter, elle préférait qu'il "veille" sur le jeune homme en attendant. Elle en faisait trop, peut-être. Il était mal mais pas forcément à l'article de la mort non plus. Mais bon, des fois qu'il décide de tourner de l'oeil dans les prochaines secondes, mieux valait veiller à ce qu'il y ait quelqu'un pour le rattraper. Elle alla donc voir son professeur de sport, lui expliqua brièvement la situation. Ce dernier, après avoir jeté un coup d'oeil en direction de l'héritier Osborn, opina du chef et lui donna sa permission. Elle retrouva donc ses deux camarades. On discute plus, je te conduis à l'infirmerie. Elle porta son attention sur Peter. J'ai demandé à Lewis si tu pouvais l'accompagner aussi. Sous-entendu, le professeur était d'accord. Qui sait, ils ne seraient peut-être pas trop de deux, même si cette perspective risquait de déplaire à son meilleur ami.
Peter se sentit frustré quand Flash vint le couper alors qu’il s’apprêtait à parler à Gwen, mais il oublia rapidement cette frustration quand il vit la tête d’Harry. Effectivement, l’héritier Osborn ne semblait vraiment pas dans son assiette. On ne pouvait pas dire que c’était toujours très facile entre les deux jeunes hommes, mais Peter considérait sincèrement Harry comme un ami. Ils ne parvenaient simplement pas toujours à se comprendre. Peter afficha un sourire à Gwen quand elle posa sa main sur son épaule (geste qu’il appréciait réellement), comprenant parfaitement qu’elle devait se rendre auprès du jeune homme. D’ailleurs, il avait l’intention de le faire également. Harry n’allait vraiment pas bien, cela se voyait de l’endroit où ils étaient. L’homme-araignée suivit donc son amie afin de pouvoir savoir ce qui arrivait justement au fils de Norman Osborn. Il fit un geste amical d’ailleurs vers lui, en lui demandant la raison de sa mauvaise mine. Mais avant que la main de Spider-Man ne touche le bras de son ami, ce dernier fit un grand pas en arrière. La réaction d’Harry ne fut pas la seule chose étrange dans l’action et ne fut pas la seule chose qui poussa Peter à stopper son geste. Ses sens étaient en pleines alertes soudainement, comme s’il y avait un danger imminent. Sur le coup, l’homme-araignée c’était attendu à entendre un des murs du gymnase exploser, mais rien n’arriva. Cela venait donc entièrement d’Harry, mais Peter ne comprenait pas. Peut-être juste qu’il avait eu une attitude suffisamment négative pour pousser son sens d’araignée à réagir. Peter ne dit rien, il se contenta d’observer Harry. Ce fut Gwen qui brisa le silence, affirmant qu’elle allait dire au professeur qu’elle emmenait son ami à l’infirmerie. Il n’y avait pas l’ombre d’une place pour contester, Gwen n’allait apparemment pas laisser le choix à Harry. Peter ne put s’empêcher d’afficher un sourire quand elle s’éloigna, il aimait bien cette force de caractère qu’elle avait.
Harry lança un regard noir à Peter, que ce dernier ne comprit pas forcément. Il ne chercha pas pour autant à dire quelque chose, se contentant de l’observer. Il savait que Gwen voulait qu’il le surveille le temps qu’elle discute avec le professeur, alors il ne le quittait pas du regard. Ce n’était pas pour autant qu’ils échangeaient le moindre mot. Les deux jeunes hommes se contentaient donc de se fixer lourdement, jusqu’à ce que Gwen revienne. Harry n’avait pas bougé, il n’allait pas mieux, mais ne semblait pas non plus encore plus mal. En même temps, cela faisait seulement quelques secondes que la jeune fille s’était éloignée. Elle ne manqua pas de se montrer une nouvelle fois « imposante », affirmant qu’elle emmenait Harry à l’infirmerie sans qu’il puisse discuter. Peter se doutait bien que son ami n’allait pas bien prendre la nouvelle, mais il n’avait vraiment pas le choix là.
« Ok super ! »
Lança Peter quand Gwen lui dit qu’elle avait demandé au professeur qu’il l’accompagne. Sous-entendu, il pouvait venir, et quelque chose disait à Peter qu’ils n’allaient pas être trop de deux à conduire l’héritier Osborn à l’infirmerie.
