indy, ces derniers temps, et même si elle n'en était pas franchement fière, devait bien reconnaître qu'elle n'avait pas vraiment pris le temps de se préoccuper de Harry, en dépit de toute l'attention qu'elle devrait lui accorder. Il s'était passé beaucoup trop de choses, entre son intégration parmi les Avengers et l'agression de Marcus, qui avait fait passer n'importe quelle autre préoccupation au second plan. Mais elle savait tout de même que le cas de Harry était extrêmement préoccupant. Elle avait été inquiète pour lui, maintenant, elle avait peur surtout de ce qu'elle devrait lui faire. Elle lui avait fait une promesse... une promesse qu'elle n'avait pas envie de tenir. Si rien ne pouvait arrêter le hobgoblin, si Harry ne devait jamais redevenir Harry, alors il faudrait qu'elle le tue. Elle le savait, certes, mais s'y résigner, c'était une autre affaire, quand bien même tout convergeait dans ce sens, à commencer par sa conversation avec Spider-Man, qui avait forcément certaines choses en perspective. Malgré tout, elle n'avait pas encore renoncé... du moins pas encore. Elle ne saurait le faire tant qu'elle n'aurait pas revu Harry... et ça faisait si longtemps.
Alors qu'elle se trouvait sur le pas de la porte des Osborn, elle éprouvait une appréhension qui lui était clairement peu coutumière, et qu'elle se serait bien épargnée, pour tout dire, même si elle était nécessaire. Elle ne savait pas qui elle allait trouver de l'autre côté de la porte (en espérant qu'il ne s'agisse pas d'Osborn père, mais elle avait stalké son emploi du temps, normalement, il n'y avait pas de risques). Une part d'elle avait encore envie d'espérer se retrouver face à un Harry parfaitement normal, qui se serait remis de ses névroses et qui la rassurerait sur son état. Elle voulait se retrouver face à son meilleur ami. Pas face à un inconnu. C'était beau de rêver... Généralement, elle était bien trop terre à terre pour ça... mais de toute évidence, pas cette fois. Dès que l'affectif venait se mêler à l'affaire, ce n'était jamais une bonne chose. Elle le savait et s'apprêtait quand même à se faire avoir... il ne faut pas chercher.
Elle prit une grande inspiration et tenta de se raisonner. Elle avait planqué un cran d'arrêt dans sa ceinture, un gun dans son sac à main et une dague de vingt centimètre dans sa botte. Si jamais la situation devait dégénérer, elle avait de quoi riposter. Elle n'avait l'intention d'attaquer qu'en cas d'extrême nécessité... malheureusement, c'était une probable nécessité. Peut-être que son amitié pour Harry la rendait naïve, pas au point tout de même de se croire invincible ou de s'imaginer qu'à coup sûr, tout se passerait bien dans le meilleur des mondes. Inquiète, très inquiète, elle sonna donc à la porte.
Pour le moment, Harry profitait de ne pas avoir besoin de faire grand-chose pour… ne pas faire grand-chose. Le jeune homme allait intégrer plus activement Oscorp, comme ils l’avaient convenu avec son père, mais ce n’était pas encore complètement fait. Pour le moment, le jeune homme était encore en vacances. Bien sûr, il avait en prime ses activités de Hobgoblin qui lui prenait du temps tout de même. Des choses que son vieux approuvait… pour changer. Harry devait bien avouer qu’il avait encore un peu de mal à réaliser comment était devenu sa vie. Le jeune homme n’était pas heureux de tout, bien évidemment, il y avait quand même beaucoup de chose qu’il regrettait d’ailleurs.
Évidemment, il n’y avait pas besoin de préciser que Gwen était son plus grand regret. Mais il avait bien l’intention d’arranger cela. Pas forcément en récupérant Gwen, même si c’était quelque chose qu’il adorerait, mais il savait bien qu’il l’avait perdu et bien perdu. Cela dit, le jeune homme avait l’intention de se venger, de se venger de Peter, de tout ceux qui pourrissait sa vie. Norman était sans doute l’un d’entre eux… mais la situation vis-à-vis de son paternel était quand même un peu plus complexe.
Enfin, présentement, Harry glandait allègrement chez lui, profitant de l’absence de son père pour ne rien faire du tout. En même temps, même quand ce dernier était présent, il ne l’empêchait pas vraiment de ne rien faire de ses journées. Il fallait quand même reconnaître que la situation avec Norman était quand même bien plus… sereine maintenant. Bon Harry glandait, mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher de regarder une photo qu’il avait de Gwen dans son téléphone, de l’époque où ils étaient ensemble. Il l’avait, elle était à lui… et tout était gâché à présent. Harry était pleinement perdue dans ses pensées quand on sonna à la porte. Harry aurait pu se contenter d’ignorer la visite, mais il décida de se lever pour aller ouvrir la porte. Il ouvrait la porte lui-même déjà, ce n’était pas anodin. Il s’approcha donc de la porte, l’ouvrit et fut étonné de tomber sur Mindy.
« Mindy ? » demanda-t-il, même s’il n’avait évidemment pas besoin de confirmation, il voyait bien qu’il était question de son amie. Enfin… si, bien sûr que c’était son amie, du moins c’était ce qu’il continuait de se dire. Même si forcément, il ne savait plus trop où ils en étaient. Parce qu’ils ne s’étaient pas vu depuis un moment, qu’il n’était plus vraiment le même non plus… « Qu’est-ce que tu fais là ? »
Ce n’était sans doute pas comme ça qu’elle s’imaginait être reçue, mais ça ne changeait pas le fond de sa question. Il se demandait vraiment ce que la jeune femme faisait ici, pour quelle raison elle avait décidé de venir chez lui, sans l’avoir prévenu avant. Elle devait avoir une raison, mais… on ne pouvait pas vraiment dire que ça lui plaisait, ce qu’il était en train de découvrir.
indy découvrait plus de curiosité que d'animosité dans le comportement de Harry alors que ce dernier l'accueillait et l'interrogeait sur les raisons de sa visite (ce qui était légitime. Après tout, elle n'avait pas annoncé sa présence, il était totalement en droit de se poser des questions, en réalité). Elle se sentait soulagée. Au regard des récents événements, elle s'était attendue absolument à tout, pour tout dire. Elle n'aurait été qu'à moitié surprise de voir Harry l'attaquer sans sommation avant même de l'avoir laissée lui dire quoi que ce soit. Alors clairement, c'était plutôt engageant.
Il ne s'agissait pas pour autant de se voiler la face, il fallait quand même qu'elle se méfie des apparences, mais là, elle avait le sentiment de se retrouver en présence d'une personne qui avait ses esprits, avec qui il était possible de raisonner et d'avoir une réelle conversation. Tant mieux. Même si ce n'était pas le but de la manoeuvre, Mindy avait envie, besoin de revoir son meilleur ami. Car il l'était toujours à ses yeux. Peu importe ce qui s'était passé, peu importe ce qu'elle avait appris à ce sujet, ça n'y changeait absolument rien... Elle ne réussirait pas à y changer quoi que ce soit tant qu'elle ne se serait pas fait une idée réelle et définitive de ce qu'il en était. Elle devait rester sur ses gardes, attendre de voir avant tout, mais quoi qu'il en soit, elle avait quand même l'impression que sa visite ne serait pas vaine et pourrait même se révéler productive, et ça, c'était un réel soulagement. Parker péterait sans doute un cable s'il la voyait faire, d'ailleurs. Mais Parker n'était pas là, justement.
