Depuis son arrivée à New-York, il n'avait pas fait grand chose. Non, à vrai dire, il n'avait rien fait. Rien d'autre que ses promenades nocturnes, car il n'y a qu'aux heures sombres de la journée qu'il se décide à sortir comme un tueur en série. Ce n'est pas un tueur, loin de là, il n'a jamais tué qui que se soit, même pas une mouche donc il est tout bonnement incapable de faire quoi que ce soit de mauvais. Rangeant la dernière victime de son appétit romanesque, il ne l'avait pas rangé vraiment dans l'étagère, mais plutôt ... Sur une pile, près de la caisse, son ajout n'ayant fait qu'agrandir celle-ci d'ailleurs. Un jour, il les rangera, un jour. Mais par pour l'instant, il n'en avait fini aucun, il détestait les fins en vérité, c'est pour cette raison que lorsqu'il commençait à lire, il ne le finissait jamais. Il avait eu vent d'un bâtiment, enfin d'un grosse boite nommé Oscorps. Cela dit, il avait eu vent aussi qu'il y avait des choses louches qui s'y tramaient et c'est pour cette raison qu'à chaque fois qu'on parlait de ce bâtiment à la radio, il était plutôt suspicieux. La tentation était grande, la nuit allait tomber, devrait-il y aller ?
Il enleva ses lunettes de vue, les troquant contre ses lunettes de soleil en jetant un regard sur son chien, toujours aussi feignant d'ailleurs, Rox n'avait pas bougé ses fesses de toute la journée, il se demandait s'il n'était pas malade. Il était vieux après tout ce labrador, mais il appartenait à son tuteur alors il le gardait et il s'en occupait. Shade lui offrait une dernière caresse avant de pointer son index vers celui-ci « Garde Libraire, pas bouger », on ne peut pas dire qu'il parle comme il faut, mais la consigne était compréhensible pour le canidé, le chien avait prit l'habitude maintenant que son nouveau maître n'ai pas un anglais bien peaufiné. Mais cela dit, il avait fini par prendre son courage à deux mains comme on dit. Il avait passé la porte de la librairie pour sortir, prenant le temps de mettre la pancarte du côté visible sur le « Closed » avant de la fermer d'un revers de clé et de se diriger vers Oscorps. Il allait faire sa petite enquête, la discrétion, ça le connaît depuis le temps.
Se fondant dans la foule, tête baissée, il s'était contenté de tourner dans une ruelle désinfectée, le genre de ruelle où personne n'ose allait avant de se transformer en dragon, s'envolant vers le tour Oscorps. Ce qui est bien avec les humains, c'est qu'ils ne savent pas lever la tête. Il était arrivé du ciel, se posant sur le toit de la tour avant de s'y glisser dans le conduit d'aération en reprenant sa forme humaine pour question de taille. De ce qu'il a eu vu à travers le grillage, il n'y avait rien de suspect, mis à part des hommes et des femmes, galopant après le temps de peur de se faire réprimander. Il n'avait jamais compris le but de cette entreprise, à quoi elle servait réellement. Et même s'ils se disent bienfaiteur, il y a peu de bienfaiteurs qui cachent des choses. En tout cas, il n'aurait pas cette impression et ce besoin de vérifier si tout était net. Alors continuant son avancée dans les conduits, il avait fini par arriver au sous-sol. C'était à la fois sombre et lugubre, il faut l'avouer, mais devant une porte, il fut bloqué, contraint de sortir de sa cachette. Il n'y avait personne et forte heureusement, et même si des personnes censées face à une atmosphère aussi oppressante auraient déjà pris leurs jambes à leurs cous, pas lui. Sa curiosité le poussant à aller au-delà de cette porte blindée, il jeta un coup d'œil en arrière en entendant des pas, remontant alors dans le conduit d'un bond pour s'y cacher. Et monsieur prend bien le temps de refermer la grille de ventilation tient.