« Non, mais je vous assure que je vais bien. Je veux pas y aller. »
Lança Harry, tentant de se montrer le plus convainquant possible, mais Peter ne risquait pas d’être pris dans son jeu.
arry était quelqu'un de vraiment borné, buté de pouvoir en être considérablement désagréable à certains moments, c'était une chose que Gwen savait, et elle avait appris à faire avec, quitte à mettre un peu d'eau dans son vin de temps à autres... mais là, vraiment, elle trouvait particulièrement difficile de garder une attitude douce et conciliante. Certes, il avait des circonstances atténuantes, il semblait mal comme jamais. Mais justement, qu'il accepte de se laisser soigner une bonne fois pour toutes, enfin ! C'était quoi cette espèce de fierté à deux balles qu'il exprimait, là ? Il ne fallait pas être bien futé pour constater qu'il était tout sauf dans son assiette. En fait elle le trouvait si mal que s'il finissait par s'évanouir, là, sous leurs nez, elle ne serait pas bien surprise. En bref, la situation était un rien urgente, et elle ne tolérait pas que l'on débatte pendant des heures de si on allait trainer ou pas Monsieur de force voir l'infirmière. Il n'y avait pas de conversation à avoir, ils iraient, point final, et s'il tentait encore de discuter, elle serait bien capable de l'assommer avant que sa maladie ne le fasse. Elle ne se priva pas de faire comprendre à son meilleure amie que son attitude l'agaçait, d'ailleurs. Elle n'avait nulle envie de se montrer patiente à l'heure actuelle. L'inquiétude qu'elle éprouvait à cet instant prenait le pas sur l'éventualité de se montrer un tant soit peu compréhensive. Elle se fichait bien qu'il n'en ai pas envie (sur ce point, elle supposait qu'il disait vrai), ce n'était pas comme si elle avait véritablement eu l'intention de lui laisser le choix, et ce dès le départ.
-Harry, t'arrêtes de faire l'enfant et tu nous suis, c'est compris ? lui dit-elle d'un ton autoritaire qui ne tolérait pas la moindre réplique tout en plantant son regard dans le sien.
Puis, sans lui demander son avis, elle lui attrapa le bras afin qu'il le dépose sur ses épaules, afin de l'aider à marcher. Oui oui, il allait sûrement lui dire qu'il pouvait très bien le faire toute seule, mais ils allaient avoir des escaliers à monter, elle ne voulait pas que, en plus de tomber dans les pommes, il dégringole de plusieurs étages. Elle adressa un regard entendu à Peter. Ils y allaient, et si Harry poursuivait d'opposer une quelconque résistance, eh bien il s'y mettraient à deux pour l'obliger. C'était pour son bien, après tout. Gwen ne savait vraiment pas pourquoi il tenait tant à demeurer dans cet état, ce ne fut qu'après qu'ils aient avancé de quelques pas que l'idée lui vint à l'esprit : si l'infirmière exigeait qu'il rentre chez lui (et là, il y avait peu de chances que l'inverse se produise), elle devrait contacter un membre de sa famille pour venir le chercher. Son père, en somme. Ça devait être ça... Gwen comprenait mieux. Mais ce ne fut pas pour autant qu'elle s'interrompit. Elle préférait encore qu'il subisse les foudres de son père en ayant eu au moins l'opportunité d'être soigné en cours de route plutôt qu'il reste en leur compagnie, mais que son état empire.
