You don't have to be a bad-ass to be a superhero. You just have to be brave.
E
lle avait entendu ce cri, perçant, terrible, envahir l'obscurité de la nuit, et briser un silence jusque là de plomb, il n'y avait pas âme qui vive dans les rue du Bronx à cette heure tardive, ou aucune, en tous cas, qui ne se laisse apercevoir. Et si un cri à ce point assourdissant avait dû réveiller tout le voisinage (plusieurs lumières d'appartements s'allumèrent, d'ailleurs, et il fallait gager que leurs propriétaires avaient regardé par la fenêtre afin d'observer ce qui se tramait, sans pour autant bouger leurs augustes derrières), personne ne réagissait. Mindy, vêtue de pied en cap de sa tenue de justicière ne devait que patrouiller, cette nuit là, mais dans des rues aussi peu sûres que celles où elle avait établi son secteur (et celui de Dave, quand son travail ne l'empêchait pas de l'accompagner, comme cette fois précise), même lorsqu'on ne cherchait pas le mal, le mal venait à vous. Mindy courut dans la direction de ce bruit. Pour retrouver une jeune femme d'une vingtaine d'année, la robe déchirée, des larmes plein les yeux, impossible à calmer. Il n'était malheureusement pas difficile de deviner ce qui lui était arrivé. Mindy, alors qu'elle s'approchait de la jeune femme afin de s'assurer qu'elle n'avait rien de grave, du moins physiquement, vit son agresseur courir et disparaître à l'angle d'une rue. Si elle courait maintenant, elle aurait une chance de le stopper. Elle regarda alternativement cette silhouette en train de s'évanouir, celle d'un connard qui recommencerait si on ne l'arrêtait pas, et la jeune femme, laissée seule à son sort, traumatisée. Elle était clairement plus douée pour attraper les "méchants" que pour assurer le soutien psychologique des victimes, mais elle ne pouvait quand même pas la laisser en plan.. Ou bien si...Une voisine conciliante sembla bien vouloir prendre la peine de voir ce qui se passait, et se proposa de l'amener chez elle, en sécurité. Elle avait appelé les flics, disait-elle. Bon ben, comme ça, son choix était fait, et plus que fait. De toute manière, la victime encore sous le choc la regardait comme une extra-terrestre, visiblement pas très confiante à l'idée de se faire aider par une ado à la perruque violette et au costume fait main. Bah !
Mindy avait perdu du temps en tergiversation, mais elle pensait quand même pouvoir rattraper son retard sur ce connard de violeur. Non pas qu'elle avait le moindre pouvoir de super vitesse, elle comptait juste sur le fait que ce beau salaud allait forcément arrêter de courir à un moment donné, ne serait-ce que pour ne pas avoir l'air trop suspect (contrairement à elle, mais elle en était à un stade où attirer la suspicion était bien le cadet de ses soucis). Elle, elle carburait dans l'espoir de lui mettre la main dessus histoire de lui faire passer le sale quart d'heure (ou moins, elle supposait que ce serait plutôt rapide) qu'il avait bien mérité. Elle pensa l'avoir perdu de vue, elle commençait à perdre de son souffle, et elle se demandait si elle n'avait pas emprunté la mauvaise rue... En fait, elle avait presque abandonné... Jusqu'à le retrouver tout de même, SA proie. Comme collée contre un mur, ses pieds et ses jambes étaient collées aux briques par ce qui semblait être un amas consistant de toiles d'araignées.
You don't have to be a bad-ass to be a superhero. You just have to be brave.
Peter avait retrouvé son rythme de sortie nocturne. Après son aventure avec cette chose noire étrange, Spider-Man avait en partie disparu. Mais il était de nouveau dans la place. Il avait de bonnes actions à rattraper. Sa première vraie sortie avait été mouvementée par le Bouffon Vert, mais le jeune homme devait bien avouer que cela lui avait manqué. Depuis que Peter était devenu l’homme araignée, sa avait pris un sens complètement différent. En même temps, cela ne pouvait qu’arriver quand on était piqué par une araignée radioactive. Peter avait donc passé la fenêtre de sa chambre, vêtu de son costume et avait commencé sa ronde. Il sauta de toit en toit, s’aidant de ses toiles et parcouru les rues de New-York. La nuit était calme, Spider-Man n’avait pas grand-chose à faire. Il aida une vieille dame à porter son sac jusqu’à chez elle. Ensuite, il s’installa sur un toit du Bronx, sortant quelques cours pour réviser. Parce que même si le jeune homme était un super-héros, il était quand même étudiant et il devait faire ses devoirs. Peter avait la tête à l’envers, il s’était plongé dans un cours de langue. A choisir, il préférait vraiment les sciences. Soudain, il entendit au loin une voix crier. Rapidement, le jeune homme se redressa, rangea son cours dans son sac et accrocha ce dernier grâce à un morceau de toile sur le mur. Il avait donc rapidement avancé vers l’endroit d’où le cri semblait venir. Quand il arriva sur place, en haut de son toit toujours, Spider-Man remarqua une jeune femme à terre en compagnie d’une fille bizarre aux cheveux violets. Il ne prêta pas plus attention à la victime, fonçant vers l’agresseur. Ce bougre courrait rapidement, mais il ne pouvait rien contre la vitesse de Peter. Alors qu’il entrait dans une nouvelle ruelle, le jeune homme se laissa tomber devant lui.
