❝Pourquoi sommes-nous un problème ? ❞ Charles & Shade
Il y avait cette ambiance douce, porté par le morceau de Metallica, Nothing else mather qui régnait dans la libraire calme. On était dimanche, la boutique était fermée et pour lui, ça signifiait une journée libre de faire ce qu'il souhaite bien qu'il ne sortira pas de chez lui, jamais. Alors grignotant un morceau de pain, il avait les pieds sur le bureau, ses lunettes de vue sur le nez. Pas besoin de se cacher cette fois-ci puisque sa boutique n'était pas un moulin comme les autres jours de la semaine. Il prit un temps de pause dans sa lecture, répétant le mot sur lequel il venait de bloquer « altru- ... altruite ... Altruiste ! Altruiste, altruiste ! » Un nouveau, une fois de plus, même s'il ne savait pas ce que ça voulait dire vraiment, il l'avait juste imaginé en lisant le reste de la page. Et malgré ça, il ne comprend pas ce mot. Il était même imprononçable pour lui et son accent des pays de l'Est qu'il semblait s'énerver, s'agacer sur ce simple mot bloquant les autres à la suite. Alors agacer, mais surtout fatigué de ne pas y arriver, il avait fermé le livre, se redressant. Il s'accoudant un instant sur son bureau, soupirant. C'était ennuyant d'être avec un chien, ce n'était pas très bavard pourquoi il ne pourrait pas apprendre à parler aux animaux ? Ça l'aiderait en tout cas. Du coup, il battait la mesure avec son doigt, celle de la musique qui passait à la radio lorsque ce n'était pas les infos ou la météo. C'était bien mieux la musique, au moins, ce n'était pas porteur de mauvaises nouvelles.
Mais son chien l'avait coupé, maudit cabot, dans son élan et il s'était retrouvé à laisser tomber sa main sur le bureau dans un brouhaha infernal, jetant un regard blasé et fâché à Rox. Sans blague, il a quoi ? Faim ? Oh, c'était possible, il ne lui avait pas donné à manger ce matin, ça lui revenait. Il avait simplement oublié en fait, c'était bête, mais c'était comme ça. Il avait pris le courage de se lever et de lui donner à manger et tant qu'il était debout, il en avait profité pour prendre un autre livre sur les contes et légendes nordique. Il aimait bien ce livre, un peu comme les millions qui sont ici d'ailleurs. C'était son trésor, cette librairie, son antre. Pour rien au monde, il la quitterait ou l'abandonnerait pour un autre chez-sois. Pourquoi il pensait à ça ? Parce que depuis son incident il y a 2 ans avec la Confrérie, il avait peur. Pas des humains, des mutants. Et même si c'était un mutant lui aussi, il ne comprenait pourquoi ça serait au mutant de s'imposer et pas de s'intégrer. Alors c'est pour ça qu'il n'avait pas pris part à cette Confrérie et qu'il évitait tout contact avec eux, parce que cette organisation lui faisait peur, sans avoir envie de leur faire payer, ça ne sert à rien de se venger. Cela dit, il ignorait l'existence d'un tout autre camp, mutant également, mais ... Comment choisir un camp quand on est coincé entre deux mondes ?
Il n'avait pas envie de s'exposer, il avait juste envie d'avoir une vie normale, quitte à oublier sa mutation qui n'était pas la plus handicapante du monde quand on y réfléchit bien. Il y avait juste le petit souci des yeux qui faisaient peur à tout le monde, ça ressembler à ceux d'un serpent, c'était juste affreux. Même lui trouvait ça terriblement affreux et c'est pour ça qu'il les cachait. Cela dit, même si la boutique était fermée, il avait senti quelqu'un s'arrêter devant. Enfin ce n'est pas dur d'un côté, vous voyez une ombre devant les stores, généralement, vous n'êtes pas trop con et vous vous dites que quelqu'un veut entrer. C'est pour ça qu'il avait remis ses lunettes de soleil, allant ouvrir la porte par politesse. C'était marqué « Closed » mais ça ne voulait pas dire non plus que c'était une espèce de macaque impolie.
