saac contempla son oeuvre avec satisfaction. L'homme était allongé dans son lit, les yeux fermés, l'air apaisés. Si l'on n'y regardait pas d'assez près, si l'on n'était pas attentif à sa respiration inexistante, à sa poitrine qui ne se relevait et ne s'abaissait plus, on pourrait presque croire qu'il dormait... Mais Dougal Holloway venait bel et bien de pousser son dernier soupir. En un baiser, Isaac avait scellé son destin. Tout en bouclant sa ceinture, le mutant jeta un regard distrait à sa montre.
Il était encore tôt, ça lui avait pris moins de temps qu'il ne le pensait. En même temps, le type avait peut-être mis trop de coeur à l'ouvrage. En quelques minutes seulement, il avait achevé sa besogne, laissant Isaac relativement insatisfait. Bon, ce n'était pas bien grave, l'homme n'était pas réellement à son goût : un cinquantenaire bien tassé et bedonnant au crâne dégarni. Mais il éprouvait toujours une sorte de satisfaction jubilatoire à l'idée de si facilement savoir détourner ces archétypes d'hétéronormativité et de virilisme en un regard seulement. Et au-delà de cette satisfaction, il savait qu'il serait largement récompensé.
D'ailleurs, la boîte devait approcher de l'heure de fermeture, lui qui devait attendre normalement le lendemain pouvait saisir cette occasion d'attraper David au vol avant qu'il ne rentre chez lui... voilà qui parachèverait cette nuit en beauté. Oui, c'était un excellent programme, et c'était de la plus excellente des humeurs qu'Isaac prenait à présent le métro jusqu'à Brooklyn pour rejoindre le Night's Demon. La perspective de voir David agrémentait son humeur. Pour la paye qu'il allait recevoir, bien sûr, mais ça restait accessoire. Il appréciait la compagnie de David. Un homme charismatique, intéressant.
Un homme qui pensait tout avoir et pouvoir tout contrôler. Difficile de ne pas vouloir avoir et contrôler soi-même celui qui s'attribuait ce pouvoir ? Techniquement, ce serait facile. Il suffirait de faire jouer ses pouvoirs, et l'affaire serait réglée, mais David était de ces personnes qui donnaient à Isaac l'envie de ne pas tricher. Il était persuadé de ne pas en avoir besoin. Même s'il aimait l'idée de préserver l'ambiguité...
Les videurs recalaient les retardataires qui espéraient encore pénétrer dans la boîte, mais Isaac avait son droit de passage. Il rentra là sans difficulté et trouva David, attablé au bar, en discussion avec une des serveuses.
-Tu nous laisses un instant, ma belle ? demanda Isaac à la serveuse qui fut bien contrainte de lui céder. Elle hocha la tête en minaudant. Sur le moment, rien ne lui faisait plus plaisir que de lui faire plaisir. Il le savait et il l'adorait ça. -Tu as un petit moment en tête-à-tête à m'accorder, David ?
Tout se profilait parfaitement bien, comme toujours en fait. David avait les choses en main et il ne pensait pas que quoi que ce soit pourrait venir gâcher son empire. Oh, l’homme savait bien qu’il avait de nombreux ennemis et que beaucoup de personne espérait de le voir tomber, mais il se sentait trop puissant pour perdre la face. Ce qui pouvait se retourner contre lui un jour, sans doute, mais s’il avait dû avoir des doutes un jour, c’était évident que David ne serait pas arrivé au stade où il était maintenant.
Pour l’heure, en tout cas, David profitait pleinement de son empire. Ses actions lui rapportaient beaucoup, sa boite de nuit marchait du tonnerre, c’était juste parfait comme ça. Et comme tous les soirs, la soirée aux Night’s Demons avait été particulièrement fructueuse. David était en train de parler avec l’une des serveuses, une de ces filles particulièrement jolies qui ne faisaient pas que de vendre de l’alcool à ses clients. Il avait besoin de voir quelques petites choses avec elle, faire le point sur son travail et ses performances. Ils étaient en pleine discussion quand on vint les déranger.