-J'avais envie de voir, ça faisait longtemps, dit-elle simplement, ne mentant en réalité qu'à moitié. Elle avait une idée derrière la tête, et elle savait qu'il ne serait peut-être pas dupe, mais c'était tout de même vrai qu'elle venait en amie, et tenait autant que possible à ce que tout se passe bien. Désolée, j'aurais peut-être dû t'écrire, admit-elle simplement.
Mais elle ne l'avait pas fait. Elle l'avait envisagé, pourtant, elle reconnaissait que c'aurait pu être une option, afin d'endormir sa méfiance. Mais elle avait songé qu'il ne lui répondrait peut-être pas, et qu'elle aurait d'autant plus de chances de se retrouver face à une porte close. Elle avait voulu éviter, autant que possible, d'essuyer l'indifférence et l'absence de son ami. Elle ne savait pas si cela y suffirait, mais peu importe.
-Est-ce que je peux entrer ?
Là encore, elle appréhendait que la réponse puisse être négative, mais tant pis, elle tentait le tout pour le tout. Et la conversation qu'ils devaient avoir ne pouvait s'échanger sur le pas de la porte.
Harry était surpris de voir Mindy sous ses yeux, directement chez lui. Au vu des événements, il s’était dit qu’il ne verrait jamais plus son amie et en réalité ce n’était pas plus mal. C’était mieux pour elle d’ailleurs, parce qu’il valait mieux qu’elle reste loin de lui. Est-ce que Harry avait réellement envie de la protéger ? En un sens oui, il n’avait pas spécialement de raison de s’en prendre à elle, alors tant qu’à faire il préférait ne pas le faire. Mais en même temps, il savait que Mindy avait un sens de la justice assez prononcé et donc qu’il était possible qu’elle décide de se mettre sur sa route, et si ça devait arriver… eh bien, Harry n’aurait aucune pitié pour elle. Parce qu’il n’y avait rien, ni personne, qui avait le droit de se mettre sur sa route, il était hors de question qu’on l’empêche de faire ce qu’il avait envie de faire.
Mindy lui apprit qu’elle avait envie de le voir, que ça faisait longtemps. En effet, ça commençait à faire un petit temps, en même temps au vu de ce qui était arrivé, il valait même sans doute mieux qu’ils ne se revoient plus. Harry n’allait pas mentir, ça lui était arrivé de penser à elle, notamment quand son père lui avait appris qu’elle était entrée dans son bureau dans le but de trouver un remède. C’était gentil… mais en même temps, Harry ne s’était jamais senti aussi serein, aussi lui-même que depuis qu’il avait juste embrasser pleinement ce que son père lui avait fait. Il était plus puissant que jamais, il n’avait aucune envie de revenir en arrière.
« Ça n’aurait servit à rien… j’ai cassé mon téléphone l’autre jour. » Sous un effet de rage, il avait cassé son téléphone. Ce qui n’était pas un souci, il pouvait en avoir un nouveau facilement. Mais disons qu’il avait fait le ménage dans ses contacts, alors il n’avait pas spécialement gardé le numéro de son amie. Ce n’était pas contre elle, ils n’avaient tout simplement plus vraiment de raison d’appartenir au même monde. Même si Mindy avait apparemment envie de rentrer dans la gueule du loup, puisqu’elle lui demanda si elle pouvait entrer. Harry réfléchit une seconde avant de répondre, affichant finalement un grand sourire comme ceux qu’il n’affichait pas souvent… du moins sans que ça ne soit une très bonne chose. « Mais bien sûr entre. » Dit-il finalement en s’écartant. « Je te sers quelque chose à boire ? »
Question polie tout simplement, cependant Harry ne se retint pas de s’approcher du bar paternel dans le but de se servir lui-même un verre de scotch. Il n’avait pas l’âge ? Peu importe. Son père lui fera la morale ? Il avait tendance à être un peu plus laxiste depuis qu’ils embrassaient la même cause tous les deux. Il avait envie, il faisait ce qu’il avait envie, c’était aussi simple que ça.
indy préféra ne pas relever la remarque de Harry quand ce dernier répondit qu'il avait cassé son téléphone. Ce pouvait être une remarque banale comme le révélateur d'une situation bien plus complexe, mais ce n'était certainement pas en déduisant de ces seuls éléments que la jeune femme se ferait une opinion tranchée de la situation... S'il y en avait encore une à s'en faire. En vérité, cela faisait un moment qu'elle savait qu'elle ne devait plus s'illusionner. Peter l'avait prévenu, et les circonstances lui avaient donné raison, il ne restait sans doute plus rien de son meilleur ami, du Harry qu'elle avait connu, chez le jeune héritier Osborn. Si elle était ici, ce devait être pour trancher dans le vif, pas pour alimenter de faux espoirs. Malheureusement, elle découvrait que c'était plus fort qu'elle. Sans se laisser totalement abuser, elle avait envie de croire dans les signes que lui accordait complaisamment le jeune homme.
Comme ce sourire qu'il lui adressait, lui qui souriait finalement si peu. Etait-ce bon signe, est-ce que ce pouvait être un sourire vraiment sincère ? La réponse était au fond évidente. Non, bien évidemment que non, et pourtant, une part d'elle continuait de vouloir l'espérer. Enfin, hypocrisie ou non, dans tous les cas, le jeune homme acceptait de la laisser entrer, et c'était une excellente chose. C'était une première étape de franchie. Même si ce ne serait bien évidemment pas suffisant.
-Merci, avec plaisir, répondit Mindy, même si en vérité, Harry n'attendit pas son approbation pour la servir.
Quoi que puisse contenir son verre, Mindy se promettait de ne pas en boire une seule seconde. Elle n'avait pas envie d'accepter l'idée que Harry soit capable de l'empoisonner, mais elle était obligée de faire face à cette éventualité. Après tout, il ne pensait pas non plus qu'il serait capable de jeter Gwen, une fille qu'il était supposé avoir aimé, de plusieurs mètres de hauteur dans une chute qui aurait dû être mortelle. Et puis, objectivement. Si elle pouvait se croire capable de tuer un Harry possédé par le sérum que lui avait injecté son père, il était finalement normal que lui, de son côté, choisisse de prendre les devants.
-Alors, dit-elle, se saisissant de son verre et l'observant rapidement, comme s'il pouvait suffir d'en jauger la couleur pour décider de son taux de toxicité (ce n'était malheureusement pas le cas). Comment vas-tu ?