Comme à son habitude, Charles décida de se rendre dans le sous-sol de l’école pour mutant afin de sonder un peu le monde avec le Cérébro. L’homme avait besoin de le faire régulièrement, afin de voir ce qu’il en était des mutants qui se trouvaient dans les parages. Le vieil homme suivait la trace de nombreux d’entre eux, avec l’intention d’aller les trouver à un moment donné pour leur proposer d’intégrer l’institut. Le Professeur X passait son temps à recruter de nouveaux élèves, dans le but de leur venir en aide. Evidemment, c’était le but officiel qui primait dans son esprit également. Mais Charles savait bien au fond de lui qu’il faisait cela également pour lui. Il avait envie de se rendre utile, il avait envie de se donner de l’importance auprès de ses jeunes. Rien ne gonfler mieux sa fierté que d’entendre Jean ou Tornade venter le fait qu’il leur avait sauvé la vie. Oui, même s’il se montrait plus que modeste, il arrivait bien souvent qu’il apprécie les compliments. Parce qu’en réalité, à part lui-même, personne ne le connaissait vraiment. Personne ne savait ce qu’il y avait réellement dans sa tête. Le mutant installa le Cérébro sur sa tête et sonda donc New-York. En ce moment, il se concentrait pas mal sur cette ville. Il avait repéré un mutant depuis quelque temps, qu’il suivait. Il espérait que cela allait mieux marcher qu’avec cette jeune Emma, qui lui avait opposé énormément de résistance. L’homme décida finalement que c’était le bon jour pour aller le voir.
Charles demanda à Tornade de l’accompagner, malheureusement il ne pouvait pas se déplacer facilement tout seul. Un jour peut-être, il allait pouvoir retrouver un corps bien plus mobile. Pour l’heure, le vieil homme avait donc besoin de l’aide de la mutante. Par chance, elle était toujours d’accord pour l’accompagner. De toute manière, puisqu’il était dimanche, elle n’avait aucun cours à donner et la plupart des élèves étaient rentrés chez leurs parents pour le week-end. Elle avait donc du temps libre et elle accepta de conduire le professeur. Le voyage ne dura pas trop longtemps, Charles arriva rapidement là où il voulait arriver. L’homme demanda à son amie de l’attendre, alors qu’il descendait de la voiture et commença son chemin sur le trottoir, roulant sur son fauteuil. Si seulement il avait des jambes en état de marche. Il finit par arriver devant la porte de la librairie qu’il avait repérée. Il sentait la présence du mutant qu’il avait remarqué avec la machine, il savait qu’il se trouvait là. Tant mieux, il avait hâte de pouvoir lui parler. La porte s’ouvrit d’ailleurs et le regard du vieil homme pu se poser sur le jeune homme.
« Bonjour Shade. » Charles afficha un sourire qui lui était habituel, ne cherchant même pas à faire croire qu’il ne connaissait rien du jeune homme qui se trouvait en face de lui. Il avait évidemment assez de connaissance sur lui, même s’il avait énormément de chose à apprendre sur lui. « Je me nomme Charles Xavier… Puis-je entrer pour discuter avec toi ? »
❝Pourquoi sommes-nous un problème ? ❞ Charles & Shade
Il était loin d'être habitué à recevoir de la visite, surtout le dimanche. En fait, il n'en recevait pas du tout en temps normaux. Du coup, au premier abord, il avait cru que c'était quelqu'un à qui il devait rendre des comptes, fort étonnant d'ailleurs pour quelqu'un qui n'avait pas encore cherché les ennuis jusqu'ici ou bien quelqu'un de décalé qui n'avait pas tilté qu'on était dimanche et qu'à ce jour, la boutique était fermé. Cependant, il enleva les verrous et déverrouillait la porte. Ce n'était par celle-là qu'il sortait donc forcément, elle était toujours fermée lorsqu'il n'avait personne à accueillir. Cela dit, en ouvrant la porte, plusieurs détails l'avaient légèrement surpris en voyant cet étrange inconnu en chaise roulante. Premièrement, il ne le connaissait pas et deuxièmement pourquoi un fauteuil ? Cela dit, l'homme en question n'avait pas l'air de lui vouloir du mal, enfin ... Généralement, se sont ceux-là qui vous réserve de mauvaise surprise mais il paraissait nettement moins méchant que les gros caïds qu'il croisait dans la rue. « Bonjour Shade. » Il haussa un sourcil, ça méfiance montait en flèche. Comment il connaissait son nom ? Il ne l'avait jamais vu, jamais croisé, il ne s'était jamais présenté à celui-ci et donc, jamais eu l'occasion de lui dire. Il ne répondait rien, il n'avait rien à répondre, trop de pensée et de question se bousculaient dans sa tête en ce moment même.
