ls étaient comme distinct l'une de l'autre, comme le docteur Hyde et ce bon vieux Jekyll, la skizophrénie poussée à son extrême. Comme un individu logé au creux de son crâne, qui décuplait son potentiel sur un nombre incalculable d'aspects, et en même temps, l'avait propulsé pour de bon dans une folie non pas douce mais furieuse, qui l'invitait à ces élans incontrôlables où Norman Osborn disparaissait complètement au profit de son alter égo (plus) maléfique (encore). Il avait le contrôle le plus total sur son être et sur ce corps qu'ils semblaient comme deux à partager, il enfilait son costume et son masque de bouffon vert, devenait bouffon vert, et les restes d'humanité qui pouvaient se discerner encore (en cherchant très longtemps) chez Norman Osborn s'effaçaient complètement. Il n'y avait plus que cet instinct mauvais à forme concrète, qui, du haut de son jet-planeur, ne désirait plus que le mal et la destruction. Et alors que le monstre s'éveillait, que Jekyll se voyait relégué au rang de spectateur docile (et quelque part volontaire) de sa propre histoire, il prenait toute la place... et ce soir en particulier, il avait un but précis en tête. Cela l'avait travaillé depuis la veille, quand quelques lignes d'un journal apprenait à tout un chacun qu'une grande soirée était organisée à Staten Island, un rassemblement dont les membres avaient un objectif commun : retrouver Spider Man, porté disparu depuis plusieurs semaines, maintenant, et, s'il n'y avait pas besoin de le retrouver, encourager son retour. Comment ne pas vouloir y faire une apparition remarquée ?
Spider-Man était devenu son ennemi par la force des choses, celui qui faisait obstacle à des ambitions un peu plus déraisonnable à mesure que la folie s'emparait de lui, celui qui avait su le confronter, et avait failli lui nuire. Quelque part, le bouffon regrettait de n'avoir plus aucune nouvelle de son nemesis. Un super vilain, c'est connu, n'est rien sans le super-héros auquel il s'oppose, et si les super héros étaient légion, ce n'était pas à eux qu'il préférait s'en prendre, mais bien à l'homme-araignée. Bien sûr, l'accomplissement ultime serait de le voir mourir de ses mains, mais pour cela, il fallait que la petite araignée cesse de se cacher. Leur petite sauterie avait commencé il y a une trentaine de minutes seulement quand le bouffon vert y fit sa petite entrée remarquée. Dans un rire carnassier, il avait affolé l'assemblée, brisant la baie vitrée de l'immeuble où il se trouvait pour mieux se glisser à l'intérieur, toujours du haut de son planeur. Et pour entamer les hostilités comme il se doit, il ne manqua pas de démarrer le tout en lâchant au sol quelques bombes-fantômes desquelles son masque le protégeait, et qui projetèrent de la fumée dans toute la pièce, plongeant tout ce petit monde dans une brume épaisse et blanchâtre. Le chaos au rendez-vous, et un bouffon vert ravi de gâcher cette petit fête ! Pas sûr qu'il rit très longtemps encore.
Peter ne comprenait toujours pas ce qui s'était passé avec cette chose noire, qui avait pris la place de son costume. Les événements étaient flous encore pour lui, mais il savait qu'il avait fait le bon choix de s'en débarrasser. Clairement, cela ne fut pas une bonne chose. Heureusement qu'il avait été confronté à cette chose pendant l'été, qu'il n'avait pas eu besoin de se rendre en cours pendant cette période. Heureusement que Tante May n'avait rien vu également. Enfin, Peter s'était débarrassé de cette chose et il ne pensait pas la revoir d'ici là. Il allait donc pouvoir reprendre son rôle normal de Spider-Man. L'homme araignée avait été absent des projecteurs pendant quelque temps, ce qui avait poussé les journaux à parler de sa disparition. Peter devait bien avouer qu'il appréciait qu'on parle de lui dans la presse, même s'il préfèrerait qu'on le fasse avec plus de gentillesse. Mais le jeune homme savait que cela ne servait à rien de tenter de convaincre son patron que Spider-Man pouvait être quelqu'un de bien.
Peter avait décidé de se rendre à une petite soirée, faite pour Spider-Man. Mais il ne le fit pas en tant que super-héros, il y alla en tant que Peter Parker munie de son appareille photo. Il avait envie de voir les choses de ses propres yeux avant de décider ou non de la présence de l'homme araignée. C'était appréciable de voir la popularité de son autre lui. Comme à son habitude, le jeune homme avait enfilé ses vêtements par-dessus son costume. Il avait embrassé Tante May avant de sortir, l'entendant crier du salon qu'il ne devait pas rentrer trop tard puisqu'il avait cours le lendemain. Il n'avait pas l'intention de rentrer tard en effet, il ne faisait qu'un petit tour. Du moins, c'était ce qu'il croyait. Il arriva rapidement, chevauchant son magnifique squate-board, en bas de l'immeuble où était organisée la petite sauterie. Pendant près d'une demi-heure rien ne se passa, du moins rien d'exceptionnel. Et puis soudainement, les sens de Peter s'alarmèrent. Le jeune homme senti un danger, incapable de le déterminer avant d'entendre le rire du bouffon vert en même temps que la baie vitrée se brisé. Peter se plaqua au sol comme les autres invités, voyant le planeur de son ennemi passer au-dessus de lui en lançant des bombes de fumée. Peter aurait du se douter que son nemesis se joigne à la fête, il avait bien fait d'emmener son costume. Après avoir toussé une bonne douzaine de fois, Peter décida de s'éloigner un peu afin de se changer. Il profita du fait qu'il y avait encore énormément de fumée pour le faire à l'abri des regards. Quand il enfila son masque, Peter laissa ses affaires en plans et grimpa sur le mur pour s'éloigner un peu de la fumée. Heureusement que celle-ci s'envolé par le trou béant de la baie vitrée. Il lança un peu de toile en direction du Bouffon pour attirer son attention.
