Cela faisait bien une demi-heure que Pepper se trouvait sur le bord du trottoir, le téléphone à l'oreille. Elle passait son temps à appeler son patron, qu'elle ne voyait pas arriver, et elle passait son temps à tomber sur son répondeur. Qu'il arrive en retard ne la surprenait même pas en plus, ce qui était quand même grave quand on y pensait. On ne pouvait pas dire que Tony était un réel exemple de ponctualité, surtout quand cela concernait ses devoirs. Pour s'amuser ou travailler sur ses armures, l'homme était toujours présent. Mais pour assister à un procès, ce n'était pas le cas bien sûr. Sauf que pour le coup, la femme ne savait même pas s'il avait l'intention d'arriver. Si elle avait pu l'avoir au téléphone, elle aurait pu le savoir, mais il ne répondait pas. Pepper se doutait bien que son patron était en train de filtrer ses appels, qu'il n'avait pas envie de lui répondre juste. Cela l'ennuyait, cela l'énervait même. Elle se retrouvait là à attendre comme une idiote, prête à foncer quand il allait enfin pointer le bout de son nez. Ce n'était pas faute de lui rappeler d'être à l'heure bien sûr. Un nouveau regard sur son téléphone, puis sur sa montre, cela faisait maintenant une demi-heure de retard. Elle espérait qu'il allait bientôt arriver, s'il arrivait.

Un homme vint la voir, lui demandant où se trouvait Monsieur Stark. Bien sûr, elle était tout bonnement incapable de répondre. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait, s'il était sur la route ou non. Elle sourit donc, se contentant de répondre qu'il allait arriver en espérant ne pas être en train de mentir. L'homme ne sembla pas vraiment convaincu, il annonça à la femme qu'ils allaient commencer sans lui dans quinze minutes si jamais il n'était toujours pas là.

« Il sera là. » Prononça Pepper, toujours en souriant, et l'homme s'éloigna. Son sourire s'effaça de son visage et elle tenta de nouveau d'appeler son patron. « Allez Tony, répondez ! »

Evidemment, elle tomba une nouvelle fois sur le répondeur. Pepper claquait son talon contre le sol d'impatience. Tony exagérait clairement, ce n'était pas rien ce procès. Il devait être présent, il avait intérêt à l'être. Pour le coup, la femme n'allait pas pouvoir le remplacer, elle n'allait pas pouvoir faire acte de présence pour lui. Et surtout, elle ne risquait pas de le sortir d'affaire. Il devait être présent, il n'avait pas le choix. Et il le savait, elle lui avait rappelé ce détail tant de fois ces derniers jours. Elle l'avait même vu la veille et elle lui avait rappelé l'heure du rendez-vous. Mais qu'est-ce qu'il faisait ? Pepper relança son regard vers sa montre, il ne restait plus que cinq minutes avant qu'ils ne commencent sans lui. Elle perdait complètement espoir, il n'allait jamais arriver. Et par miracle finalement, sa voiture finit par arriver dans son champ de vision et se garer devant elle.

« Dépêchez-vous, vous êtes en retard ! » Dit-elle en s'approchant de la portière qui s'ouvrait. « Ils vont commencer sans vous ! »

Pepper avait essayé de se convaincre que Tony allait bien venir, qu’il n’allait pas se contenter de poser un lapin à tout le monde. Il était en retard, comme d’habitude, mais il allait venir. Elle voulait y croire en tout cas, même si les minutes qui s’écoulaient rapidement n’aidaient pas la jeune femme à garder son calme. Elle avait son téléphone dans la main, cherchant à joindre son patron de nombreuses fois, espérant qu’il finisse par l’appeler. Mais il restait silencieux, désespérément silencieux. Pepper frappait du pied sur le sol, ne cachant rien de son impatience. Puis finalement, il arriva enfin. Pepper ne tarda pas à foncer sur lui pour lui demander de se dépêcher, alors qu’il sortait le plus naturellement du monde de sa voiture. Il y avait une grande différence entre eux deux, Pepper stressait énormément au contraire de Tony qui semblait toujours si calme. En fait, femme devait sans aucun doute stresser pour eux deux. Elle était comme ça, elle n’aimait pas le retard et malheureusement cela ne posait pas de problème à son patron. Le souci, c’était qu’elle était toujours en première ligne pour régler les problèmes causés par l’homme. Mais il était bien là et ils allaient pouvoir se rendre dans le tribunal à temps, avant que le procès ne commence sans eux. Ils montèrent quelques marches avant que Pepper ne s’arrête, après la remarque de son patron, pour remettre correctement sa cravate. Oui, elle avait un côté perfectionniste en plus du reste.

« Vous êtes parfait. » Physiquement parfait, il y avait énormément de chose que la femme changerait si elle pouvait dans le comportement de l’homme. Mais physiquement effectivement, il n’y avait rien à redire. Il possédait son charme naturel de toute façon, celui qui lui permettait de se mettre dans les petits papiers des autres. Evidemment, Pepper ne pouvait pas être indifférente au charme de son patron, mais ce n’était pas le moment d’y penser. Ils montaient les marches, s’approchant des journalistes. « Je vous en prie, essayez de ne pas être trop… vous-même. »

Dit-elle entre ses dents, affichant un sourire puisqu’elle approchait des journalistes et des caméras. Un sourire forcé bien sûr, puisqu’elle avait simplement l’impression qu’elle allait exploser de l’intérieur. S’ils pouvaient se contenter d’avancer rapidement et de se rendre dans la salle du tribunal, l’affaire était quand même importante. Quelques journalistes s’approchèrent d’ailleurs, espérant obtenir des informations de la part de Tony Stark. Même avant d’être Iron Man, l’homme avait énormément de succès médiatique, mais c’était pire maintenant. Autant dire que ces histoires d’armure n’arrangeaient clairement pas le travail de Pepper.

« Rien ne sera dit avant le procès ! »

Lança-t-elle, peinant à cacher son impatience, aux journalistes en entraînant son patron vers l’entrée. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il était du genre à se pavaner devant les caméras, mais ce n’était vraiment pas le moment. Le temps de monter les dernières marches, d’entrer dans le bâtiment et de s’installer dans la salle, le début du procès approchait à grand pas. D’ailleurs, cela ne tarda pas une fois que Tony fut un place.