Ce n'était qu'à la question de celui-ci qu'il sortit de ses pensées « Je me nomme Charles Xavier... Puis-je entrer pour discuter avec toi ? » Il hochait alors la tête positivement, ouvrant la porte en grand du coup, pour le laisser entrer tout de même. Il n'allait pas lui le laisser à la porte. Il n'avait pas eu le reflex dans l'immédiat, la pensée de l'aider, il ne savait pas comment s'y prendre avec les personnes en chaise roulante, mais bon, il avait l'air de très bien se débrouiller tout seul. En voyant que son accompagnatrice restait à la porte, il en déduisait qu'il pouvait fermer. Manquerait plus que d'autres personnes aient la bonne idée de s'inviter à leurs tours. Il ne savait pas vraiment où se mettre, l'instinct animal lui disant de se méfier, de ne pas lui tourner le dot et c'est pour ça qu'il ne l'avait pas fait et qu'il gardait un œil caché derrière ses carreaux noirs sur son invité improvisé. Mais pour ne pas paraître muet plus longtemps, il avait enfin ouvert la bouche « Monsieur, normalement, librairie fermée, mais pourquoi vous vouloir parler ? » L'accent de l'Est coupant chaque espace dans ses paroles de manières sèche plus ses erreurs de mots, beaucoup de petites choses qui font que la compréhension (et la discussion par la même occasion) va être délicate avec lui.
Cela dit, ça lui faisait au fond plaisir d'avoir de la visite, même si c'était d'un inconnu et qui plus est, un inconnu qui n'avait pas de mauvaises intentions au premier regard donc son incrédulité avait reprit le dessus. Sans pour autant lui faire dot, il était retourné à son comptoir transformer en un bureau d'étudiant improvisé le temps d'un dimanche. Mais le fait qu'il connaisse son nom le tracasser alors, d'un naturel à ne pas tourner autour du pot, il avait fini par lui demander « Et comment vous connaître mon nom, j'ai jamais dit à vous » Il n'y a pas de risque de toute façon qu'il lui ai dit en effet donc autant être franc avec lui sinon sa méfiance ne va jamais s'atténuer.
Charles savait bien qu’il pouvait attiser la méfiance du jeune homme ne parlant de cette manière, en prononçant son prénom alors qu’il n’était pas censé le connaitre. Cependant, ce n’était pas pour rien qu’il le faisait. Il avait envie d’attiser également la curiosité de ce jeune mutant, afin qu’il accepte de lui parler. C’était important qu’ils aient une conversation, qu’ils parlent de certains détails. Quand le Professeur X se déplaçait pour rencontrer un mutant, ce n’était jamais sans idée derrière la tête. Il avait l’intention de parler de l’institut au jeune Shade, afin de lui proposer de venir la rejoindre. Charles était persuadé de pouvoir venir en aide à ce jeune mutant, ils avaient tous besoin d’aide. Il lui demanda donc s’ils pouvaient discuter un peu et le jeune homme s’écarta pour le laisser entrer. Charles afficha un sourire avant de faire avancer son fauteuil (grâce à la télécommande) et d’entrer dans la boutique. Tornade restait dehors comme le Professeur lui avait demandé. Shade referma la porte, pendant que le vieil homme s’autorisé à observer un peu la boutique.
Rapidement, Shade commença ses questions. Cela n’étonna pas Charles, il en avait l’habitude. Le jeune homme se demandait pourquoi il venait et comment il connaissait son nom. Charles ne prit pas la peine de répondre de suite, attendant qu’il finisse de poser toutes ses questions. L’homme ne manqua pas de capter l’accent du mutant. Ses phrases n’étaient pas complètement bien construites, mais le Professeur arrivait quand même à le comprendre. Charles laissa le silence prendre place dans la boutique pendant quelques secondes avant de reprendre la parole.