« Bah alors ! Où tu cours comme ça voyou ! »
Lança-t-il rapidement avant de pointer ses mains devant lui et de lancer des toiles, afin d’attacher les mains et les pieds de l’agresseur au mur. Ce dernier lança plusieurs insultes à l’adresse de l’homme araignée, sans que ce dernier n’y prête réellement attention. Il n’avait pas eu besoin de beaucoup pour comprendre que l’homme avait agressé cette jeune femme, au vu de la manière dont ses vêtements étaient déchirés. Il ne méritait rien de plus que la prison donc. D’ailleurs, la police devait déjà être au courant, puisque Peter entendit des bruits de pas approché. Par habitude, le jeune homme sauta sur le mur pour rejoindre le haut du toit et ne pas se faire voir. Mais alors qu’il pensait voir un officier débarquer, ce fut cette fille bizarre aux cheveux violets. Les justiciers étaient légions dans les rues de New-York maintenant, il y avait énormément de « super-héros ». Peter ne savait cependant pas qui était cette fille. Il décida de descendre de sa cachette, se lançant dans le vide et apparaissant derrière l’inconnue.
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U
n vaurien (ça, c'est pour rester poli, parce que Mindy le qualifierait plutôt de p*tain d'enfoiré de fils de p*te, mais bon) scotché à un mur par un amas de toile d'araignées, ça pouvait surprendre, c'est clair, mais il ne fallait pas être devin pour savoir qui était à l'origine de cela. Spider Man était passé par là, le crime étant très frais, il ne devait pas être bien loin, mais Hit Girl supposait quand même que l'homme araignée avait pris la poudre d'escampette. Sauf que non, et elle sursauta légèrement quand elle entendit sa voix pile derrière lui, et se maudit immédiatement d'avoir eu une telle attitude aussitôt que la surprise la lui avait insufflé. Elle se rattrapa à temps, cependant, pour se tourner vers Spider-Man, prenant bien soin de se montrer un rien blasée. Ça lui ferait mal de jouer les groupies de l'homme-araignée, il en avait assez pour se vautrer à ses pieds... Et puis, elle l'avait mauvaise, quelque part, non seulement il l'avait devancé et lui avait chouré SA cible, mais en plus, il se permettait de se la péter. Non mais et puis quoi encore. C'est pas parce qu'il était connu du grand public qu'elle devrait s'aplatir devant lui et se considérer comme une justicière de bas étage. Au moins, elle, n'avait jamais disparu de la circu... Bon, ok, si, elle avait effectivement disparu de la circulation, et pendant un an et demi, en plus. Mais elle n'avait jamais cessé ses activités, ceci dit. Lui, elle pensait qu'il avait rangé la chemise jusqu'à ce soir, c'est en tous cas ce qu'avait dit la rumeur, rumeur colportée ensuite par la presse.
-Du travail bâclé, si tu veux mon avis, répliqua-t-elle d'un ton un peu dédaigneux. Hit Girl possèderait-elle une fierté mal placée ? Bah ! Comme si vous ne le saviez pas. Elle soutint le regard de Spider-Man autant qu'elle le put à travers leurs masques respectifs, avant de détourner les yeux pour les poser sur le violeur notoire qui devait se faire dessus, à l'heure actuelle, toujours bloqué par ses liens en toiles d'araignée. T'avais l'intention de le laisser comme ça et d'attendre que les flics viennent le coffrer ? Elle s'avança un peu plus en direction de celui qu'elle voulait pour future victime. La prison n'est pas un châtiment assez doux pour ce genre de connards. Et encore, ça c'est si les poulets daignent faire leur job correctement. elle tira de sa ceinture son couteau papillon, l'un de ceux que son père lui avait offert. Non, elle ne plaçait aucune confiance dans la police. À part Marcus, elle les qualifiait tous de, je cite "putain d'assistés". Livrer ce gars aux flics, c'était prendre le risque de le voir s'en tirer blanc comme neige, prêt à traumatiser d'autre filles innocentes. Y'a qu'un seul moyen d'arrêter les connards de cette espèce. ajouta-t-elle en s'approchant plus encore en approchant dangereusement son couteau des parties intimes. T'auras du mal à t'en servir si je te la coupe, pas vrai ? fit-elle, cette fois à l'adresse de sa cible.
