En soit, Beth n'a jamais réellement eu à se plaindre de son enfance, ni même de sa vie en général. Née dans une famille modeste dans la banlieue londonienne, elle n'a manqué de rien et a suivit une scolarité on ne peut plus normal. Tout du moins jusqu'à l'adolescence, où les choses se compliquèrent légèrement. Rien de bien étrange en soit, étant donné que cette période de la vie est à peu de personnes près la plus difficile à passer sans que quelconques embûches ne se trouvent sur le chemin. Une sorte d'épreuve permettant d’accéder à l'âge adulte en somme. Certains s'en sortent très bien et ne font presque pas souffrir leurs parents. Quelques crises de nerfs par ci par là, histoire de donner raison aux préjugés de la crise de l'adolescence, mais rien de plus. Pour Beth, ce fut loin d'être aussi calme. Enfant unique, elle ne s'était pas rendue compte jusqu'à cet instant des nombreuses « difficultés » que l'on pouvait rencontrer dans la vie et, par exemple, la notion de partage n'avait jamais réellement germé dans son esprit. Ce n'est pas qu'elle n'était pas généreuse, c'était plus complexe que cela, une sensation que seuls les enfants uniques semblaient pouvoir comprendre. Disons, pour être plus clair, qu'il lui était difficile de faire interférer trop de personnes avant elle, dans une sorte d'égocentrisme inconscient. Pour autant, elle voulait réellement remédier à cela, sa vie sociale en dépendait. C'est que les gamins n'étaient pas vraiment du genre patients au collège...

Sans s'en rendre vraiment compte, et sans doute parce que cette chose se trouvait en elle depuis le jour de sa naissance, elle commença à développer un trouble assez important de la personnalité. Dans une recherche d'elle même, elle avait finit par découvrir cinq facettes différentes en elle. Cinq personnalités propres, toutes regroupées dans une seule et même plastique, mais – et c'est là que les choses se compliquaient – pas toujours dans un seul et même corps. Quand pour la première fois l'une d'entre elles fit son apparition juste devant elle – un clone parfait qui ne se différenciait d'elle que par sa longue chevelure blonde et bouclée, ainsi que, bien évidemment, une personnalité on ne peut plus différente à la sienne – Beth comprit qu'elle était non seulement devenue un danger pour elle même mais également pour ses proches. Le côté rebelle qu'elle avait toujours eu lui permit de trouver le courage de partir à l'autre bout de la planète – aux États-Unis pour être plus précis – pas loin de deux ans avant sa majorité. Ce fut là bas qu'elle tenta de comprendre ce qu'elle était, ce qu'il pouvait bien se passer avec elle, et surtout, vers qui elle pouvait bien se tourner pour régler le problème.

Presque sept ans plus tard, elle sait un peu mieux qui elle est et connaît à présent sa condition de mutante. Elle a également appris l'existence des x-men et supporte assez mal l'idée qu'ils ne lui soient jamais venus en aide. Peut-être n'était-elle pas assez désespérée pour cela, ou peut-être encore la considéraient-ils comme trop dangereuse ou difficile à contrôler... Quand bien même ce dernier point était une vérité puisqu'elle même ne parvenait pas encore complètement à garder son gène mutant sous son contrôle, elle ne peut s’empêcher de leur en tenir rigueur. Elle ne sait pas vraiment comment elle serait amenée à réagir si son chemin croisait le leur un jour – ce qui, en soit, risquait bien d'arriver à un moment ou à un autre.

Quand bien même Beth a finit par s'adapter à sa nouvelle vie américaine ainsi qu'à sa condition de mutante, elle reste tout de même assez perturbée par la découverte assez violente de ce dernier point. Elle ne peut s’empêcher de considérer sa mutation comme une malédiction puisqu'elle est finalement la cause de la perte de sa famille et toute la vie qu'elle s'était construite à Londres. Elle ne niera cependant jamais qu'elle la trouve bien pratique parfois et qu'elle lui a bien servit lorsqu'il fallait survivre. Voler sa nourriture ainsi que ses vêtements, et fuir les divers agents administratifs s'avéra d'une facilité exemplaire lorsqu'on était capable de tromper tout le monde avec quelques légers changements physiques, ainsi que vestimentaires lorsqu'elle eut appris à le faire, quelques années plus tard.

A force de côtoyer ses trois clones, elle a finit par réussir à les apprivoiser – si le terme peut réellement être employé ici – mais il existe encore quelques ratés. Alors que la majeure partie du temps, elle parvient à les contenir en elles, changeant concrètement de personnalité sans se dédoubler, il arrive encore que l'un d'entre eux s'échappe de son contrôle. C'est un point sur lequel elle travaille, espérant devenir bientôt maître parfait de son pouvoir. En soit, ce qui pourrait être appeler schizophrénie et qui, en vérité, s'y rapproche de très près, ne devrait pas tarder à être totalement invisible aux yeux de tous. Bien entendu, ceux qui savent bien regarder, et notamment les autres mutants donc, ne seront pas dupes bien longtemps, mais Beth se montre néanmoins le plus vigilante possible.

Beth est une personne sociable qui n’éprouve pas réellement de mal à tisser des liens. Pour autant, ses attitudes rebelles, aussi bien dans l'apparence que dans le comportement, ne lui facilitent pas tout le temps les choses, dans certains milieux en particulier. Mais c'est aussi grâce à son manteau de cuir et son maquillage sombre que la demoiselle est reconnaissable. Une folle, une bcbg ou encore une baba cool doublée d'une intellectuelle se trouvent cependant en elle également. Il suffit de demander (ou pas...).