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assandre pourrait difficilement être de meilleure humeur. La situation s'était compliquée pour elle, dernièrement, et son petit détour par la case prison avait définitivement été une sale expérience pour elle, mais tout ça était derrière elle, et à présent, Cassandre se sentait... plus libre encore. Elle s'en rendait bien compte, chaque épreuve la renforçait, quand d'autres finissaient par s'apitoyait, elle renaissait de ses cendres, toujours plus forte, toujours plus déterminée (et toujours plus cinglée). Les traitement odieux que lui avait fait subir David avaient posé les jalons de sa nouvelle personnalité, la prison avait parachevé son oeuvre, et pour la peine, même si elle s'en voulait d'avoir mis David dans une situation aussi délicate, elle ne regrettait rien de ce qui s'était passé. Devant elle s'étalait un océan de perspectives plus séduisantes les unes que les autres, et elle adorait ça.

Cassandre venait de quitter le Night's Demon, où elle avait pu grapiller quelques instants privilégiés avec le maître des lieux, qui avant tout était son maître à elle, et dont elle n'était pas peu fière d'être la maîtresse. Il avait fort à faire, et même si elle mettait un point d'honneur à s'immiscer dans la moindre de ses affaires, à jouer un rôle actif dans chacune de ses décisions, elle était fatiguée et avait choisi de céder à l'appel de la couette. Elle allait donc rentrer chez elle et savourer un repos bien mérité.

Du moins c'était le projet, mais ce dernier risquait fort d'être contrarié. Il était aux alentours de trois heures du matin, les rues étaient en grande partie désertes, ceux qui les fréquentaient encore n'étaient, eux, pas fréquentables, mais Cassandre ne s'en inquiétait pas. Elle savait se défendre de ces individus-là. Elle avait fait quelque pas de plus, quand elle se retrouva face à face, à un croisement, d'un homme qu'elle bouscula presque. Aussitôt, comme un réflexe de son corps pour la mettre en garde, elle sentit un frisson lui traverser l'échine.

-Je te connais, toi...

Les années avaient passé, mais elle était assez sûre d'elle. Elle avait croisé ce même regard il y a des années de cela, au cours d'un épisode qui à l'époque avait été l'un des plus traumatisants qu'elle avait connus. Cet homme avait voulu cambrioler la demeure de son père, Cassandre s'était réveillée au beau milieu de la nuit pour se chercher un verre d'eau... A l'époque, elle n'avait rien connu de plus traumatisant que de se retrouver face à cet homme, à l'époque un garçon, plutôt, même plus jeune qu'elle, un inconnu dans sa demeure. Elle était si innocente, si inutile, à l'époque. Elle avait hurlé de toutes ses forces en premier réflexe. Mais Cassandre n'était plus la même, aujourd'hui.

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assandre ne pouvait pas entièrement savoir si son interlocuteur bluffait ou non. Il était tout à fait possible que son interlocuteur ait bel et bien oublié son nom et son visage. Après tout, cet épisode marquant et traumatisant de sa vie était lointain, et s'il lui avait laissé un souvenir durable, il était bien possible que ce même souvenir n'ait été qu'anecdotique dans l'esprit du cambrioleur potentiellement repenti s'il n'était pas encore en activité. Cette façon que l'on avait d'interpréter un seul et même événement de manières entièrement différentes ! C'était quelque part assez fascinant, on pourrait même écrire un roman à ce sujet, mais Cassandre ne se sentait pas d'humeur philosophe ou poétique.

En revanche, elle se sentait d'humeur particulièrement revancharde, et elle n'aurait aucune forme de scrupule, vraiment pas la moindre, à faire payer à cet homme son audace d'autrefois, même si cette dernière ne devait pas lui revenir, même si cette dernière ne devait effectivement rien lui rappeler. Elle possédait, aujourd'hui, des armes qui autrefois lui avaient manqué. Elle était capable de se défendre, et même de faire des ravages, et elle n'avait pas l'intention de s'en prouver. Pour elle, cela aurait même quelque chose de cathartique. Elle en avait besoin, très honnêtement besoin. Pour se soustraire à toutes ses émotions les plus négatives, pour se purger d'émotions passées qu'elle n'avait tout bonnement aucune envie de réinvoquer si ce n'était pour leur botter le train une bonne fois pour toutes.