Harry se rendait bien compte que sa réaction avait été excessive, mais il n’avait rien contrôlé du tout. Il avait agi par instinct, c’était plus son corps qui avait réagi que sa tête. En temps normal, on ne pouvait pas dire que l’héritier Osborn appréciait trop la présence de Peter quand Gwen était dans les parages, il ne pouvait pas s’empêcher d’être jaloux. Alors qu’il appréciait quand même Peter, quand il se trouvait seul en sa compagnie ils s’entendaient bien. Ils se comprenaient rarement, mais personne ne comprenait vraiment Harry. Gwen avait décidé (et quand elle avait décidé quelque chose, il était plus que difficile de lui faire changer d’avis) qu’elle allait conduire l’héritier à l’infirmerie. Le jeune homme n’avait vraiment pas envie de s’y rendre, il n’aimait pas ça, il n’aimait pas l’idée d’être malade en réalité. Sauf qu’il savait bien qu’il ne pouvait pas faire changer d’avis à sa meilleure amie. Il aurait peut-être montré moins d’opposition, si Parker ne se trouvait pas avec eux. Aller à l’infirmerie en compagnie de Gwen c’était une chose, cela en était une autre de rajouter Peter à l’équation. Sauf qu’il n’avait visiblement pas le choix. Il tenta une dernière fois de convaincre qu’il allait bien, mais c’était inutile. Le ton autoritaire de la jolie blonde coupa le bec de l’héritier Osborn, il savait bien que cela ne servait à rien de discuter plus. Surtout qu’elle ne se retint pas de lui prendre son bras pour le passer autour de ses épaules, pour l’aider à marcher.
« Je peux marcher tout seul ! »
Dit-il plus par envie de contradiction. S’il n’avait pas râlé un peu, il ne s’appellerait plus Harry Osborn après tout. Mais il savait bien qu’il avait besoin d’un peu d’aide pour marcher, il risquait tout simplement de se casser la figure. Peter se rapprocha de lui, dans l’idée de lui prendre son autre bras, mais Harry lui lança un regard noir qui en disait assez. L’homme-araignée (que le fils de Norman ne soupçonnait pas du tout Peter d’être) se contenta alors de marcher à côté de lui sans le toucher. Ils marchèrent donc en direction de l’infirmerie. Harry espérait vraiment que son père n’allait pas être appelé pour le ramener chez eux, qu’il n’allait pas le voir dans cet état. Evidemment, le jeune homme était loin de se rendre encore compte que son était dû à Norman Osborn, il pensait simplement qu’il allait le trouver faible. Déjà que leur relation était tendues ces derniers temps, l’héritier n’avait pas envie d’en rajouter une couche.
« C’est bon, je vais y aller tout seul ! » Dit-il après qu’ils aient montés une série de marche, reprenant le contrôle de son bras et brisant le contact avec Gwen. « Harry, arrête de râler et laisse nous t’accompagner. » Harry lança un nouveau regard noir à Peter, cela l’ennuyait sérieusement qu’il s’occupe de ses affaires. « Je suis pas un gosse, je peux me débrouiller tout seul ! »
En réalité, le jeune homme avait surtout peur que Norman découvre qu’il continuait de fréquenter Gwen. S’il apprenait qu’elle l’avait accompagné jusqu’à l’infirmerie, il allait payer les conséquences. Ce qu’il ne voulait pas, il n’avait aucune envie d’être envoyé en Europe pour rester à l’écart de la jeune Stacy. L’esprit d’Osborn était bien plus embrouillé que d’ordinaire, il ne sut donc pas réellement comment les évènements suivant se goupillèrent. Il s’était approché d’un rebord de l’étage, donnant sur le vide de la cage d’escalier et quelque seconde après il se sentait tomber. Il était passé par-dessus bord. Et alors qu’il pensait finir sa course en bas, il sentit quelque chose agripper l’une de ses mains. Celle de Peter était en train de le retenir et il l’aida à retrouver la terre ferme.
wen pensait être parvenue à raisonner Harry, mais c'était sans compter sur le fait que Harry était une véritable tête de mule. Alors qu'ils avaient monté quelques marches sans trop de soucis (si ce n'est que l'héritier Osborn refusait obstinément le soutien de Peter - Gwen n'arrivait pas à comprendre ce qui se passait exactement, mais il avait visiblement une dent comme venue de nulle part contre son camarade), le jeune homme insista de nouveau pour faire le reste du chemin jusqu'à l'infirmerie seul. Sauf qu'il était toujours hors de question qu'elle le laisse, d'autant que son état avait l'air d'empirer de minute en minute. Elle ne l'avait jamais vu comme ça. En fait, elle n'avait jamais vu qui que ce soit dans un tel état, et cela ne faisait que renforcer plus encore son inquiétude. Elle ne pouvait s'empêcher de craindre que Harry ait quelque chose de véritablement grave. Avec cette tendance qu'il avait à être renfermé et à en dire le moins possible sur lui-même et sur ce qu'il ressentait, même avec elle, sa meilleure amie, elle se permettait de supposer le pire. Mieux valait ça et être rassurée par de meilleures nouvelles que ce que les apparences laissaient présager. Dans tous les cas, non, elle ne le laisserait pas aller seule, même pour les derniers pas qui devaient le conduire jusqu'à l'infirmière. Si ce qu'elle pensait était avéré, s'il était juste question de la crainte qu'il avait de se confronter à son père, et l'appréhension à l'idée qu'il découvre qu'elle avait été à ses côtés, et donc qu'il la côtoyait encore, cela lui semblait accessoire, alors que la santé de Harry était en jeu. Norman Osborn était un homme peu recommandable et un père exécrable, mais il s'inquièterait tout de même pour son fils, non.