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Peter quand il portait son costume avait tendance à se montrer légèrement différent de quand il était simplement Peter Parker. Il avait tendance à se montrer plus sûr de lui, il n’hésitait même pas à se venter. Ce qu’il venait de faire, en arrivant derrière Mindy, concernant le fait qu’il avait arrêté facilement ce criminel. C’était un violeur, il ne méritait donc pas de courir dans les rues et il était donc important de l’arrêter. Ce que Spider-Man venait de faire, d’une manière assez artistique. Il avait l’intention de livrer ensuite l’homme aux autorités, mais avant, il s’amusait à se venter auprès de cette justicière masqué. Il n’imaginait pas une seule seconde qu’il connaissait la jeune femme sous le masque, même si on ne pouvait pas dire que Peter connaissait réellement Mindy. Mais il ne faisait pas le lien entre cette jeune femme aillant partagé un instant des cours au lycée et Hit-Girl et c’était le but. Si les super-héros agissaient pour la plupart incognito, c’était parce qu’il y avait une bonne raison. Cela leur permettait de protéger leurs vies privées et leurs proches. Il semblait que la jeune femme n’était pas réellement impressionné par le travail de l’homme araignée, le traitant même de bâclé avant de demander au jeune homme s’il avait l’intention de le laisser comme cela en attendant que la police arrive. C’était plus ou moins l’idée, cela dépendait du temps que la police pouvait mettre avant d’arriver sur les lieux. Parfois, ils étaient rapides et Spider-Man n’avait qu’à laisser les criminels sur place. D’autre fois, il prenait la peine de les conduire directement au commissariat le plus proche.
« C’est l’idée oui. » Commença-t-il juste après les paroles de la jeune femme, ne se gênant pas réellement pour parler en même temps qu’elle. « Ou bien je le conduis directement… quoi ? »
Peter venait de réaliser que la justicière n’avait pas réellement les mêmes intentions que lui, puisqu’elle affirmait haut et fort que la prison n’était pas fait pour cet homme. Le jeune homme savait bien que la police n’était pas toujours parfaite (ils n’avaient pas été capable de trouver l’assassin de Ben par exemple), mais ce n’était pas une raison pour aller dans les extrêmes. La justice devait être respectée, sinon c’était la dérive. Peter savait bien qu’il était important de prendre ses responsabilités quand on avait le pouvoir, sans en faire trop pour autant. Le jeune homme ouvrit grand les yeux en voyant la jeune femme tirer un couteau de sa ceinture et s’approcher dangereusement du criminel (qui devenait soudain bien pale). Rapidement Spider-Man se rapprocha aussi, se mettant entre la justicière et sa cible en levant bien les bras devant lui.
« Hey mais ça va pas non ! C’est quoi ces méthodes de barbares ! » Bon au fond, le violeur le méritait sans doute, mais ce n’était pas la manière d’agir de Peter. Il devait être envoyé à la justice, jugé et emprisonné pour le crime qu’il avait commis. C’était faire bien trop de dérive que faire justice soit même comme cela. « Ce n’est pas ma façon de faire, je l’emmène à la police c’est tout ! »
Peter ne le voyait pas, mais le criminel lui lançait un regard de soulagement.
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M
indy poussa un soupir exaspéré et leva les yeux au ciel quand l'homme-araignée se posta devant elle pour l'empêcher de mettre à bien ses plans vis à vis de ce sale violeur. C'était bien les mecs, ça, dès qu'il était question de leurs attributs virils, un genre de solidarité masculine faisait immédiatement son office. Connards ou innocents, ils ne supportaient pas que ce qui pendait entre les jambes d'un mâle, même si ce n'était pas eux, soit malmené. Non mais franchement. Enfin, au moins, il était facile de savoir où donner le coup pour immédiatement faire son petit effet et être sûr de faire mal, bien mal. Mais un bon coup de pied dans les burnes ne suffirait pas à rendre à cette pauvre agressée l'innocence qui lui avait été volée. Elle était déjà bien gentille, se trouvait-elle, de seulement vouloir arracher à ce pervers son organe génital déifié... Elle aurait tout aussi bien pu l'aplatir contre le bitume et lui faire pousser son dernier soupir. Mais la leçon serait moins bien apprise alors. Et moins satisfaisante. Sérieusement, qu'il la laisse faire, qu'est-ce que ça pouvait lui foutre, qu'elle lui arrache son pénis. Quand un homme en faisait si mauvais usage, il ne méritait tout bonnement pas d'en posséder. Bon, ok, ses méthodes étaient, comme d'habitude, d'une violence extrême, et c'était cela qui devait avant tout déranger le super héros, la torture en elle-même plutôt que le lieu physique où elle s'établissait. Il est certain qu'elle n'employait pas les même méthodes que la plupart des justiciers. La manière douce et pacifique, elle avait beau faire, elle connaissait pas. Et pour elle, surtout, ça ne fonctionnait pas. Ces personnes ne méritaient aucune clémence, aucune indulgence. Il fallait être radical avec ces connards, sans quoi le message n'avait aucune chance de rentrer. Et les flics, de ce côté là, avaient à ses yeux beaucoup à apprendre.
-Les flics sont soit des pourris, soit des connards incompétents dépassés par leur propre système. Laisse ce pervers à leur merci, ils le relâcheront dans la nature dans une poignée de semaine et il sera de nouveau libre de ruiner la vie d'un tas d'autres de ces pauvres filles. Je me réserve juste la garantie qu'il ne recommence pas.
Et elle pensait le moindre mot de son discours. S'il n'y avait eu Marcus, elle aurait véritablement considéré que la police n'était capable de rien. La Justice n'avait clairement pas fait son boulot comme il le fallait, quand elle avait envoyé son père en prison, et que sa mère avait fini par en mourir. La Justice n'avait rien fait pour sauver son père, à aucun moment. Pour Mindy, il n'existait jamais que la Justice de la rue. Et rien de plus. Elle ne faisait confiance en aucune autre, et elle se fichait bien que le glorifié Spider Man ne soit pas de son avis. D'ailleurs, son couteau pointait dans sa direction.