-Oh non, je ne fais pas erreur, répondit Cassandre, une esquisse de sourire revanchard au coin des lèvres, je n'oublie jamais un visage. Elle se rapprocha de lui et lui agrippa le poignet avec force, ses ongles s'enfonçant dans sa chair, avant d'entreprendre de lui faire une clé de bras, armée de toute la force surhumaine qu'elle possédait grâce à David et grâce à Osborn. Ne t'en fais pas, va, quand j'en aurais fini avec toi, tu n'auras plus jamais l'occasion d'oublier qui je suis.

Elle ne savait pas exactement jusqu'où elle serait capable d'aller, ce qu'elle savait en revanche, c'est qu'elle serait sans pitié. Ses limites, elle les avait de longue date oubliées, négligées. Elles n'avaient plus la moindre forme d'importance. Parce que les transcender était devenu un jeu, un avantage.

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assandre accueillit la remarque de son interlocuteur, ce visage familier et surgi du passé qui allait payer pour ce qu'il avait fait, avec le sourire. Elle avait son orgueil, mais en l'occurrence, elle n'était pas vexée pour un sou. Parce que oui, elle voulait bien admettre que sa remarque était digne d'un film d'action... Et alors ? Elle voulait que sa vie soit un film d'action, un film d'aventure, un film à suspense, un film romantique, un film d'horreur, parfois... et elle s'arrangeait pour que ce soit le cas. Et donc, les répliques du genre faisaient partie du packaging, un point c'est tout, et elle ne laisserait pas ses habitudes dépendre de ce type qu'elle avait de toute façon la ferme intention de mettre au tapis.

Sauf qu'entre vouloir et pouvoir, il y avait parfois un monde, et elle était contrainte de le constater, tandis que la situation prenait une tournure qu'elle n'avait absolument pas envisagée, et qui était loin, très loin de lui plaire. Elle n'était pas de ceux qui appréciaient mieux les triomphes obtenus de haute lutte. Elle aimait assez les victoires faciles, et elle s'en contentait tout à fait... et là, forcément, elle était... prise au dépourvu.

Elle fut bien contrainte de lâcher son poignet quand Gambit généra une explosion avec sa main, celle qu'elle avait voulu tenir captive. Elle parvint à esquisser l'attaque de justesse, pas tant sonnée par cette dernière, de fait, que par ses circonstances proprement inattendues. Elle avait cru avoir affaire à ce cambrioleur de bas étage qui hantait ses souvenirs d'une autre vie, et qu'elle mettrait au tapis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, mais au bout du compte... Au bout du compte, elle n'avait pas la moindre idée d'à qui elle avait affaire, et elle n'aimait définitivement pas cela.

-Impressionnant... ça aurait plus de gueule avec une bonne vieille réplique de film, si tu veux mon avis, mais j'avoue que tu m'as coupé le sifflet, reconnut Cassandre.

D'accord, elle avait affaire à un adversaire sans doute trop fort pour elle. Est-ce que cela allait l'arrêter pour autant ? Mais non, vous pensez bien ! La jeune femme avait l'intention ferme de mener ce combat jusqu'au bout. Question de fierté.

Raison pour laquelle elle se rua dans sa direction avec la vitesse surhumaine que lui octroyait ses pouvoir avec l'espoir de lui enfoncer son talon en plein visage.

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assandre pourrait lâcher l'affaire, d'autant qu'elle n'avait pas grand-chose à y gagner, mais ce serait bien mal la connaître. Quand elle avait quelque chose en tête, elle ne l'avait pas ailleurs, et en l'occurrence, elle tenait son interlocuteur / adversaire pour une lubie parmi tant d'autres. Une lubie qui pourrait lui coûter cher, certes, si elle décidait vraiment de combattre cet adversaire plus fort qu'elle, mais l'Héritière commettait l'erreur de se croire invincible, que ce soit à cause du sérum qui coulait dans ses veines ou tout simplement parce que dans toutes les situations où elle s'était retrouvée un tant soit peu en difficulté, David et / ou ses hommes étaient toujours là pour la tirer d'affaires, d'une manière ou d'une autre.

Alors même si elle avait de bonnes chances pour que son action lui soit rendue au centuple, elle était bien déterminée à attaquer et frapper, frapper aussi fort que nécessaire. Mais pour cela, il fallait que son adversaire accepte au moins de recevoir quelques coups, mais le mutant avait l'air plutôt décidé à esquiver, démarche infiniment frustrante pour Cassandre. Elle serra les dents quand le jeune homme lui échappa pour fuir sur une plateforme d'échafaudage.