La question pouvait passer pour une entrée en matière bien innocente, mais ni lui ni elle ne pourraient la considérer sous ce jour précis. Et pour cause, demander à Harry comment il allait, c'était tenir compte de tout ce qu'elle savait sur lui. Et de la promesse qui lui paraissait si lointaine mais qui ne l'était pourtant pas tant qu'elle lui avait faite. Et qu'elle comptait bien s'engager à tenir. Envers et contre tout.
Qu’elle ait accepté ou non le verre que Harry lui proposait, dans tous les cas le jeune homme avait déjà pris les devant dans le but de la servir. Sans avoir de mauvaise intention ou quoi que ce soit concernant ce fameux verre, il n’avait pas l’intention de lui faire quoi que ce soit. En même temps, il avait conscience que ça serait bien idiot de sa part de lui faire quoi que ce soit en cet instant précis, et en un sens… bah il n’avait pas spécialement envie de s’en prendre à elle non plus. Il n’avait rien contre elle directement, et il pouvait même plutôt affirmer qu’elle avait été là pour lui, quand beaucoup l’avait abandonné. Il n’avait donc aucune envie de lui faire quoi que ce soit, pour le moment. Cela allait peut-être dépendre quand même totalement de comment les choses allaient se passer tout de suite.
Il donna son verre à la jeune femme donc, qui l’observa avant de reprendre la parole, pour lui demander comment il allait. La question n’était pas si évidente que cela. Harry n’allait pas bien, c’était une évidence. Même s’il pouvait potentiellement prétendre le contraire, c’était clair qu’il n’allait pas bien. Il se sentait en colère contre Gwen, la femme dont il était encore beaucoup trop amoureux, il se sentait en colère contre Peter Parker parce que ce dernier avait tout simplement bousillé sa vie. Et il pourrait sans doute se sentir en colère contre son père toujours, à cause de qui tout cela arrivait, mais finalement il semblait évident qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Alors… il ne se sentait pas bien, mais en même temps il y avait une part de lui qui se sentait merveilleusement bien.
« J’ai connu… pire on va dire. » Répondit-il, sans plus de précision. Il s’installa négligemment sur le canapé du salon, avant de boire d’un trait le verre qu’il s’était lui-même servi. « Et toi alors ? Comment tu vas ? Toujours en train de jouer les justicières masquées ? Toujours envie de sauver le monde ? »
Il y avait quelque chose d’assez ironique dans la voix de Harry. En découvrant que Mindy était Hit Girl, le jeune homme avait eu du respect pour ce qu’elle faisait, il avait eu envie de croire qu’elle était capable de le sauver de ce que son père lui avait fait. Sauf qu’à présent, il était de toute façon trop évident qu’il n’avait plus aucune envie d’être sauvé. Ça ne voulait pas dire qu’il allait adorer sa situation constamment, qu’ils n’allaient plus jamais se prendre le chou avec son père… mais disons que pour le moment, il s’en satisfaisait bien. Parce qu’il était suffisamment puissant pour pouvoir réduire à néant Spider-Man et lui faire payer tout ce qu’il avait perdu à cause de lui, lui faire payer pour tout ce qu’il lui avait pris. Gwen était à lui, ils étaient heureux ensemble… et il était venu tout gâcher comme d’habitude. Il n’arrivait pas à le pardonner.
indy ne voulait pas croire Harry quand ce dernier affirmait qu'il avait connu pire. Certes, au moins il ne lui faisait pas l'affront de prétendre qu'il allait bien, mais elle aurait préféré qu'il lui affirme qu'ici et maintenant, c'était le pire qu'il avait jamais enduré. Pas cette senconde précise évidemment, mais tout ce qu'il vivait, les tourments qu'il affrontait, somme toute. Parce que le jeune homme voyait son double prendre de plus en plus le pas sur sa propre personnalité. Elle voyait difficilement comment faire pire, à la vérité. Mais la jeune femme choisit de ne pas insister malgré tout, elle n'avait aucune envie de contrarier Harry, sachant comment il pourrait potentiellement, en réalité, réagir.
Elle était obligée de prendre quelques pincettes. Ce n'était définitivement pas son genre et elle détestait ça, malheureusement, elle sentait bien qu'elle n'avait pas trop le choix. Au bout du compte, elle n'aurait peut-être pas d'autre possibilité que de battre contre son meilleur ami... Mais elle voulait éviter cette extrémité. Une part d'elle avait encore envie de croire qu'il restait une possibilité, que tout n'était pas perdu. Rien ne le garantissait, malheureusement L'inverse était bien plus probable, même. Dans tous les cas, elle attendait déjà de voir comment les choses allaient se passer exactement.
Harry lui retourna la question, et quand il lui demanda si elle jouait toujours "les justicières masquées", elle perçut comme de l'ironie dans son propos. Pourtant, elle se rappelait comme il avait réagi quand il avait découvert qu'elle était Hit-Girl. Il y avait eu du respect dans sa réaction et son propos. Et là, pour le coup, elle prenait un coup dans sa fierté. Et surtout, elle avait peur que ça en dise beaucoup trop long sur le camp qu'il avait finalement choisi. L'air de rien, les éléments s'accumulaient contre l'héritier Osborn. Le doute n'était pas véritablement permis, quand bien même elle avait encore envie de douter, pour ne pas céder uniquement et définitivement à une réalité qu'elle n'avait pas envie d'entendre.
-Toujours, répondit-elle sans se démonter. Elle n'avait aucune raison de mentir, après tout. Et dans tous les cas, Harry devait le savoir. Elle n'était certes pas la justicière la plus en vue de tout New York, mais quand elle intervenait, elle ne faisait pas les choses à moitié, et généralement, ça avait le mérite de faire du bruit. De sauver le monde. Et de te sauver toi, ajouta-t-elle très posément.
Elle savait que répondre cela était risqué, mais c'était une manière de guetter la réaction de son interlocuteur, elle ne pouvait pas se permettre de tourner autour du pot non plus, à un moment ou à un autre, il allait simplement falloir qu'ils rentrent dans le vif du sujet tous les deux.
Quand Mindy confirma qu’elle jouait toujours les justicières masquées, Harry n’était évidemment pas surpris. Parce que même si Hit Girl n’était pas de la trempe de certain super-héros et que le jeune homme avait tendance à se focaliser sur Spider-Man, il avait entendu parler d’elle encore. Il savait qu’elle continuait, le jeune homme ne cherchait pas vraiment confirmation, c’était juste une manière d’emmener le sujet. Il savait qu’elle continuait, parce qu’elle n’était pas du tout le genre de personne qui abandonnerait si facilement. Preuve en était de ce qu’elle ajouta ensuite.
Mindy ne se contentait pas d’avoir envie de sauver le monde – et en soit, le jeune homme se doutait que pour certaines causes, elle n’était pas aussi investie que d’autres –, elle avait aussi envie de le sauver lui. C’était quelque chose qu’il lui avait demandé, avant. Il n’avait pas eu envie d’embrasser son double, de le laisser prendre de la place, de se laisser complètement corrompre. Il avait combattu contre sa nature, contre ce qu’il était aujourd’hui et donc il avait demandé à la jeune femme de l’aider, ce qu’elle faisait. Il savait qu’elle avait eu affaire à son père, ce dernier lui avait même fait croire qu’ils étaient morts. Elle était censée le tuer si jamais il allait vraiment trop loin, sur ce point il était encore vivant donc autant dire qu’elle n’avait pas respectée sa promesse. Est-ce que c’était parce qu’elle n’avait pas eu envie de le faire, ou parce qu’elle n’y était pas parvenue ? Dans tous les cas, il était encore bel et bien vivant et sa situation avait changé, énormément changé.