-Tu me laisses lui régler son compte, maintenant ?
Non, bien sûr, elle n'avait aucune intention de lui faire du mal. Mais des fois que ça suffise à l'intimider, on sait jamais...
You don't have to be a bad-ass to be a superhero. You just have to be brave.
Peter n’eut pas d’autre choix que de se mettre entre la justicière masquée et le violeur, afin de l’empêcher de lui faire sa fête. Le jeune homme comprenait bien que la jeune femme (il se permettait de croire qu’elle était une femme au son de sa voix et qu’elle n’était pas très vieille) désire faire payer convenablement son crime à l’homme, mais ce n’était pas sa méthode à lui. Spider-Man n’usait pas de ses pouvoirs afin de se venger, ou de venger les autres (même si ce n’était pas toujours facile), il les mettait simplement au service du bien. Ce criminel devait payer pour son crime, mais avec la justice et non pas de cette manière. Cela n’allait pas servir la ville, bien au contraire, ça ne ferait que la rendre plus anarchique encore. Peter n’avait donc pas l’intention de laisser la justicière faire n’importe quoi avec son criminel, c’était bien lui qui l’avait arrêté après tout. Et bien sûr, tout cela n’avait rien à voir avec le faite que l’inconnue avait l’intention de s’en prendre aux bijoux de famille du violeur, même si le fait d’imaginer la scène provoquait une vive douleur à Peter. Le jeune homme pouvait bien comprendre qu’elle n’avait pas confiance en la police, mais ce n’était pas une raison pour avoir des méthodes aussi barbare. Ce n’était pas son genre de faire comme cela, il n’allait donc pas la laisser faire. Il avait toujours confié les criminels qu’il avait arrêtés à la justice, sans trop les malmener. Peter baissa son regard vers le couteau de la justicière, qu’elle pointait sur lui. Il se tenait prêt à agir au moindre mouvement de la jeune femme, afin de ne pas se faire empaler en voulant sauver un violeur (quel comble).
« Non, je l’emmène à la police que tu le veuille ou non. Je suis arrivé en premier après tout ! »
Il plaisantait, souriait même sous son masque mais on ne pouvait pas le voir, mais il n’en menait pas complètement large non plus. Il ne connaissait rien des intentions de la justicière, il se montrait donc prudent, même si ses paroles pouvaient avoir tendance à l’énerver. Tant pis, le but pour lui c’était de sauver les bijoux du criminel. Il n’allait pas s’en sortir non plus, il avait bien l’intention de le conduire à la justice et il croyait assez en sa bonne foi pour qu’il termine en prison pour le crime qu’il avait commis. Mais au moins, il allait être entier.
« Aller vas jouer avec ton couteau ailleurs ! Tu devrais plutôt t’amuser avec des poupées tu sais ? »
Est-ce qu’il faisait bien de la provoquer de cette manière, sans doute que non, mais tant pis. On ne pouvait pas dire que l’humour de Peter volait bien haut quand il avait son costume. Il allait peut-être payer les conséquences de ses actes, mais le jeune homme pensait surtout à empêcher la justicière masquée de s’en prendre au criminel. Quelles méthodes barbares quand même, c’était dingue.
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« J
e suis arrivé en premier ».. Je suis arrivé en premier ! Qu'est-ce qu'il fallait pas entendre ! Leur querelle était manifestement puérile, et ne volait clairement pas bien haut. Mais à quoi s'attendre, après tout ? Ils avaient tous les deux le même âge, même s'ils n'en savaient rien, et lorsqu'on ajoute dix à l'âge de raison, on est loin d'être raisonnable. On est même puéril au possible. Deux gamins qui se tiraient la bride pour un pauvre connard, un violeur de bas étage qui ne méritait certainement pas que Hit-Girl et Spider-Man réunis se prennent la tête pour décider de son sort. D'ailleurs, il n'en menait pas large, ce pauvre gars. Il devait y avoir plus agréable dans la vie que de savoir à quel sauce l'on va être mangé. Mais en même temps, il ne méritait pas la moindre considération, et encore moins qu'on se montre agréable envers lui. Ce qu'il était en train de vivre, il l'avait manifestement cherché. Pour le reste, il allait falloir se décider, et vite. Son petit discours sur le milieu de la police et son apanage d'incompétents qui remettraient ce type en liberté d'ici quelques semaines n'avait pas l'air de faire effet sur son interlocuteur. Manque de pot. C'était son meilleur argument. Et franchement, elle ne pigeait pas. Il était soucieux de justice, lu aussi. Il ne voulait pas que ce type reprenne sa vie de sale violeur, si ? Elle ne l'empêchait pas de l'emmener à la police par après, elle voulait seulement avoir son assurance qu'il ne recommancerait pas. Et ce n'était certainement pas parce que Spider Man en personne la lui refusait que cela allait changer quelque chose. Mindy savait se battre pour obtenir ce qu'elle désirait, c'était même l'une de ses qualités majeures : cette détermination qui régissait bon nombre de ses actes et de ses pensées pour ne pas également dire sa manière d'être au quotidien. Elle aurait pu tenter de discuter encore un peu, quand bien même elle était bien plus forte à jouer du couteau qu'à parlementer, mais la réflexion désagréable que lui fit son interlocuteur acheva de lui faire changer son fusil d'épaules. S'il voulait vraiment jouer à ce petit jeu, alors ils allaient jouer. Mais qu'il soit assuré que, de son côté, elle ne lâcherait absolument rien. Il état prévenu. Et s'il ne l'était pas encore, elle comptait bien se montrer très explicite. Personne ne la traitait de gamine, directement ou indirectement, sans subir ses foudres, et il allait bien devoir s'en rendre compte.