oilà longtemps que Norman Osborn avait apprit à ne plus compter ses heures de travail, ce n'était pas comme si c'était là une corvée pour lui de toute manière, Norman Osborn, c'était un fait reconnu publiquement, ne se ménageait jamais quand il s'agissait de développer et de faire prospérer cette entreprise à laquelle il tenait comme à la prunelle de ses yeux, au point que l'on pouvait se demander, parfois, s'il s'autorisait à avoir une vie en dehors de son travail ? À la vérité ? Oui, il s'y autorisait, et même, il s'autorisait à avoir une identité double... Il était un brillant chef d'entreprise, il était un odieux super vilain... Ce qu'il n'était pas, par contre, et sans l'ombre d'un doute, c'était un père digne de ce nom, ou un homme particulièrement équilibré. La nuit était tombée depuis un moment déjà, et il n'avait toujours pas quitté les locaux. Ses locaux. Depuis plusieurs heures, cependant, il n'était plus à son bureau. Passée l'heure à laquelle les employés standards s'en allaient retrouver leurs familles (le genre de famille que Norman, de son côté, négligeait totalement au profit de ses ambitions), lui, se rendait au sous-sol, ces lieux strictement interdits aux visiteurs, où les expériences les plus curieuses (et souvent les moins légales) étaient effectuées dans le plus grand secret. Lui, se contentait d'observer cela à distance, et de s'assurer que les choses se déroulaient au mieux, et cet aspect le plus confidentiel, mais à ses yeux le plus passionnant, de son travail, l'avait bien monopolisé plusieurs longues heures, avant qu'il ne se décide enfin à s'en aller à son tour.
Il avait fait quelques pas dans le couloir obscur de ce sous-sol quand il lui sembla entendre un bruit étrange, et pour le moins suspect. À cette heure-ci, il n'y avait plus grand monde de présent encore dans les locaux, si ce n'était les vigiles de ce lieu ultra sécurisé, bien sûr, ou les quelques besogneux que Norman forçait aux heures supplémentaires. Il ne pouvait s'agir d'aucun d'entre eux. Alors de qui ? Un intrus. Voilà la seule réponse qui lui venait en tête. Il appela rapidement le service de surveillance vidéo, afin qu'ils vérifient les vidéos de sécurité, avant de lui-même s'aventurer dans ce couloir où il était persuadé d'avoir entendu quelque chose. Il se pouvait, évidemment, qu'il l'ait rêvé. La paranoïa saisissait notre homme plus qu'à son tour, et pour ce qui était de cheminer doucement vers la folie et d'entendre des voix, il se posait là... Mais dans sa position, et étant donné qu'il y avait là bien des secrets qu'il préférait ne pas voir être ébruités, il préférait prendre toutes les précautions. Sur place, il ne vit rien, mais n'abandonna rien de sa défiance pour autant. Il aurait été hasardeux, voir stupide de se satisfaire de la thèse de l'hallucination, quand bien même pouvait-elle être crédible. Et derrière ces accès de folie pure se cachait à vrai dire un homme diablement intelligent.
-Qui est là ? Il marqua une pause. Pas de réponse. Si vous voulez vous éviter le moindre ennui, je vous conseille de vous montrer. Tout de suite.
Un ton froid et profondément autoritaire, le genre à vous coller des frissons. Il ne plaisantait pas. S'il y avait bel et bien quelqu'un, et que ce quelqu'un tardait à se montrer, il le regretterait amèrement. Il le regretterait amèrement dans tous les cas.