« C'est gentil de te joindre à nous Bouffons ! » Peter continua de se déplacer sur le mur. « Je t'ai manqué c'est ça ? »
l en fallait peu pour provoquer l'hilarité du bouffon vert. En l'occurrence, voir cette foule paniquée crier, s'agiter, toussoter et chercher à s'enfuir sous l'effet de la fumée quand lui-même en était parfaitement protégé sous son masque de super-vilain. Cette angoisse grandissante provoquait chez lui une véritable euphorie. Quand il revêtait son costume de bouffon, Norman Osborn s'oubliait complètement, et à cet instant, il n'y avait plus rien en lui qui ressemble de près ou de loin (sinon physiquement) au chef d'entreprise intelligent, scrupuleux et arriviste. Une folie non pas douce mais furieuse siégeait dans chaque fibre de son être, et elle ne se délectait que de chaos et de la destruction, il prenait un plaisir incroyable (et forcément malsain) à atteindre ces pauvres innocents qui avaient eu pour seul tort que celui d'espérer le retour de leur héros, le retour de son nemesis... L'homme-araignée... et en vérité, le bouffon vert espérait son retour autant que ses pauvres victimes. Que l'ennemi finisse par disparaître, soit, c'était le but, au fond, même si disparaîtrait avec lui l'un de ses divertissements préférés. Mais qu'il ne donne plus signe de vie sans que le super vilain ait eu le privilège de le vaincre de ses propres mains, ça c'était une toute autre chose, et il le supportait bien plus mal... Cela justifiait sans doute également sa basse vengeance envers tous ses innocents qui, pour certains, frôlaient l'asphyxie, bien qu'ils seraient certainement sauvés in extremis d'une mort certaine par cette baie vitrée entièrement brisée par laquelle la fumée de ses projectiles avait la sale manie de s'échapper.
En parlant de Spider-Man... Parfois, il suffit de se montrer patient pour obtenir ce que l'on désire, et l'homme-araignée se manifesta alors. Dès qu'il vit les toiles d'araignée fondre sur lui, plus en signe d'avertissement que pour l'agresser réellement pour le moment, un sourire mi-satisfait, mi-carnassier s'affichant grand sous son masque, ne laissant à personne le loisir de l'observer (et c'était sans doute tant mieux, ce n'était clairement pas des plus beaux à voir). Voilà qui rendait la situation bien plus intéressante encore, tellement plus palpitante. Jusqu'ici, la situation avait été distrayante... Mais il n'avait pas encore eu droit au coup du spectacle. À la vérité, oui, leurs altercations lui avaient bel et bien manqué. Là, il savait que les choses allaient être bien plus amusantes.
-Je me languissais. répliqua le bouffon à l'adresse de son ennemi juré. À présent, ses victimes devenaient collatérales et secondaires, s'il lui avait importait jusqu'alors de leur faire vivre l'enfer, il se moquait royalement de leur sort dorénavant. Seul comptait ce nouveau conflit qui allait l'opposer à l'homme-araignée, et il s'était langui, en effet. Où est-ce que tu t'étais cachée, petite araignée ? J'ai failli perdre patience.
Allez, trêve de bavardage, il était temps de repasser à un peu d'action. Il enclencha les mitraillettes de son planeur, et tira à tout va, quitte à épuiser ses munitions touts d'un coup. Il ne visait pas très précisément. En fait, il ne visait pas du tout, le but était davantage d'effrayer un peu plus la masse et de déstabiliser son ennemi. Il ne voulait pas en finir trop rapidement, ce ne serait pas digne d'eux, enfin.
Peter aurait dû se douter que le Bouffon Vert allait faire son apparition et le jeune homme devait bien avouer qu’il appréciait de le voir. Bien sûr, il le détestait et ne pouvait supporter les choses qu’il faisait, mais c’était toujours un challenge de se confronter à lui. Au final, Spider-Man n’aurait pas la même saveur sans son nemesis. Le but de l’homme araignée était évidemment d’arrêter le Bouffon, de l’empêcher pour toujours de faire de nouveau du grabuge, mais la vie de justicier serait bien plus ennuyeuse sans lui. Enfin, ce n’était pas le moment de penser à ce genre de chose, il avait du pain sur la planche. Peter, toujours suspendu au plafond, écouta les paroles de son ennemi, avant de répondre rapidement.