-Tu préfères que je m'occupe de tes parties d'abord, peut-être ? Si t'en as... Les araignées ont pas de couilles, c'est bien connu.
Celle-là était facile, c'est clair. Mais en même temps, il la chauffait sérieusement. Séparer Spider-man de ses bijoux de famille ne faisait pas partie de ses intentions premières, quelque part, même, elle estimait ce justicier qui avait les mêmes intérêts qu'elle, même si leurs méthodes différaient très clairement. Mais il ne fallait pas la chercher, c'est tout. Et encore moins vouloir contrecarrer ses plans. Et pour cette raison, elle avait encore approché son canif, le pointant clairement dans une direction loin d'être équivoque.
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Peter n’avait pas l’intention de laisser cette justicière bizarre faire ce qu’elle voulait de l’homme qui se trouvait coincé dans sa toile. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle avait l’intention de faire à cet homme, même si le couteau en disait long, il n’avait pas spécialement envie de prendre le risque qu’elle le découpe en morceau. Ce n’était pas ainsi que la justice devait avoir lieu aux yeux de l’homme-araignée. Le violeur allait être envoyé en prison, parce que Peter allait le déposer à la police. Spider-Man continuait d’avoir foi en la justice, même après l’histoire de Ben, sinon il ne s’en sortirait pas. Evidemment, ce n’était pas facile tout le temps (surtout quand le crime nous concernait directement), mais il fallait rester droit dans ses basquets (ou dans son costume moulant de super-héros). Cette fille étrange n’allait donc pas s’en aller avec le criminel, il n’allait pas la laisser faire. Cependant, on ne pouvait pas dire que Peter la jouait fine avec la jeune femme, il jouait avec un humour un peu délicat. Il ne se rendait pas encore compte des conséquences de ses actes, mais il allait payer cher ce qu’il venait de dire à Mindy, ne sachant pas encore qui elle était. Les deux justiciers ne se rendaient pas compte qu’ils se connaissaient en dehors de leurs masques, nul doute que cela serait très amusant quand ils allaient s’en rendre compte. S’ils s’en rendaient compte un jour.
« Ouch, c’était bas ça ! »
Lança-t-il quand la jeune femme annonça que les araignées n’avaient pas de couilles, s’en amusant. S’il devait à chaque fois prendre la mouche dès qu’on lui faisait une remarque sur le fait qu’il était plus qu’associé aux araignées, Spider-Man ne s’en sortirait pas. C’était de bonne guerre en plus après ce qu’il lui avait dit. Cependant, c’était bien plus appréciable d’entendre les paroles de la justicière que de voir son canif prendre une direction qu’il n’appréciait vraiment pas. Il n’aimait pas l’idée que cette fille bizarre décide réellement de s’en prendre à ses parties.
« Oh range ça toi ! »
Il ne plaisantait plus maintenant, parce qu’il ne trouvait plus la situation amusante. Ce n’était pas qu’il tenait à ce point à sa virilité (bon d’accord, quand même), il n’avait aucune envie qu’elle l’agresse comme cela. Surtout qu’il n’y était pour rien au fond, c’était quoi cette violence injuste ? Tout ça parce qu’il l’empêchait d’assouvir des pulsions sanguinaires ? En tout cas, Peter n’avait pas l’intention de la laisser faire sans se défendre un minimum quand même. Heureusement que tous les justiciers de New-York (et il y en avait un tas) n’étaient pas tous aussi taré que cette fille bizarre. Afin d’éviter de finir en charpie, le jeune homme décida d’agir. Cette fille n’avait pas l’air d’apprécier trop les conversations, il n’allait pas prendre le risque de l’énerver encore plus en tentant de la convaincre de sa calmer. Alors pour sauver ses « couilles », il lança une toile afin d’attraper le canif de la jeune femme et lui retirer son arme. Pendant ce temps, le violeur se contentait d’observer la scène complètement dérouté. Nul doute qu’il avait une préférence du « vainqueur »
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Ç
a allait virer à l'obsession, cette affaire, au point que l'on pouvait vraiment se demander pourquoi elle tenait à ce point à émasculer ce sale violeur qui n'avait d'autre option que d'observer ces deux justiciers lui disputer un sort plus ou moins terrible, mais dans tous les cas peu enviable. On allait finir par croire qu'elle était fétichiste, ou avait un truc avec les testicules... N'allez pas croire ça. Pitié. Non. Elle aurait pu laisser tomber en d'autres circonstances, si son interlocuteur s'y était prit différemment, peut-être, mais la méthode qu'avait choisi d'adopter l'homme-araignée était loin de plaire à Hit-Girl, plus on lui opposait de résistance, plus elle s'obstinait dans ses intentions. Elle avait un esprit de contradiction particulièrement développé, il faut dire, et il faisait tout pour l'encourager, là... Ceci dit, il était normal qu'il ne se laisse pas faire et ne se laisse pas si aisément séparer de ce qu'il avait entre les jambes... Quand bien même Mindy n'aurait pas agi, elle avait espéré, seulement, intimider son "rival-justicier". Mais quoi qu'elle veuille en penser, ou tenter de se convaincre, ce n'était tout de même pas à n'importe qui, qu'elle avait à faire, et il n'eut aucun mal à la désarmer, lançant l'une de ses fameuses toiles dans sa direction pour la séparer de son canif. Voilà qui n'aidait en rien la situation à se détendre un minimum. L'attention de Mindy était entièrement focalisée sur son interlocuteur, oubliant presque celui pour lequel ils étaient là au départ, et qui attendait toujours un verdict à une situation qui, dans tous les cas, ne lui serait pas profitable.