Elle le toisa avec une grimace. Elle n'avait pas la moindre envie de laisser cette situation en l'état. Elle avait choisi que son interlocuteur serait son exutoire, son défouloir, et il était hors de question qu'il se contente de lui glisser entre les doigts comme un bête savon solide.

-Pour me faire du mal, il faudrait que tu envisages de m'attaquer, tu crois pas ? Qu'est-ce qu'il y a ? T'as peur que je te mette une mandale, c'est ça ? Si t'es vraiment si fort, t'as pas à t'inquiéter, pourtant. Elle marqua une pause. Allez, vas-y, mets-moi la dérouillée de ma vie.

Bon, d'accord, elle cherchait la merde, mais en même temps, c'était dans son caractère. C'était dans son caractère depuis David. Et même si elle devait vraiment se manger des coups, elle ferait avec. Cassandre avait acquis une certaine tendance au masochisme au fil du temps. La jeune femme, dans tous les cas, n'avait pas envie de jouer au chat et à la souris. Elle tenait à avoir une vraie confrontation, en bonne et due forme.

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assandre accueillit la remarque de son interlocuteur avec un rire franc qui ne devait définitivement pas attester d'autre chose que d'une santé mentale particulièrement fragile. Oui, elle était cinglée. Il n'y avait pas besoin de la côtoyer bien longtemps pour s'en rendre compte, ceci dit, la jeune femme estimait l'être avec parcimonie, juste ce qu'il fallait pour trouver une place de choix dans un monde tout aussi cinglé qu'elle. Les personnes saines d'esprit ne faisaient pas long feu dans cette existence, c'était une chose que Cassandre avait rapidement constatée. Pour trouver sa place, elle avait dû se métamorphoser, évoluer, elle avait dû opérer une mue qui avait certes été douloureuse sur le moment, mais avait néanmoins été nécessaire. Et cela, à l'évidence, elle le devait à David.

La jeune femme n'avait pas l'intention de s'offusquer de la remarque de son interlocuteur qui, en attendant, parlait vraiment trop au lieu d'agir, ce qui commençait sérieusement à l'agacer. Non, en effet, elle n'attendait pas des autres qu'ils la considèrent comme saine d'esprit ou équilibrée. Bien au contraire, même, elle estimait que si elle ne l'était pas, saine d'esprit ou équilibrée, elle était d'autant plus redoutable. Le truc, avec les gens tarés, c'est qu'ils étaient imprévisibles, et ce qu'il y avait de plus imprévisible dans son caractère était très clairement ce qu'elle prenait le soin de cultiver avec le plus d'attention. Donc pour la pique ou l'insulte, on repasserait. Mais pour ce qui était du reste, elle attendait toujours. Elle était très sérieuse, elle voulait voir ce que son interlocuteur avait dans le ventre. Avec l'intention de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Car s'il pensait vraiment que ses forces décuplées étaient le seul talent que Cassandre possédait, il allait être surpris. Grâce au sérum d'Osborn, elle était plus que cela. Elle avait plus d'un talent caché à faire valoir, même si elle ne payait pas forcément de mine à première vue, et elle se sentait tout à fait capable de faire le poids face à son interlocuteur, même si elle ne savait pas non plus ce que ce dernier avait dans le ventre... et elle était d'ailleurs plus que curieuse d'en prendre connaissance.

-Merci du compliment. Bon, tu m'attaques ou tu prends racine ? C'est pas que je m'emmerde, là, mais presque. Elle frappa dans ses mains comme pour articuler son propos. Allez allez, moins de blabla, plus d'action !

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D'

accord, c'est vrai, Cassandre s'en prenait à son interlocuteur sans franchement de bonnes raisons et cherchait très clairement la merde, mais et alors ? Elle estimait quand même qu'elle avait de bonnes raisons de s'en prendre à lui pour commencer, et même si ce n'était pas le cas ? Si elle avait envie d'attaquer gratuitement un type beaucoup trop puissant pour elle sous le prétexte qu'il lui tapait sur le système, elle en avait bien le droit, non ? Etant donné qu'elle s'octroyait absolument tous les droits du monde, elle estimait en tout cas que oui, et il serait difficile, voire impossible de lui faire changer d'avis sur la question. Elle n'avait sans doute que besoin de se défouler, de toute façon. Elle n'avait plus franchement de limites, elle avait décidé de laisser s'exprimer sa folie comme bon lui semblait, un point c'est tout, et le résultat était clairement manifeste, dans ces circonstances.