« Ne sois pas jaloux, j’ai d’autre chat à fouetter que toi ! »
Effectivement, Peter n’avait pas eu le Bouffon en tête ces derniers temps, même s’il aurait préféré. Mais maintenant, il était bien de retour et il n’avait pas l’intention de laisser ce vilain faire tous ce qu’il voulait. Sauf qu’il fut incapable de l’empêcher de commencer à tirer avec sa mitraillette. Les balles fusèrent dans la pièce, un peu au hasard pensait Peter, ne touchant pas directement les innocents. Tant mieux, même si Peter n’avait pas d’autre choix que de tenter de les mettre à l’abri. Le problème, c’était que l’homme araignée ne pouvait pas s’empêcher de penser aux autres avant et donc il ne pouvait pas laisser quelqu’un mourir alors qu’il combattait un vilain. Si l’une des balles du Bouffon touchait une personne, elle allait mourir à coup sûr. Spider-Man fit marcher ses méninges le plus rapidement afin de trouver une solution. Il pouvait très bien arrêter de suite le Bouffon, mais nul doute qu’il mettrait encore les innocents en danger. Peter sauta donc par le trou dans le mur commençant à tisser rapidement des toiles afin de faire un tremplin, avant de remonter tout aussi rapidement. Le Bouffon avait encore des munitions apparemment, le jeune homme espérait qu’il allait bientôt en être à court. En attendant, il lança ses toiles une à une afin d’attraper les innocents et de les faire tomber dans le vide (mais heureusement rattraper par les fils qu’il avait mis en place). Quand il fut sur que tous les innocents étaient sains et saufs, Peter reporta son attention sur son ennemie. Rapidement, il s’approcha de lui en évitant du mieux qu’il pouvait les balles (l’une d’elle effleura malheureusement sa jambe et lui tira une grimace). Il se lança, pied en avant, espérant pouvoir donner un coup dans le planeur de son ennemi afin de le déstabiliser, le faire tomber serait encore mieux. Mais il ne pouvait pas garantir du résultat, il sentit simplement le contact du planeur sous ses pieds, mais ne vit pas ce qui se passa ensuite. En dehors du fait qu’il tomba lui-même sur le sol, sentant un peu plus la douleur à sa jambe. Finalement, la balle n’avait peut-être pas fait que le frôler.
e sort des personnes qui s'étaient déplacés exprès pour ce petit rassemblement pro-Spiderman ne revêtaient pas l'ombre d'une importance aux yeux du bouffon vert, raison pour laquelle les coups de feu de ses mitraillettes se contentaient de retentir dans le vide sans chercher à tous prix à se trouver une cible. Plus de peur que de mal, comme on dit. Et il allait bientôt manquer de munitions, par ailleurs. Il s'en moquait assez. Sentir la panique ressentie par ces insignifiants individus emplir l'heure était bien plus jouissif que n'aurait pu l'être l'odeur de leur sang à tous s'ils étaient morts sur le coup. Il n'avait certes aucune considération pour eux, puisqu'ils acclamaient une idole de pacotille en la personne de son nemesis, mais leur vie ou leur mort n'avait pas grande importance, au fond. Ils étaient comme... un élément agréable du décor, qui pimentait un peu l'action et en rendait l'enjeu plus grand. Et ils avaient ce mérite d'être les témoins idéaux. Il en faudrait bien quelques-uns pour rapporter de la meilleure façon possible ses exploits à venir et entretenir sa légende tout en ternissant celle de l'homme-araignée, qui, dans l'idéal, ne devait bien évidemment pas s'en sortir. Bref, que, en bon chevalier servant, Spider man fasse tout pour sauver ses ouailles, ça le regardait. Pour l'heure, le bouffon vert n'avait qu'une seule et unique cible dans le collimateur. Et la machine sut étonnamment mieux viser quand elle eut le justicier pour cible. L'une des balles l'avait touché à la jambe. Ou l'avait frôlé d'assez près en tous cas pour le blesser ne serait-ce qu'un peu. À ce constat, un rire qui définirait à lui seul l'adjectif "sardonique" s'échappa de ses lèvres. Sa bande de petits fanatiques était peut-être tirée d'affaire, mais lui... Lui, il était à sa merci...
...Ou pas, à crier victoire trop vite, à se reposer ainsi sur ses lauriers, on en paye plus qu'à son tour les conséquences. Et le bouffon vert devait bien le constater alors qu'un coup donné à son planeur (qui était définitivement à court de munitions) le fit perdre l'équilibre. Il su se récupérer sur ses deux pieds, mais non sans tomber de ce véhicule bien pratique, qui représentait son arme la plus puissante. Au-delà des pouvoirs qu'il avait acquis grâce au sérum, cela va de soi. Il rit de plus belle en voyant le jeune super héros tomber, sans doute affaibli par une blessure dont le bouffon vert comptait bien tirer profit.
-Oh, la pauvre araignée s'est cassée la patte ! remarqua-t-il dans une attitude certes apitoyée mais qui ne reflétait en rien ses propres pensées. Négligeant le planeur duquel Spider Man l'avait fait basculer, il se rapprocha de lui, et porta sa main à sa gorge pour l'approcher à se redresser. Relève-toi. Ne me dis pas que cette blessure de rien du tout te fait mal. ajouta-t-il en posant sa main vacante sur sa plaie ouverte.
Il savourait, bien sûr, cet avantage qu'il prenait sur son ennemi. Quand bien même la situation pouvait très rapidement se retourner contre lui. Et nul doute qu'il n'aurait pas la victoire si facile sur l'homme-araignée.
Spider-Man savait parfaitement que le Bouffon était un adversaire dangereux parce qu’il était imprévisible. Il était presque impossible de prévoir ce qu’il allait faire, il était complètement dingue et agissait bien souvent par instinct. Le fait qu’il tire sur la foule n’étonna pas spécialement Peter, mais ça ne l’aida pas à prévoir la suite. Le jeune homme ne savait pas ce qu’il avait en tête, s’il désirait réellement s’en prendre à ces gens. Dans le doute donc, il s’attela à les mettre à l’abri afin de pouvoir se concentrer complètement sur son ennemi. Seulement, rien n’était simple. L’homme-araignée parvint à toucher sa cible, mais il avait quand même été touché par l’une des balles de ce planeur maléfique. Planeur qu’il parvint à envoyer valser, sans pour autant trop déstabiliser le Bouffon malheureusement, alors que lui il était déstabilisé. La blessure qu’il avait à sa jambe le faisait souffrir et il peinait à se relever. Peter serra des dents à cause de la douleur mais également du rire de son ennemi, on ne pouvait pas dire qu’il avait réussi son coup. Certes, son nemesis ne se trouvait plus sur son planeur, mais il avait quand même l’avantage et il ne manquait même pas d’en profiter. Spider-Man tenta de se défendre, mais il ne pouvait pas faire grand-chose contre la force du Bouffon. Il sentait la pression des doigts de son ennemi sur son cou, alors qu’il l’approchait de lui. Et ce fut un cri perçant de l’araignée qui accompagna son geste sur sa plaie. La balle n’avait effectivement pas fait que lui frôler la jambe.