David tourna son regard vers Isaac alors que se dernier prenait la peine de s’adresser à sa serveuse, leur demandant de les laisser un instant tranquille. Celle-ci accepta, évidemment au vu des capacités de l’homme, et les laissa donc seul. David ne dit rien, mais il n’en pensait pas moins cependant. Isaac avait de la chance d’être… Isaac, sinon il aurait réagi tout autrement.
« Ça dépend de ce que tu as à me dire. » Répondit-il en buvant une longue gorgée de son verre, tournant son regard vers celui de l’homme. « Tu sais à quel point mon temps est précieux. »
David devait bien avouer qu’il ne savait pas complètement quoi penser de Hudson. L’homme était… particulier, charismatique, intéressant. Et il avait la possibilité en prime de lui être particulièrement utile. Même si de prime abord, on ne pouvait pas vraiment dire que ça avait bien commencé entre eux. Parce que Isaac avait l’intention de tuer Cassandre, autant dire qu’ils ne pouvaient vraiment pas s’entendre. Sauf qu’il ne l’avait pas tué et il l’avait même engagé, en voyant à quel point il était doué dans son domaine. Il avait quand même détourné sa fiancée de lui, ce n’était pas donné à tout le monde. David jouait très clairement avec le feu avec cet homme, il en avait conscience mais il avait aussi conscience que la vie sans piment et sans danger n’aurait vraiment aucune raison d’exister.
« Il vaut sans doute mieux qu’on aille dans un endroit plus discret. » Ajouta-t-il alors, en faisant signe vers l’arrière de la boite de nuit. Autant qu’ils se rendent dans son bureau donc, s’ils devaient parler de ce que Isaac devait faire pour lui. On n’était jamais trop prudent, David savait bien qu’on l’observait dans tous les coins (raison pour laquelle il passait beaucoup de temps à la vue de tous dans la boite de nuit).
saac prenait avec David des libertés que beaucoup d'autres ne pourraient pas s'autoriser sous peine d'en accuser de sévères conséquences. Lui-même avait bien conscience de prendre un risque, mais il ne s'en inquiétait pas outre mesure. Il avait pour le moins tendance à se croire invincible, et puisque les circonstances n'avaient jusqu'alors jamais démenti cet état de fait, il en restait absolument convaincu. Peut-être que la conversation de David avec cette serveuse était importante, peut-être pas. Dans tous les cas, il s'en moquait assez : l'essentiel, c'était qu'il était parvenu à capter entièrement l'attention du chef des Death Demons, et c'était à peu près tout ce qui importait.
Il lui assura qu'il n'avait du temps à lui accorder que si cela en valait la peine. Oh oui, Isaac savait combien précieux était le temps de David, raison pour laquelle il prenait d'autant plus de plaisir à monopoliser ce même temps, pas toujours pour des raisons bien urgentes. Par exemple, Isaac aurait tout à fait pu attendre un moment plus propice pour évoquer sa dernière mission avec David et exiger son paiement. Mais il avait eu envie de le voir, là, ce soir. Et quand Isaac voulait quelque chose, il ne se posait pas de question, il prenait, tout simplement. En l'occurrence, donc, il était bien plus agréable d'accaparer un temps précieux qu'un temps que David donnerait à la cantonade sans aucun problème. Encore qu'Isaac gageait que David n'était pas vraiment dérangé par cette perspective, sans quoi il pourrait tout à fait l'envoyer balader. Après tout, Isaac n'utilisait pas ses pouvoirs sur lui, même s'il aimait le faire croire parfois.
-Je ne dis jamais non à davantage d'intimité, se contenta de répondre le mutant avec un fin sourire équivoque quand David observa qu'il était préférable qu'ils parlent en privé.
Ce qui était en effet logique, d'autant qu'ils devaient parler affaires, mais c'était bien là le genre de remarques au sous-entendu toujours plaisants. Il était rare, dans tous les cas, qu'Isaac prononce la moindre phrase sans se plaire à lui donner un double sens. Dans le cas inverse, il s'ennuierait très certainement, pour tout dire, et il détesterait l'idée même de s'ennuyer. Il suivit donc David jusque dans son bureau, et il attendit que la porte se referme derrière eux pour prendre la parole, non sans s'asseoir au préalable confortablement sur l'un des fauteuils de la pièce. Il tira de la poche intérieure de sa veste un portefeuille, celui de la victime qu'il avait assassinée quelque heures plus tôt, pour le compte de son interlocuteur.