-C'est demandé si gentiment, répondit Cassandre avec un grand sourire. Je ne peux pas refuser une telle invitation.

Certes, elle n'avait pas été inactive jusqu'ici, elle l'avait déjà attaqué par deux fois, et par deux fois, il était parvenu à contrer ses attaques sans franchement de difficultés, ce qui prouvait bien qu'elle n'était pas forcément de taille, mais peu importe. Quand la situation ne jouait pas à votre avantage, elle avait appris une leçon essentielle, et de longue date, et cette leçon, c'était qu'il ne fallait jamais avoir honte de tricher. Si ses réflexes et sa force surdéveloppés ne devaient pas suffire, elle avait d'autres manières de faire entendre sa voix et de s'amuser un peu. Quid des passants et des conséquences ? Oh, n'attendez donc pas de Cassandre qu'elle en ait quoi que ce soit à faire : ce n'était plus le cas, et cela depuis bien longtemps.

Alors elle fouilla dans son sac et en sortit son revolver miniature. Toujours sortir armée, c'était une nécessité quand on faisait partie des Death Demons... Et qujand on avait autant d'ennemis qu'elle, quand on savait si facilement s'en créer, c'était impossible autrement.

-Alors, je vise quoi, la tête ou les jambes ? Elle émit un rire à l'image de sa folie tout en faisant danser son gun entre ses doigts. Allez, les jambes.

Heureusement, Cassandre était une bien piètre tireuse.

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-O

h, mais je n'ai aucune limite, assura Cassandre tandis qu'un sourire fier et satisfait s'affichait sur ses lèvres. Tu vas vite comprendre.

C'était un mensonge, bien sûr, parce que des limites, tout le monde en avait, elle compris, mais elle n'allait certainement pas abonder dans ce sens sous le prétexte que son interlocuteur l'aurait provoqué (est-ce que c'était seulement de la provocation, d'ailleurs ? Elle ne voyait pas le mal à se servir d'une arme, du moment que c'était efficace, et si ça pouvait permettre à son adversaire de réagir enfin plutôt que de rester planté là, elle estimerait avoir tout gagné. Encore qu'il n'avait pas l'air de vouloir bouger ou intervenir pour autant, là, ce qui clairement ne l'arrangeait pas de son côté.

Oui, Cassandre Bathory avait des limites, mais elles étaient bien loin de correspondre à celles de la plupart. Elle avait atteint un degré de folie et d'inconscience tel qu'il n'y aait pas grand-chose ni grand-monde qui pouvait espérer obtenir raison d'elle. La raison l'avait désertée il y a bien longtemps déjà, et elle ne semblait pas spécialement décidée à faire son grand retour dans sa vie, bien au contraire. A l'évidence, elle avait décidé de s'abandonner à sa nature la plus sombre, sans aucun retour en arrière possible.

-Et puis, si tu me divertissais davantage plutôt que de rester planté là à rien faire, tu m'obligerais pas à jouer toute seule, ajouta-t-elle en tournant le revolver de poche entre son pouce et son index. Tu verras, ce petit bijou fait de vraies merveilles, ajouta-t-elle en déposant un baiser sur la crosse de son arme. Bon, on s'égare, mais j'avais dit les jambes, c'est bien ça, hein ? ajouta-t-elle avant de repositionner son arme en direction de son adversaire. Donc c'est parti pour les jambes !

Elle émit un rire qui tenait clairement de la démence tout en tirant une fois, deux fois, trois fois. Elle n'attendait pas de savoir si elle faisait mouche ou non, elle se contentait de tirer, encore et encore, avec une satisfaction non dissimulée, simplement heureuse de se défouler. Elle avait envie de blesser son adversaire si elle le pouvait, mais ce n'était pas complètement le but de la manoeuvre non plus, elle avait aussi envie de faire réagir son adversaire, de se laisser surprendre par ses décisions et ce que seraient ses prochaines actions.

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-O

uais, c'est pas faux non plus, confirma Cassandre avec un grand sourire amusé aux lèvres quand Remy remarqua qu'elle était une grande gueule.