Elle allait rétorquer quelque chose du genre quand, après avoir lâché prise sans son consentement, Harry fut pris d'un vertige, et tomba à la renverse, par dessus la rembarde. Tout était allé si vite que la jeune femme n'eut pas vraiment le temps de comprendre, elle vit seulement Harry tomber, sentit son coeur s'arrêter de battre, et ne repartir que lorsque Peter parvint à le rattraper de justesse pour le ramener sur la terre ferme. Comment avait-il fait ? Gwen aurait été incapable de l'expliquer, mais elle était tant soulagée à l'idée que Harry soit sauf qu'elle ne songea pas vraiment à trop s'attarder sur le pourquoi du comment, tout d'abord.
-Mon Dieu, Harry. Elle le serra dans ses bras, encore un peu tremblants, l'effet de l'angoisse et de l'incompréhension, avant de le regarder droit dans les yeux, son regard ne lâchant pas le sien. Mais qu'est-ce qui lui arrivait ? Je peux demander à mes parents de venir te chercher, on pourra toujours dire à l'infirmière que ton père est en voyage d'affaire. Puis une nouvelle étreinte. J'ai eu une de ces peurs...
Elle leva ensuite son regard en direction de Peter, où l'on pouvait lire combien elle le remerciait, quand bien même elle ne savait toujours pas par quel prodige il était parvenu à secourir Harry.
Peter ne comprenait vraiment pas pour Harry se montrait si violent avec lui aujourd’hui, il n’avait pas l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. Le jeune homme mettait ça sur le compte du fait qu’il ne se sentait pas bien, qu’il lui arrivait quelque chose. Il se demandait bien ce qui était en train de lui arriver d’ailleurs, il ne se trouvait vraiment pas dans son état normal. Harry n’était pas simplement pris d’une grippe, sinon il ne se trouverait pas dans un tel état. Jamais encore Parker n’avait vu quelqu’un dans un état comme ça, jamais il n’avait vu une personne aussi mal. Il ne savait pas vraiment quoi faire, il pouvait difficilement faire changer d’avis le jeune homme. Parce qu’évidemment, cela se voyait qu’Harry prenait mal tout ce qu’il disait. Il tenta cependant de le retenir, quand il s’écarta après avoir arrêté de se maintenant sur Gwen. Sauf que ça ne marchait pas, que quoi qu’il dise rien ne pouvait faire changer l’avis d’Harry. Il n’y avait sans doute que Gwen qui pouvait vraiment lui faire ouvrir les yeux et Peter avait vraiment le sentiment d’être de trop. Il aurait sans doute dû laisser Harry et Gwen seul, il se serait peut-être montré plus ouvert. Sauf que s’il n’avait pas été là, la situation aurait peut-être tourné dramatiquement.
Alors qu’Harry s’était approché un peu trop de la rambarde, Peter avait senti son spider-sens se mettre en alerte. Il savait que quelque chose allait arriver et donc, il était prêt. Quand Harry eut un vertige et passa par-dessus et tombant dans le vide, Peter se précipita vers lui. Heureusement qu’il avait ses capacités d’homme-araignée, parce que sinon il n’y serait jamais arrivé. Le jeune homme avait agi avec l’instinct, il n’avait pas réfléchit à ce qu’il faisait vraiment. La chose qui avait comptait seulement, c’était de sauver Harry, ce qu’il avait réussi à faire. Il s’écarta rapidement, quand Gwen approcha pour le prendre dans ses bras. Peter espérait qu’elle n’avait pas vraiment réalisé ce qui venait de se passer, qu’elle avait été trop perturbée pour voir ce qu’il avait fait. Pareil pour Harry, ce n’était pas le moment pour Peter de perdre son secret. Gwen tenait Harry dans ses bras, ce dernier complètement tremblant. Au moins, il avait l’air calmé au vu de la manière dont il serrait son amie contre lui. Peter afficha un léger sourire quand Gwen releva son regard vers lui. Ils étaient quand même passés à deux doigts de la catastrophe.