Il se sentait subitement idiot d'avoir cédé à la tentation, comme un de ses nombreux moutons trop curieux qui s'aventurent dans Manhattan. Mais qu'est-ce qu'il avait cru ? Qu'il allait pouvoir réussir ?! Oh non, bien sûr que non et maintenant, il était coincé dans ce maudit conduit, comme un voleur, comme un rat surtout. Il détestait cette sensation étrange qui fascine autant qu'elle dérange d'être prit au piège, sans avoir aucune échappatoire aux premiers coups d'œil. Alors la nuit allait être longue, très longue même. Il jeta un coup d'œil par le grillage du conduit, sans prendre attention à ses lunettes qui étaient en train de tendre les bras vers le grillage, elles voulaient encore se sauver les saletés. En voyant cet homme, il l'avait déjà vu dans un reportage, une interview qui passait à la télévision. Non, il n'a pas la télévision dans sa librairie, mais ce n'est pas ce qui manque dans les rues, surtout avec les grands écrans accrocher un peu partout sur Time Square. Ce n'était sûrement pas le premier homme a qui il ferrait confiance, il porte un costume trop beau pour être vrai. Il ne lui faisait pas confiance, il avait raison. Alors tenant fermement à sa vie, la pression que pouvait mettre cette espèce de serpent déguisé en gentilhomme laissa le dragon avec un cœur qui battait à 100 à l'heure. Pas bouger, sinon, c'est cuit.
Mais s'il ne bougeait pas, c'était tout aussi cuit et forcément, ses lunettes avaient fini par se casser la figure ce qui n'avait fait que monter une fois de plus la panique. Au final, la voie de l'homme en question se fit entendre aux bouts de longues minutes. « Qui est là ? » Shade laissa une longue pause se faire, qui était assez idiot pour répondre à une question qui sonnait comme une menace. « Si vous voulez vous éviter le moindre ennui, je vous conseille de vous montrer. Tout de suite. » Parce qu'en plus, monsieur fait de l'humour ? Il en aura dans les deux cas des ennuis, il le savait. Si ce n'était pas avec lui, ça sera avec la police et si ce n'était pas la police, ça sera sûrement la sécurité de l'établissement. Mais il ne voulait pas non plus tenter le diable et faire preuve d'un minimum de diplomatie, parfait pour quelqu'un qui fait une faute à chaque phrase. Dans les deux cas, qu'il ne sorte ou qu'il ne sorte pas, il serait dans la mouise totale donc autant sortir.
Rouvrant la grille de ventilation pour finir par en sortir, il n'avait pas traîné à suivre ses lunettes des yeux et à se jeter dessus pour les remettre. Il dépoussiérait sa veste, remettant la grille en place. Le garçon avait décidément du mal à se rendre compte véritablement dans quelle situation délicate il s'était mit. Alors une fois qu'il avait fini de faire son petit rangement, il avait finalement tourné la tête vers l'homme serpent. Il n'avait pas les yeux, lui, mais il avait l'allure d'un serpent à sonnettes. Il ne savait pas quoi dire pour sa défense. Juste un son d'hésitation avant de désigner le conduit « Sale ?» ... Parfait ! Un peu plus idiot ? Non, il ne peut pas plus si ça peut rassurer, mais il avait sans doute voulu faire comprendre que les conduits étaient sales et qu'ils étaient là pour les nettoyer. En plus, il était un minimum crédible, il n'avait pas d'arme sur lui ... Ni de chiffon ou bine l'allure de femme de ménage.
abord le silence. Un silence tel que, une fraction de secondes, le PDG d'Oscorp put croire qu'ils s'était véritablement fourvoyé. Puis finalement, ce vacarme total, quand l'intrus daigna finalement pointer le bout de son nez, s'échappant du conduit d'aération. Bien sûr, à ce stade, il n'existait aucune excuse pour cet homme qui sache convenablement justifier sa présence jusqu'alors dans ce conduit. Manifestement, il s'agissait là soit d'un voleur, qui avait voulu mettre la main sur l'une des créations d'Oscorp, soit d'un espion. Dans les deux cas, il ne devait pas franchement être rôdé à l'exercice, car il venait de se mettre dans un sérieux pétrin, et ses tentatives pour parvenir à s'en dépêtrer étaient ce qu'il y a de plus risible. Ce "sale" devait-il signifier qu'il était là pour nettoyer ? Possible, oui, et très clairement, ce prétexte là ne saurait être prit un seul instant au sérieux. Norman adressa un regard curieux à ce gêneur, à cet importun, qui avait tout de même un sérieux culot, en l'occurrence. À bien le regarder, il avait l'air ce qu'il y a de plus inoffensif, le genre que personne ne songerait à faire débarquer depuis les conduits d'aération pour aller voler des secrets industriels, à moins de ne pas franchement y tenir. Ce type ne payait pas de mine. Il se pouvait qu'il s'agisse juste d'une couverture. Norman était bien placé pour savoir qu'il fallait se méfier des apparences dans la plupart des cas. Mais il ne parvenait malgré tout pas à éprouver de réelle colère à l'égard de cette personne. Oh, bien sûr, il n'allait pas s'en tirer comme ça, et le directeur d'entreprise lui promettait déjà une sanction des plus sévères, mais il avait la curiosité d'en apprendre davantage et d'emblée sur les motivations, pour l'heure obscures de son interlocuteur.