« Je ne crois pas qu’il soit possible de le sauver tu sais ? » Dit-il posément, avant de se lever pour se servir un nouveau verre. Tout en versant le liquide dans le verre, il continua de parler. « Et je ne suis pas sûr que tu y aies vraiment mis du cœur à l’ouvrage. »
Ce n’était pas un reproche en soit, parce que Harry appréciait quand même qu’elle n’ait pas décidé de lui mettre une balle dans la tête pour l’empêcher d’aller trop loin. Il n’avait plus aucune envie de mourir, d’abandonner comme ça. Il n’avait plus envi qu’elle le tue pour l’empêcher de changer, parce qu’il avait déjà changé et que ça lui convenait à merveille.
« Tu devrais te préoccuper de choses plus intéressantes Mindy. » Ajouta-t-il, sur un ton plus sérieux.
C’était une façon de lui dire qu’il ne fallait pas trop qu’elle se mêle de ses histoires, qu’elle prenne la peine de s’occuper de ce qui la regardait et qu’elle reste loin de lui. Parce que de son côté, il n’attendait plus rien d’elle. Il n’avait aucune envie d’être sauvé, il était hors de question qu’il la laisse faire. Il avait embrassé sa condition, il n’avait aucune envie de changer quoi que ce soit. Il n’allait rien changer même, et certainement pas pour Mindy.
indy ne prit pas la peine d'argumenter quand son interlocuteur affirma qu'il n'était pas possible de sauver le monde. Elle ne pensait pas qu'il l'écouterait quoi qu'elle puisse dire, mais elle était sûre, pour sa part que le monde pouvait bel et bien être sauvé, ou en tout cas protégé. Sauvé, il l'avait déjà été, après tout, et si elle n'était pas intervenue dans chacune de ses missions, des personnes (en plus) auraient été tuées, violées, violentées, persécutées. Elle avait empêché le mal de se répandre davantage, et elle continuerait. Elle sauverait le monde, et cette mission passerait avant celle de sauver Harry. Si pour protéger autrui, elle devait donner le coup fatal à son meilleur ami, elle le ferait. Non, elle n'en avait pas la moindre envie, mais elle était prête à prendre les mesures qui s'imposaient. Elle était là pour ça, et elle comprenait bien q'uelle devait cesser de caresser d'insaisissables espoirs.
Comment venir au secours d'une personne qui ne souhaite pas être secourue, après tout ? Elle aurait voulu arriver ici et trouver en Harry le jeune homme qu'elle appréciait tant et qui en retour avait de la considération pour elle, mais ce garçon-là avait disparu. Le reconnaître faisait certes mal, mais c'était quoi qu'il en soit nécessaire. Il n'y avait pas d'autre choix maintenant. Si elle devait encore avoir des doutes, la façon qu'il avait de s'adresser à elle, les mots qu'il employait étaient plutôt... révélateurs, malheureusement. Il ne se cachait même plus de ce qu'il était à présent. Ca lui faisait du mal, mais c'était préférable. Au moins, elle savait à quoi s'en tenir et ce qu'elle devait faire. Qu'elle le veuille ou non, Harry n'était plus. Et le jeune homme qu'elle avait en face d'elle n'était jamais qu'un étranger.
-Oh, ne te sous-estime pas, Harry, tu es très intéressant. D'accord, t'es un criminel amateur et tu vaux pas un vrai super-vilain badass, sûrement que t'arriveras jamais à la cheville de ton père, aussi, surtout si tu continues de vouloir être sa pâle copie merdique, mais tu restes intéressant. J'ai pas l'intention de me préoccuper de toi trop longtemps, par contre. T'as abandonné, tu es lâche, alors tant pis pour toi. Harry au moins était courageux, le Hobgoblin est juste un connard chouineur qui croit que le monde a été injuste avec lui alors qu'il a juste eu ce qu'il méritait pour être un putain d'enfoiré.
Est-ce qu'elle le provoquait ? Oui. Et tant pis. Son discours avait été bref mais clair. Un peu plus et il lui reprocherait d'être responsable du fait qu'Harry avait finalement vrillé. Mindy n'avait absolument pas besoin de lui pour culpabiliser, alors elle préférait largement l'accabler, ça elle savait faire. Les hostilités étaient lancés.
Harry avait bien envie que Mindy ne s’occupe plus de ses affaires. Qu’elle ne cherche plus à le sauver ou il ne savait quoi. À une époque, le jeune homme avait évidemment énormément compté sur Mindy pour qu’elle le sauve, pour qu’il puiss s’en sortir, mais maintenant tout avait changé. Le jeune homme avait embrassé complètement sa nouvelle nature et il n’avait aucune envie de changer de nouveau, il n’avait aucune envie que Mindy vienne tout gâcher. Cela dit, quelque chose disait à Harry qu’il n’y avait pas grand-chose que la jeune femme pouvait faire pour aggraver sa situation, pour changer les choses. Harry avait tout perdu dans cette histoire, en perdant principalement Gwen. Il n’avait aucune envie de revenir en arrière.
Mindy ne se retint pas de reprendre la parole, sans grande surprise, mais Harry ne s’attendait effectivement pas à ce qu’elle lui dise tout ce qu’elle lui dit. Le traiter de criminel amateur, ça n’était clairement pas agréable à entendre, surtout quand elle précisa qu’il ne serait jamais capable d’arriver à la cheville de son père. En entendant ces mots, le verre que Harry avait dans la main se brisa sous la force de sa poigne. Elle ne se contenta pas de dire ça, puisqu’elle ne manqua pas d’ajouter que le Hobgoblin était lâche contrairement à Harry qui était courageux, un connard chouineur. Ces derniers mots de Mindy firent sourire le jeune homme, malgré le verre qui s’était plantée dans la paume de sa main (cela dit, ce n’était pas grand-chose, il avait connu pire quand même).
« Il n’y a plus de Harry et de Hobgoblin, il y a juste moi. » Reprit-il, sans perdre ce petit sourire qui s’était affiché sur son visage. « La copie merdique de mon père… » Dit-il dans un souffle, répétant en partie les propos de son interlocutrice, comme s’il prenait la peine de réfléchir à ces propos. « Tu n’as aucune idée de quoi je suis capable. Il n’est rien à côté de moi. »
Harry n’avait pas toujours pensé comme ça et clairement, il manquait encore beaucoup trop de confiance en lui par moment. Mais maintenant, le jeune homme savait que la seule chose qui comptait, c’était qu’il soit plus puissant que son père, qu’il le surpasse dans tous les domaines. Un jour, Norman Osborn ne sera plus qu’un souvenir du passé et c’était lui qui allait prendre sa place, qui allait être sur le devant de la scène, dans tous les domaines. Que ça soit dans le domaine plus public et Oscorp, ou encore dans une sphère plus privée et criminelle. Même s’il reconnaissait qu’il devait quand même beaucoup à son père, le jeune homme avait bien l’intention de le surpasser, d’être bien meilleur que lui. Et il était persuadé que c’était ce qu’il allait arriver à faire.