« Il faut mieux que je rentre chez moi… » Dit-Harry d’une voix plus que tremblante. Peter était content de l’entendre devenir raisonnable, il n’avait pas envie de le sauver du vide encore une fois. « Je vais aller à l’infirmerie. Mon père viendra me chercher. »
Harry semblait effectivement être devenu plus que raisonnable. Peter ne savait pas trop ce que le jeune homme avait comme ennui avec son père, mais ce n’était pas nouveau qu’il ne s’entendait pas avec lui. Sauf que cela semblait bien pire maintenant.
wen ne voulait pas désserrer son étreinte, comme si elle craignait que, sitôt qu'elle aurait lâché Harry, ce dernier lui échappe de nouveau. Elle avait eu terriblement peur... C'est fou ce que quelques secondes peuvent changer à une situation en apparence anodine. Si Harry avait véritablement basculé par-dessus cette rambarde, sans exagérer, il aurait véritablement pu y passer. Gwen ne savait vraiment pas ce qu'elle aurait fait si quelque chose d'à ce point horrible s'était produit. Elle ne l'aurait pas supporté. Alors le sentir contre elle, le sentir la serrer à son tour, tremblant de tous ses membres, lui faisait un bien fou... Même si, dans l'idéal, elle aurait préféré que Harry aille tout simplement bien. C'était une chose que d'avoir évité l'accident, mais en attendant, il était toujours au plus mal, et Gwen, au vu de ce qui venait de se passer, craignait véritablement que le jeune homme souffre d'un mal tout sauf anodin... Il fallut que son meilleur ami prenne la parole pour qu'elle accepte un tant soit peu de relâcher son étreinte. Tout irait bien, il fallait qu'elle se calme et cesse de s'angoisser, le jeune Osborn n'avait pas le moins du monde besoin de la voir s'angoisser, il devait parfaitement savoir y faire pour s'angoisser lui-même. Ce qui importait avant tout, c'est qu'il se raisonne et qu'il soit pris en charge. Il acceptait de rentrer chez lui. C'était le mieux, en effet, même si le père Osborn était tout sauf commode. Mieux valait qu'il reste chez lui, surtout si son état ne devait pas s'améliorer rapidement. Et si Harry était un peu chanceux, son chauffeur se chargerait de venir le chercher plutôt que son père.
-D'accord. dit-elle doucement avant de déposer un léger baiser sur sa joue et de l'aider à se redresser. Ils n'avaient plus que quelques pas à faire pour arriver à l'infirmerie, et pour le coup, Gwen n'avait pas l'intention de le lâcher jusqu'à ce que quelqu'un d'autre ne l'ai pas prit en charge. Elle s'était faite suffisamment de mouron comme cela. Qu'il s'attende à être harcelé, parce que dans les prochains jours, elle ne comptait pas lui lâcher la grappe jusqu'à être certaine qu'il allait mieux.
Elle le traîna jusqu'à la porte de l'infirmerie, qui ne mit pas longtemps à s'ouvrir. L'infirmière, constatant l'état où se trouvait Harry, ne mit pas longtemps à l'entraîner dans son bureau, sûrement pour l'ausculter et l'assaillir de question. Gwen, de son côté, les bras croisés, adressa un fin sourire à Peter, qui ne dissimulait pas son inquiétude, alors qu'elle prenait le parti d'attendre dans le couloir qui jouxtait les chambres et le bureau. Ils pouvaient sans doute retourner en cours... Mais franchement, elle ne se sentait pas de retrouver ses camarades, elle aimerait au moins avant cela attendre de savoir ce que l'infirmière pensait de l'état de son meilleur ami. Elle n'y connaissait rien, elle, elle était douée en sciences, mais clairement pas un médecin en herbe. Il se pouvait que les symptômes soient plus impressionnants que la maladie. Dans tous les cas, elle voulait au moins un retour sur la situation... Pour pouvoir repartir plus sereinement. Même si elle pensait qu'il lui serait difficile à être sereine avant un bon bout de temps.