-Je viens récupérer mon paiement. Et savoir si je peux me rendre utile... en quoi que ce soit.
Là encore, il laissait planer un évident double sens qu'il ne cherchait pas à dissimuler un seul instant.
David ne releva pas spécialement la remarque de Isaac quand ce dernier affirma qu’il ne disait jamais non à davantage d’intimité, remarque qui ne manquait pas de double sens que David comprenait évidemment bien, mais qu’il préférait ignorer pour commencer. En ayant pourtant parfaitement conscience du fait que ce n’était pas forcément très… sécurisant pour lui de se retrouver seul dans une pièce avec Isaac. Oh, le chef des Death Demons avait bien conscience de ses capacités et n’avait pas l’intention de se laisser faire par quoi que ce soit. Mais en même temps, s’il y avait bien une personne envers qui il devait se méfier, c’était Isaac. Parce qu’au vu de ce dont il était capable de faire… il ne fallait surtout pas qu’il le sous-estime. Autant dire qu’il vaudrait sans doute mieux qu’il le garde éloigner de lui ? Oui. Mais non.
Ils se rendirent donc dans son bureau, endroit beaucoup plus propice pour parler affaires. Ça arrivait souvent que David aborde certain sujet en sein même de la boite de nuit, qui de toute façon avec le son ambiant était assez discrète au final, mais quand il était question d’argent, il valait mieux que ça se passe en huit clos. Et il était bel et bien question d’argent en cet instant précis. D’ailleurs, la porte du bureau venait à peine de se fermer que Isaac mentionnait d’ores et déjà son paiement. David s’installa dans son fauteuil, tendant la main pour récupérer le portefeuille que Isaac venait de sortir de sa poche. Il l’ouvrit, avant de prendre la parole, de façon à vérifier que son interlocuteur avait bien fait son travail. David devrait sans doute attendre de s’assurer de la mort de l’homme à qui appartenait justement ce portefeuille, mais il considérait qu’il pouvait avoir confiance en Isaac. C’était peut-être une erreur, il prenait peut-être un risque, mais… eh bien, la vie ne serait pas agréable s’il n’y avait pas des risques à prendre après tout.
« Tu mérites ton paiement effectivement. » Dit-il pour commencer, en prenant la peine de ne pas encore se pencher sur la deuxième remarque de son interlocuteur. Le jeune homme ouvrit un tiroir de son bureau dans le but de sortir une liasse de billet qui s’y trouvait et la tendre à Isaac, qui méritait en effet le paiement de cette « petite mission » qu’il lui avait confié. David appréciait gagner beaucoup d’argent et son but évidemment était d’en avoir le plus possible pour lui-même… mais, en même temps, il était réglo sur le fait de payer ses partenaires, il ne lésinait pas sur les salaires. « Il s’avère Isaac qu’il… pourrait que tu puisses me rendre un très bon service. » Reprit-il, en décidant de répondre maintenant à la remarque du jeune homme sur le fait qu’il puisse se rendre utile ou non. Évidemment, tout cela n’était que business comme d’habitude. « Si tu n’as pas peur de t’en prendre à un gros morceau. »
Des ennemis, il en avait dans tous les bords, certaines étaient beaucoup plus problématiques que d’autres. Il était temps de s’en débarrasser.