« Tu as échoué, c’est tout ce qu’il y a à retenir. »
Quand elle avait eu envie de le sauver, elle aurait dû le tuer directement quand il le lui avait demandé, parce que ça n’arriverait plus maintenant.
indy y était allée fort, mais en même temps, au vu de la tournure que prenait la situation, mieux valait sans doute y aller franchement. Ca ne lui faisait pas plaisir, et une part d'elle avait toujours envie de crore qu'elle pourrait retrouver son meilleur ami... Le bousculer comme elle le faisait, c'était aussi espérer obtenir une réaction humaine de sa part, espérer qu'en se prenant sur la gueule tous ces reproches qui appuyaient sur la corde sensible, il retrouvait un semblant de raison. Mais ce n'est pas ce qui se passa.
La jeune femme se retint de sursauter légèrement quand le verre de Harry se brisa entre ses doigts, le laissant insensible. La réaction était violente, même s'il ne semblait pas spécialement en souffrir. Au moins, c'était clair, elle était parvenue à le tooucher, maintenant, il fallait qu'elle réussisse à l'anéantir... Car quand bien même lui faire mal restait tout à fait faisable dans son esprit, le détruire restait une entreprise compliquée. Et elle s'en vooulait pour cela, au fond, parce qu'elle savait, de son côté, que l'entreprise serait très simple pour Harry, aux yeux de qui elle ne représentait très clairement plus rien, plus rien du tout.
S'ensuivit une litanie de mots. Il n'y avait plus de Harry, il n'y avait plus de Hobgoblin, il y avait juste lui. Mais lui, qui était-il, alors ? Il n'était définitivement pas le judicieux mélange de l'un et de l'autre, ça c'était une certitude, mais elle n'avait pas envie d'apprendre qui était ce nouveau Harry, elle n'avait pas envie de le connaître. Elle voulait juste anéantir la douleur et les regrets en lui... Mais Harry n'était pas une toile à restaurer, il avait fait peau neuve... et ce qui se découvrait sur la toile était tout bonnement insupportable. Entendre qu'elle avait échoué aussi était insupportable, même si c'était la vérité. Peut-être qu'elle n'avait tout simplement pas fait assez d'efforts... Le cas de Harry avait été sa priorité. Mais ensuite, il y avait eu les Avengers, il y avait eu l'agression de Marcus, et elle avait eu la bêtise d'abandonner Harry. Elle savait qu'elle avait sa part de responsabilité dans ce qu'il était devenu, parce qu'elle n'avait pas été capable de lui consacrer tout le temps et toute l'attention qu'il méritait. Elle avait juste... lamentablement échoué.
-Tu aurais pu être meilleur que ton père, répliqua Mindy, occultant volontairement les derniers propos de celui qu'elle ne pouvait plus considérer comme son meilleur ami. Elle appuyait sur la corde sensible, c'était comme ça. Tu avais toujours été meilleur que lui... t'as tout foiré, comme un con, à pas avoir été fichu de le voir. Elle poussa un soupir et tira la dague qu'elle avait planqué dans sa botte, pour la pointer dans la direction de Harry. Et tu vas mourir comme un con.
Harry n’avait pas peur de Mindy, il savait qu’elle avait envie de le sauver et sans doute qu’elle cherchera à le tuer parce qu’il n’était plus celui qu’elle avait connu à l’époque, mais il n’avait pas peur. Il n’avait plus peur de grand-chose ces derniers temps. Il se sentait plus libre, il se sentait plus puissant, il se sentait juste… lui-même. Il ne se préoccupait plus de ce qu’on pouvait bien penser de lui, il ne se préoccupait plus des autres, il se concentrait uniquement sur lui et sur lui-même et ça lui faisait un bien fou. Il n’y avait plus de Gwen, plus de Peter, même plus réellement de Norman Osborn en réalité. Sa relation avec son père était bien différente, mais Harry ne se mettait plus la pression à cause de cet homme, il se savait supérieur et c’était la seule chose qui comptait.
Harry ne réagit pas en entendant Mindy affirmer qu’il aurait pu être meilleur que son père. Elle se trompait. Pas parce qu’il n’était pas meilleur que lui, mais parce que justement c’était ce qu’il était. Il était plus fort que lui, il était plus puissant que lui, et à son tour il mènera Oscorp au sommet de la gloire. Ça ne faisait pas de doute. Harry allait se servir de ce que son père avait battit, pour monter plus haut, encore plus haut. Il n’avait rien foiré, contrairement à ce que son ancienne amie lui disait, il n’avait rien foiré du tout, il avait au contraire tout réussi. La jeune femme tira une dague de sa botte et la pointa en sa direction en lui affirmant qu’il allait mourir comme un con. Le jeune homme afficha un sourire amusé.
« Parce que tu penses réellement que c’est avec un petit couteau que tu vas pouvoir me faire peur ? » Demanda-t-il, sans être pour le moins impressionné par les paroles et les actes de Mindy. Il savait qu’elle n’était pas à prendre à la légère, qu’elle se donnait corps et âme à sa cause. Mais il savait aussi qu’elle n’était qu’une… humaine, quand lui avait eu la chance (si on pouvait dire ça comme ça) de recevoir le sérum de son père. Il était fort, il était rapide, il était résistant, ce n’était pas Mindy qui pourrait l’arrêter. De toute façon, Harry ne laissera rien ni personne l’arrêter. « Je mourrais un jour, c’est évident. » Parce que malgré la folie, il restait quand même un peu lucide. « Mais certainement pas comme un con et certainement pas avant certaines personnes. Je n’irais pas en enfer tout seul, il est hors de question. »
Il aura sa vengeance, sur Gwen qui l’avait manipulé, qui s’était servi de lui et de ses sentiments pour se sentir mieux, pour combler un vide. Elle l’avait utilisé parce qu’elle souffrait du manque de Peter, elle paierait pour ça. Et Peter Parker, cet ennemi naturel allait évidemment mourir aussi de son côté. Il était hors de question pour Harry de partir de ce monde sans ces deux principales personnes.
indy afficha une esquisse de sourire, teinté d'amertume, quand Harry considéra son arme avec mépris. Parce qu'il la connaissait, parce qu'il savait qui elle était, il devrait pourtant savoir qu'avec son "petit couteau", elle était capable de lui faire franchement très mal, fausse de lui faire peur, peut-être. Sa meilleure arme, dans tous es cas, c'était elle-même. Ses guns et ses lames, ce n'étaient jamais que des accessoires. Elle déplorait profondément, de tout son être, d'avoir ainsi à son servir contre celui qu'elle avait si longtemps considéré comme son meilleur ami, mais puisqu'il ne lui laissait manifestement aucun choix, elle irait jusqu'au bout. C'était sans doute le genre de dilemmes auxquels n'importe quel super-héros finissait un jour ou l'autre par se retrouver confronté, et elle ne reculerait pas. Bien évidemment, ça lui faisait mal, vraiment très mal même. Mais elle ne reculerait pas. Une chance, le mépris affiché de Harry lui facilitait tout de même clairement la tâche, on n'allait pas se mentir. Elle aurait moins de scrupules. Quelques-uns sans doute, au point de ne pas être capable de lui porter le coup fatal, certainement. Mais de lui faire suffisamment mal et de le faire envoyer en prison (pour une fois que ses méthodes ressembleraient plus ou moins à celles de Marcus... son père adoptif pourrait être fier d'elle).