« Je comprends bien que cela te tracasse, mais ne t’en fais pas, je ne te veux aucun mal. » Commença-t-il par dire. Il avait envie de mettre les choses au clair, afin que le jeune homme ne s’imagine pas de fausses choses. Il n’allait rien lui faire évidemment, il n’avait rien à craindre de lui. « Je connais ton nom, parce que je te connais. Je suis comme toi. » Cela n’était pas réellement facile d’expliquer la situation, mais il allait bien y arriver comme à chaque fois. « Je suis un mutant également, mon pouvoir me permet de rentrer dans la tête des autres personnes. Je sais donc comment tu t’appels et c’est pour cette raison que j’ai décidé de venir te voir. » Charles marqua une courte pause avant de reprendre, permettant ainsi à Shade d’analyser ses paroles. « Je suis venue te parler, afin de t’aider. »
C’était le but de sa vie, aider les jeunes mutants. Son institut avait déjà accueilli énormément de mutants depuis sa création, certain était devenu des professeurs ensuite. Charles avait envie que cela dure encore bien longtemps, même s’il savait que sa vie commençait à s’approcher de la fin. Malheureusement, le Professeur n’était pas éternel et il devait bien avouer que cela le dérangeait de ne pas pouvoir continuer son œuvre. En réalité, il n’avait aucune envie de la stopper, de s’arrêter là.
❝Pourquoi sommes-nous un problème ? ❞ Charles & Shade
Et il fallait l'avouer, c'était une technique terrible. Obligeant Shade à laisser la curiosité qui en devenait bien souvent de la naïveté à le forcer à s'intéresser à son interlocuteur. Appeler par le prénom... Juste ça, ça met en confiance, bien loin du Monsieur dont il avait l'habitude d'entendre maintenant. Il se demandait si l'accompagnatrice aller suivre, mais visiblement non, alors c'est pour cette raison qu'il n'avait pas plus attendu que ça pour fermer la porte. Il n'y avait pas d'arme d'entreposé ici, juste des livres, une radio, mais pas de télévision. Il n'aimait pas la télévision, il avait l'impression que ça l'hypnotisait, le rendant incapable de bouger. Il n'y avait même pas de quoi écrire, ne serait-ce que du papier, un stylo, une plume ! Non-rien, puisqu'il ne savait pas écrire et que ça ne lui servait à rien d'entreposer ce genre de chose. Alors il avait pris place, s'asseyant sur sa chaise. Son invité improvisé en avait déjà une donc il supposait que ce n'était pas la peine de lui proposer (Belle déduction bien qu'un peu moqueuse). « Je comprends bien que cela te tracasse, mais ne t'en fait pas, je ne te veux aucun mal. »
Il semblait perplexe d'un coup l'homme-dragon, qu'est-ce qui pouvait le prouver ? Mise à part bien sur son incapacité à marcher, mais il avait dû palier à ce genre de soucis non ? Il devenait paranoïaque, mais depuis l'incident avec la Confrérie chez lui, il avait préféré rester prudent envers les siens. S'en était presque ironique. Il avait plus peur des Mutants que des Humains alors que normalement, c'était l'inverse. Mais il préférait garder le silence, comme un enfant auquel on commencerait à raconter une histoire. Cette personne en face de lui avait une certaine aura apaisante alors du coup, il se laissait prêter au jeu. « Je connais ton nom, parce que je te connais. Je suis comme toi. » Comme lui ? C'est-à-dire ? Non, il n'est même pas censé exister, il n'est qu'une créature de conte et légende. Gardant le silence, il avait cependant laissé le temps à l'homme de s'expliquer sur le « comme lui » en question « Je suis un mutant également, mon pouvoir me permet de rentrer dans la tête des autres personnes. Je sais donc comment tu t'appelles et c'est pour cette raison que j'ai décidé de venir te voir. ». Et d'un coup, il avait senti un profond malaise. Alors il n'avait vraiment pas de secret pour lui ? Il n'allait rien pouvoir cacher, même ces affreux yeux ? Il avait la boule au ventre, le malaise de celui qu'on démasque. Il s'était alors redressé. Ce talent de son interlocuteur capable de tout connaitre sans rien dire ne le mettait pas vraiment des plus en confiance. C'était difficile à croire que quelqu'un puisse lire en vous comme un livre ouvert.
« Donc je ... Pouvoir rien vous cacher ? » Drôle de question n'est-ce pas ? Mais une question qui traduisait clairement que l'homme dragon n'était pas à son aise. Cependant, il n'avait pas fini, cet homme, de s'expliquer. « Je suis venue te parler, afin de t'aider. » Comment ça ? Enfin, on n'aide pas en parlant. À moins qu'il n'avait pas encore compris. Mais dans tous les cas, la curiosité avait été piquée, ça y est. « Comment vous pouvoir m'aider ? Je ... Même pas savoir en quoi vous pouvoir m'aider. » . C'était délicat de s'expliquer, il ne savait même pas sur quel sujet il avait besoin d'aide. C'est ça qu'il voulait faire comprendre. Alors il avait simplement désigné les personnes concernées. Au « vous », le professeur dans sa chaise et au « m'aider », lui.