-Joue pas à ça avec moi, j'en ai deux autres comme ça à ma ceinture, plus deux flingues chargés à bloc.
Et si jamais ça suffisait pas et qu'il s'amusait à les séparer une à une, elle se débrouillait "plutôt" (euphémisme) bien en combat au corps à corps. Ceci dit, elle avait très peu de faire le poids face aux réflexes et aux compétences hors-normes de l'homme araignée. Par ailleurs, elle était bien obligée d'admettre que ce serait contre-productif. Ici, l'ennemi, ce n'était pas lui. Même si on pouvait aisément l'oublier, Mindy était quand même du côté des "gentils", et elle et son interlocuteur défendaient la même cause, bien que de manières très différentes... Hit Girl avait juste tendance à être plus expéditives... Pas au point, cependant, d'attaquer pour de bon le super héro... Au fond, même si c'était difficile à imaginer, elle avait tout de même de l'estime pour ce jeune homme qui s'était parfaitement hissé parmi les plus grands, parmi ces "héros" auxquels Dave voulait tant ressembler. Il deviendrait complètement dingue, s'il savait ce qu'elle était en train de faire, en ce moment, d'ailleurs.
-Bon... Elle tira l'un de ses fameux flingues de sa poche, le pointa dans la direction du justicier avant de l'orienter vers le criminel toujours collé à son mur. Qu'est-ce que tu suggères, alors ? Je le laisserai pas aux mains des flics sans avoir la certitude qu'il recommencera pas.
Et l'homme avait beau s'être mis à geindre et à supplier, jurant qu'il ne le ferait plus jamais, ça ne lui suffisait pas.
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Cela ne fut pas bien difficile pour Peter de séparer la justicière violente de son canif. Il n’avait pas l’intention de la laisser s’en prendre à lui et s’occuper de sa virilité par vengeance. Il n’avait aucune envie qu’elle s’en prenne au criminel qu’il avait l’intention de livrer à la police, il n’allait donc pas la laisser s’en prendre à lui au passage. Même si pour cela, il se retrouvait obligé de l’affronter. Spider-Man n’avait pas peur, il avait eu l’occasion de voir assez de criminel dans sa vie pour ne pas craindre une justicière qui n’avait pas froid aux yeux. C’était la première fois qu’il la voyait, il n’avait aucune idée de ses capacités, il ne savait pas si elle avait des pouvoirs ou non. Mais il allait le découvrir de toute façon, puisqu’il n’avait pas l’intention de la laisser faire ce qu’elle voulait. Elle le menaça bien sûr, lui affirmant qu’elle avait encore des armes à sa ceinture. Cela ne lui faisait pas peur, heureusement que l’homme-araignée avait assez de réflexe pour savoir se défendre contre des armes à feu ou à blanc. Bon, il se montrait peut être trop présomptueux, mais il n’allait quand même pas se laisser avoir par des menaces. Après tout, elle se contentait quand même juste de le menacer. Peter n’avait aucune connaissance de ses habitudes, elle était peut-être juste une personne parlant plus qu’agissant. C’était ce qu’il espérait en tout cas. De ce que Peter pouvait comprendre cependant, elle ne semblait pas réellement patiente. Elle tira une arme de sa ceinture, la pointant d’abord sur Peter. Le Spider-sens de l’homme-araignée se mettait en marche, pour éviter les balles qu’elle pourrait lui adresser. Mais il n’eut pas besoin de le faire, parce qu’elle pointa ensuite son arme sur le criminel toujours attaché.
« Rien du tout, je t’ai dit que j’allais le livrer comme ça ! » Lui lança-t-il quand elle demanda ce qu’il suggérait. Elle était têtue cette fille ce n’était pas possible, elle ne comprenait donc pas que Peter n’était pas du genre à esquinter un criminel ? Evidemment, il avait envie de le voir passer de nombreuses années en prison pour le crime qu’il avait commis. Ce dernier avait mêmes sans doute envie de passer sa vie en prison plutôt que de perdre ses parties génitales, ou autre. « C’est quoi ton problème à toi sérieux ? » Peter se retourna vers le criminel qui était en train de geindre et de dire qu’il n’allait pas recommencer. « A mon avis, tu lui as fait assez peur ! Il va pas recommencer de sitôt. »
En même temps, Peter aussi devait bien avouer qu’il avait un peu peur de ce qu’elle était capable de faire. Elle ne semblait pas être le genre de justicière avait un vrai sens morale, qui avait froid aux yeux. Peter ne savait vraiment pas comment il pouvait la convaincre d’abandonner son idée tordue, son envie de vengeance. Il n’allait quand même pas la laisser s’occuper s’empêcher l’homme de « coucher » avec une femme dans le futur.
