Depuis que Pietro Maximoff se trouvait à l'institut Xavier pour mutant, il était évident qu'il n'avait pas vraiment eu le loisir de voir du pays. Malgré ses pouvoirs et donc sa rapidité, il ne pouvait pas s'en aller. Ce n'était pas physiquement impossible, s'il le voulait il pourrait le faire. Sauf que c'était justement là le souci, il ne voulait pas le faire. Cela simplement parce que Charles Xavier exerçait en permanence un contrôle sur son esprit. L'homme avait promis à sa soeur de le protéger, c'était donc ce qu'il s'efforçait de faire. Il était évident qu'il n'allait pas pouvoir le faire si Pietro s'amusait à courir à droite et à gauche. Il le contrôlait mentalement pour qu'il vive à l'institut, c'était pour une raison précise. Il n'y avait aucune raison qu'un mutant aux autres de Magnéto parvienne à y entrer pour le tuer. Le jeune homme se trouvait donc en quelque sorte en prison, mais il ne s'en rendait même pas compte. Bien au contraire, le jeune homme avait le sentiment qu'il n'avait jamais été aussi heureux qu'en ce moment précis. Il pensait que sa soeur se trouvait là également, alors qu'il ne la voyait jamais, il n'y avait aucune raison qu'il soit malheureux. Pour autant, Charles ne pouvait pas tout contrôler non plus et le jeune homme avait envie de voir l'une de ses amies. Il avait rencontré Beth un peu par hasard, il l'avait croisé de nouveau dans la manifestation qui avait mal tourné, mais il la considérait à présent comme une amie. Puisqu'il était évident que le jeune homme ne pouvait pas se rendre directement à New-York pour la voir, il s'était arrangé pour la prévenir qu'il se trouvait à l'institut Xavier et qu'il avait envie de la voir. Maintenant, il n'avait plus qu'à attendre qu'elle vienne, ou pas.
Dans tous les cas, Pietro menait de toute façon sa petite vie tranquillement. Comme il n'avait pas besoin d'assister aux cours (et puis quoi encore ?), il se contentait de vivre dans les murs de l'école et de faire sa vie. Il n'avait aucune contrainte, en grande partie parce qu'il était important qu'il garde une certaine liberté et une certaine agréable sensation de vivre ici. Il se trouvait dans sa chambre, à regarder un feuilleton débile à la télévision, quand quelqu'un vint frapper à la porte. C'était un élève de l'école, qui était venu le prévenir qu'il y avait une fille dans le hall pour lui. Si cela avait été Wanda, elle serait directement venue dans sa chambre, puisqu'elle avait la sienne aussi (ou pas), donc ça devait forcément être Beth. En même temps, on ne pouvait pas dire qu'il avait énormément d'amie en dehors d'elle et d'Emma. Donc ça ne pouvait qu'être elle. Il se rendit rapidement - comme il le faisait si bien - dans le hall et se retrouva en face d'elle.
« Salut Beth ! » Lui dit-il un grand sourire sur le visage. « Je suis content de te voir dans une situation un peu moins chaotique ! »
Effectivement, la dernière fois c'était lors de la manifestation qui avait mal tourné. Il l'avait retrouvé devant une mutante, il serait bien incapable de dire de qui il s'agissait. Ce qui était évidemment parce que Charles l'empêchait un maximum de penser au corbeau, à celle qui avait l'intention de le tuer. Il n'était plus vraiment lui-même ces derniers temps, mais il était bien incapable de s'en rendre compte.
Beth ne savait plus trop ce qu'elle devait penser. Des derniers événements, des valeurs mutantes, de sa vie de façon générale. Elle qui avait vécu sa situation dans son petit reclus jusqu'alors, s'étant elle même coupé du monde pour ne blesser personne à par elle-même, se retrouvait aujourd'hui à faire face à un trop plein d'informations. Comme ça, d'un coup d'un seul. Dans tout ce bordel, il y avait cependant une chose qu'elle comprenait parfaitement bien et qui faisait sens à ses yeux : elle n'était plus toute seule. En effet, elle pouvait au moins s'estimer heureuse d'avoir croisé le chemin d'une âme bien plus bienveillante que toutes celles qu'elle avait pu observer, ou même confronter, au cours de la manifestation qui avait fait trembler le capitole, dans un combat qui se voulait très clairement extrémiste des deux côtés. Elle ne savait pas encore vraiment si cette nouvelle situation lui plaisait, elle avait du faire face à des choses qu'elle aurait préféré découvrir sous un jour plus clément, sous des couleurs bien plus paisibles que celle du sang qui avait coulé ce jour là, mais elle ne pouvait tout de même pas nier qu'il était agréable de ne plus errer sans but réel. Il lui semblait aujourd'hui pouvoir dire qu'elle n'avançait plus seule, aussi léger soit son nouvel entourage. Une chose était sure, on ne pouvait pas dire de la jeune femme qu'elle s'entourait de n'importe qui, et encore moins à outrance, mais il lui semblait pour autant pouvoir faire confiance à Pietro – puisque c'était de lui dont il s'agissait. Suffisamment en tout cas pour envisager de se rendre dans un lieu qui ne l'avait jusqu'à présent jamais invité, quand bien même on disait de lui et des personnes qui s'y trouvaient qu'ils venaient en aide aux mutants perdus. Et bien... Beth attendait toujours leur main tendue.