Ce qui était effectivement vrai. Elle parlait beaucoup et elle parlait trop... Mais ça ne l'empêchait pas de penser ce qu'elle disait. Entre l'influence de David et le sérum de Osborn, Cassandre avait ni plus ni moins le sentiment d'être invincible, et c'était un sentiment dont personne n'avait été capable jusqu'alors de la détourner. Grande gueule ou pas, elle voulait se mesurer à son adversaire, et elle était frustrée qu'il le lui refuse. D'une manière ou d'une autre, elle refusait que les choses continuent ainsi.

Et comme Cassandre avait désespérément besoin d'action, elle mettait une fois pour toutes au blabla et décidait de pointer son arme en direction de son adversaire. Elle n'avait pas forcément l'intention de le tuer, elle n'avait pas forcément besoin d'aller jusque-là (même si elle le ferait si jamais, il ne fallait pas déconner non plus). Ce que Cassandre voulait surtout pour sa part, c'était faire en sorte de se divertir, et pour le moment, elle n'avaitp as le sentiment que ça marchait beaucoup. Elle espérait que quelques coups tirés en direction de ses jambes aideraient
à rendre cette situation autrement plus divertissante.

-Je m'en branle, du cambriolage, abruti pas fini ! Par contre t'as raison, je m'ennuie. Tu m'ennuies. Elle hausse les épaules. Donc je m'ennuie, je m'occupe. Et je me divertis cent fois mieux qu'un crétin perché sur son échafaudage merdique et qui est même pas capable de frôler la mèche d'une gamine qui lui tire dessus, reprit Cassandre pile au moment où son adversaire utilise ses pouvoir pour faire exploser une plaque de métal de ses pieds, que Cassandre réussit à éviter de justesse.

Son coeur se surprit à manquer plusieurs battements tant elle avait été convaincue qu'elle allait y passer. Mais au lieu de pousse un cri d'inquiétude, elle rit aux éclats, d'une manière absolument incontrôlable.

-Ah bah enfin, tu te réveilles ! C'est ce que j'attends depuis tout à l'heure. Elle sourit. Tu comptes descendre de ton perchoir et me faire face comme un homme ou bien c'est trop te demander ?

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-J

e sais pas moi, tu pourrais faire un effort parce que je te menace avec une putain d’arme ou parce que je me fais chier, répliqua Cassandre du tac au tac quand son interlocuteur lui fit remarquer qu’il n’avait aucune raison de lui faire face.

Elle ne savait pas vraiment ce que c’était, le problème de tous ces gens qui avaient l’air d’estimer nécessaire d’avoir forcément une raison pour faire tout ce qu’ils faisaient. C’était bête, selon elle, c’était comme s’il fallait admettre qu’ils avaient une bonne raison d’exister pour commencer, et il n’y avait pas besoin d’être un parangon d’intelligence pour savoir que l’existence était vaine.

On naissait, on mourrait, au milieu, il se passait des trucs, et ces trucs étaient souvent chiants et sans intérêt. Si on voulait, rapidement, donner un semblant de sens à une existence qui n’en avait pas, ce n’était clairement pas du luxe que de faire un minimum d’effort, mais visiblement, ça avait l’air totalement impossible à des personnes comme son interlocuteur. Elle n’avait pas cru qu’il était du genre à trop réfléchir à tout, mais maintenant, elle se posait la question. Pourquoi il ne pouvait pas se contenter d’une bonne petite baston à l’ancienne, hein ? Il se mettraient mutuellement sur la gueule, et ensuite, chacun tracerait sa route : est-ce que ce n’était pas le meilleur plan possible ? A ses yeux, oui, clairement, c’était même le meilleur plan qui soit.

Au moins, elle avait gagné ceci qu’il avait décidé de quitter son perchoir. Et maintenant ? Maintenant, elle voudrait moins de blabla et plus d’action. Suicidaire, Cassandre ? Cette blague ! Comme si ce n’était pas évident. Bien sûr qu’elle l’était, elle avait clairement fait les pires choix de vie possibles, et elle n’avait pas la lumière à tous les étages, alors au bout d’un moment, il serait sans doute temps que la situation se débloque. Soit le type se barrait, soit il attaquait enfin, mais la situation telle qu’elle était ne plaisait absolument pas à son interlocuteur : ça suffisait comme ça. Cassandre Bathory avait besoin d’action, et elle aurait de l’action.

-Bon allez, vas-y, je te laisse m’attaquer le premier, tel le gentleman que je ne suis pas. J’espère que tu me remercieras pour ça, fit-elle d’un ton malicieux, un sourire cynique aux lèvres, tout en réfléchissant à la manière dont elle pourrait parer à un coup éventuel : heureusement, grâce au sérum, elle avait des réflexes surdéveloppés. Ça devrait normalement l’aider à s’en sortir.