You don't have to be a bad-ass to be a superhero. You just have to be brave.
B
on, cette histoire commençait à sérieusement frôler le ridicule. Ils n'allaient tout de même pas débattre mille ans au sujet de l'avenir de ce que ce pauvre type se permettait d'avoir entre les jambes et d'utiliser pour traumatiser à vie des pauvres filles innocentes ! Vraiment, Mindy ne savait pas pourquoi l'homme-araignée faisait toutes ces simagrées, ce pervers ne méritait rien de plus, et le fait qu'ils soient tous les deux des mecs n'était pas à ses yeux un motif vraiment valable. Mais bon, elle n'allait tout de même pas s'engager dans un combat acharné avec Spider-Man au nom des boules de ce pauvre gars, pauvre gars qui opinait du chef comme le sombre crétin qu'il était, quand le justicier soutenait qu'elle lui avait foutu suffisamment la trouille pour qu'il ne recommence jamais. Mouais. Franchement, elle était pas le moins du monde convaincue par cette hypothèse. Elle avait une vision assez manichéenne de l'existence. Pour elle, ceux qui avaient fait du mal pourraient le mal en eux, il n'y avait rien de bon à en tirer. Elle ne croyait pas aux secondes chances. Mais bon, ce type avait de la chance, elle n'allait pas débattre plus longtemps avec le super héros. Elle se rapprocha de ce type qui, quelque part, l'avait échappé belle, le regarda dans les yeux, et lui parla doucement, une pointe de menace évidente dans la voix.
-Crois pas que c'est fini, connard. Quand les flics te relâcheront, je te suivrais à la trace, la moindre couille dans le potage, et tu diras pas seulement adieu aux tiennes, je te les ferais bouffer avant de te saigner comme le porc que tu es.
Voilà pour la charmant menace. Notons qu'elle était tout à fait capable de la mettre à exécution, même si elle ne pourrait effectivement pas suivre au quotidien ce sale rat s'il devait sortir de tôle. Il regretterait profondément toute récidive, elle l'aurait à l'oeil à sa manière. C'était visiblement le seul compromis auquel elle pouvait arriver. La prochaine fois, il n'y aurait pas d'homme-araignée pour sauver sa pauvre virilité de pacotille. Après avoir adressé un regard des plus agressifs et menaçants au futur incarcéré, elle reporta son attention sur Spider-Man.
-Bon allez, vas-y, appelle les flics.
Elle crut lire un rien de soulagement sur le visage de ce connard de violeur (comme quoi, au final, ce qui l'aurait fait flipper auparavant lui apparaissait tout à coup comme une manne céleste), et Hit-Girl s'en sentit profondément agacée. Quelque part, elle avait le sentiment d'avoir "perdu la partie". Alors même, pourtant, que les choses étaient exactement dans le bon ordre. Les méchants derrière les barreaux, les gentils là pour veiller au respect de la justice. Mais c'est sûr, son sens bien personnel de la justice échappait aisément au commun des mortels. Elle allait s'assurer qu'il le fasse, en tous cas, et par conséquent prendre la poudre d'escampette. Elle ne pouvait pas prendre le risque de croiser le chemin d'un représentant des forces de l'ordre. Elle comptait cependant et quoi qu'il en soit observer à distance pour s'assurer que le boulot serait fait convenablement.
You don't have to be a bad-ass to be a superhero. You just have to be brave.
Peter savait se montrer têtu par moment, sinon il ne serait sans doute jamais arrivé là où il était, quand il avait décidé quelque chose il ne voulait pas changer d’avis. La justicière masquée cherchait tous les moyens possibles pour couper la virilité du criminel. Au fond, le jeune homme comprenait parfaitement sa démarche, mais il la trouvait bien trop violente. Ce n’était pas comme cela qu’il imaginait la justice des super-héros, ils ne devaient pas agir de cette manière. Evidemment, Spider-Man ne pensait pas qu’ils ne devaient jamais blesser leurs adversaires, des fois ils n’avaient pas le choix. Mais jamais l’homme-araignée n’avait tué ou mutilé quelqu’un comme cela, sans défense, gratuitement. Ils n’avaient clairement pas la même vision des choses tous les deux, mais Peter n’allait pas la laisser faire n’importe quoi. Même s’il devait se battre avec elle, ce qu’il espérait ne pas avoir besoin tout de même. La jeune femme s’approcha du criminel, Peter était prêt à agir au cas où elle décidait de s’en prendre à lui. Il n’avait aucune envie de la laisser faire, il avait décidé de livrer le criminel en entier. Mais elle ne fit rien, en dehors de le menacer. Spider-Man dû bien avouer qu’il sentit un frisson parcourir son échine quand il entendit ce qu’elle allait faire à ce criminel s’il récidivait. Clairement, à la place de l’homme, Peter se tiendrait à carreau. Et au vu de son teint pâle, il se permettait de penser qu’il avait bien compris le message. Quand la jeune femme se tourna vers Peter pour lui dire d’appeler la police, ce dernier vit le criminel afficher un air soulagé. Il comprenait parfaitement son sentiment, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait s’en sortir. Peter allait appeler la police et ils allaient venir le chercher, avant de l’enfermer (pour de nombreuses années espérons-le) en prison.