Harry venait clairement de frôler la mort, il avait failli passer par-dessus la barrière et sans Peter il n’aurait pas échappé à cette chute. Et clairement, s’il avait chuté, le jeune homme aurait sans aucun doute trépassé. Il devait une belle chandelle à Peter, ce qui n’était pas vraiment pour le ravir au final. S’il pouvait éviter d’avoir des dettes envers Parker, cela l’arrangerait. Et cela, même s’il ne comprenait pas pourquoi il se sentait à ce point énervé par la présence du jeune homme. Evidemment, il avait toujours ressentit de la jalousie parce que Peter était proche de Gwen et qu’il ne pouvait que détester les personnes proches de la jeune femme. Enfin pour le coup, il devait quand même reconnaitre que sans lui, la situation serait bien plus grave, même s’il ne comprenait pas comment il avait fait pour arriver si vite à ses côtés. En tout cas, il devait bien reconnaitre que pour le coup, il revoyait sa position. Harry acceptait de se rendre à l’infirmerie et surtout, de rentrer chez lui. Il acceptait même l’idée que son père vienne le chercher. On ne pouvait pas vraiment dire qu’il avait le choix de toute façon. Il était bien trop mal pour continuer de résister. Gwen l’aida à se redresser, après avoir déposé un bisou sur sa joue. Ce n’était pas grand-chose et pourtant Harry se sentit rougir, dès que ça concernait Gwen c’était important de toute façon. Ils se dirigèrent donc vers l’infirmerie, sans que la jeune femme n’accepte de le lâcher. Il n’essaya même pas de résister, cela ne servait à rien.
Quand la porte s’ouvrit et que l’infirmière arriva, Harry la suivit sans rien dire. Elle l’installa dans une chambre pour l’ausculter. Pendant tout ce temps, le jeune homme se contenta de répondre aux questions sans trop se pencher sur les détails. Il n’y avait pas grand-chose à faire apparemment, en dehors de le faire rentrer chez lui. La femme lui donna un cachet avant de sortir de la pièce pour prévenir ses camarades. Harry aurait aimé pouvoir parler à Gwen rapidement avant de partir, mais outre le fait qu’il était parfaitement incapable de se lever de ce lit, l’infirmière ne voulait pas le voir sortir de la chambre. Harry n’avait pas vraiment d’autre choix que de se contenter d’attendre sur ce lit que quelqu’un vienne le chercher, son père ou son chauffeur. Parce qu’il y avait quand même peu de chance que Norman Osborn se déplace en personne, du moins c’était l’avis du jeune homme.
L’infirmière pendant ce temps était donc sortit afin de prévenir Peter et Gwen qui attendaient à l’extérieur. Cela ne servait à rien qu’ils attendent plus longtemps, puis qu’Harry allait être pris en charge (et l’était déjà en fait). Peter était donc resté avec Gwen dans le couloir et attendait comme elle des nouvelles d’Harry. Il ne savait pas quoi dire pour tenter de réconforter un peu la jeune femme, qui était plus qu’affectée par l’état de leur ami. Mais par chance, l’infirmière savait quoi dire pour être réconfortante. Et elle ne tarda pas à repartir dans son bureau.
« Ca va aller ? » Demanda Peter à l’adresse de Gwen, s’inquiétant tout autant pour elle. « Tu veux qu’on retourne en cours ? »
on, Harry était prit en charge par des personnes compétentes. Avec un peu de chances, il avait seulement fait une violente poussée de fièvre et, d'ici quelques jours, il irait beaucoup mieux, il ne fallait pas qu'elle s'inquiète. Il ne fallait pas, mais c'était quand même le cas. Avec ses amis, la jeune fille avait toujours eu un côté mère-poule, et ce dernier était plus exacerbé encore quand il était question de Harry... peut-être parce que, inconsciemment (et parfois très consciemment), elle l'imaginait plus fragile que tous les autres. Alors même si elle devait se raisonner un peu, elle aurait aimé "abandonner" son meilleur ami à l'infirmière dans un autre état. Enfin, ils ne pouvaient pas faire grand chose de plus pour le moment. Alors autant retourner en cours, oui, Harry finirait bien par lui donner des nouvelles une fois qu'il serait rentré chez lui après tout... Quand Norman ne regarderait pas par-dessus son épaule... Si le père Osborn avait suffisamment de considération pour son fils pour s'y intéresser, tout du moins, ce qui restait incertain aux yeux de Gwen. Rester assise là serait inutile, aller faire un tour ne lui servirait qu'à ruminer, autant retourner au gymnase. L'avantage des cours de sport, c'est qu'ils ont généralement le don de vous vider agréablement l'esprit. À la question de Peter, elle répondit par un hochement de tête.