« Ne te réjouit pas trop vite ! »
Lança Spider-Man qui avait un peu perdu du franc parlé qu’il était capable d’avoir quand il portait son costume. Cependant, il n’avait pas l’intention de se laisser avoir et de se faire battre si facilement, alors qu’il revenait seulement sur le devant de la scène. Peter leva donc le bras vers son ennemi et lança une toile sur son visage, dans le but de le déstabiliser. Cela sembla marcher en partie, puisque le Bouffon le lâcha. Il retomba lourdement au sol, incapable de se tenir sur sa jambe. C’était quand même grave d’en arriver à ce stade alors que les réjouissances ne venaient que de commencer. Il devait se reprendre rapidement afin de combattre dignement son nemesis. Il mit des toiles sur sa blessure afin de tenter d’arrêter le sang et donc de couper un peu la douleur, serrant des dents avant de se relever.
« Bah alors Bouffon, on rigole plus ? »
Peter savait qu’il ne devait pas perdre de temps, qu’il ne devait pas se laisser avoir et se montrer trop présomptueux. Il décida donc d’agir rapidement, de lancer des toiles sur les murs et vers son ennemi afin de tenter de l’empêcher de bouger, de l’attacher. Ce n’était pas franchement évident, il devait être très rapide. Mais est-ce qu’il allait être assez rapide ? C’était encore à voir.
orman Osborn était un fin stratège, d'une intelligence au-delà de la normal, qui se plaisait à mettre en place les stratagèmes les plus élaborés. Si le sérum avait accru son intelligence en même temps qu'il lui avait permettre d'acquérir son identité de super villain, on ne pouvait pas dire que le bouffon vert faisait preuve de la parcimonie et du machiavélisme de son alter-égo. Le bouffon était bien plus impulsif. Une folie croissante s'emparait du PDG d'Oscorp, et quand cette-dernière prenait entièrement le pas sur ce qu'il lui restait de raison, on en venait à ces combats dominés par le plus pure des déséquilibres mentaux. Mais c'était ce que le boufon trouvait de plus jouissif à tout cela, se laisser seulement porter par son instinct destructeur, et dominé par sa cruauté à nulle autre pareil. Parce que toutes les barrières étaient abaissées, parce qu'il n'était plus entravé par le moindre sens moral, il pouvait laisser libre cours à ce qu'il pouvait y avoir de pire en lui. Et cela nécessitait bien sûr d'occulter la réflexion au profit de la pure dégradation. Alors oui, il s'amusait simplement comme l'on est heureux de retrouver son jouet préféré, et de le torturer comme jamais. Cela étant, il avait crié victoire trop vite, et pensé domner la situation alors que cette dernière pouvait aisément s'inverser. Preuve en est qu'elle s'inversa bel et bien. Avant qu'il ait eu le temps de réaliser ce qui s'était réellement passé, son masque avait été recouvert de toiles d'araignées, et il devait à présent se débattre contre les fils blancs qui lui gâchaient désagréablement la vue. Quand il parvint enfin à récupérer une visibilité normale et à ôter les toiles de son champ de vision, Spider-Man avait eu le temps de se relever. Il avait trouver un moyen comme un autre de panser sa plaie, et était donc prêt à repartir à l'attaque. Non, en effet, il ne rigolait plus vraiment, non, et bien sûr, il expérimentait le désavantage qu'il y avait à ne pas élaborer de plans précis par avance. Il devait réfléchir à une parade, à une réplique, et en attendant, l'araignée tissait sa toile tout autour de lui, le prenant au piège. Sous son masque, ses yeux s'agitaient comme jamais. À la recherche d'une parade, de préférence grandiose, ou au moins d'une échapattoire, ce qui n'était guère plus simple. Certes, il possédait une agilité au-delà de la moyenne, mais son adversaire arachnide n'était pas en restes pour autant, loin de là. Et en moins de temps qu'il n'en fait pour le dire, il se débattait contre des toiles, contre des liens que sa force surhumaine ne suffisait pas à briser. Finalement, dans un regain de volonté, il se rappela le canif coincé dans sa ceinture, susceptible de lui permettre de se détacher. Mais il fallait la jouer fine. Il devait s'assurer que son stratagème ne serait pas repéré que son adversaire ne le verrait couper les cordes... il fallait donc qu'il bluffe.
-Bravo, tu m'as pris dans tes filets. Mais permets-moi de me réjouir tout de même. Il marqua une pause tandis qu'il tentait d'approcher discrètement sa main de sa ceinture. Sais-tu de quoi la fumée que vous avez inhalé était composée ? Crois-tu que tu les as sauvé, Spider-Man ? Crois-tu que tu t'es sauvé ?
Tissu de mensonges, bien sûr, mais tout ce qu'il voulait était faire naître le doute chez son nemesis.