Il répliqua qu'il mourrait forcément un jour. Cela, elle ne le lui faisait pas dire. Les types comme eux ne faisaient pas long feu. La question, ce n'était pas juste de constater combien de temps ils seraient capables de survivre, c'était combien de personnes ils emporteraient dans leur chute. Et c'était ce qui inquiétait Mindy. Le nombre de ses victimes était déjà beaucoup trop nombreux (en même temps, une seule et unique victime aurait déjà été de trop), mais qui sait ce qu'il planifierait ensuite à présent. En enfer, il irait seul, où qu'il aille, il irait seul. Parce qu'il avait choisi de ne plus avoir personne. Ceux contre qui étaient orientée sa haine (et elle se doutaient que Peter tenait le haut du panier) ne le suivraient pas en enfer... Enfin... si on admettait que l'enfer comme le paradis existaient. Ce qui était faux, aux yeux de Mindy du moins. Ce qui l'attendait, c'était le vide, le vide absolu, il n'y avait rien d'autre à attendre. Et si elle devait être celle qui irait lui faire goûter à ce vide total... Eh bien soit.
-Je te préférais décidément avant, rétorqua Mindy, tu piaillais pas constamment pour rien dire, ajouta-t-elle, bien décidé à ne pas rentrer dans son jeu.
Ils ne devaient plus tourner le dos aux circonstances, et cette situation était trop complexe et douloureuse pour qu'elle s'amuse vraiment à tourner autour du pot trop longtemps. Sans déconner. Alors elle envoya sa dague en direction de son ventre. Le but était de le blesser, de lui faire très mal. Pas de le tuer... sauf nécessité.
Harry savait parfaitement de quoi était capable Mindy, vraiment. Il avait conscience de ce qu’elle pouvait faire et du fait qu’elle pouvait très clairement lui faire du mal, qu’elle pourrait même le tuer. Mais Harry avait cette suffisance qui l’empêchait de craindre quoi que ce soit de son amie, ou plus précisément de son ancienne amie parce qu’il était quand même évident qu’on ne pouvait pas considérer qu’ils étaient encore amis. Il pouvait donc craindre quelque chose venant d’elle, il devait la craindre même, mais il avait beaucoup trop d’orgueil pour ça. Il ne se faisait donc pas de souci, alors qu’il se trouvait quand même devant une fille qui avait déjà pris la vie de nombreuses personnes. Mais pas des super-vilains, du moins pensait-il… non, surtout pas des personnes comme lui.
Mindy affirma qu’il le préférait avant, quand il ne parlait pas constamment pour rien. Harry afficha évidemment un sourire en entendant cette remarque. Il n’était pas vraiment du genre à mal prendre les paroles de ce genre, il ne se préoccupait plus vraiment de ce que les autres pouvaient bien penser de lui. En théorie, parce que certaines personnes pouvaient quand même avoir le don de le toucher encore. Mais là, tout de suite, le jeune homme n’était pas touché par les paroles de son ancienne amie.
Mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas le toucher autrement cependant. Quand elle lança son couteau vers son verre, Harry avait beau avoir de bon réflexe, il fut bien incapable de l’éviter. Le verre explosa donc dans sa main et plusieurs morceaux de verres se plantèrent dans la paume de celle-ci, mais en prime la dague se planta également dans son corps.
« Putain de merde ! » Cria-t-il, serra des dents pour retenir un peu la douleur. Il ne pouvait pas complètement la contenir, mais au moins l’exprimer lui faisait du bien. De sa main déjà ensanglantée, le jeune homme tira le couteau de son corps. La plaie n’était pas suffisamment importante pour lui faire trop de mal, pour qu’il en soit mortellement blessé, mais clairement ça faisait mal. Particulièrement mal. Il laissa le couteau tomber au sol. « T’es une grande malade ! » Lança-t-il alors que clairement ce n’était pas elle la plus malade des deux. Mais là, il avait juste besoin d’extériorisé sa colère.
Il n’avait pas spécialement envie de se retrouver en pleine confrontation avec Mindy chez lui non plus, mais en même temps il ne pouvait évidemment pas laisser passer ça. Elle venait quand même de lui balancer son couteau dessus, il ne pouvait pas juste accepter.
« Tu crois vraiment que tu peux faire quelque chose contre moi ? » Demanda-t-il, en criant. Il était tenté de simplement s’en prendre à la jeune femme, mais là il avait surtout besoin de lui crier dessus, de démontrer sa rage. Même s’il savait que ça ne servirait à rien sans doute, il avait juste besoin de le faire. Pour que ça aille mieux, parce que putain, qu’est-ce qu’il avait mal.
indy, face à n'importe quel autre ennemi, aurait sans doute affiché un sourire plus que satisfait en observant que son arme avait atteint sa cible et qu'elle avait obtenu l'effet qu'elle escompté, mais en l'occurrence, et quand bien même Harry mettait ses nerfs à vif, elle avait bien du mal à trouver de la satisfaction dans cette situation. Même dans cette situation critique, même si Harry ne montrait plus grand chose du jeune homme pour qui elle avait eu tant d'affection et d'estime, elle continuait de l'aimer et de vouloir le protéger. Elle aimerait que dans la douleur, un peu de sa conscience d'antan s'éveille, mais elle en demandait manifestement beaucoup trop, et il y avait bien peu de chances pour qu'elle soit exaucée... Mais au moins, disons, Harry savait maintenant qu'il devait prendre la menace qu'elle représentait au sérieux.
Elle ne plaisantait pas. Cette situation ne l'amusait pas, bien au contraire, elle lui faisait du mal, même, mais elle était très sérieuse. Elle se devait d'agir comme elle le faisait, pas seulement pour annihiler la menace qu'il représentait pour tous les autres, mais pour honorer la promesse qu'elle lui avait faite autrefois, quand Harry se révélait bien plus conscient de qui il était et de ce qu'il faisait. Elle lui avait promis de l'arrêter si la situation dégénérait. Non, elle lui avait promis de le tuer. Chose qu'elle ne faisait pas. Encore. Mais se rappeler sa promesse, se dire que ce qu'il restait de Harry, s'il en restait quelque chose, approuverait son geste, l'encourageait à aller jusqu'au bout. Même si faire ainsi souffrir un ami, quelqu'un qu'elle aimait si profondément, restait une épreuve douloureuse pour elle. Elle avait réussi à le toucher, à lui faire mal, à le blesser légèrement sans pour autant le frapper de façon létale. C'était le but de la manoeuvre. Même si elle n'avait pas l'intention de s'arrêter là. Elle ne pouvait pas s'arrêter là, non.