-Qui êtes vous, que faites vous ici ?
Son ton était bien plus calme, beaucoup plus posé, qu'il ne l'avait été l'instant auparavant. Il ne s'y ressentait plus la menace claire et nette de son propos précédent. Cependant, ce serait aller très vite en besogne que de penser que, pour autant, Norman avait abandonné toute mauvaise intention à l'égard de son interlocuteur, ce n'était absolument pas le cas. Il attendait seulement de savoir à qui il avait affaire, pour mieux agir en conséquences. En attendant, il comptait bien sur les agents de sécurité qui sillonnaient l'immeuble pour lui prêter main forte au moindre dérapage. Pour l'heure, à cette discussion, il ne semblait y avoir qu'une issue, seule et unique : les autorités l'emporteraient loin d'ici, et décideraient de son sort... Pour éviter une telle conclusion, il faudrait, à la vérité, que Shade sache présenter un caractère profondément exceptionnel. Et le fait est que des caractéristiques exceptionnelles, il en possédait bel et bien. Cela suffirait-il ? Seulement si Norman finissait par le découvrir, bien sûr.
La situation était délicate, ses actions n'étaient dictées que par sa curiosité et sa volonté de savoir toujours plus que ses voisins et là, ça allait lui coûter cher. Il le sentait, ça puait même ! Alors du coup, calmement pour ne pas paraître totalement écraser par la malfaisance de son interlocuteur, il lui lança un regard suspicieux cacher derrière les carreaux noirs. Ce n'était pas bon signe ce ton, il était bien trop différent du précédent. C'est fou ce que la fierté d'un dragon pouvait vite reprendre le dessus lorsqu'il se sentait oppressé, une volonté de dire « Hé oh, t'es qu'un humain un peu plus puissant que les autres » puisque c'était clairement ce que l'aura de Shade voulait faire comprendre mais en même temps, il savait se tenir et c'est pour ça qu'elle était adoucis, qu'il se tenait. C'était lui qui été en tort ici après tout. Mais comme si la menace lui donnait une assurance certaine de s'en sortir, il n'enleva cependant pas ses lunettes, même s'il faisait sombre ou bien que c'était mal vue, il ne lui donnerait pas cette chance de les voir. « Qui êtes-vous, que faites vous ici ? » Avait demandé le propriétaire des lieux, laissant juste Shade penchait sa tête légèrement de côté, la question paraissait si banale, le ton employé surtout. Trop calme, comme il l'avait dit un peu plus tôt. Alors du coup, il n'allait pas mentir, il n'avait personne à protéger pour sa bêtise et il ne travaillait pour personne, il n'y avait pas grand chose à craindre de lui, sauf lorsqu'il est de mauvais poil « S- » Il avait eu un instant de coupure, se rectifiant alors « Blacky. Moi venir vérifier si rumeur être vrai sur Osborn. » Donner son surnom serra moins simple pour le retrouver s'il arrive à se barrer d'ici.