Ce n'était pas le moment de ralentir ou de prendre le temps de réfléchir. Peter se laissait complètement aller à son instinct et commença à tisser des toiles. Le jeune homme ne savait pas vraiment si cela allait marcher, mais il ne voyait pas trop ce qu'il pouvait faire en dehors de cela. La blessure qu'il avait à la jambe l'handicapait quelque peu, il pouvait difficilement se lancer dans un combat au corps à corps (surtout que le bouffon avait toujours eu le dessus dans ce genre de situation). Il devait donc se montrer bien plus fin, il devait élaborer un plan. Mais c'était tellement plus simple de réfléchir à un plan quand on avait le temps de se poser quelques secondes, ce qui n'était pas le cas du jeune homme. Il savait parfaitement que son ennemi n'allait pas lui permettre de se poser quelques secondes. C'est d'ailleurs dans l'espoir de gagner du temps qu'il cherchait à l'emprisonner. S'il pouvait l'arrêter et le conduire en prison en même temps, ce n'était que mieux. Au bout de quelques secondes, Spider-Man avait suffisamment tissait pour que le Bouffon Vert ne puisse plus bouger. Peter afficha un sourire invisible sous son masque, assez satisfait de ce qu'il venait de faire. Il avait donc bien envie de rire à la place du rieur, mais ce n'était sans compter les plans de son ennemi.
L'homme-araignée ne comprit pas où voulait en venir son nemesis, quand il annonça qu'il avait envie de se réjouir un peu. Peter, debout devant l'homme, ne dit aucun mot et se contenta de l'observer. Ce fut après un silence qu'il reprit et se montra bien plus explicite. Le coeur de Spider-Man manqua un battement quand il comprit ce qu'il voulait dire, quand il comprit qu'il parlait de poison. Le jeune homme n'agit pas de suite, il attendit quelques secondes sans bouger. Il se demandait en fait s'il pouvait réellement se fier aux paroles de l'homme. Il n'était un secret pour personne que le Bouffon était tout simplement taré, donc capable de propager un poison de cette manière (surtout qu'il était protégé par son masque), mais cela signifiait qu'il était capable de bluffer sur ce sujet également. Peter ne savait vraiment pas ce qu'il devait en penser, s'il devait se fier aux paroles de son ennemi. Il se sentait bien, il n'avait pour le moment aucun symptôme d'empoisonnement. Mais il savait aussi que les effets pouvaient arriver bien plus tard. Le super-héros n'avait donc aucune idée de la manière dont il devait agir. Il s'approcha rapidement du trou béant dans le mur, les victimes semblaient bien se porter encore en dehors du fait que de nombreuses personnes étaient encore attachées aux toiles de l'araignée. Une seconde après, Peter était de retour en face de Norman.
« Qu'as-tu fais ? » Il avait choisi de douter suffisamment pour croire aux paroles de l'homme. Il s'approcha vivement de lui, attrapant son armure d'une manière menaçante. « Donne-moi l'antidote ! »
Pour le coup, Peter ne riait plus du tout. Et il allait sans doute rire encore moins quand il allait réaliser qu'il venait simplement de se faire berner par son ennemi et que ce dernier était en train de prendre l'avantage. Il n'avait rien vu, il avait foncé droit dans le piège.
ien sûr, ses propos d'il y a un instant ne relevaient que du bluff pur et simple. La fumée que projetaient ses bombes fantômes était certes épaisse, désagréable, et vous agressait la vue et les bronches sur le moment, mais elles étaient autrement parfaitement inoffensives, l'on ne pourrait en tous cas pas y trouver l'ombre d'une trace de poison, mais étant donné sa position délicate, il n'avait d'autre choix que de feinter. Après tout, son propos était plausible, il aurait très bien pu avoir des fumigènes de la sorte dans tout son attirail, ça lui ressemblait bien, et puis, son casque, son costume, le préservait de toute agression extérieure, et aurait effectivement pu le préserver d'un éventuel poison. Et si le poison n'avait pas encore fait effet, il pouvait parfaitement être à diffusion lente. Enfin bref, son récit, tout inventé était-il, se tenait tout à fait, et le bouffon vert comptait sur les soupçons de l'homme-araignée plus que sur sa crédulité. Il n'aurait certainement que des doutes, ils étaient ennemis depuis suffisamment longtemps pour qu'il sache qu'il était parfaitement capable de faire ce genre de choses... tout comme il serait parfaitement capable de bluffer, dans tous les cas, pour la sécurité des civils qu'il avait sauvé, et pour sa propre santé, il allait bien être obligé de se soumettre à sa suggestion. Il le fait, et un rire triomphal s'échappa des lèvres du super-vilain quand Spider Man s'approcha de lui, l'attrapa par son armure, et lui demanda l'antidote, d'un ton on ne peut plus concerné. De son côté, le bouffon vert ne cessait guère de rire aux éclats, mais d'un rire qui ne pouvait laisser deviner s'il riait parce que son ennemi s'était laissé berné (ce qui était le cas) ou parce qu'il était fier de la machination en marche (machination qui donc, en l'occurrence, n'existait pas).
-Pourquoi est-ce que je ferais ça ? demanda-t-il d'une voix à présent guillerette. Certes, il était toujours désavantagé physiquement, c'est un fait, mais il n'en avait que faire, il avait le sentiment d'avoir l'ascendant malgré tout sur son nemesis, restait, à présent, à parvenir à se défaire des toiles d'araignées qui l'entravaient encore. Et pour ce faire, il n'avait pas mille solutions. Il fallait procéder à un chantage qui, comme il venait de lui, serait forcément odieux. Libère moi, libère moi et j'envisagerai peut-être de te donner l'antidote.