Quand bien même, par pure fierté mal placée, elle avait tout d'abord pensé à décliner l'invitation de Pietro, elle avait finalement décidé de s'y rendre. Parce que le jeune homme était son unique point d'attache au monde mutant pour l'heure, mais aussi parce qu'elle souhaitait au fond d'elle découvrir ce lieu où elle aurait rêvé être accueillie à son arrivée sur le continent américain. Elle ne prétendait pas vouloir le cacher, la pillule de ce qu'elle avait vécu comme un abandon – quand bien même on ne pouvait abandonné quelqu'un qu'on n'avait encore jamais rencontré – avait encore bien du mal à passer. Mais, en son fort intérieur, Beth n'était pas particulièrement rancunière, et elle n'attendait en vérité qu'à être guidée vers une meilleure connaissance d'elle-même ainsi que du monde dans lequel elle avait été projetée à la première apparition de ses clones. C'était donc au centre du hall d'entrée de l'institut qu'elle se trouvait actuellement, pas à l'aise pour un sou. Évidemment, sans même qu'elle ne le voit arriver, Pietro apparu soudainement sous son nez, et ce ne fut qu'alors qu'elle sentit ses muscles se détendre doucement.
- Pietro, répondit-elle aux quelques mots de son ami, lui rendant son sourire avec plaisir. Je ne suis pas certaine de me sentir plus à l'aise aujourd'hui que la dernière fois, mais une petite visite des lieux devrait sans doute me faire me sentir mieux. C'était une proposition de programme comme une autre, mais elle n'exagérait pas le malaise qu'elle ressentait en tant que simple invitée passagère en ces lieux. Comment vas-tu ? ajouta t-elle ensuite. Elle n'avait aucune idée du pourquoi de la présence de Pietro à l'institut, mais elle ne le connaissait pas encore assez bien pour savoir que quelque chose clochait sévère.
Dans son état normal, Pietro n’aurait sans doute jamais voulu rencontrer Beth dans l’institut de Charles Xavier, mais il était loin d’être dans son état normal. Au vu de la situation, au vu de ce qu’on lui faisait croire, le jeune homme se plaisait vraiment dans cette école et pensait être à sa place ; Parce qu’on faisait tout afin qu’il le croit, pour qu’il ne cherche pas à s’en aller et donc reste en sécurité, comme le directeur l’avait promis à sa sœur. En temps normal, la nouvelle rencontre avec Beth se serait passée autrement donc, mais il ne pouvait pas s’en rendre compte. Cependant, le mutant parvenait quand même à constater que son amie ne semblait pas vraiment à l’aise dans le hall de l’école pour mutant. Cela, le jeune homme pouvait parfaitement le comprendre. Parce que même si son esprit était quelque peu manipulé, il ne perdait pas sa personnalité et il pouvait comprendre que la jeune femme ne soit pas vraiment à l’aise ici. Ce n’était pas évident quand on ne connaissait pas bien ce monde d’arriver à l’institut, mais malgré cela elle était quand même venue. Pietro espérait que ça soit surtout pour lui, parce qu’elle avait eu envie de le revoir. Même si leur rencontre avait été un peu particulière, ils s’étaient quand même bien trouvés. Du moins, c’était ce que le jeune homme avait envie de croire et il espérait que Beth avait le même sentiment que lui.
« Je me porte bien. » Dit-il sincèrement, le pensant vraiment. En même temps, il n’avait aucune raison de ne pas aller bien. « Au moins, on a peu de chance de se faire attaquer par des membres de la confrérie ici. » Affirma-t-il en plaisantant. Quoi qu’en même temps, ce n’était peut-être pas si sûr que ça. Parce que Magnéto en avait forcément contre l’institut de son grand ennemi après tout. Mais bon, Pietro ne pouvait que croire qu’il était en sécurité ici, parce que Charles avait promis à Wanda qu’il l’était et que ce n’était que pour cette raison qu’il manipulait son esprit. « Si tu veux, je peux te faire visiter. » Puisque c’était ce qu’elle proposait à l’instant, en affirmant qu’elle se sentirait plus à l’aise. Le mutant ne voyait pas d’inconvénient à lui faire visiter l’école, même s’il n’était pas vraiment le mieux placé pour ça en réalité. On ne pouvait pas vraiment dire que Pietro faisait grand-chose ici en dehors de se promener, aller manger et rester dans sa chambre. « Comment tu vas toi ? »
Demanda-t-il tout de même, s’intéressant évidemment au sort de la jeune femme. Ce n’était pas pour rien qu’il l’avait invité à venir après tout, il avait vraiment envie de passer du temps en sa compagnie et de voir comment elle allait. Même s’il n’était pas le mieux placé concernant l’équilibre mental ces derniers temps.
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Jeu 2 Juin - 11:24
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