Alors du coup, il leva la tête. Le conduit s'est plus la peine d'y penser. Il jeta un œil aux alentours, pas de fenêtre, juste une porte là-bas un peu plus loin, celle d'où le Monsieur est venu d'ailleurs et il était en plein cœur du sous-col donc forcément, pas de fenêtre en plus d'avoir en prime une légère odeur d'humidité qui commençait sérieusement à le dégoutter, d'où sa gêne et le fait qu'il n'arrêtait pas de se frotter celui-ci d'ailleurs. Il allait sans doute faire quelques choses d'insensés, peut être même avoir des ennuis comme ce n'était pas permis, mais il ne fallait pas qu'on vienne le chercher chez lui. Il jeta un dernier coup d'œil derrière lui, s'il avait bien compris, ce n'est pas encore aujourd'hui qu'il allait savoir, c'est dommage, il avait pris la peine de se déplacer cette fois-ci. Il pencha alors sa tête, enlevant ses lunettes de son nez pour les glisser dans la poche de sa veste « Pas pouvoir rester, ma chien pas mangé ». Et hop, Géronimo ! Il préféra forcer le passage plutôt que d'avoir cette horrible sensation d'être prisonnier. Il avait boulé l'homme, se transformant en dragon, se précipitant vers la porte. Il fallait qu'il monte, il préfère largement l'altitude du ciel plutôt que les tréfonds moisis. Ceux qu'il avait rencontrés et bien, disons qu'il avait eu très chaud et une fois qu'il s'était coulé derrière la porte, il avait pris un homme, pas pour en faire son otage, mais lui voler son uniforme.
Ce n'est qu'une fois arrivé au rez-de-chaussée que le brun était réapparu avec l'uniforme de la sécurité sur le dot, ses lunettes de soleil sur le nez et ses propres habits cacher sous l'uniforme. Il y avait un peu plus de monde qu'au sous-sol et puis, il ne les avait pas rencontré en arrivant ceux-là. Alors il fit comme si de rien était, comme si c'était son métier d'ailleurs, préférant se fondre dans la masse pour partir d'ici au plus vite.
ien sûr, son interlocuteur ne s'exécuta pas réellement quand son interlocuteur lui demanda de décliner son identité, et se contenta d'un nom d'emprunt qui, l'hésitation dont il fit preuve mise à part, n'aurait de toute manière pas pu sembler plus crédible pour deux sous. Si son interlocuteur avait eu plus de présence d'esprit (mais il devait être compliqué d'en faire preuve lorsqu'on était ainsi prit sur le fait), il aurait au moins trouvé un faux nom qui soit un tant soit peu crédible. Le PDG d'Oscorp n'y aurait pas cru pour autant, mais il aurait salué cet effort. Qu'importe que, pour l'heure, le nom de son interlocuteur lui soit inconnu, il gageait qu'il ne le serait plus pour longtemps, il allait s'employer à ce qu'il ne le soit plus pour longtemps. Il prétendit que sa présence était sans rapport avec un quelconque secret industriel sur lequel il aurait voulu faire main-mise ou avec une quelconque tentative d'espionnage. Il disait seulement qu'il avait voulu vérifier la réputation du patron d'Oscorp. Quelle réputation ? D'accord, certaines rumeurs, d'apparence assez folles (même si elles ne l'étaient pas le moins du monde, en définitive), s'étaient rapidement répandues au sujet de son entreprise, et avaient enflées à mesure qu'elle avait prit l'importance quelle possédait aujourd'hui... Mais qu'un quidam se soit donné la peine de défier tous les systèmes de sécurité dans l'unique but de vérifier sa "réputation", ça semblait plus que capillotracté, il fallait bien le reconnaître.
Bien sûr, le premier réflexe du directeur d'entreprise avait été de vouloir demander à son interlocuteur de ne pas bouger, le temps que la sécurité se charge de lui... Mais il n'eut le temps d'esquisser le moindre mouvement, ni celui de prononcer le mot qu'il se produisit quelque chose d'infiniment étrange. Bousculé comme il l'avait été, un pouvait croire s'être pris un coup sur la tête dans le processus, mais il était tenté de croire que ce à quoi il avait assisté était bel et bien réel. Après tout, à force, il n'était pas sans savoir que les plus grandes aberrations scientifiques avaient parfois d'excellentes raisons d'être tenues pour vraies. Lui-même en était la preuve vivante, d'ailleurs. Ce type au potentiel incroyable, ce type qui, sous ses yeux, venait de se métamorphoser en dragon, fuyant pour sa vie, ne devait pas lui échapper... Non, ça c'était tout à fait hors de question. Il appela immédiatement la sécurité.