-Et toi ? Tu crois que tu peux faire quelque chose contre moi ? rétorqua Mindy, sur les nerfs.
Elle savait qu'il n'était pas de bon ton de provoquer Harry, mais elle n'en avait que faire. Elle apprécierait presque qu'il la sous-estime, cela lui communiquait une rage supplémentaire. Oui, elle pouvait faire quelque chose contre lui, et d'ailleurs, elle le faisait déjà, et elle n'avait pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin, certainement pas. Et pour illustrer ses propos, elle se précipita sur Harry dans l'intention de le faire basculer en arrière. Une main appuyée sur sa plaie, elle avait tiré un second couteau de sa ceinture et le plaçait à présent contre la gorge du jeune homme. Non, elle refusait toujours de le tuer. Mais il suffirait d'un mot, d'un geste de travers, pour qu'elle change d'avis.
Il ne fallait pas grand-chose de base pour énerver Harry, mais en prime quand il y avait ce genre de situation il se sentait dans une rage sans non. Le jeune homme ne pouvait pas supporter le fait que Mindy décide de s’en prendre à lui comme elle le faisait. Elle ne le laisserait pas se mettre en travers de son chemin. Il avait le sentiment d’être enfin vivant, maintenant qu’il avait arrêté de se prendre la tête sur certaine chose, il avait simplement décidé d’embrasser pleinement la vie. Et il était hors de question que quelqu’un l’empêche d’atteindre son but. Un but qui… en fait il ne savait même pas réellement ce qu’était son but, ce qu’il avait l’intention de faire en dehors de réduire Spider-Man à néant, mais dans tous les cas le jeune homme n’avait pas l’intention de laisser Mindy se mettre sur son chemin.
Mais forcément, la jeune femme était une dure à cuire. Même si Harry était loin d’être le même qu’avant, il n’avait pas oublié qui était son ancienne amie. Preuve en était de la plaie béante qu’il y avait au niveau de sa poitrine. Il ne put pas réagir quand elle fonça sur lui pour le basculer en arrière, il tomba lourdement au sol. Elle appuya sur sa plaie, ce qui le fit pousser un cri de douleur. Il avait mal, il n’allait pas se retenir de l’exprimer. Et d’un coup, il se retrouva avec un couteau sous la gorge. Bon… clairement, le jeune homme se retrouvait vraiment dans la pire situation possible. Il ne savait pas comment il allait pouvoir s’en sortir. Parce qu’en fait, même s’il espérait que Mindy puisse hésiter à le tuer, il se disait aussi surtout que la jeune femme n’avait pas froid aux yeux, qu’elle pouvait très bien décider de mettre à exécution sa promesse. Sauf qu’il était hors de question qu’il la laisse gâcher tout…
« Qu’est-ce que tu attends là ? » Demanda-t-il en décidant de jouer un peu la carte de la provocation. Il avait conscience qu’il se retrouvait vraiment dans la pire situation possible, il n’avait pas vraiment beaucoup de solution. Le jeune homme pouvait éventuellement trouver quelque chose pour renverser la situation, mais il suffisait simplement d’un faux mouvement et elle lui tranchait la gorge. Même si son corps était beaucoup plus puissant que celui d’une personne normal, si elle décidait de lui trancher la gorge, il n’allait pas survivre évidemment. « Tu avais fais une promesse, alors vas-y respecte là ! »
Ou pas, évidemment, il tentait comme il pouvait de la pousser à faire l’inverse. En mentionnant la promesse est-ce qu’il n’allait pas éveiller un peu leur ancienne amitié et éviter qu’elle décide de le tuer bel et bien. C’était un coup de poker, si elle décidait de le tuer, il était… eh bien il était mort. À moins que son père ait la merveilleuse idée de rappliquer en cet instant précis et de lui sauver la mise. Et merde, le pire c’était qu’il était en train d’espérer vraiment que son géniteur rentre, il n’en revenait pas.
instant était crucial, décisif. Dans le regard de Harry, Mindy guettait une lueur d'humanité, ce quelque chose qui ne trompait pas, ce quelque chose qui lui prouverait à coup sûr que Harry était bel et bien encore présent, quelque part, dans ce corps, et qu'il ne s'agissait plus juste d'une enveloppe inhumaine. Mais la réponse de son ennemi n'eut certainement pas cet effet sur elle. Il la provoquait une fois encore, et le pire, c'est qu'il paraissait en partie sûr de son coup, comme si la rappeler à sa promesse de l'époque allait la décourager d'agir. Sauf que non, ce n'était pas le cas, cela aurait même l'effet tout inverse sur elle - et son éternel esprit de contradiction. Alors que, la toisant, il exprimait en sous-texte le fait qu'il l'estimait trop faible pour agir, pour aller au bout de ses résolutions, elle comptait bien lui prouver le contraire. Oh, bien sûr, la seule perspective de devoir en arriver là lui faisait du mal. Harry avait été son meilleur ami, et elle chérissait leur complicité passée, tous les moments qu'ils avaient partagé. Mais Harry n'avait plus de son meilleur ami que l'apparence, à présent.
-Tu ne prends même pas la peine de te défendre, pathétique. Mindy poussa un soupir. Adieu, Harry.
Cette fois, on ne se cherchait pas d'excuse, cette fois, aucun retour en arrière n'était possible. Il fallait agir vite et bien, mettre de côté tout scrupule, surtout ne pas, ne plus y penser, et aller de l'avant. Harry ne faisait plus partie de ce monde, de cette vie, c'était ainsi, et le Hobgoblin devait être exterminé, c'était un fait. Alors elle leva le bras et, d'un geste qu'elle voulait net et précis, laissa fendre la lame contre la chair du cou de son ennemi, prête à se montrer violente, meurtrière surtout. L'intention était de trancher la carotide d'un geste net. Il fallait qu'il meure, inutile de le faire souffrir et agoniser pendant des heures, c'était un spectacle qu'elle ne supporterait pas.
Mais son geste à peine esquissé fut interrompu par un grand fracas, reconnaissable entre mille pour Mindy, celui d'une arme à feu que l'on tire, elle n'eut pas le temps d'être assez réactive, la balle se flanqua dans son bras et Mindy l'accueillit dans un cri de douleur qui au passage lui fit perdre le contrôle de son arme blanche, qu'elle laissa choir au sol. Elle poussa un juron. Son père la haïrait s'il était en état de constater à quel point elle avait mal surveillé et protégé ses arrières : Harry et elle n'étaient plus seuls. Etait-ce un garde du corps ou pis encore le père de Harry qui venait à sa rescousse. Dans un cas comme dans l'autre, il n'avait pas l'intention de plaisanter avec elle, et l'élancement insupportable dans son bras ne laissait aucun doute là-dessus.