saac attendit patiemment que David lui paye ce qu'il lui devait. Quand il lui tendit une enveloppe contenant son dû, il prit le temps de l'ouvrir et d'en examiner consciencieusement le contenu. En vérité, il ne s'inquiétait pas réellement que David cherche à l'entuber. Il savait pertinemment que ce n'était pas dans son intérêt, et qui plus est, il avait toujours été réglo avec lui jusqu'ici. Ceci dit, sait-on jamais. Et c'était une manière de garder la main sur la situation, même si techniquement, David était en position de force. La confiance ne règnerait jamais tout à fait entre les deux, parce que la tension que suggérait un tel constat était plus plaisante que la perspective d'une simple relation de confiance mutuelle qui ferait de son job un job et absolument rien d'autre. Tandis qu'Isaac rangeait précautionneusement sa liasse de billets dans l'enveloppe prévue à cet effet, David reprit la parole pour lui faire comprendre qu'il pourrait bien avoir à nouveau besoin de ses services. Tant mieux, tant mieux, c'était tout ce qu'Isaac souhaitait. Enfin, pas seulement, mais chaque chose en son temps, en réalité. Et pour certaines choses, il n'était pas nécessaire de se précipiter. Au contraire, il était nettement plus amusant de laisser mariner... et d'attendre que les choses prennent d'elles-mêmes sans rien forcer. C'est qu'Isaac restait un joueur malgré tout.
-J'adore relever toutes sortes de défis, à force, il me semblait que tu avais eu l'occasion de t'en rendre compte, répondit Isaac d'un ton décontracté quand David suggéra qu'il puisse redouter de s'en prendre à un gros morceau.
Comme si cela pouvait l'intimider en quoi que ce soit. A tort sans doute, Isaac se pensait invincible car irrésistible. Gros ou petit morceau, rien n'y changeait, son pouvoir suffisait à baisser toutes les gardes. Et qui disait gros morceau disait, par ailleurs, que le prix irait en conséquence, et ça, évidemment, ça ne manquait pas de l'intéresser. Au(-delà de cela, bien sûr, ses paroles étaient prononcées en toute provocation et non sans sous-entendu, car s'il y avait bien un défi qu'il avait toutes les intentions de parvenir à relever, il l'avait sous les yeux. Et ça viendrait, d'une manière ou d'une autre, ça viendrait, et David serait le dernier à s'en rendre compte.
-Dis-m'en plus sur ce "gros morceau", tu m'intrigues.
Il avait bien envie d'ajouter une remarque graveleuse sur les termes "gros morceau", mais il n'estimait pas que ce soit forcément nécessaire en l'occurrence. Le terme parlait de lui-même, et le ton que choisissait d'employer Isaac pour répondre à son interlocuteur était suffisamment éloquent en lui-même pour qu'il ne soit pas particulièrement nécessaire d'en rajouter.
David afficha un léger sourire en coin en entendant son interlocuteur affirmer qu’il adorait relever toutes sortes de défis, et qu’il avait quand même eu l’occasion de s’en rendre compte. En effet, David en avait bien conscience, ce n’était pas pour rien d’ailleurs qu’il se permettait de mentionner l’idée avec son interlocuteur. Quand bien même tout cela n’était en soit qu’un business entre eux (ce que David se répétait le plus souvent possible, justement parce qu’il ne faudrait pas que ça change et qu’ils se trouvaient tout de même dans un jeu assez étrange), le chef des Death Demons se permettait de penser qu’il commençait à connaître Isaac. Cet homme aimait les gros morceaux, il aimait les défis, autant dire qu’en théorie, David pourrait très bien lui demander à peu près tout et n’importe quoi. Moyennant finance bien évidemment, mais ça c’était quelque chose que David ne dérogeait pas, il était important de récompenser ses partenaires d’une manière pécuniaire.
« J’ai bien remarqué ton… efficacité quand il était question de te débarrasser de personne disons lambda. Mais est-ce que tu te sens capable de t’en prendre à des justiciers ? »
En vérité, cette question était surtout rhétorique. D’une part parce que le jeune homme se doutait que Isaac allait lui répondre qu’il était prêt à s’en prendre à n’importe qui, qu’aucun défi ne lui faisait peur. Et d’autre part, parce qu’il était de toute façon à la hauteur de répondre à n’importe quelle demande. Et c’était bien parce que David se disait qu’il était capable de faire à peu près tout ce qu’il voulait, qu’il pouvait se permettre de lui faire une telle demande. Il n’attendait donc pas spécialement de réponse de sa part, quand il sorti un dossier d’un tiroir de son bureau, qu’il tendit à son interlocuteur.