-Personne n'entre ou ne sort de ce bâtiment. ordonna-t-il avant de se diriger à son tour vers le hall d'entrée. Bon, si l'homme restait sous sa forme de dragon, il serait bien difficile, pour ne pas dire impossible de l'arrêter. Sur place, il eut la satisfaction de voir ses ordres respectés à la lettre, l'accès au porte était refusé, et sa cible, qu'il repéra alors, n'avait pas eu le temps de s'enfuir. Vous n'irez nulle part. dit-il très posément à son adresse.
Non ce n'était pas une erreur, ce n'était même pas un nom d'emprunt, juste un surnom. Ce n'était pas un super-héros, ce n'était pas un héros tout court alors il avait juste donné un surnom, son surnom qu'un cercle très réduit, voir depuis la mort de son tuteur, quasi-inexistant connaissait. Alors même si c'était stupide au premier plan, ça ne l'était pas tant que ça lorsqu'on sait qu'il est habitué à la jouer solitaire, sans chercher à courir après la célébrité ou l'héroïsme. Non, là, c'était juste une sorte de grand enfant qui a couru un peu trop loin du territoire qu'on lui a accordé. Mais quand on possède des ailes, on a aucune limite, aucune frontière. Les murs sont franchissables et un grillage aussi. Il n'y avait qu'une cage, comme à l'heure actuelle, qui pouvait provoquer un stress proche de la peur voir de la paranoïa qui pouvait entraver cette assurance. Mais de l'assurance, il n'en avait pas, alors qu'y a-t-il à entraver ? Rien du tout et c'est l'explication de cette incrédulité. C'était tordu, décousu, mais il ne fallait pas s'attendre à mieux d'un simple libraire, ce n'était pas un espion de la CIA non plus, il était maître et chef de sa propre personne et c'était déjà, croyez-le, assez difficile comme ça à gérer. Alors oui, c'était stupide, ce n'était pas vraiment ce qu'il espérait mais il n'espérait pas non plus qu'il le laisse bien gentillement partir, là ! Ça aurait été plus que suspect, inquiétant même.
Il était alors dans les couloirs, le hall d'entrée, là où il y a la réception et cette bonne femme qui vous tape les nerfs à vous demandez de patienter à chaque fois que vous lui demandez quelque chose. Cette vision de la porte, rien que ça, ça pouvait le rassurer et si c'était la porte qui était verrouillée, oh pas de soucis, il allait s'en faire une, une sortie. Enfermer un animal, c'est la clé pour le rendre encore plus instable à cause de l'instinct ou de la panique, mais les deux se concordent comme des jumeaux. « Personne n'entre ou ne sort de ce bâtiment. » Forcément, ça aurait été bien trop simple ! Inattendu même. Alors du coup, il s'exécuta, se prêtant volontiers à ce jeu de rôle improvisé si ça pouvait lui permettre de sortir. C'était une sorte de jeu n'est-ce pas ? En tout cas, c'est ce qu'il se disait pour ne pas céder à la panique. Mais les méthodes du genre « Tu veux jouer, on va jouer » ce n'est pas sa tasse de thé, navré. Il avait simplement jeté un coup d'œil aux alentours pour compter le nombre de personnes autour, puis un coup d'œil vers le haut. S'il ne pouvait pas sortir par la même porte que monsieur tout le monde, il allait reprendre le chemin de l'entrée. « Vous n'irez nulle part » « Asta e ceea ce crezi băși vechi (ça, c'est ce que tu crois vieux con) » Il avait parlé dans sa langue natal, sur le coup de l'émotion, c'était tout ce qu'il avait pu faire. Et à part s'il comprenait (chose qu'il n'espère pas sinon, ça ne ferait qu'empirer les tensions), il se contenta de se transformer de nouveau.