-Oui, retournons en cours. Elle tenta d'esquisser un sourire, mais elle craignait un peu qu'il ressemble plutôt à une grimace.
Elle rassembla ses affaires en même temps que ses esprits et reprit donc le chemin jusqu'au gymnase en compagnie de Peter. Quitte à passer un moment en seul à seul avec lui, elle aurait préféré que cela soit en d'autres circonstances, elle n'était pas vraiment en état de pleinement en profiter. Ceci dit, vu l'état où elle était, elle préférait être en sa présence à lui qu'en celle de n'importe qui d'autre. Pendant plusieurs secondes, elle ne dit rien, puis finalement, elle décida de briser un silence qu'elle commençait à trouver pesant au possible.
-Comment tu as fait, tout à l'heure ? demanda-t-elle, intriguée. Quand il a failli tomber et que tu l'as rattrapé ?
Sur le moment, elle avait été trop angoissée pour réagir et faire la moindre remarque, mais maintenant qu'Harry était pris en charge et entre de bonnes mains, elle devait bien reconnaître qu'elle était quand même étonnée de ce dont le jeune homme avait été capable. Bien sûr, elle n'était pas certaine de tout avoir vu convenablement, il se pouvait tout à fait qu'elle se soit imaginé certaines choses. Après tout, tout était allée tellement vite. Et dans l'angoisse de ce que cette chute aurait pu avoir de conséquences, elle n'avait pas forcément été à même de tout bien analyser. Elle avait besoin que Peter lui en donne confirmation, en tous cas.
Harry était pris en charge maintenant, Peter et Gwen ne pouvaient plus rien faire pour lui. Il allait se reposer à l’infirmerie et quelqu’un allait venir le chercher pour qu’il rentre chez lui. En quelques sortes, ils ne servaient à rien. Mais ce n’était pas pour autant qu’ils ne pouvaient pas s’inquiéter pour le jeune homme. Peter se doutait qu’il s’inquiétait moins que Gwen, il osait croire qu’il la connaissait assez pour savoir qu’elle se faisait un sang d’encre pour lui. Ils étaient proches après tout, c’était normal. Peter du coup, s’inquiétait un peu pour Gwen. Il espérait quand même qu’elle n’allait pas trop se prendre la tête avec l’état d’Harry et que ce dernier allait vite se remettre, afin de soulager tout le monde. Enfin, déjà, la jeune femme acceptait de retourner en cours, c’était une bonne chose. Le cours de sport allait permettre de se vider complètement la tête. Peter adressa un petit sourire à la jeune femme, en réponse au sien qui semblait plus triste qu’autre chose. Ils rassemblèrent leurs affaires et prirent la direction du gymnase, reprenant le même chemin qu’à l’allée. Parker ne dit rien, il ne savait pas vraiment quoi dire. Il n’était pas doué pour ce genre de chose, quand il était question de réconforter quelqu’un. C’était un coup à ce qu’il lance une blague foireuse, qui n’arrangerait rien du tout. Mais en même temps, il trouvait ce silence très pesant.
Cependant, Peter aurait préféré rester dans le silence plutôt que d’entendre son amie lui demander comment il avait fait pour rattraper Harry, quand il avait failli passer par-dessus la rambarde. Le jeune homme savait parfaitement comment il y était parvenu, pourquoi il avait réussi à le rattraper alors que c’était impossible pour un humain normal. Evidemment, Peter n’avait pas l’intention de dire quoi que ce soit de sa double vie à Gwen.