Le "peut-être" était là pour la forme, s'il y avait vraiment eu poison, et donc également antidote, il n'aurait sans doute pas formulé sa phrase différemment. À nouveau, c'était quitte ou double, Spider Man pourrait très bien chercher à obtenir cette antidote fantôme pour une guérison fantôme par la force, mais il n'obtiendrait pas le moindre résultat. Faire croire en un antidote factice, ce n'était pas bien difficile, après, il fallait espérer qu'il se contente de faire ce qui aurait été raisonnable si la menace avait bel et bien été réelle. Tout était à mettre au conditionnel, en une telle situation, mais il avait bon espoir. Bien plus qu'il y a quelques minutes.
Il n’y avait pas pire que le doute. Spider-Man ne pouvait pas affirmer que le Bouffon plaisantait ou non, il n’en avait aucune idée. Alors dans le doute, le jeune homme avait plus intérêt à croire au pire. S’il n’avait pas empoisonné ses bombes, il passerait juste pour un crédule. Alors que l’inverse serait bien plus dangereux pour sa santé. Peter ne supportait pas de se retrouver dans ce genre de situation, clairement affaiblit. Il pensait avoir un avantage sur son ennemi puisqu’il l’avait attaché, mais maintenant la situation se tournait complètement. Le jeune homme avait attrapé son nemesis par son armure, lui demandant violement l’antidote. Il ne pouvait pas le laisser mettre en danger la vie d’innocent, sa propre vie aussi. Clairement, l’homme-araignée était en train de paniquer parce qu’il ne pouvait pas savoir s’il était affecté ou non par un poison. Pour l’instant, il ne ressentait rien, mais ce n’était clairement pas une preuve. Le poison du Bouffon pouvait avoir des effets lents, il pouvait ressentir les premiers effets que dans plusieurs heures, voir jours. La situation l’agaçait au plus haut point, il était plus qu’énervé et avait le sentiment de perdre clairement la main. Et le pire dans tout cela, c’était que le Bouffon Vert était en train de s’en amuser. Le super-vilain riait aux éclats, considérant sans doute qu’il avait gagné. Et c’était sans doute le cas. Sans surprise, il n’avait pas l’intention de se montrer coopératif, ce qui n’arrangea pas l’énervement de Peter.
« Donne-moi l’antidote ! » Sa voix avait bien augmenté de volume, ne laissant plus aucune place pour le doute. Peter se faisait complètement berné par son ennemi, il était entré dans son jeu. Le Bouffon avait beau être attaché, il avait l’avantage dans la situation et en jouait complètement. Ainsi donc, il procéda au chantage en demandant à l’homme-araignée de le détacher. Peter n’était pas idiot au point de croire qu’une fois que son ennemi allait être détaché, il allait d’office lui donner l’antidote. Même s’il craignait pour sa vie dans la seconde, il n’allait pas agir sans réfléchir, du moins il n’allait pas agir de cette manière. « Menteur ! »
Le pire dans tout cela, c’était que Spider-Man savait parfaitement qu’il n’allait rien obtenir de la part de son ennemi avec la force. Cela ne servait à rien de le frapper jusqu’à ce qu’il cède, il n’allait jamais céder. Même si honnêtement, le jeune homme devait bien avouer que c’était tentant de frapper son casque jusqu’à ce que ce dernier se brise. Peter lâcha l’armure du Bouffon, prenant une grande inspiration pour tenter de se calmer. Il devait réfléchir et pour cela, il devait être moins sur les nerfs. Et s’il mentait ? C’était toujours possible après tout. Et s’il ne mentait pas ? Peter avait réellement besoin de cet antidote s’il était réellement empoisonné.
« Puisque j’ai pas le choix ! »
Lança-t-il finalement en attrapant un petit couteau pour couper les toiles qui retenait son ennemi. Bordel !
n sourire goguenard sous son masque, le bouffon vert prenait plaisir à voir son ennemi hésiter. Il doutait, c'est certain, et il ne commettait pas l'erreur de le croire sur paroles, mais puisqu'il doutait, cela signifiait qu'il admettait qu'il pouvait dire vrai. S'il n'avait été question que de sa propre vie, le justicier, en bon super-héro (cas désespéré) aurait peut-être négligé sa propre santé, aurait parié sur la chance, et ne l'aurait pas laissé ainsi filer, mais il n'y avait pas que sa vie en jeu. La petite araignée avait une trop belle âme et aimait se la jouer sauveur de l'humanité. Il ne prendrait pas le risque de mettre en danger la vie de ces "pauvres innocents". Quelle idiotie que d'accorder ainsi tant de crédit à la vie de personnes dont il ne savait rien, et qu'il ne croiserait sans doutes jamais dans toute son existence. Absurdité. Absurdité qu'il comptait bien faire jouer à son avantage. Il ne se retint pas de rire aux éclats quand Spider-Man daigna enfin le séparer des toiles qui le maintenaient captif jusqu'alors. Libre enfin ! Il se redressa, toisa son ennemi, évoluant à pas lent. Sans jamais lâcher Spider-Man du regard, et alors qu'il s'approchait de son planeur laissé à l'abandon, il reprit la parole.