Combien de bras va-t-il falloir pour l'immobiliser ce dragon ? À vous de compter, il n'allait pas rester là pour avoir la réponse. Du coup, le reptile noir rugissait de plus belle, ça y est, il avait laissé la panique, et la colère par la même occasion, l'emportait et il s'était mit à cracher des boules de feu violacé sur tout ceux qui se précipiter sur lui. Il ne s'arrêta que pour se faufiler en quelques bonds là où il pouvait, crachant de nouveau ses flammes lorsque la sécurité commençait de nouveau à être plus près. Il jeta un œil menaçant sur cet homme qui ne voulait pas le laisser partir, il ne voulait pas ? Soit, de toute façon, il ne comptait pas demander la permission.
ncroyable mais vrai (bon, en même temps, voilà bien longtemps que Norman avait appris à croire en l'incroyable), cet homme, ce fouineur, cet espion, peu importe ce qu'il était, possédait véritablement des pouvoirs dépassant l'entendement. Car s'il avait reprit sa forme humaine pour se mêler aux autres dans un premier temps, ce ne fut que pour, une fois acculé, et sérieusement menacé, décider de révéler son pouvoir dans toute sa splendeur (son horreur, selon les points de vue), et ce que le PDG d'Oscorp aurait seulement pu prendre pour une illusion se révéla sous ses yeux (et sous ceux de toutes les personnes présentes comme une immuable réalité). Norman qui restait à distance de la scène pour mieux éviter d'en essuyer les conséquences (quand bien même il avait dû créer cette situation, quelque part), observait le tout l'air bien plus fasciné que terrifié. Certes, la créature était dangereuses, pourraient en témoigner ces quelques chargés de sécurité qui devaient payer douloureusement les aléas de leur travail, ils étaient supérieurs en nombre, mais clairement pas en puissance, et ils ne pouvaient rien contre l'efficacité du dragon. À taille humaine, l'on ne pouvait rien contre cette créature. Et il n'allait tout de même pas laisser son personnel se faire décimer. Au final, il leur ordonna de ne plus rien faire et de laisser la cible s'échapper. Pour l'instant. Le dragon pouvait donc filer en paix, et Norman le regarda s'en aller... un sourire satisfait parvint à s'afficher sur son visage, même s'il semblait avoir laissé sa cible gagner.
Oui, il lui avait échappé, mais ce n'était que partie remise. Qui que soit cet homme, aux capacités très clairement exceptionnelles, il lui remettrait la main dessus. Après tout, il venait de leur fournir la preuve formelle qu'il ne faisait pas forcément dans la discrétion au quotidien. Alors des bévues, il en commettrait sans doutes là, et à ce moment là, Norman serait prêt à frapper. Retrouver cette personne ? Il ne pensait pas que cela lui poserait beaucoup de problèmes... Après tout, il avait à sa disposition bon nombre d'informations qui, s'il faisait appel aux bonnes personnes, pourraient bien le mener tout droit à celui dont il comptait bien faire son cobaye. Alors qu'il venait de voir un exemple de mutation génétique ce qu'il y a de plus extraordinaire, il était manifeste qu'il ne passerait pas à côté de cette occasion. Il avait vu son visage, les caméras de surveillance avaient capté suffisamment d'images de lui pour qu'il y ait de quoi le repérer à l'avenir (sans oublier que ces mêmes caméras auraient grande utilité pour commencer cette étude nouvelle sans le principal concerné), et il y avait cette phrase, apparemment prononcée dans la langue maternelle de cet homme, qu'il n'avait pas réussi à comprendre, mais qu'il pourrait toujours faire traduire, et qui lui donnerait peut-être un indice supplémentaire.
-Personne n'a rien vu. dit-il d'un ton qui tenait de la menace au responsable de la sécurité, qui mettrait donc au parfum ses subalternes.. Et bien sûr, quiconque contreviendrait à cet ordre le paierait très cher. Il ordonna ensuite que les lieux soient nettoyés de fond en comble. Pour le reste, il y travaillerait dès le lendemain.
En ce qui le concernait, il était grand temps qu'il rentre chez lui. Il n'aurait pas perdu sa soirée.
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Sam 18 Oct - 15:07
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