Charles avait l’habitude de ce genre de moment, quand il devait expliquer ses pouvoirs et sa présence aux jeunes mutants. Shade semblait cependant encore plus perdu que les autres, mais ce n’était pas un problème. Le Professeur X était patient, il avait le temps de tout expliquer au jeune homme. Cela ne devait pas être simple, quand on ne connaissait pas aussi bien que lui le monde des mutants, d’accepter l’idée que quelqu’un pouvait désirer vouloir nous aider, surtout quand il semblait qu’il connaissait énormément de chose sur vous. Charles n’avait donc pas envie de se précipiter, il voulait prendre le temps que Shade comprenne bien qu’il n’était pas une menace. Il était capable de lire dans son esprit, il savait donc ce qu’il pensait et toutes les questions qu’il se posait. Cependant, l’homme n’avait pas non plus l’intention de passer son temps à lire l’esprit du jeune homme, il avait besoin de le découvrir par lui-même également. Le vieil homme afficha un sourire aux paroles du jeune homme.
« Effectivement, il n’est pas réellement possible pour toi de me cacher quelque chose. » Il se montrait honnête, cela ne servait à rien de lui mentir. Charles comprenait bien que Shade avait besoin d’honnêteté. Ce n’était pas le genre de personne qu’on pouvait manipuler facilement sans craindre des représailles ensuite. Le but de Charles n’était pas de se mettre le jeune homme à dos, il avait besoin qu’il lui fasse confiance. « Mais je n’userais pas de mes pouvoirs sur toi, ils m’ont juste servit à te chercher et te trouver, afin que je puisse venir parler avec toi. »
Shade ne ressemblait pas aux autres mutants auquel Charles avaient eu à faire, quoi qu’aucun mutant ne ressemblait réellement aux autres. Le vieil homme voyait bien qu’il était perdu, qu’il ne comprenait pas ce qu’il lui disait. Le fait qu’il peine à s’exprimer était sans doute en cause, mais ça n’allait pas faire reculer le professeur. S’il était venu dans cette boutique, c’était pour une bonne raison.
« J’ai fondé une école, pour les mutants. Elle permet aux mutants d’apprendre à utiliser leurs pouvoirs, mais également les matières comme la lecture, l’écriture, les sciences et autres matières plus complexe. » Ce n’était pas pour rien que le Professeur X pointait du doigt le fait que le jeune homme pourrait apprendre à lire et écrire dans son école, c’était évidemment ciblé sur lui. « Elle permet également aux mutants de vivre ensemble, d’apprendre à s’ouvrir aux autres mutants mais également aux humains. » Charles marqua une nouvelle pause avant de reprendre. « Elle sert malheureusement également à protéger les mutants contre certains humains, ou contre d’autres mutants. »
Il ne pouvait pas nier que cela l’ennuyait, parce que ce n’était pas le but premier de cette école. La plupart des familles de ses élèves ne savaient même pas la nature de cette école. Il aurait aimé que le monde soit bien plus ouvert, mais cela finirait par arriver. Du moins, il l’espérait.
« Je suis venu pour te proposer de nous rejoindre. »
❝Pourquoi sommes-nous un problème ? ❞ Charles & Shade
Perdu n'était pas encore le mot juste, il était complétement dérouté du monde des mutants à ce jour. Il avait vu plus de mauvais que de bon alors de quoi le laisser perplexe quant aux autres qui se présentent à lui. D'où sa méfiance aigue aussi mais visiblement, il n'y avait pas de mal, enfin rien à craindre. Il préférait aller bien gentillement vers cet homme est l'écouter. Shade était très fort pour ça, surtout lorsque l'histoire est intéressante. Alors sa tension s'était apaisée et ça se voyait, il avait l'air bien moins sur les nerfs pendant qu'il écoutait cet homme. « Effectivement, il n'est pas réellement possible pour toi de me cacher quelque chose. » C'est bien ce qu'il craignait, c'était pour lui l'humiliation même s'il n'y avait rien d'humiliant. La tension s'était envolée pour de la déception au final. Alors il n'avait aucune raison de garder ses lunettes, il les avait enlevés. S'il ne pouvait rien cacher, autant en rien caché du tout. « Mais je n'userais pas de mes pouvoirs sur toi, ils m'ont juste servi à te chercher et te trouver, afin que je puisse venir parler avec toi. ». Ce n'était pas la chose la plus rassurante qu'il est eu à entendre, mais ça soulage en effet en quelques sortes, donc il avait simplement haussé les épaules en guise de remerciement. Ce n'était même pas ça qu'il fallait faire mais ce n'est pas grave, il n'était pas des plus bavard alors il se contentait de ce simple geste en guise de réponse. Pourtant, il avait le petit sourire au coin des lèvres qui disait qu'au fond, ça le soulager.