« Ces deux-là ont une dent contre moi visiblement. » Comme beaucoup de personne cela dit. « Et ils commencent à très sérieusement être problématique. »
Dans le dossier, il y avait diverses photos de ceux qu’on appelait Kick-Ass et Hit Girl, que ses hommes avaient pu prendre. Pas grand-chose de réellement concluent en réalité, pas grand-chose de vraiment exploitable, mais en soit il y avait sans doute d’autres informations ailleurs. La dernière fois que la route de David avait croisé ces deux-là, il avait bien cru ne pas s’en sortir et franchement, ce n’était pas quelque chose qu’il se devait de prendre à la légère. Il avait de la chance aujourd’hui d’avoir des capacités hors norme, mais il ne pouvait pas sous-estimer tous ses ennemis. Il était hors de question qu’il laisse quelqu’un lui faire courir le risque de perdre tout ce qu’il avait bâti.
« J’ai vraiment besoin… » Reprit-il en levant son regard vers Isaac, plongeant ses yeux dans les siens, même s’il avait conscience au vu des capacités de l’homme que c’était un jeu dangereux. « … qu’on me retire cette épine du pied. »
es justiciers ne sont rien d'autres que des personnes lambda avec des masques et des costumes ridicules, répondit Isaac, certainement trop sûr de lui, quand David demanda s'il se sentait prêt à se servir de ses capacités pour s'en prendre à des personnes lambda.
Isaac pâtissait d'une trop grande confiance en lui, mais il était difficile d'évoluer différemment quand on savait que personne n'était en mesure de vous résister. Oui, ces super-héros pouvaient parfois posséder des pouvoirs qui dépassaient l'entendement, mais du moment que ces derniers avaient des sentiments, alors Isaac avait le pouvoir de les manipuler, et par conséquent, il n'estimait pas le moins du monde que cette situation puisse lui porter préjudice en quoi que ce soit. Oui, il était convaincu que rien ni personne ne pouvait lui résister, y compris l'homme qu'il avait sous les yeux, même si le jeu de séduction qu'il tenait en place le concernant s'épargnait aisément la mise en oeuvre de ses pouvoirs pour prendre une tout autre direction.
David tira deux dossiers d'un tiroir de son bureau et Isaac les contempla attentivement afin d'observer de qui il pouvait bien être question. Un sourire s'esquissa à la commissure de ses lèvres : il ne connaissait pas cette jeune fille et ce jeune homme, mais il gageait néanmoins que ce ne serait ni plus ni moins qu'un véritable jeu d'enfants. Trop sûr de lui ? Evidemment qu'il l'était. Et il n'avait aucune intention de changer ou de penser différemment. Pourquoi le ferait-il ?
-Ce sont des gamins, remarqua-t-il avec une légèreté proche du mépris. Car oui, pour lui, c'était ce qu'ils étaient, et comme il s'agissait de gamins, il ne serait pas difficile de leur faire entendre raison et de retirer cette épine du pied de David. Ce sera un jeu d'enfants.
Son regard soutint celui de David avec insistance. Chaque fois que son regard plongeait dans le sien, il était convaincu de pouvoir y découvrir une lueur très singulière, cette sorte de lueur qui révélait un sentiment avec lequel David chercherait à lutter. Quoi, il allait chercher trop loin ? Peut-être bien, en effet, mais il était comme ça, Isaac, il restait certain de son haut potentiel de séduction, et ça peu importe les circonstances : et il n'était pas prêt de penser différemment.
-Tu sais bien que je ne vis que pour ça, reprit-il d'un ton éloquent. Satisfaire au moindre de tes besoins..., reprit-il en laissant un suspens trop long et évidemment calculé après cette phrase qui en disait bien sûr très long. Qu'est-ce qu'ils t'ont fait exactement, ces gosses, dis-moi, pour t'incommoder à ce point ? demanda-t-il sans jamais cesser, bien sûr, de soutenir le regard de David, bien décidé à ne pas ciller un seul instant.
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Sam 10 Oct - 22:54