-Tu sais, ma petite araignée, je sais reconnaître une défaite quand j'en ai une sous les yeux. Il paraissait sous-entendre qu'il s'agissait de la sienne, quand bien même ça n'aurait pas pu être plus vrai, le bouffon vert appartenait à la catégorie de ceux qui, même au moment de lâcher prise, refusaient encore de reconnaître leurs torts et d'admettre leur échec. Pour sa part, il se sentait plus victorieux que jamais. Une fois au niveau de son planeur, il fit mine de l'examiner, comme s'il y cherchait quelque chose. Le fameux antidote-fantôme, peut-être. Puis, d'un mouvement rapide, il bondit sur son planeur et en retrouva les commandes. Naïf petit défenseur de l'humanité, la tienne est particulièrement remarquable.
Et se laissant entraîner par un nouveau fou-rire, lui et son planeur s'élancèrent jusqu'à ceux qu'il voyait comme ses victimes futures, qui certes avaient été sauvées par l'homme-araignée, mais étaient encore coincés dans ses toiles. Proche de l'hystérie, fredonnant une chanson dont lui seul comprenait les parole, il fonça à l'extrémité des toiles, pour mieux détacher ceux qui s'y trouvaient encore... et accuseraient par conséquent une chute douloureuse si personne ne venait à la rescousse.
Il avait agi de façon tout à fait spontanée, comme à son habitude. Pour les crimes organisés, et planifiés, il fallait demander Norman Osborn, et pas le bouffon vert, lui, agissait davantage à l'instinct. Et s'il aurait mieux valu qu'il profite de sa liberté regagnée pour prendre le dessus sur son nemesis et le mettre hors d'état, à la place, il lui offrait l'opportunité de récupérer le terrain qu'il avait su gagner sur lui l'instant d'avant. Enfin, encore fallait-il qu'il parvienne à la fois à sauver ces innocents et à vaincre son ennemi.
Peter ne supportait pas se retrouver dans ce genre de situation, quand il devait choisir entre la peste et le choléra. Le jeune homme ne pouvait pas savoir si le Bouffon mentait ou non sur le poison et n’avait pas d’autre choix que de lui faire en partie confiance. Finalement, c’était peut-être mieux de le libérer que de finir mort à cause d’un poison hypothétique. Mais l’homme-araignée n’aimait pas trop l’idée de devoir quand même le détacher alors qu'il avait réussi à avoir le dessus sur son ennemi de toujours. Le jeune homme avait de nombreuses vies entre les mains, il ne pouvait pas faire n’importe quoi malheureusement. Et pourtant, c’était tellement tentant de se contenter d’être égoïste. Mais ce n’était pas dans son caractère. Peter détacha donc Norman (qu’il ne savait pas être le Bouffon Vert), ne se rendant pas compte qu’il était simplement en train de se faire avoir. Le jeune homme recula d’un pas, observant son ennemi se redresser. Il ne le quitta pas des yeux, attendant le moment où il allait daigner lui donner l’antidote du poison. Il se doutait bien que le Bouffon allait mettre du temps à le faire, il allait le faire murir un peu avant de finalement tenir sa promesse, s’il la tenait. C’était là le fond du souci, Peter ne pouvait pas savoir si son ennemi allait réellement tenir sa promesse et lui donner l’antidote. Quand l’homme reprit la parole de sa voix si particulière, Peter crut qu’il comprenait qu’il avait perdu la partie. Qu’il n’avait donc pas d’autre choix que de remettre l’antidote à l’araignée. Mais en même temps, il se montrait particulièrement sur ses gardes. Il ne le lâchait pas du regard, il marchait en fonction des pas de son ennemi. Il attendait la suite, avec beaucoup d’impatience. Et celle-ci ne tarda pas à arriver.
Un frisson parcourut le corps de l’homme-araignée quand le Bouffon se mit à rire. Il comprit que ce n’était pas bon pour lui, qu’il se moquait clairement de la situation. Il n’y avait sans doute aucun poison, il l’avait manipulé depuis le début. Du moins, c’était ce qu’il pensait, mais il n’eut pas vraiment le temps de se consacrer à la réflexion. Le vilain se dirigea avec son planeur vers les civils que Spider-Man avait sauvé quelques minutes avant, dans le but de les remettre en danger. Le jeune homme n’avait pas eu la possibilité de les mettre complètement à l’abri, il était donc en train d’en profiter pleinement. Peter fonça, sauta dans le vide pour retrouver les corps des civils en train de tomber. Cela ne fut pas facile, il crut même qu’il n’allait pas y arriver, mais le jeune homme parvint à sauver tout le monde. Cela fut très juste par moment, mais c’était le principal. Il avait déposé les civils sur le sol, dans la rue. Il s’y trouvait aussi, levant son regard vers le Bouffon toujours en train de voler. Il n’avait pas l’intention de le laisser s’en sortir de cette manière. Il attendit cependant que tout le monde se soit caché, pour sauter retrouver son ennemi et tentait de lui donner des coups. Cela, même si les forces de l’ordre approchaient sirènes hurlantes.