Cependant, lorsqu'il lui avait parlé d'une école, il avait eu plusieurs réactions « J'ai fondé une école, pour les mutants. Elle permet aux mutants d'apprendre à utiliser leurs pouvoirs, mais également les matières comme la lecture, l'écriture, les sciences et autres matières plus complexes. ». Il était tout d'abord amusé, il avait 32 ans maintenant, il n'avait plus vraiment l'âge d'aller en cour. Enfin pour lui, c'était inscrit comme ça dans son esprit « Trop vieux pour école, Monsieur et puis ... » Et c'est à ce moment-là qu'il avait eu le déclic. Mitigé entre l'intérêt d'apprendre à écrire et la suspicion qu'il allait se servir de ça pour l'attirer dans un piège, une cage. Et puis, il ne lui avait jamais dit qu'il ne savait pas écrire et cet homme lui avait dit qu'il ne se servirait pas de ces pouvoirs. Qu'il s'en était servi uniquement pour le trouver ou le chercher ou les deux. Alors, il n'avait pas manqué de lui jeter par un simple regard toute sa méfiance « Écrire ? Débrouiller bien sans savoir, savoir lire, c'est bien. Enfin, déjà. Avoir une vie potable, et mon antre ». À cause de ce cocktail d'émotions, il ne s'énervait pas. Il essayait tout simplement de faire comprendre que ce n'était pas le sujet à aborder avec lui. Mais cela dit, il l'avait laissé finir son exposé sur son école, venant aux points qui l'intéressait un peu moins mais qui était, pour du coup, moins suspect. « Elle permet également aux mutants de vivre ensemble, d'apprendre à s'ouvrir aux autres mutants mais également aux humains. ». Il avait baissé la tête, presque amusé mais de façon ironique à cette idée mais tout en continuant d'écouter « Elle sert malheureusement également à protéger les mutants contre certains humains, ou contre d'autres mutants. ».
Une sorte de refuge s'il avait bien compris. La proposition d'aller la voir de ses propres yeux était alléchante, c'est vrai mais, il avait son chez-lui. Encore une question d'âge sans doute. S'il avait eu vent de cette école il y a plus de 7 ans maintenant, il serait venu, mais aujourd'hui, il a son trésor à garder. « Je suis venu pour te proposer de nous rejoindre. » La fameuse proposition, la chose qui le bloquait le plus au final et il devait donner une réponse maintenant. Alors laissant sa bouche entre-ouverte un instant, le temps de trouver une réponse valable mais les mots qui vont avec aussi, il avait fini par dire « Pas pouvoir. Plus enfant, devoir garder cette boutique. C'est ... ce que avoir de plus chère et délicat de devoir la quitter. Un peu comme femelle qu'on aime » Bon la dernière phrase était foireuse à cause du mot choisi mais en gros, le titre comparatif était intéressant. Il refusait de quitter cette boutique parce que c'était son trésor, un peu comme il aimerait une femme de tout son cœur. Oui il est un poil compliqué.