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assandre était tombé sur un bavard, visiblement. Enfin non, le pire, c'est qu'il ne parlait pas tant que ça, mais il se contentait en revanche de parler quand elle, de son côté, ne demandait que de passer à l'action. Elle n'avait pas envie de disserter sur les raisons de l'emmerder ou pas ou sur l'impact que cela pourrait avoir sur lui. Elle, elle avait juste envie de se bastonner bien comme il faut, et sans avoir besoin d'y repenser pendant mille ans.

-Bah c'est-à-dire que si tu crèves comme un con dans tes propres déjections parce que tu m'as emmerdé, oui, effectivement, ça a de bonnes raisons de te concerner, mon chat, soupira-t-elle sans même savoir pourquoi elle prenait la peine de lui répondre alors que sa réponse à lui se résumer probablement à un "Je m'en fous" bien placé... Et qu'elle n'aura probablement pas volé car si ça l'incommodait, c'est bien la preuve que cette petite manoeuvre fonctionnait au bout du compte.

Heureusement, après un moment, Rémy sembla quand même vouloir attaquer. Car oui, il avait beau ne pas vouloir se battre, ce qu'il voulait ou non ne l'intéressait absolument pas. Ce qu'elle voulait, elle, c'était une revanche en bonne et due forme, et se défouler d'une façon peut-être pas très saine, mais qui ferait du bien par où ça passe... Oui, elle s'en fichait bien de passer pour une folle, ou une personne insupportable... Dans le cas contraire, elle ne ferait pas tout pour l'être, insupportable (sans oublier qu'elle était effectivement folle, c'est un fait).

Et donc, il lui envoya ses cartes, qui explosaient à proximité d'elle, rien de bien violent, mais suffisamment pour que la jeune femme soit déstabilisée. Ce qu'elle accueillit avec un rire ce qu'il y a de plus dément. Voilà, c'était très précisément ça, qu'elle voulait, elle voulait qu'on lui donne du fil à retordre.

Troublée par les cartes qui explosaient de tous les côtés, elle se mit à tirer en tout sens, sans vraiment viser sa cible, faute de la voir. Avec un peu de chance, une des balles finirait par l'atteindre. Ou pas.

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assandre n'était déjà pas forcément une bonne viseuse en temps normal, mais avec la vue troublée comme c'était le cas en cet instant, c'était encore pire. Elle tirait totalement au hasard. Elle faisait de son mieux pour ne pas perdre la face. Heureusement, Cassandre n'était pas quelqu'un de facilement effrayée ou impressionner... Il lui manquait trop de cases comme ça. Donc elle insistait, insistait, et elle se disait que ça porterait peut-être ses fruits à un moment ou à un autre. Mais du coup, cette situation était inédite et incertaine. Elle verrait bien ce que c'était, elle verrait bien ce que ça donnerait.

Parce qu'elle était totalement déstabilisée et en partie aveuglée, elle ne voyait pas ce qui en était, et elle n'avait pas vu que son adversaire avait commencé à avancer dans son dos. Non, vraiment, elle ne remarque rien. elle ne remarque rien et se fait totalement avoir en cet instant. Il faut être honnête, la situation avait plus de chances de mal se passer pour elle que pour lui, qui disposait d'un clair avantage. Elle n'avait même pas pu se réjouir de la blessure au bras qu'elle avait prodigué à son ennemi... elle n'avait pas du tout réalisé l'avoir blessé... c'est bien la peine, hein ?

"T'es passé où ? T'as plus envie de jouer ?" minauda-t-elle avec une petite voix tout en agitant la tête tout autour d'elle.

Oui, elle n'avait pas la moindre idée d'où il avait bien pu passer, elle ne savait absolument pas s'il était proche ou loin... Elle avait cessé de tirer. Elle s'efforçait de tendre l'oreille, mais ce n'était pas plus simple que ça. Elle avait l'impression que tous ses sens étaient en veille, d'un seul coup. Si Rémy voulait l'attaquer, c'était le moment idéal. Il est évident qu'il ne verrait absolument rien venir. Définitivement rien, elle était perdue, vulnérable... et même si elle avait encore plus d'un tour dans son sac, cette situation était très mal barrée. Cette situation était probablement perdue... Mais Cassandre n'était pas de nature à se rendre ou à abandonner. Jamais.

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