Harry se retrouvait très clairement dans une position merdique. Il était là, une plaie béante dans la poitrine, un couteau sous la gorge avec une Mindy bien déterminée à le tuer. Le jeune homme savait bien qu’elle était capable de le tuer, que si elle le voulait vraiment, elle pouvait vraiment le faire. Harry ne voyait pas vraiment comment s’en sortir. Sa pauvre tentative d’intimidation ne donnait pas l’air de fonctionner (en même temps, on ne pouvait pas vraiment dire que Harry avait été très fin non plus). Son regard ne quittait pas celui de Mindy, espérant que l’affection qu’elle avait pour lui avant (si on pouvait réellement dire lui, puisqu’il avait quand même radicalement changé depuis) était encore présente, et qu’elle n’ait pas la force de tenir la promesse qu’elle lui avait faite. Elle lui avait bien souvent dit qu’elle trouverait un moyen de le sauver, de le guérir, plutôt que de le tuer, il fallait qu’elle pense encore qu’il puisse être sauvé.
Mais ce n’était pas le cas. Elle lui répliqua qu’il ne prenait même pas la peine de se défendre. En même temps, il n’était vraiment pas en position de se défendre, il n’avait aucune arme à disposition, il n’avait aucun moyen de s’en sortir. Il était complètement à la merci de Mindy, il n’avait aucune solution de repli. Alors, quand elle lui dit « adieu » et commença à amorcer son geste pour en finir avec lui, il ne put s’empêcher de voir sa mort arriver. À ça l’emmerdait sacrément d’ailleurs. En même temps, ça n’était jamais agréable de se dire qu’on allait mourir ici et maintenant, mais en prime il n’avait même pas la possibilité d’avoir une mort vraiment honorable. Merde… il allait crever là, comme une sacrément merde justement…
Soudain, Harry entendit un coup de feu qui le fit sursauter. Il mit quelque sec onde avant de réaliser vraiment ce qui venait d’arriver. Mindy venait de se recevoir une balle en plein bras, poussant un cri sourd, lâchant son arme. Dans la foulée, Harry se leva pour s’éloigner un peu de Mindy en attrapant son arme au passage histoire de ne pas la laisser à porter de main. Il prit la peine – puisque Mindy avait un peu l’air mal en point pour le moment –, de déterminer qui venait de lui venir en aide. Son sang ne fit qu’un tour quand son regard tomba sur son père arme à la main. Bon… il était vivant, mais il devait bien avouer que se faire sauver par son père était sans doute la pire des choses. Il se doutait qu’il allait en entendre parler pendant un long moment, et lui-même se sentait quand même sacrément blessé dans son orgueil de se retrouver ainsi sauvé par son père. Mais il s’occuperait de ce dernier plus tard, il espérait surtout ne pas avoir le droit à des réflexion ensuite. Il s’approcha de Mindy, son couteau à la main, et l’attrapa par le col avant de lui flanquer un coup de poing en plein visage.
« C’est qui qui est pathétique maintenant ? » À peine termina-t-il sa phrase qu’il planta le couteau dans le ventre de Mindy en ignorant le plus possible la présence de son paternel dans la pièce.
lus tard, quand elle serait remise de ses trop nombreuses blessures, une part d'elle se sentirait peut-être soulagée, en réalité, de ne pas être parvenue à tuer Harry Osborn sur le coup, de ne pas avoir tué celui qu'elle avait si longtemps considéré comme son meilleur ami. Seulement, ne pas avoir sa mort sur la conscience. Mais cela viendrait, cela viendrait forcément... Dans le meilleur des mondes, cela viendrait maintenant, mais elle sentait bien ses capacités de survivre se réduire à peau de chagrin. Elle avait perdu son arme, et ils étaient à deux, dôtés d'une force surpuissante, contre elle seule, qui n'avait rien à disposition pour se protéger. Car c'était bien Norman Osborn qui était venu à la rescousse de sa progéniture, et à deux bouffons contre une bouffonne, elle n'allait arriver à rien. Elle était épuisée, blessée, à bout de force autant physiquement que mentalement, et Harry savait qu'il pouvait en abuser.
Elle venait de prendre une balle dans le bras, qui l'élançait terriblement, et maintenant, un coup de poing en plein visage, puis un coup de couteau dans le ventre. Sa priorité n'était plus seulement, maintenant, de tuer Harry Osborn mais de sortir vivante de cette situation. Seule face à son ennemi, à ses ennemis, ses chances non pas de les vaincre, mais du moins de s'en sortir. Heureusement, son énergie à vaincre, à survivre, était plus fort que tout, si bien qu'elle était bien déterminée à ne rien lâcher, peu importe qu'elle pisse le sang et que sa vision se trouble.
-Définitivement toi, tête de cul, répliqua tout de même Mindy, surtout pour se donner une contenance que pour n'importe quelle autre raison.
Clairement, elle devrait accepter de reconnaître qu'elle était pathétique, car c'était bien ce qu'elle était en cet instant, mais elle refusait, radicalement, de se rabaisser à cela... encore plus si elle devait crever là, comme une merde, entre deux Osborn. Mais non, elle ne crèverait pas là comme une merde, entre deux Osborn. Elle sut rassembler ce qui lui restait de force pour attraper et tordre le poignet de Harry afin de lui faire lâcher l'arme, qu'elle récupéra, elle en profita pour lui écorcher le visage, s'offrant le temps de trouver une issue. Elle se retourna alors face au père Osborn qui la pointait de son arme à feu, prêt à tirer de nouveau, mais en lançant le couteau dans sa direction, elle réussit à toucher son épaule et à lui faire lâcher prise dans un grognement de colère. Cela lui laissa pile le temps de... eh bien, de prendre ses jambes à son cou.
-Vous perdez rien pour attendre.
Mais en attendant, elle, devait à tout prix trouver un endroit où se faire soigner. Elle pissait le sang. Elle ne tiendrait pas longtemps comme ça. A peine eut-elle fait quelques mètres qu'elle appela Dave à la rescousse, pas pour riposter - même si c'était tentant, mais bien pour être soignée.
Accueil
![Sois mon ennemi, au nom de l'amitié [pv Harry :3] 17022201284411071514866885](https://nsm07.casimages.com/img/2017/02/22//17022201284411071514866885.png)
![Sois mon ennemi, au nom de l'amitié [pv Harry :3] 17022202111211071514867201](https://nsm07.casimages.com/img/2017/02/22//17022202111211071514867201.png)
![Sois mon ennemi, au nom de l'amitié [pv Harry :3] Clock10](https://i.servimg.com/u/f39/18/51/09/58/clock10.png)
Lun 12 Aoû - 17:33
![Sois mon ennemi, au nom de l'amitié [pv Harry :3] 17022201314711071514866910](https://nsm07.casimages.com/img/2017/02/22//17022201314711071514866910.png)
![Sois mon ennemi, au nom de l'amitié [pv Harry :3] 17071811443011071515155226](https://nsm07.casimages.com/img/2017/07/18//17071811443011071515155226.png)