orman était prit d'un fou-rire proche de l'hilarité alors qu'il précipitait un à un dans le vide les innocents que l'homme-araignée avait cherché à sauver plus tôt. Il appréciait ce sentiment de puissance que l'on éprouve quand on tient ainsi une vie humaine entre ses mains, et que l'on peut décider de sa pérénité ou de sa chute, et il aimait plus encore avoir su comme il l'avait fait se jouer de son pire ennemi. Alors qu'il avait été à sa merci, et qu'il aurait pu en être fini de son petit règne de terreur, il avait su retourner la situation à son avantage, et son ennemi essuyait à présent l'humiliation de s'être trompé, en plus de devoir secourir à nouveau ces individus qu'il pensait avoir tiré d'affaire. Le bouffon vert aurait pu en profiter pour prendre la poudre d'escampette. Les sirènes de police commençaient à se laisser entendre, bientôt, les autorités viendraient mettre leur grain de sel dans tout cela. C'était attendu. Mais il prenait trop de plaisir à observer le spectacle du super-héros qui cherchait par tous les moyens, à ce qu'aucune perte humaine ne soit à déplorer, pour songer à s'en aller. Il osait espérer que Spider-Man ne serait pas assez rapide. Malheureusement, de toiles en toiles, il sut sauver tout le monde en tête. De quoi faire naître un soupçon d'agacement chez le super vilain, mais pas suffisamment malgré tout pour qu'il se départisse de son sourire, il n'était pas forcément en position de supériorité, l'on ne pouvait même pas dire que, à l'instant présent, il était véritablement en train de gagner, mais dans tous les cas, il s'amusait comme un petit fou. Plus que cela, même.
Mais les sirènes de police poursuivaient de s'affoler. Les représentants des forces de l'ordre, il pouvaient l'observer depuis le haut de son planeur, encerclaient le bâtiment. S'il n'avait pas envie d'en finir si rapidement (après tout, il se retrouvait en compagnie de son vieil ennemi après que ce dernier ait disparu bien trop longtemps de la circulation, ce n'était pas pour voir le combat se clore si rapidement, et sur une note à ce point amère, certainement pas... mais quand on avait pas le choix), il savait qu'il risquait d'y être contraint. Il ne pouvait pas risquer sa vie et encore moins sa liberté par simple soucis de revanche personnel. Certes, le bouffon, bien plus que Norman Osborn qui n'aurait jamais toléré une telle imprudence, à aucun moment, était totalement inconséquent et d'un naturel à apprécier de prendre des risques, mais il savait flairer la morale quand même, et s'il voulait que le jeu se poursuive, peut-être fallait-il qu'ils fassent une pause, pour mieux reprendre au cours de leur prochaine entrevue... car si ça ne devait pas s'arrêter aujourd'hui, il y en aurait forcément une autre, d'"entrevue", ce petit jeu du chat et de la souris se poursuivrait jusqu'à ce que mort s'en suive. La mort de l'araignée, de préférence. Quand Spider-Man était fin prêt à repartir au combat, le bouffon vert, il faut dire ce qui est, prenait la fuite, éloignant son planeur le plus possible des lieux du crime.
Les sirènes des forces de l’ordre raisonnaient dans les rues, alors qu’ils étaient enfin arrivés sur place. Cela ne servait à rien de compter sur eux pour agir dans la foulée, ils avaient toujours un temps de retard. Heureusement que Peter avait été présent pour sauver ces innocents des griffes du Bouffon Vert. Le jeune homme eut du mal, mais il parvint quand même à sauver tout le monde et à empêcher les chutes mortelles de continuer. Spider-Man prenait le risque de le faire, parce qu’il mettait sa propre vie en danger au final. Il savait qu’il ne devait pas rester trop longtemps sur les lieux, mais il ne pouvait pas prendre la poudre d’escampette comme ça. D’ailleurs, même après avoir sauvé les civils, il n’avait pas l’intention de le faire non plus. Il était temps d’arrêter le Bouffon Vert pour éviter ce genre d’affrontement dans le futur. Au final, Spider-Man n’existerait sans doute pas sans les super-vilains, mais ce n’était pas pour autant qu’il devait hésiter à les arrêter. Le Bouffon Vert venait de prouver une nouvelle fois qu’il était néfaste et qu’il ne fallait pas le laisser en liberté, parce qu’il allait forcément causer des torts. C’était son rôle d’arrêter le Bouffon et il avait bien l’intention de le faire. Il fonça d’ailleurs vers lui, afin de reprendre les hostilités alors que les sirènes hurlaient de plus en plus fort. Mais alors qu’il s’approchait de son ennemi, ce dernier s’enfuyait tel un lâche.
« Reste là ! »
Cria l’homme-araignée à son ennemi juré, alors que ce dernier fuyait sur son planeur. Spider-Man aurait pu essayer de l’arrêter, mais le jeune homme savait parfaitement qu’il n’était pas assez rapide pour cela. Il s’en allait rapidement et il était déjà hors de vision presque. Peter soupira, ça l’ennuyait mais il n’avait pas d’autre choix que de partir aussi. D’ailleurs son spider-sens se mit en marche alors que les policiers lui tiraient dessus, pour essayer de l’arrêter. Heureusement qu’il avait assez de réflexe pour éviter les balles et ne pas se faire blesser, ce n’était clairement pas le moment. Spider-Man aurait bien aimé pouvoir faire comprendre aux forces de l’ordre qu’il n’était pas un danger pour la population, qu’il n’était pas une menace, mais il savait que cela ne servait à rien. Pour ça, il faudrait déjà qu’il puisse approcher les hommes pour discuter déjà, ce qui n’était clairement pas gagné.
Spider-Man n’aimait pas ça, mais il n’eut pas d’autre choix que de fuir également. Il s’assura juste d’un regard que les policiers prenaient bien en charge les civils avant de s’engouffrer dans des ruelles et sur les toits grâce à ses toiles. Il était bien plus rapide que la police, ils ne pouvaient pas le rattraper et encore moins l’arrêter. Surtout qu’il suffisait qu’il trouve un coin calme, pour retirer son costume. Ce qu’il fit d’ailleurs, afin de pouvoir de nouveau se fondre dans la foule et rentre chez sa tante. Quelle soirée et elle laissait un goût amer à Peter. La prochaine fois, il allait arrêter le Bouffon.