« J’ai eu, de la chance. » Répondit-il dans un premier temps, ne sachant pas vraiment comment expliquer logiquement les choses. Il comptait énormément sur le fait que Gwen n’avait pas fait attention aux détails pour s’en sortir. « Je me trouvais pas loin et… l’adrénaline à fait le reste. »
Après tout, on pouvait être capable de faire de grande chose quand on avait peur. Et Peter avait vraiment eu peur qu’Harry tombe. Après, il y avait de forte chance pour que le jeune homme n’ait pas réussi à le rattraper en temps normal et pour le coup il se félicitait d’avoir ses capacités. C’était dans ce genre de moment qu’il se disait que la morsure d’araignée était une bonne chose. Même si sa vie de justicier n’était pas vraiment facile à combiner avec une vie normal et qu’il y avait énormément de sacrifice à faire, ou à endurer. Mais il était devenu Spider-Man pour une bonne raison, il avait envie de croire que c’était son destin de venir en aide aux autres. Sans pour autant que les autres soient au courant. C’était difficile de garder le secret, Peter avait bien envie de mettre Gwen dans la confidence, mais il ne pouvait pas se permettre de le faire.
e la chance, hein ? La jeune femme avait du mal à croire qu'il n'ait pu s'agir que de cela. Tout s'était passé très vite, et son interprétation des faits était certainement biaisée par l'émotion et l'angoisse qu'elle avait éprouvée à l'idée qu'il arrive du mal à son meilleur ami, mais tout de même, la force dont avait fait preuve Peter lui avait quelque peu semblé... surhumaine... Elle s'était abstenue de tout commentaire sur le moment, parce qu'il y avait eu bien plus important à ses yeux mais maintenant que la situation était apaisée, et qu'Harry était entre de bonnes mains, elle pouvait s'attarder plus longuement sur ce qui s'était passé... Mais elle n'aurait manifestement d'explication autre que celle que Peter venait de lui fournir. En même temps, que vouloir d'autre, comme explications ? Elle ne savait pas franchement à quelle réponse elle s'était attendue. Si Peter était un mutant capable de soulever dix fois son poids, elle avait envie de croire qu'il l'aurait mis au courant. Et bien sûr, une réponse de type "oui, au fait, je suis Spider Man", ne lui effleurait bien évidemment pas l'esprit. Il fallait donc se contenter de cette explication : tout s'était passé très vite et elle n'avait pas vraiment pu analyser la situation, et l'adrénaline était la meilleure amie des situations les plus désespérées... Pourquoi chercher midi à quatorze heures, après tout. L'essentiel, c'était que Harry était sain et sauf, qu'il allait être pris en charge comme il se doit, et que pour leur part, ils pouvaient retourner en cours... plus ou moins sereinement.
-En tous cas, c'était très courageux de ta part. reconnut-elle avec sincérité.
Et elle le pensait. Le geste de Peter avait été héroïque (logique, pour un super-héros), et la situation aurait pu prendre un tournant véritablement tragique... Ils avaient évité le pire, du moins la jeune femme l'espérait... Elle ne pouvait pas imaginer, bien sûr, que le mal qui rongeait son meilleur ami de l'intérieur allait avoir de sérieuses répercussions pour tous, sans exception, et pour eux-deux en particulier, d'ailleurs. Elle n'ajouta rien après ce compliment accompagné d'un sourire sincère. Ils venaient de descendre les étages qui menaient au gymnase. Il allait être plutôt difficile de se remettre dans l'ambiance du cours, après ce qui venait de se passer, mais elle était d'avis que se dépenser un bon coup ne lui ferait pas de mal, bien au contraire, et ce serait sans doute un très bon moyen de chasser ses mauvaises pensées. Elle n'allait quand même pas cesser toute activité jusqu'à avoir eu des nouvelles de l'héritier Osborn, ce qui pourrait ne pas arriver avant quelques heures (elle ne savait pas alors combien elle se montrait optimiste en faisant de tels pronostics), mieux valait reprendre le cours logique et normal de leurs vies, comme si de rien n'était. Et pour cela, il valait sûrement mieux un cours qui permettait de bouger et de se dépenser qu'un autre où l'on demeurait statique sur sa chaise, à tenter de réfléchir quand les pensées étaient tentées de fuir ailleurs.
Accueil
Lun 19 Jan - 14:56