Ce fut sans doute parce que Charles venait de dire que Shade ne pouvait rien lui cacher, que le jeune homme avait décidé de retirer ses lunettes. Le vieil homme voyait donc ses yeux depuis la première fois, découvrant leurs particularités. Cela ne l’étonnait pas, nombreux étaient les mutants qui avaient le même souci que lui. Quand cela ne touchait que les yeux, c’était déjà une bonne chose. Charles connaissait d’autres mutants qui n’avaient pas cette chance, comme Hank. Même si le Fauve acceptait pleinement sa condition à présent, cela ne fut pas facile pour lui toute sa vie. Le Professeur X ne se montra pas surpris en découvrant ces yeux, il parvenait clairement à garder une bonne contenance. Pour l’instant, il était concentré sur ce qu’il avait à apprendre à ce jeune mutant, sur ce qu’il avait à lui proposer. Sans surprise, Shade se montrait prudent concernant cette école. Charles avait l’habitude que les futurs élèves de son école ne soient pas de suite en train de sauter de joie en apprenant son existence. Ils étaient nombreux à avoir eu besoin de temps avant d’accepter. Le vieil homme gardait toujours espoir dans ses capacités, ce n’était pas pour rien qu’il l’avait fondé. Il voulait venir en aide aux jeunes mutants, afin d’éviter qu’ils ne se retournent contre les humains. Malheureusement, le Professeur savait parfaitement que ces derniers pouvaient se montrer cruels avec ses congénères.
« Je comprends bien sûr. » Le vieil homme marqua une pause, le mutant exposait évidemment de bons arguments. Mais il était têtu. « Ce n’est pas que des enfants qui étudient dans mon école, je ne sais même pas si nous pouvons réellement correctement la qualifier d’école. C’est une institution, pour venir en aide aux personnes comme toi. »
Il avait donc résolu ce premier point, même si cela ne lui affirmait pas que Shade pense le contraire. Il y avait de toute manière, une autre raison qui poussait le jeune homme à ne pas accepter sa proposition. L’homme en fauteuil tourna un peu son regard dans la boutique. Il comprenait bien que Shade puisse s’y sentir bien, c’était son foyer. Les choses étaient bien plus simples avec des mutants plus jeune, mais il ne perdait quand même pas espoir. Ce n’était pas pour rien qu’il était venu après tout, il ne se déplaçait jamais pour rien. Il avait donc bien l’intention d’arriver à convaincre le jeune homme de rejoindre son école, son groupe, même s’il devait le séparer de sa « femelle ».
« Il est normal que tu tiennes à cet endroit. » Charles afficha un sourire avant de reprendre. « Je ne te demande pas de me rejoindre définitivement, mais tu peux venir de temps en temps. Quand la boutique est fermée comme aujourd’hui par exemple. » Le Professeur marqua une nouvelle pause avant de reprendre, toujours en souriant. « Tu n’as rien à craindre de ma part. »
Il avait envie d’ajouter cela, parce qu’il sentait bien que Shade se posait des questions. Malheureusement, Charles comprenait que cela n’était pas toujours facile de faire confiance aux autres mutants.
❝Pourquoi sommes-nous un problème ? ❞ Charles & Shade
L'échec était cuisant et il avait du mal à refuser un peu d'aide. Ce n'était pas de refus après tout, et puis c'était l'occasion de pouvoir sortir au grand jour et non pas rester enfermer ici dans sa cage dorée. Alors Shade jeta un œil dehors, sans aucune méfiance, mais juste parce que l'envie de sortir était là, mais qu'il s'empêchait le faire. Cet empêchement qu'il se donnait été déjà très clair dans les propos qu'il venait de donner. Cela dit, malgré ses arguments qu'il jugeait pourtant plutôt bon, l'homme en chaise roulante avait repris avec une légère assistance. « Je comprends bien sûr. » Il y avait eu un petit silence qui s'était installé entre-temps avant qu'il ne reprenne « Ce n'est pas que des enfants qui étudient dans mon école, je ne sais même pas si nous pouvons réellement correctement la qualifier d'école. C'est une institution, pour venir en aide aux personnes comme toi. ». Cette discussion tournait au gout du dragon de plus en plus à une possible capture plutôt qu'une invitation à le rejoindre et c'est pour cette raison que le libraire grogna doucement. Il n'aimait pas trop qu'on lui force la main pour aller quelques parts.