Peter s’approcha de son sac à dos pour sortir son téléphone portable, composant le numéro de la police. Cela était assez récurant chez lui, il le faisait assez souvent. Heureusement, il avait légèrement trafiqué son téléphone pour que ces derniers ne puisse pas remonter jusqu’à lui, cela servait d’avoir une tête pensante. Les flics ne devaient pas savoir que Spider-Man n’était autre que Peter Parker, il tenait à ne pas finir en prison quand même. La conversation avec l’hôtesse au téléphone ne dura que quelque secondes, il parla de la position où ils se trouvaient et précisa que c’était l’homme-araignée qui avait arrêté un violeur.
« Je ne reste pas dans le coin moi, ils ne m’ont pas à la bonne. »
Dit-il rapidement avant de mettre son sac sur son dos et d’utiliser une toile pour grimper sur le toit. Evidemment, le jeune homme n’avait pas l’intention de s’éloigner de trop, il voulait s’assurer qu’ils venaient bien chercher le colis. Mais les flics ne devaient pas le voir, cela ne se passait généralement pas très bien avec eux. C’était bête d’ailleurs, ils ne comprenaient pas qu’il était là pour les aider.
You don't have to be a bad-ass to be a superhero. You just have to be brave.
G
râce à cette courte "collaboration" (le mot était mal choisi, je ne vous le fais pas dire) entre Hit-Girl et l'homme araignée, preuve était faite, s'il en fallait vraiment une, que la demoiselle n'était vraiment pas faite pour acter en groupe, ou avec un autre acolyte que Kick-Ass (c'était en partie pour cette raison qu'entendre Dave vouloir faire équipe avec d'autres lui hérissait le poil, elle aimait jouer les meneuses, et surtout pouvoir faire les choses à sa sauce, elle n'aimait pas l'idée de devoir se plier à l'avis du groupe s'il était contraire à ses intentions). Elle avait son propre sens de la Justice, et qui s'exemptait clairement de ce que la morale avait tendance à tolérer ou non, et elle ne supportait pas de se sentir brimée comme elle l'était maintenant. Avoir laissé le dernier mot à Spider-Man, en dépit de tout le respect qu'elle avait pour lui (sisi, vraiment), franchement, ça avait le don de l'agacer. De quel droit se permettait-il de décider et d'avoir le dernier mot ? Sous prétexte que l'on voyait sa tronche (enfin son masque plutôt, Mindy n'avait pas la moindre idée du fait que, à la vérité, elle connaissait bien le jeune homme qui se dissimulait derrière ce costume pour avoir été dans la même classe que lui) partout dans les journaux, il s'octroyait tous les droits ? Ben merci bien. Ça l'énervait d'avoir eu à céder, mais en même temps, se disputer mille ans pour savoir quel sort réserver aux roubignoles de ce connard de violeur, c'était sans doute abusé. Elle espérait seulement que ses menaces suffiraient à dissuader pour de bon ce sale type de recommencer et que les flics allaient pour une fois convenablement faire leur boulot et vraiment coffrer ce criminel le temps qui serait nécessaire. Mindy laissa l'homme-araignée appelait les flics, grimaçant légèrement quand il précisa que c'était Spider-Man qui avait réussi à avoir la main sur lui. Ben merci bien, et elle elle faisait partie du paysage, c'est ça ? Bon, d'accord, ce type avait été maîtrisé avant qu'elle-même n'arrive sur les lieux (tout ça pour ça) et en plus, ce n'était sans doute pas plus mal si son signalement échappait à la vigilance des postes de police pour le moment (il y avait certaines personnes qui ne devaient pas tomber dessus), mais quand même, ça avait quelque chose d'un tant soit peu vexant. Le justicier, après avoir raccroché, lui signala qu'il s'éloignait, histoire de ne pas se faire chopper par les flics. Ouais, il était grand temps qu'elle fasse pareil. Très clairement, ils ne l'avaient pas à la bonne non plus, et elle pourrait finir illico en prison s'ils mettaient la main sur elle.
-Bon ben, à jamais, hein ? répliqua-t-elle, elle qui, dans l'idéal, espérait bien ne plus jamais avoir affaire à ce super-héros en particulier. Leurs deux égos n'allaient clairement pas bien ensemble.
Comme il semblait décider à vérifier que leur victime serait bel et bien maitrisée et qu'il avait, pour toiser la scène de toute sa hauteur, un avantage technique dont elle ne disposait pas, Hit-Girl décida de faire confiance et disparut donc en courant de la "scène de crime", en s'assurant de n'avoir laissé aucun indice de son passage derrière elle. Alors qu'elle retrouvait sa moto où elle l'avait laissé, elle entendit retentir les sirènes de police. Au moins, ça, ce serait une bonne chose de faite.