Cela dit, il n'avait rien fait de plus, pas de geste brusque ni même l'envie d'attaquer. Surtout un quelqu'un privé de ses jambes, c'était déséquilibrer comme procédé, complétement, mais, il n'oubliait cependant pas qu'il pouvait pénétrer dans son esprit comme bon lui semblait aussi. C'est peut-être cette crainte qui le poussait à écouter jusqu'au bout, ne serait-ce que pour le remercier déjà d'être venu le voir en ami. « Il est normal que tu tiennes à cet endroit. ». Tant que ça ? Du coup, son visage s'était de nouveau adouci tranquillement avant d'entendre la suite « Je ne te demande pas de me rejoindre définitivement, mais tu peux venir de temps en temps. Quand la boutique est fermée comme aujourd'hui par exemple. ». Du coup, le libraire s'était assis sur le comptoir, posant le pour et le contre. Là pour du coup, ça lui paraissait tout de même plus abordable. Il pourrait venir ici et être à cette fameuse institut quand la boutique était fermée. Le libraire avait croisé ses mains nerveusement « Tu n'as rien à craindre de ma part. » Ça, il l'avait bien compris, il avait l'air si idiot que ça ?
Alors du coup, son regard interrogatif se releva vers Charles. Pourquoi pas ... Mais il ne voulait pas prendre de décision hâtive, il voulait poser le pour et le contre, mais ce qui était sûr, c'est qu'il avait l'air bien plus intéresser pour du coup avec ce changement de conditions « Ecole pas être quotidien ? Pas obliger d'y aller tous les jours ? » Il voulait être sûr et certain là-dessus, sans aucun doute. Puis il posa de nouveau un silence avant de reprendre « Si avoir temps pour réfléchir possible ... Besoin de réfléchir à ça ». C'était un bon point vers la réponse positive non ? Mais il avait surtout peur des autres mutants alors le mettre dans une école où il n'y avait que ça ... Ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça au final.
Charles savait qu’il insistait énormément, ce qui ne devait pas forcément plaire à Shade. Il n’avait pas envie de lui faire peur, mais il ne pouvait pas s’empêcher de tenter de le convaincre. Le Professeur X voulait venir en aide à ce « dragon », afin de lui permettre de complètement s’intégrer dans la société. Quand il mentionna le fait que Shade n’était pas obligé de venir tous les jours, qu’il pouvait se rendre à l’institut seulement quand il le voulait. Evidemment, son offre n’était pas un piège, ce n’était pas une obligation. Charles souhaitait simplement venir en aide à ce mutant, afin qu’il ne parte sur un chemin dangereux. Evidemment, le Professeur n’avait pas qu’en tête l’aide envers les mutants. Bien sûr, c’était son but premier, mais l’homme ne voulait pas que ces jeunes mutants influençables prennent un mauvais chemin. Comme suivre son vieil ami Erik et son avis de venger les mutants. Ce n’était bon pour personne de se laisser aller à la haine, Charles voulait donc éviter le plus possible que cela arrive. C’était pour cette raison qu’il prenait autant de temps à rencontrer des jeunes mutants, comme Shade (qui n’était pas si jeune mais comparé à Charles l’était forcément), afin de leur parler de sa vision du monde. En tout cas, le Professeur X était ravi de constater que le jeune mutant semblait bien plus intéressé par sa proposition. Même s’il ne prenait pas encore de décision, il avait besoin de temps pour réfléchir apparemment, c’était quand même une avancée dans leur conversation.
« Bien sûr, prends le temps que tu as besoin. »
Dit-il dans un sourire, comme à son habitude. Il n’allait pas insister plus, parce qu’il ne voulait pas faire plus peur à Shade. Le mutant pouvait prendre tout le temps qu’il avait besoin pour réfléchir, le vieil homme avait l’impression d’avoir bien avancé de toute manière. Avec un peu de chance, Shade allait passer un peu de temps à l’institut. Pas tout son temps bien sûr, il avait d’autres choses à faire, mais au moins un peu. Charles ne pouvait que trouver cela positif, parce qu’il ne lui disait pas clairement non et qu’il semblait vraiment intéressé. Cela ne serait pas facile constamment, Shade était de ces mutants qui craignaient les autres, mais le Professeur serait là pour l’aider de toute manière. Et il n’avait rien à craindre des autres mutants, ils ne pouvaient que le comprendre.
« Je repasserais te voir plus tard si tu le souhaite. »
Encore une fois, Charles ne voulait pas aller trop loin. Il n’avait pas envie de faire plus peur encore à Shade, ou de lui forçait la main. Il allait laisser le temps au jeune mutant de réfléchir avant de sans doute revenir à la charge, en douceur bien sûr. Il n’avait pas l’intention de laisser le jeune homme dériver sans lui venir en aide pour lui montrer le bon chemin. Evidemment, le vieil homme ne pouvait que penser que son chemin était le bon et pas celui des autres.